Bonjour a tous, j'ai décidé de reprendre ma fics après 6 ans, j'ai choisi de changer mon mode de publication : un chapitre sur deux sera dédié à l'histoire Draco-Harry, et donc l'autre pour l'histoire Ron-Blaise (il est plus facile pour moi de me concentrer sur un couple à la fois).
Ainsi je reposte les deux premiers chapitre : Bonne lecture
Sortie au parc
Harry fut un peu désorienté en se réveillant. La lumière du soleil pénétrant par la fenêtre l'éblouit. Il n'aimait pas le changement de place du lit, encore une lubie de son mari pour favoriser le bon flux de la magie dans la maison. Ayant reçu une éducation moldue, les préceptes de magie communicante avec la nature et l'environnement lui étaient complètement étrangers. Andromeda lui avait expliqué un après-midi qu'il s'agissait de feng shui, ou « l'art d'harmoniser l'énergie magique environnementale d'un lieu de manière à favoriser la santé, le bien-être et la prospérité de ses occupants ». Un truc de bonne femme selon l'opinion d'Harry. Ses enfants étaient toujours aussi turbulents, et son mari toujours aussi rancunier.
Baissant les yeux, Harry vit Draco blotti contre lui, tenant le corps du blond contre le sien. Il sourit à lui-même, faisant lentement glisser sa main le long du dos de Draco jusqu'à l'arrondi de ses fesses, couvertes par un pantalon en toile fine, retenu par une ceinture de corde. L'odeur âcre du sexe avait disparu de sa peau et le parfum frais du savon l'avait remplacée. Harry se demanda pourquoi il ne l'avait pas réveillé lorsqu'il était allé prendre une douche. Espiègle et un peu revanchard, il prit la décision de réveiller son mari en rendant sa tentative de toilette caduque. Harry commença à faire glisser sa langue le long de sa mâchoire inférieure avant de lui mordiller gentiment la clavicule. Ses mains étaient déjà occupées à défaire son pantalon pour se faufiler dans l'espace chaud entre ses cuisses. Quand Harry referma finalement sa main autour de son sexe, Draco protesta en se détachant légèrement, laissant échapper un gémissement dû à son sommeil dérangé. Souriant, Harry entreprit de continuer son exploration lorsque des coups contre la porte finirent de réveiller le blond, qui s'empressa d'aller ouvrir sous les soupirs frustrés du brun, qui en profita pour récupérer ses lunettes posées sur la table de chevet.
« Al… »
Draco s'abaissa pour prendre son fils sous les aisselles, le portant en se dirigeant vers le lit parental.
« Père ! James ne veut pas me laisser regarder la télé !
— Harry, tu t'en occupes ! »
C'était la condition pour tout objet moldu qui entrait dans la maison : Harry en avait la responsabilité. À lui de devoir gérer les explications d'utilisation, l'entretien, et les disputes qui pouvaient en découler. Harry enfila un bas de jogging gris ainsi qu'un t-shirt des Canons de Chudley, avant de descendre dans le salon, suivi par Albus, qui avait quitté les bras de son père, pressé de voir son grand frère se faire gronder par leur papa, son doudou dragon traînant derrière lui.
Draco en profita pour s'étirer un peu et se gratter le bas du ventre. La chaleur de ces derniers jours avait rendu ses cicatrices démangeantes. Deux césariennes, une pour chacun de ses fils ; bien qu'elles dénaturent son corps, le blond ne les effacerait pour rien au monde. Elles étaient la preuve du combat mené pour avoir sa famille, de l'amour et des sacrifices qu'il avait été prêt à faire pour Harry. Si seulement ce dernier y avait pensé quatre mois plus tôt au lieu d'être si égoïste ! Non ! Ils avaient décidé de recommencer à zéro, au nom de huit ans de mariage et de deux enfants, et surtout par amour. Draco avait fait des vœux et il s'y tiendrait.
Après s'être habillé pour la journée, Draco vérifia le sac de ses fils. Il était prévu qu'ils passent l'après-midi à l'aire de jeux « Centre de loisirs pour jeunes sorciers facétieux », créé par les jumeaux Weasley après la réussite de leur boutique de farces et attrapes, puis le week-end avec leur cousin – et filleul d'Harry – Teddy et la grand-mère de ce dernier – et tante de Draco – permettant ainsi au couple de profiter pleinement l'un de l'autre, même si cette étape avait déjà commencé la veille au soir.
Descendant à son tour dans la pièce à vivre, il vit Harry et les garçons concentrés devant un dessin animé, regardant l'écran de télévision. Les enfants y avaient droit trois heures par jour : une heure et demie le matin avant le petit déjeuner et une autre heure et demie avant le bain. Ils regardaient principalement des programmes éducatifs, des publicités de céréales, des films et toute sorte de dessins animés pour enfants. Harry ne s'en servait que pour recevoir les informations moldus et organiser des séances de « matchs de football » avec ses amis Gryffondor. Draco, lui, ne trouvait aucun intérêt à cet « écran panoramique haute résolution », comme l'avait nommé et présenté son mari le jour où il l'avait fait entrer et installer dans le salon. « C'est une télé ! William a la même » avait expliqué James à son petit frère avant de lui montrer comment utiliser la télécommande.
Draco alla dans la salle à manger vérifier que Happy avait bien ajouté un jouet dans le paquet de céréales des enfants, encore une lubie moldue apportée par la « télé ». La seule fois où James et Albus s'étaient battus pour avoir le jouet présent dans la boîte en carton, cela avait fini en crise de colère avec, en prime, une explosion de magie pour l'aîné et deux heures de larmes pour le cadet. Au moins ce matin-là, le couple Malfoy-Potter avait eu confirmation que leur fils aîné recevrait bien une lettre pour Poudlard l'invitant à la rentrée scolaire de ses onze ans.
L'horloge sonna dix heures. Le blond alla arracher ses fils au pouvoir hypnotisant de cet écran et envoya Harry se préparer à l'étage. Le petit déjeuner se passa tranquillement, James expliquant toutes les activités qu'il comptait faire à l'aire de jeux et Albus insistant sur le fait de vouloir monter sur le dragon et voir si les bébés lézards étaient nés.
« C'est pas un vrai dragon d'abord », ne cessait de lui répéter James.
— Menteur ! Hein qu'il est vrai, père ? Hein qu'il est vrai ? rétorqua Albus, cherchant l'approbation du blond pour mettre en déroute son aîné.
— Albus, on dit « n'est-ce pas qu'il est vrai » et James, finis tes céréales, s'il te plaît. Tu pourras jouer avec ta toupie plus tard », répondit Draco.
— Oui, père », répondirent les deux garçons en même temps.
Harry arriva quelques minutes plus tard et eut droit aux mêmes explications sur les activités que comptait faire son fils aîné, ainsi qu'aux commentaires d'Albus sur le dragon et les bébés lézards.
Une demi-heure plus tard, le blond redescendit avec ses fils, chacun avec un sac sur le dos, prêts pour leur journée. Mais lorsqu'ils arrivèrent dans le sas d'entrée, la tenue d'Harry n'avait rien de celle d'un père s'apprêtant à passer la journée dans un parc de loisirs pour enfants ; en effet, il portait son long manteau d'Auror. Draco ferma les yeux et prit une grande inspiration.
« Les garçons, allez au salon. Vous avez le droit à trente minutes de télé en plus aujourd'hui », prononça le blond d'une voix ferme, le regard fixé sur son époux.
L'information fut accueillie par un cri de joie unanime, avant que deux paires de jambes ne se mettent à courir vers le lieu indiqué.
Harry commença à s'approcher de son époux, amorçant déjà une explication, mais Draco le stoppa en plaçant sa main entre eux pour l'empêcher de faire un pas de plus, il se dirigea vers la porte menant à la véranda, Harry sur ses talons, hochant la tête de gauche à droite. N'arrivant pas à croire ce qui était en train de se passer, il lança un sort d'insonorisation, se préparant à la dispute.
« Deux semaines ! Deux semaines que tu leur as promis cette journée. James a même rangé sa chambre à la place de Happy !
— Je sais et crois-moi, j'attendais cette journée autant qu'eux.
— Alors enlève ce manteau et mets ton blouson de motard moldu !
— Draco…
— Non, Harry ! Tu leur as fait le coup le mois dernier ! », hurla le blond.
— Calme-toi, je suis désolé, ok ? Promis, je regarderai le souvenir dans la pensine ce soir.
— Mais c'est génial ça ! », répondit sarcastiquement Draco. « Et pendant combien de temps comptes-tu regarder tes fils grandir à travers MES souvenirs ?!
— Il ne s'agit que d'un après-midi. Il y en aura d'autres ! Pourquoi faut-il que tu dramatises toujours tout ?! », s'emporta à son tour Harry.
— Je dramatise ?! Vraiment ?!
— Oui ! Tu dramatises !
— C'est facile pour toi de dire ça ! Tu n'es jamais celui qui doit annoncer la nouvelle et gérer leur déception !
— Oh, arrête ! Ce sont encore des bébés. Jamie aura tout oublié dans la minute et Al n'a que faire de ma présence tant qu'il y a des lézards. Ils te préfèrent à moi de toute façon !
— Mais tu t'entends ?! c'est une promesse que tu leur as faite ! vas donc expliquer à James et Albus pourquoi ils ne passeront pas la journée avec leur « papa ». « Papa » qui préfère aller s'amuser ailleurs !
— M'amuser ?! tu crois vraiment que ça plait de devoir planter les garçons à la dernière minute ?!
— Que cela te plaise ou non c'est ce que tu fais ! »
Draco ferma les yeux en se pinçant l'arête du nez pour se clamer.
« Je ne sais même pas pourquoi je perds mon temps à vouloir te faire changer d'avis »
Draco fixa Harry avec un regard plein de douleur et de ressentiment, puis s'éloigna vers la porte du jardin. Il l'ouvrit pour ne pas rester seul avec ses émotions. Il fallait qu'il respire l'air du dehors et qu'il calme le tremblement de ses mains. Le blond se détestait d'être aussi faible.
Il sentait la présence d'Harry dans son dos. Ce dernier attendit un instant, cherchant ses mots, avant de poser délicatement ses mains sur les hanches de Draco. Mais à peine le fit-il que le blond retira les mains du brun de son corps et se retourna pour le faire reculer.
« Draco…
— Non, Harry ! Ne fais pas comme si tu te sentais coupable. Ça ne marche plus avec moi », répondit fermement le blond.
— Draco, je t'en prie, écoute-moi, cette mission est…
— Terminé ! s'exclama son époux en levant les deux mains au ciel. »
Harry fixa Draco avec surprise, incapable de prononcer un mot.
« Ou je m'occupe des enfants et tu rejoins ta précieuse mission, ou tu t'occupes de tes enfants et JE vais passer une après-midi en amoureux avec MON mari. À toi de voir. », termina Draco avant de traverser la porte et de la claquer derrière lui, laissant Harry.
Serrant les dents, Harry se laissa aller contre la porte, essayant de comprendre comment il en était arrivé là. Oui, il était fatigué, oui, son couple était plus proche de la dérive que de la réconciliation, mais jamais il n'aurait pensé que cela irait aussi loin. Cela faisait plus de trois mois que leur vie amoureuse se limitait aux quatre murs de leur chambre, et pas un soir où Draco ne lui rappelait, par un sous-entendu, la nuit du mois de mai. Mais s'il devait être honnête avec lui-même, Harry savait que cette dispute ne se résumait pas qu'à la nuit du mois de mai. Peut-être aurait-il dû démissionner de son poste d'Auror, peut-être aurait-il dû travailler au ministère et rentrer tous les soirs avec Draco pour s'occuper de leurs enfants. Peut-être aurait-il dû s'éloigner de certains amis, du monde sorcier ou faire plus attention à son mari. Peut-être… Peut-être n'était-il pas prêt pour cette vie, pas prêt à renoncer à son ancien lui. Harry se sentait perdu, la gorge nouée. Il aurait aimé remonter le temps, retrouver les visages souriants de ses enfants et de son époux, comme lorsqu'ils avaient appris qu'ils allaient avoir James, comme lorsqu'ils avaient emménagé dans cette maison, comme lorsqu'ils s'étaient dit « oui » dans un parc au milieu des elfes et de leurs amis.
L'Auror resta là un long moment, réfléchissant à tout ce qu'il venait de vivre ces dernières années, regrettant certains choix, en acceptant d'autres. L'amour était-il suffisant ? Il n'avait jamais vraiment réussi à faire confiance à ses sentiments. Il les jugeait souvent inutiles et distrayants. Pourtant, tout ce qu'il voulait, c'était être aimé. Il en avait si peu reçu de ses tuteurs et amis durant sa jeunesse, il n'avait jamais eu de famille pour prendre soin de lui. Néanmoins, même s'il avait toujours caché ses émotions, son amour pour Draco était si fort qu'il l'avait poussé à briser ses propres barrières pour se jeter dans une vie de famille avec lui. Il avait cru qu'ils s'en sortiraient, mais il semblait que la réalité avait d'autres plans. Si seulement il avait su comment rendre Draco heureux, tout aurait été différent…
Mais Harry ne savait pas, ne savait plus. Peut-être était-il trop tard pour tout réparer. Peut-être…
L'horloge sonna onze heures.
Harry entendit la voix fluette d'Albus « Et papa il vient pas ? » avant d'entendre la voix de Draco prononcer « centre de loisirs pour jeunes sorciers facétieux » et le son du feu caractéristique des voyages en cheminette.
L'Auror fit un pas en avant, puis deux, et enfin trois… se retrouvant à l'extérieur de la maison. Il ne savait pas s'il allait rejoindre son époux ou s'éloigner encore plus de lui. Harry s'arrêta un instant, regarda le ciel, se souvint de la promesse qu'il avait faite à Draco et soupira. Ses souvenirs d'un passé révolu l'envahirent, puis disparurent. Il se tourna alors vers la porte d'entrée, regarda sa maison transplana.
—-
Draco arriva sans encombre dans le hall d'accueil du parc. Après avoir lancé un sort de rafraîchissement sur lui-même et ses fils, ils se rendirent à la billetterie. L'accueil fut chaleureux, et Lee prit la peine de venir saluer lui-même les deux jeunes Malfoy-Potter, amusé de voir à quel point ils avaient grandi. James lui accorda un grand sourire et lui fit un signe de la main, celle qui ne tenait pas celle de son père. Albus, beaucoup plus introverti en public, se cacha derrière Draco, comme pour se protéger de cet adulte au sourire éclatant.
« Salut Jamie, tu te souviens de moi ? » demanda Lee en s'accroupissant, tendant la main pour récupérer le sac à dos de James.
— Oui, Rivière ! Regarde, Al, c'est Monsieur Pizza ! »
Albus ne daigna pas se dévoiler, serrant un peu plus fort le pantalon de son père.
« James, il ne s'appelle ni "Rivière" ni "Monsieur Pizza", mais Mr. Jordan, » corrigea affectueusement Draco en replaçant une mèche de cheveux rebelle de son fils.
« Mais c'est bien lui qui est venu à la maison avec de la pizza, non ? » demanda James, toujours tourné vers Lee.
Ce dernier éclata de rire. Depuis qu'il avait apporté des pizzas lors de leur dernière séance de football, James ne jurait plus que par ce plat. Ainsi, Lee était-il devenu "Monsieur Pizza".
— Oui, c'est bien moi. Je t'en apporterai une rien que pour toi la prochaine fois.
— Et une pour Al aussi ? »
Cette phrase fit sortir la petite tête brune d'Albus de derrière les jambes de son père.
« Et une autre pour Al, c'est noté, » confirma Lee en souriant.
Satisfait de leur accord, James lui tendit son sac, puis ce fut au tour d'Albus. Draco prit son fils dans ses bras. Ce dernier accrocha immédiatement ses bras autour du cou de son père, sa tête reposant sur son épaule.
« Salut Al, » commença doucement Lee, s'adressant à lui d'une voix plus calme.
Le cadet Malfoy-Potter essaya de cacher un peu plus son visage dans le cou de Draco.
« Dis bonjour, » encouragea doucement Draco en caressant la tête de son fils.
— Bonjour, Mr. Jordan, » murmura timidement Albus, le visage toujours enfoui dans le cou de son père.
— Bonjour, Albus. Si tu me donnes ton sac, je pourrai t'emmener voir le dragon. »
Albus releva la tête vers son père, attendant sa confirmation. Draco hocha la tête avec un sourire.
« Allez, Al ! Je veux aller jouer, moi ! » se plaignit James.
Obéissant, le petit brun donna son sac, la mine légèrement boudeuse d'avoir été ainsi brusqué par son aîné, tout en recevant un baiser sur le front de son père en récompense.
Alors qu'ils se remettaient en marche, une paire de talons s'approchant dans leur direction se fit entendre. « Pansy, » pensa Draco sans même avoir besoin de se retourner.
Arrivée à leur niveau, elle déposa sa main aux longs doigts manucurés sur le crâne d'Albus avant de se pencher pour attraper le visage de James et déposer un baiser léger sur son front.
« Jordan, » dit-elle d'un ton détaché et froid en se redressant.
— Bonjour, Pansy, » répondit Lee, sans perdre son sourire.
Elle haussa un sourcil, surprise par la familiarité de son interlocuteur, et le regarda de haut en bas.
« Comment va Neville ?
— Lord Longbottom se porte bien, merci.
— Génial ! Tu lui passeras le bonjour. Allez, les garçons, vous venez avec moi ? »
James ne se fit pas prier et attrapa la main de Lee en lui rendant son sourire. Albus fut plus difficile à convaincre. Après un dernier baiser sur le front, Draco déposa son fils au sol et le poussa doucement à rejoindre son frère. Ce dernier lui attrapa la main et l'entraîna avec lui, essayant de le décoincer en lui faisant la conversation.
Draco et Pansy ne tardèrent pas non plus à se mettre en route. Les enfants devaient passer par une salle d'enregistrement, où leur serait apposé un sortilège de traçage ainsi qu'un petit bracelet lumineux, pour éviter qu'ils se perdent ou ne se fassent enlever.
« Albus ressemble de plus en plus physiquement à Potter, » remarqua Pansy, déçue.
Draco serra la mâchoire en entendant le nom de son mari. Voyant son geste, Pansy le prit par le bras et accéléra le pas avec lui.
« Essayons de trouver le bar. Nos Gryffondors de maris sont plus bêtes que des trolls.
— Nous sommes dans un parc pour enfants, ils ne vendent pas d'alcool ici. »
Offusquée, Pansy porta la main à sa bouche.
« Par Salazar, les parents ne sont-ils pas assez punis ? Heureusement pour toi, j'ai toujours Abby avec moi. »
Elle sortit une flasque métallique gravée d'une Pensée cultivée*, offerte par sa mère comme cadeau de noces, sachant pertinemment qu'elle lui serait utile dans son mariage avec un Gryffondor. Draco y jeta un coup d'œil, dénotant déjà l'odeur ambrée de l'hydromel aux épices.
« Je ne bois pas avant six heures de l'après-midi, c'est un signe d'alcoolisme.
— Devoir me retrouver entourée d'êtres de la taille de gobelins ne contrôlant pas leur magie, avec des doigts gras et boudinés, ce sont des circonstances atténuantes. »
Draco leva les yeux au ciel. Et c'était lui qu'on jugeait mélodramatique ?
« Les garçons ont sûrement déjà passé l'enregistrement, hâtons-nous. »
Draco avait raison : ses fils l'attendaient à l'entrée du parc. Albus tendit les bras pour être porté par son père, et James sourit timidement à Pansy lorsqu'elle lui proposa sa main.
Après deux heures à visiter l'animalerie des reptiles, les garçons furent rejoints par Teddy et William pour déjeuner sur l'herbe. Draco alla s'asseoir sur un banc non loin, gardant un œil sur la petite bande qu'ils formaient. Pansy revint avec deux plats, une salade et des fish and chips, ainsi que deux verres de jus de citrouille.
« Tu avais raison, ils ne vendent pas d'alcool, même pas de bièraubeurre, » se désespéra Pansy en prenant place à ses côtés.
Les enfants étaient assis dans l'herbe, pique-niquant sur une nappe, tandis que Draco et Pansy avaient préféré s'asseoir sur un banc en face.
« Pourquoi m'avoir fait venir ici alors que tu sais que j'ai horreur des enfants qui ne sont pas les tiens ? » demanda Pansy une fois qu'elle eut dilué un peu d'hydromel dans son verre.
— Harry a recommencé, » répondit Draco, les yeux fixés sur son fils aîné, qui courait après un Teddy au bec de canard sous les rires et applaudissements d'Albus et William.
— QUOI ?! s'écria presque Pansy. Tu en as la preuve ?
— Non, mais je le sens.
— Draco… » dit-elle en se calmant.
— Il a recommencé ! » Draco se tourna vers elle, le visage exprimant résignation et tristesse.
— Ok, admettons. Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
— C'est comme avant, il s'absente sans motifs, il est beaucoup plus secret. Il y a deux jours, il a presque hurlé sur James qui voulait l'accompagner à son bureau, et ce matin, il m'annonce qu'il ne peut pas amener les enfants au parc à cause d'une urgence.
— Il est Auror, c'est un métier dangereux avec beaucoup d'imprévus.
— On est samedi, Pans'. Il rentre d'un mois de mission.
— Un point pour toi. Écoute, ça ne fait que quatre mois, si tu ne te sens plus capable de lui faire confiance, alors quitte-le.
— Je ne peux pas, on a des enfants ensemble. Albus n'a même pas cinq ans.
— Vous ne serez pas le premier couple divorcé avec des enfants. Regarde Teddy, ce petit est très équilibré, alors qu'il doit composer avec deux parents morts, dont l'un était un loup-garou.
— C'est différent.
— Et en quoi ?
— Ni Harry, ni moi ne sommes morts, je te signale.
— S'il n'y a que ça, ça peut s'arranger, tu sais. Un peu de poison dans une bouteille d'hydromel. N'oublie pas que j'ai un mari botaniste, et que tu es très bon pour brasser des potions.
— Je ne tuerai pas Potter.
— Alors apprends à lui refaire confiance. »
Pansy posa sa salade sur le banc avant de réceptionner James en souriant.
« Pansy, c'est pour toi ! » James lui tendit une magnifique violette, rougissant.
— Oh~ James, merci beaucoup, petit cœur, tu as hérité du romantisme de ton père. » Elle lui offrit un baiser aérien sur la joue.
James sourit de toutes ses dents avant de repartir vers le petit groupe assis dans l'herbe.
« Tu es celui qui a accepté de lui laisser une seconde chance après ce qu'il a fait. Assume ton choix ! » finit par dire Pansy, une fois le garçon assez loin pour ne plus pouvoir les entendre.
Elle passa la fleur derrière son oreille, la fixant avec un sort avant de reprendre sa salade.
Après avoir déposé Albus au dortoir du parc pour sa sieste, Draco, Pansy, James, Teddy, et William passèrent une heure dans le laboratoire du parc. Les enfants y fabriquèrent la potion "pousse-touffe", qui faisait pousser les cheveux, la barbe et la moustache en les rendant blancs, donnant l'apparence d'un vieil homme, ainsi que la potion "tourne-langue", qui obligeait à dire le contraire de ce que l'on voulait prononcer. Ensuite, ils passèrent une heure du côté des jeux d'eau, où ils admirèrent une représentation musicale des Merrow. La journée se poursuivit dans une salle annexe de la boutique des frères Weasley, où ils achetèrent des Chocogrenouilles, des dragées surprises de Bertie Crochu, des Bavboules, et des cartes pour jouer à la Bataille Explosive.
James fit même un caprice pour obtenir une "boîte à flemme", mais Draco fut catégorique : « Pas de bonbons qui rendent malade ou qui te colorent en bleu ! » Pansy, quant à elle, ne pouvait rien refuser à ce petit garçon aux « yeux gris et au nez pointu », des traits qui, selon elle, le rendaient aussi irrésistible que son père.
Après avoir déposé William chez ses parents et dit au revoir à Pansy, Draco et les garçons arrivèrent chez Andromeda à l'heure du bain. Ils furent accueillis par l'odeur appétissante d'un rôti de veau au miel, accompagné de pommes de terre. Tandis que les garçons montaient déposer leurs affaires, Draco se fit servir du thé par sa tante.
« Harry n'est pas avec toi ? » demanda la vieille femme en s'asseyant.
« Non, il a eu une urgence ce matin, » répondit Draco.
Elle hocha la tête en tournant lentement sa cuillère dans la petite tasse de porcelaine.
« Ce travail d'Auror est difficilement compatible avec une vie de famille. »
« Mais c'est ce qui le rend le plus heureux, » expliqua Draco.
« Ah, les hommes, » soupira-t-elle. « Si ce n'est pas le Quidditch, ce sont les duels à la baguette. Étrange que cela tourne toujours autour d'objets phalliques, » ajouta-t-elle en pensant à haute voix.
« Ma tante ! » l'arrêta Draco, visiblement gêné.
« Oh, voyons Draco, je sais comment ces deux garçons sont arrivés, et comment crois-tu que j'ai eu Dora ? » demanda-t-elle avec un sourire espiègle.
« Je vous serais gré de ne pas le mentionner. Vous me faites trop penser à mère. »
Andromeda éclata de rire, amusée par le retour de son neveu au vouvoiement lorsqu'il était gêné. Elle but une gorgée de sa boisson.
« La journée s'est bien passée ? Ils m'ont l'air épuisés. » changea t-elle de sujet.
« Oui, ils le sont. Ils s'endormiront vite ce soir. »
« Je l'espère. Avec mes vieux os, je ne pense pas pouvoir veiller très tard. »
Draco sourit, amusé. Cette femme, malgré ses protestations, dégageait une vitalité qui semblait défier le temps. Il se rappela qu'elle l'avait accompagné sur la piste de danse le mois dernier au mariage des Abbot, et c'était lui qui avait demandé grâce, incapable de suivre le rythme de sa tante.
Après avoir fini son thé et dit au revoir à ses fils et à son neveu, Draco utilisa le réseau de cheminette pour rentrer au manoir.
Il fut accueilli par le silence. Happy, l'elfe de maison, avait probablement déjà fait servir le dîner, qui devait reposer sous une cloche dans la salle à manger, maintenu au chaud par un sort. La table devait être magnifiquement dressée, avec une nappe blanche, des couverts en argent, un service en porcelaine, et des bougies flottant au plafond. Ce genre de dîner aux chandelles que Harry organisait pour être romantique, et que Draco trouvait stupide en apparence mais qu'il adorait secrètement.
Mais ce soir, Draco n'avait aucune envie de faire semblant. Il se sentait horriblement seul et vide, ce qui lui donnait une envie irrésistible de boire. Boire pour s'oublier, pour ne plus rien ressentir, pour affronter la situation avec suffisamment de détachement pour être le bon mari qu'il devait être. Boire pour tenir son rôle, exactement comme sa mère avant lui. Mais contrairement à elle, Draco s'était promis de ne jamais boire ainsi en présence de ses enfants.
« Happy, » appela Draco.
La créature apparut dans un pop sonore, les oreilles dressées, l'œil vif, et un sourire aux lèvres, prête à répondre à la demande de son maître.
« Apporte-moi du whisky, un verre sans fond et trois glaçons, s'il te plaît, » demanda Draco en se dirigeant vers la véranda.
Les oreilles de la créature s'affaissèrent, ses yeux devinrent humides, et elle perdit son sourire. Elle savait ce que cette demande impliquait. Elle avait longtemps servi la famille Malfoy, avait vu Lady Malfoy sombrer peu à peu dans l'alcoolisme, le désintérêt de son mari, et les vaines tentatives de son fils pour la maintenir à flot. Happy avait suivi Draco dans ce manoir et avait béni son mariage avec l'Auror Potter, heureuse qu'il quitte cette atmosphère malsaine pour s'épanouir. Elle avait été émue aux larmes lors des grossesses et des naissances des jeunes maîtres James et Albus.
Happy avait toujours été pleine de dévotion pour son maître, et le voir ainsi la peinait profondément. Mais elle obéit, disparaissant dans un pop pour réapparaître avec le whisky, un verre sans fond, trois glaçons, et les albums photos de la famille. Draco lui adressa un sourire reconnaissant avant de la congédier pour la nuit.
Harry rentra une heure plus tard, découvrant une maison plongée dans le noir. Il alluma les lumières et supposa que la salle à manger avait été rangée et le dîner jeté. Alors qu'il s'apprêtait à monter à l'étage pour rejoindre son mari, Draco apparut dans le vestibule.
Draco semblait plus détendu que d'habitude. Sa chemise était déboutonnée aux deux premiers boutons, son nez et ses joues étaient rougis, faisant ressortir ses sept taches de rousseur. Il arborait un doux sourire absent, comme si la présence – ou l'absence – d'Harry n'avait aucune importance. Harry se mordit la lèvre inférieure. Draco avait bu, et il ne buvait autant que lorsqu'il voulait enfouir sa peine pour ne pas craquer, pour ne pas se montrer faible. Harry détestait ça ! Cette capacité de Draco à se réfugier dans un monde qui lui était propre, où rien ne pouvait l'atteindre, où LUI ne pouvait pas l'atteindre. Et quoi qu'il fasse, la carapace de Draco restait intacte, le protégeant, le maintenant dans le rôle du mari et du père parfait.
Oui, Harry haïssait ces moments-là. Ils le faisaient se sentir comme le dernier des trolls, incapable de combler et protéger l'homme qu'il aimait, lui donnant l'impression de ne pas être assez digne pour que Draco se permette de lui montrer ses faiblesses. Serrant les dents et les poings, il s'avança vers le blond, prêt à s'excuser et à entendre Draco lui dire que cela n'avait aucune importance, que ça ne comptait pas, qu'IL ne comptait pas !
Voyant Harry approcher, Draco fronça légèrement les sourcils avant de pencher la tête sur le côté, comme intrigué par la présence de son compagnon. Puis, jugeant que cela n'avait aucune importance, il se dirigea de nouveau vers la véranda. Harry lui saisit le bras avant qu'il ne disparaisse dans l'obscurité.
Draco se dégagea doucement avant d'aller s'asseoir dans son fauteuil.
« Ne me touche pas. Tu empestes son parfum. Pense à prendre une douche avant de rentrer la prochaine fois, » finit par dire Draco en ouvrant l'album photo dédié à Albus.
* Pensée cultivée : il s'agit d'une fleur appelée aussi « Wild Pansy » en anglais ou « Pensée tricolore », elle est recherchée pour la délicatesse de sa fleur. C'est une fleur de la famille de Violaceae, une violette en gros. Oui James est un grand romantique
Je suis toujours à la recherche d'une bêta pour ma correction de chapitre n'hésitez pas à m'envoyer un mp
