Coucou tout le monde ! Merci à sosoabc95, miss Desiderium et la Chtite Emmerdeuz pour leur review sur le précédent chapitre.

Je fais bref aujourd'hui puisque je n'ai pas accès à mon ordinateur.

Bonne lecture !


Quatre semaines après le départ de Kate et William, je retourne à l'aéroport, cette fois pour embarquer dans l'avion. Mes parents sont revenus d'Espagne et d'Angleterre trois jours après le départ des Cambridge et j'ai été contente qu'ils reprennent les rennes pour les réceptions officiels, bien que nous n'en donnions pas tous les jours.

Alice est revenue de son voyage au nord du pays, contente des rencontres qu'elle a faites et avec une longue liste de propositions à soumettre au parlement afin d'améliorer certaines choses qu'elle a remarqué.

Pendant ce temps-là, j'ai passé une bonne partie de mes journées à jongler entre mes obligations et de travailler sur mon projet de loin avec mes conseillers et plus particulièrement des juristes. Et si ça n'a pas été facile d'écrire la proposition finale qui mette tout le monde d'accord, j'ai enfin pu la présenter devant l'ensemble du parlement il y a quelques jours. Je crois que je n'ai rarement été aussi stressée de ma vie. Mais la proposition a été dans l'ensemble, bien accueillie et j'attends maintenant que le parlement l'étudie dans son entièreté avant de se prononcer en faveur ou non.

Edward a été un soutien sans nom durant ces quelques semaines et je le remercie de sa présence et de ses conseils. Bien entendu, nous avons parfois des visions différentes de ce qu'il est acceptable que je dise ou fasse en public mais dans l'ensemble nous travaillons bien ensemble. Nous avons dîné quelques fois ensemble lorsqu'il travaillait tard et ça m'a fait plaisir de retrouver une certaine simplicité entre nous.

D'ailleurs Edward m'accompagne pour ce tour en Europe, de même que Sam, Emmett et deux autres gardes du corps. Katie et Austin m'accompagnent toujours lors de mes déplacements à l'étranger et font partie des gardes du palais mais m'accompagnent rarement lorsque je suis à Gardena. Ils sont discrets et compétents, ce qui est le plus important bien sûr, mais je n'ai pas réussi à tisser des liens avec eux. Notre relation est vraiment professionnelle et ne déborde pas sur de l'amitié comme c'est le cas avec Emmett et Sam.

Heureusement que l'avion est grand et confortable avec tout ce monde. Lorsque je prends place sur un fauteuil, Edward vient s'assoir à côté de moi, pendant qu'Emmett et Sam prennent les deux autres sièges les plus proches et que Katie et Austin sont relégués plus loin.

-Tu es prête à affronter les dragons? Me demande Emmett en souriant.

-Ce ne sont pas des dragons… pas vraiment, je réponds avec humour.

-Tu préférais de vrais dragons, devine Sam.

-Les tours sont épuisants, les rencontres diplomatiques sont des sangsues qui aspirent toute mon énergie.

-Mais tu aimes ça, intervient Emmett.

-Mais j'aime ça. Le fait de me sentir utile, de m'informer et d'informer. De discuter de ce qui est possible de faire entre deux pays. C'est… passionnant.

-Alors qu'est-ce qui te déplait le plus? Demande Edward.

-Faire semblant. Faire semblant d'ignorer qu'en général les personnes en face de moi ne pense qu'à l'argent, qu'un partenariat avec Gardena peut leur rapporter. Parce que si nous collaborons avec eux, alors d'autres monarchies peuvent le faire et si d'autres pays le font, c'est beaucoup d'argent. L'intérêt de leur population ne leur importe pas autant. Et moi, ce sont les intérêts du peuple Gardenais que je représente. Bien que l'argent ait aussi une place centrale.

-Ce que tu déteste, complète Edward à ma place.

-Exactement. Heureusement ça ne va pas être comme ça pendant un mois, mais nous changerons de pays en moyenne, trois fois par semaines. 12 pays donc 12 dirigeants parfois plus.

-Tu vas très bien t'en sortir. Tu peux faire ça en dormant alors imagine éveillée, les choses que tu peux accomplir!

-Heureusement que je ne suis pas seule.

-Bien sûr.

Les rumeurs autour de notre prétendue relation s'étaient calmées parce que les paparazzis ont compris qu'il n'y avait rien de plus qu'une relation amicale. Oui ma sœur et son frère sont ensemble, oui, nous avons fait notre service militaire ensemble mais rien de plus. Même si c'est un jeune homme célibataire et séduisant et que je suis une jeune femme célibataire. Je n'irais pas jusqu'à dire que je suis séduisante mais la presse se moque de savoir ce que je pense de moi-même.

-Dis toi qu'ils ne peuvent rien contre toi, renchérit Sam. Tu es Bella! Tu es bien plus forte que toutes ces personnes qui ne te connaissent pas.

-Et pour déverser toute ta frustration, on t'a prévu un programme d'enfer avec Sam!

-La partie la plus amusante du voyage, je plaisante.

-Tu adores ça, fait remarquer Emmett avec un sourire en coin. L'idée de nous botter les fesses te réjouis au plus haut point.

-Seulement quand vous ne me laissez pas gagner et ce n'est pas souvent. Ce n'est pas en me ménageant que je vais m'améliorer, je bougonne.

Ils ont raison, les cessions d'entraînement pour eux et de sport de combat pour moi, c'est vraiment ce que je préfère lorsque je pars pour aussi longtemps. Parce que je peux évacuer tout ce que je ne peux pas dire ou faire face à des dirigeants franchement idiots par moment. Bien entendu, je ne vais pas seulement rencontrer d'autres princes, princesses, président(e)s ou premiers ministres. Je vais également rencontrer des leaders spirituels comme le Pape, ou des Imams importants en Europe, ou des rabbins, en plus des personnes qui luttent contre les inégalités ou qui contribuent au progrès du pays dans lequel je serais.

Je crois qu'en plus de ce programme très chargé, je dois assistée à une avant-première à Paris ou est-ce que ce serait à Lisbonne? Je verrais bien une fois sur place.

-Tu te joindras à nous? Je demande à Edward.

-Ce n'est pas dans mes loisirs de me faire botter les fesses par ma boss, rétorque mon attaché de presse.

-Je ne suis pas ta boss, je rouspète.

Je n'aime vraiment pas qu'il rappelle la différence de position entre lui et moi. Lui, Sam, Emmett et même Katie et Austin que je connais moins sont des collaborateurs, j'ai besoin d'eux et en quelque sorte, ils ont besoin de moi mais je ne suis pas leur patronne, je refuse d'avoir ce lien hiérarchique, ça me met très mal à l'aise.

-C'est quand même ton visage qu'il y aura un jour sur les pièces de monnaies.

-Pour l'instant, c'est celui de mon père et ça me convient très bien.

-On travaille quand même pour toi.

-Avec moi, pour ma sécurité et mon image mais pas pour moi. A part si c'est de cette manière que tu le vois. Je ne suis pas celle qui signe vos chèques de paies.

J'ai conscience que je me vexe rapidement, mais s'il trouve qu'il existe un lien hiérarchique, alors il y a potentiellement abus de pouvoir lorsque je plaisante avec eux, lorsque je pense que nous sommes amis. Et je ne veux absolument pas qu'ils se sentent forcés de quoique ce soit.

Même si c'est triste de se dire que mes seuls amis en dehors de ma sœur, travaillent pour moi, selon leurs critères.

Sam et Emmett observent la conversation sans intervenir. Ils connaissent tous les deux mon point de vue et le partage… pour le moment. Lorsque j'accèderais au trône, je pense que leurs comportements risquent de changer et je ne pourrais pas les blâmer. Nous aurons tous de nouvelles responsabilités à ce moment-là, qui n'arrivera pas dans un avenir proche selon mes souhaits.

-Ce n'est pas une critique, tu es une bonne patronne, c'est agréable de travailler avec toi et pour toi, mais inutile de se voiler la face. Tu es la princesse héritière, un jour tu seras notre reine et qu'on le veuille ou non, tu es déjà au-dessus de nous en termes de hiérarchie.

-Si je suis ta logique, je suis au-dessus de tout le monde, sauf mes parents. Tu te rends compte de l'asymétrie relationnelle? Comment je peux établir des amitiés, entamer des relations sentimentales en me basant sur cette logique? Comment…

Comment je peux savoir si les relations que j'entretiens avec les autres sont parce que les personnes m'apprécient vraiment ou parce qu'elles ont eu peur de me dire non? Bien sûr, je ne le prononce pas à voix haute, mais je pense que mes deux amis ont compris ce que je n'ai pas dit. Et à voir le visage d'Edward, il doit s'en rendre compte aussi.

-Bella… commence Edward.

-Laisse tomber, je réponds d'un ton las. Tu verras bien le jour même si tu veux venir avec nous, je dis en clôturant cette conversation.

-J'espère que tu te débrouilles bien, lui lance Emmett.

-Je n'ai pas trop à me plaindre, répond Edward.

-Et puis, je suis certaine que tu as déjà dû te faire botter les fesses par la princesse, renchérit Sam qui me lance un sourire en biais. D'après ce que je sais, Bella pratiquait les sports de combat avant son service.

-Elle a surpris tout le monde lors du premier cours de self défense. Tu avais même mis le sergent instructeur K.O, se souvient Edward.

-C'était seulement lié à la surprise, il n'a pas réagi assez rapidement lorsqu'il a voulu se servir de moi pour montrer la manœuvre. Je vous ai simplement montrer comment se défendre…

-Pour quelles raisons t'avait-il choisi? Demande Sam.

-Parce qu'il fallait bien quelqu'un et que moi ou une autre personne c'était pareil.

-Bella, tu sais que ce n'est pas vrai.

-Bien sûr que si. Personne ne s'était désigné volontaire. Ne va pas chercher la petite bête. Je sais que j'ai été la cible de moqueries, mais pas de la part de ce sergent-là.

-Comment tu peux le savoir?

-Je ne peux pas, mais je préfère voir le bon côté des choses. En plus, c'est lui qui a fini sur les fesses et pas moi.

-Edward, c'est vrai? Demande Emmett. Ce sergent n'a pas cherché à l'humilier?

-Je ne dirais pas ça, répond le traître après un instant de réflexion. Il avait l'air beaucoup trop réjouis de t'appeler, se souvient l'attaché de presse. Et même si c'était seulement le deuxième jour, beaucoup t'avait pris en grappe dans le groupe et parmi les instructeurs. Tous voulaient te faire plier.

-Parce que j'étais trop enthousiaste pour les cours théoriques. Ils pensaient que j'étais arrogante et condescendante.

-Ce n'est pas une raison pour chercher à t'humilier! S'emporte Sam.

-C'était il y a des années, je rétorque à l'intention de mes amis. Il n'y a pas eu mort d'homme et bien que je ne cautionne pas ce genre de comportement, il valait mieux moi que quelqu'un d'autre.

-Bella… Soupire Edward.

-On a déjà eu cette conversation il y a huit ans, je lui rappelle. Pareil pour vous deux, refaire l'histoire ne la changera pas.

La conversation se termine définitivement sur ces paroles et lorsque je sors mon ordinateur de sa housse, tout le monde comprend que je n'ai plus envie de parler pour le moment. On vient d'aborder deux sujets sensibles pour moi, le premier je l'ai déjà évoqué et le deuxième, c'est bien sûr le harcèlement que j'ai subi. Je n'en ai pas honte, ce n'est pas à moi d'éprouver cette sensation, je n'ai rien fait de mal. Mais je n'aime pas me rappeler que mon titre d'altesse royale ne me protège pas de tout. Parfois, je me plais à penser que si je n'avais pas été la princesse, je n'aurais pas été harcelée. Bien sûr, je serais toujours apparue comme une fayote arrogante, mais peut-être que les instructeurs m'auraient défendu plutôt que d'essayer de me briser. Parce que tout le monde croyait que c'était une façade.

Personne, à part Edward et Angela s'est dit que c'était la vraie Bella devant eux. Pas Isabella, princesse héritière de Gardena, mais juste Bella. Mais heureusement, j'étais bien entourée au palais, par mes parents, Alice et par Billy et mes gardes du corps de l'époque.

Et puis, je leur ai montré de quel bois je me chauffais, ça n'a pas toujours été facile mais j'ai tout donné pour finir parmi les meilleurs, pour leur clouer le bec.

Je passe le reste du trajet en avion à travailler sur mon ordinateur, à lire et à répondre à des mails, m'informer de mon emploi du temps, tout ça est passionnant (notez l'ironie). Parfois, quand le moral est un peu plus bas que d'ordinaire, un peu comme en ce moment, je me demande ce que je ferais dans la vie si je n'étais pas moi. Est-ce que j'aurais continué dans l'armée? Est-ce que j'aurais fait autre chose? Qu'est-ce qui aurait pu me convenir? J'aime être utile aux autres, j'aime que ce que je fais ait du sens. Le droit aurait pu être une bonne voie, la santé aussi. L'armée? Je ne sais pas et je ne sais même pas pourquoi je me triture l'esprit avec ça puisque de toute façon mon destin est déjà tracé et que je n'ai pas le choix sur mon avenir. La question ne se pose même pas, ce n'est pas SI je deviens reine, mais QUAND je deviendrais reine. J'imagine que certaines personnes doivent penser que c'est rassurant de savoir que quoiqu'il advienne, j'ai déjà un projet d'avenir et dans un sens, ça l'est. Mais parfois je me sens emprisonnée dans mon rôle, avec aucun moyen d'y échapper. Je peux juste essayer de rendre la vie meilleure pour mes sujets et par extension, pour moi. Mais ce qui s'applique aux Gardenais, ne s'applique pas forcément pour la famille royale.

Je ne veux pas avoir l'air de me plaindre, j'ai bien conscience d'être une privilégiée de ce monde, je n'ai pas à m'inquiéter de l'argent, je n'ai pas à me demander si je vais avoir un toit sur la tête et si je pourrais payer les factures à la fin du mois. Je sais que je mangerai toujours à ma faim, que j'aurais toujours des vêtements propres et neufs sur le dos.

Il n'empêche que je ressens parfois une pression énorme, tellement que j'ai l'impression qu'elle pourrait m'écraser si je la laisser faire. Et cette pression, je ne peux en parler à personne si ce n'est Alice. Parce qu'ils ne comprendraient pas et surtout, je ne veux pas me plaindre alors que je suis la plus privilégiée.

Lorsque le pilote annonce l'atterrissage, je referme mon ordinateur et j'attache ma ceinture alors que l'appareil amorce la descente. Bientôt, ce sera l'effervescence, il faudra réunir les bagages, faire en sorte qu'ils rejoignent une voiture pour qu'ils nous suivent. Je serais peut-être la première à descendre, mais après Sam et Austin qui quitteront l'avion dès qu'il aura touché le sol. Le tour européen commence par la Norvège, une monarchie mais dont la famille royale est assez simple et ressemble beaucoup à ma propre famille. Le prince Haakon, le prince héritier et son épouse la princesse Mette-Marit m'attendent à l'aéroport pour m'accueillir. Je ne les ai rencontrés que peu de fois mais ils me sont sympathique.

Je m'empare de mon miroir de poche afin de corriger mon maquillage après un long vol et je remets en place ma coiffure. Avant de sortir de l'avion, j'irais m'isoler à l'arrière de l'appareil afin de revêtir ma robe de la journée, que je n'ai bien sûr pas porter pendant le trajet afin d'éviter le moindre faux pli.

La robe que j'ai choisie est noire avec des ronds blancs et des papillons de couleur. La forme est classique, comme il faut s'attendre pour une rencontre officielle mais l'originalité des motifs m'a séduite et c'est pour cette raison que j'ai craqué pour cette robe Versace.

Lorsque je suis prête et que les Norvégiens sont arrivés, je peux faire mon entrée ou ma sortie de l'appareil sous l'œil vigilant et attentifs des photographes choisis pour l'occasion. Je me dirige vers prince Haakon, nous nous saluons avec un sourire de circonstance avant que je ne fasse de même avec son épouse, qui se recule ensuite pour me faire une révérence et c'est ainsi que le début de ma tournée européenne commence.

J'espère que c'est un bon présage pour la suite de mon séjour et de mes voyages en Europe, bien que je sache parfaitement que des rencontres plus tendues m'attendent. Surtout dans des pays où les enjeux politiques sont importants.

La Hongrie n'est pas le pays où les dirigeants m'accueilleront les bras ouverts alors que je représente et défends des valeurs qu'ils combattent et surtout mon combat pour qu'un jour, si je le décide, je puisse me marier avec une femme. Bien que ce ne soit pas la raison principale de ma visite en Hongrie, je compte bien partager mon message d'égalité pour toutes et tous et qu'un mariage est surtout l'union entre deux personnes qui s'aiment, peu importe leur genre.


Voilà pour ce chapitre ! La robe pour la rencontre avec les Norvégiens sera sur mon Insta : gwen. who (sans les espaces)

A la semaine prochaine !