Bong bong bong... voilà le chapitre 5 ! pile à l'heure comme promis ! je suis pas peu fière de moi !

Toujours pas de lemon (désolé :p ) mais la température grimpe un peu, mais alors vraiment un soupçon, genre de 20°C on passe à 22°C lol. Mais par la suite, ça devrait continuer à grimper un peu (à Tucson, Arizona, même l'hiver est chaud, sachez-le !)

Pour faire originale... je précise que les personnages et l'univers abordés dans cette fanfiction ne m'appartiennent pas et sont la propriété de Marvel Comics, Hollywood et tout le tralala...

Seul le personnage d'Abigaïl "Abie" Northman est ma possession jalouse et exclusive ^^ comme j'en ai l'habitude, j'ai donné un visage à mon personnage. Dans ma tête, Abie est incarnée par la sublime Jennifer Lawrence (Raven/Mystique dans X-Men : Le commencement, et plus récemment Katniss dans Hunger Games).

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Enjoy !

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La jeune femme contemplait en silence le téléphone portable à clapet qui reposait sur ses genoux. Elle se trouvait assise sur son lit, dans sa chambre fermée à double tour, la chaise de son bureau calée sous la poignée de la porte, son taser et sa bombe au poivre posés à ses cotés sur le couvre-lit.

Abie ne pouvait détacher ses grands yeux gris encore rougis par les larmes de l'objet qui lui permettrait de joindre Jane et de lui dire qu'elle arrêtait tout. Bien sûr, il aurait été plus simple, une heure auparavant, d'enclencher l'interrupteur dissimulé dans la petite chevalière en argent qui ornait son pouce droit et que lui avait remis Jane. Elle avait précisé qu'elle pourrait l'utiliser en cas d'urgence. Or, malgré une intense envie de s'échapper de la poigne douloureuse et menaçante du dieu déchu, elle ne l'avait pas actionné. Peut-être le ferait-elle quand il lui tranchera effectivement la gorge ? À cette pensée, elle soupira de sa propre bêtise. Loki était très instable mentalement et moralement parlant. Il n'hésiterait pas à faire usage de la violence, à la menacer, à la contraindre voire à la blesser plus sérieusement que ce soir, si lui en prenait l'envie. Le fait qu'il la découvre plus faible qu'elle ne le laissait paraître le rendait plus confiant, moins conciliant. Plus agressif.

La jeune femme savait qu'elle atteignait là un carrefour sur le chemin de cette mission. Soit elle persistait sur celui-ci, et un drame surviendrait. Soit encore elle se pliait à ses exigences pour tenter de l'amadouer, être plus conciliante dans l'espoir peu probable qu'il se conduise plus civilement. Soit elle se rebellait ouvertement et ne rendait pas les armes, mais risquait bien plus que le désordre de son appartement ou l'inondation de sa salle de bain.

Abie était en général calme et réfléchie, quoique parfois prompte à l'agacement. Et elle n'avait pas la langue dans sa poche, ce qui lui avait quelquefois joué de mauvais tours. Mais serait-elle à la hauteur pour jouer dans la cour des grands, face au Dieu de la malice, de la ruse et du mensonge ? De malice, elle n'en avait point vue ces dernières semaines. Du mensonge, peut-être. De la ruse ? À voir. Les seuls sentiments qui transparaissaient de Loki étaient la rancœur, la colère, l'agressivité et la haine. Le tout arrosé d'un soupçon de regret et d'une pointe de mélancolie. Pas de quoi en faire un homme séduisant ou attirant.

Pourtant, il partageait son toit depuis un mois et demi. Elle l'avait vu à demi-nu à plusieurs reprises. Il avait dangereusement envahi son espace personnel en la frôlant, fut-ce pour la menacer. Là, en effet, elle ne pouvait lui renier une certaine malice. Il savait très bien jouer de ses avantages, et il ne doutait absolument pas que son physique en était un. Et comme la vie sentimentale d'Abie était quelque peu déserte depuis plus de six mois après une rupture douloureuse, il était difficile de rester de marbre quand le dieu déchu semblait prendre plaisir à la troubler de la sorte. Mais ce n'était pas un genre de plaisir à partager. L'Asgardien était dangereux. Violent. Méprisant. Même si la jeune femme n'était pas spécialement fleur bleue, romantique et encore moins passionnée, elle n'était pas pour autant suicidaire, masochiste ou d'ordinaire attirée par ce genre d'individu. Malgré tout, elle ressentait une sorte de… d'excitation ? challenge ? À le provoquer. Mettant sa propre sécurité en danger en dépit de toutes les promesses qu'elle avait faites à sa cousine. Ce dérapage de la situation ne figurait pas au contrat. Alors pourquoi ne parvenait-elle pas à enclencher ce foutu interrupteur ? Pourquoi n'arrivait-elle pas à se décider à téléphoner à Jane, surtout après ce qui venait de se passer ce soir ?

Abie soupira de plus belle et reposa son téléphone sur la table de chevet.

Elle se découvrait une nouvelle tendance masochiste à dérives suicidaires, tout compte fait. Elle ne faisait pas ça pour racheter son échec avec son père. Il n'avait jamais témoigné d'affection pour sa fille. Pour lui, elle n'avait été qu'un bref concours de circonstances dans sa vie foireuse, un furtif brin de lumière dans les ténèbres où il s'est appliqué à demeurer, jusqu'à y laisser sa vie. Il l'avait aimé à sa façon, mais sans s'inquiéter plus en avant de sa vie, son devenir, son éducation. Abie ne se souvenait pas avoir un jour vécue avec lui, sa mère l'ayant quitté peu de temps après sa naissance pour retourner vivre chez ses propres parents. Enfant, elle ne l'avait que peu vu, bien que sa mère ne lui ai jamais interdit de la voir. Plus grande, et notamment après le décès de celle-ci, Abie le voyait plus régulièrement, au gré de ses errances, ses magouilles et ses séjours en prison. Jusqu'à l'instant fatal. Elle ne se considérait pas comme responsable de sa mort, même si parfois elle regrettait de ne pas avoir réussi à être, à elle seule, une raison suffisante de remonter la pente et se sortir de la criminalité. Mais dans tous les cas, elle était bien consciente de ne pas reporter ce sentiment d'échec sur Loki. L'Asgardien était bien différent de Kyle Northman. Ce dernier n'avait jamais physiquement fait du mal à Abie. Il ne l'avait jamais menacé comme le dieu déchu l'avait fait. Évidemment, au centre de réinsertion carcérale, la jeune femme avait rencontré ce genre d'hommes, mais à aucun moment elle ne les avait fréquentés aussi intimement que l'homme qui se trouvait dans la pièce d'à coté.

Son implication dans cette histoire était bien plus conséquente que par le passé. Et bien plus dangereuse.

Elle lui avait dit qu'elle n'aurait aucune envie qu'il la touche. Et pourtant, au-delà de la peur et de la douleur lorsqu'il l'avait ainsi agrippée par le menton, en immobilisant ses mains, à quelques millimètres de son corps, elle n'aurait pu dire si son cœur s'était emballé de frayeur ou d'autre chose. Peut-être les deux en même temps.

Pestant contre elle-même, elle grogna en se pinçant l'arrête du nez. Soudain, son estomac émit un grondement fort peu séduisant. Résignée, elle se frotta énergiquement les yeux et se leva, rangea ses deux dérisoires armes défensives dans le tiroir de la table de nuit, remis sa chaise à sa place et déverrouilla sa porte le plus silencieusement qu'elle le put avant de l'entrebâiller. Le salon était toujours faiblement éclairé par la lampe halogène qui trônait dans l'angle du mur, près de la fenêtre. Le néon de l'évier de la cuisine projetait sa lumière blafarde sur la pièce. Mais elle était vide. Loki n'était pas ressorti de sa chambre. Soulagée, elle referma la porte sur elle et retourna dans la cuisine. La jeune femme hésita un instant puis ouvrit le frigo pour en sortir une barquette de viande hachée, quelques tomates fraiches et un oignon. Elle déposa le tout sur le plan de travail jouxtant l'évier et fouillant le plus discrètement possible dans les placards, elle en ressortit un paquet de tagliatelles et deux casseroles. Elle remplit la plus grosse d'eau et la mit sur le feu, avant de s'atteler au découpage de ses légumes.

Au bout d'une demi heure, très concentrée sur la préparation de sa recette et alors qu'elle venait de plonger ses pâtes dans l'eau frémissante, elle entendit des bruits de pas dans le salon. La jeune femme retint à grand peine l'envie de se retourner, et se força au calme. Se sentant observée, elle feinta l'indifférence et s'appliqua consciencieusement à débiter son morceau de gruyère à l'aide d'une râpe en métal.

Loki ne pipa mot, pas plus qu'il ne s'approcha d'elle. Elle continuait cependant de sentir son regard sur sa nuque et cela la perturba. Nerveusement, elle transvasa son fromage râpé dans un petit bol et se tourna enfin pour lui faire face.

Le dieu déchu se tenait dans l'ouverture de la cuisine, nonchalamment appuyé contre le cadre en bois, bras croisés comme à son habitude. Il arborait un air indéchiffrable sur le visage et la regardait fixement de ses yeux verts. La jeune femme déglutit pour se donner contenance et fut fière de voir que sa voix ne tremblait pas, lorsqu'elle lui tendit le bol.

« Peux-tu déposer cela sur la table et dresser le couvert s'il te plait ? » demanda-t-elle d'un ton neutre en lui désignant un plateau sur le bar, dans lequel elle avait déposé la vaisselle. « Le dîner est presque prêt. »

Elle le vit hésiter, la surprise envahissant brièvement ses traits avant qu'il ne reprenne un air impassible. Il se passa deux ou trois secondes pendant lesquelles il ne fit aucun geste, et finalement leva le bras pour se saisir du récipient qu'elle lui tendait. Il fronça les sourcils en avisant son contenu.

« C'est du fromage râpé. C'est pour assaisonner les pâtes. Aucun danger mortel ne jaillira de ce gruyère, et je n'y ai versé aucun poison.» crut-elle bon de préciser.

« Je te vois mal tenter de m'empoisonner très chère, à part avec tes tentatives de cuisine, peut-être. » répondit-il d'un ton narquois avant de retourner dans le salon. Elle fit abstraction de la moquerie et s'occupa d'égoutter ses pâtes cuites et de transférer la sauce dans un plat pour venir déposer le tout sur la table. Elle constata non sans surprise que Loki avait bel et bien réparti la vaisselle sur la nappe. En silence, elle se saisit de son assiette et la remplit avant de faire de même pour la sienne, saupoudra ses pâtes de fromage et prit place sur sa chaise et commença à manger en silence, l'ignorant scrupuleusement. Du coin de l'œil, elle le vit approcher prudemment sa fourchette du contenu de son assiette, enrouler habilement les tagliatelles et goûter une première bouchée, suivie d'une autre et encore d'une autre. En moins de dix minutes, il avait terminé son assiette et reposa tranquillement son couvert sur la table.

« C'était acceptable. Tu vois, quand tu y mets de la bonne volonté, tu es tout à fait capable de faire ce que je te demande… » Susurra-t-il d'un air entendu. Abie releva la tête alors qu'elle venait elle aussi de terminer son plat.

« Ne vas pas t'imaginer des choses. Je ne l'ai pas fait parce que tu l'as demandé, mais parce que j'avais faim. Dans ma grande mansuétude, j'en ai fait suffisamment pour deux. Cependant… Je te propose un marché. »

« Tiens donc… » Répondit l'Asgardien, curieux.

« Un mois. Je te demande de m'accorder un mois pour te faire découvrir des choses sur la Terre et sur l'espèce humaine, qui valent le coup pour obtenir ton respect, ou au moins un peu de tolérance. »

« Je suis un dieu millénaire, petite idiote. Je connais ta planète sûrement mieux que toi. Et l'espèce humaine ne dispose pas de grand-chose méritant mon respect. » Renifla-t-il, dédaigneux. Abie fit un geste agacé de la main et poursuivit son explication.

« Admettons. Mais donne-moi un mois pour te prouver le contraire. »

« Qu'ai-je à y gagner ? Si tant est que tu parviennes à attirer ma curiosité autrement qu'avec des suppositions aussi fantaisistes que celle-ci. » Affirma Loki, un air amusé sur le visage.

« On te prétend Dieu du Mensonge, de la Ruse mais aussi de la Malice. Tu es joueur, Dieu de la Malice, n'est-ce pas ? Alors jouons. Je trouve au moins une chose sur Terre ou proprement humaine, qui vaille ton respect, et en échange, je… » Elle hésita. Pourquoi avait-elle eu cette subite idée au cours du repas ?

« Tu ? » continua Loki, à présent intéressé. Il la vit fermer brièvement les yeux et inspirer un grand coup avant de poursuivre.

« Je t'accorde vingt quatre heures de totale liberté, sans surveillance, sans morale, sans rien du tout. Libre de faire ce que tu veux. Et si j'échoue… »

« Et si tu échoues ? »

« … Tu pourras faire ce que tu veux de moi pour vingt quatre heures. » elle se sentit rougir. Il se cala dans sa chaise, l'air tout à fait amusé pour de bon.

« Mais crois-tu réellement que j'ai besoin de ta permission pour cela, ma chère et docile petite chose ? » railla le dieu déchu.

« De mon plein gré. Sans aucune résistance ou contestation de ma part. » Ajouta Abie en se mordant les lèvres. Mais tu es folle ou quoi ?

« Intéressant. Admettons que ton orgueil, qui t'as poussé à te penser assez intéressante pour moi, te fasse perdre ton pari. Vingt quatre heures, contre un mois tout entier ? Le sort ne m'est pas favorable dans ce duel ! D'ailleurs, il me suffit de réfuter toutes tes propositions, en estimant qu'aucune des choses que tu me présenteras ne soit digne d'intérêt, et je gagne la partie. »

« Je suppose que ta parole d'honneur ne suffira pas ? » affirma Abie.

« Tu l'as dit toi-même. Je suis le Dieu du mensonge. Je peux t'affirmer solennellement respecter les termes de notre jeu, et les transgresser allègrement. » Ricana Loki, content de la tournure que prenait la situation.

« Si tu triches, le rapport que je ferais à Thor sera sans équivoque et formel : je te déclarerais inapte à la vie en société, je dirais que tu n'as fait aucun effort, je pourrais même raconter que tu as essayé de me violer ou de me contraindre par la force et que tu dois retourner dans ton cachot pour l'éternité. » claqua Abie d'une voix froide.

A ces mots, le sourire de Loki mourut instantanément sur son visage et il se redressa d'un coup, écartant bruyamment la table qui buta contre le sofa. Abie eut un sursaut de peur et replia les bras sur cœur. Il se pencha vers elle.

« Qui de nous deux sera le plus machiavélique, très chère ? Toi, si droite, vertueuse et moralisatrice, serais prête au pire des mensonges ? » Susurra-t-il en se penchant un peu plus. Il avait agrippé les deux accoudoirs de la chaise et la tenait prisonnière de l'étau de ses bras, la fixant intensément de son regard d'émeraude. Elle tourna légèrement la tête sur le coté pour ne plus croiser ses yeux brillants.

« Tenons-nous en aux termes de ma proposition. Accorde-moi un mois pour te faire apprécier quelque chose sur Terre qui daigne mériter ta considération. En échange, je t'accorde vingt quatre heures de totale liberté et je tairais tout ce qui pourra se produire auprès de Thor ou de quiconque réclamera des comptes. » Murmura la jeune femme, un peu angoissée.

« Laisse-moi te faire une autre proposition, autrement plus motivante et amusante. Réussis, pendant un mois, à me résister. Je ne te forcerais à rien. Ni gestes déplacés, ni postures obscènes, ni tentatives physiques malencontreuses. Juste moi et mon talent naturel, dénué de toute magie. Si tu y parviens, tu gagnes mon respect, et du coup, tu gagnes ton pari tel que tu me l'as présenté. Si tu succombes, je m'arrangerais pour que tu restes ma petite chose personnelle sitôt mes pouvoirs retrouvés. Tu feras un rapport des plus élogieux sur ma personne à mon imbécile de frère, afin que mes titres et ma magie me soient rendus. Ensuite, je me chargerais de ton cas. Autant te dire que tu as tout intérêt à gagner, tout comme j'ai intérêt à ne pas perdre. » Acheva Loki sur un murmure, sa bouche à quelques millimètres de l'oreille de la jeune femme. Elle ne put s'empêcher de frissonner violemment et maudit la faiblesse de son corps. L'asgardien s'en amusa et tout en lâchant un des accoudoirs, enroula une boucle brune autour de son index en jouant avec la mèche de cheveux entre ses doigts.

« Alors ? Quelle est ta réponse ? »

« Je… très bien. J'accepte. Je me ferais un plaisir de t'humilier. » Grinça la jeune femme, profondément perturbée.

A ses mots, il toucha du bout de son nez la peau du cou d'Abie, qui retint un gémissement de frayeur.

« Fort bien. J'ai hâte de gagner. » Ricana-t-il sur son épiderme, lui arrachant une nouvelle série de frissons. Satisfait, il se redressa et la toisa de toute sa hauteur, avant de remettre galamment la table à sa place entre elle et lui pour se rasseoir sur sa chaise comme si de rien n'était.

« Bien. Par quoi commençons-nous, très chère ? »

Abie eut juste une irrépressible envie de le frapper.

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Une semaine, deux jours, neuf heures et environ trente minutes après ce désastreux repas qui avait scellé son destin, Abie enfonça rageusement son visage écarlate dans la moiteur de son oreiller.

Cet homme était démoniaque et il s'en faudrait de peu pour qu'elle ne l'achève à coups de taser jusqu'à ce que son détestable corps soit inerte.

La semaine avait pourtant bien commencé. Abie avait prestement rempli le lave-vaisselle après leur diner et avait couru s'enfermer dans sa chambre pour se remettre de ses émotions, laissant le dieu déchu livré à lui-même dans le salon et sans s'en soucier d'avantage. Malgré l'heure avancée de la soirée, elle s'était enfin résignée à appeler Jane, au moins pour la rassurer et lui prouver qu'elle était toujours en vie. Elle avait effrontément menti quand sa cousine lui avait demandé si son pensionnaire n'était pas trop insupportable et lui avait bien rappelé de n'hésiter sous aucun prétexte à user de son dispositif d'alerte en cas d'urgence. La jeune scientifique avait conçu une sorte d'émetteur similaire qu'elle avait remis à Thor qui était rentré sur Asgard lui permettant ainsi, au prix d'une énorme consommation énergétique frauduleusement prélevée sur les installations du SHIELD – d'où la nécessité de n'en user qu'en dernier recours – d'avertir son divin amant de l'urgence de sa présence, au cas où les choses devaient dégénérer. En aucun cas les Avengers ne devaient être informés de la présence de Loki sur Terre, pour des raisons évidentes. Abie l'avait rassuré, lui avait certifié que Loki était détestable mais ne représentait pas une menace majeure. Quelle idiote elle avait été d'accepter ce pari absolument stupide !

Le lendemain, elle ne travaillait pas et s'était donc octroyée une grasse matinée bien méritée. Lorsqu'elle avait croisé Loki dans sa cuisine alors qu'elle allait remplir son bol de céréales, celui-ci lui avait suavement souhaité le bonjour en la frôlant. Il ne portait qu'un pantalon de jogging léger. Et c'est tout. Abie avait rougi jusqu'à la racine des cheveux quand sa peau avait effleuré la sienne mais elle avait pris une grande inspiration pour se remettre les idées en place. Elle devait gagner son pari. Derrière l'aspect libidineux et clairement obscène de la proposition du dieu déchu, les contreparties résonnaient comme une menace mortelle. Le but de l'exilé était de retrouver sa magie avant tout, il avait été plusieurs fois clair à ce sujet. Qu'il compte tant sur ses pouvoirs pour lui faire regretter le simple fait d'exister lui faisait froid dans le dos. De quoi serait-il capable… Elle avait secoué la tête pour se sortir de ses pensées moroses et avait passé la journée à se creuser la cervelle pour trouver des idées susceptibles d'intéresser Loki et de l'amener à reconsidérer l'humanité. La jeune femme estima après quelques heures de réflexions qu'il lui faudrait attendre quelques jours, que la pression de ce pari retombe un peu, pour être surprenante. Après tout, elle finirait bien par trouver quelque chose digne d'éveiller son attention. Il avait témoigné un intérêt certain pour les photos qu'elle avait ramenées et auxquelles elle n'avait pas retouché depuis ce fameux soir où ils avaient eu leur première conversation un tant soit peu civilisée. C'était peut-être là une piste à explorer.

En attendant de trouver une idée valable, elle s'appliquait à l'éviter le mieux possible, non sans mal. Après avoir passé un mois et demi quasiment reclus dans sa chambre, Loki semblait vouloir passer tout son temps libre dans le salon, la cuisine ou même la salle de bain. De préférence quand la jeune femme souhaitait occuper la pièce concernée. Par chance pour elle, son travail à l'institut de photographie l'accaparait totalement et lui prenait beaucoup de temps. Elle s'appliquait donc à partir de bonne heure et à rentrer tardivement, poussant même sa lâcheté à diner à l'extérieur pour ne pas à devoir affronter Loki une fois rentrée. Et elle n'avait toujours trouvé aucune idée intéressante à mettre en place pour tenter de gagner son pari.

Et ce soir là, une semaine, deux jours, neuf heures et environ trente minutes après le début des hostilités, Abie avait collé son oreille contre la porte de sa chambre. Elle n'entendait pas le moindre bruit. Son hôte avait enfin regagné sa chambre. En soupirant, elle s'étira. Cela faisait presque deux heures qu'elle était attablée à son bureau, devant son ordinateur portable, à créer et recréer des thèmes, sous-thèmes et divers dossiers pour l'archivage des photos du legs de l'institut. Manœuvrant avec mille précautions la poignée de la porte pour ouvrir celle-ci sans un bruit, elle constata que le salon était plongé dans la pénombre et se sentit soulagée. Rassurée, elle sortit de sa chambre et se dirigea vers les toilettes.

Elle n'avait pas allumé la lumière parce que malgré l'obscurité ambiante, la jeune femme n'avait nul besoin d'éclairage pour s'orienter dans son petit appartement dont elle connaissait le moindre recoin par cœur.

D'ailleurs, le mur qu'elle percuta violemment au bout de quatre pas n'aurait pas du se trouver sur sa trajectoire.

De surprise – et un peu de douleur, vu que son visage avait amorti le choc en premier – la jeune femme fit un bond en arrière et laissa échapper un petit couinement absolument ridicule. Elle allait basculer en arrière en perdant l'équilibre, lorsque deux mains puissantes l'agrippèrent par les bras pour la maintenir debout. Dans un même temps, la main d'Abie s'était instinctivement portée sur le mur pour tenter de se raccrocher à quelque chose et avait enclenché l'interrupteur par inadvertance, plongeant le hall dans la lumière tamisée du lustre au plafond.

Le mur en question, aux cheveux noirs éparpillés autour de son visage et un air absolument ravi – et vaguement moqueur – envahissant ses traits, la tenait toujours fermement.

« Il me semblerait, mais dis-moi si je me trompe, que tu m'évites absolument volontairement ces derniers jours, très chère… » Susurra Loki.

La jeune femme s'était crispée et n'osait pas lever les yeux sur lui. Elle les gardait ostensiblement baissés, ce qui l'amena à constater que le dieu déchu ne portait, pour ne pas changer ces derniers jours, que son unique pantalon fin qu'il gardait pour dormir, et ce pour seul vêtement. Elle avait ainsi tout le loisir de contempler son torse aux muscles fermes et discrètement dessinés, où courait ça et là de fines cicatrices ou d'autres marques à la couleur plus sombre et au relief plus prononcé. Blessures de guerre ? Abie se décida enfin à lever les yeux pour croiser deux émeraudes rieuses.

« Je voulais juste aller faire pipi. » lâcha-t-elle avec fort peu d'élégance, espérant que sa gaucherie le répugnerait et qu'il la lâcherait enfin. Il n'en fit rien.

« Ah, remarque tellement humaine et raffinée… Mais cela ne répond pas à ma question initiale. »

« J'ai beaucoup de travail. Tu me vois absolument navrée de te priver de ma délicieuse compagnie. »

Loki secoua la tête en souriant toujours.

« Tss tss… vilaine petite menteuse. Tu oublis à qui tu t'adresses. Je sais que tu mens. Et sache que tu mens d'une façon absolument et fantastiquement minable. »

La jeune femme sentit enfin un soupçon de colère faire surface en elle et elle se dégagea de la poigne du dieu déchu d'un ferme mouvement d'épaules.

« Evidemment que je t'évite ! Je n'ai pas envie que tu… enfin que… »

« Mais encore ? »

« Arrête de me draguer, pour l'amour du ciel ! » éclata-t-elle en le bousculant et en allant s'enfermer dans les toilettes, rouge de honte. Depuis quand se conduisait-elle comme une lycéenne fleur-bleue ?

Elle entendit Loki s'esclaffer de l'autre coté de la porte.

« Oh, mon adorable petite idiote… Mais je ne te « drague » pas, comme tu le dis. Ce n'est qu'un piètre début de tentative de séduction. Je prends soin de ne pas trop m'appliquer à la tâche, car je n'aime pas les victoires faciles. »

Loki vit la porte des toilettes s'ouvrir brutalement, laissant place à une Abie l'air visiblement furieuse, l'œil brillant et la mâchoire serrée.

« Mais tu me prends pour une catin ? Que parce que tu vas te frotter à moi comme un chien en chaleur, je vais me jeter à quatre pattes ? » Gronda-t-elle. Il en profita pour s'approcher, la toisant de toute sa hauteur et l'obligeant à lever la tête pour continuer à le regarder dans les yeux. Surtout, reste en colère, quoiqu'il réponde, se sermonna-t-elle mentalement.

« Inutile de te mettre dans tous tes états pour si peu… Ce n'est rien en comparé de ce dont je suis capable. Mais ne t'inquiète pas : je ne doute pas que tu finiras prochainement à quatre pattes. Cette idée est d'ailleurs tout à fait exquise à imaginer. » Acheva Loki, un sourire carnassier sur les lèvres. La jeune femme laissa échapper une bordée de jurons et le bouscula pour retourner dans sa chambre.

« Espèce de trou du cul ! » hurla-t-elle en claquant la porte.

Elle ne put pas voir le sourire triomphant qu'affichait Loki.

« Un – zéro, ma belle idiote… » Murmura-t-il, au comble de la satisfaction. Finalement, ce stupide pari s'annonçait plus que divertissant.

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Et foualaaaaaa... le chapitre 6 est déjà en cours d'écriture, et pour que ça soit plus amusant, les Avengers seront de la partie... hin hin !

Une review et vous verrez les fesses de Loki dans le prochain chapitre ! :p

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( *Loki* : comment ça, mes fesses ? Mais tu es folles, misérable déchet d'humaine ?

*auteure* : mais c'est l'jeu ma pauv' Lucette, les temps sont durs, j'ai un public à divertir moi !

*Loki* : il est hors de question que j'exhibe mon auguste postérieur pour divertir le bas peuple !

*auteur* : même pour une horde de femelles en rut ne souhaitant que ton bien ?

*Loki* : je ne suis pas un étalon.

*auteur* : encore heureux, tu risquerais de finir chez Findus !

*Loki* : plait-il ?

*auteur* : non, rien...)

.Vous inquiétez pas, je me charge de discipliner ce petit gourgandin pour la semaine prochaine xD

Yatta !

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