Disclaimer: Les droits d'Harry Potter reviennent à son propriétaire. J'ai plus d'inspi pour ajouter une blague. Ca va vous sinon ?
Taxus: Merci à toi pour le soutien surtout ! Je suis très content de voir que cela plaît, et j'espère que cela continuera jusqu'au dernier chapitre. Prend soin de toi ! Et bonne lecture !
fortinpatric: ;)
Ukronia: En effet, c'est une bonne chose en terme de puissance. Mais maintenant... eh bien, je ne vais pas te spoil. Bonne lecture ! Et merci d'être toujours là à commenter régulièrement. Ca aide beaucoup !
Sur ce, allons-y !
27/10/1994, 20H11, Novosibirsk, Russie:
Il leva alors la tête en direction de Dolohov qui pointa sa baguette en direction de la gorge de Ghost.
"Adieu, Hadrian Potter", déclara le mage noir expérimenté avant de lancer un puissant sort de coupe sur la gorge de l'homme à ses pieds.
Le groupe assista, horrifié, à l'assassinat d'Hadrian par Alexander, toujours déguisé en Antonin Dolohov. Le chef de la famille Potter avait livré un combat d'une rare férocité, entraînant dans sa chute Greyback et de nombreux sbires de Voldemort.
Cette confrontation permit à Harry de mieux comprendre l'état de Bellatrix Lestrange la nuit de la troisième épreuve. Les blessures infligées par son oncle n'étaient toujours pas cicatrisées. Il avait trouvé étrange que la femme n'ait aucune réaction au combat entre lui et son maître.
Fortuna, quant à elle, contempla celui qu'elle aimait avec une admiration sans borne, indifférente à sa défaite finale. Tout ce qui comptait pour elle, c'était qu'il était toujours en vie. Son habileté, sa force... Il avait toutes les qualités auxquelles elle aspirait.
Désormais, elle en était convaincue : elle le retrouverait et, ensemble, ils seraient invincibles.
Ils virent ensuite Voldemort disparaître en transplanant, laissant Dolohov seul auprès du corps "sans vie" d'Hadrian. Jusqu'à ce qu'une voix faible retentisse : "Un peu d'aide par ici ?" demanda le voyageur temporel.
Alexander, s'assurant que le Seigneur des Ténèbres n'était plus aux alentours, s'agenouilla et commença à prodiguer les premiers soins à son ami blessé. Il avait craint que son sort ne paraisse pas assez réel aux yeux de Voldemort, mais il avait visiblement réussi à tromper l'un des sorciers les plus puissants de son époque.
"Tu es fou ! Affronter une armée à découvert ? A quoi pensais-tu ? Tu aurais pu t'enfuir à maintes reprises !"
Hadrian, dont le sourire était rendu macabre par la blessure à la joue, leva difficilement la main pour rassurer son allié infiltré.
"Désormais, mon ami, je peux œuvrer dans l'ombre. Le jour viendra où tu devras quitter ton poste, et je devrai retourner au manoir Potter. Mais pour l'instant, nous devons l'affaiblir. Harry n'a pas encore la force suffisante pour le contrer."
L'espion serra les poings. "Tu te rends compte que si je n'avais pas été affecté à cette mission, tu serais mort ?" Hadrian détourna le regard. Il n'avait rien à répondre et savait que la Providence l'avait sauvé en le plaçant sur la route d'Alexander.
Ce dernier, voyant que ses mots avaient touché son ami, se mit à soigner la jambe de celui-ci, arrêtant efficacement l'hémorragie. Après avoir examiné l'ensemble de ses blessures, il reprit : "Et Harry ? Tu vas le laisser seul ?" demanda-t-il.
Hadrian hocha la tête, parvenant à s'asseoir. "Il s'est entraîné durement... très durement. Il s'en sortira en attendant notre retour. Il ne peut pas compter sur moi indéfiniment. Je ne sais pas combien de temps je pourrai continuer ainsi, et il doit être prêt à me succéder. J'ai confiance en lui", déclara fermement le voyageur temporel.
Il serait toujours là pour celui qu'il considérait comme un fils. Mais il ne voulait pas que ce dernier ne devienne dépendant de lui. Ainsi, il devait s'assurer qu'il était capable de se débrouiller seul.
Les mots du voyageur temporel, s'ils réconfortèrent Harry, le plongèrent aussi dans une profonde mélancolie face aux responsabilités qui l'attendaient. Mais il ne pouvait reculer. Il y avait été préparé.
Il sentit la main de Daphné serrer la sienne, témoignant de son inquiétude, puis reporta son attention sur la scène.
Alexander acheva ses premiers soins et recula. "Hadrian... Que comptes-tu faire pour Fortuna ? Cette femme est éprise de toi... Ta mort pourrait avoir des conséquences désastreuses..."
Harry vit le visage de son oncle se crisper. Ses yeux, hagards, semblaient perdus dans les méandres du passé ou du futur. Il avait entendu parler de ce regard, celui des soldats traumatisés. Était-ce cela ? Il n'en avait aucune idée. Mais cela envoya des frissons le long de sa colonne vertébrale.
Le patriarche Greengrass, inconscient de l'effet de ses paroles, poursuivit, au grand dam de Fortuna dont le visage s'enflammait de colère.
"Avec l'amour qu'elle éprouve pour toi... Elle serait capable de tout. Se lancer dans une mission trop dangereuse… ou encore partir à la recherche de Voldemort… voire mêm-"
Soudain, Hadrian tourna brusquement la tête vers Alexander. Ses yeux s'étrécirent tandis que ses forces lui revenaient lentement. "Que veux-tu que je lui apporte, Alexander ?" demanda-t-il d'une voix grave. N'attendant pas la réponse de son interlocuteur, il poursuivit.
"Fortuna est une femme remarquable, et je l'aime probablement autant qu'elle m'aime... Mais tu as vu ce qui arrive à ceux que j'aime ?" s'exclama-t-il avec froideur.
Sous le regard médusé de tous, il se leva et, d'un claquement de doigts, invoqua sa baguette. Il conjura alors une jambe en bois pour remplacer celle mutilée et fixa Alexander d'un regard blanc.
"Telle est la malédiction des puissants. Lorsqu'on ne peut les abattre, on s'en prend à leurs proches. Ces lâches n'ont aucun putain d'honneur !" s'écria-t-il, la folie scintillant dans ses yeux. "Ceux que j'ai aimés..." marmonna-t-il, boitant vers le corps d'un Mangemort. "Mes parents... Mes propres enfants !" Ses yeux s'embrasèrent tandis que l'orage grondait plus fort.
Jamais personne ne l'avait vu ainsi. Même Alexander, dans le souvenir, parut terrifié pendant un instant, comme s'il oubliait qui se tenait devant lui.
"Ils m'ont tout pris, Alexander, TOUT!" rugit-il, sa voix résonnant dans la ville déserte.
Il s'avança difficilement vers le père de Daphné et posa une main sur son épaule, sa colère s'apaisant peu à peu. "Si ma mort assure leur survie, alors je mourrai autant de fois qu'il le faudra", déclara-t-il.
Il leva les yeux vers le ciel, puis recula et créa un portoloin.
"Je connais une guérisseuse qui pourra s'occuper de moi sans éveiller les soupçons. Retourne auprès de Voldemort au plus vite, avant qu'il ne se doute de quelque chose. Nous resterons en contact. À bientôt, Alexander."
Un éclair frappa l'endroit où se tenait Hadrian, et son portoloin s'activa. L'instant d'après, il avait disparu, laissant Alexander seul sous la pluie.
"Nous y arriverons", murmura l'espion avant de transplaner à son tour, se préparant à la torture que lui infligerait le Seigneur des Ténèbres lorsqu'il annoncerait le nombre de morts.
Puis le souvenir s'évanouit à nouveau.
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Ils regagnèrent les ruines de la bâtisse oubliée, un silence pesant s'abattant sur eux tel un linceul. Les vestiges fumants de la bataille témoignaient de l'intensité des affrontements. Chacun portait sur son visage les marques de la terreur et de l'effroi.
Ophélia, Astoria et Daphné, les visages pâles et les yeux cernés, se regroupèrent. L'inquiétude les rongeait. Comment Harry pourrait-il espérer vaincre un tel adversaire ? Même Hadrian, qu'elles avaient toujours considéré comme invincible, avait succombé. L'horreur de la guerre les avait saisies, révélant l'abîme qui séparait leurs illusions de la réalité.
La vie d'espion, telle qu'Alexander la décrivait, était un calvaire indicible. Torturé, contraint à commettre l'impensable, il ne ressemblait plus qu'à l'ombre de lui-même. Astoria, qui avait plongé dans les abîmes de l'âme du Seigneur des Ténèbres, était particulièrement éprouvée. Les images de cruauté et de désespoir qu'elle avait vues la hantaient nuit et jour. Elle se réfugia dans les bras de sa mère, cherchant un réconfort illusoire.
Les révélations de cette journée avaient infligé aux sœurs Greengrass des blessures profondes, qui marqueraient durablement leurs âmes. Elles n'avaient jamais été assez naïves pour croire que le monde sorcier n'était que joie et lumière. Mais l'horreur des affrontements, la douleur de la perte, l'inquiétude… tous ces éléments, à leur jeune âge, commençaient à les accabler.
Sirius, quant à lui, était submergé par une admiration mêlée de respect. Hadrian avait affronté une armée à lui seul, sacrifiant sa vie pour garder tous les ennemis d'Harry hors de portée. Il comprenait désormais qui avait "offert" des vacances sans retour à Rita Skeeter et aux anciens Mangemorts, révélant l'étendue de la corruption qui gangrénait le ministère.
"Tu es un grand homme, Hadrian", murmura-t-il pour lui-même, les yeux fixés sur les ruines. James avait eu le courage, mais il avait manqué de force. Lui-même avait cédé plus d'une fois à ses émotions, le menant à commettre de terribles erreurs. Mais Hadrian réunissait en lui toutes les qualités qui leur avaient fait défaut.
Pourtant, les dernières paroles du sorcier l'avaient bouleversé. Hadrian avait été marié, père de famille ? Il ignorait tout de cette partie de sa vie. Il comprenait alors la profondeur de la haine que celui-ci vouait aux forces obscures. Pettigrew, en assassinant son meilleur ami, avait brisé une partie de lui. Alors, la perte de sa propre famille devait être une blessure béante.
Harry, quant à lui, était tiraillé par des sentiments contradictoires. Il se reprochait son impuissance et la disparition d'Hadrian. Mais il ne pouvait qu'admirer la force et l'intelligence de son mentor.
Hadrian avait toujours une longueur d'avance sur ses ennemis. Et il comprenait désormais pourquoi celui-ci prônait la force : il avait été confronté à l'abîme et en était revenu, forgé par l'épreuve.
Harry ignorait que son oncle avait déjà fondé une famille outre-Atlantique. Depuis qu'il avait entamé sa quête de puissance, sa confiance en lui s'était affermie, mais il avait négligé un aspect crucial : la vulnérabilité de ceux qu'il chérissait.
Daphné avait déjà subi la tentative de meurtre de Malefoy et de Nott. Astoria gisait encore, il y a peu, dans un coma profond, et son propre oncle était contraint de feindre sa mort pour les protéger dans l'ombre.
Il devait devenir encore plus puissant. Ce n'était plus une option, mais une nécessité impérieuse. Il aspirait à une force telle qu'aucun malheur ne pourrait l'atteindre. Cette soif de pouvoir, alimentée par la peur de perdre ceux qu'il aimait, le consumait de l'intérieur.
Toutefois, il n'était pas le seul à ressentir une telle impuissance. Fortuna serrait les poings, son cœur palpitant violemment. L'amour qu'elle portait à Hadrian, avoué, était mis à rude épreuve. Le voir ainsi, vulnérable, ébranlait ses certitudes. Elle se rappelait l'éclat dans ses yeux lorsqu'il parlait de ses projets, de son désir de protéger le monde. Mais aujourd'hui, cet éclat semblait s'être terni. Elle n'avait vu que haine et colère.
Elle savait qu'il avait perdu sa famille, mais il n'avait jamais évoqué ce drame en détail. Jusqu'à aujourd'hui. Désormais, elle connaissait la vérité. Cette révélation la plongeait dans une profonde tristesse. Elle comprenait mieux les raisons qui le poussaient à agir ainsi, mais cela ne rendait pas sa douleur moins vive.
Elle devait le retrouver. La chasseuse de primes ne pouvait l'abandonner. Hadrian ambitionnait de maîtriser le monde pour le protéger, mais qui protégerait Hadrian lui-même ?
'Peu m'importe ce que tu penses. Attends-moi, Hadrian Potter', songea-t-elle, une aura électrique crépitant autour d'elle, tirant tous les regards.
"Je crois que chacun d'entre vous ressent les choses différemment. Fortuna Moon, si tu es là, alors je suis désolé de ce que tu as vu. Mais je t'en prie, pardonne-lui. Et aide-le. Il ne l'avouera jamais, mais il a besoin de toi. Cette carapace qu'il a érigée n'est pas infranchissable, et ce dernier évènement en est la preuve. J'ai confiance en chacun de vous qui m'écoutez aujourd'hui", déclara Alexander, paraissant plus fatigué que jamais.
Il se leva et fixa le vide. "Même les plus puissants peuvent vaciller, comme vous l'avez constaté. Alors, prenez soin de vous," continua-t-il, sa voix empreinte d'une mélancolie inhabituelle.
"Ophélia, Daphné... Astoria", murmura-t-il, s'adressant à sa famille. "Je regrette de ne pas avoir été là pour vous, de vous avoir laissé dans l'ombre. Mon rôle d'espion touche bientôt à sa fin. Le Seigneur des Ténèbres voudra m'interroger et fouiller mon esprit. Et je ne peux le permettre. Alors... j'espère que lorsque je reviendrai, vous trouverez en vous de me... de nous pardonner. Prenez soin de vous, je vous aime."
Il se retourna, fixant le sol à ses pieds, et ajouta : "Fortuna Moon... Hadrian t'aime. Il t'aime bien plus qu'il ne veut l'admettre. Mais son passé et ses peurs l'empêchent d'être honnête avec lui-même. Alors, ne doute pas, et sois franche avec lui. Ta présence ne peut que lui être bénéfique."
La femme acquiesça, les yeux brillants de larmes. Elle sentait que Hadrian avait besoin d'elle plus que jamais. Puis, alors que le groupe s'interrogeait sur la suite des évènements, ils furent renvoyés dans le salon du Manoir Potter.
02/07/1995, 16H15, Manoir Potter, Angleterre:
"Pardonnez-moi, mais je crois fermement que j'ai des informations qui pourraient vous intéresser", confessa Astoria d'une voix hésitante.
Après avoir assisté aux souvenirs d'Alexander, chacun avait regagné son espace personnel. Ophélia s'était isolée avec Fortuna dans le bureau d'Hadrian. Quant à Sirius, il avait quitté le manoir et s'était absenté. Harry, s'il devait formuler une hypothèse, le soupçonnait de se réfugier dans un bar, probablement en train de vider sa tristesse dans l'alcool. Et, en partie, il le comprenait. Les images qu'ils venaient de contempler étaient d'une telle violence qu'il était difficile d'en sortir indemne.
Harry, Astoria et Daphné, pour leur part, étaient restés dans la salle à manger pour échanger. La plus jeune des sœurs était demeurée silencieuse jusqu'alors, laissant à ses aînés le soin de l'interroger sur ce qui la taraudait.
"Pour commencer, je tiens à te dire que je suis ravie de t'avoir désormais dans la famille, Harry", lui adressa-t-elle un sourire lumineux, comme si Noël venait d'arriver. Un instant, ils oublièrent tout ce qu'ils avaient vu et rougirent.
"Astoria, cesse tes extravagances ! Nous ne sommes pas encore mariés ! Ne brûlons pas les étapes...", la réprimanda sa sœur d'un regard noir, tout en étant elle-même troublée.
Elle se tourna alors vers Harry. "Excuse son insolence. Elle a toujours eu tendance à s'emporter, tu le sais."
Le Gryffondor se contenta de sourire à sa bien-aimée, ce qui eut pour effet de l'agacer quelque peu. Mais avant qu'elle ne puisse réagir, il prit la parole. "Astoria, de quoi voulais-tu nous parler ?"
La jeune fille sembla alors reprendre ses esprits et l'atmosphère se fit plus pesante. "Vous vous souvenez dans quelles circonstances je suis tombée dans le coma, n'est-ce pas ?", entama-t-elle, le visage se couvrant de rouge. Elle baissa les yeux, car le sujet était particulièrement délicat à aborder. "Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé avec ce journal, bien que Daphné m'en ait donné une explication assez détaillée. Mais pour simplifier, depuis que je suis dans le coma, j'ai eu des visions de ce qui se tramait dans l'esprit de Vous-Savez-Qui..."
Daphné et Harry restèrent bouche bée, stupéfaits. Astoria avait passé près de deux ans plongée dans les pensées du Seigneur des Ténèbres ? Non, cela était impensable !"
J'imagine que cela s'explique par le lien étroit qui unissait le journal à Vous-Savez-Qui lui-même. Mais de ce fait, j'ai été contrainte... de voir certaines choses", confessa-t-elle, les larmes aux yeux.
Daphné s'approcha de sa sœur et l'enlaça, restant silencieuse pendant que celle-ci se livrait. "J'ai vu l'attaque contre ton oncle Harry... J'ai vu ce que papa endurait lorsque Vous-Savez-Qui était en colère... Et surtout, j'ai vu ce soir-là, au cimetière", avoua-t-elle.
Harry écarquilla les yeux. La jeune fille avait été témoin d'atrocités dont aucun enfant ne devrait souffrir. "Ce soir-là, Harry... Je t'ai vu combattre... Et surtout, je l'ai vu."
Le Gryffondor prit une profonde inspiration, anticipant déjà la révélation, mais avide de cette confirmation. "Ton oncle ! Il était là. Il s'en est pris à Vous-Savez-Qui au cimetière, et ils se sont affrontés. Le Seigneur des Ténèbres n'a pas succombé, mais il en est sorti gravement blessé."
Cette information était d'une importance capitale. Harry et Daphné en saisirent immédiatement la portée. Non seulement cela leur accordait un répit supplémentaire avant une éventuelle nouvelle offensive, mais cela signifiait aussi qu'Hadrian Potter avait quitté l'ombre.
Si Voldemort avait réapparu et qu'Hadrian avait cessé de se cacher, alors la guerre était bel et bien déclarée.
Harry recula dans un coin de la pièce, l'esprit déjà en ébullition, élaborant de nouveaux plans d'entraînement. Une aura glaciale émanait de lui, mettant mal à l'aise les deux autres occupants de la salle à manger.
"Rejoins maman, Astoria. J'ai besoin de parler avec Harry. Je ne tarderai pas, ne t'inquiète pas", rassura Daphné en embrassant sa sœur. Celle-ci acquiesça et quitta la pièce, jetant un dernier regard inquiet au garçon-qui-a-survécu.
Une fois seul, Harry se tourna vers Daphné, la fixant avec insistance.
« Que se passe-t-il, Daph ? » demanda-t-il. Ses cheveux s'ébouriffaient, ses yeux scintillaient d'une lueur étrange, et il dégageait une aura menaçante, semblable à celle d'un Détraqueur.
Et pour la première fois depuis qu'elle le connaissait, Daphné éprouva une véritable crainte envers Harry.
"Harry", l'interpella-t-elle d'une voix inquiète. "Tu m'effraies. Quelle est la nature de cette magie ? Ce n'est pas la tienne, ne me prends pas pour une idiote."
Le Gryffondor la dévisagea avec une certaine curiosité avant de saisir la portée de ses interrogations. Il recula jusqu'au fond de la pièce et se tourna vers la fenêtre, contemplant le ciel pluvieux. "Connais-tu la légende des trois frères ?", demanda-t-il d'une voix posée, tout en manipulant discrètement la bague à son doigt.
"Oui, bien sûr. On me l'a souvent racontée enfant. L'histoire de ces trois frères qui défièrent la mort et obtinrent en récompense trois artefacts légendaires..." Tandis qu'elle s'exprimait, Harry la fixa droit dans les yeux. Ses pupilles brillaient d'un éclat inhabituel, et la Serpentard commença à entrevoir la signification de ses paroles.
"La cape que nous avons utilisée... Tu sais qu'elle se transmet de génération en génération au sein de ma famille ? Or, il est impossible qu'une cape d'invisibilité résiste aussi bien à l'épreuve du temps. Des siècles, voire des millénaires, c'est tout simplement inconcevable", commença-t-il, sa voix chargée d'émotion. La Serpentard, prenant lentement conscience de l'étendue du pouvoir détenu par son amant, était pétrifiée.
"La baguette de sureau... Propriété de Dumbledore depuis sa victoire sur Gellert Grindelwald..." Il avança d'un pas vers elle.
"Et cette bague", ajouta-t-il, tendant la main dans sa direction. "Sur laquelle repose la pierre de résurrection."
Daphné était à nouveau figée sous le coup de la stupeur.
"On dit de celui qui possède ces trois objets qu'il devient maître de la mort. Je ne me sens pas maître de quoi que ce soit... Mais j'ai acquis des connaissances inaccessibles au commun des mortels. Et face à l'adversaire que je dois affronter, je comprends mieux pourquoi je les ai obtenues..."
"Harry !", s'exclama-t-elle. "Tu as frôlé la mort i peine un mois et tu envisages déjà de la défier à nouveau ? Quand prendras-tu conscience des risques que tu encours ?"
Harry pencha la tête, ne comprenant pas la véhémence de sa réaction. "Mais je n'ai pas le choix, Daphné. Il viendra après moi, après toi, après tous ceux que j'aime jusqu'à ce qu'il tombe. Et je suis le seul capable de l'abattre", répondit-il en repensant à la funeste prophétie.
Son oncle n'avait pas réussi à éliminer Voldemort lors de son assaut au cimetière. Cela signifiait que soit le Seigneur des Ténèbres disposait d'un moyen d'échapper à la mort, soit le destin intervenait dans le monde des vivants d'une manière bien plus complexe qu'il ne l'avait imaginé. Son oncle n'aurait jamais laissé cet homme s'échapper s'il en avait eu la possibilité.
"Ce pouvoir, Harry, a coûté la vie aux trois frères. Le seul survivant s'est caché, mais la mort l'a finalement rattrapé. Tu ne peux pas vaincre la mort !", l'avertit Daphné en serrant son bras avec force.
"Et que suis-je censé faire ?! Rester impuissant et ne rien faire pendant que ce psychopathe s'empare de ceux que j'aime sans réagir ?!" rugit Harry, repoussant délicatement Daphné. Son regard se fixa sur le sien, incapable de contenir la colère qui le submergeait.
"Je me moque de ce qui adviendra de moi. Si ma vie est le prix à payer pour protéger les autres, alors je la donnerai sans hésitation !"
Ces mots, il s'en rendit compte, brisèrent le cœur de la Serpentard. Avant qu'il ne puisse les regretter, elle l'assena d'une gifle et prit ses distances.
"Égoïste ! Te rends-tu compte de ce que tu dis ? Et Sirius ? Et ton oncle, qui se bat depuis des années pour nous assurer un avenir paisible ? Et moi ? Ne penses-tu pas un instant à ce que je ressens ?"
Harry recula, blessé par la douleur qui transparaissait dans la voix de Daphné, bien plus que par la gifle elle-même.
"Je n'ai pas le choix, Daph. Sans ce pouvoir, je ne pourrai le vaincre avant des années. Combien de familles aura-t-il détruites d'ici là ?" murmura-t-il d'une voix faible, tandis que la Serpentard serrait les poings.
"Pouvoir... Pouvoir... Tu ne penses qu'à ça ! J'ai l'impression d'être de retour dans la salle commune des Serpentards", grogna-t-elle en se dirigeant vers la porte.
"Tu es Harry Potter, le Gryffondor courageux, et pas Hadrian Potter, le soldat invincible en quête de vengeance. Cesse de te comparer à lui, Potter. Tu es ta propre personne", lança-t-elle avec colère avant de claquer la porte.
Harry resta figé sur le canapé, abattu. Il ne pouvait plus reculer. S'il se retirait, alors Voldemort gagnerait. Son oncle pourrait le maintenir à distance. Mais s'il ne pouvait le vaincre, alors à quoi bon ?
Quel chemin devait-il suivre ? Celui du cœur ? Celui de la raison ? Celui du devoir ? Il était perdu.
'Je suis désolé, Daph', pensa-t-il en transplanant dans la salle d'entraînement du manoir.
02/07/1995, 16H27, Manoir Potter, Angleterre:
À l'instant où la porte s'était refermée derrière elle, Daphné s'effondra contre le mur, les larmes coulant abondamment sur son visage. L'idée de perdre le garçon qu'elle aimait la déchirait intérieurement. Comment sa mère avait-elle pu pardonner aussi rapidement à son père d'avoir simulé sa mort, elle n'en avait aucune idée.
Elle savait, au fond d'elle-même, que le jour où Harry devrait affronter Voldemort arriverait. Et ayant observé sa croissance ces dernières années, elle était convaincue qu'il serait un jour capable de le vaincre. Mais pas avant plusieurs années.
"Égoïste ? C'est moi l'égoïste dans cette histoire", se murmura-t-elle en serrant sa chemise contre elle.
Harry était prêt à sacrifier sa vie pour les protéger tous. Quant à elle ? Si le choix lui était imposé de laisser des centaines de familles moldues périr pendant qu'Harry se préparait au combat, ou d'envoyer Harry au combat, elle opterait sans hésiter pour la première solution. Elle préférait endurer le poids de la culpabilité d'avoir laissé des innocents mourir plutôt que de vivre sans lui.
Elle était follement amoureuse de lui. Le fait qu'il ait si peu de considération pour sa propre vie la remplissait d'une rage inextinguible. "Pourquoi ne peux-tu pas comprendre cela ?!" s'exclama-t-elle en frappant le sol.
"Tu souhaites qu'il prenne conscience de l'importance qu'il a à tes yeux et qu'il fasse davantage attention à lui-même, n'est-ce pas ?" demanda une voix froide à ses côtés.
Daphné se retourna brusquement, les yeux rougis et encore humides de larmes, et découvrit Fortuna Moon assise non loin d'elle.
Bouleversée par la présence de cette femme, elle se contenta d'acquiescer avant de détourner le regard.
Un silence pesant s'installa entre elles. Daphné ne comprenait pas la raison de la présence de la collègue de l'oncle d'Harry. Mais soudain...Elle sentit une paire de bras s'enrouler timidement autour d'elle. Elle comprit aussitôt. Fortuna Moon, la femme la plus froide et la plus distante qu'elle ait jamais rencontrée, l'étreignait. La jeune fille perçut une certaine hésitation dans ce geste, mais cela n'en diminua pas l'effet. Lentement, ses sanglots se calmèrent et son cœur ralentit son rythme tandis qu'elle cédait au sommeil.
"Il est incapable de voir au-delà de son combat contre Voldemort. C'est à toi de l'aider à envisager l'avenir, Daphné Greengrass."
Fortuna, faisant preuve d'une force surprenante, souleva la jeune fille endormie dans ses bras et la porta jusqu'au bureau d'Hadrian où sa mère et sa sœur l'attendaient. "Les Potter sont des hommes complexes, n'est-ce pas ?" soupira la chasseuse de primes. Après tout, si le plus jeune était déjà difficile à raisonner, alors le plus âgé...
02/07/1995, 16H38, Manoir Potter, Angleterre:
Harry se baissa pour esquiver les sortilèges qui le visaient et, d'un geste assuré de sa baguette, fendit le sol. Son nouvel instrument magique fit à nouveau preuve de son efficacité tandis qu'une immense dalle de béton s'élevait du sol, formant un mur protecteur face à l'assaut de son adversaire.
Lorsque le fracas des sortilèges s'éteignit, Harry métamorphosa cette dalle massive en une statue de pierre, semblable à celles ornant Poudlard, et la lança sur Déos.
Celui-ci riposta en déchaînant une pluie de sorts explosifs sur la créature de pierre animée, mais en vain. Harry réparait sans cesse les dégâts. La puissance qui l'animait le grisait. Il avait l'impression de pouvoir tout maîtriser. La magie elle-même semblait se plier à sa volonté. C'était un sentiment inexplicable qui, il le sentait, le rendait fou.
Il vit alors Déos s'immobiliser. La statue leva son épée, prête à porter le coup fatal quand... *Crac*
Déos avait disparu, ayant transplané derrière lui. Pris au dépourvu, Harry tenta de se retourner, mais il savait qu'il était trop lent. Son arrogance l'avait trahi.
Toutefois, alors qu'il s'apprêtait à subir l'assaut final, un mur de glace gigantesque se dressa entre lui et son adversaire, le contraignant à reculer.
Harry comprit immédiatement qu'il avait réussi à maîtriser cette nouvelle forme de magie. La glace qui se tenait devant lui était d'une blancheur immaculée et d'une froideur extrême, capable de tuer instantanément quiconque tenterait de la toucher. Sa magie avait réagi instinctivement pour le protéger.
Profitant de ce nouveau matériau, il découpa la glace en de multiples éclats à l'aide de sa baguette. En un instant, une dizaine de pieux de glace mortelle l'entourait.
"Prends ça !" s'exclama-t-il en lançant les pieux avec une force terrifiante vers son adversaire.
Déos s'agenouilla précipitamment et planta sa baguette dans le sol, tentant de modifier la gravité. Il y parvint, forçant Harry à tomber à genoux, mais la glace demeura imperturbable."C'est bien ce que je pensais. Ce n'est pas de la glace ordinaire. Elle est liée à cette foutue magie de la mort!"
Déos, voyant que les pieux ne s'arrêtaient pas, se jeta à terre. L'un d'eux lui trancha l'épaule, mais les autres le dépassèrent.
Harry observa alors l'épaule de son ennemi commencer à se désintégrer et comprit. Ce n'était pas une simple blessure physique. Tout comme les sortilèges des morts, cette magie s'attaquait directement à l'âme.
"C'est exactement ce dont j'ai besoin pour affronter Voldemort !" s'exclama Harry.
Il planta sa baguette dans le sol et lança un sortilège de gravité qui repoussa celui du Seigneur des Ténèbres espagnol pendant de longues secondes. Le duel perdura pendant quelques secondes, jusqu'à ce que la blessure de Déos finisse par le contraindre à céder.
Harry se redressa et contempla avec satisfaction l'homme se dissoudre dans le néant. Lentement, le décor environnant s'effaça tandis qu'une voix résonna : "Vous avez terminé le niveau sept en douze minutes et trente-quatre secondes. Félicitations, Harry Potter."
"Que souhaitez-vous faire ?" demanda la voix désincarnée.
Confiant après cette victoire écrasante, Harry déclara : "Passons au dernier niveau. Je veux affronter le plus puissant adversaire que cette salle puisse me proposer !"
Aussitôt, le décor se transforma et Harry se retrouva dans la cour de Poudlard. Contrairement à d'habitude, la voix ne formula aucun commentaire. Cependant, Harry n'y prêta guère attention. Tant qu'il avait un adversaire à combattre, c'était tout ce qui l'importait.
Alors qu'il scrutait les alentours à la recherche de son prochain adversaire, il sentit une présence derrière lui. Instinctivement, il se retourna et utilisa à nouveau cette magie glaciale qu'il commençait à maîtriser. Il sentit la bague à son doigt se refroidir tandis qu'une faux immense s'envola en direction d'une silhouette obscure qui s'approchait.
La faux fila vers la silhouette et, un instant, Harry crut que le combat allait se terminer aussi rapidement qu'il avait commencé. Cependant, avant qu'elle ne puisse atteindre sa cible, la faux s'immobilisa en plein vol.
Le mage contourna l'arme avant de s'arrêter à quelques mètres d'Harry.
"Cette magie…" reconnut Harry avant que le sorcier inconnu ne baisse sa capuche.
"Bonjour, Harry", salua l'homme qui se révéla être... "Oncle Hadrian !" s'exclama Harry, oubliant où il se trouvait. "Alors, c'est toi le dernier niveau ?"
Hadrian hocha la tête, annulant le sort qui retenait la faux, laquelle reprit son vol et disparut au loin.
"Tu es déjà au dernier niveau ? Tu avances un peu trop vite, tu ne crois pas ?" demanda l'homme plus âgé.
Harry regarda son mentor avec stupéfaction. Les autres adversaires n'avaient jamais réellement interagit avec lui. Ce niveau n'était pas le plus difficile pour une raison quelconque. "Non, oncle Hadrian. Je suis prêt ! Avec ce pouvoir, je te vaincrai et je ferai tomber Voldemort ! Tout pourra alors revenir à la normale !"
Hadrian observa Harry avec tristesse, puis dégaina simplement sa baguette.
"Je t'attends alors. Tu es prêt ?" demanda le voyageur temporel. Harry acquiesça et ils s'inclinèrent l'un vers l'autre avant que le premier sortilège ne quitte la baguette d'Harry.
Contrairement à Déos qui avait été contraint d'esquiver ou de reculer face à la puissance brute de la magie d'Harry, Hadrian parvint à dévier le sort. Cela prit Harry par surprise.
Hadrian profita de cette brèche pour contre-attaquer et enchaîna les sortilèges à une vitesse impressionnante. Il se déplaçait peu, boitant simplement vers Harry lorsqu'il parvenait à le repousser. Pendant plusieurs minutes, ils échangèrent sortilèges et malédictions variés, testant les limites de l'autre. Harry conjura deux arcs de feu, puis créa de petits loups de pierre qu'il lança sur Hadrian.
Le soldat invincible accueillit l'attaque avec un sourire qui illuminait son visage. Ce n'était pas un signe de moquerie cependant, non, mais de fierté.
Il attendit que les flammes dévorantes s'approchent, puis, d'un geste aussi fluide qu'élégant, il saisit l'extrémité de l'arc de feu avec sa baguette. L'incandescence fut instantanément absorbée par le bois, se transformant en une énergie noire qui irradia de l'objet. D'un mouvement aussi rapide que l'éclair, il renvoya l'attaque sur son adversaire, déviant ainsi le cours des flammes. Quant à la seconde attaque élémentaire, elle fut dissipée par un contre rapide et précis, comme si elle n'avait jamais existé.
Profitant de cette ouverture, les loups de pierre, créatures animées par la magie d'Harry, se précipitèrent sur Hadrian. Mais leur assaut fut de courte durée. Un éclair de douleur fulgurante parcourut l'esprit d'Harry, puis un vide abyssal. Il avait perdu le contrôle de ses créations de pierre, qui s'effondrèrent en un amas inerte. Une intrusion mentale avait brisé ses défenses, le privant de son pouvoir sur elles.
Comprenant qu'il ne pouvait l'emporter par la force brute, Harry décida d'exploiter sa nouvelle maîtrise de la glace. Il concentra toute son énergie sur le maniement de cette magie ancestrale, sentant le froid glacial s'emparer de lui jusqu'à la moelle. Un mur de glace immaculée se dressa entre lui et son adversaire, créant une barrière infranchissable. Le feu et la glace se confrontaient, mais aucune ne parvenait à prendre le dessus sur l'autre. Le silence pesant était troublé uniquement par le crépitement des flammes et le craquement de la glace.
Copiant la tactique précédemment utilisée par Déos, Harry fit tomber son mur de glace d'un geste puissant et se téléporta hors de portée des flammes. Réapparu quelques mètres plus loin, il créa de multiples pieux de glace, les aiguisant mentalement pour en faire des projectiles mortels. Il les lança avec une précision chirurgicale vers Hadrian, qui dut esquiver de justesse ces flèches acérées, son visage se contorsionnant d'effort.
"Tu as vu ce pouvoir ?" s'exclama Harry, fierté et défi se mêlant dans sa voix.
Hadrian, essoufflé mais imperturbable, répondit d'une voix grave : "Je le vois, et il est immense. Mais ce pouvoir te consume, Harry. En cherchant à le maîtriser, tu risques de perdre ton humanité."
Ces mots résonnèrent dans l'esprit d'Harry comme un coup de foudre. Il se souvint des avertissements de Daphné, des doutes qu'elle avait exprimés. Il leva sa baguette, et une énergie noire, corrompue, s'y accumula. Une créature obscure, mi-corbeau mi-ombre, prit forme, ses yeux brillants d'une lueur verte maléfique. Elle semblait incarner la mort elle-même, une incarnation tangible de la destruction.
"C'est toi qui m'as poussé sur cette voie ! TU ES CELUI QUI M'AS MIS SUR CE CHEMIN ! TU M'AS RÉPÉTÉ ENCORE ET ENCORE L'IMPORTANCE DU POUVOIR ! ET MAINTENANT QUE JE L'AI, TU ME DIS QUE C'EST MAL ?!" rugit Harry, sa voix résonnant dans les entrailles de la terre. Une puissance destructrice se dégageait de lui, érodant la pierre sous ses pieds, asséchant l'air et flétrissant les plantes. L'environnement se déformait sous l'effet de cette force déchaînée, témoignant de la corruption qui s'emparait de lui.
"J-J'ai fait ça ?" balbutia Hadrian, la voix tremblante. Harry vit les mains de son oncle trembler convulsivement, son visage se contorsionnant en une grimace de douleur et de désarroi. 'Ce souvenir est réaliste. Il a dû importer une quantité de souvenirs monstrueuse pour qu'il puisse le simuler aussi bien', pensa le garçon, incapable de retenir son choc devant l'effondrement émotionnel de son oncle.
Harry cria une nouvelle fois, un cri déchirant qui résonna dans l'espace simulé. Il frappa violemment l'air de sa baguette, libérant une énergie sombre et corrompue. La petite forme au bout de sa baguette prit vie, s'étira et se déploya, couvrant le ciel d'une ombre menaçante. Un corbeau gigantesque, aux yeux émeraudes qui scintillaient d'une lueur maléfique, ouvrit ses ailes immenses, tel un démon descendant dans le monde des mortels. Un froid glacial s'abattit sur eux, tandis qu'Harry ordonnait à la créature de fondre sur son oncle, mettant ainsi un terme à leur confrontation.
Lui-même s'effondra à genoux, épuisé par l'invocation. Même pour lui dont le noyau magique était bien au-dessus de la moyenne, un tel effort était épuisant.
Soudain, il sentit une monstrueuse aura émaner de son oncle, une force primordiale qui semblait ébranler les fondations de la réalité simulée. L'air vibrait, se tordant sous l'effet d'une tempête de flammes dorées qui jaillissait de l'homme. Son bandeau tomba de ses yeux, révélant des pupilles blanches qui brillaient d'une lumière intérieure. Il étendit ses bras en direction du corbeau, tel un dieu affrontant une force obscure.
"La force compte, Harry. Elle te permet de protéger tes proches, et de faire avancer les choses dans le monde magique. Néanmoins…" Il s'arrêta, sa voix grave résonnant dans l'espace, sa baguette pointée vers le corbeau. "Garde en tête que tu n'es pas invincible. J'ai fait une erreur en te préparant de cette manière. Mais maintenant n'est pas le moment de proférer mes excuses et d'exprimer mes regrets."
L'homme fit un pas en avant, la dimension entière tremblant sous l'impact de sa puissance. "Ne sois pas arrogant. Tu n'es pas une arme parfaite. Tu es Harry James Potter, un garçon de 14 ans à Gryffondor. Retiens cela !"
Ses yeux pulsèrent, l'or de sa magie s'opposant à l'émeraude maléfique du corbeau. Soudain, l'énergie dorée d'Hadrian se concentra en une sphère lumineuse qui se dirigea vers la créature.
"Tu n'es pas le seul à avoir saisi un concept. Admire, et ouvre grand les yeux !" s'exclama-t-il maniaquement, tandis qu'une immense horloge fantôme apparaissait sous ses pieds, symbolisant le contrôle qu'il exerçait sur le temps et l'espace.
Harry se prépara à riposter, mais il fut soudainement figé. Le temps sembla s'arrêter, le bruit s'éteindre. Il ne pouvait plus bouger, mais ses sens étaient exacerbés.
*Boom Boom*
Résonnant comme le battement d'un cœur cosmique, il entendit les pulsations cardiaques de son oncle. L'homme s'approcha de lui, traversant l'espace déformé avec une aisance déconcertante. Il s'arrêta devant lui, et pointa sa baguette sur son front.
Harry était cloué sur place, les yeux rivés sur la scène qui se déroulait devant lui. Il ne pouvait détourner le regard, contraint d'assister à sa propre défaite. Le corbeau, contrairement au jeune garçon, parvenait à se déplacer, bien que lentement, chaque battement d'aile semblant ébranler la réalité tout entière.
*Boom Boom*
Le cœur d'Hadrian battait comme un tambour de guerre, résonnant dans l'espace simulé. Quelle force inhumaine ! Même avec ce nouveau pouvoir, Harry se sentait aussi insignifiant qu'un grain de sable face à un ouragan. "C'est donc le pouvoir de celui qui a compris le concept du temps", pensa-t-il, un mélange d'admiration et de désespoir le submergeant.
"Pardonne-moi, Harry. J'ai échoué en tant qu'oncle. Je suis sincèrement désolé…", murmura Hadrian, sa voix empreinte de tristesse et de regret. Puis, l'obscurité engloutit Harry, le plongeant dans un abîme sans fond.
02/07/1995, 17H29, Manoir Potter, Angleterre:
Lorsque Harry reprit conscience, il se trouvait dans une salle d'entraînement dévastée. Les murs, autrefois immaculés, étaient désormais marbrés d'éraflures profondes, témoins silencieux de la violence des affrontements. Il se leva difficilement, chaque mouvement lui arrachant un gémissement. Son corps était parcouru de courbatures, et ses réserves magiques étaient à sec. Il se sentit comme une coquille vide, vidée de toute énergie.
Il fit quelques pas chancelants, puis s'effondra lourdement sur le sol froid. Les souvenirs de la confrontation avec sa petite-amie, puis avec le souvenir de son oncle le submergèrent : le visage de Daphné, empreint d'une peur qu'il n'oublierait jamais, et le désespoir dans les yeux de son oncle. Une vague de culpabilité l'envahit. Avait-il été trop loin ? Avait-il dépassé trop de limites ?
Ce nouveau pouvoir, il le sentait, le corrompait lentement. Il était comme une addiction, une force destructrice qui le consumait de l'intérieur. À chaque utilisation, une partie de lui-même s'éteignait, laissant place à une froide indifférence. La haine et la colère devenaient ses seules compagnes.
"C'est moi qui suis désolé", murmura-t-il à voix basse, les larmes coulant sur ses joues. Il y a peu, il aurait tout sacrifié pour un tel pouvoir, peu importe le prix.
Et maintenant qu'il l'avait, il sentait la pression mentale que posséder ce dernier lui imposait.
Il avait tenu bon jusqu'ici, mais cette pression était devenue insoutenable. L'avenir incertain, le poids de ses responsabilités, la peur de perdre ceux qu'il aimait... Il se sentait seul, perdu dans un labyrinthe sans issue.
Il resta allongé, fixant le plafond craquelé. Son corps, malgré les blessures, lui semblait étranger, comme un instrument brisé. Une nausée le gagnait, moins physique que psychique. Il avait l'impression de s'être perdu dans les ténèbres.
La colère qu'il avait tant cultivée s'était transformée en un poison qui le rongeait de l'intérieur. Il se sentait impur, souillé par cette force obscure. Il avait toujours cru être fort, sur le chemin de l'invincibilité. Mais face à cette nouvelle part de lui-même, il se sentait petit, insignifiant.
Alors qu'il se débattait avec ses démons intérieurs, la porte s'ouvrit et Sirius entra, son visage marqué par l'inquiétude.
"Harry ? Que s'est-il passé ?" demanda-t-il en s'approchant de son filleul. Le jeune Gryffondor, qui s'était attendu à revoir son parrain alcoolisé dans un bar moldu, sentit un immense soulagement en voyant Sirius.
Harry tourna son regard dans sa direction. Il se sentait vulnérable, comme un enfant perdu.
"Je... je ne sais pas, Sirius," balbutia-t-il, la voix tremblante. "J'ai peur. De ce que je suis devenu... Et de ce que je pourrais devenir."
Sirius s'assit à côté de lui et prit sa main dans la sienne. "De quoi tu parles, chiot ?" demanda-t-il d'une voix douce, l'inquiétude se lisant sur son visage.
Harry hésita un instant, puis se confia. Il parla des artefacts de la mort, de l'impact de la prophétie sur lui, ainsi que de sa perte de contrôle sur sa magie, sa voix tremblant légèrement. Sirius écouta attentivement, son regard doux et compréhensif. "Harry, tu n'es pas seul dans tout ça. Nous sommes là pour toi, moi, Daphné, Hadrian, Fortuna, Remus..."
Harry secoua la tête, les yeux remplis de doutes. "Je ne veux pas vous impliquer plus que vous ne l'êtes déjà... Je ne veux pas vous mettre encore plus en danger."
"Harry, tu ne peux pas porter seul ce fardeau," insista Sirius, sa voix ferme. "C'est pourquoi Hadrian a fait ce qu'il a fait. C'est pourquoi Neville et Hermione passent leurs vacances au Manoir Londubat à s'entraîner. C'est pourquoi Dumbledore passe ses journées à se battre avec Fudge au ministère pour faire reconnaître le retour de Voldemort. Nous sommes là," déclara-t-il en posant une main sur son cœur, "Avec toi."
Un long silence s'installa, lourd et chargé d'émotions. Puis, Sirius reprit, sa voix plus douce : "Tu sais, je comprends ce que tu ressens. J'ai moi aussi connu la colère, la peur. J'ai perdu le contrôle de mes émotions plus d'une fois, et j'en ai payé le prix fort."
Harry se blottit contre Sirius, cherchant un réconfort qu'il n'avait jamais osé demander à l'homme plus âgé. "Ce n'est pas un combat entre toi et l'entièreté des forces obscures du monde. Ça, c'est le rôle d'Hadrian. Notre rôle à nous, c'est de vivre, tout en protégeant ceux que l'on aime, ainsi que ceux qui le méritent", expliqua Sirius. Il baissa alors la tête, et ajouta : "Ensemble."
Harry acquiesça, un poids semblant se lever de ses épaules. Il n'était pas seul. Son rôle ne s'arrêtait pas à la chute de Voldemort. Tous ceux qui tenaient à lui, qui l'aimaient, comptaient sur lui pour vivre longtemps. Il ne pouvait pas les décevoir.
Lorsqu'il se calma, Harry s'assit, redressant le dos. Il rangea sa nouvelle baguette, et tourna sa tête en direction de Sirius qui le regardait avec inquiétude. "Désolé que tu aies vu ça, Sirius," soupira Harry, se sentant nettement mieux après s'être confié.
"Ne t'excuse pas, Harry. C'est normal. Que faisais-tu ici ?" demanda l'ancien prisonnier, curieux.
"Je me suis battu contre oncle Hadrian dans le dernier niveau. Il est vraiment trop fort," admit Harry en se relevant et s'époussetant.
Il continua, mais Sirius l'interrompit, un air perplexe sur le visage. "Harry ?"
"Quoi, Patmol ?"
"Il n'y a aucun niveau qui comporte Hadrian. J'étais là quand la salle d'entraînement a été faite. Le dernier niveau est un affrontement contre Voldemort et son armée, si je ne me trompe pas. Dumbledore aurait prêté ses propres souvenirs pour le faire", se remémora Sirius.
"Mais alors..." Harry pâlit.
"Si tu as affronté ton oncle... Alors tu as affronté le vrai !"
