Bonjour à vous !
Nous arrivons sur le fin de l'arc et oui, même s'il se finit au chapitre 62, ça approche dangereusement.
Les choses se précisent petit à petit.
WARNING :
Faites attention à tout ce que dit Rayleigh, surtout ses ordres.
C'est pour rendre la lecture plus intéressante que je dis ça ^^
Chapitre 59 : Censurée
[POV Rubia]
Quatre semaines s'étaient écoulées depuis notre balade en barque où j'ai confirmé mon souhait de rester sur l'Oro Jackson.
Bien des choses avaient changé, j'avais retrouvé ma forme physique, je ne souffrais plus de fatigue. Et donc, de ce fait, j'avais commencé des entrainements un peu plus intensifs avec Rayleigh.
J'arrivai de plus en plus facilement à user du Haki de l'armement pour créer des vagues de vents et repousser mes ennemis.
Ensuite on m'avait aussi encouragé à manier une arme, ça par contre j'avais été plus réticente, je n'aimais pas l'idée de faire du mal, même à mes ennemis. Mais je devais reconnaitre, que je ne voulais pas non plus être un poids, j'avais bien vu lors de bataille navale que j'étais un fardeau pour Rayleigh qui assurait ma protection. Donc j'avais pris sur moi, mais c'était compliqué de trouver l'arme qui me correspondait. J'étais nulle au tir et je partais en arrière lorsque je tirai… les armes à feu avaient été exclues.
Rayleigh avait tenté de m'apprendre à manier une lame, j'avais tout, sauf des facilités. En fait je n'arrivais pas à attaquer, j'étais constamment en mode défense tant j'avais peur de me faire embrocher.
Ce n'est que récemment qu'on eut l'illumination du siècle : le karaté des hommes-poissons.
Cela faisait moins d'une semaine qu'on faisait escale dans le Royaume des tritons et des sirènes, c'est là que j'avais découvert cet art martial singulier et que j'avais demandé innocemment à Rayleigh s'il pensait que je pouvais apprendre cette technique. Oh je ne m'attendais pas à ce qu'on me dise oui, car je voyais bien que seuls les hommes-poissons manier ce style de combat.
Mais à ma grande surprise, c'était possible. Ainsi Roger et Rayleigh avait négocié auprès des hommes-poissons pour savoir s'ils pouvaient me former. Et à mon plus grand bonheur ils ont accepté.
Et je dois dire que cela avait fait toute la différence, j'aimais l'eau, c'était mon élément, j'avais une connexion étroite avec. J'ignorais tout de la nature exacte de ce lien, même si mes soupçons sur le fait que j'avais dû être privé de l'hygiène tendait à expliquer ma joie d'être au contact de mon élément fétiche.
Ainsi cela faisait quatre jours que je commençai à apprendre le karaté amphibien, j'avais débuté par les mouvements de combat de base. Après avoir répété intensivement les gestes de combat et de parades, aujourd'hui on allait m'enseigner comment manier l'eau.
Et j'avais toutes les peines du monde à matérialiser ne serait-ce qu'une goutte d'eau et sur de l'eau existante, que je n'avais donc pas à invoquer, ce n'était pas de la tarte à la soulever. J'y arrivais au prix de grands efforts de concentration et de chance je pense, mais ça ne dura pas plus d'une fraction de secondes.
Ma journée d'entrainement s'acheva, j'étais satisfaite d'avoir réussi à manipuler, quelques instants de l'eau, même si ça m'avait épuisée.
Cependant c'était loin de me déprimer, je me disais que d'ici quelques temps j'arriverai à me défendre et à combattre. Je voyais bien que le fait que j'ai trouvé mon style de combat et mes premiers progrès ravissaient tout l'équipage.
En tout cas j'étais éreintée, je retrouvai avec joie ma cabine et je me fis couler un bain chaud et parfumé pour me remettre d'aplomb.
Je me déshabillai avant d'entrer dans ma baignoire.
Ah que c'est bon et relaxant… je me laisse glisser, afin d'être tête sous l'eau, je réfléchis à tout et à rien avant de remonter à la surface pour reprendre une bouffée d'air. Je m'essuie le visage avant de prendre à creux de mes mains de l'eau, ce précieux liquide.
- Quelle part de mystère renfermes-tu ? Murmurai-je songeuse.
Tant de questions… et aucune réponse, c'est frustrant, car d'un côté oui je ne veux pas savoir mon passé, car j'imagine qu'il est difficile, mais de l'autre… il doit bien y avoir quelques souvenirs heureux dans le lot… Non ? Ai-je été malheureuse toute ma vie ? Non quand je repense aux rêves érotiques que j'ai fait, je me souviens parfaitement avoir eu le sentiment d'aimer ce que je vivais, ce n'était pas feint.
Même si j'étais une prostituée, j'ai dû avoir des expériences plus agréables que d'autres.
Et puis… pour dessiner, c'est que j'avais du temps de libre, et qui sait si je ne faisais pas une autre activité à côté… j'avais surement des moments de bonheurs…
Je soupirai… car rien ne me revenait pas même des choses agréables….
J'étais donc minée qu'aucun, souvenir s'imposait dans mon esprit aussi petit soit-il. Et plus le temps passait plus je me disais qu'il n'y avait quasiment aucune chance pour que ma mémoire me revienne. Après… ces rêves érotiques je ne les ai faits qu'une fois, c'étaient peut-être des souvenirs, mais par moment je me demandais si ce n'était pas juste le fruit de mon imagination.
Mon esprit se remémora ces quelques instants torrides, je sentais mes poils s'hérissaient et j'avais l'impression que mon corps brûlait sur les zones où on m'avait touché. Même mon entrejambe semblait répondre à ces stimuli et je rougis vivement.
Je me lave pour calmer mes ardeurs et je sors de mon bain après m'y être assez prélassée. Je me sèche et je mets une nuisette bleu nuit. Quand je sors de ma salle de bain je vois que Rayleigh est là :
- Oh… voilà une belle apparition.
Je souris, il aime bien m'appeler comme ça ces derniers temps.
- N'exagère pas.
- Je n'exagère jamais, coupa t'il.
Je glousse devant sa mauvaise foi :
- Si tu le dis.
- Comment te sens-tu Trésor ?
- Fatiguée, épuisée, vidée, la liste est longue….
- Je vois que tu es cassée en effet. Tu veux un câlin ?
- Oui…
Il s'allonge dans mon lit et m'ouvre ses bras, moi, je me laisse tomber sur lui, qui me réceptionne dans un rire :
- Ma pauvre Rubia.
- Oui pauvre moi….
- Allez courage, tu vas pouvoir te reposer.
- Oui… surtout que je suis lessivée, même si très satisfaite de mes débuts dans le karaté amphibien.
- Je vois ça, tu as le sourire aux lèvres, là où précédemment tu étais minée.
- Evidemment, je n'y arrivais pas, j'avais peur… et puis en plus je voyais bien que j'étais un poids pour toi quand tu me défendais.
- Tu ne seras jamais un poids, si je te protège ce n'est pas que lié au fait que tu ne sais pas te défendre, c'est aussi car je t'aime et que je veux protéger la personne la plus précieuse de mon cœur.
- Merci Rayleigh de me réconforter, moi le boulet de ce navire.
- Tu n'es pas un boulet Rubia.
- Je ne le dis pas méchamment, même si j'ai hâte de me défendre seule et de vous protéger toi et les autres.
- Tu es adorable mon cœur.
Il embrassa mes cheveux humides et me regarda avec intensité, resserrant ses bras autour de moi.
- Je t'aime Rubia….
Je rougis et j'esquive son regard, mais pas longtemps car il prend mon visage entre ses doigts et le tourne vers lui avant de m'embrasser.
Je me colle à lui et répond à son baiser, avant de glisser mes doigts sur son torse partiellement découvert par son décolleté :
- Rubia… j'ai envie de toi….
Je rougis à cette déclaration, j'avais aussi du désir pour lui… mais avec mon passé où j'étais certainement prostituée… j'avais peur… de me lancer… peur de me trahir… et de perdre Rayleigh, son affection, son estime….
- Rubia… je vois bien que cela fait un moment que tu me désires, mais… je vois aussi de la peur. Tu sais que ton consentement m'est important ? Mais j'ai l'impression que quelque chose te tracasse. J'ai trop longtemps évité le sujet, je veux pouvoir te rassurer et aussi savoir si je ne fais pas de faux pas avec toi, alors dis-moi ton inquiétude mon cœur.
Je le regarde et l'écoute, quand il me demande de lui dire ce qui ne va pas, je sens que j'ouvre la bouche pour lui répondre. Je sens quelque chose de bizarre se produire, je ne veux pas parler, je veux garder ça pour moi, pourtant je n'ai pas d'autre choix que de lui donner une réponse. Je lutte, mais une force, quelque chose m'oblige à lui répondre. Qu'est-ce qui m'arrive ?
- Rayleigh je crois que j'étais une ancienne prostituée…
Je m'entendis dire avec horreur ces mots que je n'ai pu retenir.
Pourquoi ?
Je regarde avec crainte Rayleigh, il pose une main sur ma joue et me la caresse :
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? Tu as retrouvé des souvenirs ? Dis-moi mon Trésor.
Je sens que je n'ai plus aucun contrôle sur ma parole, car je réponds sans détour :
- J'ai fait des rêves assez évocateurs… c'était peut-être que des rêves, mais j'avais l'impression que c'étaient plus des souvenirs. Je ne voyais pas les visages, tout ce que je sais c'est que je me suis laissée allée aux bras de trois hommes et j'ai aimé…. Alors… je pense qu'il y a assez peu de doute sur le fait que j'étais certainement… une prostituée.
- Je vois… mais tu me dis avoir aimé ces expériences dans ces rêves, du coup je me demande ce qui te préoccupe tant ? J'aurai compris si on t'avait abusé que tu te refuses à moi, mais là je sens que le problème est différent. Alors dis-moi sans crainte ce que tu redoutes.
Non ! Je veux que cette discussion s'arrête !
- Je... je ne veux pas… perdre ton affection… ton estime….
Je me mets à pleurer, car je viens d'exprimer des peurs, mais aussi car je n'ai aucun contrôle sur mes paroles.
- Rubia…, murmura Rayleigh choqué, je t'aime pour ce que tu es, je t'aime plus que tout et rien ne changera cela, même si tu es une ancienne prostituée. Et puis, tu en as déduis cela, mais c'était peut-être que des fantasmes, cela peut aussi être des souvenirs effectivement, mais peut-être que tu n'étais pas une prostituée, juste une femme qui s'est laissée aller à ses désirs. Ce sont peut-être ces hommes qui étaient des personnes de charme et toi la cliente. Quoi qu'il en soit, cela n'a pas d'importance à mes yeux, je t'aime toi Rubia et cela qu'importe le contenu de ton passé.
- Rayleigh….
Je le regarde et sanglote, car il vient de dire les mots que j'avais peur de ne jamais entendre. Peut-être que cette perte de contrôle de ma parole, était une part de moi qui voulait s'exprimer. En tout cas c'était pour le mieux, je sentis les doigts de Rayleigh balayer mes larmes :
- J'aurais dû te demander bien plus tôt ce qui te tracassait, je regrette tant d'avoir pensé que tu avais juste des appréhensions à avoir des relations plus intimes. Tes peurs étaient quelques peu différentes. N'ai plus peur de me parler, je te promets qu'il ne t'arrivera jamais rien à mes côtés et cela même si ce que tu dois me dire me vexera.
- Vraiment ?
- Mais oui, il est normal qu'on n'ait pas que des choses agréables à dire. Pour l'heure je t'aime Rubia et tu m'es encore plus précieuse et inestimable, je suis ravi que tu aies osé parler et que tu te sois libérée de cette pression.
Ses mains glissèrent dans mes cheveux avant d'attirer ma tête contre son torse pour un câlin réconfortant :
- Ma Rubia…, me dit-il en caressant ma chevelure.
- Merci Rayleigh…
- Je t'en prie mon Trésor.
Je me laissai choir, me focalisant à ses battements de cœur, ce son était apaisant, réconfortant.
- Rayleigh…
- Oui Trésor ?
- Hum… tu… tu veux toujours… de moi ?
- Oui Rubia je t'aime et j'ai plus qu'envie de rester à tes côtés.
- Heu… je veux dire… tu… me désires… toujours ?
Je le sentis se tendre et ses caresses se firent plus lentes :
- Seulement si tu en as envie.
- J'ai aussi… envie de toi…, avouai-je en rougissant.
Il prit mon visage et m'embrassa avant de me basculer doucement pour que je me retrouve sous lui. Il en profita pour embrasser mon cou, me faisant lâcher des soupirs de plaisir.
Ses mains s'infiltrèrent sous ma nuisette, caressant la peau de mon ventre. Moi j'osais parcourir son torse commençant à le déshabiller avant de laisser mes doigts parcourir les lignes de sa musculature. Je me saisis de ses hanches et j'inverse les positions le surprenant :
- Oh je vais aimer avoir une femme entreprenante.
- J'aime également les hommes entreprenant, mais pour notre première fois… je crois que j'ai envie d'avoir un peu le contrôle.
- Cela ne me dérange aucunement, fait comme tu le sens mon cœur.
Je lui souris et je me penche pour embrasser sa gorge, taquinant sa pomme d'Adam, avant de laisser glisser mes lèvres sur son torse que je parsème de baisers.
Je me redresse et j'ôte ma nuisette devant lui, qui me sourit ravi du spectacle que je lui offre, je lui souris un bref instant avant de sentir une douleur fulgurante. Je me tiens la tête et je grimace :
- Hé Rubia ça va ? S'alarme Rayleigh en me voyant faiblir.
- J'ai… mal…, haletai-je.
Rayleigh me prit contre lui et me garda allongée :
- Ce n'est pas normal ces malaises….
Il me remet ma nuisette avant de se rhabiller rapidement :
- Je vais chercher Crocus.
- Attends ça ne sert à rien, ça passe à chaque fois, fis-je d'une voix faible.
- Peut-être, mais il y a forcément une raison à ces malaises, je vais le chercher, reste-là.
Je voulu me lever et protester, mais mon corps ne voulait pas répondre, j'étais comme pétrifié. Je vis donc Rayleigh partir impuissante.
Pourquoi ? Qu'est-ce qui m'arrive depuis tout à l'heure ? Je me confesse alors que je ne veux pas parler et là je n'arrive pas à le retenir. Mon corps, ma voix ne m'obéissent plus… comme si je n'avais plus aucun contrôle sur moi et mes actions.
Je me lève et je reprends mon cahier où j'annote la partie sur mes malaises. Rayleigh a raison, il doit y avoir une cause mais….
J'entends des pas précipités, je referme mon cahier et retourne m'allonger, pour ne pas que Rayleigh s'inquiète de me voir debout. Puis je vois Rayleigh et Crocus arriver en catastrophe :
- Je me sens mieux, annonçai-je.
- D'accord, mais je vais t'examiner et te faire des prises de sang, ce n'est pas normal que tu te sentes mal.
J'hoche la tête, Crocus me palpe, regarde tout, mais je vois à son visage qu'il est aussi dépité que précédemment, visiblement il ne trouve rien d'anormal.
Alors il décide de me prendre du sang :
- Je suis assez… déconcerté, je n'ai jamais vu un cas similaire au tien Rubia… je vais analyser ces prélèvements, faut qu'on trouve ce que tu as.
- Je l'espère….
- Je vous tiens tous les deux au courant, même si je pense honnêtement que c'est d'ordre psychologique, ça y ressemble trop. D'un autre côté je veux être sûr de ne pas louper une maladie grave.
On hoche la tête avant de voir Crocus se retirer, nous laissant seuls :
- Je suis désolée Rayleigh….
- Hein ? Mais de quoi Rubia ? Pourquoi tu t'excuses ?
- Mais… j'ai gâché notre moment….
- Rubia, Rubia, tu as eu un malaise, ce n'est pas de ta faute mon Trésor, tu n'as rien gâché du tout, ça ne m'a même pas traversé l'esprit.
- Vraiment ? Tu ne m'en veux pas ?
- Bien sûr que non, un homme qui t'en voudrait serait juste un bâtard et un connard.
J'ouvre la bouche choquée par de tels termes dans les lèvres de Rayleigh :
- Non Rubia, je n'ai pas la moindre plus petite once de colère, de déception ou que sais-je de négatif à ton égard. Je t'aime Rubia, sincèrement et tu n'as pas à avoir de crainte.
- Merci… je suis désolée d'avoir donné l'impression de douter….
- Ce n'est rien, c'est juste mal tombé, vient-là mon Trésor.
Il me prit contre lui et me consola.
Je sentis la fatigue m'attirer dans les méandres du sommeil.
Quand je me réveille il fait jour, je me redresse, je ne vois Rayleigh nulle part. Oh non je me suis assoupie !
Je me lève furieuse de m'être endormit, moi qui voulais qu'on s'unisse. J'espère que je n'avais pas causé de frustration chez lui….
Je m'habille et je me plante devant mon cahier, je l'ouvre et j'écris ma frustration et ma colère, cela me soulage grandement.
Ensuite je décide de relire les pages consacrées à mes malaises, comme si j'allais avoir une réponse à pourquoi je les ai.
Hum ? Attend une minute… c'est étrange… je n'avais pas fait attention jusqu'à maintenant, mais on dirait que ces malaises interviennent à chaque nouvelle étape de ma relation avec Rayleigh. En plus ce n'est qu'avec lui que je me sens mal.
Qu'est-ce que ça veut dire ? Et pourquoi j'ai l'impression étrange que je viens de mettre le doigt sur quelque chose ?
En tout cas ça expliquerait pourquoi Crocus ne trouve rien, si c'est bien d'ordre psychologique. Cependant ce que je comprends moins c'est pourquoi Rayleigh serait la cause directe de mes malaises. Est-ce que ce sont des sortes de mise en garde ?
Est-ce que je dois… m'éloigner de Rayleigh ?
Pourtant… il a toujours été doux, attentionné, prévenant avec moi, il demande mon avis et mon consentement….
Soudain autre chose me revient.
Attend il y a autre chose… hier soir, je me suis livrée à lui alors que je ne voulais pas parler. Et il m'a demandé… non il m'a ordonné de lui dire ce qu'il n'allait pas et aussi de rester là pendant qu'il allait chercher Crocus….
Attends… je n'ai pas souvenance d'un moment où j'ai contredit Rayleigh sur un ordre aussi petit soit-il.
Quand il m'a demandé de faire ou dire quelque chose je me suis exécutée, alors certes plus d'une fois, je le voulais… mais hier ce n'était clairement pas le cas, je n'avais pas cette volonté, je ne voulais pas obéir à ses ordres.
Est-ce que… je suis manipulée par Rayleigh ? Et qu'une partie de moi, mon inconscient tente de me prévenir ? Cette hypothèse est saugrenue, car je vois bien à l'aura de Rayleigh qu'il ne me veut aucun mal. Cependant une chose est sûre, quand je relis mes notes je vois bien que les dénominateurs communs sont : les nouvelles étapes de progression de ma relation avec Rayleigh et Rayleigh lui-même.
Si hier soir j'ai eu ce malaise… c'est car j'ai consenti à lui avouer que je le désirai…. Donc… le prochain malaise, si j'ai juste, ça sera notre première fois.
Plus j'avance plus je suis certaine d'être dans le bon.
Très bien, je vais écouter mon intuition, je vais m'éloigner de Rayleigh jusqu'à y voir plus clair, mais je vais en parler avec lui, je ne veux pas le blesser, car je crois au fait qu'il n'est pas le responsable direct de tout ça. Cela doit représenter quelque chose sur le plan psychologique, c'est certain. Je vais en parler à Crocus peut-être que lui saura interpréter ce micmac.
Je referme mon cahier et me lève.
Soudain un malaise bien différent me prend.
Ma gorge… elle me brûle, je veux hurler à l'aide… mais rien ne sort….
Ma tête ! Qu'est-ce… qui… m'arrive ?
Mon cœur…
Je m'effondre à genou, j'halète, tout tourne autour de moi et je vois des lianes lumineuses foncer sur moi et m'immobiliser. Je me débats, j'essaye de les repousser avec mon haki de l'armement, mais elles semblent devenir plus agressives quand je me défends.
Je me sens prise au piège quand elles m'immobilisent, je les vois émettre une lumière étrange et multicolore, comme… dans mon souvenir avant ma chute dans la mer.
J'essaye d'appeler à l'aide, mais aucun son ne sort.
Ma… ma tête… ma vision devient floue et noir d'encre.
Rayleigh… aide-moi…
[POV Narrateur]
Ariel alias Rubia ignorait qu'elle venait de comprendre plus ou moins l'existence de l'enchantement ou plutôt de s'en souvenir par ses déduction.
Et elle voulait briser le sort en s'éloignant de Rayleigh, comprenant qu'il était à l'origine de ses malaises. Sauf que le sortilège s'était rebellé pour dompter Ariel.
A partir de cet instant, Ariel allait découvrir qu'elle avait perdu le libre arbitre et le contrôle qu'elle avait sur ses décisions, ses choix, sa vie. Tant qu'elle agirait dans le sens du sortilège qui la poussait dans les bras de Rayleigh, elle serait libre d'agir et de parler comme elle voulait. Cependant dans le cas contraire elle serait censurée contre son gré et n'aura aucun moyen de le faire comprendre à ses interlocuteurs, Ariel était seule contre une force invisible.
[POV Rayleigh]
Je m'étais rendu à l'infirmerie aux aurores, je voulais parler à Crocus, quand je le vis il avait un visage fatigué, il m'avoua ne pas avoir dormi de la nuit, cherchant des explications aux malaises de Rubia :
- C'est incompréhensible, son sang ne révèle absolument rien, tout est dans les normes, elle est en parfaite santé, aucun indicateur n'est dans l'excès ou en manque. J'ai cherché sur des indicateurs, moins courant certes, mais qui pourraient révéler l'existence d'une maladie grave et je n'ai rien… pas la moindre piste.
- Je ne comprends pas non plus, car Rubia s'effondre, comme si elle perdait toute force.
- Rayleigh… si sa santé est éclatante, cela signifie que c'est une piste psychologique et émotionnelle qu'il faut envisager.
- Je sais bien… mais comment l'explorer alors qu'elle ne se souvient de rien… enfin… elle m'a bien dit quelque chose… mais j'ignore si ça a un rapport.
- Dis-moi Rayleigh.
- Très bien, mais garde cela pour toi, je ne voudrai pas que ça s'ébruite, surtout que je crains qu'elle puisse m'en vouloir….
- Je te promets d'être une tombe, dis-moi.
- Elle m'a avoué avoir fait des rêves érotiques… pour elle ça ressemble à des souvenirs et elle craint d'être une prostituée, elle avait peur de me le dire et que je la rejette. Tu sais j'ai noté qu'il n'y a qu'avec moi qu'elle s'effondre. Est-ce que tu penses que ses malaises viennent du fait que peut-être elle a peur d'affronter la réalité avec moi, peur d'être déçue, trahie ?
- Oh ce n'est pas impossible ça, maintenant que tu le dis…
- J'en suis de plus en plus convaincu, ses malaises interviennent toujours quand on avance dans notre relation, alors je me dis que peut-être….
- C'est peut-être cela la cause, elle a dû être déçue par le passé, peut-être même trahie et peut-être qu'à chaque étape elle s'évanouit car le choc émotionnel qu'elle subit lui rappelle ce qu'elle a vécu. Si on a abusé de sa confiance, qu'on l'a manipulé puis jeter tout s'explique. Cela expliquerait pourquoi après elle n'a plus de malaise avec toi une fois la nouvelle étape franchie, car son subconscient doit réaliser que la réalité est différente de son expérience traumatisante.
- J'ai bien fait de t'en parler, tout est plus clair, je pense qu'on vient de comprendre le pourquoi du comment.
J'étais soulagé, je préfère mille fois cela, que de découvrir une maladie grave chez Rubia. Je suis heureux qu'elle soit en bonne santé.
- Je vais prendre soin d'elle, plus encore qu'actuellement, je veux m'engager avec elle, l'aimer, la chérir, la choyer, la rendre heureuse. J'ignore qui est celui ou qui sont ceux qui l'ont rendu malheureuse à ce point-là, mais je la protégerai.
- Et bien… tu l'as bien dans la peau, mais je ne m'en plaindrai pas, tu cries moins, tu es moins sur les nerfs depuis qu'elle est rentrée dans ta vie, elle te tempère bien.
- En même temps Rubia est un havre de paix, de calme et de douceur, elle a vraiment quelque chose d'apaisant… j'admets que cela me fait du bien d'être à ses côtés.
- Ah je te confirme, l'Oro Jackson n'a jamais été aussi « calme » depuis son arrivée.
- C'est vrai, puis elle est un peu la troisième figure d'autorité après toi et moi pour gérer tous ces jeunes et ces fêtards.
Crocus part dans un fou rire :
- Ah ça je ne dirais pas le contraire, admit-il.
- C'est vrai qu'avec elle, tout me parait bien plus facile, soupirai-je en souriant discrètement en pensant à ma jolie rousse.
- Et bin, elle t'a sacrément tapé dans l'œil. Je suis heureux pour vous deux, vous vous êtes bien trouvés et vous allez bien ensemble, vous avez une belle dynamique.
- Tu sais que j'envisage de lui demander sa main….
Crocus me regarde surpris avant de sourire :
- Ah oui ? Tu as déjà prévu quelque chose ?
- Non pas encore, j'ai envie de faire ça bien, mais oui plus les jours passent plus je veux renforcer mon engagement, je veux qu'elle devienne mienne et devenir sien.
- J'ai hâte que ce jour arrive Rayleigh, mais… n'oublie pas une chose….
Je le vis prendre un air grave et embarrassé :
- N'oublie pas que dès l'instant où elle deviendra ta femme, elle pourrait devenir une cible de choix pour t'atteindre.
Ce qu'il dit est vrai et j'en ai conscience :
- Je sais… c'est aussi pour cela qu'avant de faire ma demande je vais la cuisiner gentiment pour la faire réfléchir, savoir ce qu'elle veut. Déjà elle veut vivre en mer, malgré les dangers. Quand je lui ai demandé elle m'a dit que même sur terre il y a du danger… ce qui est vrai…. Cependant je reconnais aussi qu'elle n'a pas conscience de tout ce qui peut en découler ou plutôt elle ne s'en souvient plus…. J'espère avoir le bonheur de l'avoir à mes côtés quand elle sera certaine qu'elle fait le bon choix. La laisser sur le rivage, la distance nous mettra à mal… cela nous rendra aussi plus fort, mais… cela peut aussi nous détruire….
- Nous n'en sommes pas encore là, déjà elle fait des débuts honorable dans le karaté amphibien, elle peut nous surprendre et devenir un combattante puissante. Si elle devient capable de se battre et de se défendre les risques qu'on s'en prenne à elle pour t'atteindre diminueront de manière drastique.
- Oui… puis de toute façon, je veux d'un mariage intimiste, avec vous et quelques amis, cela évitera aussi que ça s'ébruite de trop. Plus tard elle se fait connaitre du grand public mieux c'est pour elle, cela lui laissera du temps de gagner en expérience et puissance.
- En effet, je suis désolé Rayleigh d'avoir plombé l'ambiance.
- Ne t'en fait pas, tu as aussi raison, je ne veux pas la mettre en danger, c'est au-dessus de mes forces, mais je ne veux pas être séparée d'elle et je n'envisage pas de quitter la piraterie…. Alors la décision doit lui revenir et si vraiment après mûre réflexion elle veut rester sur terre… peut-être, je dis bien peut-être que j'envisagerai de rester sur le rivage avec elle et de vous quitter….
- Tu envisages cette possibilité… c'est que donc tu l'aimes sincèrement et très sérieusement, je n'en ai jamais douté, mais ça montre que tu es très attaché à elle. Je pense que même si elle reste sur terre et que tu restes sur l'Oro Jackson elle t'attendra.
- Probablement… mais ce n'est pas une vie non plus d'attendre l'être aimé, c'est trop égoïste d'infligé cela… je veux lui éviter ça.
- Si vous vous mariez, votre couple sera des plus solides et perdurera dans le temps, là-dessus je n'en ai aucun doute.
- C'est ce que j'espère de tout mon cœur, souris-je un peu gêné.
Est-ce que vous sentez le coup venir ?
Non ? Bon bah à dimanche.
Oui ? Bon bah à dimanche.
MOUHAHAHAH
