Mage seigneurial

Chapitre 35:

L'orgueil

- Voici le plan que je propose, reprit Harry au milieu de son armée. Pour optimiser nos chances, nous devons les amener là où nous le voulons. Il y a quatre grands accès au château: le viaduc, dit-il en le mettant en évidence sur le plan d'un coup de baguette, le pont de bois, l'embarcadère et le parc au saule cogneur. Nous ne sommes pas assez nombreux pour couvrir les quatre. Il ne doit en rester qu'un. Le pont de bois ne supporterait pas de combat violent et n'est pas assez large. Nous le ferons sauter pour qu'ils ne puissent passer le ravin par là. Nous condamnerons toutes les portes qui donnent sur le parc du saule et couvrirons les murs d'une barrière. Elle n'a pas besoin d'être permanente ni trop puissante, juste assez pour qu'elle les force à passer par un autre accès plutôt que de perdre des heures pour la briser. Nous poserons des barrières identiques sur la muraille autour des serres. Dans le même esprit, nous ferons sauter l'escalier entre l'embarcadère et le château pour donner un ravin impraticable. Ce qui les mènera au viaduc. Voldemort se trouve là en ce moment.

Il désigna l'endroit d'un autre sort avant de continuer son briefing.

- L'unité de dragonnier, ainsi que les archers des centaures et des elfes pourront se charger de ce qui tenterait de passer par le ciel, dit-il en faisant approuver les commandants concernés. Lorsque Voldemort lâchera les détraqueurs sur nous, il y en a environ deux cent d'après nos estimations, je lancerai mon patronus. J'en ai acquis un dérivé qui peut perdurer entre vingt et trente minutes et qui sera capable, si ce n'est de tous les repousser, de les affaiblir grandement. Malathée? Vos dragonniers pourraient s'en charger? Les détraqueurs affaiblis sont sensibles au feu n'est-ce pas?

- Oui, assura-t-elle. Nos dragons n'en feront qu'une bouchée et tout mes dragonniers savent produire un patronus corporel.

- Bien, donc les détraqueurs, je m'en charge avec les dragonniers. Il y a une grande plaine entre le viaduc et la forêt. Si nous pouvons contenir le combat à cet endroit, cela serait l'idéal. Si jamais nous devons nous replier dans le château, le viaduc sera un entonnoir plus facile à défendre. Mais ça condensera aussi les combats et les rendra plus dangereux alors ne lésinez pas sur les protections. Dans un premier temps, je vais utiliser un sortilège de manipulation pour envoyer les statues et les armures de Poudlard en premier comme un mur de défense. Cela nous laissera le temps de voir si leurs rangs sont organisés ou pas. Chaque section a déjà ses adversaires de prédilections, si leurs rangs sont organisés, positionnez vos sections pour prendre vos cibles, si leurs rangs sont totalement mélangés, restez en section et affrontez ce qui sera à portée. De mon côté, je vais chercher Voldemort et tenter de l'abattre aussi vite que possible. C'est le plan général. Est-ce que cela vous convient?

Tous approuvèrent fortement et il sourit.

- L'unité des médicomages sous le commandement d'Isaac Lam investira la grande salle. Vous avez tous reçu un portoloin spécifique, dit-il en faisant apparaître quatre billes qu'il donna aux quatre derniers arrivés. Nous avons découvert que s'il est impossible d'user d'un transport magique pour entrer ou sortir du domaine, des portoloins légèrement modifiés peuvent fonctionner à l'intérieur même de Poudlard, vers un point précis. Il sera ici, dans cette salle avec les médicomages. Si vous êtes blessé de manière significative ou plus, activez le et venez vous faire soigner. Nous avons prévu bien plus que le nécessaire en potions et matériel de soins pour soigner tout le monde peu importe le peuple. Si vous êtes blessé, venez vous faire soigner. Prenez ce temps pour vous faire soigner, les médicomages sauront faire vite pour vous permettre de retourner au combat au plus vite si vous le pouvez. S'ils disent stop, c'est stop, pas de morts bêtes et inutiles, pria-t-il lourdement. Si vous tombez inconscient, votre portoloin vous ramènera d'office près des médicomages et ils s'occuperont de vous. Est-ce clair?!

Tous approuvèrent une fois de plus et ils commencèrent à se répartir les tâches pour aller piéger le pont de bois, l'escalier de l'embarcadère, condamner les portes et protéger les murs, le tout en veillant à ce que Voldemort continue à ignorer la présence de leur armée dans le château. Ils se dépêchèrent de se mettre en action, sachant qu'ils n'avaient pas beaucoup de temps. Harry ouvrit grand les fenêtres de la salle qu'il avait veillé à élargir en modifiant la pièce. Ainsi, les dragons pourraient décoller de là sans problème. Tous se mettant au travail, il fit signe à Adélème, son mentor et presque père de cœur désormais, qui le rejoignit sur le champs:

- Elle est au courant de ce qu'il se passe? demanda-t-il.

Le lord comprit immédiatement qu'il parlait d'Amélia. Ils avaient convenu qu'il la mettrait au courant quand les médaillons Artelak s'activerait pour qu'elle sache que la bataille allait commencer. Dés lors, elle était chargée de surveiller le Ministère grâce à un infiltré. Celui-ci les préviendrait si Voldemort en retirait ses mangemort pour les faire venir à Poudlard comme ils espéraient l'y pousser. Elle transmettrait alors l'information et le groupe qu'ils avaient prévu pour cela partirait pour aller reprendre le Ministère. Pour cela, Adélème lui avait passé son journal de communication qui allait avec celui de Harry. Ainsi, ils pouvaient communiquer en direct.

- Oui, approuva Adélème. Elle est prête à faire ce qu'il faut comme prévu.

- Très bien. Gauvain? appela-t-il en se tournant vers l'auror qui commandait les sorciers. Gauvain, vous connaissez peut-être Alastor Maugrey, Kingsley Shacklebolt et Nymphadora Tonks, anciennement auror.

- Bien sûr, approuva-t-il en regardant les trois.

- Je vous présente également Severus Snape, continua-t-il. Gauvain Robards ici présent dirige l'unité des sorciers de cette armée. Vous irez avec lui si ça vous convient Gauvain.

- Oui, approuva-t-il. Venez je vais vous expliquez comment nous allons procéder.

Après un coup d'œil encore ébahis pour le jeune lord et ce qu'il avait réussi à organiser, les quatre s'éloignèrent avec l'auror pour l'écouter. Harry alla voir Zelphride pour la cajoler, rejoint par Arthur, Adélème et Avismark qui portait une armure gobeline et sa hallebarde. Harry sortit à nouveau sa baguette pour lancer un sort informulé, fermant les yeux pour en avoir le résultat.

- Nagini est ici avec Voldemort, annonça-t-il après avoir placé une bulle de silence autour d'eux pour qu'ils ne puissent être entendus.

- Je peux me charger de la détruire et le horcruxe avec, assura Amcinthe.

- Voldemort va probablement la garder avec lui vu son importance, remarqua Harry.

- Je peux me cacher dans votre ombre pour vous suivre et quand vous trouverez Voldemort, on la trouvera et je m'occuperai d'elle sur le champs avant de rejoindre le reste de la bataille.

- Et ainsi il ne verra pas tout de suite qu'il y a au moins un démon de notre côté, remarqua Arthur, c'est un fait non négligeable.

- Oui, faisons comme ça, acquiesça Harry.

- Je voudrai rester avec vous aussi, posa Arthur. Je ne veux pas que vous alliez vers Voldemort seul et il sera probablement entouré de ses meilleurs mangemorts.

- D'accord, approuva-t-il.

- Je viens aussi pour la même raison, fit Avismark.

- Arthur et Amcinthe peuvent intégrer mon ombre et ma chevalière mais vous…, sourit-il. Il faudra que cette demoiselle vous porte, dit-il en posant une main sur la tête de Zelphride. Je croyais que les gobelins n'aimaient pas voler?

- Je le ferai pour cette fois si votre dragon y est disposé, répondit-il avec une grimace qui amusa le jeune lord.

Souriant, il vint accoler son front à celui de la dragonne, usant de son lien avec elle pour lui envoyer une image d'Avismark et lui faire ressentir, lui montrer ce qu'il voulait qu'elle accepte. Il était désormais bien habitué à communiquer ainsi avec elle et elle aussi, cela fonctionnant parfaitement. Recevant le message, Zelphride se tourna vers le gobelin, venant le renifler dans tout les sens sans qu'il ne bouge. Elle gronda un peu et il resta de marbre. Cela sembla la satisfaire et elle revint vers son dragonnier pour chercher son attention. Elle devait aussi certainement sentir le lien entre lui et Avismark, l'acceptant ainsi plus facilement.

- Nous irons donc à cinq, sourit Harry en cajolant la dragonne.

Ils approuvèrent et le regardèrent faire lorsqu'il fit apparaître le harnachement de Zelphride pour le mettre en place tranquillement.

- Vous n'amenez pas Belzémare? demanda Avismark.

- Non, dans une telle mêlée, elle aurait trop de mal à cibler son pouvoir sur les bonnes cibles et même si elle ne l'activait pas, s'ils la voient, ils feront tout pour l'abattre au plus vite par le danger qu'elle représenterait. Je ne veux pas lui faire courir ce risque.

Ils approuvèrent et se concentrèrent sur les préparatifs, surveillant aussi la barrière qui faiblissait doucement. En bas, dans la Chambre des Secrets, on avait regardé ça avec effarement. Minerva avait expliqué ce dont la Chambre disposait pour leur permettre d'être bien et d'avoir ce qu'il fallait puis ils avaient regardé sur les écrans magiques qui étaient apparus. Tous s'étaient demandés ce que Harry voulait faire seul ainsi mais il était trop sûr de lui pour ne pas avoir de plan. Dumbledore, ayant retrouvé ses moyens entre temps, avait émis l'idée terrifiante que Harry puisse les avoir piégé pour donner la victoire à Voldemort, pour les livrer en échange de sa survie. Si cela avait commencé à faire paniquer certains, Minerva avait explosé d'une colère noire pour dire que ce n'était pas du tout son genre et qu'il donnerait sa vie pour eux. Puis ils l'avaient vu retirer la Marque de Snape avec stupéfaction avant d'appeler cette petite armée qui confirma que oui, il avait un plan. Il l'écoutèrent faire son briefing, stupéfait de voir un véritable général à la place de leur camarade. Il donna ses ordres à cette armée faîte de différents peuples magiques qu'on n'aurait jamais pu croire qu'ils s'assembleraient, puis ils se mirent au travail.

- Saviez vous pour cela? demanda Dumbledore à Minerva.

- Non. Harry n'a parlé de ça à personne mais il avait dit qu'il se préparait à tout et je lui faisais confiance pour y parvenir. Harry n'est pas du genre à fuir et à abandonner les autres. Il est du genre à se battre même seul contre tous. Vous devriez le savoir depuis le temps directeur, cingla-t-elle.

- Comment a-t-il… comment a-t-il fait ça? demanda Remus ébranlé.

- Harry n'est pas l'Ordre, claqua-t-elle. Il est solide, valeureux, respectueux et digne de confiance. Je ne suis pas surprise qu'il ait réussi à se faire des alliés et à organiser cela. Contrairement à ce que vous pensiez, il n'a jamais renoncé à se battre, il a juste changé sa manière d'aborder les choses.

- Ils l'ont appelé général? remarqua Ronald jaloux.

- C'est ce qu'il est pour eux de toute évidence, remarqua Neville fier de son ami. Il va y arriver, dit-il pour tous. Harry a déjà vaincu Voldemort plusieurs fois, il le fera encore, dit-il en obtenant quelques sourires plus calmes.

- On ne peut rien faire pour l'aider? demanda Seamus.

- Si cette armée est réellement faîte de combattants aguerris comme il l'a dit, répondit Flitwick, nous gênerions plus qu'autre chose. C'est certainement pour cela que monsieur Potter à veiller à nous mettre en sécurité à l'écart, pour que nous ne soyons pas une gêne et une charge pour lui et son armée. Le mieux que nous puissions faire est de rester là et de respecter ses demandes même si c'est difficile.

Le silence tomba dans la Chambre alors que tous observaient ce qu'il se passait dehors, peinant à en revenir. Ce fut très rapidement que les préparatifs furent terminés dans le château. On avait enchanté le pont de bois pour le détruire mais on le ferait sauter que lorsque des ennemis s'y seraient engagés histoire de faire une pierre deux coups. La magie était programmée pour s'activer quand ils arriveraient à la moitié du pont, pour être certain que personne n'arriverait au bout et deux dragonniers iraient vérifier que tout se passait comme prévu de ce côté. Lorsqu'il fut évident que la barrière ne tiendrait plus longtemps, Harry sortit devant la grande porte, lançant le gigantesque sortilège qui anima les statues et les armures du château. Elles en sortirent bientôt en rangs parfait, impressionnantes, pour traverser le viaduc et aller se poster un peu plus loin en bon ordre. Dans la grande salle, tous avaient les yeux rivés sur des écrans magiques leur montrant tout les alentours pour voir si leur plan fonctionnait et comment l'armée de Voldemort allait aborder les statues et les armures. Cela ne leur prendrait que quelques secondes puis ils s'élanceraient tous, chacun à leur poste. L'arrivée des statues et des armures fit rire leurs adversaires qui pensaient certainement que Harry était seul et qu'il espérait se servir de ça pour les battre.

Le silence tomba dans la grande salle comme dans tout le château, Harry se changeant pour passer une tenue de combat lourdement protégée, laissant Arthur attacher son épée et sa dague à sa ceinture. Il avait ses trois baguettes sur lui, sa cape d'invisibilité et il était prêt, comme tout les autres. Lorsque le moment fut proche, il se mit en selle sur le dos de Zelphride postée devant une ouverture pour décoller. Amcinthe et Arthur disparurent pour le rejoindre et il fit monter Avismark derrière lui, l'assurant de plusieurs sorts pour qu'il ne tombe pas. Puis il attendit, calme et assuré, le silence étrangement parfait, tous concentrés dans une tension pourtant palpable. C'était comme voir une mèche se consumer lentement en attendant l'explosion de la bombe.

Une bombe qui explosa bientôt avec la barrière volant en éclats. Il y eut une seconde de silence avant que Voldemort n'ordonne à son armée de charger tout autour du château, les détraqueurs arrivant par le ciel. Harry fut le premier à décoller. Les autres le suivraient dans une minute après avoir rapidement analysé les rangs ennemis. Zelphride décolla avec puissance, s'élevant rapidement dans les airs au dessus du château. Sa magnifique dragonne poussa un rugissement tonitruant en se postant au dessus de la cour du viaduc. Son apparition provoqua un léger temps d'hésitation dans l'armée de Voldemort qui continua pourtant à charger. Harry se concentra sur les détraqueurs qui arrivaient, sortant sa baguette de sureau pour lancer un très puissant sortilège de patronus corporel fait pour durer un long moment. Et cette puissante baguette était idéale pour ce genre de sort très puissant. Avec elle, il se fatiguerait moins pour ce genre de chose. Le bout de sa baguette l'illumina avec puissance et ce ne fut pas un cerf qui en sortit. Son patronus avait changé durant ces deux dernières années. Désormais, c'était un gigantesque roc, un oiseau magique immense, faiseur de tempête, capable de soulever un éléphant sans aucun problème. Il apparut, titanesque, inondant l'endroit de lumière et il fusa vers les détraqueurs, en prenant de nombreux dans ses ailes, les faisant hurler de leurs cris suraiguës. L'oiseau de lumière blanche dont les ailes dantesques déployaient de longs voiles d'énergie s'acharna sur les détraqueurs, perdurant malgré la baguette baissée de son lanceur, se mettant à tourner au dessus de Poudlard.

En dessous, la chose avait une fois de plus provoqué un léger temps d'hésitation, tous levant les yeux au ciel pour voir cela avant de continuer à s'élancer. Harry regarda vers le sol, voyant la marée déferler, Voldemort disparut entre temps. Mais il ne s'attendait pas à ce qu'il charge en première ligne, loin de là. Il allait regarder de loin comment cela se passait au moins dans un premier temps. L'armée de Voldemort, avançant en courant, leurs rangs avaient l'air plutôt anarchiques mais quand on y regardait bien, il avait envoyé d'abord les créatures magiques: trolls, géants, accromentules. Puis derrière venaient les raffleurs, les mercenaires et les loups-garous. Quand aux mangemorts, ils semblaient ne pas encore s'être lancés, probablement restés autour de leur seigneur pour le moment.

Il y eut soudain un grand fracas alors que le pont de bois explosait brutalement, sonnant comme mille coup de tonnerres, le bois volant à des dizaines de mètres de haut alors que l'édifice s'effondrait, emportant avec lui tout ceux qui se trouvaient dessus à cet instant. Au même moment une autre part de l'armée s'écrasait sur les remparts protégés et une troisième commençait à combattre les armures et les statues. Ce fut cet instant que l'armée de Harry choisit pour intervenir à son tour. On vit d'abord la vingtaine de dragons noirs des Hébrides décoller avec leurs dragonniers, rugissant à plein poumons pour fuser vers eux puis on vit les autres déferler. En avant, il y eut les plus rapides: les centaures, les loups magiques, les accromentules et les vampires, venaient ensuite les elfes noirs et les elfes anciens, puis les veela, les sorciers et les gobelins en armure.

Les dragons furent les premiers sur le champs de bataille et Harry se joignit à eux pour aller inonder de flammes leurs adversaires, profitant que leur alliés n'y soient pas encore pour s'en donner à cœur joie sans risque de blesser l'un des leurs. Plusieurs allèrent se charger de ceux qui s'étaient agglutinés contre les remparts protégés ou au bord du ravin où feu le pont de bois se trouvait, profitant de leur immobilité. Mais très vite, on réagit en face pour tenter de blesser, de tuer ou de plaquer au sol les dragons qui reprirent alors de l'altitude pour échapper aux attaques. Comme prévu, ils se reconcentrèrent alors sur les détraqueurs toujours pourchassés par le patronus de leur général alors qu'au sol, leurs camarades arrivaient sur la plaine de combat par delà le viaduc, se jetant sans la moindre hésitation sur leurs ennemis.

Regardant du ciel, Harry vit nettement la stupeur parmi leurs ennemis à la vue de son armée qu'ils n'avaient pas envisagé, mais ils virent aussi rapidement qu'ils étaient largement en supériorité numérique, se relançant sur eux sans hésiter. De son côté, le jeune lord se mit à chercher Voldemort, le moyen le plus rapide pour mettre fin à ça étant d'abattre le général ennemi. Et il le trouva rapidement, s'appuyant sur la présence de Nagini que les rituels de localisation des horcruxes, auxquels il était directement relié, situaient précisément. Il était là, sur une corniche dominant les lieux, ses mangemorts plus loin derrière lui. Il demanda à Zelphride de fuser sur lui et elle tomba littéralement du ciel, s'accrochant à la paroi de la pointe de la corniche, forçant le Seigneur des Ténèbres qui se tenait là à reculer précipitamment. La dragonne cracha un puissant et long jet de flammes qui passa au dessus de lui, dressant un mur ardant entre lui et ses mangemorts. Dans le même temps, Harry descendit de son dos avec Avismark et aussi vite qu'elle était arrivée, Zelphride était partie, laissant là ses deux passagers.

Lorsque Voldemort releva le regard, ce fut pour voir son ennemi juré se tenant là devant lui, assuré et sans peur, un gobelin en armure à ses côtés. Il s'efforça de cacher sa surprise, celle d'avoir rencontré une telle résistance inattendue, les combats faisant rage en bas quand prendre Poudlard aurait dû être une formalité.

- Tu auras finalement su m'offrir un peu de divertissement, s'amusa-t-il avec moquerie.

Dans son dos les mangemorts s'efforçaient d'éteindre le feu pour les rejoindre, Nagini ondulant aux pieds de son maître.

- Et je n'ai pas fini de te divertir Tom, répondit-il avec assurance. Si tu pensais prendre Poudlard facilement, c'est raté. Elle ne tombera pas, je ne le permettrai pas.

- Serais-tu stupide au point de ne pas voir que vous êtes bien inférieur en nombre par rapport à nous? Je salue l'effort vraiment, fit-il avec ironie. Tu as réussi à assembler quelques créatures inférieures autour de toi pour me combattre. Mais c'est un tel échec que je prend cela comme une insulte, gronda-t-il.

- Je ne suis pas là pour discuter Tom. Tout cela prendra fin aujourd'hui.

Sans attendre, il lança un premier sort et le combat s'engagea entre eux, violent et puissant, les éclats de lumières visibles de loin. Avismark attendit en arrière, sa hallebarde bien en main. Un instant plus tard, Nagini s'élançait vers lui mais Harry l'ignora totalement. Au moment où elle allait l'atteindre, tout crochets dehors, Amcinthe émergea de son ombre, grondant avec menace, stupéfiant le Seigneur des Ténèbres autant que les mangemort derrière lui. Il saisit le serpent d'une poigne ferme derrière la tête, déploya ses grandes ailes et une seconde plus tard, il était déjà bien loin, embarquant le serpent avec lui. Voldemort observa cela avec une certaine stupeur avant de gronder de rage et de se relancer sur lui avec force, ses mangemorts en faisant de même. Ce fut alors au tour d'Arthur d'apparaître, l'une de ses épées magiques en main et avec Avismark, il n'hésita pas à se jeter sur les mangemorts qui étaient là.

Seulement, un instant plus tard, Harry et surtout Voldemort eurent un moment d'arrêt. Le Seigneur des Ténèbres chancela, manquant de tomber, une expression d'horreur au visage. Harry quand à lui sourit: le horcruxe de Nagini venait de disparaître de ses rituels sur les horcruxes. Cela signifiait clairement que Amcinthe l'avait détruit en même temps qu'il avait certainement éliminé Nagini. Désormais, Harry avait tout les horcruxes à portée de main. Il lui suffirait de les faire venir au moment propice et de demander à Amcinthe de les détruire. Mais il le ferait au moment opportun. S'il le faisait trop tôt, Tom pourrait prendre peur et fuir. Pour l'instant, il était encore persuadé d'avoir plusieurs horcruxes pour se refaire en cas de défaite, il irait jusqu'au bout de cette bataille et c'était ce à quoi Harry voulait le pousser. Tout devait prendre fin ici.

Dans un hurlement de rage, Voldemort se relança sur lui et une seconde plus tard, Amcinthe revenait, tombant près d'Arthur, travaillant avec l'esprit gardien et le gobelin pour tenir les mangemorts en respect. Les sorts plurent entre eux sans que ni l'un ni l'autre ne touche. Malheureusement, le promontoire de pierre commença rapidement à se briser dans l'enchaînement des sorts puissants. Brusquement, il explosa et ils tombèrent, tout deux usant de leur capacité de vol sans assistance pour se sortir de là. Voldemort en profita pour se retrancher un peu plus loin en forêt et Harry sut qu'il ne voulait pas l'affronter maintenant, certainement déstabilisé par la perte de Nagini. Rapidement, ses mangemorts se replièrent dans sa direction et il les ignora. Il vint récupérer Avismark, pour s'envoler avec lui, Arthur regagnant sa chevalière pour suivre alors que Amcinthe volait à ses côtés. Rapidement, ils rejoignirent le gros de la bataille pour s'y mêler. Les ennemis qui s'étaient retrouvés bloqués au ravin du pont de bois ou contre les remparts étaient maintenant au viaduc et c'était là que tout se passait. Ils y rejoignirent donc leurs camarades pour se battre avec eux.

Lorsque Harry regarda le ciel, son patronus avait disparu depuis longtemps et si les dragonniers s'occupaient des détraqueurs, à vingt contre deux cent, ils étaient vite débordés. Aussi il regarda rapidement les alentours, levant une puissante protection autour de lui pour lancer une seconde fois son puissant patronus. Il fusa vers le ciel à la rescousse des MacFusty et lui même se relança immédiatement dans le combat, tentant en même temps d'avoir une vue globale. Combien de temps ils se battirent de la sorte? Il n'aurait su le dire. Tout n'était que cris, chaos, raies de lumières, sang, obscurité et hurlement, douleur.

Puis le jour déclina sans que rien n'ait vraiment évolué et Harry sut qu'il fallait faire une pause où ils ne tiendraient jamais. Faire une pause, se réorganiser et voir ou en était l'ennemi. La nuit allait tomber, c'était le bon moment et tous s'épuisaient. Aussi, il se servit du lien qui le reliait à chacun de ses camarades par le Pacte de Cabra pour leur envoyer une pensée, leur ordonnant d'activer leur portoloin pour rejoindre la grande salle à son signal, demandant de passer le mot à Severus, Alastor, Tonk et Maugrey pour ceux qui étaient près d'eux. Lui même recula à l'entrée du viaduc derrière les autres, levant une fois de plus sa baguette pour se préparer à entourer le château d'une protection qui pourrait tenir une bonne partie de la nuit. Il commença son incantation en même temps qu'il donnait l'ordre de repli et soudain, son armée disparut toute entière du champ de bataille, figeant leurs ennemis se demandant ce qu'il se passait. Le temps qu'ils comprennent, Harry avait levé une gigantesque bulle de protection autour du château, leur offrant un répit. Fatigué et essoufflé, il regarda l'armée ennemie à travers sa protection avant d'user de son portoloin à son tour pour regagner la grande salle où tous s'étaient rassemblés, se tournant vers lui à son arrivée:

- La nuit tombe, remarqua-t-il en se redressant. Nous avons tous besoin d'une pause. Je nous ai donné un répit de quelques heures, soignez vous, buvez, mangez, faîte le point et nous verrons pour la suite. Nous avons déjà bien entamé leurs forces, demain sera décisif.

Tous approuvèrent et Harry vit Isaac, Adélème, Arthur, Bastide, Avismark et Amcinthe le rejoindre, le médicomage se mettant à l'ausculter immédiatement. Mais si ce n'était de l'épuisement, il s'en sortait plutôt bien. Il n'avait pris que quelques coups, coupures et brûlures légères, souvent à cause de dommages collatéraux des nombreux combats qui l'avaient entourés. Il se laissa néanmoins soigner par Isaac, reprenant son souffle en regardant autour de lui. Il grimaça en constatant qu'il y avait déjà un grand nombre de corps couverts de draps blancs dans un coin, les portoloins ramenant aussi les corps auprès des médicomages. Et ces derniers ne manquaient pas de travail, personne ne s'étant sorti totalement indemne de ce premier combat. Un instant plus tard, la voix de Voldemort leur était à nouveau projetée, calme, presque triomphante, prenant leur repli pour une preuve de faiblesse.

- Aujourd'hui, vous vous êtes battu vaillamment, remarqua-t-il. Mais c'est en vain. Tôt ou tard, vous tomberez à genoux devant moi. Je vous laisse la nuit pour faire vos prières et réfléchir attentivement, prendre soin de vos morts avec dignité. Harry Potter, c'est à toi que je m'adresse désormais. Aujourd'hui, tu as laissé tes camarades combattre et mourir à ta place. Il n'y a pas de plus grand déshonneur. Il te suffisait de te livrer pour tous les sauver. Tu auras leurs morts à tous sur la conscience, si tu veux les sauver, livre toi et je garantirai leur survie.

Sa voix s'envola et il y eut un moment de silence dans la grande salle avant qu'un grand capharnaüm ne s'en élève, tous, sans exception, protestant contre l'idée qu'il se livre, assurant qu'ils se battraient jusqu'au bout avec lui. Il sourit largement, très ému, levant une main pour les calmer.

- Je ne me rendrai jamais sans me battre vous le savez tous comme nous savons tous que ces mots ne sont que des tentatives de manipulations pour nous diviser. Mais ça ne marchera pas. Cette nuit, nous reprenons des forces, demain, nous mettons fin à la guerre, assura-t-il en les faisant hurler d'approbation.

Harry sourit, soulagé de voir que personne n'était prêt à abandonner. Il se tourna ensuite vers Isaac pour avoir le compte des morts et des blessés hors de combat, grimaçant au résultat. Il y avait déjà des morts dans chaque section et des blessés très lourds, personne n'étant intact. Pour avoir une idée de leurs résultats, Harry appela les chef de sections pour grimper avec lui en haut de la tour d'astronomie et observer le champ de bataille. Contrairement à eux, Voldemort ne s'était pas soucié de récupérer les morts et les blessés. De toute évidence, il y avait bien plus de victimes dans l'autre camps, ils pouvaient les voir au sol. De manière extrêmement cruelle, de l'autre côté, personne ne portaient secours aux blessés, beaucoup, incapables de se relever agonisant là ou souffrant sans espoir d'être secouru. C'était abominable à voir. Ensemble, ils scrutèrent le champs de bataille puis la forêt, améliorant leur vue à l'aide de divers sorts de vision, évaluant longuement la situation.

- Je dirai que le rapport de force n'a pas évolué, remarqua lord Arizarre. En prenant en compte les hors combats que nous voyons en face et les nôtres.

- Je suis d'accord, approuva lord Afindell. Nous devons être encore deux cent à être opérationnels. Eux au moins six cent.

- Mais nous avons encore un atout dans notre manche, remarqua-t-il en échangeant un regard avec Amcinthe qui sourit sadiquement.

- Dix puissants, vingt cinq moyens ou cinquante faibles milord? demanda-t-il.

- Je pencherai pour les dix forts, répondit-il. En face, ils ont déjà été bien déstabilisé de rencontrer une telle résistance. Je pense qu'une partie d'entre eux serait prête à s'enfuir s'ils assistaient à un coup d'éclat et les dix feront sûrement plus de dégâts que les cinquante en une heure de présence.

- Je le pense aussi, approuva Amcinthe.

Tous acquiescèrent à cela et ils discutèrent stratégie encore un moment avant de redescendre rejoindre les autres pour prendre un peu de repos. Harry alla inspecter Zelphride sous toutes les coutures, sa dragonne allongée tranquillement dans un coin de la grande salle. Si ce n'était de la fatigue, elle allait parfaitement bien. Rassuré, il alla voir tout les autres, échanger quelques mots avec les blessés. Il prêta attention à tout le monde avant de s'isoler auprès de sa dragonne pour prendre un peu de repos et essayer de dormir. On avait instauré des tours de garde pour surveiller ce qu'il se passait dehors, tous optimisant ce temps pour se reposer et se soigner. Ce fut avec le sourire que Harry vit Amcinte le rejoindre et s'asseoir contre lui près du ventre de Zelphride. Il l'attira dans ses bras et ses ailes, lui assurant qu'il veillait sur lui et qu'il pouvait dormir un peu. Se sentant en sécurité avec lui, Harry se nicha contre son torse et ferma les yeux, cherchant un peu de repos dans cette nuit plus noire que noire.

Dans la Chambre des Secrets, on avait suivi tout cela avec ébahissement et peur, choqué par la violence de l'affrontement. Ce fut à cet instant que bien des enfants, comme bien des adultes, découvrirent la réalité de la guerre. Ils virent les impressionnant patronus de Harry, le courage de ses alliés, son courage à lui lorsqu'il se jeta sur Voldemort pour un combat furieux. Ils avaient assisté à toute la bataille, toute la journée, dans un silence lourd et pesant, jusqu'à ce que Harry sonne la retraite et lance une puissante barrière autour du château. On avait entendu le directeur prier sa sous-directrice de le laisser sortir pour qu'il puisse aller les aider, disant qu'il savait comment faire. À l'entendre, il savait mieux que Harry et ses alliés comment diriger et utiliser leur armée, il avait de meilleurs stratégies, de meilleures idées… Pourtant, le professeur McGonagall se montra intransigeante, rappelant que Harry ne voulait pas de lui là haut et lui rappelant que les peuples qui avaient visiblement décidé de faire confiance au jeune lord l'avaient complètement rejeté lui. Il était alors évident pour elle comme pour bien d'autres que personne là haut n'accepterait de lui obéir ou de l'écouter et qu'il ne ferait que semer la discorde. Il était donc hors de question de le laisser sortir. D'autant plus que, comme Harry l'avait rappelé, en tant que directeur, sa priorité devait être de protéger et préserver les élèves ici présents, son personnel.

S'il essaya de sortir par lui même, il n'arriva à rien, énervant beaucoup de monde autour de lui. Lorsque l'accalmie de la nuit tomba sur le château, tous se détendirent en même temps que les combattants, continuant à suivre d'un œil tout en mangeant, buvant et préparant des lits pour dormir. Et ils discutaient, ils discutaient de tout ce qu'ils voyaient, de ce que Harry avait fait pour les protéger et leur donner une chance de fuir dans le pire des cas, de cette armée incroyable qu'il avait réussi à assembler et à faire venir. Une armée qui le respectait et lui obéissait comme à un véritable général. Il était alors évident que toutes les rumeurs qui avaient couru sur lui, sur le fait qu'il avait l'intention de fuir, de ne pas se battre, voir de passer à l'ennemi, de rester caché, tout cela était entièrement faux. Le calme tomba sur la Chambre comme il tomba sur le château avec la nuit.

Harry ne dormit que quelques heures avant de se réveiller, se retrouvant enfermé dans les ailes de son démon. Il remua un peu et Amcinthe le laissa en sortir, lui souriant en lui assurant d'un murmure que tout allait bien. Il lui rendit son sourire, s'amusant un peu d'entendre Zelphride ronfler comme une bien heureuse juste à côté. Il regarda à travers la salle, certains dormaient, discutaient à voix basse, mangeaient, s'occupaient des blessés, pleuraient des morts… Et les groupes s'étaient mélangés entre eux. Quel que part, c'était une chose belle à voir. C'était beau de voir ces peuples qui avaient souvent du mal à s'entendre, avec des sorciers d'autant plus, se parler et partager des moments simples ainsi. Dommage qu'une telle guerre soit nécessaire pour provoquer cela.

Le jeune lord se leva allant voir ses amis pour s'assurer qu'ils allaient bien. Puis il gagna à nouveau la tour d'astronomie, seul, ayant besoin d'un moment pour réfléchir. Il y grimpa et s'assit au bord pour regarder les alentours plongés dans le noir d'encre de cette nuit sombre. Il réfléchissait à la meilleure manière de procéder lorsque la barrière se briserait. Il voyait que l'armée de Voldemort était juste là, derrière, attendant certainement que le jour se lève pour une nouvelle attaque. Il avait plusieurs idées, et une préférence pour celle qui ferait le moins de morts possibles parmi les siens. Ils avaient déjà perdu beaucoup de monde la veille.

- Ce que vous avez accompli dépasse dors et déjà toutes les espérances, fit une voix qu'il connaissait derrière lui.

- Professeur Snape, salua-t-il. Je parie que vous pensiez que je resterai quelque part bien à l'abri de tout cela.

- Non, répondit-il en se postant près de lui après voir posé un sort d'intimité autour d'eux. Je ne le pensais pas, je n'y croyais pas mais je l'espérais.

- Vous l'espériez? Pourquoi?

- Vous aviez raison, dit-il en regardant le noir au loin. J'aimais votre mère. Elle était mon amie bien avant Poudlard, elle m'a aidé de bien des façons et je l'aimais avant que nous arrivions ici. Et vous aviez aussi raison sur le fait que je l'aime encore aujourd'hui. Votre mère était une personne formidable et je dois avouer que, lorsque je mets de côté mon… antipathie pour votre père, je la retrouve en vous. Le soir de sa mort, je suis allé chez vous. J'espérai vous aider. Mais je suis arrivé trop tard. Ce soir là, je lui ai promis que je vous protégerai, jusqu'au bout.

- Alors c'est bien pour elle que vous avez fait tout ce que vous avez fait, constata-t-il. Pour elle ou parce que vous vous sentiez coupable? demanda-t-il doucement en s'attirant un regard curieux. Je sais que vous êtes celui qui a rapporté une partie de la Prophétie à Voldemort, remarqua-t-il en le tendant.

- Vous savez, soupira-t-il.

- Oui et je ne vous reproche rien. Votre situation à l'époque était un véritable piège et je sais que Voldemort et ses mangemorts ont profité de ce contexte pour vous attirer à eux, vous isoler et vous forcer dans cette voie.

- Comment le savez vous?

- Je le sais c'est tout. Et je sais aussi que vous avez tout fait pour la sauver. Je crois en savoir assez sur votre histoire avec ma mère pour comprendre ce qu'il s'est passé et pourquoi vous avez fait ce que vous avez fait. Grossièrement au moins. Je veux que vous sachiez que vous n'avez plus à me protéger au nom de ma mère. Vous en avez fait bien assez, plus que beaucoup d'autres. Et je pense aussi qu'il serait temps que vous vous pardonniez. Si tant est que cela ait la moindre importance pour vous, moi je vous pardonne tout ce qu'il pourrait y avoir à pardonner et je m'excuse aussi de tout ce que j'ai pu dire à votre sujet. Même si je pense toujours que vous l'aviez cherché. Si nous survivons à cette guerre et que nous gagnons, il sera temps pour nous de réellement vivre pour nous et plus pour les autres. Il sera temps d'avancer pour reconstruire une nouvelle vie. Est-ce qu'ils ont compris pour vous? En face?

- Bien sûr que oui, ils ne l'ont pas raté. Je me retrouve particulièrement visé, s'amusa-t-il.

- Bienvenu au club, rit Harry.

- Votre armée est impressionnante. Dumbledore doit en faire une crise que vous ayez réussi là où il a échoué des décennies durant.

- Heureusement, je ne suis pas lui et j'ai du respect pour chacun d'entre eux. Ils savent que pour moi, ils ne sont pas des pions sur un échiquier. Cela aurait été le cas avec Dumbledore. Dumbledore va devoir céder sa place, il a fait bien trop de mal à ce pays avec sa vision du «plus grand bien».

- Je ne peux qu'être d'accord. Vous entrerez au gouvernement en tant que lord?

- Oui et vous devriez le faire aussi.

- Comment ça?

- Je sais aussi que vous avez reçu votre lettre de revendication pour la lignée des Prince. Vous devriez prendre le titre et vous en servir.

- Je doute que l'on veuille de quelqu'un comme moi au gouvernement.

- Qu'on le veuille ou non n'a pas d'importance. Vous y avez votre place et nous aurons besoin de personnes comme vous qui savent ce qu'est la réalité de la vie, la réalité et la dureté des choses, qui savent se battre pour ce qui compte. Je pense que vous feriez un très bon lord.

- Cela m'étonne de vous entendre dire une telle chose.

- J'ai peut-être été un ados stupide autrefois mais ce n'est plus le cas. Je me suis mis à réellement regarder les gens et ce qu'ils sont. C'est pour cela que je me suis éloigné de Dumbledore et que je sais que vous êtes quelqu'un de bien au fond. Alors oui, je pense que vous feriez un bon lord et que vous auriez des choses précieuses à apporter à ce pays.

- Si nous gagnons, je serai certainement jugé.

- Et je témoignerai en votre faveur. Je ferai tout ce que je peux parce que vous avez été le seul, jusqu'à ce que je quitte l'Ordre, à vous battre sans me demander de le faire à votre place et j'ai bien conscience des risques que vous avez pris, des souffrances que vous avez dû endurer. Si erreur il y a eu dans votre passé, vous avez largement payé.

- Milord? interrompit une voix plus loin.

Ils se tournèrent pour voir Amcinthe qui était là, froid même si Harry voyait qu'il était inquiet pour lui.

- Je vous laisse, fit Snape en s'en allant.

- Restez en vie monsieur, pria Harry. Vous et moi avons encore beaucoup à nous dire, remarqua-t-il mystérieusement.

Il n'eut aucune réponse et Severus s'en alla, laissant Harry plus léger et avec la sensation que leur relation avait encore évolué. Il avait réellement l'impression qu'ils avaient fait la paix désormais et c'était salvateur de régler ce genre de chose quand il n'était pas sûr de survivre jusqu'à la prochaine nuit. Cela apaisait l'âme. Il sourit lorsqu'il sentit Amcinthe venir s'asseoir derrière lui, l'encadrant de ses jambes, de ses ailes et enroulant ses bras autour de son ventre. Il se blottit contre lui et le démon posa son menton sur son épaule.

- Nous allons mettre fin à ça demain, assura Harry.

- Avec grand plaisir. Vous ferez attention à vous très cher, pria-t-il avec inquiétude.

- Je n'ai aucune intention de mourir autrement que de vieillesse, assura-t-il.

Amcinthe le serra un peu plus contre lui, déposant un baiser dans son cou avant de simplement le tenir contre lui en silence. Ce ne fut qu'un long moment plus tard qu'ils bougèrent à nouveau pour rejoindre les autres. Le soleil ne tarderait pas à se lever et les combats reprendraient. Une fois en bas, Harry se changea pour passer une tenue neuve et intacte, se redonner de l'allure avant de vérifier que tous étaient prêt, reposés autant que possible. Tous se préparèrent doucement à y retourner, ceux qui étaient blessés et ne pouvaient revenir s'excusant encore une fois sans que personne ne leur en veuille.

Lorsqu'une petite alarme retentit dans son esprit, Harry fit apparaître son journal de communication qui lui permettait d'échanger avec Amélia. Et il sourit en apprenant que Voldemort avait fait venir toutes ses forces à Poudlard, vidant le Ministère. Cela allait leur compliquer la tâche ici mais s'ils y arrivaient, reprendre le Ministère serait facile. Il lui écrivit rapidement qu'il avait bien reçu le message et qu'elle devait attendre le signal de l'unité chargée de reprendre le Ministère pour y aller. Il s'approcha de Gauvain, posant une main sur son épaule. Le grand auror se pencha vers lui et il lança un sort d'intimité autour d'eux:

- Amélia nous fait savoir que le Ministère s'est vidé, murmura-t-il. Voldemort fait venir tout le monde ici. Prévenez ceux qui doivent aller là bas avec vous et dés que vous voyez que nous prenons l'avantage, pas d'hésitation. Ordonnez leur par le lien du pacte d'utiliser leurs portoloin pour revenir à la grande salle, prenez le passage secret que je vous ai montré. Il est condamné comme les autres mais au bout, vous serez sous Zanko à Pré-au-lard et vous pourrez transplaner. Faîte au plus vite, prévenez Amélia dés que vous avez les choses en main et elle à le moyen de me prévenir instantanément que nous avons repris le Ministère. Ensuite, sécurisez le et attendez que j'arrive. Amélia sait ce qu'il faut faire.

Il regarda l'homme dans les yeux et celui-ci approuva gravement et respectueusement, partant discrètement prévenir les membres prévus pour l'assaut du Ministère. Harry vint finalement se poster devant la grande porte de la salle, amplifiant sa voix d'un sort pour être entendu de tous.

- Notre but de la journée est le même qu'hier, dit-il. Et hier nous avons fait bien plus de dégâts dans leurs rangs qu'ils n'en n'ont fait dans les nôtres et de loin, dit-il en provoquant des cris enthousiastes. Mais cela sera plus difficile encore aujourd'hui et il va falloir redoubler d'efforts, rester ensemble et ne jamais abandonner. Aujourd'hui, nous reprenons notre pays quoi qu'il en coûte! scanda-t-il en obtenant d'autres cris d'approbations. J'aimerais cependant commencer la journée autrement. Je vous ai promis à tous que si je pouvais confronter Voldemort seul sans que vous ayez à vous battre, je le ferai. J'ai tenté hier avant de vous appeler, sans succès, mais je vais réessayer aujourd'hui. S'il tombe, ils tombent tous.

- Vous n'êtes pas obligé de faire ça général, dit quelqu'un alors que tous approuvaient.

- Mais je veux le faire et je vais le faire. Si nous pouvons régler cela en n'engageant qu'une seule vie, nous devons le faire. Il n'est pas dit que Voldemort acceptera mon défi, ni que son camps respectera sa parole lorsque je l'aurai battu. Alors tenez vous prêt à réagir à tout instant.

- À vos ordres général, répondirent-ils.

- Voyons voir si Voldemort dispose d'un peu de courage, se moqua-t-il, ou à défaut, d'orgueil, dit-il en les faisant rire.

Il se retourna alors pour sortir, suivit de tout ses combattants, les dragonniers s'envolant avec leurs dragons. Le pas décidé, il sortit et alla à l'entrée du viaduc, sachant que de l'autre côté, juste derrière la barrière, l'armée de Voldemort s'amassait, prête à lancer un nouvel assaut. Aussi, il pointa sa baguette sur sa gorge et usa d'un sort pour projeter son message vers eux avec puissance:

- Tom! Je sais que tu es là et que tu écoutes très attentivement, commença-t-il. Tu voulais que je me livre mais tu devrais savoir que je ne te laisserai jamais m'avoir sans me battre. Quand à ceux qui m'entourent, sache qu'ils sont tous plus que déterminés à avoir ta tête et celles de tout ceux qui te suivent.

Immédiatement, son armée hurla son approbation, n'ayant besoin d'aucun sort pour se faire entendre, leurs dragons rugissant en lâchant de puissants jets de flammes. Leurs voix résonnèrent dans les ravins et il les laissa s'éteindre avant de reprendre:

- Je vais te le proposer encore une fois Tom: toi contre moi en duel. Juste nous deux et ton armée se rendra quand je t'aurai battu. Hier tu as refusé en prétextant que je n'avais pas le moyen de t'imposer cela. Puis, sur le champs de bataille, tu as fini par t'enfuir devant moi. Aurais-tu peur de moi? Je pourrais le comprendre vu le nombre de fois où je t'ai ridiculisé, dit-il en faisant rire les siens. Alors si tu veux vraiment ce pays et prouver que personne ne peux te vaincre, viens te battre contre moi en duel! Réglons ça à nous deux une bonne fois pour toute.

Il se tut et il y eut un moment de silence avant que l'on ne voit le camps adverse se fendre en deux dans la faible lueur du début du levé du soleil. Voldemort s'avança jusqu'au bord du viaduc et même de loin, Harry pouvait voir son aura bouillonnante de colère et d'indignation. Finalement, c'était l'orgueil qui l'emportait et cela ne le surprenait pas. Il pointa sa propre baguette sur sa gorge et sa réponse arriva:

- Je t'attend, Harry Potter, et lorsque je t'aurai tué, sache que j'exterminerai minutieusement tout ceux qui t'ont aidé.