Chapitre 9 : Lou-Ellen

Je connais les différentes facettes d'Espérance : la bonne élève, la puissante, la gentille, etc. Je n'aurais jamais pensé qu'elle serait une rebelle.

Et pourtant, la voilà debout devant ma fenêtre en plein milieu de la nuit.

Je récite une formule pour ouvrir la vitre.

-Qu'est-ce que tu fais ici ?!

-Sort ! On part ! me répond-t-elle.

-Où ça ?

-En quête ! Maintenant, sors avant de me faire repérer ! Dépêche !

Je fis ce qu'elle dit. Hé, quand on a une amie aussi puissante, on ne discute pas !

Nous longeâmes les bungalows jusqu'à celui d'Apollon. Kayla nous attendait.

-Comment t'as su que je venais te chercher ? l'interrogea Espérance.

-Ecoutes, Will m'a raconté que tu étais parti en claquant la porte, mécontente. Si on te connait un tant soit peu, on sait que tu n'as pas dit ton dernier mot.

Espérance approuva, tout sourire.

-Bon, c'est quoi le plan ? demandais-je.

Espérance nous fit signe de la suivre, et nous nous enfonçâmes dans le bois.

Mon amie nous emmena à la lisière de la forêt. Je sentais derrière moi une présence. Mais je n'en parlais pas aux filles, de peur de la façon dont elles réagiraient.

Espérance sortit une carte, qu'elle avait dû « emprunter » aux enfants d'Athéna.

-Alors, le but est d'aller au Mont Marcy. C'est forcément là que se trouve Prométhée.

-Comment tu sais que c'est lui qu'on doit chercher ? l'a interrogé Kayla.

Elle l'a regardé, un peu agacée.

-T'en connais beaucoup, d'héros enchaîné ? lui a-t-elle demandé.

-OK patronne.

Espérance leva les yeux au ciel, mais je voyais bien qu'elle appréciait.

J'entendis une branche craquée, et je déployais aussitôt un champ de force.

-Ah enfin !

Clarisse LaRue, une fille d'Arès, sortit d'un buisson. C'était elle, la présence que j'avais senti. Néanmoins, je maintiens le bouclier.

-Dis donc, t'aurais pas pu te réfugier ailleurs ? Ça fait deux plombes que j'te cherches !

Clarisse n'était vraiment, mais vraiment pas contente. Espérance restait droite, une main dans les poches de son jean.

-Arrêtes ton cirque et viens ! Tout le monde t'attend ! hurla-t-elle encore.

Mon amie fit mine de ne rien entendre. Elle sortit une drachme de sa poche, la lança en l'air et cria :

-Arrêtes-toi, ô Char de la Damnation !

En touchant le sol, la pièce de monnaie disparut dans une gerbe d'étincelle, laissant place à un taxi new-yorkais ordinaire, sauf qu'il était gris. Une inscription était peinte sur la portière : « LES SŒURS GRISES ». A l'intérieur, sur la banquette avant, se trouvait trois vieilles femmes.

-Une course ? demanda celle du milieu.

Espérance leur sourit avant de monter. Kayla la suivit, et j'en fis de même, sans manquer de projeter Clarisse dans un arbre.

Une fois que nous fûmes à bord, la Fille des 12 Olympiens s'adressa aux Sœurs Grises :

-Mont Marcy, s'il vous plaît.

La conductrice appuya sur l'accélérateur, et nous sommes partis. Je pris quand même soin de demander :

-Tua s des drachmes pour payer ça, rassures-moi ?

Mon amie sortit une carte dorée de son sac.

-Cadeau d'Héra. Une carte bleu remplie de précieux drachmes. En accès illimité. Précisa-t-elle.

Donc, on avait un plan (enfin, le début), de l'argent et une prophétie. Pour le commencement d'une quête, on était pas mal.

Mais pourquoi avais-je l'impression que rien n'allait ?