Helo ladies... me revoilà mouhaha ! Oui, je sais, j'avais dit demain, mais demain j'ai des invités alors pleins de choses à faire et je m'en serais voulu de vous priver de la suite ^^

Désolé pour les plus canailles d'entre vous, pas de lemon dans ce chapitre... Mais il est fort probable que dans le prochain... * air angélique avec des cornes de diablotin * bon. Ok. Il est déjà écrit le chapitre 11, et en effet, ça chauffe un peu huhu. Gourgandines !

Sur ce... Je vous offre, pêle-mêle : un dieu du Tonnerre remonté, sa fiancée en alerte, une assistante amoureuse de Captain America, Captain America, de nouveaux agents du SHIELD, un Tony Stark en forme, un moineau colérique, un labyrinthe volant ET des muffins. Voilà.

Et évidemment...

Les personnages et l'univers abordés dans cette fanfiction ne m'appartiennent pas et sont la propriété de Marvel Comics, Disney, Hollywood et tout le tralala...

Seul le personnage d'Abigaïl "Abie" Northman est ma possession jalouse et exclusive ^^

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Et zou !

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Le Dieu du tonnerre avait fait une arrivée fracassante, et c'était peu dire. Il avait littéralement défoncé l'esplanade d'atterrissage de l'héliporteur en apparaissant subitement entre deux éclairs, comme propulsé par un canon, éjectant des plaques de béton et d'asphalte sous le choc de son arrivée.

Faisant tournoyer Mjölnir, il avait exigé de parler à l'ami Fury qui ne devait plus trop être son ami d'ailleurs, vu les circonstances de son débarquement.

Mais reprenons depuis le début.

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Quand Abie avait enclenché le système d'alarme de sa chevalière, son jumeau placé dans la montre de Jane Foster s'était immédiatement mis en marche, laissant échapper des bips plaintifs. Leur petit complexe de recherches, financé par le SHIELD, se trouvait quelque part dans le sud du Kansas. Paniquée – elle avait eu sa cousine au téléphone la veille, qui lui avait assurée que tout se passait à merveille, au plus grand étonnement de la scientifique -, la jeune femme se saisit de son téléphone pour appeler sa cousine, sans succès. Elle délaissa l'écran de son ordinateur sur lequel s'affichaient de complexes calculs pour se précipiter vers une petite valise qui contenait une tablette tactile. Jane sortit l'engin de sa housse et l'alluma : aussitôt, une carte s'afficha à l'écran. L'émetteur d'Abie était équipé d'une balise GPS haute précision –estampillée Stark Industries – et permettait à sa cousine de la localiser rapidement. A sa grande surprise, le signal n'émettait pas de Tucson, mais une trentaine de kilomètres au nord, aux frontières du désert. Qu'est-ce qui se passait là bas ? Tremblante, elle renouvela sa tentative d'appel. Elle tomba immédiatement sur le répondeur. Persévérante, elle continua de tenter de la joindre, sans plus de résultat. La scientifique sentit la panique la gagner. Darcy, son assistante qui se trouvait à l'autre bout du petit labo, s'en aperçut et la rejoignit.

« Eh Jane, mais il se passe quoi ? » demanda-t-elle, inquiète.

« Une catastrophe. Elle ne répond pas. Mon dieu j'espère qu'il ne lui est rien arrivé ! » S'écria Jane.

« Hein ? Mais de quoi tu parles ? »

« Darcy, vas vite chercher l'émetteur ! »

« L'émetteur ? »

« Mais oui enfin ! L'émetteur ! Avec un grand E, tu sais, celui pour joindre… Enfin tu vois ! »

« Oh… » Répondit Darcy, comprenant soudain. « Des soucis avec ta mission top secrète de secrète ? Ok, ok ! » Concéda la jeune femme en voyant sa chef au bord de la crise de nerfs. Elle sortit précipitamment du labo pour se diriger vers le bureau de Jane, situé deux portes plus loin. Sans hésitation, elle ouvrit la porte de l'armoire du bureau, souleva une pile de papiers et de dossiers et en sortit une boite à chaussures cartonnée, avant de revenir en courant dans le labo. Jane était toujours accrochée à son téléphone, sans succès.

Darcy, cérémonieuse, lui tendit la boite dont elle se saisit frénétiquement. L'ouvrant, elle en sortit une sorte de minuscule parabole pliable ainsi qu'un smartphone et une sorte de clavier d'ordinateur miniature relié à plusieurs fils.

La jeune femme ouvrit la fenêtre et posa le système sur le bord de la fenêtre, alluma le smartphone et y brancha le clavier. Pianotant son mot de passe, elle patienta quelques secondes qui lui parurent une éternité avant que le téléphone ne se déverrouille. Elle saisit alors une suite de chiffres et de lettres, formant une complexe formule de calcul, en réalité les coordonnées qu'elle avait elle-même calibrées pour envoyer un signal par delà l'univers et les mondes, via une fréquence bien précise. Un message que seul un émetteur similaire au sien, dans un espace-temps différent de celui de la Terre, pouvait capter. L'émetteur qu'elle avait remis à Thor.

Il avait fallu une heure à l'Asgardien pour répondre à son message, comme elle le lui avait appris. Il lui fallu encore une heure supplémentaire pour se rendre sur Terre. Ils avaient convenu qu'en cas d'urgence, le Dieu de la Foudre tâcherait d'atterrir au plus proche de sa position et se débrouillerait pour trouver une cabine téléphonique pour appeler Jane, grâce à la monnaie terrienne qu'elle lui avait remise lors de sa dernière visite.

Quand son téléphone sonna affichant un numéro inconnu, elle se jeta sur le combiné.

« Thor, c'est affreux elle ne répond pas ! » sanglota-t-elle.

« Calme-toi ma douce ! Explique-moi ce qui se passe ! » Exigea Thor d'un ton inquiet à l'autre bout du fil.

« Où es-tu ? » questionna la jeune scientifique en tentant de retrouver son calme.

« Et bien… Si j'en crois le panneau situé au dessus de ce téléphone, je suis dans l'Etat du Missouri. Est-ce loin de ta contrée ou de celle de cousine Abie ? »

Jane ferma brièvement les yeux.

« Au moins, tu es en Amérique… Abie a enclenché son alarme il y a trois heures, son téléphone est éteint elle ne répond pas ! D'après le GPS, elle se déplace, mais c'est bizarre… Elle traverse des obstacles du genre, montagnes, habitations… C'est complètement ridicule et pourtant. il faut faire quelque chose, je… mais… »

« Quoi ? Que se passe-t-il mon cœur ? »

Jane avait les yeux rivés à l'écran.

« Le signal s'est immobilisé. Il indique qu'elle se trouve à neuf mille mètres d'altitude. » affirma-t-elle d'une voix blanche.

« Quoi ? Elle est en avion ? » S'exclama Darcy, complètement perdue et ne sachant absolument pas de quoi ni de qui parlait Jane, mais désireuse de ne pas être en reste.

« Ce n'est pas un avion, c'est immobile. Je crois que je sais ce que… Merde ! Comment ils ont fait pour les retrouver ?! » Jura-t-elle.

« Jane ? » questionna la voix de Thor, inquiet.

« Je crois que je viens de comprendre… Thor, mon chéri, je crois qu'il va falloir que tu ailles chercher ton frère et ma cousine toi-même. »

« J'y compte bien ! Mais où sont-ils ? »

« Quelque part au dessus du ciel du Nouveau-Mexique. Et je parie qu'il s'agit de l'héliporteur du SHIELD. »

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Après avoir ordonné à Thor de ne pas tout détruire et de l'attendre avant de faire une bêtise sur place, Jane se tourna vers Darcy.

« Très bien. Toi qui voulais revoir ce siiiii séduisant Captain America, prépare ta valise, tu as cinq minutes. Nous allons rendre visite à nos employeurs du Gouvernement. »

Darcy leva les yeux au ciel mais se précipita néanmoins jusqu'à sa chambre pour fourrer quelques vêtements et sa trousse de toilette dans un sac de voyage, tandis que Jane faisait de même. Le problème avec le SHIELD, c'est qu'on ne savait jamais vraiment quand on y mettait les pieds, et encore moins quand on en ressortait. Autant prévoir du linge de rechange… Une fois leurs bagages prêts, Jane composa un nouveau numéro sur son portable.

« Bonjour. Jane Foster, consultant civil scientifique, code d'identification 124XP45Z-E. Je souhaite immédiatement être mise en relation avec la sous-directrice Hill je vous prie. Oui, c'est urgent. J'ai un code prioritaire si vous insistez ! bien. Je patiente oui, je ne vais pas raccrocher alors que je suis pressée, espèce d'idiot ! » Jane fulminait, sous le regard amusé de Darcy, son sac à la main.

« La vache ! Tu fais pas rigoler quand tu t'énerves après un agent secret au téléphone ! »

Jane mis sa main sur le combiné.

« Ce n'est pas un agent, c'est juste un standardiste un peu trop zélé ! » Elle reprit la conversation. « Allô ? Maria ? Bonjour, c'est Jane Foster… Oui, je sais mais je vous aurais pas dérangé si c'était pas urgent… Je me doute bien que vous êtes très occupée, c'est la raison de mon appel. Oui. Quoi ? Non ! J'exige de venir immédiatement ! J'ai des explications très intéressantes à vous fournir. Non je n'attendrais pas un rendez-vous ! Bon sang Maria je sais que vous détenez Loki ! … Exactement. Très bien. A tout à l'heure. »

Sur ce, elle raccrocha sous le regard interloqué de Darcy.

« Alors ? »

« Alors dans moins d'une heure, un hélico va se poser sur le toit du labo. » Elle souriait, nerveuse.

« J'espère que d'ici là, ton divin fiancé n'aura pas assommé tout le personnel du SHIELD à grands coups de mioum-mioum… » Ricana la jeune assistante.

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Pour l'heure, Abie se trouvait dans une autre pièce de cet espèce de vaisseau. Cette fois, elle ressemblait plus à une salle de réunion qu'à une geôle d'interrogatoire. Face à elle se tenait très droite et la mine sévère la sculpturale rousse qui les avait interpellé dans le désert. L'agent Romanoff, avait dit Loki. L'espionne la regardait fixement, son regard glacial posé sur elle, semblant la sonder. A ses côtés, nonchalamment appuyé contre le mur se trouvait son camarade, l'archer. Lui l'ignorait la plupart du temps même s'il risquait un regard curieux de temps à autre.

Mais les personnes qui retenaient le plus l'attention d'Abie étaient sans aucun doute Iron-Man – enfin, Tony Stark, puisqu'il ne portait plus son armure – et Captain America qui se trouvait à ses côtés, clairement identifiable à sa combinaison aux couleurs patriotiques, son bouclier posé négligemment contre le pied de la table. Ce dernier affichait un air plutôt affable, et cela rassura un peu la jeune femme. Enfin, un dernier homme, brun et à la mine inquiète, se tenait en retrait. L'agent Coulson classait des papiers sur un coin de la grande table. La verrière, qui illuminait la salle, laissait voir un ciel de nouveau parfaitement bleu, puisque Thor avait vraisemblablement accepté de se calmer. Celui-ci était d'ailleurs absent de la pièce et la jeune femme le regretta, car si elle ne connaissait pour ainsi dire quasiment pas l'Asgardien, il représentait assurément son seul soutien dans cette assemblée qui ne tarderait pas à lui devenir hostile, elle le sentait. Malgré tout… la jeune femme jubilait. Elle était entourée par la quasi-totalité des Avengers, au sein de leur base secrète. N'importe qui aurait payé très cher pour avoir sa place !

La porte s'ouvrit soudain et Abie se redressa, anxieuse.

Elle vit avec surprise – et soulagement – entrer Jane, accompagnée de Thor qui avait une main protectrice posée dans son dos. Sans s'embarrasser de saluer le reste de l'assemblée, la scientifique se précipita vers sa cousine qui l'accueillit à bras ouverts.

« Oh Abie, j'étais si inquiète ! Je suis vraiment désolée de ce qui se passe, si tu savais ! »

« C'est rien Jane, sérieusement. Je n'ai rien, personne ne m'a tapé dessus, tout va bien. » Tenta d'ironiser Abie, nettement plus rassurée que précédemment. Thor s'avança également.

« Bonjour cousine Abie ! Je vous demande pardon de vous avoir mis dans un tel embarras. Ne vous inquiétez pas, tout cela sera réglé de façon heureuse, soyez-en sûre ! » Sur ce, il se tourna vers l'assemblée et se précipita vers ses co-équipiers.

« Amis Stark, Rogers, Barton, Banner ! Dame Natasha ! Quel plaisir de vous revoir ! » Sans attendre, il se jeta sur ses amis en leur assénant de vigoureuses et viriles tapes dans le dos et se fendit d'un gracieux baisemain auprès de la Veuve Noire, qui lui sourit, amusée. Il serra fermement la main du « Fils de Coul » et se tourna à nouveau vers Abie.

« Je me porte garant que vous ne serez en aucun cas maltraitée par les personnes ici présentes. Ce sont tous de valeureux guerriers et en aucun cas des tourmenteurs de dames. »

« Je n'en doute pas… merci de votre prévenance Thor. » répondit Abie, se retenant de rire en avisant le célébrissime Tony Stark arborer une disgracieuse grimace en imitant Thor dans le dos du dieu, avant que Steve Rogers ne lui assène une tape sur le bras pour le faire cesser. L'ambiance se refroidit considérablement alors que le colonel Fury pénétra à son tour dans la pièce, accompagnée d'une femme que Thor salua comme étant Dame Maria, Jane murmurant à l'oreille d'Abie qu'il s'agissait de la sous-directrice du SHIELD.

Les choses sérieuses commençaient.

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Le colonel Fury s'approcha de la table, autour de laquelle tous avaient pris place, arborant des mines sérieuses. Abie se ratatina sur son siège, angoissée. Heureusement que Jane se trouvait à ses côtés… Bien que la scientifique ne semblait pas vraiment plus valeureuse que sa cousine. Thor avait déposé une main réconfortante sur la sienne comme pour enjoindre sa fiancée à la tranquillité. L'amour que dégageaient ces deux là aurait fait sourire Abie en d'autres circonstances et cela la replongea brutalement à repenser à sa relation avec Loki. Loki qui avait changé ces derniers temps. Toujours aussi hautain et arrogant, mais parfois plus enclin à une sorte de tendresse à son égard. Loki qui était enfermé quelque part sur ce paquebot volant, et qui ne devait certainement pas être de bonne humeur… La jeune femme s'assombrit.

« Bien. » Commença Fury. « Je vous présente Miss Abigaïl Northman, la jeune femme qui accompagnait Loki lors de son arrestation. Miss, je ne vous présente évidemment ni votre cousine, ni Thor que vous semblez connaître. A votre droite se tiennent les agents Clint Barton et Natasha Romanoff. Vous aurez sans doute reconnu le détestable Tony Stark – celui-ci lâcha un « eh ! » de protestation dont le colonel ne tint pas compte – le capitaine Steve Rogers plus connu sous le nom de Captain America, et enfin le docteur Bruce Banner. A ma gauche, Maria Hill, sous-directrice, et l'agent Coulson, officier de liaison avec les Avengers. Bien, maintenant que les présentations sont faites, auriez-vous l'obligeance, tous les trois, de nous éclairer à propos de la présence de Loki sur notre planète ? » Il darda son unique œil, perçant et menaçant, sur Thor, n'attendant visiblement pas de réponse de la part des deux jeunes femmes.

Celui-ci se redressa fièrement sans se laisser impressionner par le regard inquisiteur de l'homme.

« Dirigeant Fury, j'admets avoir commis une erreur. » à ces mots, la plupart des personnes présentes dans la pièce froncèrent les sourcils.

« Oui, j'ai commis l'erreur de ne pas vous avoir mis dans la confidence. Cependant, niez-vous que vous n'auriez pas agi de façon radicale voire violente, à l'écoute de la décision de mon père, le divin Odin, au sujet de mon frère ? »

« Quelle était cette décision ? » Questionna calmement Fury.

« Mon frère a été privé de toute magie, de tout pouvoir. Déchu de son rang divin et relevé de son titre de prince d'Asgard. C'est tel un simple et ordinaire humain qu'il a été envoyé sur Midgard, afin de vivre en exil le temps qu'il plaira au Père de Toute Chose. Vu son mépris de l'espèce humaine, se voir obligé de vivre parmi vous, privé de tout moyen de faire du mal, voilà une punition adaptée au caractère de mon frère. Bien évidemment, il n'était pas concevable de l'abandonner ainsi à son sort sur Midgard, et sans surveillance. J'ai donc demandé à ma tendre dame Jane si elle connaissait quelqu'un adapté à ce genre de… mission. Elle m'a chaudement recommandée sa cousine Abie, et je dois reconnaître qu'au vu des rapports réguliers que la damoiselle nous a fait, les progrès de mon frère sont indéniables. »

Fury darda son œil unique sur la jeune femme en question.

« Excusez ma perplexité, miss Northman, mais que saviez-vous de tout ceci exactement lorsque vous avez accepté cette ridicule mission ? »

« Ce que j'avais à en savoir, c'est-à-dire le strict minimum. »

« Au vu de ce que vous connaissez au sujet de notre organisation, permets-moi d'en douter. »

« Ah, Fury, mais laissez donc cette pauvre fille tranquille ! Est-ce qu'elle a l'air diabolique ? ou sous l'emprise de Loki ? Vous voyez bien qu'elle n'a pas les yeux fluos comme les avait Legolas la dernière fois qu'on a eu l'occasion de voir Tête de Bouc. Sans rancune hein Clint. » Ajouta Tony à l'attention de l'agent Barton qui grognait dans son coin. « Non moi ce que j'aimerais savoir, et je suis persuadé que c'est le cas, c'est si cette charmante demoiselle s'envoie en l'air avec l'autre gothique. »

A ces mots, Abie devint rouge comme une tomate et Steve abattit un poing rageur sur la tête du milliardaire en le traitant d'abruti pervers. Jane avait baissé la tête pour réfréner un rire et elle vit la Veuve Noire faire de même. Fury semblait passablement agacé par la tournure légère que prenait la réunion et frappa du poing sur la table.

« Ça suffit ! Stark, épargnez nous vos sarcasmes ! En ce moment même, Loki est sous bonne garde et solidement entravé dans une cellule de l'héliporteur. »

« Aussi solidement que la dernière fois, c'est ça ? » hasarda Bruce, bras croisés.

« Il semblerait, docteur Banner, qu'au moins Thor a raison sur un point : Loki est parfaitement humain et inoffensif. Il n'a d'ailleurs pas vraiment tenté d'opposer de résistance et se trouve actuellement immobilisé et bâillonné. » A ces mots, Thor se redressa, l'air menaçant.

« J'ose espérer pour vous, dirigeant Fury, qu'aucun mal n'a été fait à mon frère. Je vous ai affirmé qu'il était sans danger, aussi il n'est pas nécessaire de le molester, ou vous en répondrez devant mon père. » Gronda-t-il. Jane posa une main apaisante sur son bras et Thor se radoucit avant de s'asseoir à nouveau.

« Votre père n'a pas jugé utile de nous informer de son plan ! Admettons que Loki n'ait pas été aussi inoffensif que vous l'affirmez ? Personne n'a oublié la pagaille semée au Nouveau-Mexique et encore moins à New-York ! »

Stark ajouta quelque chose à propos de sa tour et Banner leva les yeux au ciel. Natasha semblait passablement s'ennuyer et Barton ruminait dans son coin en serrant et desserrant les poings. Abie en eut assez et se leva, provoquant rapidement le silence et attirant le regard de tous.

« Loki vit chez moi depuis cinq mois. Comme vous le voyez, je me porte parfaitement bien. Oui, il a un caractère effroyable. Oui, il m'a insulté, menacé, fait tourner en bourrique. Mais à aucun moment il n'a essayé de fuir, ni d'attenter à ma vie, ni même de comploter quoique ce soit. Je dirais même qu'il progresse tout doucement et devient moins… chiant. » Conclut la jeune femme. Elle entendit clairement Tony Stark murmurer – enfin, façon de parler – à Steve « ils couchent ensembles j'en suis sûr. » et elle leva les yeux au ciel.

« Je veux voir mon frère. » exigea Thor d'une voix posée.

« Je vais devoir réfléchir à votre demande. »

« C'est tout réfléchi. Ou vous me laissez voir mon frère, ou je vous retire la confiance d'Asgard et tout le soutien que cela sous-entend. »

Fury considéra un instant le géant blond qui lui tenait tête, l'air pensif.

« Ai-je le choix… » Grommela-t-il finalement en adressant un signe de tête à Coulson qui se leva. « Agent Hill. Veuillez donner l'ordre de transférer le prisonnier dans la cellule de confinement. Non menotté. » Thor se leva à son tour et contre toute attente, tendit la main à Abie.

« Vous venez avec moi. Et c'est non négociable. » Ajouta le dieu à l'attention du directeur du SHIELD.

Abie se saisit fermement de la chaude main de l'Asgardien, son cœur bondissant dans sa poitrine, et ils suivirent l'agent Coulson en quittant la pièce, Fury sur leurs talons.

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« Ce n'est peut-être pas une mauvaise chose que cette jeune femme ait réussi à s'attirer la sympathie de Loki. » Lança Steve à l'assemblée. « Même si vous auriez du nous en parler, miss Foster. Vous devriez savoir que nous ne disons pas tout à Fury… Mais si réellement vous dites vrai, votre cousine peut sans doute apporter à Loki la même sérénité que vous avez apportée à Thor. Était-ce votre idée lorsque vous lui avez demandé d'accomplir cette mission de repentance ? » Questionna le Captain à l'attention de Jane. Celle-ci baissa les yeux, un peu gênée.

« Non, ce n'était pas mon intention. J'avoue y avoir songé, mais ça n'était pas le but premier qui m'a motivé. Juste qu'Abie est… c'est une personne formidable, elle a un réel don avec les personnes au caractère tel que Loki. Elle l'a d'ailleurs employé pendant plusieurs années en aidant dans un centre de réinsertion carcérale. Mais je pense que vous vous faites des idées, Tony. S'il s'était passé quoique ce soit de… euh, enfin… de relationnel entre eux, Abie me l'aurait dit. » Conclut Jane à l'attention du milliardaire.

« Au moindre faux pas, je lui plante une flèche dans l'œil. » grinça Clint. « A lui, pas à elle ! » ajouta l'archer en voyant l'air inquiet de la scientifique.

« On a plus qu'à prendre patience… » Résuma Banner en vidant son verre d'eau.

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Au bout de plusieurs minutes à arpenter de longs couloirs grouillant d'agents ou de personnels civils en blouses blanches, en tenue de combat ou en uniforme, après avoir pris deux ou trois ascenseurs et s'être servi une dizaine de fois de son badge pour déverrouiller des portes, l'agent Coulson et ses deux visiteurs se trouvèrent enfin dans un des niveaux inférieurs de la structure volante. Ils parvinrent finalement devant une imposante porte vitrée extrêmement épaisse, gardée par deux agents. Ceux-ci s'écartèrent en reconnaissant Coulson et tous trois pénétrèrent dans la pièce. A l'intérieur se trouvaient encore quatre agents, les yeux rivés sur le cube de verre au centre de la pièce.

C'était une structure transparente d'environ trois mètres de cotés sur trois de haut, un cube parfait au centre duquel se trouvait une petite couchette, une chaise et une bouteille d'eau. Sur la chaise se tenait Loki, calé contre une des parois de verre, les bras derrière la nuque dans une posture détendue qui ne collait pas avec la gravité de la situation. Coulson ne s'approcha pas de la paroi, restant contre la porte.

« Vous m'excuserez, mais la dernière fois que j'ai vu cet homme, il a planté son sceptre dans mon ventre et je n'ai du la vie sauve qu'à un miracle. Je ne porte donc aucune sympathie pour lui et préfère ne pas m'approcher. »

Thor acquiesça et Abie le suivit, restant dissimulée derrière lui. Ils firent les cinq ou six pas les séparant du cube vitré et Thor posa la main sur la paroi.

« Mon frère… Tu me vois désolé de cette situation. Ne t'inquiète pas, tout cela sera vite arrangé. »

Loki releva la tête et darda sur le grand blond un regard froid, cependant dépourvu de haine.

« Tiens, je me demandais quand tu ferais ton apparition de sauveur de l'humanité. » Thor ne releva pas et s'écarta, révélant au dieu déchu la présence d'Abie. Loki eut le mérite de paraître surpris.

« Ils ne t'ont pas enfermé ? Tu m'en vois ravi. Je déteste que l'on touche à mes affaires. » Abie leva une nouvelle fois les yeux au ciel et soupira.

« Je prendrais ça comme un compliment… »

« S'en était un. »

« Et bien tu vas devoir faire des progrès. »

« Oh voyons très chère, où est passé ton sens de l'humour ? »

« Il est resté quelque part dans le fin fond du désert d'Arizona, tu sais, au moment où des mecs armés ont pointé leurs fusils sur nous ! »

Loki afficha une grimace ressemblant à un sourire amusé, et Thor, ébahi, portait ses yeux de l'un à l'autre. Que se tramait-il entre son frère et cette si gentille midgardienne ?

« Quel est le plan ? » questionna Loki, redevenant sérieux en reprenant les mots d'Abie le matin même.

« Je n'en sais rien. Tout dépendra d'eux. » Répondit-elle tristement.

« Et de moi. » Ajouta Thor, se redressant. « Il n'est pas question que tu restes ici traité comme un vulgaire criminel. »

« Pourtant, c'est dans une pièce similaire à celle-ci que tu m'as laissé croupir, sans la possibilité de parler, pendant près de deux ans, mon frère… l'as-tu oublié ? » grinça Loki, une étincelle furieuse illuminant ses yeux verts. Le regard de Thor s'éclaira en entendant le dieu déchu l'appeler « mon frère ».

« Non, je n'ai rien oublié. Je regrette seulement les circonstances qui t'ont amené à te retrouver en cellule. Cependant, tu ne peux nier qu'à présent, la situation s'est nettement améliorée, non ? »

« Certes. » Concéda Loki à la surprise de son frère adoptif. Abie décida d'interrompre le dialogue entre les deux hommes et s'approcha de la vitre, posant sa main sur l'épaisse paroi. Elle ne dit rien, se contentant de plonger ses yeux dans les émeraudes du dieu déchu.

Thor garda également le silence et observa son frère. Il aurait juré voir une expression affectueuse envahir ses traits alors qu'il dévisageait la jeune midgardienne. Se pouvait-il que Jane ait eu raison ? Loki se reprit et détourna les yeux, regardant à nouveau Thor.

« Je voudrais parler avec Abigaïl. Seul. » Il baissa la tête pour lancer un regard clairement menaçant à l'agent Coulson, qui se raidit. Thor pivota vers lui.

« Allons, fils de Coul. Après tout, cette prison est toute de verre, si la moindre chose se passe, elle ne nous échappera pas. » L'agent soupira et avisa la jeune femme, qui le regardait d'un air inquiet.

« Vous avez deux minutes. » il tourna les talons, Thor à sa suite et referma la porte, gardant son regard perçant rivé sur eux à travers la vitre épaisse.

Abie avait gardé la main sur la vitre et son regard posé sur lui. Loki se redressa et s'approcha. Il se doutait bien que le moindre de leurs mots devaient être épiés et enregistrés, mais néanmoins il parla doucement.

« Comme je le supposais, tu disposais d'un moyen de prévenir ta charmante cousine et mon frère, n'est-ce pas ? » Abie baissa les yeux sur sa main, où trônait sa chevalière. Loki afficha un mince sourire.

« Astucieux. C'était dans l'hypothèse où m'aurais pris l'envie de t'égorger, je suppose ? »

La jeune femme grimaça.

« Un simple merci suffirait, tu sais. »

« Pourquoi fais-tu tout cela pour moi ? » L'interrompit Loki, redevenu sérieux.

« Je… parce que. » conclut Abie, se sentant rougir. Elle baissa les yeux, ne supportant plus l'intensité de son regard.

« Tiens donc… » Répondit Loki, une légère note d'amusement dans la voix. « Mais notre petite idiote préférée serait-elle bêtement tombée amoureuse de notre divine personne ? »

La légèreté teintée d'ironie avec laquelle il venait de prononcer ces mots firent plus mal à Abie qu'elle ne le pensait, et elle sentit son cœur se serrer en se traitant mentalement d'idiote.

« C'est… touchant. » ajouta Loki, un peu moins cynique.

« Bien. J'espère que tout se passera bien pour toi. Je ferais ce que j'ai à faire. » Répondit la jeune femme sans relever la tête et se détournant de lui, décidée à quitter rapidement ce lieu devenu oppressant.

« Tu sais Abigaïl, je pense qu'au final c'est toi qui as gagné. »

Elle fit volte-face, surprise. Loki la dévisageait d'un air neutre mais elle pouvait voir, dans ses yeux, une sorte de tendresse nouvelle et cela lui fit presque peur, parce que c'était bien trop inhabituel dans son regard.

« Je te demande pardon ? » répondit la jeune femme.

« Ce stupide pari. Tu gagnes si tu parvenais à faire en sorte qu'au moins une chose, sur cette maudite planète, se révèle digne d'attiser mon intérêt, et de mériter mon respect. Tu y es semble-t-il parvenu. » Acheva Loki, son regard désormais brûlant glissant sur elle.

La jeune femme sentit ses sens s'embraser et devina que ses joues devaient avoir revêtu une teinte carmine. Elle baissa à nouveau la tête pour se subtiliser à sa vue et rebroussa chemin. La porte s'ouvrit devant elle et devant elle, l'agent Coulson, visiblement surpris et Thor, intrigué, ne pipèrent mot. Loki s'adressa à son frère.

« Thanos n'a pas dit son dernier mot, tu sais. Je sens sa présence devenir de plus en plus oppressante ces derniers mois. Je pense que Père et toi avez fait une erreur en me menant sur Midgard, parce qu'il a promis de venir me chercher pour me punir de mon échec. Si j'étais toi, je conseillerai à ta bande de super-héros de se tenir prêts… » Il inclina la tête, signifiant la fin de leur entretien. La porte se verrouilla et ils reprirent tous trois le chemin de la salle de réunion.

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« Miss Northman ? » questionna l'homme en noir alors qu'ils pénétraient dans un des ascenseurs.

« Oui agent Coulson ? »

« Pensez-vous, en toute objectivité, que Loki puisse faire amende honorable ? »

« J'en suis convaincue. » répondit la jeune femme, le regard dans le vide. L'agent acquiesça silencieusement et ils émergèrent vers la surface de la plateforme.

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Voilà, ça sera tout pour aujourd'hui...

Mardi ou mercredi, la suite ! en attendant, je ne dirais pas non pour avoir votre avis :D

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