AVERTISSEMENT : Ce chapitre contient des passages explicites pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes.


CHAPITRE 34 :

– Bordel Granger, est-ce que c'est encore loin ? Je croyais que tu savais où on allait ! Râla Draco en traînant les pieds derrière Hermione.

Hermione ne répondit pas, relisant plutôt le petit bout de papier qu'elle tenait dans les mains.

– Ça devrait être juste là. Ma mère m'a dit de chercher la petite allée entre le magasin de chapeau et... Ah ! Trouvé ! Exulta-t-elle avec triomphe.

Malgré le sort d'amortissement sur ses talons, Hermione avait été sur le point de se plaindre autant que Draco face à la quantité de marche nécessaire pour trouver le bar clandestin. Les rues pavées et les chaussures pour femmes ne faisaient pas bon ménage.

Elle avait également un engourdissement permanent dans les muscles de ses jambes – mais parce qu'elle avait été agréablement penchée sur plusieurs types et hauteurs de meubles différents dans leur suite.

Atteignant la fin de la ruelle, Hermione repéra une silhouette vêtue de noir adossée au bâtiment, la fumée de sa cigarette s'échappant de sa bouche et se dissipant dans l'air de cette nuit d'été. Draco lui prit la main en voyant l'homme et Hermione la lui pressa d'un air rassurant.

L'homme leva les yeux vers eux avec désintérêt, attendant qu'elle ou Draco ne parle en s'approchant.

Hermione s'éclaira la gorge.

– Charles de Gaulle ?

L'homme hocha la tête et, avec un clin d'oeil, fit un pas de côté pour leur ouvrir la porte qui semblait se fondre parfaitement dans le mur autour. Heureuse d'avoir donné le bon mot de passe afin d'entrer, Hermione tira Draco derrière elle dans le couloir sombre avec excitation.

La mère d'Hermione lui avait recommandé ce lieu difficile d'accès, l'ayant trouvé durant leur lune de miel, et s'était assurée de la prévenir que le mot de passe changeait tous les mois – généralement pour honorer un personnage ou une période historique. Une simple demande d'Hermione au concierge et il lui avait fourni le thème et le mot de passe approprié en moins d'une heure.

Le couloir sombre bifurqua et ils en empruntèrent un autre bordé de lampe à gaz sur mesure. Au bout, un rideau de velours les attendait, ainsi qu'une jeune femme impeccablement habillée à la mode des années 1940.

– Bienvenue, gazouilla-t-elle en tirant les rideaux quand ils arrivèrent au bout du couloir.

Ils plongèrent à l'intérieur et Hermione eut l'impression d'avoir à nouveau utilisé son retourneur de temps. Ils avaient pénétré dans un bar clandestin tout droit sorti de la France occupée durant la Seconde Guerre Mondiale. Des tables basses jonchaient le club sombre et l'air était embrumé par la fumée de cigarette des clients des années passées et de ce soir. Des serveurs costumés se frayaient un chemin adroitement entre les petites tables pour donner leur boissons aux clients : ils étaient habillés en tenue de soldat et les serveuses en uniforme d'infirmière. Même si les uniformes masculins étaient bien plus serrés et les jupes des femmes bien plus courtes que ce qui était probablement le cas à l'époque, songea Hermione.

Dans le coin le plus éloigné, Hermione pouvait entendre une chanteuse accompagner un groupe de jazz jouant une douce mélodie. Entre les couples qui oscillaient sur la piste de danse, elle pouvait apercevoir la chanteuse aux cheveux sombres fredonner, sa robe de cocktail en sequin argentée brillant sous la lumière tamisée, une étole en vison autour des épaules.

Les parents d'Hermione avaient raconté avec tendresse de leur propre passage dans ce petit bijou Parisien caché. Apparemment, durant leur visite, le mot de passe avait été « Marie Curie » et les serveurs arboraient des blouses de laboratoire, les boissons étaient servies dans des béchers et des tubes à essais.

Le menu des cocktails de ce soir là contenaient principalement des boissons à base de gin et Hermione commanda courageusement pour elle et Draco. Il était resté silencieux jusque là, adossé dans une chaise en bois et jetant des regards furtifs dans la pièce. Elle savait par le léger froncement de ses sourcils et la tension de sa mâchoire que les environnements inconnus le rendait légèrement nerveux.

Ayant pitié de lui et revigorée par la chaleur de son gin, Hermione se lança dans récit détaillé de l'état des affaires mondiale moldues pendant les années 1930 et 1940, faisant de son mieux pour expliquer tous les petits détails historiques du bar.

Se souvenant de leur matinée au café, Draco écouta avec un intérêt sincère, intervenant de temps à autre avec une question hésitante (« excuse-moi mais qu'est-ce qu'un sous-marin ? ») et avait l'air d'avoir un faible pour le gin moldu couteux. Alors qu'elle s'époumonait sur les puissances Alliées et de l'Axe, ses oreilles reconnurent un morceau familier se répandre dans l'air.

– Oh c'est La Vie en Rose ! C'est une de mes chansons préférées ! S'extasia-t-elle.

– Euh... Life in pink* ?

– Oui, mais c'est plus une façon de parler pour dire « voir la vie à travers des lunettes roses », clarifia Hermione. Elle chante au sujet d'un amour qui la remplit de tellement de joie qu'elle ne peut pas s'empêcher de voir le monde autour d'elle sous de nouvelles couleurs plus vives..., s'interrompit-elle alors que le rouge lui montait aux joues. Enfin bref, c'était une chanson très populaire à la fin de la deuxième guerre mondiale.

Draco leva un sourcil avec un air de défi.

– Je croyais que ton français était passable ?

– Je ne comprends qu'une ligne ou deux, en fait, dit-elle en haussant les épaules. Mais c'est un morceau très bien composé et il y a tant d'émotion dans les mots... même si je ne les comprends pas tous.

Draco la fixa pensivement pendant un instant, de l'un de ses regards pénétrants qui faisait qu'Hermione avait l'impression de lui exposer ses moindres pensées et sentiments. Un examen qui la terrifiait et l'excitait tout à la fois.

– Est-ce que tu veux...

Ses yeux gris parcoururent la pièce et revinrent vers elle.

- … danser ?

– Oui ! Dit-elle rapidement.

Un peu trop rapidement à en juger par son sourire en coin.

Crétin.

Ils n'avaient jamais dansé ensemble auparavant, réalisa Hermione alors qu'ils s'approchaient de la piste de danse. Mais, avant qu'elle ne puisse paniquer, il l'attira simplement près de lui en imitant les autres couples autour d'eux et ils se balancèrent légèrement d'avant en arrière sur la lente mélodie. Sa main tomba sur le bas de son dos alors qu'elle enroulait un bras autour de son cou, leurs mains libres jointes en l'air. Draco conserva sa posture rigide bien que souple, et Hermione su au plus profond d'elle-même qu'il était un excellent partenaire de valse. Il avait probablement eu une formation professionnelle de la part d'un professeur de danse renommé durant son enfance.

Elle se fit un rappel mental de lui poser la question plus tard, ne voulant pas gâcher ce moment avec un trait d'esprit sur son éducation snob. Appuyant sa tête contre son torse, elle ferma les yeux et laissa la musique et le rythme régulier de sa respiration envahir ses sens.

Un grondement contre son oreille venant de son torse la tira de sa béatitude et elle réalisa que la vibration était des mots dit à voix basse. Elle recula son visage pour lever les yeux vers Draco avec étonnement, mais il fixait le mur au fond de la pièce derrière elle, les sourcils légèrement froncés de concentration alors qu'il traduisait les paroles pour elle.

– Quand il me prend dans ses bras... qu'il me parle tout bas... je vois la vie en rose.

Hermione ne pu que l'observer silencieusement, n'osant pas parler ou même respirer trop fort de peur de l'interrompre.

– Il me dit des mots d'amour... des mots de tous les jours... et ça me fait quelque chose.

Ses mots lui faisaient en effet quelque chose. Peu importait la façon dont laquelle Draco lui parlait, il ne manquait jamais d'initier une forte pulsion de quelque chose en elle, ça pouvait être le désir, l'exaspération, l'émerveillement, l'irritation, l'amour.

– Il est entré dans mon cœur... une part de bonheur... dont je connais la cause.

La cause de son bonheur existait là, maintenait, pressé contre son corps et enflammant toutes ses terminaisons nerveuses. Elle s'envolerait au plafond si Draco ne la tenait pas tendrement.

– C'est lui pour moi... Moi pour lui, pour la vie... Il me l'a dit, l'a juré, pour la vie.

Hermione avala nerveusement alors que ses paroles murmurées atteignaient ses oreilles, se répandaient dans ses veines et explosaient quelque part sous ses côtes. Son regard argenté glissa vers elle, sans ciller.

– Et dès que je l'aperçois... alors je sens en moi... mon cœur qui bat.

Son cœur tambourinait dans sa poitrine, menaçant de sortir de sa cage thoracique et de possiblement s'échapper entièrement de son corps. Ils cessèrent de se balancer alors que la musique se terminait mais leur étreinte ne se desserra pas et leur regard ne se rompit pas. Ils ne bougèrent pas alors que des applaudissements polis percèrent autour d'eux et qu'une nouvelle chanson démarrait.

– Hermione... Je..., commença Draco mais s'arrêta.

Bien qu'Hermione souhaita sincèrement qu'il termine sa phrase, elle pouvait voir la panique monter derrière l'émotion dans ses yeux. Il pensait toujours ne pas être prêt.

Elle resta silencieuse, lui laissant du temps, voulant qu'il croit en lui-même et en ses sentiments. Draco se battit contre lui-même encore un instant puis se recula de son étreinte, la laissant dans le froid.

– Prenons un autre verre, dit-il platement en la guidant vers leur table.

Je t'aime aussi.


Hermione décida qu'une autre sorte de tactique pourrait peut-être l'aider à atteindre son but.

Quand ils rentrèrent dans leur suite cette nuit là – Hermione toujours un peu sous l'effervescence du gin – elle laissa Draco dans la chambre où il s'assit lourdement sur le lit et commença à retirer ses chaussures. Il avait l'air un peu tendu et fatigué, ce qui rendit Hermione encore plus déterminé.

Elle avait laissé le sac contenant sa nouvelle lingerie dissimulé dans un tiroir à linge hors de vu dans l'énorme salle de bain. Se ressaisissant, elle enfila la tenue, imitant les mouvements de baguette que Dominique lui avait montré pour que les jarretelles coopèrent et s'attachent d'elles-mêmes, mettant ainsi ses bas en place. Par Merlin, qu'est-ce qu'elle aimait la magie.

Elle se glissa dans les kitten heels et prit plusieurs longues inspirations en observant son reflet. Elle pouvait le faire. Elle avait fait face à des ténèbres bien plus terrifiantes que son manque de confiance en elle ; elle avait fait face à des sorcières dérangées et des hommes monstrueux et en était sortie avec des cicatrices mais entière. Elle s'entraîna à sourire courageusement et enfila le peignoir de soie noir qu'elle avait ajouté à ses achats à la dernière minute – parce que si elle voulait réaliser cette chorégraphie de séduction complexe, elle ne la ferait certainement pas foirer.

Hermione énuméra sa liste d'accomplissements mentalement en sortant de la salle de bain. Tu es une sorcière remarquable. Tu as un Ordre de Merlin de Première Classe. Tu es en liste pour devenir la plus jeune Directrice du Département de Régulation et de Contrôle des Créatures Magiques. Tu as l'air foutrement magnifique dans cette lingerie verte hors de prix.

Draco était toujours assit sur le bord le plus éloigné du lit, dos à elle, la tête entre les mains. Il n'avait enlevé que sa veste, apparemment. Parfait.

Elle s'éclaircit la gorge et prit un ton hautain.

– Tu ne m'as pas demandé où j'avais disparu pendant plus d'une heure l'autre jour, tu sais.

Sa réponse fut un élégant haussement d'épaule tandis qu'il se redressait et passait une main sur son visage. Il tourna la tête sur le côté et elle pu voir un demi sourire s'y étendre.

– Même si je suis sûr que j'aurais adoré être traîné dans une énième bibliothèque poussiéreuse ou un quelconque magasin de parchemin sur mesure, je dois dire que –

Il s'interrompit alors que le cliquetis de ses talons se rapprochait et qu'elle apparaissait devant lui.

– C'est nouveau, dit-il d'un air ahuri en la scannant de la tête au pied.

– Mhh, en effet, dit-elle avec plus de courage qu'elle n'en ressentait.

Elle s'approcha de lui lentement et Draco se pencha en arrière et ouvrit les jambes pour qu'elle puisse se tenir entre elles.

– Est-ce que tu aimerais voir ce qu'il y a en dessous ?

– Beaucoup, répondit-il d'une voix rauque, ses yeux se concentrant sur la ceinture nouée à sa taille.

Hermione prit l'une de ses mains et la plaça sur le nœud, l'encourageant à lui faire cet honneur.

Toute trace de sa fatigue passée disparue, ses doigts agiles tirèrent sur le nœud et Hermione haussa les épaules pour se débarrasser du peignoir, le laissant tomber au sol. Ses yeux gris s'assombrirent en parcourant sa silhouette, captant les petits nœud de soie qu'arboraient ses épaules jusqu'à ses bas et ses petites chaussures.

– Tourne toi, dit-il d'une voix rauque.

Hermione fit un tour sur elle-même, s'arrêtant quand elle faisait face à la fenêtre.

– Penche toi, ordonna-t-il alors qu'une onde de désir envahissant son corps.

Elle s'exécuta immédiatement, écartant les jambes dans le processus, son désir d'être totalement à sa disposition étant récompensé par un gémissement étranglé. Soudainement, les mains fortes de Draco étaient sur ses hanches alors qu'il se mettait sur ses pieds et la redressait.

– Foutrement délicieuse, grogna-t-il en la retournant dans ses bras pour réclamer ses lèvres dans un baiser fiévreux.

Hermione eu l'impression qu'elle pouvait voler, la validation de sa lingerie extravagante étant dure et évidente contre son abdomen.

– Le vert te va bien Granger, qui l'eu crut ? Se moqua Draco en bougeant ses lèvres jusqu'à son cou, l'un de ses doigts glissant sous une bretelle pour la retirer de son épaule.

Hermione s'activa pour retirer sa chemise et tracer de sa bouche une ligne le long de sa peau de porcelaine. Elle remonta jusqu'à ses lèvres, leur langue s'entremêlant dans une frénésie pure.

– Je te veux maintenant mon amour, haleta Draco contre sa bouche et elle rayonna sous ses mots doux.

Le poussant légèrement en arrière pour qu'il puisse s'asseoir sur le bord du lit, elle lui fit signe pour qu'il retire le reste de ses vêtements. Par les dieux, ce spécimen d'une beauté surnaturelle, tout en muscle et rigidité, aux cheveux pâles brillants au clair de lune, était sur le point de lui faire envoyer un hibou d'urgence à Madame Bouvier pour se renseigner sur un quelconque abonnement. L'air joueur avec lequel il souriait alors qu'elle se mettait à califourchon sur lui la réchauffa entièrement, comme si elle lui avait offert quelque chose de particulier à lui seul et qu'il n'en revenait pas.

Draco voulait clairement accélérer les choses – si la façon dont ses hanches se soulevaient était d'aucune indication.

– Est-ce que tu veux retirer le reste de ma tenue ? Ça ne peut-être enlevé qu'à la main, murmura-t-elle avant de tracer le contour de son oreille du bout de sa langue.

Ses mains tressautèrent sur ses hanches. Il ne pourrait pas lui arracher, mais ça ne voulait pas dire qu'elle n'appréciait pas l'idée.

– Mhh... Je crois que j'ai envie de voir à quoi tu ressembles quand tu me chevauches avec, répondit-il en glissant sa main pour pousser sa culotte sur le côté.

Réfléchissant rapidement, Hermione sauta hors de sa porté, se retourna puis s'assit sur sa queue, tenant son sous-vêtement sur le côté comme il l'avait fait quelques instants plus tôt.

Draco laissa échapper un sifflement entre ses dents alors qu'elle testait un rythme. Plantant ses talons au sol, elle s'inclina légèrement pour pousser ses fesses davantage vers lui, s'enfonçant plus profondément. Ce nouvel angle... ces mouvements du haut vers le bas, puis d'avant en arrière... sa façon de se serrer autour de lui, la tension en elle... c'était bon. Vraiment bon.

Hermione s'agrippa au haut de ses jambes, les utilisant comme levier pour bouger de haut en bas sur lui plus rapidement. Ce contrôle total et incroyable allait très certainement la faire sombrer dans l'incohérence et, alors que la sensation de ses mains qui se plantaient plus fort dans ses hanches devenait une douleur agréable, un gémissement puissant s'arracha de sa gorge.

– Moi qui pensais te gâter avec ce voyage..., grogna Draco. Par les dieux... regarde toi... tout ça... pour moi...

Oui, tout pour toi, seulement toi. Laisse moi te gâter et tu pourras m'achever.

Incapable de formuler de véritables mots, et préférant l'entendre parler lui de toute façon, Hermione se concentra sur l'euphorie provoquée par le fait de glisser le long de son membre, ignorant la brûlure dans les muscles de ses jambes en faveur d'une autre sensation brûlante.

– Jouis pour moi mon amour, tu es tellement bonne..., l'encouragea-t-il avant de presser des baisers sur la peau de son dos.

Sa voix et ses éloges lui provoquèrent d'avantage de frisson, directement au plus profond d'elle, et ses mouvements devinrent frénétiques quand elle chevaucha son orgasme – elle serait probablement tombée en avant de manière peu gracieuse s'il ne l'avait pas tenu de sa poigne ferme. Son corps se détendit quand elle redescendit de son euphorie et Draco la ramena près de lui, ses mains parcourant chaque part d'elle qu'il puisse atteindre.

Hermione se leva en tremblant puis s'avança sur le lit, tirant Draco avec elle alors qu'elle s'allongeait sur le dos. Il s'installa dans le creux de ses cuisses avant de retirer sa culotte et de s'insérer en elle jusqu'à la garde. Il émit un souffle saccadé et Hermione rejeta la tête en arrière contre les oreillers alors que ses yeux se révulsaient. Elle senti Draco relever une de ses jambes et, lorsqu'elle trouva la volonté d'ouvrir les yeux, elle le vit la fixer en poussant langoureusement en elle. Il n'y avait plus de taquineries, de mouvements rapides et précipités de deux personnes avec un besoin désespéré de satisfaire leur désir. Une atmosphère plus délicate de tendresse physique avait pris le dessus ; un besoin de savourer et d'apprécier ce que l'autre avait à offrir. Ses caresses le long de son corps la faisait se sentir adorée, vénérée.

Il baissa les yeux vers elle alors qu'ils bougeaient lascivement ensemble, mais son regard prudent et réservé était à présent un livre ouvert pour elle. Elle tendit la main pour encadrer son visage et l'attirer dans un long et profond baiser. Je sais, elle y insuffla les mots qu'elle ne pouvait dire à voix haute. Je sais tout ce que tu ressens et ça m'effraie aussi. Je t'aime aussi.

Draco éloigna ses lèvres doucement et son regard émerveillé tomba sur ses seins. Ses hanches gardèrent son rythme stable et intentionnel et elle su qu'il voulait qu'elle jouisse au moins une fois de plus avant de perdre le contrôle. Quand il referma la bouche autour de l'un de ses tétons couvert par la soie, elle poussa un cri, arqua le dos, souleva ses propres hanches vers le haut, l'enfonçant plus profondément en elle.

– Draco ! Je... je vais jouir !

Il l'embrassa le long du cou et se recula pour la regarder dans les yeux, la révérence qu'elle y vit l'envoyant directement au septième ciel.

– Bordel... Hermione, grogna-t-il en enfouissant son visage dans le creux de son cou.

Ses mouvements s'accélérèrent, devenant plus forts, intenses et erratiques. Ses mots imitèrent ses mouvements, se déversant hors de lui dans un flot qui gonfla sa confiance en elle.

– Si bon... c'est si bon... Je... Hermione... Je...

Allé, allé, allé, dis le, dis le, dis le.

- … Tellement belle bordel... Ne te mérite pas... Hermione je... Je vais jouir mon amour...

Ce nouveau terme affectueux sortait de sa bouche avec tellement de facilité à présent. Mais bien sûr elle avait remarqué la façon dont il avait bégayé sur son nom, dont il s'était retenu de cracher le morceau. Elle s'agrippa à son dos alors que ses mouvements ralentirent jusqu'à s'arrêter. Quand il releva la tête, il arborait le sourire en coin nonchalant qu'elle avait fini par adorer.

– Je crois que ta petite virée shopping était un franc succès, lança-t-il malicieusement.

Il roula sur le côté, l'attirant contre lui alors qu'il s'allongeait sur le dos.

Sa main traça des motifs imprécis sur son torse nu, un sourire satisfait au visage alors qu'elle sentait les prémices du sommeil s'emparer d'elle. Elle sursauta presque quand sa main arrêta ses mouvements – pas pour la chasser avec irritation – mais pour entrelacer leurs doigts et les poser contre son cœur.

Hermione se mordit l'intérieur de la joue. Oh elle allait faire dire à Draco ses trois petits mots avant la fin de leur voyage, même si ça devait la tuer.

Leur vacances allaient bien trop vite au goût d'Hermione. Leurs journées étaient si chargées, remplies à ras bord de visites, à la fois dans le monde magique et moldu. Leurs nuits étaient remplies de l'un et de l'autre ; de membres entremêlées dans leurs draps de soie, de sexe intense dans la gigantesque baignoire, de pelotage et de baiser langoureux au grand air sur leur balcon, de réveil en ayant la tête entre les cuisses de l'autre...

Inutile de dire qu'Hermione était assez dépité que tout ça soit terminé dans quelques jours. Elle n'avait jamais vu Draco aussi insouciant auparavant, presque comme s'il avait été transporté dans son ancienne version d'écolier – mais sans le complexe de supériorité et ses croyances sectaires.

De petites démonstrations d'affection en publique qu'elle n'avait jamais eu l'idée d'espérer venir de lui avaient l'air si naturelles à présent. L'autre soir par exemple, il avait tendu la main par dessus la table pour prendre la sienne pendant le dîner, à la vue de tout le restaurant. Hermione en avait presque fait tomber sa fourchette de coq au vin.

Les incursions dans le Paris moldu l'amusaient au plus haut point. Quand Draco avait décrété que Versailles était un « palais de taille décente », elle n'avait pu retenir son ricanement. Snob un jour, snob toujours.

Les jardins du palais, tout comme le Jardin des Tuileries, l'avaient au moins un peu impressionné. Mais la Tour Eiffel l'avait laissé perplexe, même quand Hermione avait souligné le fait qu'elle avait été construite entièrement sans magie.

Le Louvre avait presque amené Draco à briser le Code du Secret Magique. Elle avait vu qu'il mourrait d'envie de toucher les tableaux avec sa baguette pour voir si les portraits bougeaient et il avait froncé les sourcils devant les statues de la Victoire de Samothrace et la Venus de Milo.

– Mais pourquoi ne les réparent-ils simplement pas ? Lui avait-il demandé. Allé Granger, tu dois bien admettre que ces moldus sont stupides d'exposer des statues cassées et appeler ça de l'art... Sérieusement, la nana n'a pas de bras !

Le portrait de Mona Lisa fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase.

– Granger, je te jure, cette femme m'a fait un clin d'oeil ! Je le jure sur ma magie, elle m'a fait un clin d'oeil ! Ce n'est pas une peinture moldue, j'en suis certain !

Elle avait littéralement dû le traîner loin de plusieurs touristes déconcertés et hors du musée.

Elle rit dans sa tasse de thé matinale. Mais, aussi vite qu'elle était venue, sa bonne humeur se transforma en mélancolie. Que se passerait-il quand ils rentreraient en Angleterre, dans leur famille, amis et leur vie de travail ? Ron serait-il toujours furieux contre elle et refuserait-il toujours de lui parler ? La mère de Draco essayerait-elle toujours de dissuader son fils unique de sortir avec une née-moldue ?

Puis il y avait tout le travail qu'il avait mis dans cette nouvelle fondation. Avec le gala inaugural dans deux mois, Hermione aurait surement beaucoup à faire. Elle avait déjà décidé que sa première tâche, en tant que Directrice Générale, serait de constituer un conseil d'administration. Une aventure caritative de cette envergure aurait besoin d'une quantité suffisante de temps et d'attention et avec sa récente promotion au Ministère, ces choses-là lui manquaient.

Quand Draco émergea de la chambre, ayant l'air tout à fait alléchant avec ses cheveux blonds ébouriffés et son torse nu, il fronça les sourcils vers une Hermione qui écrivait frénétiquement sur un bout de parchemin.

– Dis moi que tu n'es pas en train de travailler, dit-il pour la saluer et en se servant une tasse de thé.

Elle secoua la tête et sourit.

– Techniquement pas ! J'ai une liste de candidats préliminaires que j'aimerais voir pour siéger au conseil d'administration de la fondation. J'ai aussi indiqué les grandes lignes de la façon dont le conseil devrait fonctionner et rédigé quelques décrets pour la charte de la fondation.

Draco gloussa dans son thé et marmonna quelque chose qui sonnait comme « petite intello », qu'Hermione choisit d'ignorer. Il tendit sa main de manière inattendue et elle lui donna sa liste de nom.

– Hmm, examina-t-il d'un œil critique. Demelza Robins... Kevin Entwhistle... Justin Finch-Fletchey... ça me semble logique d'avoir d'anciens élèves nés-moldus ayant étudiés à Poudlard... Arthur Weasley ?

– Oui, je sais que c'est un sujet qui lui tient à cœur et, qui plus est, il prévoit de prendre sa retraite du Ministère dans quelques années. Il sera dévoué et, plus important encore, plus dans les pattes de Molly, expliqua-t-elle avec un sourire malicieux.

– Je suppose qu'avoir un Sang-Pur ou deux impliqué donnerait une impression plus complète, songea Draco en lisant le reste de sa liste. Ces noms là, dit-il en fronçant les sourcils et pointant le bas du parchemin. Je ne les connais pas. Peter et Annette Brown ? Mitchell Creevey ?

– Oh, en fait, ils sont moldus. Ce sont les parents de Lavande et le père de Colin et Dennis. Je me disais que ça pouvait être bien d'étendre l'invitation à quelques parents moldus d'élèves magiques, surtout des parents ayant déjà eu cette expérience. Ils auront évidemment une bonne idée de ce à quoi les autres parents peuvent s'attendre, raisonna-t-elle. En plus, dit-elle en se tordant nerveusement les mains sur ses genoux, ils ont perdu leurs enfants pendant la... pendant la guerre et je pensais... que ce serait bien de leur faire savoir que nous n'avons... que notre monde n'a pas oublié. Qu'ils apprécieraient le sacrifice de Lavande et Colin..., s'interrompit-elle en regardant ailleurs.

Draco resta silencieux en terminant son thé et Hermione se dit qu'elle avait gâché l'ambiance. Ils pouvaient fuir en France autant qu'ils le voulaient, le passé serait toujours cette ombre laide et vicieuse qui planerait au-dessus d'eux, leur rappelant des jours sombres et des souvenirs horribles. Hermione continua de fixer l'horizon, regrettant de ne pas avoir su se taire. Comme à son habitude, la guerre s'était infiltrée et avait éclaté la bulle idyllique de leur relation. Draco s'éclaira la gorge doucement et Hermione se prépara aux répercussions qui suivraient l'éclatement de cette magnifique paix.

– Je trouve ça brillant Granger, dit-il doucement.

Elle tourna vivement la tête et le fixa.

Prends ton temps. Quand tu seras prêt, je t'aime aussi.


*N.d.T : Dans la version originale, Draco traduit les paroles du français vers l'anglais pour qu'Hermione les comprenne, j'ai décidé de le laisser dans ce sens.


Hello, hello !

Je suis navrée pour l'absence de chapitres ces dernières semaines, les mois de juillet et d'août ont été pleins d'aventure de mon côté et je n'ai pas spécialement eu le temps d'avancer sur la traduction.. J'ai à présent retrouvé mon ordinateur et j'ai repris un peu d'avance!

J'espère que vos vacances se sont bien passées, tout comme votre rentrée ! Comme toujours, n'hésitez pas à me faire part de vos retours et remarques.

A bientôt!