voici la nouvelle version du chapitre 2

Bonne lecture


Ron émergea en sentant une main passer et repasser sur son ventre nu.
« Hmmm », gémit-il avant de faire face à son amant.
— Bien dormi ? lui chuchota ce dernier en l'attrapant par la taille.
— J'ai mal au cul… répondit le roux en nichant sa tête dans le cou à la peau chocolat.

Un ricanement lui répondit, avant qu'il ne soit un peu plus rapproché jusqu'à finir collé au corps de son vis-à-vis.
— Tu m'as manqué, prononça son amant avant d'embrasser son épaule, serrant fermement sa taille, comme s'il ne voulait plus jamais le laisser partir.
— À d'autres, Blaise ! Tu as passé la soirée les mains sur mes fesses, je t'ai même entendu leur dire « je vous aime ».

Cette fois, ce fut un vrai rire que le noir laissa échapper, le son résonnant contre sa cage thoracique. Ron adorait ce genre de réveil et, après un mois de missions dans les lochs écossais à dormir dans une tente, sur un hamac, ils étaient d'autant plus savoureux.

Sans qu'il ne s'en rende vraiment compte, trop occupé qu'il était à faire la liste dans sa tête des désagréments qu'offrent les missions extérieures, une main se posa sur sa chute de reins, descendant l'air de rien vers le galbe de ses fesses.

Blaise inspira l'odeur de son parfum, savourant celle-ci sur la peau de Ron. Il s'écarta un peu et commença à déposer des baisers dans son cou, vers ce point sensible caché derrière son oreille. Ron pencha la tête pour lui donner plus d'accès, et Blaise fut encouragé par la main qui migrait vers le sud.

Il lécha et mordilla la chair autant qu'il le put, couvrant son corps de ses mains et de ses lèvres, se délectant des soupirs du roux sous lui. Les doigts dans ses cheveux l'incitaient à descendre vers l'endroit où Ron réclamait avec insistance le plus d'attention. Il choisit de ne pas respecter tout de suite cette demande, préférant d'abord embrasser et mordiller ses cuisses, se rapprochant lentement de son bas-ventre, mais se reculant avant d'entrer en contact.

Ses joues se creusèrent alors qu'il prenait le sexe en bouche, alternant entre les petites tétées avant de l'avaler entièrement. Il se mit à faire des mouvements de va-et-vient, enduisant le sexe de salive. Les gémissements désespérés de Ron pour en demander plus l'excitaient grandement. Il descendit lentement deux de ses doigts vers son intimité et sentit Ron se tendre en prévision.

Blaise appela sans baguette le lubrifiant, en versant une dose sur sa main et murmura un sort de réchauffement avant de commencer à préparer Ron, faisant pénétrer lentement ses doigts en lui pour l'étirer.

— Je t'adore, murmura-t-il contre le front de Ron.

Il garda son visage contre le sien, ne le quittant pas du regard alors qu'il s'installait entre ses jambes. Il le pénétra lentement, luttant pour ne pas s'enfoncer d'un coup et faisant attention d'y aller doucement.

La forte poigne de Ron sur ses biceps lui fit savoir qu'il avait besoin de temps pour s'adapter. Il déposa de tendres baisers sur ses paupières et tout autour de son visage, lui chuchotant à quel point il l'aimait. Lorsque sa prise se relâcha, il sortit lentement et revint en lui aussi loin qu'il pouvait.

La vue de Ron s'arquant contre lui lui fit perdre le contrôle. Il se déplaça jusqu'à ce qu'il ait une bonne prise sur les cuisses du roux, se trouvant autour de lui, et se mit à pénétrer profondément en lui.

Il augmenta encore son rythme et passa un doigt sur les lèvres rouges de Ron, les libérant de ses dents.
— Ne te retiens pas, l'encouragea-t-il en poussant lui-même un gémissement alors que Ron se resserrait autour de son sexe.

Ron replia ses jambes vers sa poitrine, tenant ses genoux. Blaise suivit, se penchant en avant jusqu'à ce que sa poitrine soit pressée contre les genoux pliés. Sa tête était enfouie dans l'épaule de Ron alors que leurs corps bougeaient ensemble vers l'achèvement.

Il effectua de petits mouvements circulaires avec ses hanches avant d'augmenter la vitesse de ses coups, sentant que la libération de Ron était proche. Ron vint entre eux, Blaise pouvant sentir la chaleur contre son ventre, et il le suivit peu de temps après.

Quand il fut capable de bouger, il nettoya tendrement son amant avec un sort. Ron protesta d'un air endormi, enroulant ses bras autour du cou de Blaise. Il ramassa le drap tombé au sol durant leurs ébats et recouvrit Ron avant de le rejoindre. Il s'installa contre lui et s'endormit avec le cœur de Ron battant sous sa main gauche.

Blaise fut le premier debout. Il passa par la douche avant d'aller jusqu'à la cuisine pour se prendre un verre d'eau. Face à l'évier, une main sur le rebord, l'autre tenant son verre à hauteur de menton, il commença à planifier son week-end. Pour une fois qu'il n'était pas de service et que cela coïncidait avec le retour de mission de Ron, il comptait bien en profiter. Tout d'abord, ils se feraient monter le petit déjeuner par le service des elfes de l'immeuble, puis ils prendraient un bain, suivi d'une longue séance de sexe, le déjeuner, du sexe et sûrement une sieste avant de dîner. Et pour finir la soirée en beauté…

« À quoi tu penses ? » demanda Ron, posant sa tête sur l'épaule de Blaise, ses bras enlaçant sa taille et son torse se collant à son dos.
— Du sexe, évidemment, répondit Blaise à voix haute.
— Nourris-moi d'abord ! exigea Ron en se détachant de son amant pour s'accouder à l'îlot central de la cuisine.

Blaise posa son verre et se plaça face à lui, posant une main de chaque côté de son corps sur l'îlot, emprisonnant son homme. Alors qu'il approchait ses lèvres pour l'embrasser, Ron recula la tête, un sourire espiègle sur le visage.
— Mon petit déjeuner ?
— Tout ce que tu voudras, prononça Blaise, les yeux fixés sur ces lèvres pleines étirées en un fin sourire satisfait.
— Je veux du bacon, des œufs, et deux saucisses… un… hum… verre de jus d'orange… des… des toasts et de la marmelade citron-gingembre… ah… tenta d'énoncer Ron, tandis que Blaise butinait son cou.
— Du café ? demanda Blaise.
— Du café, affirma le roux. Et tes lèvres.
— Mes lèvres ? Ça, je peux te les donner tout de suite.

Blaise se remit face à son amant, qui hocha la tête en signe d'accord, les yeux légèrement clos, prêt à recevoir son baiser. Mais ils furent interrompus par des coups à la fenêtre. Et dire que Ron pensait justement que cette journée était parfaite ! Sûrement une urgence à l'hôpital ; étant chez son amant, son service au ministère n'aurait pas pu lui envoyer un ordre de mission ici. Blaise se détacha pour ouvrir la fenêtre au hibou. Lorsque celui-ci pénétra dans la cuisine, il alla s'écraser contre le plan de travail, créant un bruit monstre. Un seul hibou était capable d'être aussi maladroit : Errol !

Ron se précipita pour attraper la missive attachée à la patte de l'oiseau et alla se réfugier dans le salon. Comment cet oiseau de malheur avait-il pu savoir qu'il se trouvait là ? Étonné, Blaise s'empressa de voir si l'animal ne s'était pas blessé. Il lui donna à boire et une friandise avant de le laisser partir. Puis, il rejoignit son amant dans la pièce à vivre, le retrouvant assis sur l'un des fauteuils, la mine défaite.

— Un problème, Ron ? Blaise s'approcha doucement et s'accroupit pour être à sa hauteur.
— Non, aucun, répondit Ron en relevant la tête, un sourire forcé sur le visage.
— Allez, dis-moi, insista son amant.
— C'est rien, vraiment, Blaise ! J'ai faim, pas toi ? Le roux se releva et se dirigea de nouveau vers la cuisine, mais son amant le retint par le bras.
— Ron ! Donne-moi la lettre.
Ron se mordit la lèvre inférieure, n'osant pas faire face à Blaise.
— S'il te plaît, insista ce dernier. »

Ron lâcha la feuille, profitant du fait que Blaise se baisse pour la ramasser pour s'enfuir.

« Ronald Bilius Weasley,
C'est toujours un plaisir d'apprendre par d'autres le retour de son fils au pays ! J'espère que ce manque de manifestation de ta part est dû à une stupéfiction dont tu aurais été victime, raison pour laquelle je ne t'envoie pas de beuglante !
Si tel n'est pas le cas, je te veux au Terrier dans la demi-heure pour le déjeuner.
Ne sois pas en retard !

Affectueusement,
Molly »

Blaise soupira en se relevant. Il alla retrouver son amant dans leur chambre. Ce dernier était plongé dans son sac, cherchant une chemise encore assez propre. Il avait déjà enfilé un pantalon et une chaussette.

« Tu comptes partir sans dire un mot ? demanda Blaise, debout, dos au roux.
— Je compte partir sans une dispute. »

Le noir rit amèrement.

« OK… Je viens avec toi. »

Ron se redressa comme monté sur ressort, tandis que Blaise se dirigeait vers son armoire.

« Quoi ? demanda l'Auror, ahuri.
— Je viens avec toi. La blanche ou la bleue ? demanda Blaise, en faisant face à son amant, une chemise dans chaque main.
— Non ! Blaise… tu ne peux pas venir.
— Ah ? Et pourquoi ? Je suis ton petit ami pourtant.
— Tu sais bien que c'est plus compliqué que ça… commença Ron.
— Compliqué comment ?! Tu es le seul à compliquer les choses ! Tu as honte de moi ? demanda Blaise en balançant ses chemises sur le lit et s'affairant à chercher un pantalon noir.
— Non ! Je t'aime, n'en doute jamais ! »

Ron se rapprocha de son amant et l'enlaça par-derrière. Le noir posa sa tête contre l'armoire, expirant, les yeux fermés.

« Alors dis-leur, supplia Blaise.
— Je le ferai, promis.
— Quand ? exigea de savoir Blaise.
— Aujourd'hui ! Et la semaine prochaine, tu déjeuneras avec nous !
— Vraiment ? Blaise se retourna face à son amant, l'attrapant par la taille.
— Promis, répondit Ron en déposant un baiser papillon sur ses lèvres. Je peux t'emprunter ta chemise bleue ? »

— — —

Ron tournait en rond depuis une bonne heure. Comment pouvait-il annoncer ça ? À quel moment ? Par quoi commencer ? Sa mère ne s'en remettrait pas. Entre Ginny qui passait d'une relation à l'autre, Percy avec son balai dans le c**, les jumeaux bien trop occupés à étendre leur empire, et Charlie quasiment dragophile, il y avait de quoi faire. Il ne restait que Bill, marié à Fleur, mais sa mère avait cette Vélane en horreur.

Ron s'assit sur son lit, les coudes sur les genoux. Décidément, il ne pouvait pas être gay. Il se devait d'épouser une gentille sorcière et de lui faire des bébés. Mais Blaise n'était pas une sorcière, et lui ne se sentait pas le courage de porter un enfant. C'était à s'en arracher les cheveux ! Et son amant ne l'aidait pas en lui mettant la pression ainsi. À dire vrai, Ron ne comprenait pas cette insistance. Leur relation marchait bien ; après huit ans et demi, il était toujours aussi amoureux. C'était sa plus longue relation, bien au-delà de celle avec Hermione. En parlant d'elle, il repensa à comment les choses s'étaient terminées. Un point de plus contre le fait de ne pas parler de Blaise à sa famille. Mais sa relation avec Blaise y survivrait-elle ?

Trois coups furent donnés contre la porte. Ron releva la tête et autorisa la personne à entrer. La tête de Ginny apparut, lui offrant un de ses sourires communicatifs.

« Hey, ça va ? » demanda-t-elle en pénétrant dans la chambre et en jetant un œil sur les murs encore pleins des posters de l'équipe de Quidditch préférée de son grand frère.

« Ça va, lâcha Ron d'une voix fatiguée.
— Sûr ? Maman t'en veut encore ?
— Non, tu la connais, elle a bougé les bras dans tous les sens en me traitant de fils indigne avant que papa n'arrive pour sauver le coup.
— Alors pourquoi es-tu enfermé dans ta chambre ? Elle prit le temps de ramasser un Souaffle avant de s'asseoir sur le lit aux côtés de son frère.
— Je réfléchissais.
— Tu sais comment faire ça, toi ?! »

Ginny éclata de rire, fière de sa blague. Grognon, Ron poussa sa sœur par l'épaule ; cette dernière tomba sur le côté, les couvertures amortissant sa chute.

— Oh, la ferme ! lui ordonna Ron, un sourire sur les lèvres. La bonne humeur de sa sœur était vraiment communicative. Ça lui faisait du bien.

Elle se releva pour reprendre le Souaffle qui lui avait échappé dans sa chute. Le silence se fit dans la chambre avant que Ron ne reprenne :

— Comment tu fais ? demanda le roux, bien sérieux tout d'un coup.
— Faire quoi ? Elle se rassit à ses côtés. Avoir de si jolis cheveux ? demanda sa cadette en prenant soin de passer une main dedans, les faisant retomber gracieusement sur son épaule.
— Non. Comment tu fais pour annoncer tes relations à maman sans créer de tempête dans la maison ?
— Oh, ça ?

Elle posa un doigt sur son menton, les yeux levés au ciel, l'air de réfléchir intensément.

— Je dirais que c'est parce que je suis la seule fille, lâcha-t-elle finalement en hochant les épaules avant de se laisser tomber en arrière sur le lit et de commencer à lancer le Souaffle dans les airs, recommençant une fois ce dernier retombé dans ses mains.

Ron resta figé. Parce qu'elle était la seule fille ? Cela voulait donc dire qu'il ne pourrait pas échapper aux hurlements de sa mère ? Il devint tout d'un coup très pâle. Une fille… une fille… une fille ? Hermione aussi est une fille ! Raison pour laquelle sa mère s'entêtait à la considérer comme sa future bru, même cinq ans après la fin de leur relation. Mais Blaise n'en était pas une !

— Hey, ça va ? Ayant remarqué le changement chez son frère, la benjamine se releva, posant une main sur son épaule.
— Oui… Je… Ça va. J'ai faim, pas toi ? Ron se releva brusquement, se dirigeant vers la porte.

Étonnée, Ginny suivit le pas ; ils sortirent de la chambre et descendirent à la cuisine. Celle-ci était déjà pleine de Weasley, pour la plupart attablés. Ron prit place aux côtés de Charlie, revenu de Roumanie pour l'occasion, faisant face aux jumeaux.

Chacun se servit, les discussions allant bon train, mais Ron avait l'estomac noué. C'était le moment parfait, il le savait ; tout le monde était là, et la nourriture a toujours eu tendance à calmer sa famille, la rendant plus tolérante et compréhensive. Raison pour laquelle Ginny annonçait ses nouvelles relations à ce moment-là. Puisant dans son courage, Ron posa ses couverts.

— J'ai une annonce à faire ! dit-il, déterminé.

Chacun releva la tête, les discussions cessèrent, tous les regards se tournèrent vers lui.

— Alors voilà, je…

— Désolée pour le retard.

Hermione entra dans la cuisine pile à ce moment précis, éclipsant la fin de la phrase de Ron. Molly se leva de table pour l'accueillir avec une embrassade dont seule sa mère avait le secret, s'extasiant sur sa mine radieuse.

— N'est-ce pas qu'elle est radieuse, Ron ? insista sa mère.
— Salut, Herm', répondit Ron, légèrement rougissant. Il venait de perdre le peu de courage qu'il avait réussi à emmagasiner.
— Salut, Ron, lui répondit-elle avec un sourire bienveillant, avant de prendre la peine de saluer tout le monde et de s'asseoir à côté de Ginny.

Molly se hâta de la servir avant de reprendre sa place.

— Ron, que disais-tu ? demanda Charlie.

Charlie, la bienveillance incarnée selon Ron, son seul vrai grand frère, toujours là pour lui, à le soutenir. Son départ pour la Roumanie avait été une épreuve qu'il avait pensé insurmontable avant de rencontrer ses premiers camarades de chambre dans ce train. Là encore, essayait-il de l'aider, lui faisant une place dans cette famille, lui montrant qu'il était écouté et que ce qu'il avait à dire était important. Mais qu'est-ce que Ron aurait aimé que pour une fois Charlie ne soit pas là.

— Je… Je voudrais inviter un ami à venir déjeuner à la maison.
— Harry sera toujours le bienvenu. Il faudra sûrement prévoir pour Draco et les enfants… Il vaudrait peut-être mieux déjeuner dehors, la saison s'y prête… Les garçons, vous allez devoir dégnommer le jardin, commença à énumérer Molly, prévoyant l'organisation du repas.
— Ce… Il ne s'agit pas d'Harry, maman. J'ai d'autres amis, tu sais.
— Oui, Hermione, mais elle est déjà là ! Maman se charge de l'inviter tous les week-ends, répondit l'un des jumeaux.
— La ferme, Fred ! répliqua Ron, rouge d'embarras, tandis qu'Hermione baissait la tête, gênée également.
— Oh, mais c'est que notre Roninouchet devient timide, Freoge.
— Je vois ça, je vois ça, Gred.
— Ça suffit, les garçons, les arrêta Molly. Hermione fait partie de la famille ! dit-elle en souriant affectueusement à la brune. Qui est cet ami, Ron ?
— Juste un ami ! se sentit obligé de préciser le roux. Il est médicomage. On s'est rencontrés après une affaire, il est celui qui s'est occupé de ma jambe après que j'ai reçu un maléfice de découpe. Il est drôle, intelligent, il n'aime pas autant le Quidditch que moi, mais il m'accompagne à chaque match des Canons…

Ron énuméra, un doux sourire sur les lèvres qui n'échappa pas à Charlie et encore moins à Ginny.

— Nous serions ravis de l'avoir à la maison, conclut Arthur Weasley avant d'avaler un morceau de pomme de terre.

Voilà, il y était. Dimanche, le déjeuner au Terrier était prévu pour midi. Ron regarda une dernière fois le réveil posé à côté du lit : 10 h 15. Blaise s'était déjà levé, il voulait être parfait. C'était bien la première fois qu'il voyait son petit ami aussi stressé. Cela faisait plus d'une demi-heure que son amant choisissait sa tenue. Excédé, Ron sortit du lit pour le rejoindre devant la penderie.

— Pourquoi stresses-tu autant ? demanda le roux en posant son menton sur l'épaule du médicomage.
— Parce qu'en huit ans et demi, c'est la première fois que je vais rencontrer ta famille.
— Oh je t'en prie ! Tu connais mes parents, tu as vu les jumeaux aussi. Bill et Fleur ne seront pas là, et tu croises Percy chaque fois que tu passes au ministère.
— Mais il y aura aussi Charlie. Ron lui lança un regard interrogateur via le miroir en face d'eux. Ron… Je sais à quel point il est important pour toi… Je… Je voudrais lui faire bonne impression.

L'Auror sourit timidement, voilà une des raisons qui le rendaient si amoureux de Blaise : ce soin qu'il portait à retenir tous les petits détails. Peu importe ce qu'on pouvait lui dire, si une personne était importante pour Blaise, il faisait en sorte de ne rien oublier sur elle.

Oui, il est important pour moi. Le roux lui embrassa l'épaule avant d'aller sous la douche. Blaise soupira un bon coup pour se donner du courage et enfila la chemise vert d'eau.

Il allait enfin rencontrer la famille de Ron ; l'excitation et l'appréhension se battaient dans son corps. Serait-il à la hauteur ? Les Weasley seraient-ils assez ouverts d'esprit pour l'accepter, lui, sang-pur et Italien ? Ses deux premières années à Sainte-Mangouste lui avaient fait comprendre que les Anglais ne faisaient pas facilement confiance aux sorciers issus de familles de sang-pur, surtout si leur mère était connue pour avoir eu plusieurs maris — comprenez, aux mœurs légères — et si, en plus de ça, ils n'étaient pas Anglais, cela s'avérait d'autant plus handicapant. Mais Ron n'était pas comme ça. Non, Ron essayait le moins possible de mettre les gens dans des cases, ou du moins depuis que son meilleur ami avait épousé un certain blond. Si Draco avait réussi à se faire accepter des Weasley, alors lui aussi. Sur cette dernière pensée, il finit de s'habiller.

Le couple arriva au Terrier pour midi en transplanant, le réseau de cheminette n'ayant pas encore été relié entre les deux maisons. Ils atterrirent dans un champ de hautes herbes, l'étrange maison visible au loin. Ron prit la main de Blaise et se mit à avancer. Le roux était stressé, mais pour rien au monde il ne l'aurait montré à son compagnon. Sa mère n'était pas une ogresse, se répétait-il ; tout se passerait bien. Blaise, quant à lui, prit une grande inspiration avant de fermer les yeux et de se laisser guider par son amant. Il laissa sa main valide passer sur les hautes herbes, son visage être caressé par la brise, et ses oreilles apprécier le silence régnant aux alentours.

L'arrivée au Terrier fut plus rapide qu'il ne le pensait. Les bruits dans la maison lui firent ouvrir les yeux un peu brusquement, et il détailla la bâtisse. Celle-ci avait une architecture bien plus étrange vue de près, comme si les étages avaient été ajoutés les uns après les autres sans réflexion préalable, donnant l'impression que la maison pouvait s'effondrer à tout moment. Cela devait sûrement être le cas sans l'aide de la magie. Ron les fit entrer par la porte principale, atterrissant directement dans le salon. Le médicomage ne savait où poser les yeux, découvrant l'environnement dans lequel avait grandi son petit ami. L'horloge indiquant où se trouvait chaque membre de la famille, la cuisine en désordre mais bien rangée, le salon au canapé défoncé mais ayant l'air incroyablement confortable, et cette odeur réconfortante et chaleureuse, la même que dégageait Ron lorsqu'il le prenait dans ses bras. Blaise prit une grande inspiration ; il aimait déjà ce lieu. Un bruit venant des escaliers leur fit tourner la tête, et Ron s'empressa de lâcher sa main avant d'aller embrasser sa mère. Cette dernière lui caressa doucement la joue avant de se tourner vers Blaise et de lui adresser un doux sourire.

— Bonjour, lui dit-elle en avançant vers lui.

Molly était une petite femme ronde aux cheveux roux, aux pommettes hautes, au nez parsemé de taches de rousseur et aux yeux bleu océan, les mêmes que ceux de Ron.

— Bonjour, lady Weasley, répondit Blaise, lui offrant le sourire le plus avenant possible en lui prenant la main pour y déposer un baiser aérien.

Molly se mit à rougir et à glousser comme une jeune fille, mettant Ron un peu plus mal à l'aise.

— Voyons, appelle-moi Molly.

Blaise se releva avant de suivre la matriarche vers le jardin à l'arrière de la maison. La table était déjà dressée sous une tente, et une partie de la famille déjà attablée. Blaise prit place à côté de Charlie, prenant le temps de saluer tout le monde, tandis que Ron se retrouva entre sa sœur et Fred, juste en face d'Hermione, à qui il adressa un sourire crispé. Lorsque Arthur arriva, le déjeuner put commencer. L'ambiance était conviviale et détendue, mais Ron ne levait pas la tête de son assiette. Il y était, son petit ami rencontrait sa famille après huit ans et demi, tout se passait à merveille, et pourtant, le roux n'arrivait pas à faire disparaître cette boule dans son ventre, et le regard insistant de sa meilleure amie — et accessoirement ex-petite amie — n'aidait pas.

— Blaise, comment avez-vous fait la connaissance de Ron ? demanda Arthur après avoir avalé un morceau de poulet.
— À Sainte-Mangouste. Je travaille au service pathologie des sortilèges. Ron avait été admis après avoir subi un maléfice de découpe au-dessus de la cuisse.
— J'espère qu'il ne s'est pas trop plaint, le coupa Ginny.
— C'est que notre Ronninouchet a une forte propension à geindre et à s'apitoyer sur son sort, ajouta George.

Ron devint instantanément rouge de honte. Cela ne faisait même pas une heure qu'ils étaient arrivés, et le voilà déjà moqué par sa famille.

— Il a été un patient exemplaire, contredit Blaise, énormément amusé par cette taquinerie entre frère et sœur.

Étant enfant unique, Blaise n'avait pu que rêver de ce genre de moment. Il prit le temps de regarder chaque membre interagir avec les autres, ces piques humoristiques, quoiqu'un peu douteux, lancés avant qu'une réplique du même acabit ne vienne en réponse. La fluidité avec laquelle les plats pouvaient passer de main en main sans l'aide d'un elfe de maison. Et surtout cette chaleur et cet amour, cette impression de faire partie d'un tout. Blaise en était sûr, il avait la définition de la famille sous les yeux.

Le déjeuner s'était terminé sous les anecdotes de toute la famille concernant Ron. Ils étaient à présent tous éparpillés dans le jardin. Les jumeaux avaient mis en place l'une de leurs nouvelles inventions pour la faire tester à Ginny et Hermione. Arthur était dans le garage, essayant encore de faire marcher un lecteur CD par magie. Seuls Ron et Blaise étaient encore à table.

Le Noir posa une main sur la cuisse de son compagnon, un merveilleux sourire aux lèvres et les yeux les plus amoureux du monde. Ron rougit d'embarras en baissant la tête, un léger rire venant naître au creux de sa gorge. C'était un merveilleux après-midi, se dit-il.

Molly était retournée dans la maison avant de revenir avec une énorme apple pie faite maison. Ron se détacha brusquement de son compagnon, se remettant face à table, essayant de retrouver un air neutre. Blaise, étonné mais indulgent, se leva pour aider la matriarche à servir le dessert en déposant les assiettes afin de lui permettre de couper les parts de gâteau. Une fois toutes les assiettes garnies, Molly les fit s'envoler vers les différentes personnes présentes avant de s'installer à son tour à la table, face à Ron et au Noir.

Blaise, de nature peu fan de fruits cuits, en reprit deux fois, pour la plus grande joie de Molly.

— Et vous, Blaise, j'ai cru comprendre que vous étiez Italien ? demanda Molly, des étoiles dans les yeux.
— Oui, mes parents sont originaires d'Italie. Mon père était l'aîné d'une famille noble de Florence, et ma mère vient de Naples. Ils se sont rencontrés à Rome peu de temps avant ma naissance.
— Oh, l'Italie... s'extasia Molly, des étoiles dans les yeux.
— Son rêve avait toujours été d'aller visiter cette république et ses villes — Venise, Rome, Milan… — et Florence, son Graal ! Elle en parla à Blaise comme elle l'aurait fait avec une amie, oubliant totalement son fils.

— "Un pays magnifique !" oui ! on sait maman, la coupa Ginny en s'asseyant au côté de sa mère. Mais dit nous plutôt Blaise ? Il y a-t-il une madame Zabini ? Demanda la rousse ne souhaitant pas laisser sa mère commencer à digresser sur le pays de ses rêves.

Ron s'étouffa avec son morceau de apple pie. Prit d'une toux incontrôlable, il chercha de sa main droite un verre d'eau tandis que la gauche lui servait à se tenir le cou. Après avoir bu une longue gorgée, il releva la tête pour tomber sur le visage de sa sœur un sourcil relevé, étonné par sa réaction.

— En quoi ça t'intéresse je croyais que tu étais en couple avec un banquier de Gringotte ? demanda Ron les yeux rivés sur son amant qui était resté interdit.

Ginny replaça une mèche de cheveux derrière son oreille en haussant les épaules.

— Je m'informe, j'apprends à connaître ton ami, répondit-elle un sourire espiègle avant de poser son coude sur la table, pour y faire soutenir sa tête. Alors Blaise ?
— Ami ? demanda Blaise. Le médicomage fronça les sourcils et se tourna vers Ron, qui évitait soigneusement son regard, préférant fusiller Ginny. Je...

Un silence lourd tomba d'un coup sur la tablée, Molly passait de Blaise à Ron ne semblant pas comprendre, Ginny continuait à fixé le noir un sourire encourageant sur le visage, Blaise regardait fixement Ron attendant un réaction et le roux lui continuait à fusiller sa sœur du regard.

Le noir ferma les yeux avant de prendre une grande inspiration.

— Veuillez m'excuser, dit-il en déposant sa serviette sur la table avant de se lever pour rentrer dans la bâtisse.
— Par merlin Ginny, mêle toi de ce qui te regarde ! Explosa Ron.

Le roux se leva de table à son tour pour rejoindre le bistré dans la maison.

Ron trouva son amant dans le salon, devant l'horloge indiquant le lieu où se situait chaque membre de la famille. Même de dos le roux pouvait sentir la tension de son amant.

— Tu ne leur as pas dit, prononça calmement le bistré.
— Blaise… commença doucement Ron en s'approchant.