Bonjour !

Voici un deuxième chapitre ! Pour information, il devrait y en avoir cinq en tout !

J'ai apprécié les quelques commentaires reçus. Surtout l'idée qu'on est partie sur un Bachelor pour trouver sa reine, c'était très drôle. C'est vrai que ça y ressemble un peu mais pour le moment, on entend parler du Bachelor mais il n'apparait pas... A moi que ;)

Pour les personnes qui aiment les visuels vous pouvez les retrouver sur mon insta ou sur AO3 au même pseudo qu'ici et pour celle qui aime les spoils aller voir pinterest au même temps. (Les deux se trouvent aussi dans ma bio)

Bonne lecture !

Edit : correction le 14/08


Acte II : L'ouverture

Le château d'été de la famille royale Volturi datait du XVe siècle et était donc un chef d'œuvre de la Renaissance avec ses courbes, sa pierre blanchie et ses toits en poivrière. Il se situait dans l'arrière du pays, sur les premiers plateaux montagneux afin de bénéficier des températures clémentes lors des chaleurs d'été, mais aussi des douces neiges en hiver. C'était la résidence principale de vacances de la famille royale et était donc rarement ouvert au public. Ainsi, à part les photos des jardins et des façades, personne ne savait à quoi ressemblait l'intérieur de la bâtisse.

De la capitale où se situait l'appartement de Bella, il y avait environ deux heures de route. Ce qui était suffisant pour elle, pour se plonger dans le souvenir de ces deux dernières semaines. Elle avait reçue l'autorisation du parti organisateur de la Tua Cantante pour annoncer à sa famille sa sélection et donc son départ pour les prochaines semaines lors de son dernier jour en ville et pas avant. Cela avait été une annonce qui avait chamboulé sa famille. Un mélange d'émotions avait parcouru la famille Swan à la fois de l'incompréhension, de la colère, mais aussi de la fierté et un énorme élan de soutien.

Félix, son frère aîné, n'avait eu de cesse de dire qu'il le savait et que sa petite sœur était la prochaine reine du pays. Emmett, le jumeau de Félix, avait été inquiet face à l'interdiction de communiquer tant que sa petite sœur ne serait pas éliminée de la compétition. Rosalie, sa belle-sœur, avait été en colère au souvenir des différents examens médicaux obligatoires pour valider une étape de la compétition. Et ses parents avaient été à la fois inquiets pour les mêmes raisons qu'Emmett tout en étant incroyablement fiers de leur fille, car tous savaient qu'une partie des tests éliminatoires étaient d'une difficulté sans nom.

Durant ce trajet, elle repensait aussi avec émotion à la réaction du proviseur de l'établissement où elle enseignait, Monsieur Greene. Il avait été un vrai mentor pour elle dès le jour où elle avait mis le pied dans l'établissement scolaire en tant que toute jeune professeur d'histoire et de civilisation. L'homme lui faisait l'effet d'avoir un second père et de le voir aussi ému face à la réussite, mais aussi à l'absence d'un de ses professeurs avait été un vrai bouleversement pour Bella. Harold Greene comprenait parfaitement l'honneur que cela pouvait être de participer à un tel événement tout en admettant que voir sa vie ainsi chamboulée été des plus déconcertants. Bella comprenait parfaitement et avait acquis l'idée que la femme qui serait sélectionné par le roi allait devoir quitter la vie qu'elle avait toujours connu et que cela ne pouvait pas être refusé.

Elle est née dans une famille où l'importance de devoir était primordiale même si vous étiez contre les ordres donnés. À commencer par son arrière-grand-père, le premier membre de sa famille à avoir vécu dans ce pays. Henry Swan avait, dans sa jeunesse, sauvé la vie d'un très jeune officier allié lors de la Première Guerre mondiale. Il avait alors à peine vingt ans quand il s'était engagé auprès de l'armée américaine et avait débarqué par celle-ci pour aider les Français de l'invasion allemande. Lors d'une bataille, il avait évité à un soldat à peine plus âgé que lui de marcher sur une mine.

Des mois après être rentrée chez lui à la fin de la guerre, Henry Swan avait été convoqué au Pentagone puis à la Maison Blanche à Washington. C'était la première fois qu'un Swan entrait dans ces deux bâtiments même s'ils avaient toujours occupé des postes dans le militaire ou dans la police. Ce jour-là, Henry reconnut le jeune soldat avec qui il avait noué des liens suite à l'aventure et apprit la véritable identité de l'homme. Le Prince Augustus second fils de la maison royale Volturi. Et pour son geste, on offrit à Henry Swan la possibilité de servir dans l'armée de sa majesté et de devenir citoyen officiel de Volterra.

C'est ainsi que la première génération de Swan arriva à Volterra, le jeune Henry et sa jeune épouse avaient fait le choix d'accepter les avantages de cette nouvelle vie, même s'ils restaient américains dans l'âme leur cœur avait très vite adopté la douceur de vivre du pays. C'est aussi à partir de ce moment-là que la famille Swan fit le choix de toujours servir leur pays d'adoption. Le père de Bella était à l'heure actuelle colonel dans l'armée, son frère Félix commandant, Emmett avait fait ses études de médecine dans le corps militaire et elle enseignait tout comme sa mère dans une institution publique du pays.

Ainsi, les deux heures de trajet étaient passées rapidement pour elle et elle n'avait prêté que peu d'importance aux paysages. Seule comptait la gestion de sa nervosité face aux prochaines semaines, mais aussi face au plan qu'elle avait conçu pour survivre à cette compétition. Quoique celle-ci n'était en aucun mortel, mais il fallait toujours se méfier d'une femme à la volonté de devenir reine. Elle savait pertinemment que certaines concurrentes allaient être tout sauf fair-play.

De ce fait, ce fut un peu une surprise pour elle quand la voiture ralentit et passa sous le flash des appareils photo et des caméras se trouvant devant les grilles de palais. Son entrée dans la compétition allait être épiée par des milliers de personnes. Car c'était la première fois que le nom des candidats ainsi que leur visage allaient être révélés. L'équipe technique qui s'était occupée d'elle ces deux dernières semaines avait insisté sur ce passage.

Alors même si elle trouvait absurde l'idée de porter une robe de soirée, elle comprenait l'importance de celle-ci. Il fallait montrer le glamour de l'événement et le rendre inoubliable et singulier. Car c'était cette idée-là qu'il ne fallait pas oublier l'édit de la Tua Cantante n'était que rarement proclamé et mis en place. Puisque rares étaient les souverains de Volterra à accéder au trône jeune et non marié. Et le roi Carlisle arrivait bientôt à l'âge où il allait devoir donner sa couronne à un autre, faute de femme. Il était donc important pour lui d'être marié avant la fin de ses trente ans sous peine de la perdre.

La voiture s'arrêta une fois devant le perron principal du château d'été. Un élégant tapis bordeaux avait pris place devant les marches donnant accès à la porte principale. Les candidates devaient toutes emprunter ce chemin. On avait indiqué à Bella qu'une fois en haut des marches, elle devait faire face aux caméras alors postées proche des grilles de l'entrée de château et ne rien faire si ce n'est sourire. Au même moment à la télévision devrait apparaître son bref portrait ainsi que les photos officielles qui avaient été prise quelques jours plus tôt dans la même robe bleu lavande qu'elle portait en ce jour.

Avant que la portière ne s'ouvre, elle vérifia soigneusement que le col bardot de sa robe était toujours en place et lissa les plis imaginaires que la robe avait pu avoir durant le trajet. C'était la robe la plus simple qui lui avait été proposée. D'un joli bleu lavande, un corset moulait sa silhouette avant de s'évaser vers la taille et de tomber simplement vers le sol. Les deux seules fioritures étaient le bas de la robe qui avait été taillé de telle façon à remonter légèrement en corolle autour d'elle, ce qui rappelait d'une certaine manière le col bardot travaillé.

Aussitôt la portière ouverte, elle attrapa la main qui se présenta à elle afin de l'aider à descendre du véhicule. C'était la première fois pour Bella qu'autant de monde était prêt à lui accorder le moindre de ses caprices, mais aussi prenait soin d'elle. Elle qui avait toujours été de nature indépendante, elle n'avait de cesse que de s'adapter à tout ce protocole dernièrement.

"Mademoiselle Swan, un plaisir de vous accueillir !" S'exclama un homme qui s'approcha rapidement d'elle. "Je suis Benjamin et je serais votre guide durant votre séjour."

"Enchantée." Répondit-elle avec un sourire chaleureux.

L'homme au teint basané dégageait en lui une joie non feinte ainsi qu'une sympathie des plus appréciable. Au fond d'elle-même, elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance sans même le connaître depuis des années. Avec une habileté enviable, il la disposait comme il lui avait été exigé.

"Si vous voulez bien me suivre." Dit-il une fois l'exercice terminé.

Celui-ci n'avait duré qu'à peine quelques minutes et était moins pénible qu'elle ne s'était imaginé. Elle avait essayé de penser à des choses positives pour que son sourire soit le plus naturel sans être exagéré. Mais c'était tout de même un vrai soulagement pour Bella de franchir les portes du château, car ce mois d'octobre avait été particulièrement chaud cette année et la fraîcheur des lieux contrastait délicieusement avec les températures extérieures.

Le souffle de Bella se coupa face au spectacle saisissant du hall d'entrée. Ses yeux papillonnent dans le moindre recoin de la pièce pour admirer l'architecture remarquable de l'endroit. Des voûtes et rosaces à la feuille d'or contrastaient avec les pierres blanchâtres de colonnes et des peintures et sculptures qui ornaient l'entrée. Si cette pièce était ainsi pour l'entrée, elle s'impatientait de découvrir le reste de la bâtisse. Le château d'été était plus petit que le Palais Royal, mais il n'en restait pas moins un lieu majestueux.

"Mademoiselle ?" Interpella Benjamin amusé.

"Pardonnez-moi." Répondit-elle rougissant.

"Ne vous inquiétez pas, mademoiselle, j'avais été prévenu que vous pourriez avoir ce genre de réaction."

Elle était mortifiée de s'être laissé surprendre comme ça, mais c'était ainsi. Dès qu'elle avait la possibilité de découvrir un nouveau lieu qu'il soit historique et non, elle ne pouvait s'empêcher de l'observer avec minutie pour en découvrir le moindre petit détail et le moindre petit secret.

"Si vous le désirez, nous pouvons faire la visite du château un peu plus tard ?"

"Avec plaisir, merci beaucoup Benjamin."

"Parfait ! Allons-y, les autres participantes sont déjà présentes. Je suis sûr qu'elles ont hâte de vous rencontrer."

Elle n'en était pas si sûre, mais elle le suivit quand même, il était trop tard et inutile pour elle pour fuir. Ils empruntèrent un passage sur le côté de l'escalier double ainsi qu'un long couloir avant que Benjamin ne les arrête et que deux employés en uniforme du personnel royal n'ouvrent une double porte. Benjamin s'effaça pour la faire entrer en premier ce qui coupa de façon dramatique le bourdonnement de la conversation dans la pièce.

Vingt-quatre paires de yeux la jugea en moins de temps qu'il n'en fallait pour chanter l'hymne national du pays. Certaines se détournèrent rapidement pour reprendre leurs conversations comme si l'arrivée de Bella n'était qu'un simple petit courant d'air sans importance tandis que d'autres continuaient à la scruter cherchant à coup sûr la moindre faille ou la moindre erreur afin de pouvoir l'éliminer rapidement, comme sembler lui montrer les sourires narquois qui ornaient certains visages.

"Mesdemoiselles, voici Isabella Swan, la dernière participante. Nous vous laissons faire connaissance encore quelques minutes avant de venir à vous et de vous tenir informer de la suite du programme."Prononça Benjamin clairement. "Bonne chance." Souffla-t-il à voix basse cette fois-ci.

Elle lui sourit avant de hocher la tête. L'homme quitta rapidement la salle. Bella fait face à nouveau aux candidates pour découvrir qu'elles lui avaient toutes tourné le dos. Ce qui ne donnait clairement pas envie à la jeune femme de les saluer face à cette hostilité présente. Malheureusement même si la plupart du temps, elle était de nature plutôt réservée, avait tendance à toujours réfléchir avant de parler et à ne pas vouloir faire de vagues. Les mots franchirent plus rapidement ses lèvres pour que son cerveau l'empêche de le faire. Car il y a bien une chose que Bella détestait le plus au monde, c'était les mauvaises manières et le manque de respect.

"Bonjour à toutes, je suis ravie de faire votre connaissance." Dit-elle d'un ton mielleux.

Quelques ricanements furent entendus pour réponse. Isabella Swan était entrée dans la fosse aux lions et elle ne savait pas à quelle sauce elle allait être mangée.

"Mademoiselle !" Piailla Angela en sautillant vers elle.

Sa jeune élève se trouvait bel et bien dans la même compétition qu'elle. Mais comme elle était jolie. La douce teinte de rose valorise à merveille le doré de sa peau. Elle ressemblait à une véritable princesse. Ce qui brisa le cœur de Bella, car elle connaissait la raison véritable de sa présence.

"Angela !" L'accueillit-elle avec plaisir.

Elle était soulagée de la voir en meilleur état que quelques semaines plus tôt. Même si cela lui plaisait moins que de voir les regards mauvais que certaines personnes lui jetaient. Les spéculations allaient commencer à se former pour connaître le lien que les deux femmes entretiennent entre elles.

"Comment vas-tu ?"

"Bien, mais je suis heureuse de vous savoir enfin là." Confia-t-elle. "Je... Il y a une autre fille dans la même situation que moi." Chuchota-t-elle gêné.

"Je vois... et bien voyons ce que nous pouvons faire." Fit Bella avec un ton encourageant.

Angela acquiesça vivement avant de spontanément attraper la main de Bella et de la tirer vers l'endroit où elle se trouvait avant qu'elle n'entre dans le salon. Une jolie brune à la peau cuivrée était assise sur une chaise et semblait porter le poids du monde sur ses épaules. Cela lui faisait de la peine de la voir ainsi, mais surtout la rendait furieuse de savoir que des parents laissaient faire ce genre de choses.

"Claire, c'est elle." Chuchota Angela.

La jolie Claire leva son visage vers Bella. Comme elle l'avait fait des semaines plus tôt pour Angela, elle s'agenouilla face à la jeune femme et lui tendit la boîte de mouchoirs qui se trouvait sur la chaise à côté d'elle.

"Bonjour Claire, je m'appelle Isabella, mais tu peux m'appeler Bella. Ce qui vaut aussi pour toi Angela !"

La jeune fille en face d'elle hocha vaguement la tête avant d'attraper un nouveau mouchoir pour compléter la collection qui se trouvait déjà dans ses mains. Bella était révoltée qu'aucune autre femme ne soit présente aux côtés des deux plus jeunes candidates et n'offre un semblant de réconfort. Mais c'était un bien pour un mal, car au moins, elle allait pouvoir apprendre à la connaître et donc pouvoir lui offrir à elle aussi ses services.

"Angela m'a dit que tu vivais la même situation qu'elle ?" Demanda-t-elle le plus doucement possible.

Claire acquiesça une nouvelle fois.

"Alors je vais aussi faire mon possible pour t'aider." Reprit-elle en posant une main sur son genou.

La jolie Claire écarquilla les yeux de façon adorable, incrédule face à la chance qui venait de se présenter à elle.

"Tu vois ! Je te l'avais dit ! Mademoiselle Swan est la meilleure !" Chuchota de façon excitée Angela.

"Qu'ai-je dit sur comment m'appeler Angela ?" Demanda Bella avec malice.

La jolie brune rougit doucement avant de s'excuser et de promettre de ne plus faire la même erreur. Les portes du salon s'ouvrirent à nouveau, ce qui conclut la brève conversation que le trio put avoir. Faisant ainsi apparaître une partie du conseil organisationnel de la Tua Cantante avec notamment la personne à sa tête : la duchesse Sulpicia di Volterra, reine douairière, grand-mère du roi actuel. S'en suivit alors d'une vague de révérence appliquée par chaque femme de la pièce. Révérence qui était apprise très tôt à l'école primaire, car il n'était pas impossible pour un habitant de Volterra de rencontrer un membre de la famille royale de Volturi au moins une fois dans sa vie.

"Relevez-vous mesdemoiselles !" Ordonna-t-elle avec douceur et grâce.

Toutes exécutèrent l'ordre. Certaines en profitèrent même pour quitter leur position afin de se mettre en avant du groupe et donc en valeur. Ce qui fit sourire Bella intérieurement.

"C'est un véritable plaisir de vous accueillir dans ce château." Reprit-elle. "Étant marraine de cet événement, il est de mon rôle d'être votre hôte ainsi que juge pour la durée de votre séjour. Je vous rappelle que la décision ne me revient en aucun cas, mais que je prends à cœur d'aider mon petit-fils à trouver la femme qui le complétera. Et que je serais sans pitié contre celle qui ne représente pas les valeurs de notre famille. Celle qui sera au côté du roi ne sera pas seulement reine et épouse. Elle sera aussi la représentante de notre pays dans le monde entier, elle devra avoir à cœur notre peuple et devra avoir les qualités de cœur qui feront d'elle une souveraine appréciée, voir aimée."

Au fond d'elle-même, Bella espérait que toutes les femmes dans cette salle avaient résonné avec le message d'une reine qui avait été aimée et pour qui on avait encore beaucoup d'attachement. Même si elle avait quitté le pouvoir il y a quelques années, elle n'avait jamais quitté le cœur des habitants de Volterra. Et la population avait compris rapidement pourquoi le couple royal avait décidé d'abdiquer au profit de leur petit-fils.

Suite à ce discours, s'ensuivit la présentation des événements des prochaines semaines. Si Bella arrivait jusqu'à la fin de l'événement, elle serait coupée de communication avec sa famille pour les dix prochaines semaines. Les trois dernières candidates seraient libérées la semaine avant les fêtes de Noël afin que le roi puisse prendre sa décision finale. Elles vivraient donc dans l'attente d'un verdict qui serait donné le soir du bal du réveillon de la Saint Sylvestre. Ainsi, l'annonce de la nouvelle reine et fiancée du roi serait la première bonne nouvelle de la nouvelle année.

Puis elles furent toutes escortées vers leurs chambres afin de se préparer pour le dîner qui, si les instincts de Bella étaient bons alors cela annonçait la première épreuve de ce séjour. Car quoi de mieux que de connaître les habitudes à table pour juger de l'éducation d'une personne. Elle allait devoir réfléchir de façon active aux meilleurs moyens de faire sortir Angela et Claire de la compétition sans que ça ne soit trop voyant.

Si elles étaient exclues de suite, cela voudrait dire qu'elles n'avaient fait aucun effort et si les dires d'Angela sur sa famille étaient vrais et les mêmes pour Claire alors elle craignait pour les deux d'une défection familiale. Les deux jeunes filles alors devoir prendre leur mal en patience quelque temps à moins qu'elles ne se fassent éliminer naturellement par les juges. Juges qui pour le moment étaient toujours inconnus à l'exception de la Duchesse Sulpicia.

En attendant de vraiment devoir combattre des fauves assoiffés d'une couronne de diamant, Bella allait profiter de la magnifique chambre donnant sur les jardins à la française. Benjamin lui avait indiqué qu'il viendrait la chercher lui-même pour l'accompagner jusqu'à la salle à manger verte. Dans un geste enfantin, elle sauta toujours vêtue de sa robe de soirée sur l'énorme lit à baldaquin pour tester le matelas ce qui la fit glousser de bonheur quand elle répondit légèrement.

Un léger coup sur la porte la distraya de ses pensées et de son analyse minutieuse de la chambre qu'elle occupait. La porte s'ouvrit après qu'elle en donna l'accord verbal. Elle n'avait pas pris le temps de la verrouiller, de toute façon, elle s'imaginait mal une des concurrentes venir l'embêter alors qu'elles devaient toutes se préparer pour leur premier dîner en présence de la reine douairière.

"Bonsoir Mademoiselle Swan, je suis Tia et je serais votre femme de chambre durant le séjour."

"Oh !" Fit Bella en quittant le fauteuil sur lequel elle avait pris place suite à sa petite aventure sur le lit.

Elle était surprise par la présence de l'autre femme, mais surtout du rôle qu'elle allait jouer pour elle. Bella n'était pas sûre d'être capable de s'habituer à ce genre de service.

"À vrai dire, je ne sais pas si je vais avoir besoin de votre aide." Avoua Bella gênée.

Tia répondit par un gloussement en attrapant le bouquet de fleurs qui se trouvait sur la desserte qu'elle poussait.

"Pour vous." Fit-elle en lui tendant le bouquet.

Bella l'attrapa rapidement et sortit la petite carte qui était posée entre les anémones, les asters, les camélias et les dahlias que composait le bouquet odorant. Un simple bonne chance était écrit à la main sur un papier cartonné blanc. Elle sourit face à l'attention et posa le bouquet dans le vase que Tia avait posé sur la commode face au lit.

"Croyez-moi, Mademoiselle, vous allez avoir besoin de soutien dans cette folie." Dit Tia en repoussant la desserte.

Elle la fit rouler vers le couloir avant de fermer la porte et de verrouiller la porte.

"Je ne devrais pas vous dire ça, mais mon Benjamin a dit que vous étiez une bonne personne, certaines de ces femmes ne devraient même pas être présente et ont clairement payé pour falsifier les épreuves de sélection !" Gronda Tia. "Vous auriez dû voir la liste d'exigences que certaines nous ont envoyé pour leur séjour ici ! Elles pensent clairement être en vacances. Certaines ont même apporté leur propre personnel ! Mais comme il n'y a pas dit dans l'édit que c'est interdit, la Reine-mère n'a pas pu le refuser. Et autant vous dire que si ces femmes sont le reflet de leur maîtresse, je plains notre bon roi s'il se fait berner !"

Bella se mordit les lèvres pour ne pas rire face à la diatribe de la femme en face d'elle qui n'avait eu de cesse que de bouger dans la pièce pour remettre les choses en place. Prouvant qu'elle ne pouvait quitter son métier un instant.

"Je vous jure ! J'ai l'impression que nous avons ouvert les portes de l'enfer et que de vilains petits diables sont entrés pour apporter le malheur et la tristesse ici ! J'ai bien peur que ce genre de compétition tourne au pugilat ! Heureusement que nous ne sommes plus à l'époque où les candidats devaient d'affronter à l'arc ! Car je suis certaine qu'il y en a qui n'hésitent pas à tirer entre les yeux de leur concurrente."

"J'en fais peut-être partie."

Tia s'arrêta, la regarda avant de secouer la tête.

"Non, non ! On a bien vu comment vous étiez avec la petite qui pleurait toutes les larmes de son corps ! Vous savez, à part l'autre petite demoiselle, vous êtes la première à l'avoir consolé !"

"Je m'en suis doutée."

"D'ailleurs pourquoi pleurait-elle ?"

"Hum... Et bien si vous avez été franche avec moi, je suppose que je peux faire la même chose avec vous ?"

Tia acquiesça. Bella avait un doute sur le fait d'avouer à Tia ce qui pouvait se passer avec Angela et Claire, mais si elle suivait son plan comme elle l'avait construit depuis le début, elle allait devoir prendre le risque.

"Claire, qui pleurait et Angela, ne souhaitaient pas être ici, mais elles n'ont pas eu le choix de la part de leur famille même si toutes les deux ont un petit ami. Elles n'ont que dix-huit ans toutes les deux et sont encore au lycée."

"Les parents ne voulaient pas faire connaître la relation."

"Malheureusement, non."

"C'est bien dommage, ça !"

C'est vrai, c'était regrettable. Si les parents avaient fait connaître la relation auprès des autorités alors, les deux jeunes filles n'auraient pas eu à participer. Toutefois, elles auraient eu l'obligation de se marier avec leurs partenaires reconnus. C'était l'un des problèmes de l'édit de la Tua Cantante. Vous étiez sélectionné pour participer dès l'âge de 18 ans à la condition de ne pas être fiancé ou marié. Si vous faites connaître une relation, alors un mariage est attendu dans les deux mois suivants. Sinon, il fallait être capable d'échouer aux tests soit volontairement soit involontairement.

Les parents de Claire et Angela n'avaient pas fait connaître de relation, évitant un mariage, mais en même temps, les deux jeunes filles n'avaient pas réussi à faire échouer les tests soit par peur des représailles soit parce qu'elles s'y étaient mal prises. En attendant, les deux étaient ici et espéraient de façon vive que Bella les sauve. Pour les autres, celles qui avaient fait connaître une relation, elles allaient contribuer à la hausse des mariages et par la suite des naissances que connaissait chaque édit de la Tua Cantante. Et la partie historienne de Bella se régalait de ce phénomène, le tout en espérant que les unions durent tout le long d'une vie et qu'elles soient saines.

"Tenez, vous devriez mettre cette robe-ci ! Au moins, vous serez de bon goût contrairement à celle qui voudrait porter une robe de soirée !"

Tia tendit l'une des robes noires que Bella avait emportée avec elle et exécuta sans trop de questions les ordres de celle qui devrait être son alliée pour cette aventure. Avec une certaine autorité, Tia s'occupa de coiffer ses cheveux dans un joli chignon sur la nuque tandis que Bella retouchait le peu de maquillage qu'elle portait. En un rien de temps, Bella se retrouva à nouveau avec les autres candidates dans un petit salon qui attenait à la salle à manger. Du moins c'est ce qu'avait dit Benjamin avec un clin d'œil malicieux. Elle retrouva donc avec plaisir Angela et Claire qui portaient elles aussi de jolies et simples robes à la fois élégantes sans trop en faire. Contrairement à certaines qui avaient jugé bon de se coiffer de plumes. On aurait dit un mauvais remake d'un film de régence.

La reine-mère Sulpicia arriva enfin et les invita à s'installer à la place qui était définie par un petit carton à leur nom. Malheureusement, Bella se trouva loin de ses deux protégés et fut placée un peu avant le milieu de table. Alors que les deux jeunes filles étaient installées en bout de table. D'un rapide coup d'œil, on pouvait comprendre que les places avaient été attribuées en fonction de l'âge des participantes. Ainsi, Bella se trouvait dans la catégorie en dessous des femmes les plus âgées. Bien sûr, la Reine-Mère présidait la tablée. C'était à la fois fort informatif tout comme incroyablement vexant pour les concurrentes les plus âgées si celles-ci étaient bien sûr soucieuses de leur âge.

Durant le repas, Bella put faire connaissance de deux femmes proches d'elle. La première Katie Marshall semblait plutôt gentille mais aussi incroyablement influençable, car quand quelqu'un avait une opinion autre que la sienne, elle avait tendance à s'y plier à ne pas rester sur ses positions. L'autre femme était Leah Clearwater qui semblait déterminer coûte que coûte à gagner cette compétition. Dans quelle mesure allait-elle empêcher Bella de réussir à faire ce qu'elle voulait ? Cela seul l'avenir allait pouvoir lui dire.

Dans l'ensemble, le dîner avait été plutôt agréable et tout le monde n'avait été que douceur et paroles agréables. Bella trouvait cela trop facile et elle eut raison de sa pensée quand elle vit l'assiette de dessert qui se posa sous ses yeux.

"Vous le savez, la poire est l'un des fruits les plus emblématiques de notre pays." Commença la Reine- Mère Sulpicia. "Et il est de tradition de la servir en dessert lors de nos dîners officiels. Encore faut-il savoir la manger correctement. Je vous en prie, mesdemoiselles, montrez-moi cela !" Termina-t-elle avec un sourire satisfait.


Alors Bella doit-elle faire confiance à Tia ?

Va-t-elle réussir à manger sa poire correctement ? (ai-je été traumatisé par l'exercice à t-elle point que j'ai besoin de l'écrire ?)

Va-t-elle réussir à faire sortir Angela et Claire ?