Héhéééééé ! j'vous ai bien eu ! j'ai profité de l'absence de ma chef au boulot, et de la faible charge de travail, pour finir mon chapitre hiiiiii ! j'avoue avoir bloqué dessus pendant un moment ces dernières semaines, ce qui explique mon retard de publication (en partie), car je ne savais pas comment justifier les actions d'Abie dans celui-ci, et faire en sorte que ça colle un chouilla avec la réalité. Ainsi, les Santa Catalina Mountains existent réellement, cependant je vous mets au défi d'y trouver un endroit comme celui que je décrie plus bas... Mais bon, on va dire que ce sont mes libertés d'auteure na !

Et maintenant... it's showtime ! je vous laisse me rejoindre en bas ^^

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les personnages et l'univers abordés dans cette fanfiction ne m'appartiennent pas et sont la propriété de Marvel Comics, Disney, Hollywood et tout le tralala...

Seul le personnage d'Abigaïl "Abie" Northman est ma possession jalouse et exclusive ^^ comme j'en ai l'habitude, j'ai donné un visage à mon personnage. Dans ma tête, Abie est incarnée par la sublime Jennifer Lawrence (Raven/Mystique dans X-Men : Le commencement, et plus récemment Katniss dans Hunger Games).

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Enjoy !

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Deux jours plus tard, Loki fut brutalement tiré du sommeil par une sonnerie stridente qui résonnait tout près de son oreille droite.

Il fit un sursaut prodigieux qui le propulsa presque hors du lit avant de s'empêtrer dans les couvertures, en alerte et à demi-endormi. Il finit par relever brutalement le torse et jeta le bras sur l'origine du bruit, par instinct. Un hurlement lui répondit et l'insupportable sonnerie cessa dans le choc sourd d'un objet heurtant le sol.

Quand il tourna la tête, il vit sa main droite crispée dans les cheveux d'Abie, qui tenait sa tête de travers sous la poigne du dieu déchu. Interloqué et mal réveillé, il l'approcha de lui, lui arrachant un nouveau couinement alors qu'elle venait d'agripper à deux mains son bras pour le dégager de ses cheveux.

« Qu'est-ce que tu fais ? » gronda-t-il.

« Lâche-moi ! » Exigea la jeune femme en grimaçant. Loki la secoua légèrement et elle laissa échapper un petit cri de douleur.

« Réponds-moi ou je t'arrache cette tignasse qui te sers de cheveux. Qu'est-ce que tu fais ? »

« Je te réveille. J'ai frappé à la porte mais tu n'as pas répondu. Alors je suis allée chercher le réveil-matin de mémé Foster. Elle s'en servait pour nous sortir du lit pendant les vacances. Aïe ! Tu me fais mal ! »

Loki avisa en effet un vieux réveilmatin d'un rouge criard posé sur le sol. Voilà donc l'origine de cette immonde sonnerie, et du bruit sur le sol. Nonchalamment, il écarta les doigts et la repoussa sans délicatesse. La jeune femme tituba et manqua de s'écraser contre le mur. Elle passa les mains ses boucles brunes pour se masser le cuir chevelu, l'air furieux.

« Que fais-tu dans ma chambre en une heure si matinale ? » grommela l'asgardien en s'étirant.

« C'est dimanche, il va faire beau. Alors nous allons pique-niquer dans le désert. » Ronchonna Abie tout en se recoiffant avec les doigts. Elle vit Loki afficher une mine des plus surprise.

« Je te demande pardon ? Tu viens me tirer du sommeil pour un stupide déjeuner dans le sable ? Mais il fait encore nuit !» claqua le dieu déchu en jetant un œil, effaré, à la fenêtre plongée dans l'obscurité.

« Ce n'est pas stupide. J'ai un endroit à te montrer. Il est nécessaire de se lever tôt si on veut arriver à temps. » Répliqua la jeune femme en croisant les bras.

« Et cela ne pouvait pas attendre quelques heures de plus, pauvre petite idiote ? » cracha Loki, de mauvaise humeur pour de bon en avisant l'heure affichée sur l'horloge du mur faisant face à son lit. « Il est quatre heures du matin ! »

« Ce que je veux te montrer ne peut pas attendre. » répéta la jeune femme.

« Hors de question. » répliqua Loki en se recouchant tout en lui tournant le dos en s'enroulant dans sa couverture. « Sors de ma chambre. Avise-toi de toucher à ce drap et tu ne pourras plus jamais te servir de ton bras. » Menaça-t-il alors qu'elle allait justement se saisir de la couverture pour la lui ôter.

La jeune femme hésita puis haussa les épaules en faisant fi de l'avertissement, avant de se saisir brusquement du couvre-lit et en tirant violemment vers elle.

Il se passa simultanément deux choses pour Abie. Loki avait anticipé son mouvement et relâché son étreinte sur la couverture au moment où elle l'agrippait, et elle se retrouva entraînée en arrière par son élan alors que du même moment, Loki jaillit de son lit pour la saisir par les bras pendant sa chute. La jeune femme heurta le sol sans délicatesse, la couverture à demi enroulée autour d'elle. Et Loki a califourchon sur ses jambes, maintenant toujours ses bras dans l'étau de ses mains.

« Estime-toi heureuse que dans ton malheur, je sois d'humeur partiale. Et comme tes bras peuvent encore me servir, j'ai décidé magnanimement de ne pas te les casser en plusieurs morceaux. Savais-tu que l'on pouvait briser plus d'une trentaine de fois le même os long, dans le bras ou la jambe ? Chaque fracture est absolument insoutenable de souffrance, et multiplie la douleur des fractures déjà présentes. C'est fascinant. Mais c'est ton jour de chance car ce n'est pas dans mes projets immédiats. » Gronda le dieu en s'approchant de son oreille, son souffle chaud et menaçant lui chatouillant la peau du cou. Abie retint sa respiration, paniquée.

« Cela fait parti du pari ! Tu dois me laisser te montrer ce que j'estime être digne d'intérêt. »

« En agissant de la sorte, sois assurée que je ne suis absolument pas disposé à me montrer intéressé par quoique ce soit. » Il inclina un peu plus la tête pour que sa joue frôle celle de la jeune femme.

« Maintenant que tu es à ma merci, puis-je espérer que cette fois, tu prendras mes menaces au sérieux lorsque j'exige que tu me laisses en paix ? » comme elle tardait à répondre, il serra d'avantage sa prise sur ses bras et elle grinça des dents.

« Quoi ? Tu vas me laisser des bleus sur les bras à chaque fois que je ferais ou dirais quelque chose qui te déplait ? »

« Assurément. Maintenant, pardonnes-moi mais mon lit est plus confortable que ta petite personne. » Sur ce, il se releva en se saisissant de la couverture. C'était sans compter sur l'obstination de la jeune femme qui s'agrippa fermement au tissu, stoppant net dans sa démarche le dieu déchu qui s'apprêtait à se recoucher. Celui-ci soupira bruyamment en faisant volte-face, ses yeux verts étincelants de colère.

« Mais vas-tu me laisser en paix, maudite femelle ? » éclata-t-il. De rage, il lui lança avec violence le couvre-lit au visage et prit sur lui de s'affaler sur son lit sans couverture, un bras sous la tête et jambes repliées en lui tournant le dos. Abie repoussa le tissu et se leva, avant de s'asseoir sur le rebord du matelas, prenant garde à rester aussi éloignée que possible de l'asgardien fulminant. Elle ferma brièvement les yeux en se triturant les doigts avant de s'adresser à lui d'un ton posé, malgré un léger tremblement.

« Si tu acceptes de m'accompagner et de montrer un peu d'intérêt à mon petit projet pour la matinée, je te donnes ma parole que je subirais tout ce que tu as envie de me faire subir sans fuir ou t'insulter comme la dernière fois. A condition que tu restes dans les limites de notre arrangement, évidemment. »

Il ne prit pas la peine de se tourner et sa voix s'éleva dans la chambre, un peu moqueuse.

« Et qu'estime-tu être les limites, très chère ? »

« Celles que tu as toi-même fixées. Je te cite, ''ni gestes déplacés, ni postures obscènes, ni tentatives physiques malencontreuses. Juste toi et ton talent naturel''. Ce sont tes mots et les conditions de notre pari. »

Loki daigna enfin se tourner vers elle, se redressant sur un coude, un air narquois sur le visage.

« Je n'ai pas besoin de ton autorisation pour agir à ma guise avec toi, ma charmante idiote. Il me suffit d'être moi-même. » Lança-t-il, moqueur, en attrapant subitement une des boucles brunes de la jeune femme entre ses doigts, jouant avec ses cheveux comme la fois précédente. Abie prit sur elle de ne pas reculer pour être hors de portée de ses doigts fins.

« Je n'en ai pas le moindre doute. » grinça-t-elle, mal à l'aise. « Mais je m'engage à subir tout ça, et non fuir. Si ce n'est pas une preuve de bonne volonté de ma part ! »

« Assurément. Cela me rapproche de la victoire. » Susurra Loki. Abie n'y tint plus et se leva prestement, lissant d'un geste stressé les pans de son gilet.

« Bien ! Tout est réglé. Maintenant, je te prierais de bien vouloir te lever et de préparer. Plus les minutes passent, et plus les conditions propices à mon petit projet perdent de leur intérêt. »

Curieux malgré tout, Loki ne dissimula pas un très disgracieux bâillement et consentit à se lever.

« Sors de ma chambre où je me dévêtis devant toi et quelque chose me dit que tu n'apprécierais pas cette initiative. » affirma le Dieu déchu d'un ton cynique. Abie leva les yeux au ciel et sortit de la pièce, refermant la porte avec délicatesse.

Moins de quinze minutes plus tard, après s'être octroyé une douche sommaire et s'être habillé, Loki, de mauvaise humeur, se tenait devant la porte. Il avisa le sac à dos que lui remis la jeune femme et, à contrecœur, s'en saisit pour le jeter avec négligence sur son épaule, suivant Abie dans les escaliers obscurs.

Une fois installés dans la voiture, ils s'engagèrent dans la rue, quasiment déserte en cette heure très matinale et eurent tôt fait de se retrouver sur la voie rapide. La vieille Golf filait vers le Nord, en direction des Santa Catalina Mountains. Les premières lueurs de l'aube éclairaient le paysage désertique et rocheux, dont le relief s'accentuait au fur et à mesure que leur véhicule s'engageait vers le massif. Abie prit la peine d'expliquer à son passager, toujours maussade et silencieux, la nature et l'origine de cette chaine de montagnes, son ancienneté, les aménagements que l'Etat d'Arizona avait engagés pour l'environnement en créant le Catalina State Park, et engagea sa voiture sur une petite route abrupte. Au bout de près d'une heure de virages en épingles et de dangereuses crêtes, ils arrivèrent finalement au bout de la piste. Face à eux se dressait une majestueuse et imposante falaise de granit, granies de multiples éperons. Abie rangea la voiture du mieux qu'elle put sur le bas-côté sans basculer dans le fossé et s'extirpa de la Golf en s'étirant.

« Nous y voilà ! » affirma la jeune femme, satisfaite, avant d'ouvrir la porte arrière pour en sortir son sac à dos. Loki daigna sortir également et jeta un œil circonspect à la montagne.

« C'est pour voir ça que tu m'as tiré du lit en une heure aussi matinale. » se contenta-t-il de répondre d'un ton glacial.

« Pas seulement ! » Précisa la brune avec un grand sourire, sa bonne humeur nullement entachée par l'attitude polaire de son compagnon. « Prends ton sac, je l'ai préparé pour toi et je n'ai rien oublié. Tu as des chaussures de randonnées sous ton siège. Dépêche-toi ! »

Il avisa d'un air contrit ledit sac à travers la vitre et posa son regard d'émeraude sur elle.

« Tu veux qu'on marche ? Mais pourquoi faire ? »

« Pour avancer. C'est un moyen de locomotion comme un autre ! » Lança avec amusement Abie. Face à son regard meurtrier, la jeune femme reprit son sérieux. « J'ai un endroit à te montrer, tout près d'ici, mais il n'est pas accessible en voiture. On en a pour une vingtaine de minutes, allez ! Tu devrais survivre à cette épreuve, non ? »

« Il n'en est pas question. » Renfrogné, il croisa les bras. Abie tapa du pied, agacée.

« Tu as promis ! N'oublie qu'en échange de ta collaboration, je t'accorde le droit de me martyriser. Dans les limites du raisonnable. » Crut-elle bon d'ajouter lorsqu'elle le vit relever la tête.

« Ce marché n'est plus aussi intéressant qu'il le semblait quand tu l'as formulé. »

« Au nom du ciel, espèce de paresseux, qu'est-ce que représente une vingtaine de minutes de randonnée en échange d'un moment d'esclavage ! »

Elle vit Loki décroiser les bras et s'approcher d'elle, un air subitement amusé sur le visage.

« Un moment ? J'escomptais bénéficier d'une journée. »

« Soit, soit, une journée, si tu préfères. »

« D'esclavage ? Intéressant. »

« Ce n'est qu'une façon de parler ! »

« C'est le mot que tu viens d'employer. »

« C'est une expression je te dis ! »

« Il est trop tard. C'est la condition pour que j'accepte ta ridicule marche dans ce désert infâme. »

Abie leva les yeux au ciel, exaspérée.

« Un dieu millénaire hein ? Tu es pire qu'un gosse capricieux. Très bien, une journée d'esclavage, dans les limite du raisonnable, selon les termes précédemment fixés entre nous. Là, tu es content ? »

« Satisfait. » corrigea Loki, un sourire ironique sur le visage. Puis, docilement, il ouvrit la portière du véhicule pour se saisir des chaussures de randonnée et moins de2 minutes plus tard, leurs sacs sur le dos, ils s'engagèrent sur le petit sentier caillouteux.

Abie n'avait pas menti : il ne leur fallu qu'une vingtaine de minutes sur la piste serpentant entre les buissons épineux et d'impressionnants cactus pour se retrouver face à une petite pente en graviers, menant vers une anfractuosité en contrebas dans la falaise. Après avoir manqué de se casser la figure une douzaine de fois alors que Loki dévalait la pente avec une agilité insolente, ils arrivèrent en bas de la piste. Un grondement léger emplissait l'air, tout comme le parfum entêtant de multiples fleurs blanches et rouges poussant entre les buissons. Le bruit provenait d'un filet d'eau cascadant le long de la roche, avant de se déverser dans un bassin naturellement creusé dans le soubassement granitique, pour ensuite se déverser plus bas. Abie s'essuya le front, nimbé de sueur, et posa son sac au sol.

« Voilà. C'est une source qui se jette dans le canal au pied des montagnes et qui sert à irriguer les cultures plus bas dans la vallée. Là bas, elle est malheureusement polluée par les pesticides, mais ici en sortant de la falaise, on pourrait la boire tellement elle est pure. Et surtout… » Tout en parlant, elle avait ôté ses chaussures puis ses chaussettes tout en remontant son pantalon sur ses mollets. « L'eau est étonnamment tiède pour cette altitude, parce qu'elle vient d'une source souterraine. La région est un ancien massif volcanique. » Expliqua-t-elle s'asseyant au bord de l'eau et en trempant ses pieds dedans. Elle agita joyeusement les orteils dans le courant. Elle jeta un œil à Loki, qui s'était également débarrassé de son sac et arborait un air soigneusement ennuyé. Alors qu'il posa les yeux sur elle, elle désigna du menton le contrebas de la vallée, où le soleil commençait à se lever.

« Et voilà, pile à l'heure ! Dix minutes de plus et nous aurions loupé ça. »

Loki dirigea son regard dans la direction qu'elle venait d'indiquer.

Le soleil venait de passer au-dessus du massif montagneux et arrosait la falaise et le recoin où ils se trouvaient d'intenses rayons, réchauffant d'un seul coup tout l'environnement. Agréablement surpris malgré lui, Loki vit alors le parterre de fleurs littéralement exploser sous la caresse des rayons solaires, s'épanouissant et s'ouvrant en quelques instants, comme un film passé en accéléré. La brume dégagée par le ruissellement de la cascade s'emplit de milliers de gouttelettes miroitantes et nappait la roche de reflets d'or.

Sur Asgard, Loki avait été habitué à la rudesse et l'absence d'intérêt pour la beauté des choses de la nature de son frère Thor. Lui-même, au contraire, pouvait passer des heures à observer la frénésie d'une ruche, l'éclat opalescent du quartz dans le soleil, le lent labeur d'une araignée tissant sa toile.

Sans le savoir, Abie venait de lui offrir un moment fascinant tel qu'il n'en avait plus vécu depuis bien trop longtemps, pris par une vie de combat, de complots, d'agitation et de guerre. Ne dissimulant plus son intérêt, il s'approcha de la falaise humide et posa sa main sur la roche, en appréciant la rugosité sous ses doigts, le visage caressé par le soleil levant. Et puis, la magie de l'instant cessa, l'astre lumineux désormais assez haut pour éclairer toute la zone, laissant s'envoler les reflets arc-en-ciel et inondant de lumière chaque recoin d'ombre. Il se tourna pour faire face à Abie, et constata avec surprise que celle-ci était en train de se dévêtir sans lui accorder la moindre attention. Il eut un rictus amusé.

« La journée de torture commence déjà ? Mais tu n'es pas obligée de te déshabiller, du moins, pas encore. » Ricana le dieu déchu. La jeune femme leva les yeux sur lui en secouant la tête.

« Non, cette foutue journée n'a pas encore commencé, vicieux personnage. C'est juste que je n'ai pas envie de mouiller mes vêtements. »

En fronçant les sourcils, Loki vit la jeune femme, vêtue en tout et pour tout de ce qui semblait être un petit short de bain et d'un débardeur, s'avancer dans l'eau en frissonnant sous l'air matinal du doux hiver désertique, et se plonger dans le petit bassin, un air satisfait sur le visage.

Il ne devait pas faire plus de deux mètres de large, et était peu profond, aussi elle dut s'asseoir au fond pour que l'eau lui arrive aux épaules. Elle adressa un sourire amusé à l'Asgardien.

« Tu peux venir si tu veux. Je partage ma piscine avec toi si tu me promets d'être sage. »

« Je suis toujours sage. En douterais-tu ? »

Pour toute réponse, Abie haussa les épaules pendant qu'il se déshabillait à son tour. Elle écarquilla les yeux et fit subitement volte-face pour lui tourner le dos quand elle constata qu'il s'apprêtait également à enlever son boxer.

« Mais tu peux garder ton caleçon voyons ! Vu la chaleur qu'il va faire dans une heure, il sèchera vite ! » Protesta la jeune femme en rougissant.

Elle sentit des remous dans l'eau alors qu'il venait de pénétrer dans le bassin. Elle se cala au maximum contre l'extrémité opposée pour ne pas le toucher, refusant de lui faire face.

Elle entendit son rire moqueur.

« Voyons, je n'allais pas mouiller mes vêtements. » affirma-t-il en reprenant ses mots. « Pourquoi me tourne-tu le dos ? »

« Je n'ai pas pour habitude de prendre un bain avec un homme nu. » ronchonna la jeune femme.

« Sur Asgard, les hommes se baignent toujours nus. C'est sûrement un prétexte pour mesurer sa virilité je suppose. » Répondit Loki d'un ton étonnamment léger.

« Et bien sur Terre nous sommes un peu plus pudiques, excuse-moi. Et puis moi, je n'ai pas de virilité à affirmer. » Protesta Abie.

Elle ne put retenir un petit cri de surprise alors qu'elle sentit le dieu déchu s'approcher d'elle et glisser ses jambes de chaque côté de ses hanches. Tétanisée, elle se maudit pour avoir stupidement pris l'initiative de se baigner.

« Dis-moi que le truc dur que je sens contre mon dos n'a rien à voir avec toi… » Gronda-t-elle d'un ton qu'elle voulait furieux.

Pour la première fois en presque trois mois, elle entendit Loki éclater d'un rire franc.

« Ma chère, ta pudeur est délicieusement divertissante. » D'une main, il repoussa sa queue de cheval de boucles brunes qui lui tombait dans la nuque pour la faire glisser sur son épaule, dévoilant son cou. La jeune femme ferma les yeux d'appréhension.

« C'est ta chaussure. Elle est tombée dans l'eau quand je suis entré. » Continua Loki, amusé.

« Quoi ? Non ! » Cria Abie, se redressant vivement et se tourna pour vérifier ses dires.

C'est quand elle posa les yeux à l'endroit où était supposé se trouver sa basket, dans l'eau si cristalline et transparente, qu'elle se souvint que Loki était avant tout Dieu de la malice et du mensonge. Il affichait d'ailleurs un éclatant sourire effronté alors qu'elle fit de nouveau volte-face, furieuse et écarlate.

« Espèce de sale pervers ! » Cria-t-elle, les poings serrés, encore rougissante de ce qu'elle avait vu.

« La vue de tes fesses à hauteur de mes yeux est tout à fait plaisante. » Crut bon d'ajouter Loki, au comble de l'amusement.

Abie lâcha un cri de rage et se laissa lourdement retomber dans l'eau en éclaboussant l'Asgardien.

« Tu me le paieras. » affirma-t-elle, furieuse.

« Certainement. Mais ne doute pas que je riposterai. Après tout, je tiens à gagner notre pari. » Répondit-il en souriant.

La jeune femme secoua la tête, en colère contre elle-même et contre sa naïveté, lorsqu'elle sentit soudain deux mains fraiches se poser sur ses épaules. Elle faillit protester mais garda le silence alors que les doigts de Loki lui massaient les épaules, meurtries par les sangles du sac à dos.

Résignée, elle consentit à se détendre un peu.

« Tu vois, dans ma grande magnanimité, je ne te tiens pas rigueur de tes éclats de voix et je t'aide même à t'apaiser. » lança le dieu déchu d'un ton amusé.

« Quel homme clément, vraiment. » répondit Abie, encore bougonne.

Il entreprit de dénouer ses muscles endoloris pendant encore quelques minutes puis laissa trainer ses doigts sur la douceur de sa nuque, lui provoquant au passage des frissons. Satisfait de l'effet qu'il lui faisait, Loki se détacha d'elle, sortit de l'eau et se rhabilla.

La jeune femme pris soin d'attendre plusieurs minutes avant de jeter un discret coup d'œil derrière elle. Voyant qu'il n'était plus nu, elle sortit à son tour et se sécha pour s'habiller.

Elle alla ensuite s'asseoir sur un rocher surplombant la falaise et sortit de son sac à dos un petit sac contenant son casse-croûte. Elle désigna son sac du menton à Loki, qui en sortit le même paquetage et commença à manger.

Ils restèrent ainsi, leurs cheveux humides séchant rapidement sous la force du soleil automnal, silencieux devant l'immensité du désert montagneux.

« Alors, » demanda la jeune femme après avoir achevé son sandwich, « est-ce que ça en valait la peine ? »

Loki prit soin de mâcher avec une application exagérée et laissa passer plusieurs secondes avant de daigner lui répondre, d'un ton dénué d'émotions.

« Plaisant. Surtout quand tu t'es prise d'une envie de voyeurisme. » A ces mots, Abie soupira lourdement.

« Tu es incorrigible. C'est très agaçant. »

« C'est ce qui fait tout mon charme, très chère. » répondit Loki d'une voix tranquille. La jeune femme haussa les épaules en roulant des yeux et se saisit d'une pomme dans son sac à dos. Elle allait la porter à sa bouche après l'avoir astiqué sur le tissu de son pantalon quand le fruit lui échappa des mains.

Elle laissa échapper un petit cri de surprise et tendit instinctivement le bras pour le rattraper. Mais la pomme ne tomba pas.

Stupéfaite, elle vit la petite boule verte stopper net sa chute et rester suspendue dans le vide avant de remonter lentement dans les airs et d'atterrir dans sa main ouverte.

Abasourdie, elle referma les doigts dessus et tourna la tête vers Loki.

Immobile à coté d'elle, le visage de celui-ci affichait la plus grande surprise.

« C'est… toi qui a fait ça ? » questionna Abie dans un murmure.

Loki ne répondit pas et baissa les yeux sur sa main droite, toujours posée sur sa cuisse mais dont les doigts étaient ouverts, paume dirigée vers le ciel.

« Impossible… » Murmura-t-il pour lui-même.

« C'était quoi ce truc ! » s'impatienta Abie, jetant un regard suspicieux à sa pomme.

Loki daigna lever les yeux sur elle, l'air moins surpris mais néanmoins pensif.

« Ma magie m'a été retirée. Mes dons bridés. Depuis que je croupis ici, malgré tous mes efforts, je ne suis jamais parvenu à tirer quoique ce soit de mes pouvoirs. Mais… »

« Mais ? » l'encouragea Abie, à la fois intriguée et anxieuse.

« Mais il a suffit que j'agisse par réflexe pour empêcher ta pomme de tomber, pour qu'elle ne tombe pas. Je n'ai fait aucun geste. J'ai juste agi par instinct en projetant mon pouvoir comme j'en ai toujours eu l'habitude. Impossible… » Répéta-t-il.

Abie baissa les yeux sur la main du dieu déchu, qui referma le poing. Sans un regard pour elle, il plongea son autre main dans son sac pour en sortir sa propre pomme. Il contempla celle-ci un instant, soucieux, et la jeta dans le vide.

Rien ne se produisit et Abie vit disparaitre le petit point rouge dans le vide.

« Ça ne marche pas. » constat-t-elle.

« Imparable déduction. » répondit froidement Loki, le regard fixé sur le vide où avait disparu le fruit. « Un simple 'accident' je suppose… Mais c'est toujours intéressant à savoir. Le Père de Toutes Choses n'a peut-être pas tout pouvoir sur moi… » Il se redressa et regarda Abie, un léger rictus aux lèvres. « Je me demande si l'excitation ressentie en te balançant dans le vide suffirait à déclencher une nouvelle vrille de magie et t'empêcherait de t'écraser en bas. »

Abie eu un sursaut et s'écarta vivement de lui.

« Mais ça va pas bien ? » Furieuse, elle se leva prestement et s'éloigna, accompagnée par le rire moqueur de Loki.

C'était la seconde fois qu'elle l'entendait rire ce jour là, et elle réalisa qu'elle ne l'avait jamais entendu rire auparavant. La jeune femme se surprit à apprécier cela.

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Et voilà ! Mieux que les fesses de Loki, votre auteure vous offre un popotin divin ! huhu.

Faut dire que pour le bain, je me suis inspirée des traditions nordiques où effectivement, parait-il que les Vikings se baignaient le sifflet à l'air et les miches au vent. La Baltique n'étant pas la mer la plus chaude du globe, j'en conclus que c'était de sacrés gaillards xD (et j'en sais quelque chose, je vis avec un viking, si si).

J'espère que ce chapitre aura été à la hauteur de votre attente ! Chaque revieweuse aura droit à un bain tout nu avec Loki (tout nu aussi, ça va de soi)

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