Disclaimer : ni l'univers ni les personnages ne m'appartiennent. Seule l'histoire des Fallen (et les personnages qui s'en rapportent) sont ma propriété. Pour tout emprunt, merci de me demander.


Chapitre 3

En restant au 12 Square Grimmauld, Raven s'était attendue à devoir participer aux tâches quotidiennes et lorsque Molly Weasley leur avait demandé de se séparer pour nettoyer les différentes pièces, elle n'avait pas prévu qu'il s'agisse en réalité d'une tâche titanesque.

Cela faisait visiblement plusieurs années que la maison n'avait pas réellement été entretenue et malgré la présence d'un elfe de maison que la jeune femme avait rencontré une ou deux fois depuis son arrivée, il était clair que personne n'avait vraiment cherché à en faire un foyer accueillant.

Madame Weasley avait interdit l'usage de la magie pour le nettoyage, arguant que cela les occuperait, mais Raven n'étant ni sa fille ni une adolescente, elle avait décidé de ne pas suivre cet ordre.

Alors qu'elle parcourait le quatrième étage en nettoyant les pièces d'un coup de baguette magique, elle avait fini par atterrir dans ce qui semblait être un boudoir dont la tapisserie attira immédiatement son attention. Elle se pencha vers le mur pour l'observer avec attention et remarqua immédiatement qu'il s'agissait en réalité de l'arbre généalogique des Black.

Elle remarqua des traces de brûlures sur le mur et sachant ce qu'elle avait appris concernant les Black, la jeune femme se douta qu'il s'agissait de personne ayant abandonné "le droit chemin". Néanmoins, ce qu'elle ne s'attendait pas à trouver, c'était son propre nom.

Raven Selwyn.

Par contre, l'emplacement où aurait dû se trouver celui de sa mère avait été brûlé.

Visiblement, celui qui avait fait ça considérait qu'Hunter Selwyn ne méritait pas de faire partie de l'héritage des Black.

La jeune femme ne put s'empêcher de toucher la trace de brûlure du bout des doigts, comme si son contact pouvait suffir à faire réapparaitre le visage de sa mère.

•Ma mère était une femme délicate.

La voix la fit sursauter.

Trébuchant sur ses propres pieds, Raven tomba à la renverse sur ses fesses et laissa échapper un juron qui lui aurait valu une sacrée remontrance de la part de sa grand-mère. Mais qui amusa Sirius Black, visiblement. Réunissant le peu de dignité qui lui restait, la jeune femme se releva et épousseta l'arrière de son pantalon.

•Votre mère ? Demanda-t-elle alors.

•Ma mère était une vieille folle, répondit-il, feignant de ne pas l'avoir vu tomber, ce dont elle lui était reconnaissante. Elle s'est appliquée à brûler le nom et le visage de tous ceux qu'elle considérait comme des traites à notre lignée.

•Jusqu'à ce que je vois le blason des Black sur la rampe des escaliers, j'avais oublié que mon arrière grand-mère était une Black.

•Charis Black. Elle était la cousine de mes grands-parents, il me semble.

•Ce qui fait de nous des cousins au quatrième degré.

•Quelque chose comme ça, oui.

•Toutes les familles de Sang-Pur sont apparentées de toute façon. De prêt ou de loin.

•Serait-ce du cynisme que j'entends ? Sourit Sirius.

Raven se contenta de hausser les épaules sans répondre clairement.

Ses grands-parents n'étaient pas ouvertement racistes. En réalité, Latimer et Magdalene Selwyn pensaient juste que les moldus s'apparentaient plutôt à des animaux, vivants encore à l'âge de pierre et que les sorciers étaient plus évolués. Ils avaient au moins la décence de ne pas faire de différence entre les sorciers en eux-mêmes.

En tant que Fallen, Magdalene pensait qu'avoir des pouvoirs suffisait à rendre fréquentable. Sa grand-mère oubliait juste que les sorciers avaient autant participé que les moldus à la persécution de leur famille et que ce n'était pas pour rien qu'ils ne disaient à personne qui ils étaient en réalité.

Peu importe que l'on soit sorcier ou moldus.

Quand on était mauvais, on l'était, un point c'est tout.

-ooOoo-

Raven était dans la bibliothèque, évitant Molly Weasley qui semblait bien décidée à lui poser le plus de questions possible concernant sa vie, quand Albus Dumbledore y entra.

Le Directeur de Poudlard était un homme impressionnant, même s'il pouvait sembler un peu loufoque quand on le voyait pour la première fois, avec sa longue barbe, ses lunettes en demi-lune et ses longues robes. Pourtant, il restait l'un des sorciers les plus puissants au monde.

•Professeur, le salua-t-elle en se levant de son fauteuil.

•Inutile de te lever, Raven, la rassura-t-il.

•Que puis-je faire pour vous, Professeur ? Demanda-t-elle quand il eut pris place dans le fauteuil à côté du sien.

•J'ai un autre service à te demander, Raven.

•Je vous écoute.

•En réalité, deux services.

•Bien sûr.

•Le premier est plutôt simple. Après l'altercation entre Harry et les Détraqueurs, ainsi que son utilisation de sa baguette devant un Moldus et hors de l'école, il doit comparaître devant le Mangemagot lors d'une audience disciplinaire.

•Le Magenmagot pour l'utilisation de la magie par un mineur en dehors de Poudlard ? S'étonna-t-elle.

•Je vois que je ne suis pas le seul à trouver cela excessif.

•C'est Fudge, n'est-ce pas ? Il fait ça pour tenter de le discréditer.

Cornélius Fudge, le Ministre de la Magie, avait totalement réfuté les dires d'Harry concernant le retour de Voldemort et menait une campagne acharnée pour le faire passer pour un menteur, ainsi que Dumbledore. Il semblait persuadé que le Directeur de Poudlard cherchait à obtenir son poste. Il fallait dire que Dumbledore était sage et avait tendance à avoir beaucoup de partisans, alors que Fudge pouvait facilement passer pour un idiot complaisant.

•C'est ma théorie, oui, confirma Dumbledore.

•Je veux bien l'accompagner, mais je ne vois pas vraiment en quoi ma présence sera utile.

•Même si tu rechignes à utiliser la notoriété de ton nom, tu restes une Selwyn et ton grand-père a une certaine réputation au Magenmagot. Ta présence peut faire pencher la balance. Je serai également présent, ainsi qu'un autre témoin.

•Si le fait d'être là peut aider, j'y serai.

•Merci pour ton aide, Raven.

•Quel est l'autre service ?

•J'ai besoin que tu fasses des recherches pour moi.

•Quoi de mieux qu'une Serdaigle pour cela, n'est-ce pas ?

•Votre soif de savoir est une bénédiction, sourit le Directeur.

•Des recherches sur quoi ?

•Sur qui, serait plus exact. J'ai besoin que tu fasses des recherches sur Lily Potter.

•La mère d'Harry ?

•Oui.

•Mais pourquoi ? La vie de Lily Potter est connue de tous de nos jours.

•J'ai l'intuition qu'il y a quelque chose de plus profond.

•Quelle intuition ?

•Tu le sauras le moment voulu.

•Pourquoi moi ?

•Parce qu'il me faut plus qu'une simple Serdaigle pour chercher sur quelqu'un de décéder. Il me faut une Fallen.

Raven se tendit. Pourtant, elle aurait dû se douter que Dumbledore était au courant. Après tout, cet homme savait absolument tout et il n'était donc pas étonnant qu'il sache ce secret pourtant bien gardé.

•Très bien, accepta-t-elle. Je chercherai.

•Merci, Raven.

•Toujours, Professeur.

Dumbledore lui fit son petit sourire énigmatique avant de se lever et de quitter la bibliothèque aussi simplement qu'il y était entré.

En le regardant partir, Raven se demanda combien de secrets le Directeur de Poudlard connaissait et à quel point les manipulait-il comme des pions sur un échiquier.

-ooOoo-

Le jour de l'audience d'Harry devant le Magenmagot, Raven avait sorti sa plus belle tenue, digne de la sorcière sang-pur qu'elle était censée être.

Elle se reconnaissait à peine dans le miroir.

La jeune femme avait enfilé un pantalon noir ainsi qu'un débardeur à fines bretelles au décoletté orné de dentelle, ainsi qu'une veste au col en satin et aux manches transparentes en dentelles, ainsi qu'une paire d'escarpins noirs à talons aiguilles. Elle avait glissé le médaillon des Selwyn autour de son cou, pour bien faire comprendre qu'elle était au côté d'Harry, non pas en tant que simple sorcière, mais en tant qu'héritière d'une grande famille. Ses cheveux aussi noirs que la nuit étaient remontés en un chignon de danseuse à l'arrière de son crâne, dégageant totalement son visage et faisant ressortir ses yeux trop bleus.

Ainsi, elle ressemblait tellement à sa mère qu'elle avait l'impression de voir le portrait d'Hunter qui était accroché dans le manoir de son enfance.

Son apparence était si différente de d'habitude qu'elle provoqua un énorme silence en entrant dans le salon. Essuyant ses paumes moites sur ses cuisses, elle fixa son regard sur Harry et Arthur Weasley, qui devait également les accompagner, et se racla la gorge.

•Allons te faire innocenter.

-ooOoo-

Raven avait souvent accompagné son grand-père lorsque ce dernier s'était rendu au Ministère quand elle était enfant.

Latimer Selwyn n'était pas franchement intéressé par la politique, plus occupé à faire fructifier les entreprises de la famille, mais en tant que dernier héritier mâle en vie de la famille, il avait automatiquement hérité du siège de son propre père au sein du Magenmagot. Il serait absent ce jour-là, mais la jeune femme savait qu'il avait de nombreux alliés en son sein. Elle comprenait mieux pourquoi Dumbledore voulait qu'elle accompagne Harry. Sa simple présence rappellerait aux amis de Latimer qu'un jour, ce serait elle qui siègerait à leurs côtés, héritière de l'une des plus riches familles de leur communauté, et qu'il ne valait mieux pas se la mettre à dos.

D'ailleurs, en tant que le seul héritier de la famille Potter, Harry était également censé avoir le droit d'y siéger, à sa majorité.

Elle comme lui, avaient bien plus de légitimité que la plupart de ceux qui se targuaient de faire partie du Conseil.

Raven était installée dans la salle d'audience, se tenant le dos bien droit et les mains jointes sur les genoux quand un parfum capiteux lui arriva aux narines et lui donnant envie de vomir. Elle resta pourtant stoïque, écoutant les bruits de petits pas s'approcher d'elle jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent à ses côtés, le bout de souliers roses à bout pointu entrant dans son champ de vision.

La personne à ses côtés toussota, mais la jeune femme ne réagit pas immédiatement, voulant bien faire comprendre qu'elle se sentait supérieure à cette personne, qu'elle qui soit.

Ce ne fut qu'au second toussotement qu'elle daigna enfin lever les yeux, pour apercevoir une petite femme plutôt boulotte, portant une affreuse robe rose éplucheuse sous sa robe de magistrate. Un membre du Magenmagot, visiblement.

Remarquant qu'elle avait enfin attiré son attention, la femme se mit à sourire de toutes ses dents, ce que la brune trouva plutôt effrayant.

•Miss Selwyn, je suis Dolores Ombrage.

•Et ?

•Nous sommes apparentées.

•Cela m'étonnerait beaucoup.

Raven se montrait volontairement désobligeante et même si elle détestait se comporter ainsi, comme une Sang-Pur, elle savait qu'elle ne pouvait pas risquer de montrer la moindre faiblesse.

Son grand-père ne lui avait peut-être pas appris à construire des maquettes ou n'avait pas joué dans le jardin avec elle, mais il lui avait appris à se comporter parmi le nid de vipères qu'était la société des sorciers pure souche. La première chose qu'il lui avait dit, c'était qu'elle était une Selwyn et que par conséquent, elle était supérieure. Elle n'approuvait pas forcément, mais cela était utile face à des personnes de la trempe de cette Ombrage.

Qui semblait d'ailleurs avoir mordu dans un citron tellement elle était visiblement contrariée que Raven mette en doute son ascendance.

•Je vous assure que si, s'exclama-t-elle, outrée. Mon père était le fils de Ramona Selwyn, la tante de votre grand-père.

•Grand bien lui fasse.

•Nous sommes donc cousines.

•Cousines éloignées, Merlin merci.

Ok, elle se montrait volontairement désobligeante et ce n'était plus simplement un rôle qu'elle jouait, même si elle en rajoutait un peu pour la galerie. Mais la jeune femme ne supportait tout simplement pas ceux qui pensaient que la pureté du sang prévalait sur tout le reste et visiblement, cette femme en faisait partie.

De plus, Raven avait quelque chose que cette femme n'avait pas et c'était le nom de Fallen, qui avait longtemps été considéré comme un nom royal parmi les sorciers, puisqu'il aurait été celui de Morgane elle-même, la sorcière originelle.

Dolores Ombrage n'eut pas l'occasion de rajouter quoi que ce soit car les autres membres du Magenmagot arrivèrent et l'audience commença.

Comme le lui avait dit Dumbledore, ce dernier fut présent, ainsi qu'un témoin. Et même si Fudge, ainsi que cette potiche d'Ombrage, votèrent pour l'accusation d'Harry, la majorité l'emporta et il fut innocenté, récupérant le droit de retourner à Poudlard pour y finir sa scolarité.

Raven sortit parmi les premiers et attendit que l'adolescent sorte à son tour. Elle patientait tranquillement, adossée au mur, quand elle aperçut le Ministre un peu plus loin, discutant frénétiquement et à voix basse avec un homme de haute stature. Se redressant, la jeune femme avisa la canne à pommeau en tête de serpent et la longue chevelure blonde platine de l'homme et n'eut aucun mal à le reconnaitre.

Lucius Malefoy.

Qu'Harry avait formellement identifié comme présent lors du retour de Voldemort.

Sentant qu'ils étaient observés, les deux hommes tournèrent la tête vers elle et même si elle était loin, Raven n'eut aucun mal à voir la mâchoire de Malefoy se contracter.

L'homme était visiblement contrarié de la voir, en plus du résultat du jugement du jeune Potter.

La brune ne put s'empêcher d'agiter les doigts vers lui, arborant son plus beau sourire de garce, pour bien lui faire comprendre qu'elle voyait clair dans son petit jeu.

Il était clair que les Selwyn avaient plus d'influence que les Malefoy et il avait du mal à le digérer.

Et il n'avait encore rien vu.


Note de l'auteure : troisième chapitre done !

L'audience de Harry au Ministère et rencontre entre Ombrage et Raven. Sans oublier la mission de Dumbledore.

J'espère que vous avez aimé ce chapitre et je vous dis à très vite pour le début des recherches de Raven sur Lily Potter !

N'oubliez pas de laisser une review !

Bye !