La suite, la suite ! * clap clap clap *
Chose promise, chose due, voici le chapitre 11, tout beau tout frais ! Beaucoup de blabla, peu d'action, un peu de lemon pour la forme, des agents du SHIELD, Darcy qui traque Steve Rogers, Fury en furie (ben quoi ?) et un Loki en forme...
Bien évidemment, il va de soi que les personnages et l'univers abordés dans cette fanfiction ne m'appartiennent pas et sont la propriété de Marvel Comics, Disney, Hollywood et tout le tralala...
Seul le personnage d'Abigaïl "Abie" Northman est ma possession jalouse et exclusive ^^
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Et hue dada !
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L'agence n'avait pas voulu la laisser repartir avant de se prononcer sur son sort et surtout celui de Loki. La jeune femme en avait été étonnée. Elle aurait pensé que sitôt la situation clarifiée concernant le dieu déchu, on allait gentiment et fermement lui dire qu'ils prenaient le relai, et la pousser à rentrer chez elle sans faire d'histoire. Bien évidemment, elle ne se serait pas laissé faire, mais cela ne s'était pas passé comme cela. L'agent Coulson, toujours affable, lui avait expliqué que le Directeur Fury devait s'entretenir avec le Conseil de Direction du SHIELD avant de prendre une décision finale. Il lui avait également laissé sous-entendre que Thor avait été très insistant quant à la nécessité de sa présence auprès de son turbulent frère cadet. Enfin, il lui avait signifié que pour des raisons évidentes, elle devait rester à bord de l'appareil jusqu'à la prise d'une décision, le lendemain.
On lui avait donc affecté une minuscule cabine comme celles que l'on pouvait trouver à bord des paquebots de plaisance, d'à peine deux mètres sur trois, composée d'une banquette surplombée d'une penderie, d'un minuscule lavabo, d'une tablette avec une étagère et d'un tabouret. On lui avait apporté un plateau repas au goût insipide et une ou deux revues et rendu son sac de vêtements, elle avait donc pu se changer. Mais on lui avait refusé l'accès à son téléphone portable. La jeune femme avait donc tué le temps en remplissant les sudokus des périodiques et s'était finalement endormie, songeuse et inquiète.
L'aube l'avait tiré de son lit lorsque de lumineux rayons de soleil avaient transpercé l'obscurité par le minuscule hublot de sa cabine. Elle s'était rafraichie de son mieux dans le petit lave-main et finalement, un agent était venu la chercher vers huit heures pour la conduire à la cafétéria du vaisseau. L'homme, en silence, l'avait menée jusqu'à une table à l'écart où se trouvaient déjà Jane, un gobelet de café à la main, et Thor, une montagne d'assiettes en plastique vides devant lui, en train de dévorer avec un plaisir évident une pile de muffins. Jane n'avait pas su lui dire quel sort lui serait réservé, elle-même étant confiné dans une cabine un peu plus grande, puisqu'il s'agissait de celle du prince d'Asgard. Il s'était offusqué que sa dame n'ait pas le droit d'en sortir sans autorisation mais Fury leur avait rappelé qu'ils se trouvaient sur un navire de guerre et que des civils n'étaient pas autorisé à y divaguer à leur aise. Le dieu n'avait rien trouvé à répondre à cela.
Après le petit déjeuner, Abie avait été reconduite à sa cabine en attendant le bon vouloir des instances dirigeantes et cela commençait à la mettre de fort mauvaise humeur.
Elle n'avait pas recroisé d'autres Avengers depuis, et même Jane avait disparu. Le soleil inondait à présent sa cabine, haut dans le ciel pur et son ventre émis un grondement de protestation, lui rappelant qu'elle n'avait mangé qu'un petit muffin desséché au petit déjeuner.
On frappa alors à la porte et l'agent Coulson entra, suivi de Jane, qui lui adressa un sourire rassurant.
« Très bien miss Northman, j'ai enfin une réponse à vous apporter. »
Abie hocha la tête à son attention alors qu'il l'invitait à se lever d'un geste de la main pour les suivre. Ils prirent un ascenseur qui les mena vers le pont supérieur et se dirigèrent vers la même salle d'interrogatoire où Abie s'était retrouvée la veille. L'agent Coulson, gentleman, céda la place aux deux jeunes femmes pour qu'elles entrent dans la pièce et il referma la porte avant de les rejoindre autour de la table.
« Nous voilà installés. Miss, deux options s'offrent à vous, même si je pense déjà savoir laquelle de ces propositions vous choisirez. La première consiste à laisser le SHIELD prendre la mainmise totale sur cette… histoire, et vous permet de reprendre le cours de votre vie, moyennant un contrat de confidentialité sur notre organisation accompagné d'un substantiel bénéfice financier pour vous inciter au silence. La seconde vous autorise à poursuivre votre… travail sur la personnalité de notre déplaisant invité, mais avec l'obligation de demeurer en résidence surveillée au sein d'une des structures civiles du SHIELD. A ce titre, vous prenez le statut de civil collaborateur, au même titre que miss Foster ici présente. Vous ne serez pas libre de vos mouvements ni de vos décisions, soumise à une obligation de rapports réguliers sur les progrès de notre… repenti, et bien évidemment, vous serez étroitement surveillée, pour votre sécurité comme la nôtre. »
Etonnée, la jeune femme resta silencieuse un instant, méditant sur cette étrange proposition. L'agent Coulson sembla deviner son scepticisme et il s'inclina vers elle en baissant le ton.
« Je ne vous cache pas qu'à l'origine, le colonel Fury souhaitait vous expédier manu militari chez vous et s'occuper d'enterrer Loki au fin fond d'une cellule. Je pense que les menaces formulées par Thor lui ont parues suffisamment sérieuses pour être prises en considération… D'autre part, il semblerait que malgré son aversion pour Loki, Stark vous ait pris en affection et a fait front avec Thor. Le docteur Banner a bien évidemment émis un avis favorable dans le même sens. Alors, au vu de la protection que vous offrent vos nouveaux amis, je vous conseille d'accepter la seconde proposition. » Il se redressa et lissa un pan de sa veste de costume.
Abie adressa un regard à Jane qui souriait et finalement hocha la tête.
« Très bien, Agent Coulson. J'accepte votre seconde proposition, à une seule condition. »
« S'il est dans mon pouvoir d'y accéder… »
« Je refuse tout espionnage, vidéo ou audio. Vous pouvez venir me visiter dix fois par jour et me téléphoner toutes les heures si ça vous chante, mais j'aimerais pouvoir prendre ma douche en paix et manger sans avoir l'impression d'être dans The Truman Show. » Coulson grimaça mais se reprit.
« Je vais faire mon possible, miss Northman. » Il la salua ainsi que Jane et dirigea vers la porte.
« L'agent Bersek, que vous connaissez déjà, va vous mener jusqu'au pont principal pour rejoindre le Directeur Fury. Je vous rejoindrais là bas un peu plus tard. » Conclut l'agent en ouvrant la porte et invitant son subalterne à entrer.
Bersek demanda poliment aux deux cousines de bien vouloir le suivre et ils firent une nouvelle fois tout un trajet digne d'un labyrinthe dans l'immense structure.
Ils parvinrent finalement sur le pont, et entrèrent dans la salle de réunion, la même que la veille. A l'intérieur se trouvaient déjà Fury et une partie des Avengers. Abie nota que l'espionne et Captain America n'étaient pas présents. L'agent les fit entrer et se retira lorsque son supérieur prit le relai.
« Ah, mesdemoiselles. Si vous voulez bien prendre place, ça ne sera pas long. » Demanda Fury, la mine impassible.
Abie vit Tony Stark lui faire un clin d'œil discret. A ces côtés, le docteur Banner lui sourit aimablement même s'il semblait mal à l'aise en cet endroit. L'archer les ignora royalement, se contentant de regarder dehors, ses yeux d'un bleu métallique dans le vague.
« Très bien. Coulson m'a fait part de votre décision, et bien que je la désapprouve, elle a également été validée par le Conseil de Direction de notre organisation. La résidence à laquelle vous allez être conduit dans l'après-midi se trouve quelque part au Kansas. Nous avons pris soin de sélectionner un lieu rigoureusement peu peuplé afin d'éviter tout risque potentiel. Vous serez en liaison quatre fois par jour, à heures fixes, avec un de nos agents. Inutile de lui détailler le contenu de votre assiette lui dire que tout se passe comme prévu suffira. Nous avons mis en place un système de codification d'alerte, dans le cas où Loki tenterait de s'en prendre à vous ou de vous menacer. »
« Il ne me menacera pas. » Objecta Abie calmement. Fury croisa les mains dans le dos.
« Nous ne prenons jamais de risques, miss Northman, et accréditer cette mission est déjà à la limite de ce que je suis en mesure de tolérer. Donc, un système de codification d'alerte sera mis en place. A chaque communication avec l'agent de liaison, celui-ci vous donnera, avant de raccrocher, un mot à priori banal mais qui pourra vous servir à l'avertir d'une menace lors de l'appel suivant. »
« Dans le genre ''Bonne journée miss, brocoli et à dans trois heures !'' C'est ça ? »
Elle vit une sorte de grimace s'afficher furtivement sur le visage sévère du Directeur du SHIELD.
« Quelque chose du genre. Ce mot est suffisamment anodin pour ne pas être soupçonné, mais suffisamment particulier dans la conversation pour qu'il ne soit pas possible à l'agent d'avoir un doute. Donc, si l'agent de liaison vous donne le mot 'brocoli' à seize heures, et qu'à dix neuf heures vous placez ce mot dans la conversation, celui-ci saura que quelque chose cloche et enverra la cavalerie. »
« Autrement dit, nous. » Crut bon de préciser Stark, à moitié allongé dans sa chaise et les pieds sur la table. Fury darda sur lui son unique œil à la lueur désapprobatrice mais poursuivit à l'attention d'Abie.
« Vous serez sans doute ravie d'apprendre que le laboratoire de recherches de miss Foster se trouvant à une quarantaine de miles de votre future résidence, celle-ci sera autorisée à vous rendre visite. » La jeune scientifique afficha un sourire ravie et se redressa, joyeuse.
« Sachant que miss Lewis écoute présentement à la porte, je présume qu'il est inutile de lui préciser que sa présence n'était au départ pas souhaitée mais j'imagine qu'il serait illusoire de l'empêcher de vous accompagner, miss Foster… » Fury soupira d'agacement et effectivement, la porte de la salle s'ouvrit et l'agent Bersek, embarrassé – est-ce qu'il rougissait ? – laissa passer Darcy qui lui adressa un clin d'œil équivoque.
« Merci Bradley ! Vous êtes vraiment un amour ! Oh, bonjour Directeur, le beau temps chez vous ? Dites, comment vous faites pour voir à travers la porte ? Non c'est vrai ! Vous avez un rayon laser comme Superman dans votre cache-œil ? » Lança la jeune assistante en allant s'asseoir à même la table à coté de Jane. « Eh, salut monsieur Stark ! Comment ça va depuis la dernière fois ? »
Tony lui adressa un jovial signe de tête.
« A merveille Darcy, à merveille. » Lui répondit le milliardaire.
« Où est Steve ? » Questionna la jeune femme en parcourant la salle des yeux.
« Le capitaine Rogers est occupé miss Lewis, et nous aussi. Alors bouclez-la ou je vous fais enfermer dans votre cabine jusqu'au départ. » Claque froidement Fury.
Elle roula des yeux en soupirant et adopta une mine renfrognée.
« Bon. Vous avez des questions ? »
« Oui. J'ai un boulot, et même s'il n'est pas très bien payé, j'ose imaginer que mon absence risque de se remarquer. Alors, qu'est-ce que je dis à mes employeurs ? »
« L'Institut de Photographie et des Arts Graphiques de l'Arizona a été informé de votre congé sabbatique à durée indéterminé, miss Northman. »
« Quoi ? Mais vous êtes fous ! Comment je vais faire moi ? »
« Le SHIELD pourvoira à vos dépenses en vous assurant une rémunération équivalente à votre précédent salaire. » Répondit le Directeur, imperturbable.
« Et mon appartement ? Mon loyer ? »
« Un de nos agents basé à Tucson passera régulièrement récupérer votre courrier et s'assurer que tout va bien. Vos traites sont également prises en charge par nos soins. »
« Avec l'argent du contribuable ? » Grimaça Abie.
« Nous disposons de subventions tout à fait conséquentes, n'ayez crainte pour nos finances. » Répondit Fury. « Autre chose ? »
« J'ai pour tout bagage une tenue de rechange, un appareil photo numérique et une paire de lunettes de soleil. J'aimerais pouvoir récupérer quelques affaires. Personnellement. »
Le militaire sembla réfléchir quelques instants.
« Très bien. Je vais donner l'ordre à un hélico de décoller avec vous pour vous ramener à Tucson. Nous vous laisserons une heure pour emballer vos effets personnels. Ensuite, vous retrouverez l'agent Bersek au Kansas. Cela vous convient-il ? »
Abie, blasée, se contenta de hocher la tête.
« Et Loki ? »
« Il sera déjà sur place, sous la garde conjointe d'une escorte d'agents et de son frère. Maintenant, je vais donner l'ordre à l'hélico de se préparer à décoller. Bersek ! » Aboya Fury vers la porte. « Menez miss Northman vers le pont. Trouvez Mackenzie, je sais qu'il n'a pas d'ordre de mission aujourd'hui. Il accompagnera notre invitée pour faire ses bagages. » Ordonna le directeur à l'agent qui venait de rentrer. Celui-ci le salua et se pencha vers Abie.
« Si vous voulez bien me suivre, miss… »
« Merci, Directeur. »
« Ne me remerciez pas. Je ne sais pas moi-même si tout cela est une bonne idée. Je vous conseille de vous pressez avant que je ne change d'avis… » Il lui tourna le dos et la jeune femme se hâta vers la sortie, laissant Jane, Darcy, Stark et les autres subirent les grommèlements du directeur du SHIELD.
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Le voyage en hélicoptère s'était déroulé dans le silence le plus absolu, d'une part à cause du bruit assourdissant des hélices, d'autre part grâce à la mine parfaitement antipathique du pilote et de l'agent qui les accompagnait. Le premier était concentré sur le vol, le second sur son téléphone portable. Abie essaya de l'imaginer en train d'envoyer des sms à sa femme ou sa copine, mais est-ce que ce genre d'agents secrets avaient-ils seulement une famille ? Dans le fond, elle s'en moquait. Elle se contenta d'observer avec mélancolie le paysage qui défilait sous ses pieds, un millier de mètres en contrebas. Ils arrivèrent finalement en vue de Tucson et le pilote manœuvra pour aller se poser sur le tarmac d'un petit aérodrome de banlieue. Là, Abie et l'homme du SHIELD descendirent et elle constata qu'une voiture de location les attendait. Il leur fallu plus d'une heure de route pour rejoindre son quartier, entre la distance à faire et les embouteillages de journée.
La jeune femme dû se résigner à voir l'agent l'accompagner jusqu'à son appartement, et lorsqu'elle déverrouilla la porte, elle se tourna vers lui.
« Écoutez, agent K ou J (1) ou je ne sais quoi. Je ne compte pas parler philosophie avec vous mais j'apprécierais quand même de savoir qui vous êtes avant de vous faire rentrer chez moi. »
Pour la première fois depuis leur départ plusieurs heures auparavant, elle vit le visage de l'homme afficher quelque chose d'autre qu'une mou indifférente et dure. Il lui adressa un maigre rictus et hocha la tête à son intention.
« Je suis l'agent Mackenzie. Ethan Mackenzie. Pardonnez ma sévérité Miss, mais cela fait partie de ma mission. »
« Et bien agent Mackenzie, déridez-vous. Je ne suis ni un homme politique à espionner, ni une dangereuse criminelle, ni une menace mortelle. Je ne suis qu'une pauvre fille à qui on n'a pas demandé son avis avant de l'embarquer dans toute cette histoire, et je ne vous cache pas que pendant un moment, avec votre mine façon Terminator, je me suis demandé si vous n'étiez pas un androïde. Vous avez des androïdes au SHIELD ? »
Elle jura avoir vu l'agent esquiver un furtif sourire amusé mais il reprit aussitôt son air sévère.
« Je suis parfaitement humain miss. Et si nous avons des androïdes au SHIELD, je n'en ai jamais croisé. Maintenant, sans vouloir vous presser, vous avez une heure, comme convenu avec le Directeur Fury. Aussi je vous recommanderais de vous dépêcher. »
Abie soupira, exaspérée et entra, l'agent sur ses talons. Il se posta devant la fenêtre, comme pensif et se contenta d'observer l'extérieur au travers des rideaux pendant que la jeune femme parcourait son logement dans tous les sens. Elle se précipita en premier lieu dans sa chambre et sortit de sous son lit deux grosses valises vides qu'elle posa sur le matelas, ouvertes. Elle passa un bon quart d'heure à vider son armoire, prenant puis reposant des vêtements, ayant du mal à faire son choix et ne pouvant pas tout emmener. La jeune femme parvint tant bien que mal à boucler les deux bagages en s'asseyant dessus, et eut un sourire mauvais en imaginant ce psychorigide d'agent Mackenzie en baver comme pas permis en portant ces deux poids lourds. Elle attrapa une valise plus petite qui se trouvait au-dessus de son armoire et fit plusieurs allers-retours entre le salon et la cuisine pour entasser dedans pêle-mêle quelques livres, des babioles, des revues, son matériel de photographie, des sachets d'épices pour cuisiner, quelques photos, un jeu de cartes, son ordinateur portable et quelques dvd. Elle se précipita dans la salle de bain pour vider quelques étagères dans une grosse vanity et se rendit en dernier dans la chambre de Loki.
Elle dégagea du fond de la penderie une valise similaire à la sienne et fourra dedans les vêtements du dieu déchu, le livre qui se trouvait sur sa table de nuit et ouvrit le tiroir pour voir s'il n'y avait rien stocké.
Elle tomba alors sur un carnet à dessins et quelques crayons qu'il avait dû dérober sur son bureau. Résistant à l'envie de fouiner dans le bloc, elle ajouta le tout sur le sommet de la valise et ferma celle-ci.
Elle entassa finalement ses six bagages dans le hall, l'agent Mackenzie la rejoignant, l'air maussade.
« Il y a trois étages, sans ascenseur. » Grommela l'homme à la vue de la pile. Abie lui adressa son plus charmant sourire.
« Vous m'en voyez navrée. Il n'a été précisé à aucun moment que j'avais un nombre limité de bagages, et vu que je ne sais pas quand je reviendrais chez moi, je préfère ne pas prendre de risques. »
L'agent soupira de mécontentement et se saisit des deux grosses valises tandis qu'Abie portait son bagage de cabine et sa vanity.
L'homme du SHIELD du faire un nouveau voyage pour finir de descendre les valises et il était rouge et transpirant lorsqu'il claqua sans délicatesse le coffre de la grosse berline de location. Abie l'avait également suivie pour arroser copieusement son unique plante verte et éteindre les appareils électriques avant de couper l'eau et de fermer la porte à double-tour. Elle s'octroya un instant pensif sur le palier. Dans combien de temps reviendrait-elle ici ? Elle n'en avait aucune idée. La jeune femme se mordit la lèvre et entama la descente des escaliers, résignée.
Ils firent le même trajet qu'à l'aller mais la circulation était à présent plus fluide et moins de quarante minutes plus tard, Abie montait à nouveau dans l'hélicoptère, escortée de ses bagages. Le jour commençait à décliner sérieusement lorsqu'ils atterrirent en plein champ, au beau milieu de l'Etat du Kansas. Abie pu constater que les environs étaient effectivement très peu peuplés, et l'imposante bâtisse où elle allait vivre pour une durée indéterminée se trouvait entouré par des hectares de terre cultivée. Elle eut une pensée furtive pour la ferme familiale de son enfance, chez sa grand-mère Foster et s'offrit le luxe d'un sourire nostalgique. Evidemment, le paysage n'était pas le même la vieille ferme du Montana était environnée de montagnes, le massif des Rocheuses dans le lointain et le rigoureux climat du nord. Ici, la terre semblait plus aride, plus venteuse et surtout, bien plus plate. Ils s'approchèrent et le pilote les aida à porter les bagages d'Abie. Elle vit que plusieurs voitures noires se trouvaient sur le chemin devant l'entrée de la maison. La jeune femme ressentit un frisson d'excitation. Loki devait sûrement déjà se trouver à l'intérieur…
Elle vit subitement la porte du porche s'ouvrir en grand et Jane Foster dévaler à vive allure les quatre ou cinq marches du perron pour venir à sa rencontre. En souriant, elle déchargea sa cousine d'une de ses deux valises.
« Oh Abie, heureusement que tu es là. Je n'en peux plus. »
« Quoi ? » répondit bêtement la jeune femme, perplexe.
« Loki est tout simplement odieux. J'ai déjà du empêcher trois fois Thor de lui mettre son poing dans la figure, et il a du menacer un agent du SHIELD de l'assommer avec son marteau pour qu'il ne cogne pas sur son petit frère. Ce gars est absolument imbuvable ! Tu mériterais une médaille pour tout ce que tu subis. »
Abie se retint à grand peine de rire et essaya d'arborer une mine plus sérieuse alors qu'ils se trouvaient devant l'entrée.
« Viens, je vais te faire visiter, tu vas adorer ! Qui aurait cru que le SHIELD rachetait de vieilles fermes… »
Abie eut juste le temps de laisser tomber sa valise dans le hall et elle entendit effectivement des éclats de voix en provenance de ce qui semblait être le salon. Les deux femmes traversèrent le grand hall central et elles montèrent un escalier en forme de U pour se trouver à l'étage. Celui-ci se composait d'une salle de bain, d'un cabinet de toilette et de trois chambres en plus d'un petit bureau converti en penderie. Elles s'abstinrent de visiter le grenier et redescendirent. Il y avait une grande cuisine flambant neuve, qui détonnait dans le cadre un peu vieillot de la bâtisse, puis une autre salle de bain avec toilettes, une petite chambre d'amie, un cellier et enfin, un immense salon, probablement deux pièces dont la cloison de séparation avait été abattue pour n'en faire qu'une.
Dans ledit salon se trouvait, triomphant de malice, Loki, avachi dans un fauteuil, face à un Thor à la face rougie par l'irritation qui faisait les cents pas sur un joli tapis bariolé. Dans chaque extrémité de la pièce, à proximité d'une des cinq grandes fenêtres, se tenaient cinq agents du SHIELD – dont l'agent Bersek – l'air maussade et aux traits crispés. Il était en effet temps que tout cela s'achève, songea la jeune femme.
« Vous voilà enfin ! » S'écria Thor, subitement ravi, avant d'incliner galamment la tête à l'attention d'Abie. « Nous allons pouvoir vous laisser. Je crois que l'ami Bersek a des choses à vous dire, jeune cousine. Quant à moi, je repasserais vous voir avant mon retour pour Asgard. » Il s'inclina poliment et quitta la pièce en ignorant son cadet, qui le suivit du regard avec des yeux moqueurs. L'agent Bersek adressa un signe de tête à ses collègues et ceux-ci quittèrent la pièce en silence non sans adresser des regards meurtriers au dieu déchu qui les leur rendit bien.
« Très bien, miss Northman. Vous savez quelles sont les consignes. Vous recevrez quatre appels par jour, un toutes les trois heures à compter de huit heures du matin, désolé mais pas de grasse matinée en vue. En cas de problème, vous devrez donner le mot de passe communiqué pour la journée. Il y a trois caméras à l'extérieur du bâtiment, non pas pour vous espionner mais pour sécuriser la maison. Elles sont situées dans les arbres environnant du jardin et sont braquées sur les trois portes. Enfin, la barrière qui délimite la propriété est également reliée à un système de surveillance tactile. Vous avez trois portails pour sortir, équipés chacun d'un digicode. A vous de créer le code de votre choix, et il sera nécessaire de l'activer chaque fois que vous franchissez le portail. Loki a interdiction formelle de quitter la propriété. Il est cependant libre de sortir de la maison, tant qu'il ne franchit pas les barrières celles-ci sont calibrées sur votre biométrie, pas la sienne. »
« Hein ? » ne sut que répondre Abie, abrutie de nouvelles informations.
« Cela signifie que si Loki essaie de franchir les limites de la propriété, de gré ou de force avec vous, un système d'alarme s'enclenchera. »
« Et si je dois aller à la ville la plus proche pour faire des courses ? »
« Vous disposez d'un véhicule personnel dans la grange. Mais lui, il restera ici. » Répondit Bersek en désignant du menton l'asgardien à la moue ennuyée.
« C'est toujours mieux que de croupir au fond d'une cage en verre, je présume… » Constata amèrement Abie.
« En effet Miss. Bien. Je vais vous laisser. Restez à proximité du téléphone demain matin, huit heures. Il s'agit du téléphone fixe de la maison et non de votre portable. » Précisa l'agent en lui tendant son téléphone, dont elle se saisit ravie.
« Je vous épargne les clauses de confidentialités vous interdisant de révéler à quiconque où vous vous trouvez ? » la jeune femme se contenta de lever les yeux au ciel.
Sur ce, il sortit de la pièce, suivit par Jane Foster. Abie les accompagna jusqu'à la porte.
« Garde la chevalière. Et n'hésite pas à t'en servir avant de rameuter ces paranoïaques. » Lui souffla la jeune scientifique. « Je passerai te voir la semaine prochaine ! » Ajouta-t-elle à voix haute. Elles s'embrassèrent et Abie resta sur le perron, l'air pensif alors que les voitures repartaient sur le chemin d'accès, Thor lui adressant un salut enthousiaste avant de monter dans le dernier véhicule avec sa fiancée.
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Lorsque seule la poussière volait encore sur la route, elle claqua la porte et se tint là, le front posé contre le bois, les yeux clos, sentant la fatigue du à toutes ces émotions et au stress l'engourdir.
« J'ai cru qu'ils n'allaient jamais me laisser tranquille. » Souffla subitement la voix de Loki à son oreille, alors qu'il se saisissait de ses hanches sans délicatesse, lui arrachant un cri de surprise.
Il la fit pivoter et sans s'embarrasser d'autres paroles, l'embrassa fougueusement.
Abie fut tentée un instant de protester mais son cœur s'emballa et sa peau se mit à la brûler lorsque l'asgardien resserra sa prise sur elle. Sans lui laisser le temps de reprendre son souffle, il s'agrippa à elle et dans un cri de la jeune femme, la souleva du sol pour la plaquer contre le mur, l'embrassant toujours.
La jeune femme laissa courir ses mains dans ses cheveux, son cou et son dos alors qu'il interrompit leur baiser un court instant pour lui ôter son tshirt. Son pantalon suivit le même chemin et elle ne put retenir un nouveau cri alors qu'il s'insinuait en elle sans douceur. Abie perdit toute capacité de raisonner alors qu'il allait et venait en elle avec force. Elle sentit un gémissement de plaisir s'échapper de ses lèvres alors qu'il mordillait son cou, ses mains la soutenant sous les fesses, sa tête heurtant le mur à chaque coup de reins. Elle avait enroulé ses jambes autour de ses hanches, griffant son dos au fur et à mesure que le plaisir enflait en elle. La bestialité pressante de leur étreinte fit monter son plaisir en flèche et elle referma sans délicatesse ses dents sur sa clavicule pour étouffer un cri quand une vague d'extase envahit ses veines. Loki s'octroya encore plusieurs va-et-vient avant de laisser éclater son propre orgasme, ses doigts se crispant sur sa peau. Un peu essoufflé, il la redéposa au sol et appuya ses coudes contre le mur derrière elle, l'emprisonnant dans la cage de ses bras. Il consentit finalement à ouvrir les yeux et la fixa intensément de ses prunelles d'émeraude.
Abie, les cheveux en bataille, les joues rouges, le souffle court et à moitié nue, se tenait à lui alors que ses jambes tremblaient. Elle plongea ses iris gris dans son regard perçant.
« Que me vaut cet… acharnement ? » hasarda la jeune femme, encore frissonnante.
« Un petit caprice. » Lui répondit Loki, un air amusé sur le visage. La jeune femme soupira en secouant la tête.
« Je vais finir par croire que tu es obsédé. »
« Je vais finir par croire que tu n'as jamais connu un véritable homme. » Répliqua le dieu déchu, narquois.
La jeune femme secoua la tête, mi vexée mi amusée et le repoussa.
« Je vais aller explorer la salle de bain. Je t'interdis de me suivre. »
« Est-ce que tu pourrais seulement m'en empêcher ? » ironisa son amant en s'appuyant contre le mur avec nonchalance.
« Probablement pas. Mais si tu es sage, peut-être que tu auras droit à un dessert… spécial. »
« En voilà un chantage. Je crois que je commence à déteindre sur toi… » Il lui adressa un sourire en coin et quitta le couloir pour se diriger vers le salon. La jeune femme haussa les épaules et monta à l'étage pour aller défaire ses bagages et en sortir de quoi se changer.
Une demi-heure plus tard et les cheveux encore humides, son estomac se fit bruyamment entendre et elle se rendit dans la cuisine pour en explorer les placards. Elle ouvrit le frigo et constata avec étonnement que celui-ci était largement rempli. Les étagères des meubles grouillaient également de nourriture. Si le SHIELD les avait ni plus ni moins assignés en résidence surveillée, l'organisation n'avait pas été radine quant à la qualité de leur hébergement. Satisfaite, la jeune femme fouina dans les tiroirs pour en sortir tous les ustensiles de cuisine nécessaires ainsi que les ingrédients et s'affaira à la confection d'une sauce tomate pour ses spaghettis. Lorsque tout fut prêt et que son estomac hurlait famine, elle interpella Loki en lui mettant des assiettes et des couverts dans les mains en désignant la table de la cuisine du menton. Celui-ci afficha une mine maussade mais s'exécuta cependant.
Ils mangèrent en silence et Abie constata que s'il n'en avait pas fait cas, le dieu déchu était visiblement aussi affamé qu'elle et le repas fut vite englouti. La jeune femme remplit le lave-vaisselle et rangea le reste du désordre qui trainait dans la pièce et alla se poster dans le hall.
« Bien ! Et si on explorait un peu cette immense baraque ? » Lança-t-elle joyeusement. Loki haussa les épaules d'un air neutre mais la suivit alors qu'elle montait les escaliers.
La maison était décorée sobrement, quelques cadres de scènes agricoles et des paysages classiques ornaient les murs dans toutes les pièces. Sur les meubles se trouvaient parfois un bibelot ou une lampe, un vase de fleurs séchées, un livre ou deux. Malgré tout, l'ensemble restait assez impersonnel, comme une chambre d'hôte ou une pension de campagne. Abie s'y sentit cependant relativement à l'aise, une fois qu'elle eut choisi sa chambre parmi les trois que comportait l'étage, dont la grande fenêtre donnait sur l'Est et le soleil couchant de la fin de journée. Loki avait pris l'une des deux pièces restantes sans même regarder l'intérieur et se contenta de jeter négligemment sa valise dans un coin de la pièce. Lorsqu'il l'ouvrit, il vit sur le sommet de ses affaires son bloc à dessins et les crayons qu'Abie avait pris dans la table de chevet, dans l'appartement de Tucson. Il releva vivement la tête et la dévisagea alors qu'elle se tenait sur le pas de la porte.
« J'ai pensé que ça te ferait plaisir que je te ramènes ça aussi. Avant que tu ne te mettes à hurler, sache que je ne l'ai même pas ouvert. Je l'ai juste mis dans la valise. »
Loki lui adressa un regard insondable mais finalement, acquiesça d'un signe de tête, et rangea le tout dans la table de nuit en chêne qui trônait sur le coté du lit. Sans un mot, la jeune femme le laissa à son rangement et retourna dans sa chambre pour achever de remplir l'armoire et la commode qui occupaient la pièce. Elle en profita pour se déshabiller rapidement et enfiler un vieux short et un débardeur qui officiaient comme pyjama, et se laissa tomber sur son lit. Le système de chauffage de la maison, flambant neuf et composé d'une chaudière à bois et de panneaux rayonnants ultra modernes, diffusait une douce chaleur qui luttait contre le froid hivernal. Abie sentit la fatigue la prendre et elle s'allongea de tout son long sur l'édredon moelleux. D'un mouvement de bassin, elle souleva son dos pour repousser le couvre-lit et se glissa dessous, jambes et bras en étoile de mer, savourant la torpeur dans laquelle elle glissait doucement.
La jeune femme sentit tous ses sens s'engourdir alors qu'elle sombrait petit à petit dans le sommeil, quand le matelas s'affaissa à coté d'elle. Dans un bruissement d'étoffes il se glissa sous la couverture se rapprocha d'elle, posant une main sage sur son ventre, l'autre soutenant sa tête alors que sa bouche venait lui chatouiller le front.
« Je suis déçu. J'attends encore mon dessert. » Murmura Loki.
« Tu m'en vois désolée, mais je suis vraiment, vraiment fatiguée… » Répondit la jeune femme, à moitié endormie.
« Alors je n'en attends pas moins d'une double part demain matin… » Ricana-t-il doucement en se collant plus étroitement contre elle.
Abie pivota sur le flan et enfouit son visage dans le tshirt de son amant, qui ne put résister à l'envie d'étendre son bras sur elle en posant sa main dans son dos pour la maintenir contre son torse.
« Je suis désolée que la situation ait dégénérée de la sorte. » murmura Abie.
« Tu n'es pas responsable de tout cela. Et ne t'inquiète pas : je ne compte pas rester parqué ici comme un mouton pendant encore dix ans… »
« Je voulais te remercier. »
« Me remercier ? Et pour quoi exactement ? » Questionna le dieu déchu, surpris.
« Pour les efforts que tu as fait pour moi. »
Loki demeura un moment silencieux, alors que la respiration de la jeune femme s'apaisait de plus en plus à mesure qu'elle sombrait dans le sommeil.
Il posa ses lèvres sur son front entre deux boucles brunes en un léger baiser.
« Peut-être que tu le mérites, finalement. » Murmura l'exilé plus pour lui que pour sa compagne.
Abie sourit, et s'endormit.
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(1) : je fais bien évidemment allusion aux films Men In Black ^^
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Et bien voilà, une sorte de chapitre "interlude", sachez qu'au prochain chapitre, vous aurez droit à un peu plus de torride (ben vi, faut bien s'occuper quand on est assigné à résidence), et surtout... de l'action...
Wait and see, prochaine publication samedi soir ^_^
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