Théodore s'était installé devant la grande cheminée du salon pendantqu'Harry attisait les flammes. Ils revenaient d'une ville moldue où le Vampire avait chassé. Le guérisseur était satisfait de leur soirée. L'ancien Auror avait réussi à hypnotiser un jeune homme alcoolisé lors d'une fête dans un pub. Il l'avait guidé jusque dans une ruelle discrète et s'était abreuvé de son sang, le laissant simplement inconscient. Il se réveillerait le lendemain en pensant avoir vraisemblablement trop bu… Théodore sourit à l'idée qu'Harry devenait un Vampire "civilisé", apte à sortir du château, se nourrir seul et de manière raisonnable. Soudain, Harry se redressa et se tourna vers les fenêtres.
"Qui y a-t-il ?" S'inquiéta Théodore.
"Deux humains… Et beaucoup de sang."
L'odeur lui semblait très familière, presque alléchante, s'il ne sentait pas non plus beaucoup de douleur et de peur. Théodore jura en se levant. L'instant d'après, on tambourina furieusement à la porte. Le guérisseur ordonna à Harry de rester dans le salon alors qu'il se dirigeait vers l'entrée où Vitali se trouvait déjà. L'elfe s'inclina en affirmant avoir reconnu la signature magique de Monsieur Zabini. Théodore grimaça en comprenant qu'il n'avait pas changé les protections du château pour empêcher ses anciens amis d'entrer dans la propriété. Il ouvrit la porte et écarquilla les yeux : Blaise était recouvert de sang et tenait dans ses bras ce qui ressemblait à un corps.
"Qu'est-ce que…
- Aide le," ordonna simplement Blaise en poussant Théodore pour entrer.
Déconcerté, Théodore le vit se diriger vers le salon. Il se précipita, tentant de retenir son ancien camarade de classe, mais celui-ci déposait déjà son fardeau sur le premier canapé à portée. Blaise ne remarqua pas une porte se refermer doucement et se tourna rapidement vers Théodore.
"Il voulait absolument prouver aux autres qu'il pouvait être utile. J'étais occupé ailleurs, je n'ai pas vu le client monter avec lui…"
Théodore fronça les sourcils tout en écoutant Blaise. Il se pencha rapidement sur le corps inconscient et souleva la capuche qui cachait le visage de l'inconnu. Il jura en découvrant des cheveux blonds pâles poisseux de sang.
"Je lui ai donné une potion coagulante pour stopper les hémorragies mais je ne savais pas quoi faire d'autre…
- L'emmener à Ste Mangouste, peut-être," ironisa Théodore malgré l'état catastrophique de leur ami.
"C'est un paria ! Quand il est sorti d'Azkaban, je voulais qu'il aille voir un psychomage mais aucun n'a accepté de le prendre en charge… Personne ne veut s'occuper d'un Mangemort."
Théodore soupira avant de demander à Vitali de lui rapporter son sac de potions. Le médicomage se pencha sur le corps inconscient de Drago, ses réflexes de guérisseur prenant rapidement le dessus sur ses émotions. Il fit passer sa baguette au-dessus du corps blessé, murmurant des incantations diagnostiques. Des lueurs verdâtres et bleutées dansèrent sur les blessures de Drago, révélant la gravité des dommages infligés par des armes blanches et des sorts de magie noire.
"Damnation," murmura Théodore en découvrant l'ampleur des blessures. Les coupures étaient profondes et irrégulières, et certaines plaies suintaient une magie noire récalcitrante. Il sentit la colère monter en lui, mais il la refoula rapidement, se concentrant sur la tâche à accomplir. Vitali, l'elfe de maison, réapparut silencieusement avec le sac de potions de Théodore. Théodore le remercia d'un hochement de tête et se mit immédiatement au travail. Il sélectionna une potion cicatrisante et apaisante puis la versa délicatement sur les plaies les plus graves, observant avec satisfaction la peau commencer à se refermer. Ensuite, il se tourna vers les malédictions de magie noire. Il connaissait bien leur nature perfide et savait que le temps pressait. Théodore lança un sort de purification, observant les résidus sombres se dissiper lentement sous l'effet de la magie blanche. La résistance des malédictions le força à répéter le processus plusieurs fois, jusqu'à ce qu'il voie enfin les marques s'atténuer.
Il prépara ensuite une infusion de potion de reconstitution sanguine, l'administrant soigneusement à Drago. La couleur pâle de ce dernier commença lentement à s'améliorer, bien que le chemin vers une guérison complète serait encore long. Blaise observait en silence, la tension était palpable dans la pièce. Après de longues minutes de lutte acharnée contre les blessures et les malédictions, Théodore parvint enfin à stabiliser Drago. Le blond respirait plus régulièrement, ses traits se détendant quelque peu malgré les nombreuses cicatrices qui marquaient encore son corps.
"Il est hors de danger, pour l'instant." annonça Théodore, essuyant la sueur de son front. "Mais il aura besoin de beaucoup de repos et de soins pour se remettre complètement. Et nous devrons rester vigilants face aux résidus de magie noire."
Blaise hocha la tête, son expression oscillant entre soulagement et inquiétude.
"Merci, Théodore. Je ne sais pas ce que j'aurais fait sans toi."
Théodore, épuisé mais déterminé, rangea ses potions et se tourna vers Blaise.
"Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour l'aider, crois-le…"
Blaise croisa les bras et fixa Théodore d'un regard intense, ses sourcils légèrement froncés. Il avait encore du mal à oublier ce qu'il percevait comme une trahison de la part de son ami d'enfance.
"Tu dis ça maintenant," répondit Blaise, sa voix basse et rauque. "Mais il y a eu tellement de fois où tu as choisi de te ranger du côté du Ministère, de leurs règles et de leurs lois, au détriment de ceux qui comptaient vraiment."
Théodore sentit une pointe de douleur percer son cœur à ces mots. Il savait que la rancœur de Blaise n'était pas sans fondement, mais il espérait que ses actions présentes pourraient un jour racheter ses erreurs passées. Pourtant, il savait aussi que discuter avec Blaise ne changerait rien : il devait montrer par ses actes qu'il restait leur ami.
"Je comprends ta méfiance, Blaise," répondit Théodore, cherchant les yeux de son ami. "Mais regarde ce que je viens de faire. Je suis ici, maintenant, avec toi et Drago, pour le sauver, pour réparer autant que je peux. Jamais je ne pourrai laisser Drago dans le besoin… Tu le sais mieux que quiconque…Je ferai tout pour lui."
Blaise détourna les yeux, ses traits marqués par l'hésitation. Il savait que Théodore avait raison, mais la part de lui qui avait été blessée par la trahison passée luttait encore pour accepter cette réalité. Il prit une profonde inspiration, tentant de calmer la tempête de ses émotions.
"Il est encore trop faible pour être déplacé et ramené chez toi, il a besoin de soins constants et minutieux.
- Je te laisse Drago pour l'instant," dit-il enfin, sa voix à peine plus forte qu'un murmure. "Mais sache que je garde un œil sur toi, Théodore. Si tu faillis à ta parole, si tu le mets en danger d'une quelconque manière..."
Théodore acquiesça solennellement, comprenant la gravité des paroles de Blaise.
"Tu sais à quel point Drago est important pour moi… Je ne te décevrai pas, Blaise. Pas cette fois."
Blaise se contenta d'un signe de tête, bien que la méfiance persistât dans ses yeux. Il se tourna vers Drago, allongé et inconscient sur le canapé, puis quitta la pièce sans un mot de plus, laissant Théodore seul avec leur ami blessé. Le médicomage se rapprocha alors du blond, lui caressa doucement les cheveux avant de le faire léviter jusqu'à une chambre d'amis. Il le déposa doucement sur le lit et ajusta la couverture sur son corps fragile. La route serait longue, mais il était déterminé à racheter ses erreurs et à prouver à Blaise qu'il pouvait être digne de confiance.
Après un moment, il sortit de la chambre et retourna dans le salon où il trouva Harry, debout devant le canapé, tenant un coussin entre les mains. Le velours vert était taché du sang de Drago et Théodore s'arrêta net en comprenant ce qu'il se passait dans l'esprit du Vampire. L'ancien Auror se tourna lentement vers lui, lui lançant un regard inquisiteur avant de lui tendre le coussin. Théodore déglutit lentement avant de faire quelques pas dans sa direction.
"Il va falloir que tu m'expliques pourquoi le sang que tu me donnes sent comme ce tissu.
- Harry, tu avais besoin de sang frais," affirma Théo. "Je ne savais pas où en trouver légalement alors je suis allé dans le bordel que tient Blaise.
- Et tu n'as rien trouvé de mieux que prendre le sang de Malefoy ?
- Il a été le seul à accepter," expliqua le guérisseur. "Je n'avais pas de meilleure option.
- Tu aurais dû me prévenir. Depuis quand est-il revenu d'Azkaban ? Qu'est-ce qu'il fout dans un bordel ?" questionna Harry.
"Ça fait un mois, il me semble. Je l'ai découvert quand je t'ai ramené la première fiole… Blaise m'a dit que Drago n'avait plus rien et que tout le monde le rejetait. Il vit au bordel mais Blaise refuse qu'il ait des clients, les autres ont fait pression pour que Blaise accepte de me vendre son sang, puisqu'il était consentant.
"Je vois," fit Harry en se laissant tomber sur le canapé où Drago reposait quelques minutes avant. Il huma l'air autour de lui et ferma les yeux. "Sais-tu pourquoi son sang, son odeur, me plaît tant ? Ça me rend fou… C'est un véritable nectar sur ma langue."
Théodore observa Harry avec une curiosité mêlée d'appréhension. Le Vampire semblait presque en transe, son regard brillant d'une lueur fiévreuse. Le guérisseur fronça les sourcils.
"Le goût de son sang est divin," continua Harry, ses paupières mi-closes. "C'est comme si chaque goutte contenait une essence rare et précieuse. Et son odeur... Elle m'enivre. Elle flotte autour de moi, m'entourant d'une douceur hypnotique et excitante. Être entouré de cette odeur m'excite, éveille des instincts tellement primaires."
Théodore sentit une pointe d'inquiétude et de jalousie monter en lui, mais il garda son calme.
"Harry, tu dois te maîtriser. Drago est en état critique, il ne peut pas supporter une attaque vampirique, même involontaire. J'ai encore des fioles de son sang ou nous pouvons sortir pour que tu chasses."
Harry ouvrit les yeux, son regard brûlant de désir contenu. Le cramoisi de ses yeux avait changé en une lueur plus vive, plus étincelante.
"Je sais, Théodore. Et je lutte contre ces instincts. Mais c'est difficile. Très difficile. Son sang m'appelle, son parfum me hante. Je peux imaginer les flux de son essence tout au long des couloirs que tu as empruntés… C'est comme si une partie de moi voulait se perdre dans cette sensation, dans cette extase." Il prit une profonde inspiration, essayant de reprendre le contrôle. "Mais je ne lui ferai pas de mal. J'ai cette impression que je ne peux pas lui faire de mal. Peut-être que tu pourrais m'aider... A trouver une solution?"
Théodore hocha la tête, comprenant la gravité de la situation. Harry tendit la main vers lui. Le guérisseur la saisit et se laissa tirer en avant, grimpant à califourchon sur les cuisses du Vampire.
"Nous trouverons une solution, Harry. Nous devons rester unis et vigilants. La situation est précaire, mais je crois en nous. Nous arriverons à comprendre ce qu'il se passe."
Harry acquiesça, se laissant retomber contre le dossier du canapé. La lutte intérieure était visible sur son visage, mais il savait qu'il pouvait compter sur Théodore pour l'aider à traverser cette épreuve. Il dévoila ses canines alors que les mains du guérisseur venaient glisser sous sa chemise. Il était déjà à moitié dur à cause de l'odeur du sang laissé sur le canapé. La bouche de Théodore se posa sur sa gorge, l'embrassa et le mordilla doucement. Harry laissa échapper un grognement bestial avant d'ouvrir les yeux et de soulever le guérisseur pour retourner leur position et mieux plaquer son corps contre le canapé.
Le château était plongé dans le noir, Théodore dormait à poings fermés et les elfes de maison étaient dans leurs quartiers. Harry en avait profité pour se faufiler dans la chambre où l'ancien Serpentard avait installé son ami. Drago était plus pâle que dans son souvenir, son corps semblant plus frêle sous la couverture. Les lèvres du Vampire se retroussèrent, dévoilant ses canines acérées en une grimace de dégoût. Une colère sourde bouillonnait en lui, une rage dirigée contre le Ministère, les gardiens d'Azkaban, et tous ceux qui avaient osé rejeter le sorcier. Harry ne comprenait pas d'où pouvait provenir cette fureur, et cela aurait dû l'angoisser. Ces pensées de vengeance et de protection farouche ne lui ressemblaient pas. Mais quelque chose en lui, un instinct primaire, murmurait que c'était normal, que cette colère était justifiée.
Il devait veiller sur Drago, le protéger de tout et de tous, et cette certitude envahissait chaque fibre de son être. En dépit de la confusion et de l'inquiétude que cela aurait pu susciter en lui, Harry se sentait étrangement en paix avec cette détermination. La vue du corps frêle de Drago, vulnérable et marqué par les épreuves, ne faisait que renforcer sa résolution. Il s'approcha doucement du lit, ses pas silencieux sur le vieux parquet. Observant Drago, il se promit de ne laisser personne d'autre le blesser à nouveau. La colère continuait de brûler en lui, mais elle se mêlait désormais à une volonté inébranlable de protéger. Harry savait que, quoi qu'il arrive, il serait là pour veiller sur Drago, même si cela signifiait lutter contre ses propres démons intérieurs.
Harry décida qu'il devait comprendre pourquoi il éprouvait de telles pensées. Il savait que s'il n'avait rien trouvé dans la bibliothèque du château des Nott, il n'y avait qu'un seul autre endroit où il pourrait obtenir des réponses : la réserve de la bibliothèque de Poudlard. Avec une détermination renouvelée, il ajusta les couvertures sur Drago, s'assurant que le blond était bien au chaud et en sécurité. Il quitta la chambre sur la pointe des pieds et se dirigea vers la cheminée du salon où une poche de poudre de cheminette était posée sur le manteau. Prenant une poignée de poudre scintillante, il jeta un dernier coup d'œil vers la porte.
"Je reviendrai bientôt," murmura-t-il, comme une promesse.
Les flammes vertes l'entourèrent alors que son corps était aspiré par la cheminée magique, le transportant vers Poudlard. Le tourbillon de lumière et de chaleur fut à la fois familier et réconfortant, rappelant à Harry les nombreuses fois où il avait utilisé ce moyen de transport pour des missions urgentes ou des escapades inattendues. Lorsqu'il émergea de la cheminée dans la salle des professeurs désormais déserte et plongée dans l'obscurité, il sentit une vague de nostalgie l'envahir. Mais il n'avait pas de temps à perdre. Harry traversa rapidement les couloirs silencieux, ses pas résonnant faiblement sur les pierres anciennes. Arrivé devant la porte de la bibliothèque, il effleura doucement la poignée de la porte puis se glissa à l'intérieur.
La réserve était à l'arrière, protégée par des sorts puissants. Mais Harry, avec son statut de héros de guerre, de protecteur du monde sorcier et d'Auror, avait obtenu des accès spéciaux. Le Vampire sourit en s'apercevant que ses anciens mots de passe fonctionnaient encore malgré sa mystérieuse disparition. Il murmura les différents mots de passe nécessaires et pénétra dans la section interdite. Les étagères poussiéreuses étaient remplies de grimoires anciens, de parchemins jaunis et de livres de magie noire. Harry savait exactement ce qu'il cherchait : des ouvrages sur les Vampires, la magie du sang et les liens possibles entre les Vampires et les autres êtres vivants. Il était persuadé que la réponse était là, dans ces vieux ouvrages. Il parcourut les titres, ses doigts effleurant les reliures craquelées, jusqu'à ce qu'il trouve ce qu'il cherchait. Il s'assit à une table et commença à feuilleter les pages épaisses, absorbé par les mots anciens et les secrets qu'ils renfermaient. Plus il lisait, plus il comprenait. La malédiction vampirique, les instincts de protection envers ceux qui étaient sous sa garde, la colère et le désir de vengeance envers ceux qui avaient fait du mal à Drago... Tout cela faisait partie de sa nouvelle nature. Tout cela était expliqué par un seul mot. A sa lecture, le corps du Vampire fut pris d'un étrange frisson : Calice.
Les heures passèrent et Harry s'enfonça de plus en plus dans les mystères de la magie noire et des malédictions vampiriques. Il savait qu'il n'avait pas encore toutes les réponses, mais il avait désormais une meilleure compréhension de ce qu'il était devenu et de ce qu'il devait faire pour protéger ceux qu'il aimait. Lorsqu'il referma finalement le dernier grimoire, une nouvelle détermination brûlait dans ses yeux. Il se leva, prêt à retourner au château, auprès de Théodore et de Drago. Avec une dernière incantation, il quitta la réserve et se dirigea vers la cheminée pour rentrer chez Nott, son esprit désormais éclairé par les connaissances qu'il avait acquises. En chemin, il croisa le Baron Sanglant et Peeves. Le noble fantôme remarqua immédiatement les prunelles carmin d'Harry et jura dans sa barbe alors que l'esprit frappeur resta figé dans les airs, surpris.
"Pas un mot," gronda Harry. Le baron s'inclina.
"Des secrets, encore des secrets," ronronna Peeves, malicieusement.
"Soyez assuré qu'il tiendra sa vilaine langue," affirma le fantôme alors qu'Harry s'éloignait déjà.
En retournant au petit matin au château des Nott, Harry avait découvert un concept crucial dans ses recherches : le Calice. Un Calice n'était pas simplement une source de sang pour un Vampire, il était bien plus que cela. Le Calice était l'humain que la nature vampirique avait choisi pour être le compagnon d'éternité du Vampire, un lien profond et indissoluble se tissant entre eux. Ce lien allait bien au-delà de la simple soif de sang, englobant la protection, la loyauté, et une connexion émotionnelle et physique inébranlable. Ce lien était l'assurance pour Harry de ne pas tomber dans un état enragé. En lisant les ouvrages de Poudlard, il avait alors compris que Drago, son ancien rival, était son Calice. La révélation le bouleversait et l'éclairait en même temps. Cela expliquait l'attirance intense qu'il ressentait pour le sang de Drago, l'irrésistible besoin de le protéger et la colère qu'il éprouvait envers ceux qui lui avaient fait du mal. Ce lien était maintenant une partie intégrante de lui, et il savait qu'il devait l'accepter et le comprendre pour pouvoir le maîtriser. La cheminée du salon s'embrasa de flammes vertes tandis qu'Harry arrivait dans le salon. Il se dirigea rapidement vers la chambre de Drago où Théodore avait repris les soins.
"Théodore," murmura Harry en entrant dans la pièce, son regard se posant sur Drago. "J'ai découvert quelque chose d'important."
Théodore leva les yeux, intrigué et inquiet. "Qu'est-ce que c'est, Harry ?"
"Drago est mon Calice," répondit Harry, la gravité de ses mots remplissant la pièce de silence. "Il est l'humain que ma nature vampirique a choisi pour être mon compagnon d'éternité. C'est pourquoi son sang m'attire autant, pourquoi je ressens ce besoin impérieux de… D'être avec lui, de le protéger."
Théodore hocha lentement la tête, absorbant cette nouvelle information. Il déglutit en sentant une pointe de jalousie atteindre son cœur. Ce qu'il y avait entre eux était trop beau pour durer, évidemment. Il finit par se redresser et soupirer.
"Cela explique beaucoup de choses," dit-il doucement. "Mais cela signifie aussi que vous êtes liés de manière très profonde. Comment comptes-tu gérer cela ?"
Harry s'agenouilla près du lit de Drago, observant le visage pâle de son ancien rival
"Je vais veiller sur lui, Théodore. Je vais le protéger de tous les dangers, qu'ils viennent de l'extérieur ou de mes propres instincts. Je dois continuer à apprendre à contrôler cette soif, à utiliser ce lien pour le renforcer, pas pour le détruire."
Théodore posa une main réconfortante sur l'épaule d'Harry. "Nous allons y arriver ensemble, Harry. Nous veillerons tous les deux sur lui. Drago est important pour nous deux, et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour qu'il se rétablisse et pour que ce lien devienne une force, pas une faiblesse."
Harry hocha la tête, reconnaissant pour le soutien de Théodore. Il se tourna de nouveau vers Drago, sentant la force du lien qui les unissait. Il savait que le chemin serait ardu, mais il était prêt à affronter toutes les épreuves pour protéger et prendre soin de son Calice. Les doigts de Théodore se resserrèrent sur son épaule. Harry détourna alors le regard pour observer le guérisseur, son odeur était devenue plus âcre.
"Drago est peut-être mon Calice, mais cela ne signifie pas que je t'oublie," affirma le Vampire avant de se redresser. "Est-ce trop demander de vouloir être également à tes côtés ?
- J'ai été stupide, Harry. J'aurais dû comprendre que ton goût pour le sang de Drago c'était ça… Je ne pourrai jamais rivaliser avec un tel lien.
- Ce n'est pas ce que je veux," souffla Harry. "Drago est mon Calice, je pourrai me nourrir de lui. Mais s'il me rejette pour le reste, s'il ne veut pas de moi comme moi je le désire, tu m'auras tout entier."
Théodore ne répondit pas et Harry se rendit compte de l'égoïsme de ses propos. Il s'excusa en baissant le regard. Il n'aurait jamais dû dire cela, pas de cette façon.
"Drago aime les garçons, il serait stupide de repousser tes avances," lâcha Théodore avant de se détourner pour fouiller dans ses affaires de médicomage.
Harry renifla, il voulait continuer cette conversation mais les rideaux ouverts de la chambre le chassaient en même temps qu'ils faisaient entrer la lumière du jour. Sans un mot, le Vampire retourna prestement dans sa propre chambre.
