Les dessous d'un apprentissage
-Qu'est-ce que le sectumsempra ? demanda Hermione
-Où avez-vous trouvé cela ? pesta Severus en se tournant violemment vers elle
-Dans le livre de potions que j'ai emprunté au professeur Slughorn, répondit Hermione en montrant l'objet incriminé.
-Je pensais que vous aviez votre propre livre, fit remarquer Severus en chipant le manuel de cours.
-C'était jusqu'à ce qu'il ait un petit … accident, railla Hermione.
-Faites-moi rire, fit Severus en feuilletant le livre.
-J'étudiais dans la salle commune avec Neville quand Ginny et Ron ont débarqué et m'ont pris la tête, soupira Hermione. Ils ne comprenaient pas pourquoi je continuais à parler aux Serpentards alors que la plupart de leurs parents avaient été arrêtés à la bataille du ministère. Il n'a pas remarqué que les pères de Daphnée, Théo et Draco n'étaient pas sur place.
Severus hocha la tête. Même si ces trois-là avaient adhéré à l'idéologie de Voldemort, ils n'étaient pas assez bêtes pour avoir accepté une marque de reconnaissance qui pourrait les enchaîner ad vitam aeternam. Quelques rituels familiaux leur avaient permis de se prémunir des pires désavantages de la marque et à son retour, tous les trois avaient négocié pour privilégier une lutte politique et financière au lieu d'une lutte armée qui serait totalement inutile à moyen terme. C'était pour cette raison qu'ils n'avaient pas fait partie de l'expédition au département des Mystères.
-Mis à part vous faire part de leur désapprobation concernant vos fréquentations, ce qui ne les concernent nullement, qu'ont-ils fait d'autre ? demanda Severus
-Ils ont commencé à me lancer des sorts, renifla Hermione. Quel dommage que les autres préfets aient eu le temps d'intervenir avant que les élèves ne soient touchés … mais pas certaines de mes affaires. Mon manuel de potions et celui de défense en a fait les frais.
-Pourquoi je ne suis pas étonné de leurs réactions ? soupira Severus
-Etonnez-vous plutôt de celle du professeur McGonagall, grinça Hermione. Puisque le professeur Dumbledore pense qu'il ne s'agissait que d'une dispute sans importance, alors ils n'ont écopé que d'une retenue avec le directeur. Oh, et ça serait ma faute si mes livres ont été endommagés.
-Je n'ai jamais apprécié ces petits parvenus, ricana Severus. Je pense qu'ils vont rapidement regretter leurs envolées lyriques quand j'aviserai leurs parents qu'on ne s'en prend pas aussi impunément à une apprentie. Encore plus à la mienne.
-Si je vous ai raconté cela, ce n'était pas pour … protesta Hermione.
-Si, un peu quand même, assura Severus. Même si ce n'était pas le cas, je ne suis pas quelqu'un de gentil, Hermione, et certains devraient s'en rappeler.
-Merci, sourit doucement Hermione.
-Bref, fit Severus. Votre avis sur cette agression ?
-Le professeur Dumbledore pense que je suis le seul accès dans le monde sorcier à Harry, haussa des épaules Hermione. Il a dû remarquer que je n'étais pas aussi investie dans l'Ordre du Phénix que je ne l'aurais dû et il essaie de me faire culpabiliser. Il a simplement choisi les mauvaises personnes pour ça.
-Je suis de votre avis, confirma Severus. Il ne peut plus vous convoquer pour extirper l'information de votre tête, notamment à cause de votre apprentissage. Donc jouer la corde sensible est le meilleur moyen s'il veut être discret.
-Echec complet, ricana Hermione. Même si j'avais les informations qu'il voulait sur Harry, je ne les lui donnerai pas. Quand Harry a eu besoin d'aide ou simplement de soutien, il est resté les bras croisés à bouffer ses stupides bonbons au citron. Mon meilleur ami a réussi à se trouver un équilibre hors de sa portée, ce n'est pas pour que le directeur lui cherche des poux !
Severus retint son sourire. Les premiers jours d'apprentissage n'avaient pas été simples mais ils avaient fini par trouver un équilibre. Elle lui permettait d'être des plus stricts et il lui permettait de pester sur Dumbledore, d'autant plus qu'elle n'avait pas souvent tort. De plus, son nouveau statut lui avait fait perdre celui de préfet et elle n'avait plus le droit de faire gagner des points à sa maison mais le directeur ne savait pas que maître et apprenti étaient parfaitement au courant qu'il s'agissait d'une basse vengeance de sa part, puisque dans la charte de Poudlard, les apprentis étaient normalement considérés comme des élèves classiques. La situation de la brune était donc assez instable car Gryffondor avait du mal à justifier sa première place sans les points qu'elle rapportait, ce qui avait du mal à passer après le départ d'Harry qui faisait quand même la renommée de cette maison bien qu'elle lui ait tourné trop souvent le dos.
-Il va falloir que j'aille faire un tour dans la réserve de Slughorn, grogna Severus en replongeant son nez dans le grimoire. Il semblerait que Dumbledore ait vidé mon placard avec mes vieilles affaires et les aient mises à sa disposition.
-C'est dangereux ? s'étonna Hermione
-Quand j'étais en classes d'ASPIC, j'étais avide d'en savoir plus sur les magies occultes, expliqua Severus. La bibliothèque privée de Serpentard regorge de trésors sur le sujet et le meilleur était que Dumbledore ne pouvait pas y accéder même s'il savait ce qu'elle contenait dans les grandes lignes. Quand je suis devenu directeur, j'ai fait censurer une partie de la collection en imposant une limite d'âge. Bref, comme personne ne voulait emprunter des affaires à un sang mêlé pauvre, j'en profitais pour écrire ouvertement dans mes manuels mes trouvailles les plus sombres.
Le maître de potions lui indiqua le mot par lequel toute la conversation avait commencé.
-J'ai inventé ce sort à l'âge de seize ans, révéla Severus. Il ouvre toutes les veines du corps, laissant la victime se vider de son sang. De là, on a exactement six minutes pour lancer le contre-sort avant que la mort ne soit inéluctable.
-Comment le savez-vous ? demanda Hermione, blême
-J'ai eu l'occasion de le tester sur un mangemort qui voulait bien se faire voir, déclara Severus. Depuis, je m'empresse de trouver un contre-sort efficace avant de tester en cas réel.
Hermione déglutit.
-Cela me fait penser que puisque vous êtes majeure, il est temps de vous former correctement, décréta Severus. Les cachots disposent de salles de duel auxquelles le directeur ne peut accéder et de toutes les façons, les lois d'apprentissage me permettent de faire en sorte qu'elles ne le soient pas.
Hermione se mordilla la lèvre, soucieuse.
-Quoi ? grogna Severus
-J'aurais aimé que mes amis bénéficient également de ces cours, soupira Hermione. Mais je suis consciente que si moi j'ai une bonne raison, eux n'en auront pas et je doute que vous vous contentiez du politiquement correct.
-Vous et moi sommes déjà sur la sellette, même si cet apprentissage a la « bénédiction » de Dumbledore en apparence, fit Severus. Nous ne pouvons pas nous permettre un pas de travers.
-Bien, capitula Hermione.
§§§§§
-Alors ? demanda Hermione
-Les professeurs estiment qu'il me faudrait encore deux ans avant de pouvoir passer sereinement mes A-levels, avoua Harry.
-Ça te dérange ? s'étonna Hermione
-Un peu, soupira Harry. Je sais que ma scolarité avec les Dursley n'était pas fameuse et le fait d'être sorti du système scolaire ne m'a clairement pas aidé … je devrais me sentir chanceux de n'avoir qu'un an de retard.
-En sachant que le programme non magique est infiniment plus varié que celui sorcier … sourit Hermione.
-Je me demande comment tu fais pour faire les deux programmes de front, admira Harry.
-A la base, j'avais l'intention d'attendre l'année suivante pour passer mes A-levels, expliqua Hermione. Mais quand je suis devenue l'apprentie du professeur Snape, j'ai été affranchie du programme scolaire de Poudlard, ce qui fait qu'en à peine deux mois, je suis parfaitement apte à passer mes ASPIC britanniques.
-Pas juste, bouda faussement Harry. Mon précepteur pense que j'y arriverais qu'à la fin de l'année scolaire.
-Tu as les cours de Sirius et de Gemna à prendre en compte, rassura Hermione. Laisse-toi du temps …
-J'essaie, soupira Harry. Sinon, comment se passe cet apprentissage avec Snape ?
-Un peu de respect, pouffa Hermione. Il est très compétent, on ne peut pas dire le contraire.
-Pour avoir espionné pendant deux guerres et surtout les mêmes personnes, je ne peux que lui tirer mon chapeau, déclara Harry. Mais … est-ce qu'il est correct avec toi ?
-Oui, assura Hermione. Je pense que l'une des raisons principales pour laquelle il était si épouvantable était parce qu'il n'avait pas d'élèves intéressés en face de lui. Si Dumbledore ne contrôlait pas aussi étroitement son programme, crois-moi que cette école aurait pu aligner des potentiels maîtres de potions chaque année depuis dix ans au moins.
-Tu es en train de me donner envie … souffla Harry, rêveur.
-Je lui ai déjà soumis l'idée de te donner des cours, sourit Hermione. Ou plutôt, j'ai émis l'idée qu'il puisse donner des cours à Luna et Neville et éventuellement à toi.
-Luna et Neville m'ont déjà dit qu'il était … c'est quoi le terme ? Ah oui, stupéfiant en tant que professeur de défense, se remémora Harry.
-Honnêtement, il m'a surpris également, confirma Hermione. Il est toujours aussi sarcastique mais il y a une telle passion quand il enseigne que même Weasley la ferme pour l'écouter.
-Miracle ! railla Harry. Est-ce qu'il sait qu'avec la malédiction qui pèse sur le poste, son professeur préféré va quitter l'école à la fin de l'année ?
-Tu fais bien de me le rappeler, fronça des sourcils Hermione. Je vais devoir en discuter avec lui. Il est hors de question que je perde mon maître d'apprentissage pour une raison aussi stupide !
-Tu sais que pendant une seconde, je me suis imaginé que tu conviendrais parfaitement à Snape comme épouse ? ricana Harry
-C'est pas un canon de beauté, reconnut Hermione. C'est un homme cynique, sadique et complètement antipathique.
-Ce ne sont que les premiers adjectifs de la longue liste qui le caractérise, ricana Harry.
-Mais un homme qui a aimé aussi fort une femme même après sa mort … si ce n'est pas l'amour ultime, je ne vois pas ce que ça peut être, soupira Hermione.
-Je ne te savais pas aussi romantique, sourit doucement Harry. Je me dis que s'il aime avec la même intensité qu'il haït, il doit être intéressant de vivre avec lui.
-Tu te rends compte qu'on est en train de parler de la vie sentimentale de Severus Snape, là ? pouffa Hermione
Par miroir interposé, ils éclatèrent de rire.
§§§§§
Hermione referma son courrier, songeuse.
Les vacances de fin d'année approchaient et elle avait déjà reçu une invitation de Molly Weasley pour séjourner au QG de l'Ordre du Phénix. Ce qu'elle ne comprenait pas, c'était la raison de cette invitation. Durant son dernier séjour l'été dernier, elle n'avait pas caché l'agacement croissant de ses parents – et le sien – d'être rappelé dans le monde sorcier « pour sa sécurité », rognant toujours un peu plus le temps qu'elle passait avec sa famille dans son monde de naissance. Encore, si c'était pour une raison valable, elle n'aurait pas dit non mais pour rester dans une maison soi-disant sécurisée pour la nettoyer sans magie et mal, de surcroit, elle préférait passer son tour, vraiment.
Bien entendu, elle se doutait que son invitation était un plus pour amener Harry à lui-même se mettre « en sécurité » au même endroit. Mais puisqu'il était lui-même introuvable et à peine inquiété, que ce soit par l'Ordre du Phénix, les mangemorts ou le ministère, l'invitation qu'il recevrait ne serait pour lui qu'une vaste plaisanterie.
Cette invitation se heurtait à une facette que Molly Weasley avait, semblait-il, complètement oublié : son apprentissage. Elle devait être là où son maître l'ordonnait et de son propre aveu, le manoir Black ou du moins, la partie accessible à l'Ordre du Phénix était à peine équipée pour la bonne continuation de ses cours.
Hermione s'en ouvrit à Severus le soir même.
-Un ordre de Dumbledore, résuma Severus.
-Je m'en doute aussi, confirma Hermione. Mais je ne tiens pas à m'enfermer pendant deux semaines dans un endroit où je ne pourrais rien faire et où on me harcèlera sûrement pour savoir où se trouver mon meilleur ami.
-Je reconnais la … sagesse de cet argument, ricana Severus.
-Mais vous ne vous y opposeriez pas, comprit Hermione. Pourquoi ?
-Outre le fait que Dumbledore veut vous avoir sous la main, le seigneur des ténèbres a émis la volonté de vous voir … introduite dans ses rangs, en vertu de ma propre présence à cette place.
-Il est au courant que les lois d'apprentissage m'affranchissent de vos engagements ? railla Hermione
-A ses yeux, ce n'est pas une raison, soupira Severus. En fait, il voudrait qu'avant la fin de votre apprentissage, vous preniez la marque.
-Cent balles et un Mars, il ne veut pas non plus ? siffla Hermione. Désolé mais je ne vois pas l'avantage à massacrer les populations pour instaurer une dictature qui s'effondrera d'ici deux générations ou dès qu'il aura l'idée d'étendre ses velléités. Je sais de source sûre que les autres pays ont bien appris la leçon après la Seconde Guerre Mondiale.
-Je crains que ni vous ni moi n'arrivions à trouver une parade pour nous passer de ces visites, déclara Severus.
-Et si on faisait un pari fou ? réfléchit Hermione
-Faites-moi rire, lâcha Severus.
-On passe quatre jours chez le père Fouettard et quatre jours à l'Ordre, développa Hermione. Oui, c'est une idée folle, mais regardez-y de plus près : le père Fouettard sera heureux, autant qu'il pourrait l'être, de croire avoir réussi à corrompre la meilleure amie du Survivant et Dumbledore d'avoir une possibilité de me convaincre qu'il serait capable de protéger Harry.
-Vous oubliez les dangers que vous pourriez courir, gronda Severus.
-Moi à vos côtés, vous ne pourriez pas être torturé sans que les lois d'apprentissage ne considèrent cela comme une agression à notre encontre, pointa Hermione. Et je pense que nous avons déjà prouvé que si on s'en prend à moi, mes adversaires ne s'en sortiront pas à bon compte.
-Non, refusa Severus.
-Même pour faire suer Dumbledore ? fit Hermione
Elle savait que si elle attaquait son maître par les sentiments, elle pourrait avoir une chance de le convaincre.
-Voilà le programme que je propose, fit Hermione. Nous passons Yule chez Harry et Noël chez mes parents et ces deux points sont non négociables.
Severus grommela.
-Nous passons trois ou quatre jours au QG de l'Ordre, poursuivit Hermione, où vous prouvez par A plus B que c'est un endroit totalement inadapté pour un apprentissage, encore plus avec le va et vient des membres. Vous en profiterez pour rappeler à Molly les lois d'apprentissage et que la prochaine fois que Ginny et Ron s'en prendront à moi, la mesure d'éloignement que vous exigerez les empêcheront d'étudier à Poudlard jusqu'à ce que j'ai moi-même obtenu mes ASPIC, au lieu de retenues quatre fois par semaine pendant deux mois.
Il n'avait pas été difficile pour le professeur de défense de punir le frère et la sœur pour cette agression caractérisée envers une apprentie. Le directeur avait bien évidemment voulu faire lever la punition mais le serment d'apprentissage avait reconnu que l'agression d'Hermione visait directement sa nouvelle position. Leur punition était d'autant plus compréhensible que le professeur Snape avait fourni à toutes ses classes les textes détaillants les lois d'apprentissage et leur avait collé un devoir-surprise dessus. Grâce au « bouche à oreilles », les élèves savaient parfaitement ce qu'ils risquaient s'ils s'en prenaient à Hermione et s'ils avaient eu encore des doutes, l'implacabilité qu'avait montré Severus Snape lors des premières agressions les avait convaincus. Certains murmuraient même que les Weasley devaient remercier la protection de Dumbledore pour avoir obtenu une punition aussi faible.
-D'abord Potter, vos parents, puis l'Ordre et enfin le seigneur des ténèbres ? résuma Severus
-Vous en pensez quoi ? demanda Hermione
-Je vais y réfléchir, fit Severus. Allez donc rejoindre les imbéciles que vous appelez amis !
Hermione sut qu'il venait de la congédier pour la soirée. Elle ramassa donc ses affaires et rentra dans son dortoir.
D'ailleurs, ça lui faisait penser qu'elle devait demander des appartements privés, puisque les Gryffondors lui tournaient le dos …
§§§§§
Hermione n'aimait pas ce qu'elle venait d'apprendre de ses amis Serpentards.
Avec l'échec complet de sa visite au ministère, Voldemort avait décidé de travailler sur la prise de Poudlard, l'autre grand lieu sorcier à prendre s'il voulait s'assurer de la domination complète de la Grande Bretagne sorcière. Ainsi, pour prouver la loyauté des parents qui s'étaient fait prendre au ministère, il avait ordonné à leurs enfants encore scolarisés de lui trouver un moyen de s'introduire dans l'école pour pouvoir tuer Dumbledore dans son fief. Il ne leur avait pas caché qu'en cas d'échec, il n'y avait pas qu'eux qui perdraient la vie mais leur famille entière.
Et il y en avait qui croyait que Voldemort était la meilleure alternative du monde sorcier … Quoique, entre un génocide de la main de Voldemort ou un autre par les moldus sur la suggestion de Dumbledore qui croyait encore que les moldus seraient facilement impressionnés si on faisait du feu sans bois ni silex … L'alternative en question n'était pas terrible, vraiment.
Bref, Daphnée, Théo et Draco lui avaient révélé qu'il y aurait un élève qui œuvrerait à trouver une solution pour entrer dans Poudlard sans que Dumbledore ne le sache. Puisque ce dernier était plus occupé à chercher Harry pour qu'il continue à être en danger sous sa houlette, quand il ne convainquait pas le ministre de la Magie qu'il faisait toujours ce qu'il y avait de mieux pour les élèves, même en les mettant en danger de mort, alors surveiller les abords de l'école semblait bien être le cadet de ses soucis. La mission en question était censée être secrète – ce qui voulait dire que la moitié des mangemorts était au courant et que l'autre moitié avait trop peu de temps dans les rangs des mangemorts pour l'être – mais les résultats étaient attendus pour la fin de l'année, soit dans à peine six mois.
Comme toujours, Hermione s'en ouvrit à son maître qui en avait profité pour inviter Luna et Neville sous couvert d'une retenue.
-C'est embêtant, fit Neville, songeur. Bien que Dumbledore ne soit pas mon personnage préféré, sa mort n'arrangerait personne. Et honnêtement, je n'ai pas envie de veiller sur lui parce qu'il se pense intouchable.
-Moi non plus, grogna Hermione. Mais les faits sont là : sans lui, le Père Fouettard pourra se sentir pousser des ailes et croire que la Grande Bretagne est à lui.
-Qu'est-ce qu'on pourrait faire ? demanda Neville
-D'abord identifier cet imbécile, renifla Hermione. Fille ou garçon, peu importe, il ou elle est stupide.
-Ensuite, connaître son plan, fit Luna. Savoir comment le faire échouer et éventuellement mettre en sécurité les membres de sa famille qui ne veulent rien avoir à faire avec le grand méchant.
-C'est un bon début, félicita Neville. Mais on va devoir faire vite.
-Pourquoi ? s'étonna Hermione
-Tu remarqueras que notre grand méchant attend toujours la fin de l'année scolaire pour faire parler de lui, pointa Luna. Donc il ne serait pas fou de penser qu'il va faire la même chose pour son plan de domination du monde.
-Pas faux, concéda Hermione.
-Commençons par le début, fit Neville. J'imagine que nos petits serpents vont se charger de trouver notre pipelette.
-Ils ont des intérêts à le trouver, confirma Hermione. Ils ont bien l'intention de faire un petit cours d'histoire comparée pour prouver que le Père Fouettard n'est clairement pas la personne à suivre.
-Le problème est que dans notre monde merveilleux, si on n'est pas avec le grand serpent, c'est qu'on est avec Dumbledore ou le ministère, qui est sous la coupe de Dumbledore donc ce qui revient au même, fit Neville.
-Je ne connais pas leur plan, avoua Hermione, mais ils ont l'air sûrs d'eux. Là-dessus, je leur fais confiance.
-Il ne faut pas oublier que comme Neville l'a souligné, même si nous ne le portons pas dans notre cœur, la mort de Dumbledore ne nous arrangerait pas, pointa Luna. Je crains que nous ne devions le surveiller.
-Je ne pense pas que ce soit nécessaire, intervint Severus. Si je me fie à ce que je sais du directeur, je ne serais pas surpris qu'il soit au courant de cette tentative d'assassinat et pire, des différentes manières que cela pourrait prendre. Jusqu'au nom de l'imbécile qui tente cette action suicide.
-Si nous suivons votre idée, Dumbledore ne ferait rien pour l'arrêter, fronça des sourcils Hermione. Pourquoi ?
-Parce que ça pourrait lui servir, haussa des épaules Severus. Dans quel but, c'est la question.
-L'idéal serait que vous puissiez nous aider, suggéra Hermione.
-Je ne suis pas contre, avoua Severus, mais il y a une trop grande marge d'erreurs. Certes, aux yeux de beaucoup, je suis un mangemort, mais je ne suis pas censé connaître l'existence de cette mission. Appréhender ce futur assassin requiert un doigté qu'il me serait difficile de mettre en place si je dois en plus surveiller mes alliés comme mes ennemis, sans compter ma couverture. Ce serait risquer gros pour un bénéfice moindre.
Hermione, Luna et Neville hochèrent la tête. Effectivement, il était hors de question de sacrifier Severus pour un plan qui était, en apparence, voué à l'échec.
-On fait quoi ? On attend que Daphnée, Théo et Draco trouvent cet imbécile ? fit Hermione
-Au moins qu'ils aient plus d'éléments, temporisa Neville. Foncer dans le tas sans rien savoir de la situation est digne du plus stupide des imbéciles. Je suis un véritable Gryffondor, je réfléchis un minimum, moi !
Severus dut se mordre l'intérieur de la joue pour ne pas envoyer une remarque mesquine à cette affirmation.
