Je n'ai pas posté depuis la chute de l'Empire Romain d'Orient, j'avais le reste de cette fic qui prenait la poussière sur mon pc, découragée par le cours de la vie, et de celui que les films du MCU ont pris depuis mes écrits, rendant complètement désuets et hors sujet les évènements ou relations de mon histoire.
Qu'importe.
Même si j'ai surkiffé la série Disney+ de Loki (fichtre, ma fic est tellement vieille qu'à l'époque, rien que d'envisager que Disney allait posséder Marvel Studios, ça faisait rigoler...), et adoré la direction que prend le personnage de Loki dans le MCU, j'ai décidé de m'en tenir à l'image que j'ai de lui depuis l'époque où j'ai commencé à rédiger cette fiction.
Du coup, eh bien, si quelqu'un ici suit encore ce truc, si vous êtes pas toutes mortes désséchées d'attendre xD voici le début de la suite !
Inutile donc de rappeler que les personnages et l'univers Marvel ne m'appartiennent pas mais sont la propriété de Marvel Studios et de Disney.
Seule la création d'Abigaïl Abie Northmann et quelques personnages secondaires du S.H.I.E.L.D sont ma création originale !
Enjoy, j'espère que ça vous plaira !
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La jeune femme attaquait sa troisième barquette de carottes râpées en une demi-heure, sous le regard effaré de sa cousine.
Les cheveux en bataille – mais propres, Jane avait insisté pour qu'elle prenne une douche par jour – en pyjama dans le canapé du petit salon de la scientifique, Abie entamait sa septième journée de prostration depuis son retour sur Terre.
Thor se trouvait sur l'héliporteur du SHIELD pour une petite réunion de débriefing, en compagnie de Tony Stark. Darcy avait pris quelques jours de vacances, qui coïncidaient justement avec la demande de congés d'une semaine faite par le capitaine Rogers, avait appris Jane de Natasha Romanoff. L'espionne n'avait pas pu s'empêcher de suivre son co-équipier Avengers et avait rapidement conclu qu'il se tramait quelque chose entre le soldat et l'assistante de Jane Foster. Black Widow était peut-être une espionne implacable mais elle restait une femme et en tant que telle, s'était donc empressée de se rendre chez la scientifique pour partager les potins qu'elle avait récolté grâce à sa filature. Jane attendait avec impatience le retour de Darcy pour l'embêter avec ça, et elle espérait également que le caractère enjoué et remuant de son assistante saurait dérider Abie, qui s'enterrait dans sa déprime.
Sitôt atterries sur le sol américain, les deux jeunes femmes, escortées de Thor et de l'agent Bersek venu les accueillir – ils avaient atterri à proximité de la base du New-Jersey qu'ils avaient quitté un mois plus tôt – avaient rejoint le petit appartement que Jane possédait à Brooklyn et où elle résidait quand elle n'était pas sur le terrain ou en labo pour le compte du SHIELD. C'était un coquet petit deux pièces à l'image de sa locataire : sans dessus-dessous. N'ayant qu'une chambre, les deux cousines partageaient le même lit, Jane ayant décrété que la situation était suffisamment grave pour Abie et que la fin justifiait les moyens. Thor avait été relégué au canapé du salon, ce qui désappointait le dieu.
Jane prit place à côté de sa cousine, repoussant pour s'asseoir une boîte de mouchoirs, deux ou trois livres, la télécommande de la télévision, un ordinateur portable éteint, une ou deux peluches, un coussin et une boîte à chaussures remplie de vernis à ongles. Elle regarda en silence la brune engloutir sa salade, inquiète. Elle croyait d'ailleurs se souvenir qu'elle n'aimait pas les carottes. La situation était plus grave qu'elle ne le pensait.
« Abie. Abie ! » Insista Jane alors que la jeune femme gardait les yeux rivés à l'écran devant une rediffusion de Star Trek. Elle daigna tourner la tête vers Jane.
« hmm ? » répondit-elle, la bouche pleine.
« Abigaïl Northman. Tu n'aimes pas les carottes, et tu en es à ton troisième kilo depuis le début de la semaine. Je crois qu'il semble évident que tu ne vas pas bien. » expliqua Jane d'un ton professoral. Sa cousine la regarda d'un air bête.
« Bon sang Jane ! Il t'a fallu combien d'années d'études pour arriver à cette conclusion ? Evidemment que je vais mal ! Le mec que j'aime étripe des gens dans une cave ! » s'exclama Abie, en reposant sa barquette sur la table basse. « J'ai l'impression d'être dans un épisode de Dexter. » grogna-t-elle encore en s'essuyant la bouche d'un revers de manche.
« Oui, bien sûr, vu sous cet angle, c'est un peu plus dramatique, je te l'accorde… Mais je sais pas… en général quand on déprime, on s'enfile des pots de crème glacée, des bouteilles de vodka, du chocolat, une montagne de crackers, mais pas des carottes râpées voyons ! »
« J'avais envie de carottes râpées. »
« Tu as rendu tes tripes ce matin. »
« J'ai peut-être trop mangé de carottes râpées hier, je te l'accorde. »
« Tu as vomi hier matin aussi. »
Abie leva les yeux au ciel.
« T'es chiante. »
« Je te retourne le compliment. »
« Laisse-moi donc me lamenter en devenant une carotte humaine. Ça me fait du bien. » gémit Abie.
« Permets-moi d'en douter ! » Sur ce, Jane se leva et tendit sa main à Abie, qui la regarda, surprise.
« Quoi ? »
« Tu vas te lever, aller démêler la tignasse qui te sert de cheveux, et t'habiller correctement. Ce soir, on sort. »
« Quoi ? Ça va pas ? J'ai pas envie. Laisse-moi mourir et devenir boulimique. »
Jane croisa les bras, agacée.
« Tu sais ce que me coûte d'avoir fait une pause supplémentaire dans mon boulot juste pour m'occuper de toi, parce que je m'inquiète pour toi ? Alors pour me remercier, tu vas me faire le plaisir de m'accompagner ce soir. Thor ne rentre que demain, et il va sûrement repartir sur Asgard dimanche. Alors ce soir, c'est toi et moi, une bouteille de vodka et l'Amérique nous appartiendra ! » s'exclama la scientifique. Sa cousine soupira mais consentit à se lever.
« Oh. » fit-elle seulement alors qu'elle devenait subitement pâle avant de se précipiter dans la salle de bain.
Jane entendit des bruits peu gracieux et fronça les sourcils en s'approchant de la porte.
« Je pense que tu devrais définitivement arrêter les carottes. » affirma la scientifique.
Elle patienta quelques instants et la porte s'ouvrit sur une Abie, pâle et contrariée.
« J'ai mal au ventre… Ecoute, je sais pas si je suis capable de sortir ce soir. »
« Oh je t'en prie ! Tu ne peux pas rester enfermée jusqu'à la fin de ta vie. Alors c'est non-négociable. Profite de ma générosité, je t'autorise à fouiller dans mon placard pour t'habiller ! »
« Est-ce que j'ai le choix ? Je n'ai plus rien depuis que la maison du Kansas a explosé et le peu qu'il reste se trouve à Tucson. » grommela Abie en se dirigeant vers la chambre.
Une heure plus tard, les deux cousines prenaient le métro pour se rendre à Manhattan. Jane tenait à l'emmener dans un petit restaurant qu'elle connaissait et ensuite, elles iraient boire un verre. Abie avait refusé de faire quoique ce soit de plus, aussi sa cousine avait capitulé. C'était déjà ça, avait-elle songé.
Et elles avaient passé une excellente soirée, à manger, boire, rire, se souvenir du temps de leur enfance, et elles n'avaient même pas pleuré. Quand elles se glissèrent sous les couvertures, à près de minuit, Abie ferma les yeux, un peu plus apaisée que les jours précédents.
« Merci. » souffla-t-elle gentiment à Jane.
« Ce fut un plaisir. » lui répondit-elle sur le même ton.
C'est une infâme sensation de nausée qui tira Abie du sommeil le lendemain matin. Vaseuse et à demi-endormie, elle tituba jusqu'à la salle de bain. Elle prit soin de boire lentement un verre d'eau et resta posée, les fesses sur la lunette baissée des toilettes. Elle tremblait, avait chaud, puis froid, la nausée, le cœur battant la chamade… Inquiète, elle trouva la force d'ouvrir l'armoire à toilette sous le lavabo et y trouva un thermomètre laser. L'appliquant sur sa tempe, elle vit qu'il indiquait trente sept degrés ; elle n'avait donc pas de fièvre. Elle se retint à grand peine de ne pas vomir à nouveau, et en s'appliquant à respirer lentement, l'envie passa. Jane avait raison. Elle ne s'était nourrie que de carottes en une semaine, pas étonnant que son estomac proteste aussi énergiquement. Elle avait d'ailleurs mal au ventre. Elle se demanda si ce légume n'avait pas des propriétés toxiques pris à haute dose et se dit qu'il lui faudrait vérifier ça sur le web, quand Jane frappa doucement à la porte.
« Abie ? ça va ? »
La jeune femme se leva en douceur, les jambes molles, et ouvrit la porte.
« ça va. Tu as raison pour les carottes. C'était une très mauvaise idée, je n'en mangerai plus. »
« Tu es toujours malade ? » Jane avait un regard inquiet.
« Non, ça va mieux. Mais je ne suis pas très en forme. J'ai la tremblote et mal au ventre. Mon estomac fait une révolution, je crois. »
Jane semblait soucieuse.
« Je vais te poser une question bête de fille, mais je dois te la poser. C'était quand la dernière fois que tu as eu tes règles ? » interrogea Jane.
Abie, surprise, fronça les sourcils.
« Euh… » se contenta-t-elle de répondre. « Ah si ! Avant Asgard. C'était même à l'hôpital. Comme si je n'avais déjà pas assez saigné de mes blessures. » soupira Abie.
Elle vit le visage de Jane se décomposer.
« Quoi ? » demanda bêtement sa cousine.
« C'était il y a presque deux mois… »
Abie allait lui répliquer que cela ne lui manquait pas, quand elle réalisa enfin. Elle sentit subitement des sueurs froides lui recouvrir la peau, comme si elle avait été plongée toute entière dans un bassin d'eau glacé. Elle eut l'impression que son cœur allait sortir de sa poitrine tellement ses battements étaient puissants. Le sang pulsait à ses oreilles, couvrant tout bruit ambiant.
« Sous le lavabo. » se contenta de dire Jane, toujours aussi pâle, mais moins qu'Abie qui avait pris une teinte cadavérique. « Abie ? tu m'entends ? »
« Quoi. Sous le lavabo. Quoi ? » hoqueta-t-elle.
« Un test de grossesse. J'en garde toujours un dans la salle de bain depuis que je me suis fait une frayeur il y a quelques années. »
Au mot grossesse, Abie perdit l'équilibre et se retrouva sur les fesses, par terre.
« Abie ! Ça va ? » s'écria Jane en s'accroupissant à ses côtés, une main fraîche sur le front de sa cousine.
« Non. Si. Non. je crois pas en fait. » bégaya Abie, paniquée. Elle sentait son souffle se bloquer dans sa gorge.
« C'est pas possible ! C'est pas possible. » se contenta de répéter la jeune femme, hagard.
« Écoute-moi. Utilise ce truc. Je sors, je reviens dans trois minutes, okay ? Tu sais comment ça marche ? Il suffit de faire pipi dessus et d'attendre. Dis-moi que tu y arriveras, parce que je ne me sens pas prête à faire un prélèvement urinaire, d'accord ? » essaya d'ironiser Jane. Elle aida Abie à se relever et à s'asseoir sur la lunette des toilettes. Elle ouvrit à nouveau la porte du meuble sous le lavabo et en sortit une boîte blanche rectangulaire, puis un petit sachet étanche. Elle déchira l'emballage et en extirpa une sorte de bâtonnet en plastique rose.
« Tu vas t'en tirer ? » demanda-t-elle encore à Abie en lui tendant le test.
Celle-ci regardait l'objet comme s'il allait la mordre, mais s'en saisit néanmoins.
« J'ose espérer encore savoir faire pipi correctement. » Grinça la jeune femme.
Jane soupira, inquiète, et sortit de la salle de bain en refermant derrière elle, laissant Abie seule.
Trois minutes plus tard, n'entendant toujours rien, Jane se décida à toquer à la porte.
« Abie ? Je peux entrer ? » Comme elle n'entendait toujours pas de réponse, la scientifique s'inquiéta et ouvrit doucement la porte.
Abie se tenait assise à même le sol, les jambes repliées et les coudes sur les genoux. Elle semblait… absente. Entre ses pieds se trouvait le test de grossesse, face vers le sol.
« Alors ? » hésita Jane en s'approchant.
« Je sais pas. Je ne l'ai pas touché. » répondit Abie d'une voix atone.
« Tu veux que je le fasse ? » questionna Jane d'une voix douce.
« Oui. Non. Je ne sais pas. Je n'en ai aucune putain d'idée. » répondit la jeune femme.
« Je vais le faire. » s'entêta Jane, en s'approchant.
« Attends ! » s'écria Abie subitement, stoppant la main de sa cousine. « Merde, je suis pas idiote à ce point, je peux le faire. »
Elle posa sa main sur le test, hésita un instant et le retourna.
Ses yeux restèrent bloqués sur résultat qu'affichait l'objet.
« Fort bien. Très très bien. Parfait. Tu crois que les dieux d'Asgard paient des pensions alimentaires ? » Déclara la jeune femme d'un ton aigre.
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Voilà ça sera tout pour ce soir, la suite d'ici une semaine !
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