Chapter 15: Entre enquête et détente

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Emi fut tirée de son sommeil par un rayon de soleil qui s'était frayé un chemin à travers les rideaux mal fermés du hublot. Elle grimaça, la lumière éblouissante la forçant à ouvrir les yeux plus tôt qu'elle ne l'aurait voulu. Avant qu'elle ait pu se rendormir, l'un de ses escargophones se mit à sonner, la mélodie stridente résonnant dans la petite cabine.

À contrecœur, Emi se leva, frottant ses yeux encore lourds de sommeil. Elle fouilla dans sa sacoche, cherchant l'appareil qui interrompait le calme matinal. Elle leva un sourcil en reconnaissant l'escargophone de sa récente cliente, une femme mystérieuse prétendant être politicienne, qu'elle avait rencontrée dans un casino pendant son enquête pour un reportage. C'était la première fois qu'elle recevait un appel d'elle.

"Madame Amadeo ?" dit-elle d'une voix encore enrouée par le sommeil.

"Mademoiselle Emi, je suis consciente que cela peut sembler hors de votre domaine habituel," commença la voix au bout du fil, une touche de désespoir perçant à travers son ton contrôlé. "Mais j'ai une proposition qui pourrait vous intéresser."

Emi s'assit sur le bord de son lit, massant ses tempes tout en écoutant ses longues explications. La cliente était en réalité une princesse déchue, désormais simplement appelée Madame Amadeo. Elle lui expliqua sa situation : après avoir été renversée par sa propre sœur dans un coup d'état palatial, elle avait perdu non seulement son titre mais aussi sa dignité. Sa sœur avait manipulé l'opinion publique contre elle, la peignant comme une paria avide de pouvoir.

"Je veux que vous exposiez ses secrets, Emi. Montrez au monde qui elle est vraiment," insista Amadeo. "Je suis prête à vous payer généreusement pour vos services."

Emi soupira, elle n'était pas intéressée par une querelle familiale.

"Écoutez, je ne suis pas u–," commença-t-elle, mais la voix de la princesse déchue la coupa.

"100 millions de Berry".

Emi écarquilla les yeux face à son annonce. "Pardon ?"

"100 millions de Berry. C'est la somme dont je suis prête à vous donner. Je suis peut être déchue, mais j'ai mes propres fonds."

Normalement non intéressée par des querelles familiales royales, Emi fit une pause lorsque le chiffre de plusieurs millions de Berrys fut mentionné. Son intérêt financier piqué, elle se mordit la lèvre.

La cliente continua : "Je comprends vos réserves, Mademoiselle Emi. Cependant, ceci n'est pas seulement une vengeance personnelle. Il s'agit de révéler la vérité sur quelqu'un qui manipule notre peuple et notre histoire pour ses propres gains. N'est-ce pas dans l'intérêt du journalisme de mettre en lumière les mensonges et les supercheries?"

Ces mots résonnèrent avec les principes d'Emi, lui rappelant pourquoi elle avait choisi cette carrière en premier lieu.

Emi prit une profonde inspiration, "J'aurai besoin de preuves concrètes, des documents, des témoignages—tout ce que vous pouvez fournir pour étayer vos affirmations," dit Emi finalement, la décision prise. "Et bien sûr, nous parlerons encore de votre... contribution financière."

La cliente répondit, sa voix chargée d'urgence. "Ma sœur est impliquée dans un trafic d'armes illégal. Elle utilise les ressources et les influences de notre royaume pour faciliter ses opérations."

Cela capta soudainement l'attention d'Emi, qui fut désormais beaucoup plus concentrée pour l'écouter.

La cliente continua, "Elle cache ses activités derrière des œuvres de charité et des entreprises légitimes."

"Comme c'est surprenant…" ironisa Emi.

Encore du trafic d'armes, comme si elle n'en avait pas déjà assez avec César… Ce genre d'activité illégale semblait être un thème récurrent dans ses enquêtes récentes, ou était- ce parce que le nombre des trafiquants augmentait ? C'était assez inquiétant. Cette pensée la fit sourire jaune, réalisant à quel point son métier la plongeait recemment dans les abysses les plus sombres de la criminalité.

Emi ajouta alors : "Cela prendra du temps pour enquêter, mais je ferai de mon mieux. Si vous avez d'autres informations importantes, contactez-moi à nouveau. "

"Vous aurez tout ce dont vous avez besoin," assura Amadeo, un soulagement audible dans sa voix. "Je vous contacterai bientôt avec les détails. Merci, Emi. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point cela signifie pour moi."

Après avoir raccroché, Emi resta assise, le Den Den Mushi toujours à la main. Elle savait qu'elle venait de s'engager dans une autre affaire délicate. Une question lui vint alors en tête : Pourquoi n'avait-elle pas directement contacté un membre plus établi du New Economic Paper ou même un officiel de la marine ? Ces institutions disposaient des ressources et de l'influence nécessaires pour traiter une affaire de cette envergure.

Pourtant, elle avait choisi une journaliste indépendante, sans liens apparents avec le pouvoir ou la grande presse. Une part d'Emi se sentait flattée par cette confiance apparente, mais une autre, plus pragmatique, suspectait qu'il y avait plus dans cette décision qu'une simple préférence. Peut-être que Amadeo cherchait à éviter que son histoire ne soit étouffée par ceux mêmes qui pourraient être complices de sa sœur…. ou peut-être y avait-il une raison encore plus obscure.

Pour chasser ses pensées tourmentées qui l'assaillaient dès le matin, Emi décida d'aller prendre sa douche matinale. Elle rassembla ses affaires de toilette et se dirigea vers les douches communes du sous-marin. Mais alors qu'elle se dirigeait vers la salle de bain, elle tomba sur Bepo, tenant également une serviette en main et semblant prêt à faire de même.

"Je t'en prie, vas-y en première," proposa Bepo poliment, une patte dans le dos.

Emi s'arrêta un instant, son regard oscillant entre Bepo et la porte de la salle de bain.

Réalisant qu'il n'aurait aucune intention déplacée, elle finit par proposer, un sourire innocent aux lèvres. "Pourquoi ne pas y aller ensemble ?"

Bepo la regarda, une expression légèrement incertaine sur son visage. "Tu es sûre?" demanda-t-il, voulant s'assurer de ne pas la mettre mal à l'aise.

Emi hocha la tête avec assurance, son sourire s'élargissant. "Oui, absolument," répondit-elle fermement.

Bepo, habitué aux excentricités de l'équipage, accepta, et ils entrèrent tous deux dans la salle de bain, discutant de tout et de rien, de la pluie et du beau temps, et des dernières péripéties du voyage.

Alors qu'ils s'installaient confortablement dans la chaleur enveloppante de l'eau du onsen, Emi, toujours curieuse et enjouée, proposa à Bepo de lui faire un shampooing.

"Tu me laisses m'occuper de ta fourrure ?" demanda-t-elle, un sourire dans la voix.

Sans attendre vraiment une réponse, elle commença à appliquer le shampooing sur la fourrure épaisse de Bepo, étonnée par sa douceur. Ses doigts glissaient avec aisance à travers les poils épais et soyeux, révélant une douceur surprenante qu'elle n'avait jamais rencontrée auparavant.

La fourrure de Bepo était d'un blanc éclatant, presque immaculée, avec une brillance subtile qui captait la lumière tamisée du onsen. Les poils étaient denses et luxuriants, formant un tapis moelleux et agréable au toucher. Chaque mouvement de ses doigts révélait la qualité exceptionnelle de cette fourrure, les poils se séparant doucement pour laisser passer les doigts sans aucune résistance.

Emi était fascinée par la texture unique et la sensation de chaleur qui émanait de la fourrure de Bepo. Elle nota avec une certaine admiration comment les poils, bien que denses, restaient légers et aérés, contribuant à un effet global de confort et de douceur. La fourrure ne semblait pas seulement belle, mais aussi extrêmement fonctionnelle, offrant une protection contre le froid tout en étant agréablement douce au contact.

"Ta fourrure est vraiment trop douce !" s'exclama-t-elle, ses doigts glissant avec aisance à travers les poils soignés.

Bepo, visiblement ravi de cette attention, se détendit et poussa un léger ronronnement de contentement. "Merci, Emi. C'est vraiment agréable."

Emi ne pouvait s'empêcher de se demander comment une telle douceur était possible. Elle se demandait si Bepo prenait particulièrement soin de sa fourrure ou si quelqu'un d'autre s'en occupait à sa place.

"Dis-moi, Bepo," demanda-t-elle avec curiosité, "est-ce que tu prends soin de ta fourrure toi-même ?"

Bepo se laissa aller dans la chaleur de l'eau, fermant les yeux pour profiter du moment. "En fait, parfois, c'est le capitaine qui s'en occupe aussi. Il me fait des shampoings de temps en temps."

Emi ne put s'empêcher de sourire en entendant cela, une image amusante se formant dans son esprit. Elle imagina Law, le capitaine mystérieux et sérieux, prenant le temps de s'occuper de la fourrure de Bepo avec soin et précision.

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Alors que Penguin et Sachi sortaient de la salle d'entraînement, fatigués mais satisfaits de leur session, ils se dirigèrent vers les douches pour se rafraîchir. Cependant, en s'approchant vers la porte de la salle de bain, ils entendirent les voix d'Emi et de Bepo, clairement en train de discuter et de rire. Leur curiosité piquée, ils ne purent s'empêcher de jeter un œil.

"Attends... Emi et Bepo prennent un bain ensemble ?!" s'exclama Sachi à voix basse, l'incrédulité peinte sur le visage.

Penguin, les yeux ronds, ajouta avec un sourire pervers, "Tu penses qu'ils nous laisseraient les rejoindre?"

Les deux pirates se regardèrent avec un sourire complice, puis, sans un mot de plus, ils poussèrent la porte et firent irruption avec des sourires trop larges pour être innocents.

"On peut se joindre à vous ?!" demandèrent-ils en chœur, un peu trop enthousiastes.

Emi, qui venait de nouer une serviette autour d'elle, les regarda avec stupéfaction avant que son visage ne se durcisse en un masque de détermination.

"Non mais dans vos rêves !" s'exclama-t-elle.

Avant que Sachi et Penguin puissent réagir, Emi leur administra un coup de pied si puissant qu'ils furent littéralement projetés hors de la salle de bain, atterrissant dans le couloir avec un fracas.

"Et restez dehors !" ajouta-t-elle, claquant la porte derrière eux.

La salle de bain, une fois de plus calme, résonna seulement du bruit de l'eau coulant et des rires de Emi et Bepo, partageant un moment de détente bien mérité.

Alors que Sachi et Penguin regardèrent la porte des douches communes encore choqués, se tenant le nez d'où coulait encore un filet de sang, ils échangèrent un regard embarrassé. Ils avaient toujours l'image indélébile d'Emi en tête qu'ils avaient involontairement emmagasinée.

Elle était là, dans une simple serviette, ses longues jambes révélées, ses cheveux mouillés tombant élégamment sur ses épaules, la lumière faisant briller sa peau d'une manière presque irréelle... Pour Penguin et Sachi, c'était une facette d'Emi qu'ils n'avaient jamais vue auparavant. D'ordinaire couverte de vêtements amples qui dissimulaient ses formes, cette vision était à la fois choquante et captivante.

"Bepo, ce sale veinard !" s'exclama Sachi, sa voix étouffée alors qu'il pinçait fermement son nez pour empêcher le sang de trop couler.

"Je crois qu'on l'a un peu trop sous-estimée," murmura Penguin en se frottant l'arrière de la tête.

"Ouais, ben c'est probablement la dernière fois, vu comment ça s'est terminé," répondit Sachi, une pointe de regret dans la voix.

Alors qu'ils s'apprêtaient à se relever et tenter de se remettre de leur mésaventure, l'ombre imposante de leur capitaine se dessina soudainement devant eux. Law les observait, un sourcil levé, ses yeux scrutant leurs visages marqués par des traces de sang.

"Je peux savoir ce que vous faites par terre ? Qu'est-ce qui vous est arrivé ?" demanda-t-il d'un ton qui trahissait une irritation croissante.

Sachi et Penguin, pris de court, se retrouvèrent à bégayer sous le regard inquisiteur de leur capitaine.

"Euh... c'est que... nous, enfin, on a été... on a essayé de..." commença Penguin, incapable de former une phrase cohérente.

Sachi, tout aussi embarrassé mais tentant de sauver la mise, ajouta maladroitement, "On a juste voulu... vérifier la sécurité des douches, tu sais, routine de sécurité !"

Law les fixa, clairement non convaincu par leurs explications bafouillées, surtout après avoir entendu le rire de Emi à travers la porte de la salle de bain.

"Sécurité, hein ?" Son ton était sec, signe qu'il n'était pas d'humeur à tolérer des idioties dès le matin.

Avec un soupir exaspéré, il fit signe aux deux compères encore assis au sol de le suivre vers l'infirmerie pour s'assurer qu'aucun de ses hommes ne serait sérieusement blessé par une plaisanterie qui avait mal tourné.

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Dans un coin du sous-marin peu fréquenté, Emi avait décidé d'entrer dans la bibliothèque qui faisait également office de salle de détente, n'ayant pas encore exploré cette pièce. Curieuse, elle commença à fouiller les étagères en quête d'une lecture intéressante pour passer le temps. Alors qu'elle scrutait les titres, elle fut surprise de tomber sur une pile de journaux du *World Economic Journal*, un rappel poignant de son ancien emploi.

Un détail particulièrement inattendu attira son attention: chaque journal avait enfaîte été coupé et la pile soigneusement arrangée, chaque feuille ne contenant que une série de bandes dessinées des aventures de "Sora, guerrier de la mer". Emi ne put s'empêcher de sourire, ses doigts effleurant les pages froissées. Elle connaissait très bien cette bande dessinée, ayant elle-même contribué à certains de ses épisodes lorsqu'elle travaillait encore pour le journal.

Il était évident que quelqu'un dans ce sous-marin avait pris grand soin de collecter ces fragments de récits, préservant leur passion pour l'aventure et la justice que Sora incarnait. Avec un mélange de nostalgie et de curiosité, Emi s'assit confortablement dans un fauteuil, lisant les pages au hasard.

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La journée s'écoula tranquillement jusqu'à ce que le soleil commence à décliner dans le ciel, signalant la fin de l'après-midi. Law décida qu'il était temps de prendre un moment pour lui-même et se dirigea vers le pont du sous-marin. Là, il trouva Bepo, allongé et endormi sur le bois du pont, une bulle se formant et disparaissant à chaque respiration régulière de l'ours.

Avec un soupir léger, Law s'assit contre le ventre chaud de Bepo, profitant de la stabilité de son ami pour s'allonger. Il plaça son nodachi soigneusement à côté de lui, croisa les bras derrière sa tête et ferma les yeux, cherchant un moment de calme dans la brise marine.

C'est alors qu'une odeur familière titilla ses narines. C'était l'odeur de l'orange. Douce. Distincte. Une odeur qui n'avait rien à faire sur Bepo. Law ouvrit les yeux, légèrement irrité en réalisant que cette fragrance était celle d'Emi. Depuis quand était-elle devenue assez proche de Bepo pour que son parfum imprègne la fourrure de l'ours? Puis, il se rappela l'incident de ce matin impliquant Sachi et Penguin. Law soupira, agacé par la situation mais trop fatiguée pour y donner suite immédiatement. Il ferma les yeux, cherchant un moment de calme au soleil couchant.

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Sur l'île natale de Emi, dans la mer du Nord, Coco fit son apparition au-dessus du village, son vol agile et précis la guidant vers une destination spécifique : le laboratoire local. L'endroit, caché derrière des rangées de hautes fougères et d'arbres fruitiers, était le repaire d'Ambre, une jeune scientifique qui avait souvent travaillé avec Emi sur diverses missions journalistiques.

À son arrivée, Coco atterrit habilement sur le rebord de la fenêtre ouverte du laboratoire, poussant un cri familier. Ambre, en pleine expérience, se retourna brusquement, son regard se posant sur la mouette qu'elle reconnut directement.

"Coco ? Que fais-tu ici sans Emi ?" demanda-t-elle, une pointe de surprise dans la voix.

La mouette tendit ses petites ailes vers sa sacoche, et avec habileté, la scientifique délia la sacoche et en extra un petit flacon contenant un échantillon mystérieux et une note soigneusement pliée. Dépliant la note, elle lut rapidement les instructions d'Emi, un sourcil haussé par la curiosité et l'inquiétude.

"Encore des ennuis, hein ?" murmura-t-elle à elle-même, esquissant un sourire malgré la gravité de la situation. Coco gazouillait doucement, comme pour approuver.

Une fois que Coco eut pris un court moment pour se reposer et se nourrir sous l'attention bienveillante de la scientifique, sa mission accomplie, elle reprit son envol, traçant sa route dans les airs en direction de sa chère maîtresse.

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Je suis désolée d'avoir posté en retard , j'espère que ce chapitre vous a plu!