Bonjour !

J'espère que vous allez bien.

Je tousse et mouche toujours encore, même si ça tend à s'améliorer, heureusement.

Le chapitre 74 est en cours de rédaction, je suis contente j'arrive à augmenter mes chapitres d'avance ^^


WARNING :

Petit moment, très court, mais hot.

C'est un clin d'œil indirect au chapitre 12 et 21... ces chapitres sont miroirs 12 = 21 = 12...

J'aurai voulu le faire exprès j'y serai pas y arrivé.

Je vous invite à relire ces chapitres après celui-ci si le cœur vous en dit ^^


Chapitre 58 : Terre ou Mer ?

[POV Rubia]

Il commençait à se faire tard quand j'invitai Baggy à retourner dans sa chambre pour se coucher, je le voyais marcher en tenant fièrement mon dessin qu'il ne lâchait pas des yeux.

- Je vais être jaloux de ce gamin….

Je me tourne vers Rayleigh qui se tenait à mes côtés :

- Et pourquoi donc ?

- Tu as passé du temps avec lui et même offert un dessin…

J'éclate de rire :

- Je ne te savais pas si jaloux et possessif. Je ne vois Baggy que comme un adorable enfant, c'est toi que j'aime d'amour et puis si tu tiens tant à avoir un dessin il te suffit de demander comme ce brave Baggy.

- Je vois… moi je veux passer du temps avec toi Rubia, demain après ma visite chez mon ami, cela te dit qu'on se balade toi et moi ? Je connais un coin sympa qui je pense te plaira.

- Ce serait avec plaisir Rayleigh.

Il me sourit et me prit dans ses bras, heureux d'entendre mon accord.

- Me voilà ravi.

- En parlant ami, tient voilà mon dessin, j'espère qu'il aura quelque chose.

- J'espère aussi, en tout cas le résultat est magnifique, ce serait fou que tu ne sois pas artiste, on sent que ça fait un moment que tu dessines, les traits sont fins, nets, précis.

- Merci. Merci Rayleigh d'investiguer pour moi.

Je lui embrassai sa joue droite, pour toute réponse il m'encercle ma taille et m'embrasse en retour sur ma joue.

- Allez repose-toi, je te veux en pleine forme.

- Oui chef ! Gloussai-je.

- Chut… c'est le genre de commentaire qui font craquer les hommes.

Je le regarde un instant sans comprendre, avant de rougir et de frapper Rayleigh qui se marre :

- Rayleigh !

Il se sauve en courant, trop fier de lui de m'avoir taquiné. Quel bougre.

Je soupire, mais je souris, c'est un gentil bougre tout de même.

En tout cas je sens la fatigue me gagner, aussi je retourne dans ma chambre et m'enferme avant de me prendre une bonne douche et de me laver les dents.

Je me glisse dans mon pyjama avant de rejoindre mon lit et je m'endors quasi immédiatement.

Je me sens… attachée à un lit, mes poignets retenu au niveau des coins supérieurs, tandis que mes jambes le sont dans les coins inférieurs. Je sens que j'ai les yeux bandés.

- Je t'en prie ! C'est trop…

J'haletai et je ressentais un plaisir immense, je sentais mon corps se tendre, trembler, alors que des doigts taquins glissaient sur ma peau. Je pouvais sentir un souffle chaud et un contact froid lécher avec délice mon corps et percevoir les caresses agaçantes d'une langue sur mon corps nu et offert.

- Pitié…

Le plaisir que je ressens est si grand… si puissant… si bon… mais c'est aussi si intense, j'ai l'impression que je ne peux supporter davantage de plaisir. Et pourtant je sens qu'on me pénètre avec force et vigueur, mais aussi avec une douceur perceptible.

Je me réveille, rouge et transpirante, c'était quoi ? Un rêve ou bien… un souvenir ?

Le problème c'est que je n'ai ni la voix de mon amant, ni son visage… En tout cas ce rêve était un peu trop réaliste, je suis poisseuse entre mes jambes et j'ai l'impression que mon corps se souvient des caresses de ce rêve.

Je me lève en titubant, j'allume une lampe, j'ai un peu de mal aux yeux avec la luminosité, mais je note ce rêve érotique dans un cahier. Si c'est un souvenir qui me revient je préfère le noter tant qu'il est encore clair dans mon esprit.

Je referme mon cahier et repars me coucher, j'arrive à me rendormir immédiatement.

J'ai les mains attachées à l'aide d'une ceinture.

Je me sens portée par deux hommes, celui dans mon dos taquine ma nuque de baisers fiévreux et doux à la fois.

- Soyez très gentille mademoiselle, résonna la voix de l'homme se tenant face à moi.

- Je vous promets d'être très, très gentille…

J'entendis des rires, même les miens :

- Embrassez-moi, somma celui face à moi.

Je ne me fis pas prier et je l'embrassai avec joie et envie, sentant que les caresses de mes deux amants devinrent plus insistantes encore.

Je stoppe mon baiser et relève mes yeux vers cet homme, il avait un beau regard… et trois cicatrices.

Je me réveille en sursaut.

Mon cœur bat la chamade et je me sens toute… excitée.

Le premier rêve c'était déjà quelque chose… mais là…

Sans hésiter, je me lève et je note tout ce dont je me souviens avant que mon rêve ne s'échappe.

Cet homme avec ces trois cicatrices… son visage était flou… mais ses yeux étaient nets, j'ai l'impression de connaitre ce regard…

Je dessine sur mon cahier les yeux de cet inconnu et j'essaye de ne rappeler, mais rien ne me revient. Par contre il y avait un autre homme… mais alors c'est comme le premier rêve, je n'ai aucune indication….

Que signifie ces rêves ? Est-ce vraiment des rêves érotiques, fruit de mon imagination… ou ces des souvenirs ?

J'ai la sensation assez étrange que ce sont des souvenirs… mais… cela veut dire que… je me suis donnée à… trois hommes ? J'ai beau ne pas avoir vu le visage de mon amant du premier et du second rêve, que je suis quasi certaine que c'est bien trois hommes différents.

Mais du coup, une pensée… s'impose à moi… est-ce que j'étais… une catin ?

En perdant la mémoire je ne savais pas à quoi je m'attendais… mais me dire que j'étais une femme de charme me faisait bizarre, sinon comment expliquer autrement ces deux rêves ?

Ce qui était certain, c'était que j'avais aimé ces instants torrides.

Je ne peux pas croire que j'étais une prostituée… mais ça peut expliquer les cicatrices que j'avais et mon empoisonnement.

Pour les cicatrices, soient elles viennent toutes ou en partie de sexe tarifé où j'ai accepté qu'on me violente, soit c'est la prostitution la cause. Ce n'est pas un milieu facile, on se fait facilement des ennemis… donc j'ai très bien pu être victime de maltraitance.

Quant à l'empoisonnement, je ne suis pas certaine que ce soit lié à une activité sexuelle, cela doit venir du fait que j'étais une prostituée qui a attiré les foudres d'une personne.

Tout me semblait clair et cohérent, je devais faire partie d'un réseau de prostituées et ceux à la tête de ce dernier avait attiré les foudres.

Je soupirai… lasse.

Ce n'était pas le genre de destin que je voulais voir…. Je verse des larmes amères.

Je n'étais donc pas si… importante…

Comme j'étais bête de penser que… j'avais peut-être quelqu'un qui m'attendait… me chérissait….

Ce n'était donc pas si mal d'être sur l'Oro Jackson, ma vie serait plus stable, que dans un bordel.

Devrais-je avouer ça à Rayleigh ? Sera-t-il dégoûté ? Me rejettera-t-il ? Je crains tant sa réaction…

Je me rallonge en sanglotant, je me promis de taire ces souvenirs, je ne voulais pas perdre Rayleigh et que je baisse dans son estime.

Je me rendormis difficilement, j'étais secouée et anxieuse.

[POV Rayleigh]

Je me lève aux premières lueurs du jour, le dessin de Rubia sous les bras et je pars enquêter. Je quitte le navire et je marche déterminée vers ma destination :

- Salut Auriac, lançai-je.

- Ce bon vieux Rayleigh, qu'est-ce qui t'amène ?

- Ceci, est-ce qu'à tout hasard tu en connaitrais l'auteur ? Il n'est pas signé.

- Fait voir….

Auriac a une bonne soixantaine, ses cheveux sont devenus poivre et sel depuis notre dernière rencontre :

- Et bin dit donc, je ne sais pas qui a dessiné mais c'est superbe.

Aïe :

- Tu n'as jamais vu ce style quelque part ?

- Non, désolé, si j'étais l'artiste je me lancerais, car cette personne a une belle façon de procéder et un sens assez aigu de la perfection, regarde-moi ces micros-détails, l'auteur à de sacrés bons yeux.

C'est vrai que quand je me penche sur le travail réalisé par Rubia je note pleins de détails, qui font tout le charme du tableau. Effectivement elle a de bons yeux pour réussir à avoir capté et transcrit ces éléments :

- Dis-moi où as-tu trouvé cette œuvre d'art ?

- C'est un secret, répondis-je.

- Tu as une piste sur l'identité de l'artiste ?

- C'était justement l'objet de ma visite, j'espérai que tu pourrais m'en dire plus.

- Ah… vraiment désolé… Rayleigh je peux te l'acheter ?

- Quoi ?

- S'il te plait, je t'en donnerai un excellent prix.

Je ne m'attendais pas à cela. Je ne comptais pas vraiment le vendre… mais j'allais en parler à Rubia, après tout cela pourrait lui faire plaisir d'avoir un peu d'argent pour acheter des affaires et même du matériel pour dessiner :

- Pour le moment je te dis non, je suis venu avec pour le faire expertiser pour un tiers, il n'est donc pas en ma possession, mais je vais en toucher de mot au propriétaire.

- Arf… alors je vais prier pour que cette perle me soit cédée, j'admets avoir un coup de cœur. Ce tableau représente la beauté de la mer, on dirait que cette personne adore la mer, l'eau.

Auriac est très sensible aux œuvre d'art et il vise juste, Rubia m'a confié son amour pour l'eau, alors je ne suis pas étonné qu'il ressente cela, elle y a mis tout son amour.

- Je te remercie d'avoir regardé et je reviendrai si tu as le bonheur et la joie d'être l'acquéreur de cette belle toile.

- Je vais guetter ta venue maintenant.

Je souris et je me retire, pensif.

C'est curieux que Rubia ne soit pas artiste… elle a un talent indéniable… après on ignore tout de son passé, jusqu'à ses inspirations, après tout combien de personnes talentueuses ne font rien de l'or qu'ils ont dans les mains ? Il y en a beaucoup et Rubia en fait peut-être partie.

Je regrette tout de même qu'on ait aucune piste pour Rubia, je n'ai plus qu'à espérer qu'une partie de sa mémoire, si possible des souvenirs pas désagréables lui reviennent.

[POV Rubia]

Je me réveille, épuisée….

J'imagine que le fait de me dire que je suis une prostituée m'a contrarié et ne m'a pas permis d'avoir un sommeil réparateur.

Comment vivre avec ça ?

Je soupire… tellement de choses se cumulent, plus j'avance plus je comprends mon amnésie. Qui voudrait se souvenir de ça de toute façon ?

Je me lève, je m'habille et je me dirige sur le pont et je vois Rayleigh revenir au loin, je vais à sa rencontre en courant :

- Bonjour Rayleigh… alors ? Des nouvelles ?

- Non… mais, mon ami trouve que tu as un sacré coup de crayon et que tu devrais te lancer là-dedans.

- Ah oui ?

- Je peux te dire qu'il a eu le coup de foudre pour ton dessin et qu'il veut te l'acheter.

Je papillonne des yeux, on veut m'acheter mon dessin ?

- Ah bon ? Bégayai-je.

- Comme il t'appartient à toi de voir si tu veux le vendre ou pas. Mais si tu veux avoir un peu d'argent cela peut être bien.

Ce n'est pas faux, en plus Crocus m'a acheté des choses à mon arrivée, cela serait une belle occasion de le rembourser.

- Je veux bien lui céder.

- Oh j'en connais un qui va sauter de joie, gloussa Rayleigh.

- Ah ce point-là ?

- Tu es talentueuse Rubia, c'est même étonnant que tu ne te sois pas fait un nom.

Cette remarque vient renforcer l'idée que je devais être une prostituée, je pense qu'il y a assez peu de chance qu'on m'ait laissé dessiner à loisir. D'un autre côté, c'est curieux que ceux à la tête du bordel où j'étais n'ai pas pensé à m'exploiter, il y aurait eu deux rentrées d'argent avec moi : le sexe et l'art. La seule possibilité qui explique cette incohérence, c'est que j'ai réussi à cacher ce talent pour éviter qu'on m'exploite, ce qui n'est pas impossible non plus après tout.

- Peut-être que je n'en ai pas eu l'opportunité…, murmurai-je.

- Certainement, cela te plairait ? De devenir une artiste ?

- Je ne sais pas… j'imagine que oui ça me plairait.

- Alors ça serait merveilleux.

- Vraiment ? Tu es heureux pour moi ?

- Comment ne pas l'être ? Je suis certain que tu auras une belle carrière, ça t'ira tellement mieux que la piraterie… même si en tenue de pirate tu seras à croquer.

- Et comment tu m'imagines en tenue de pirate ? Demandai-je curieuse.

Il me prit dans ses bras et colla son front contre le mien :

- Oh tu veux me tenter pas vrai ? Je t'imagine avec un pantalon en cuir noir, de belles bottes noires à talons dans le style corsaire avec de beaux rubans en satin rouges en guise de lacets. Ensuite je te vois bien avec une belle chemise crème aux manches bouffantes avec de belles épaules dénudées, surmontée d'un somptueux corset rouge et noir. Et pour finir un imposant chapeau noir et rouge pour aller avec cette belle chevelure chatoyante.

Je rougis vivement à cette description :

- Je ne pensais pas que ce serait… si détaillé…, répondis-je nerveuse.

- Hum hum ? Ne sous-estime jamais l'imagination d'un homme.

- Je pourrais en dire autant d'une femme…, bégayai-je.

- Quel délicieux avertissement, je prends note, susurra Rayleigh.

Il me prit le bras et m'entraina à sa suite :

- As-tu petit-déjeuner ?

- Non….

- Parfait, alors je vais te faire goûter quelques douceurs locales.

- Si tu me prends par les sentiments je te suis.

- Avant on va retourner voir mon ami et lui vendre ta toile.

J'acquiesce et quelques minutes plus tard je récupère un sacré pécule et je ne m'attendais pas à autant d'ailleurs : 1 million de berrys. Même Rayleigh était étonné.

Mais ce fameux Auriac avait eu un tel coup de cœur qu'il voulait être certain que j'accepterai de céder ma toile et il n'avait donc pas hésité à y mettre plus que nécessaire.

Avec autant d'argent j'en avais profité pour m'acheter un sac à main et y mettre ma liquidité, car à transporter à bout de bras c'était compliqué et c'était un peu pour des gens malintentionnés un appel du genre : regardez j'ai plein d'argent venez m'attaquer. Et moi je ne veux pas me faire attaquer, je tiens à la vie. J'avais d'ailleurs préféré faire un crochet sur l'Oro Jackson pour y déposer le plus gros et aussi rembourser Crocus qui m'avait acheté mes vêtements à mon arrivé, il n'avait pas trop voulu au départ, mais j'avais été si insistante qu'il avait fini par céder.

Et cette fois Rayleigh et moi on partit pour de bon se promener en ville, on était sur une île plutôt printanière de ce que je voyais. Les arbres étaient en fleurs parfumant l'air ambiant.

- C'est beau...

- Oui attend de voir la suite je vais te montrer un point de vue somptueux, me lança Rayleigh.

- Oh j'en attends beaucoup alors.

Je sentis la main de Rayleigh se saisir de la mienne entrelaçant nos doigts, je souris timidement et répondit en serrant doucement sa main :

- J'espère que ça ne t'indispose pas.

- Non… je suis plus intimidée…, avouai-je dans un souffle.

- Intimidée dans quel sens ? Murmura Rayleigh au creux de mon oreille.

- Dans le sens… que… cela… me rend toute chose…

Il rit doucement et m'attire contre lui :

- Cela me plait si je te fais de l'effet, chuchota t'il.

Je rougis vivement, pendant que Rayleigh gloussa ravi de son petit effet, m'entrainant dans la balade qu'il m'avait promis.

Je dois dire que les ruelles sont magnifiques, pavées au sol, avec de jolies maisons et boutiques, il y a même des bancs au milieu de tout cela.

- Entrons ici, cette boulangerie est délicieuse, tu m'en diras des nouvelles, me lança Rayleigh avec un clin d'œil complice.

Il me parle sucre, moi je ne résiste pas, et je m'extasie devant tous les choix qui s'imposent à moi. Je n'arrive pas à choisir, mon cœur est attiré par les tartelettes aux fruits, surtout celles aux fraises, framboises, mais je dois aussi dire que le praliné m'attire assez :

- Qu'est-ce qui te ferait envie ?

- J'hésite avec ses trois, désignai-je du doigt, tu me conseillerais laquelle ?

- On vous prendra les trois, répondit Rayleigh à la commerçante.

- Hein ?! Mais tu ne vas pas me prendre les trois ! M'exclamai-je.

- Je vais me gêner.

Il passa devant moi et paya :

- Tu ne t'es rien prit en plus….

- J'ai mangé tout à l'heure, je n'ai pas faim, par contre je vais m'amuser à te nourrir.

Il m'attrapa par la taille et me guida, sa boite de pâtisserie sous le bras. Il s'assit sur un banc et m'invita à s'installer sur ses jambes, je m'exécutai, non sans rougir :

- On commence par quel gâteau ?

- Framboise… et… merci… pour les gâteaux.

- De rien Trésor, allez ouvre tes belles lèvres.

J'ouvris ma bouche, pendant que Rayleigh me présenta la première pâtisserie. Je posai ma main gauche contre ma joue et je fermais les yeux :

- C'est délicieux…

- Je vois ça, rit doucement Rayleigh.

Je me mise à croquer un nouveau morceau, pour la plus grande joie de mon pirate. Je me love contre lui et savoure cette bouchée fruitée :

- Je veux bien que des sorties remplies de pâtisseries.

- Je veux bien te croire, j'avais bien compris que tu avais en penchant pour le sucre.

- C'est bon et doux, gémis-je.

- Je ne me moque pas promis.

Il continue de me taquiner, toujours en me nourrissant. Ensuite on enchaine sur la tartelette à la fraise qui est parfumée comme jamais, c'est un pur bonheur :

- Les fraises sont succulentes et elles sentent si bon….

- Tu as l'air de bien les apprécier, sourit-il.

- Oui ! Et je pense que ça devait faire partie de mes saveurs préférées, cela me provoque de la joie.

- Possible à moins que ce soit le fait de manger qui te provoque de la joie, me taquina Rayleigh.

- Méchant, boudai-je.

- Oh oui je suis un vil pirate et vous êtes ma délicieuse prisonnière.

- Délicieuse ? Comptez-vous me manger ?

- Oh oui, mais uniquement avec votre consentement belle demoiselle, répondit-il avec un regard pénétrant.

Je pique un fard en réalisant ma connerie, je voulais parler de moi en me comparant à de la nourriture, pas en pensant à des plaisirs plus… charnels.

- Je me suis… mal exprimée….

- Quel délicieux lapsus révélateur alors. Hum… tu en as sur le côté…

- De quoi ? Demandai-je sans comprendre.

Je le vois se pencher vers moi et il captura doucement mes lèvres, m'enserrant dans ses bras, je me laissai aller et j'attrapai son col, me rapprochant de son torse, pour mieux répondre à son baiser.

Ses mains glissèrent sur mon dos, taquinant ma peau à travers mes vêtements :

- Je t'aime Rubia….

- Moi aussi… je t'aime Rayleigh.

Nos yeux plongèrent dans ceux de l'autre et nos lèvres se cherchèrent mutuellement, se taquinant avec bonheur :

- Rayleigh… attend…, haletai-je le souffle court.

- On est essoufflée ?

- Oui…

- Tant mieux, c'est signe que mes baisers sont si bons que tu retardes leurs fins.

Je ris, cette affirmation est loin d'être fausse :

- Et vos chevilles ça va ?

- Oui, elles sont prêtes pour supporter votre poids que je porte à bout de bras.

Il me souleva avec une facilité déconcertante :

- Tient ton dernier gâteau, dit-il en me mettant la boite sur mes cuisses.

- Et où m'emmènes-tu ? Demandai-je en le voyant marcher.

- C'est un secret Trésor.

- Allez dis-moi, un indice.

- Non, répondit Rayleigh intransigeant.

- Un petit.

- Non.

- Un minuscule.

- Non.

- Un microscopique.

- Non. Tu es tenace dis-donc.

- Tu peux parler, rétorquai-je.

Rayleigh éclata de rire :

- J'aime vraiment ta répartie.

- Alors cela mérite un indice.

- Pff ! Tu es une sacrée négociatrice, tu ne lâches pas l'affaire.

- Jamais !

- Je vois ça et j'admets que c'est très plaisant, mais… non.

Je pousse un soupir de désespoir sous l'air amusé de Rayleigh qui est bien décidé à ne pas me céder. Je n'ai donc guère d'autre choix que de me laisser porter et d'attendre que Monsieur daigne satisfaire ma curiosité. Pour patienter et passer ma frustration je mange ma dernière pâtisserie, qui est aussi savoureuse que les précédentes :

- Tu avais faim.

- Evidemment… et puis tu m'as acheté trois tartelettes.

- Je ne t'ai pas obligé à toutes les manger d'un coup, s'esclaffe Rayleigh.

- Si, en me frustrant en ne répondant pas à mes questions tu m'as incité à me venger sur ma dernière douceur.

- Quel homme horrible je suis.

- Parfaitement !

Je sens qu'il a des spasmes du au fou rire qui le gagne, je l'amuse et je souris discrètement, pas mécontente de moi :

- Allez cesse de bouder.

- Un indice ?

- Toujours pas, rit-il.

Cet homme me frustre !

Bon je regarde autour de moi, on est dans un joli parc fleuri, où le sol est jonché de pétales, ce qui est magnifique. On traverse un pont, en-dessous on a un joli cours d'eau, c'est splendide.

Rayleigh me pose et on est devant un stand qui loue des barques.

Oh ! On va faire une promenade sur l'eau j'ai l'impression et c'est cela.

- Venez gente demoiselle, me dit-il en me tendant la main pour m'aider à monter dans notre embarcation.

Je glisse ma main dans la sienne et il m'attire à lui avant que je m'assoie, Rayleigh prend les commandes des rames et commence à s'activer :

- Cela valait le coup d'attendre, m'extasiai-je.

- N'est-ce pas ? Comme tu aimes l'eau je me suis dit que cela ferait mouche.

- Merci de la délicate attention, souris-je ravie.

- Je t'en prie.

Je regarde l'eau, qui est très claire, je peux observer à loisir des petits poissons multicolores nager avec grâce. Je laisse glisser mes doigts sur la surface, l'eau est fraiche, c'est agréable :

- Rubia….

- Oui ?

- As-tu envie de rester sur la terre ferme… ou bien serais-tu prête à envisager une vie en mer ?

Oh je vois pourquoi il me pose la question, le fait qu'on est évoqué plus tôt la possibilité que je vis une vie d'artiste, cela doit l'interroger. Surtout que de ma réponse va découler la nature de notre relation. Je me relève doucement et je me blottis contre lui qui s'arrête de ramer pour m'enlacer :

- Rayleigh je n'ai pas d'attache… enfin… je ne m'en souviens pas… mais j'ai envie d'être à tes côtés, continuer à naviguer avec toi me conviendra.

- Vraiment tu en es certaine ? La vie en mer n'est pas facile…

- Sur terre non plus si on en croit le fait que j'ai été torturée…

- Je te concède ce point, sourit tristement Rayleigh face à ma réponse.

- Je veux être avec toi, je ne veux pas perdre la personne la plus précieuse de mon cœur.

- Rubia….

- Alors oui je suis bien décidée à rester à tes côtés sur l'Oro Jackson, une vie d'artiste, aussi tentante soit-elle, serait beaucoup trop triste sans toi.

Je l'enlace et je sens soudain un nouveau malaise avant de sombrer dans les pommes.

[POV Narrateur]

Face à un tel engagement le voile de l'espace et du temps continua de se déchirer.

Et bientôt l'enchantement allait prendre une tournure quelque peu… différente.


Ca chauffe, que dis-je ça brûle ! Mine de rien Ariel/Rubia n'est pas si loin que ça de la vérité sur son passé.

Son premier rêve fait écho à un souvenir ardent avec Crocodile, un passage non développé, mais qui est évoqué au chapitre 12. J'admets qu'à l'époque j'ai pas trop osé faire un autre chapitre, car on enchainait beaucoup les chapitres hot et j'avais peur de lasser, mais ça donne un petit avant goût de ce possible chapitre si je l'avais écris.

Et le second, vous avez deviné, c'est un moment de passion entre Shanks, Benn et elle.


Rendez-vous mercredi pour découvrir la suite, où Ariel va peut-être mettre le doigt sur quelque chose. Pourra t'elle défier l'Histoire, l'Espace et le Temps ?

A mercredi ^3^