La guerre est déclarée

-Je suis curieux, fit Neville alors qu'ils étaient dans le train pour retourner chez eux à la fin de leur cinquième année. Comment, dans une bataille pareille, Ginny et Ron se sont retrouvés au ministère ? Ils étaient quand même censés être à Poudlard, non ?

-Je ne comprenais pas non plus, assura Hermione. J'ai eu de la chance, j'ai pu les entendre discuter entre eux de leurs « exploits ».

-Alors ? pressa Luna

-Visiblement, ils ont trouvé Gargantua avec une lettre, répondit Hermione.

Le minuscule hibou, que Sirius avait initialement envoyé à Harry en guise d'excuse pour Ron pour lui avoir fait perdre son animal de compagnie à la fin de la troisième année, était finalement resté avec son expéditeur. Le nouveau lord Black l'utilisait essentiellement pour communiquer avec les membres de l'Ordre du Phénix.

-Pourquoi Sirius leur aurait écrit ? s'étonna Luna

-C'est ça le plus drôle, la lettre était destinée à un membre de l'Ordre, ricana Hermione. Ils pensaient que Gargantua les considéraient comme tels.

-Ils se sont crus plus importants qu'ils ne le sont vraiment, renifla Neville.

-Que disait la lettre ? fit Luna.

-En gros, que Sirius avait des ennuis au département des Mystères et qu'il aurait besoin d'aide, résuma Hermione. En voyant ça, Ron a estimé que s'il sauvait Sirius, alors Harry reviendrait vers lui.

-Et comment un gamin de quinze ans qui sait à peine tenir sa baguette du bon côté pourrait bien sauver qui que ce soit ? railla Neville. Ah, pardon, un gamin de quinze et une gamine de quatorze ?

-Il semblerait que l'été dernier, Albus Dumbledore leur aurait donné des cours, répondit Hermione. Je m'en suis doutée quand je suis allée au QG de l'Ordre avec leurs airs comploteurs, comme s'ils étaient les gardiens d'un immense secret.

-Si on se fie à l'état dans lequel ils sont revenus, ça ne leur a pas tellement servi, constata Luna.

-Pas du tout, même, assura Hermione. Je ne sais pas comment ils ont réussi à se rendre au département des Mystères mais d'après l'auror Shacklebolt qui était sur place, ils ont débarqué et ils ont plus réussi à toucher les membres de l'Ordre que les mangemorts. Il a dû les neutraliser avant qu'ils ne fassent tuer.

-Et où se trouvait Sirius ? demanda Neville

-Il était chez lui, bien entendu, haussa des épaules Hermione. En fait, il se trouvait au manoir Potter quand l'Ordre a décidé de se rendre au ministère. Ce qui l'a poussé à ne pas se montrer, c'est quand Kreattur, l'elfe de maison rattaché au manoir Black, a rapporté avoir vu Remus Lupin chercher son maître pour également y aller.

-Et il ne voulait pas y aller parce que … ? demanda Neville

-Harry était malade, avoua sombrement Hermione. Et Sirius avait rappelé trois semaines plus tôt qu'il n'était pas assez en forme pour se battre.

-Mais on voulait quand même le traîner là-bas ? siffla Neville. C'était un piège ou je ne m'y connais pas.

-C'est ce que je pense aussi, confirma Hermione. Sirius ne s'est montré que quand l'Ordre est revenu de la bataille. Certains ont grincé des dents mais ils ont eu le bon goût de garder leurs bouches fermées.

-Même moi, je n'y crois pas, fit Luna.

-Je pense que nous aurons les détails un peu plus tard dans l'été, concéda Hermione. Mais dans tous les cas, Ginny et Ron ont enfin reçu la raclée dont ils avaient besoin.

En effet, le frère et la sœur avaient d'abord attiré l'attention en ne se montrant pas dans leur salle commune puis la rumeur avait couru concernant leur admission à l'infirmerie pour blessures graves. Quand ils s'étaient finalement présentés quelques jours plus tard dans la Grande Salle couverts de bandages, leurs souhaits de célébrité l'avaient emporté sur la honte de s'être fait rétamés et ils avaient enjolivé leur escapade au département des Mystères, transformant leur mise sur la touche en sauvetage victorieux et en insistant sur le fait que grâce à eux, Voldemort – ou Vous Savez Qui, puisqu'ils n'arrivaient pas à prononcer ce nom de guerre – avait dû révéler sa présence.

-En parlant de choses qui fâchent, est-ce que vous pensez que Dumbledore va reprendre son poste ? demanda Hermione

-Connaissant sa tendance à réfléchir à la place des autres, c'est évident, répondit Luna. Je parie même qu'il va reprendre sa politique que ces dernières années, les Poufsouffles sont de grands naïfs, les Serdaigles gardent toujours leur nez dans les bouquins, les Gryffondors seront toujours les héros et les Serpentards des mangemorts en puissance. Et surtout, j'imagine qu'il va minimiser ce que Dolores Ombrage a fait à l'école.

En effet, les documents qu'ils avaient envoyés quand la grande inquisitrice avait arrêté l'Armée de Dumbledore avaient immédiatement fait réagir. Pendant que les journaux se déchaînaient, les parents sorciers d'élèves se présentaient au ministère pour porter plainte contre cette horrible sorcière et Amelia Bones s'était rendue en personne à Poudlard pour arrêter Dolores Ombrage en même temps que les journaux annonçant sa déchéance arrivaient entre les mains des élèves. Malgré ses hurlements d'orfraie et ses menaces de faire intervenir le ministre de la Magie en personne, elle fut emmenée par les aurors pour être placée en état d'arrestation sous les vivats de joie des élèves. Son supérieur hiérarchique prit le même chemin après que la directrice de la justice se soit vu confirmer qu'il avait bien signé un document laissant carte blanche à Dolores Ombrage pour établir l'ordre à Poudlard, ce qui sous-entendait qu'elle avait toute latitude pour utiliser des plumes de sang sur les élèves.

Puisque toutes les preuves étaient là, il n'avait suffi à Amelia Bones qu'à les vérifier pour traîner cet odieux personnage devant la justice et la faire condamner avec pertes et fracas. Cornelius Fudge s'en était tiré avec l'équivalent d'une tape sur les doigts parce qu'il avait réussi à faire croire qu'il avait été trompé par sa sous-secrétaire qui avait abusé de sa confiance. Quand on savait qu'il suivait ses conseils depuis pratiquement dix ans et en la défendant bec et ongles à chaque fois qu'elle faisait un pas de travers, tout le monde y croyait …

A un mois et demi de la fin de l'année scolaire, Poudlard s'était donc retrouvé sans directeur. Cela n'avait pas gêné les directeurs de maison qui avaient pris le relais avec une grande efficacité et avaient rapidement annulé toutes les inepties mises en place ces derniers mois. Ils avaient d'ailleurs découvert que la plupart des membres de la brigade inquisitoriale avait été enrôlée par chantage car Ombrage les avait menacés de faire virer leurs parents du ministère s'ils n'obéissaient pas. La vie était donc devenue bien plus calme.

-Tu as raison, grommela Neville. J'ai bien envie de suivre Harry et de quitter cette école !

-Qu'est-ce qui t'en empêche ? demanda Luna

-Quand on regarde bien, rien, concéda Neville. Il va falloir que j'en discute avec grand-mère.

-Je pense même qu'on devrait en parler à tous nos amis, réfléchit Luna. Quand on aura nos ASPIC, on va nous forcer à nous positionner dans cette guerre, même si aucun des camps ne nous explique ce qu'ils veulent faire exactement.

C'était une vérité qu'ils ne pouvaient contester.

§§§§§

Un grimoire sur les genoux, Hermione regardait distraitement la vue sur les jardins du manoir Potter depuis la chambre d'Harry qu'elle veillait dans son sommeil.

Il s'était avéré que la maladie d'Harry qui avait empêché Sirius de se rendre au ministère était une nouvelle vision des plans de Voldemort. En effet, le jeune homme avait reçu de plein fouet l'excitation de Voldemort puis avait eu la vision de son parrain torturé au cœur du département des Mystères. Mais après avoir vu ce dernier débarquer dans sa chambre, Helen, Malcom et Sirius avaient compris que l'horcruxe avait bien trop d'emprise sur Harry et qu'il fallait le retirer au plus vite. Dès le retour d'Hermione, Harry avait été mené à Gringotts où les gobelins avaient trouvé une alternative à la mort du brun. Trois jours après le rituel, Harry était toujours plongé dans un sommeil artificiel pour récupérer du choc magique.

Même si elle avait une paix mémorable dans le manoir Potter où ses parents s'étaient définitivement installés, Hermione aimait rester dans la même pièce qu'Harry qui respectait ses envies de silence et de calme quand elle en éprouvait le besoin. En retour, le jeune homme lui apportait une sérénité bienvenue, ce dont elle ne voudrait renoncer pour rien au monde.

Ce calme avait permis à Hermione de se remémorer l'été dernier. Dumbledore avait exigé sa présence au QG de l'Ordre, ses parents avaient froidement répondu qu'ils voulaient avoir leur fille pour les vacances et qu'ils l'autorisaient à revenir dans le monde sorcier qu'à compter du 20 août, pas avant car ils quittaient leur domicile pour la majorité de l'été. Le chef de l'Ordre avait dû s'incliner.

Hermione avait donc attendu le 21 août à King's Cross un membre de l'Ordre qui puisse l'amener au QG. Elle avait eu l'amère surprise de découvrir qu'elle allait partager sa chambre avec Ginevra qui n'avait pas attendu pour la harceler de questions sur Harry puis elle avait subi des interrogatoires serrés de la part de Molly Weasley, Remus Lupin et Albus Dumbledore qui voulaient absolument savoir où se trouvait Harry pour pouvoir le mettre sous la sécurité de l'Ordre du Phénix. Elle ne leur avait pas menti – Harry faisait le tour de ses propriétés et elle ne connaissait pas leurs localisations – mais ce n'était pas pour autant qu'elle leur avait révélé tout ce qu'elle savait. Son séjour ne s'était pas déroulé sous les meilleurs auspices car si elle ne s'était pas réfugiée dans une partie secrète de la bibliothèque du manoir Black – accessible uniquement sur l'autorisation du propriétaire des lieux – elle aurait pu passer ces dix derniers jours à nettoyer la partie du manoir dévolue à l'Ordre sous les ordres de Molly Weasley, ce qu'elle faisait très mal.

Toutefois, le point fort de ce séjour catastrophique était tout autre.

Flash-Back

Malheureusement pour Hermione, les murs du manoir Black étaient assez fins pour qu'on puisse entendre tout ce qui se passait dans les pièces adjacentes. Elle n'avait jamais cru Harry quand il lui assurait que Ron ronflait comme un moteur d'avion, elle pouvait désormais lui donner raison.

Cela faisait la deuxième nuit qu'elle quittait son lit pour s'endormir dans un petit salon délaissé par la famille Weasley car tout à côté de l'entrée. Le sommeil ne venant pas, elle avait pris le parti de lire un livre au coin du feu. Elle fut donc particulièrement surprise d'entendre un bruit sourd de l'autre côté de la porte. Silencieusement, elle enfila sa robe de chambre, prit sa baguette en main et ouvrit doucement la porte.

-Professeur Snape ! souffla Hermione

Souplement, elle l'entraîna dans le salon et le coucha dans le canapé.

-Mademoiselle Granger, vous … protesta Severus.

-Vous pourrez utiliser votre langue perfide quand vous ne serez plus en train de perdre tout votre sang, coupa froidement Hermione. Dites-moi quelles potions vous donner et quels sorts vous lancer.

Le sorcier la regarda droit dans les yeux et comprenant qu'elle n'allait pas partir pour le laisser agoniser dans son coin, il capitula. Il lui indiqua une cache derrière un tableau où se trouvaient plusieurs fioles scellées et lui nomma celles dont il avait besoin. Tout était parfaitement étiqueté donc il fut facile pour la jeune fille de les lui tendre. Une fois les blessures plus graves soignées, Severus put se redresser pour lui enseigner les sorts pouvant accélérer son rétablissement.

-Pourquoi ? s'étonna Hermione

-Je pourrais les lancer moi-même, concéda Severus d'une voix un peu hachée. Mais ma magie s'affaire déjà à me soigner donc mes sorts ne seront pas à puissance optimale.

-Très bien, fit Hermione.

Elle maitrisa rapidement les sorts et les lança avec toute sa volonté. Quand elle eut terminé, elle laissa le professeur se reprendre et passa dans la cuisine préparer du thé et une collation légère qu'elle rapporta. Hésitant quelques instants, il accepta finalement la tasse de thé que son élève lui tendait.

-Merci, souffla Severus.

-Tant que je suis utile, sourit Hermione derrière sa propre tasse. J'imagine que Voldemort ne s'est pas montré très tendre ?

-Pourriez-vous, s'il vous plait, ne pas prononcer son nom ? se crispa Severus

-Pourquoi ? s'étonna Hermione. En prononçant son nom, nous montrons que nous n'avons pas peur de lui, non ?

-C'est vrai, fit Severus. Mais je suis mangemort et la marque réagit douloureusement quand son nom est prononcé.

Hermione fronça des sourcils. En tant que née dans le monde non magique, quitte à ne pas prononcer le nom d'un dictateur, on le désignait par un surnom en rapport à ses actes. Pour elle comme pour tous les élèves nés et ayant grandi dans le monde non magique, Vous Savez Qui ne voulait strictement rien dire. Mais ce qui l'interpellait, c'était le fait qu'Albus Dumbledore ne se gênait pas pour prononcer le nom de Voldemort en toute occasion et très souvent en présence de son professeur de potions et espion. D'ici à croire que le directeur faisait exprès de le torturer, il n'y avait qu'un pas …

-Soit, concéda Hermione. Donc notre Père Fouettard favori n'était pas de bonne humeur ?

Malgré lui, Severus laissa échapper un rictus. Dans les faits, Voldemort était effectivement utilisé pour faire peur aux enfants …

-C'est ça, confirma Severus. Il n'a pas apprécié que Potter s'enfuit et maintenant, il sait qu'il ne reviendra pas à Poudlard.

-Il ne le savait pas ? s'étonna Hermione. Harry a prévenu le ministère il y a pourtant trois semaines !

-Ne vous inquiétez pas, grinça Severus. Tout le monde en a pris pour son grade.

-Si je n'étais pas présente, est-ce que vous auriez pu vous soigner seul ? fit Hermione. Je veux dire, auriez-vous pu vous soigner complètement ?

-Non, soupira Severus, assez franc. J'aurais dû me débrouiller seul.

-Mais le professeur Dumbledore n'aurait pas pu demander à un médicomage d'attendre votre retour ? s'indigna Hermione

-Aucun membre de l'Ordre ne l'est, révéla Severus. Certains sont tout de même infirmier à leurs heures perdues mais le directeur n'a jamais jugé utile de leur demander de me soigner. Je ne suis qu'un Serpentard, après tout …

Hermione fulminait intérieurement et pourtant, elle savait qu'elle ne devait pas être si étonnée. Si Albus Dumbledore avait laissé Harry risquer sa vie chaque année sans lever le petit doigt, il n'était pas étonnant qu'il ne se préoccupe pas de ses espions, tant qu'ils lui apportaient des informations.

-Pourquoi faites-vous cela ? demanda Hermione à brûle-point. Je veux dire, espionner.

-Cela ne vous regarde pas ! s'hérissa Severus

-Parce que vous pensez réellement que je vais vous regarder vous tuer à la tâche sans essayer de vous aider ? s'indigna Hermione

-Personne ne s'en préoccupe, haussa des épaules Severus, amer.

-Si, moi, insista Hermione.

Severus Snape la regarda pensivement, essayant sans doute de juger si elle était sincère ou non, avant de capituler.

-J'ai juré sur le corps de ma meilleure amie de tout faire pour que le lord soit définitivement défait, souffla Severus.

-Votre meilleure amie ? demanda doucement Hermione

-Lily Evans, répondit à voix basse Severus. Elle a épousée James Potter.

-La mère d'Harry ?! sursauta Hermione

-Oui, soupira Severus. Nous étions amis jusqu'à ce que nous soyons forcés de nous séparer.

Hermione ne put qu'hocher de la tête. Si Gryffondor et Serpentard ne pouvaient pas se voir en peinture aujourd'hui, elle ne pouvait pas imaginer ce qui pouvait se passer vingt ans plus tôt.

-Pourquoi définitivement défait ? tiqua Hermione

-Dumbledore a toujours pensé que le lord n'était pas mort dans la maison des Potter, répondit Severus.

-Et en sachant cela, ça ne lui est pas venu à l'idée de faire en sorte de le trouver avant qu'il ne s'en prenne à Harry en plein Poudlard ? railla Hermione

-Le directeur était occupé à remettre le pays sur pied après la disparition du lord, rappela sèchement Severus.

-Je ne savais pas qu'il était à lui seul le ministère, railla Hermione. Ça ne lui allait visiblement pas d'être sur tous les fronts, si on se fie à ce qui s'est passé avec Sirius Black.

Severus fronça des sourcils, n'ayant jamais fait le lien.

-Je ne vois pas le lien entre votre promesse et le fait que vous espionniez notre croquemitaine national, fit Hermione.

-J'ai juré sur ma magie d'aider Harry Potter à vaincre le lord, explicita Severus. Et le meilleur moyen de le faire, c'est de ramener des informations à l'Ordre du Phénix.

Le professeur de potions se secoua et se leva.

-Merci pour votre aide, mademoiselle Granger, fit Severus. Je vous demanderai de ne pas ébruiter ce qui vient de se passer.

-Bien entendu, répondit Hermione. Où allez-vous, si ce n'est pas indiscret ?

-Je reste ici, puisque l'école est encore fermée, répondit Severus. Regagnez votre chambre et allez dormir, mademoiselle Granger.

-Ce serait plus facile si Ron ne ronflait pas comme un sonneur, grogna Hermione.

-Pourquoi vous n'isolez pas votre chambre ? s'étonna Severus

-Parce que nous sommes mineurs et que madame Weasley ne veut pas que nous utilisions la magie, répondit Hermione.

-Vous êtes dans une demeure sang pur, déclara Severus en levant les yeux au ciel. Il y a des sorts qui empêche le ministère de détecter la magie ici. En plus du fidelitas qui globalement fait la même chose. Sinon, si vous ne voulez pas vous faire prendre, il y a d'autres magies qui vous sont accessibles et qui n'ont pas besoin d'agiter bêtement une baguette. Bonne nuit, mademoiselle Granger.

Le sorcier tourna des talons et quitta des talons, laissant la jeune fille songer à cette nouvelle piste pour avoir des nuits sereines. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle n'oubliait pas tout ce qu'elle venait d'apprendre sur la guerre qui venait de se déclencher, à commencer par l'indifférence de Dumbledore avec ses alliés les plus précieux.

Fin Flash-Back

Hermione était certes outrée que Dumbledore ne pense même pas à soigner Severus Snape quand il revenait des réunions de mangemorts mais ce qui l'avait interpellé, c'était le serment que ce dernier avait fait qui l'enchaînait littéralement au service de l'Ordre. Quelque chose l'avait gêné et elle en avait parlé avec Harry et ses parents. Sans surprise, Harry voulait avoir des informations sur sa mère, en ayant marre qu'on ne lui parle que de son père, enfin quand on daignait lui en parler. Malcom l'avait tempéré et lui avait conseillé de débuter une correspondance avant toute chose. Pour brouiller les pistes, il avait été convenu que les lettres arriveraient à Poudlard par le biais d'Hermione qui l'enverrait avec un hibou de l'école mais quand le sort qui indiquait si le destinataire avait bien reçu la missive vira au rouge, signe que ce n'était pas Severus Snape qui avait touché la lettre, ce qui avait entraîné la disparition de tout ce qui était écrit grâce à un sort gobelin, une autre solution dût être trouvée. Heureusement, la présence de Dobby à Poudlard fut providentielle. L'elfe de maison pouvait tout à loisir entrer dans les appartements du maître de potions déposer le courrier et en sortir sans que ça ne paraisse suspect. Quand Sirius entendit le nouveau plan pour mettre en place cette correspondance – qu'il avait du mal à accepter, cela allait sans dire – il conseilla à Harry d'établir un lien d'attachement entre Dobby et lui, notamment pour garder ses secrets. Ainsi, tout au long de l'année, Severus Snape et Harry Potter apprirent à se connaître sans qu'Albus Dumbledore ne leur souffle dans le cou. D'ailleurs, il était prévu qu'ils se rencontrent cet été.

-Hermione ?

La jeune fille se retourna et vit sa mère sur le pas de la porte. Cette dernière entra, caressa tendrement les cheveux d'Harry avant de déposer un baiser sur son front, puis s'assit aux côtés de sa fille.

-Tu n'as pas beaucoup quitté cette chambre, reprocha doucement Helen.

-Je me suis rendu compte qu'il m'avait beaucoup manqué cette année, soupira Hermione. Et avec ce qui vient de se passer, je ne veux pas partir !

-Je sais, ma chérie, sourit Helen en la prenant dans ses bras. Mais tu sais aussi bien que moi que c'est pour sa sécurité que vous devez être séparé pendant l'année scolaire.

-C'est obligé ? geigne Hermione

-D'après Sirius, Harry a pu récupérer une grande partie de son retard dans son éducation sang pur, répondit Helen. Ton père arrive à lui faire perdre cette fâcheuse manie de croire qu'il était le seul à devoir sauver tout le monde, Gemna lui apprend à gérer ses coffres, tout cela dans le dos de Dumbledore qui ne s'est rendu compte de rien. Encore un an et il sera définitivement à l'abri.

-Je le sais ! souffla Hermione. Mais j'ai du mal à m'y faire.

-Je sais, ma chérie, fit Helen en la prenant dans ses bras.

Elle la berça dans ses bras et toutes les deux veillèrent le sommeil de l'adolescent.