Hello,

Voici le dernier chapitre de cette petite histoire. Pour information, pour les personnes qui le désirent, j'ai fait un relevé de tout les easter eggs des chapitres précédents. Il se trouve à la fin de l'histoire ! Bon courage, car il y en a beaucoup. Pour vous dire la vérité, rien n'est vraiment laissé au hasard quand je construis une histoire. C'est environ une douzaine de slide de diapo de recherches, fiche perso, fiche chapitre... Oh et pour l'histoire, les premiers jets de l'histoire date de mars 2021 ! Il m'aura fallu finalement 3 ans plus tard pour être capable de l'écrire correctement.

Encore merci pour les commentaires, c'est toujours un vrai plaisir de les lire !

Bonne lecture et à bientôt. (pas trop tôt, c'est la reprise pour moi :) )

A


Acte VI : Le Baiser de l'homme.

"Tu sais que je connais les bonnes personnes pour te faire disparaître et commencer une vie ailleurs dans le plus grand anonymat ?"

Bella étouffa son rire entre ses lèvres. Il l'avait à peine murmuré, mais elle l'avait très bien entendu malgré les bruits extérieurs.

"Parfois, tu fais peur, papa." Gloussa-t-elle.

"Je suis sérieux, Bella."

Elle tourna son visage vers lui et le regarda avec amusement. Elle savait pertinemment qu'il était sérieux, mais c'était son inquiétude de père qui parlait. Après tout, quel homme serait assez bien pour épouser sa petite fille ? Et rien que pour ça, elle remerciait le ciel d'avoir eu un tel père qui l'aimait autant.

"Je sais." Répondit-elle avec un doux sourire.

Puis elle se pencha vers lui et serra avec force sa main. Elle aurait adoré pour lui déposer un baiser sur sa joue ou même l'étreindre dans ses bras, mais elle ne voulait pas que cet acte de tendresse filiale soit retransmis à la télévision à travers le monde entier. Même si on lui avait assuré que les vitres teintées la protégeraient du regard extérieur pour le moment, elle ne désirait pas faire apparaître la vulnérabilité de l'homme qui l'avait fait naître.

"Notre destination est à moins d'une minute."

"Merci, Benjamin. Et si vous pouviez ignorer les propos d'un père mariant son unique fille, je vous en serais infiniment redevable."

L'homme sur le siège avant droit acquiesça légèrement sans se retourner ni même lui répondre. Il avait pris à cœur son rôle de conseiller, assistant et plus fidèle allié dès leur première rencontre quasiment deux ans plus tôt. Sans lui, elle n'aurait jamais pu profiter autant de Carlisle dans le plus grand des secrets, elle n'aurait jamais réussi à tenir les dix semaines de la Tua Cantante, mais surtout elle n'aurait jamais pu tenir face à la préparation de ce mariage. Benjamin était ses yeux et ses oreilles.

"Prête ?" Demanda son père alors que la voiture s'arrêtait devant les marches de l'église.

"Plus que prête !"

Certainement, elle était plus que prête à rejoindre l'homme qu'elle aimait, à s'unir à lui, mais aussi à consacrer le reste de sa vie à son pays.

Son père sortit du véhicule puis tendit la main qu'elle saisit pour l'aider à sortir. Elle savait que Rosalie serait là en tant que matrone d'honneur ainsi que divers enfants venant de leurs deux familles au rôle d'enfant d'honneur. Les cris de la foule qui avait été étouffé à l'intérieur de la voiture étaient maintenant à plein volume. C'était absolument bouleversant pour elle. Jamais elle n'avait pensé être accueillie avec autant de ferveur à la moindre de ses apparitions. Il en était de même pour les journalistes présents, ils avaient toujours été très respectueux, peu avaient fait preuve d'agressivité et avaient pour la plupart du temps été courtois dans leurs propos dans la presse. Bien sûr, il y avait quelques détracteurs, mais qui n'avaient pas remporté la faveur du public.

Rosalie, sa jolie Rosalie, ajusta sa robe ainsi que son voile pour que la scène soit n'en revenait pas d'avoir eu la chance de rencontrer Alice Brandon et d'avoir sympathisé immédiatement avec elle. Dans une autre vie, elle aurait sans doute porté une robe moins volumineuse, mais elle avait été à la fois séduite par les dessins que lui avait proposés la styliste, tout en gardant en mémoire qu'elle représentait toutes les enfants qui avaient un jour rêvé d'être une princesse et enfin que sa robe serait commentée et vue par des millions de personnes et non simplement par leur famille. Alors sa tenue pour la cérémonie religieuse se devait d'être spectaculaire. Là où sa tenue civile avait été plus simple et plus dans la ligne stylistique qu'elle portait habituellement. C'était une cérémonie à huis clos et intimiste permettant d'unir finalement l'homme à la femme. Alors que la cérémonie religieuse allait unir le roi à sa reine.

L'archevêque Benedict qu'elle avait rencontré à plusieurs reprises apparut aux portes de la grande église de la capitale où tous les mariages royaux avaient eu lieu depuis qu'elle avait été édifiée. C'était le signe pour la procession de prendre place. Elle s'accrocha au coude de son père d'une main, ce qui la rassura pour monter les marches du parvis et dans l'autre elle tenait son bouquet d'une blancheur immaculée composé de dahlias, roses et marguerites.

Il lui fallut quelques secondes pour pouvoir ajuster sa vue à la plus faible intensité lumineuse dans l'église. Rapidement, son regard trouva celui de l'homme qui l'attendait au bout de l'allée. Son cœur s'accéléra et elle était sûre d'avoir eu une prise un peu plus ferme sur le bras de son père. Elle avait envie de courir le rejoindre malheureusement, elle devait suivre le rythme pour pouvoir le rejoindre. Seul le bruit des violons et du piano et du froissement de sa robe sur le tapis bordeaux troublèrent le silence de l'édifice.

Et enfin, sa marche à travers la nef l'amena au pied du chœur là où l'attendait son roi. Dans un geste symbolique, son père passa le voile devant son visage à l'arrière, Rosalie récupéra son bouquet et enfin, son père déposa sa main dans celle tendue de Carlisle. Il lui serra les doigts doucement alors que son visage affichait la moindre de ses émotions. Lui, qui avait tendance à être plutôt impassible, venait de se trahir à la vue de tous.

"Nous sommes ici pour unir Carlisle Marcus Volturi à Isabella Marie Swan sous le regard de Dieu notre père. Ce que Dieu a fait, nul ne peut le défaire…."

Elle essaya d'être attentive aux paroles de l'homme, mais c'était impossible, elle n'y prêta qu'une seule oreille. De l'autre, elle ne pouvait s'empêcher d'admirer l'endroit, le cadre, mais surtout l'homme à ses côtés. Il était d'une beauté éblouissante. Heureusement pour elle, elle fut capable de parler au bon moment avec plus d'émotion dans sa voix que ce qu'elle avait pu imaginer. Elle avait l'impression d'avoir atteint l'état de grâce. Alors la cérémonie qui aurait pu paraître trop longue pour certains passa à une vitesse folle pour elle. Car sans même avoir eu le temps de le réaliser, elle remonta la nef au bras de son mari sous les yeux de leurs invités et arriva sous le parvis.

Cette fois-ci, elle afficha un énorme sourire sous les cris de la foule, et même quand il fut moment du premier baiser devant eux. Elle ne réussit pas à le retirer de ses lèvres. Ce n'était qu'une pression de lèvres, mais pour le jour, c'était symbolique. C'était ce qui légitimait sa place d'épouse et d'égale à l'homme. Par ce baiser, elle devenait la reine de tout un pays. Bien sûr, il y aurait une petite cérémonie dans l'enceinte du palais pour marquer le moment le mois prochain. Mais cela tenait plus du symbolisme qu'autre chose.

Après cela, Carlisle l'avait conduit vers la calèche noire au blason de la famille Volturi tiré par quatre chevaux d'un blanc pur. À partir de là, il allait remonter un circuit qui les mènerait vers le palais royal et permettant ainsi à la foule du monde entier présent de pouvoir voir le couple royal. Puis ils devraient rejoindre le balcon royal du palais pour saluer une nouvelle fois la foule. S'ensuit une nouvelle fois d'un baiser échangé. Puis une série de photos officielles pour la presse et l'histoire et enfin la journée se terminera par une réception où cette fois-ci seuls seront présents les invités triés sur le volet. La presse ne serait officiellement pas présente. À l'exception de Lauren Mallory qui avait reçu en remerciement l'invitation à l'un des événements les plus privés auquel elle aurait le droit d'assister, bien sûr, c'était à condition de ne rien dévoiler ou presque. Du moins pas de photos et pas de ragots trop juteux.

"Angela ! Je suis si heureuse de te voir !" S'exclama Bella alors que celle-ci se présentait à eux pour les vœux de félicitations.

"Votre Majesté." Répondit-elle avec une jolie révérence.

"Non, non rien de tout cela, s'il te plaît."

"Je… Je… Non… Je." Bredouilla la jeune fille surprise.

"Voyons, Mademoiselle Webbers, allez-vous vraiment protester face à la demande de votre reine ?" Demanda le Roi amusé.

"Carlisle, chut !" Chuchota furieusement Bella en le bousculant légèrement.

Ce qui fit agrandir les yeux de surprise de la jolie brune en face d'eux, face à l'aisance naturelle qu'ils possédaient l'un envers l'autre.

"À vrai dire, nous aimerions avoir un instant avec toi le plus tôt possible." Reprit-elle. "Non, non rien de dramatique au contraire même."

"Je… D'accord."

"Parfait ! Edward pouvez-vous trouver un créneau dans nos agendas pour un entretien avec Mademoiselle Webbers." Demanda Carlisle à l'homme qui était son ombre.

"Tout de suite, Monsieur."

"Parfait ! Sur ceux, nous vous libérons et nous vous encourageons à profiter vivement de votre soirée !"

Angela les remercia encore un peu choquée et se dirigea vers Edward pour parler de ses disponibilités. Pendant ce temps-là, Bella et son nouveau mari continuaient à remercier les personnes qui s'étaient déplacées pour eux. Clairement, cette soirée n'était pas une véritable réception de mariage, mais un joli exercice de diplomatie où Bella mettait en pratique ce qu'elle avait pu apprendre. Rien que pour cela, elle remerciait la Reine Mère qui avait été un véritable mentor, mais aussi pour sa présence d'esprit d'avoir organisé une vraie célébration de mariage intimiste suite à leur mariage civil.

Les jours suivants l'événement Bella ainsi que Carlisle eurent quelques jours de paix et de tranquillité pour profiter d'une lune de miel sans obligation royale d'aucune sorte au château d'été. Malgré tout, ils ont été très heureux de pouvoir être de retour dans la capitale. Carlisle reprenant ses obligations et préparant la rentrée parlementaire de septembre alors que Bella reprenait elle aussi ses tâches sous l'œil bienveillant de la Reine Mère.

"Mademoiselle Webbers !" Annonça Benjamin en entrant dans la pièce.

Malgré l'ordre donné quelques semaines plus tôt, la jeune fille fit une révérence pour les saluer et rougit face au visage mi-amusé mi-désapprobateur de Bella. Toutefois, elle l'encouragea à s'asseoir sur le fauteuil du salon dans lequel ils la recevaient.

"Bien, nous voulons savoir comment tu allais ?" Demanda Bella après une gorgée de limonade servi un peu plus tôt.

Bella n'avait pas pu voir sa protégée entre le moment où il avait été annoncé qu'elle serait reine et le mariage. Bien sûr, elle avait veillé de loin, mais ce n'était pas la même chose que d'avoir un contact direct.

"Bien."

"Pas de problème avec ta famille ?"

Angela haussa des épaules.

" Est-ce à cause de la Tua Cantante ou de votre choix universitaire ?"

"Ou peut-être Ben ?" Proposa Bella.

"Ma femme a à cœur votre bonheur, Mademoiselle Webbers, alors soyez honnête avec elle. Ne vous a-t-elle pas dit par ailleurs que je préfère moi-même la vérité ?"

"Les trois." Finit-elle par avouer. "Ils ont été très déçus que je n'aie pas réussi à la Tua Cantante surtout en me faisant éliminer aux portes de la finale. Sans compter mon choix de poursuivre dans le journalisme et la politique et non en médecine comme mes frères." Débita-t-elle. "Et pour ce qui est de Ben, je pense que même s'il était l'homme le plus riche et gentil du monde, il ne serait jamais assez suffisant pour eux. Pas quand un roi put un jour être un prétendant."

"Oh Angela…."

Elle sentit la main de Carlisle presser son genou dans un geste de soutien.

"Nous devons arranger cela, Carlisle." Fit-elle.

L'homme se pencha vers elle pour lui embrasser la tempe. C'était le seul point négatif de toute cette organisation de la Tua Cantante. La participation d'Angela.

"Tout ce que tu voudras, mon amour. Et puisque Mademoiselle Webbers a été honnête avec nous, nous lui devons la vérité et l'aider au mieux de nos capacités."

"Commençons par le plus important. As-tu un logement pour l'université et de quoi pourvoir aux frais liés à la scolarité ?"

"À vrai dire, mes parents refusent de me laisser à la maison si je ne m'inscris pas dans le bon cursus. L'un de mes frères est d'accord pour m'héberger le temps que je trouve un endroit où vivre et un travail pour payer mes dépenses."

"Nous pouvons arranger cela, nous voulions t'offrir un poste dans l'équipe de communication. Bien sûr, tu ne seras pas à temps plein et tes heures pourront s'aligner correctement avec tes études."

"En échange de leur travail, beaucoup de personnes dans les équipes vivent dans les logements de fonction, logement auquel vous auriez le droit si vous nous rejoigniez."

Le visage d'Angela se marqua par le choc de la proposition.

"Nous te laissons réfléchir à cela. Mais sache que si tu n'acceptes pas nous ferons notre possible pour te trouver un endroit où vivre et peut-être même un travail."

"Pourquoi n'accepterais-je pas ?" Demanda-t-elle ahurie.

"Parce que cette proposition n'est pas entièrement altruiste." Avoua Bella.

Elle vit Angela froncer des sourcils face à la réponse.

"La situation dans laquelle tu es et en partie de notre faute et une conséquence de la Tua Cantante."

"Non, c'est faux, s'il n'y avait pas eu la Tua Cantante, mes parents auraient toujours le même avis sur Ben et sur les études que je veux faire. D'ailleurs, je me demande même si je n'aurai pas une nouvelle fois plié sous leur demande."

"Peut-être, mais le fait d'avoir été éliminé dans les dernières a été finalement péjoratif pour toi et ce n'est pas ce que nous voulions."

"Attendez ! Quoi ? Comment ça ? Ce que nous voulions ?"

"Ce que vous allez apprendre maintenant ce doit rester de l'ordre de la discrétion. Comprenez-vous ?"

Elle acquiesça, Bella voyait l'impatience et l'incompréhension dans son regard.

"L'édit de la Tua Cantante est le seul moyen pour un roi ou une reine d'épouser la personne qu'elle désire vraiment si celle-ci ne fait pas partie du cercle habituel de fréquentation. Comprenez par là que si Bella était née dans une famille de l'aristocratie alors le mariage aurait pu se faire facilement. Le Parlement, l'aristocratie, certains membres de ma famille et le peuple n'auraient jamais protesté." Expliqua le Roi. "Mais comme ce n'est pas le cas, nous devions trouver une solution pour protéger Bella de la haine qu'elle aurait pu recevoir et faciliter son ascension au trône. Tout en me permettant de pouvoir vivre avec la femme que j'aime, mais surtout de pouvoir conserver la couronne."

"Attendez ! Ça veut dire que tout était truqué ?"

"Oui et non." Répondit Bella. "J'ai été préparé à certains aspects et prévenue quand certaines candidates ne jouaient pas franc jeu. Ma victoire était bien sûr prévue ainsi que ma sélection, nous avons eu de l'aide pour que mon dossier reste toujours dans la pile."

"Même si au regard des tests, tu n'en aurais pas eu besoin, mon amour."

"Peut-être, on ne le saura jamais, puisque je te rappelle que Lord Stefan était présent et avait une fâcheuse tendance à vouloir me faire partir. Toujours est-il que ta sélection n'a absolument pas été influencée par nous. J'en ai d'ailleurs été très surprise."

"D'accord…. Mais pourquoi m'avoir fait rester aussi longtemps alors que je voulais sortir dès le début. Pareil pour Claire !"

"Lord Stefan et Lady Esmé !" Grogna Bella.

Faisant rire par la même occasion son mari.

"Parce que si Bella avait de l'aide et reçut de l'influence, il en était de même pour Lady Esmé." Répondit Carlisle. "Pour faire simple, les deux voulaient la couronne depuis longtemps. Elle en épousant et lui en espérant que je n'épouserai personne avant mes trente ans. Si nous n'avions pas utilisé la Tua Cantante, Lord Stefan aurait fait son possible pour empêcher notre union et vous devez savoir qu'il y a nombreuses lois qui étaient en notre défaveur."

"Archaïque."

"C'est vrai, nous ferons notre possible pour abroger ces lois qui ne sont plus d'actualité. Mais pour en revenir au sujet. La Tua Cantante l'empêche légalement lui ou une autre personne d'empêcher ce mariage. Le revers de la médaille est que Lord Stefan a fait son possible et avec brio pour sponsoriser la femme qui ne fait que de me poursuivre depuis la minute suivant l'enterrement de feu Lord Platt."

"Toutes les fois où j'ai essayé de faire sortir Claire, il s'est opposé. Mon dernier espoir était l'entretien que j'ai obtenu avec le Reine Mère."

"D'ailleurs, tu étais la seule à en avoir eu un, non ?"

"Oui, mais cela a failli me faire sortir de l'aventure."

"La seule chose qui a sauvé Bella était son collier." Intervient Carlisle.

Par réflexe, elle porta la main dessus.

"C'est un bijou peu connu de la famille. Il a été fait par mon père pour ma mère le jour de ma naissance. Ma grand-mère connaît la tradition de la Tua Cantante, mais elle ne savait pas qui était la candidate choisie. Le collier a permis de faire découvrir la vérité et donc de pouvoir protéger Bella." Compléta-t-il. "Et pour ce qui est de votre élimination. Bella pensait que vous faire sortir le plus tard possible serait un moyen d'assurer une bonne relation avec votre famille. Je pensais même que faire de vous une des trois finalistes était la bonne chose à faire. Cependant, quand vous m'avez avoué ne pas vouloir participer à la suite de l'aventure. Je ne pouvais que vous l'accorder."

"Je…. C'est beaucoup à encaisser." Fit la jeune fille après un long silence. "Toutefois, une question reste en suspens : comment vous êtes-vous rencontrés et depuis quand ça dure ?"

Trois ans plus tôt.

Les deux coudes posés sur la rambarde en pierre, elle passa sa main sur son visage puis dans ses cheveux rassemblés en un chignon simple mais élégant. Puis elle redressa et adossa sa hanche contre la pierre travaillée. Il ne pouvait pas entendre ce qu'elle ne disait pas au téléphone, mais son langage corporel était très révélateur. Elle était frustrée par quelque chose.

"Edward, qui est-elle ?"

L'homme qui était son conseiller depuis cinq ans se rapprocha de la fenêtre donnant vers les jardins, sa fidèle tablette toujours dans la main. Il trouva bien vite ce qui avait capté son attention. Avant de finalement manipuler sa précieuse tablette pour pouvoir répondre à sa question.

"Hum, il semblerait que cela soit Mademoiselle Swan… Apparemment, elle est là avec des élèves de son établissement pour le concours sur le patrimoine et la mémoire que vous avez lancé."

"Alors pourquoi n'est-elle pas avec les autres et se trouve dans mes jardins privés ?"

"Je ne sais pas, Monsieur." Répondit-il. "Je vais la faire sortir pour vous, de suite."

"Non, non." Répondit finalement Carlisle. "Laissez là, par contre, trouvez-moi la réponse à ma question."

"Bien, monsieur."

Carlisle attendit d'entendre le bruit de la poste qui se fermait pour pouvoir ouvrir la fenêtre et entendre la conversation que la jeune femme semblait avoir au téléphone.

"Oui…. Non…. Rosalie laisse-moi parler, flûte alors !" Râla-t-elle. "Je suis d'accord avec toi sur l'ensemble des points, mais ce qui compte le plus c'est qu'ils puissent tous rentrer, non ?... Bien sûr, que je me faisais une joie d'y être aussi. Tu sais pertinemment que c'est l'un de mes rêves de pouvoir entrer au Palais et découvrir un peu de ces trésors architecturaux, mais cela passe après leur bonheur… Au moins, les jardins sont beaux, commencent à fleurir et il fait beau pour un mois d'avril."

Il l'écouta rire tout en l'observant attentivement. Elle avait de jolies jambes que le pantalon de costume noir ainsi qu'une paire d'escarpins mettaient en valeur. Une blouse blanche flattait la rondeur de ses épaules et le fait de l'avoir rentré dans son pantalon définissait une taille fine. Une veste de costume noir ainsi qu'un manteau en laine marron et un sac à main noir étaient posés négligemment sur le banc attenant à la balustrade en pierre. Elle avait une voix douce et un rire très mélodieux. Pas une seule fois, elle n'avait tourné son visage vers les fenêtres prouvant son manque de curiosité pour les pièces non révélées au public qui se trouvaient à l'étage sous son bureau. Un coup à la porte la sortie de son observation. Il s'empressa de fermer la fenêtre le plus discrètement possible avant d'accepter l'entrée du nouveau venu.

"Benjamin ! Que puis-je faire pour vous ?"

"Pardonnez-moi de vous déranger, monsieur, mais nous avons un léger problème avec les participants du concours." Avoua-t-il gêné.

Cela ne faisait que quelques mois que Benjamin avait rejoint l'équipe et il avait été chargé de superviser ce projet. C'était un homme d'expérience qui avait travaillé pour des hommes intransigeants comme le consul Amun d'Egypte et qui était capable en temps normal de trouver trois résolutions au moindre petit problème. S'il venait à lui, c'est qu'il était en manque de solution.

"Dites-moi." Invita Carlisle en l'encourageant à parler.

"C'est tout à fait gênant, mais les élèves d'un des établissements participants au concours sont en proie à monter une petite révolution contre un événement qu'ils estiment injuste."

"Ah ? Et quel est cet événement ?" Demanda-t-il amusé.

"Eh bien… Ils sont insatisfaits du professeur qui les accompagne et affirme que celui-ci est un imposteur."

"N'est-il pas le professeur inscrit sur la liste des participants."

"Oui, toutefois, après vérification, il semblerait que la première inscription fût au nom d'une autre personne, c'est d'ailleurs elle qui a confirmé leur présence aujourd'hui. Mais si nous regardons la liste des participants, le nom du premier professeur apparaît, mais il a été rayé pour inscrire le nom, si je peux me permettre, de cet imposteur."

"Qui a été le tuteur du projet ?"

"Le premier professeur selon les dires des élèves et les documents que nous avons reçus. Toutefois, le professeur accompagnant réfute les dires des élèves et à en sa possession des documents attestant qu'il est bien le tuteur du projet. Le cachet de l'établissement apparaît sur les deux documents aux deux noms différents."

"Et je suppose que le premier professeur s'est vu refuser le droit d'entrée ?"

"C'est exact, Monsieur. Toutefois, plutôt que de la faire attendre en dehors du Palais, nous avons préféré la rediriger vers un autre endroit afin de mettre à jour la vérité."

"A la place, elle profite donc de mes jardins privés…" Dit Carlisle avec une pointe d'amusement.

"Quoi ?" S'écria Benjamin en s'avançant à son tour vers les fenêtres. "Non ! Non ! Je suis vraiment confus, monsieur, elle n'aurait jamais dû se trouver ici !"

"Soit, allons donc découvrir la vérité par nous-même, Benjamin. Parfois, la conversation est un bien meilleur moyen que la technologie pour connaître la vérité !" Déclara Carlisle. "Allez, pas une minute à perdre !" Ajouta-t-il en s'élançant vers la sortie de son bureau.

Le salon attenant à son bureau possédait sa propre terrasse qui, grâce à un escalier, lui permettait d'accéder au jardin et à la terrasse inférieure. Il pouvait entendre le bruit des chaussures de Benjamin qui essayait de suivre le rythme dynamique de sa démarche.

Au moment où Carlisle posa le pied sur la terrasse inférieure. La fameuse Mademoiselle Swan, tutrice d'un petit groupe révolutionnaire, lui fit face. Le choc marqua les traits délicats de son visage. Ses grands yeux bruns de biche étaient écarquillés les faisant apparaître encore plus grands et impressionnants qu'ils ne l'étaient.

"Mademoiselle Swan ! Un plaisir de vous rencontrer." Déclara-t-il.

Elle exécuta une révérence gracieuse, mais pas un seul son ne sortit de sa bouche d'un rouge mordue.

"Il semblerait que vos élèves soient en proie à la révolution. Dois-je m'inquiéter de vos techniques d'enseignements ou de leur contenu ?"

"Comment ?" Fit-elle encore plus surprise face à la taquinerie flagrante.

"Ce que sa Majesté veut dire, c'est que vos élèves ne semblent pas friands du choix de leur accompagnateur pour la cérémonie de remise de prix. Ils l'accusent d'être un imposteur."

"Oh… J'en suis désolée si je peux faire la moindre chose pour arranger cela, je le ferais avec plaisir."

"Une simple explication du contexte devrait suffire, je pense." Dit Carlisle.

Elle attrapa sa lèvre inférieure entre ses dents montrant sa nervosité et sa gêne d'être dans cette situation.

"L'une de mes élèves a entendu parler du concours et m'a demandé si nous, sa classe et moi-même, pouvions y participer. J'étais d'accord à la condition que notre proviseur approuve le projet. Celui-ci était favorable et nous a même autorisés à profiter des locaux après les heures de cours. Quand ils ont appris leur sélection, les enfants étaient les plus heureux du monde. Le travail, la patience et la rigueur dont ils ont fait preuve a porté ses fruits. Le proviseur nous a bien sûr accordé le droit de venir ici et nous a aidés dans les démarches administratives. Mon collègue, Monsieur Jefferson, s'est porté volontaire pour accompagner le groupe jusqu'aux portes du Palais. Ce qui nous permettait de respecter les législations sur l'encadrement de jeunes lors des sorties tout en respectant la consigne du Palais demandant la présence d'un seul accompagnateur par groupe. Monsieur Jefferson a même affirmé à ce moment-là que cela ne le dérangeait pas et qu'il allait donc pouvoir en profiter pour visiter le musée des beaux-arts et de l'architecture pour préparer sa prochaine sortie scolaire. Cependant, quand nous sommes arrivés ici. Je me suis vu retirer le droit d'accès même si mon nom apparaissait au préalable sur la liste."

"Monsieur Jefferson a montré des documents attestant qu'il était l'accompagnateur légitime. Et nous avons trouvé les documents que vous avez envoyés au préalable. C'est donc votre parole contre la sienne."

"En effet, votre Majesté."Répondit-elle. "Je ne sais pas ce qui s'est passé et je ne veux pas accuser mon collègue de quelque chose. Ce qui compte pour moi, c'est que les enfants puissent assister à la cérémonie et peut-être gagner un prix si leur travail le mérite."

"Et vous n'avez pas l'envie d'être à leur côté ?"

"Oh si absolument, mais encore une fois seul compte le bonheur de mes élèves."

"Pas votre curiosité de découvrir le palais ?"

Ses joues prirent une teinte rose.

"Elle est présente et je dois avouer ressentir un peu de frustration, mais si je ne devais pas être à l'intérieur aujourd'hui, c'est que c'était ainsi. Peut-être qu'un jour, j'aurai cette chance."

Carlisle approuvait intérieurement ses paroles. C'était finalement une jeune femme altruiste et ses paroles étaient criantes de vérité.

"Bien alors après-vous, Mademoiselle." Fit-il en lui indiquant les escaliers.

Si le roi ne pouvait pas contourner les règles alors qui le pouvait-il ? Il prit donc la décision et l'expliqua à la jeune femme qu'il allait la faire patienter dans un petit salon attenant à la salle de réception plutôt que de la faire attendre à l'extérieur. Et que ses élèves pourraient la rejoindre à la fin de la cérémonie afin de pouvoir partager leur triomphe ou non dans l'enceinte des murs plutôt qu'en-dehors. Benjamin lui servirait de chaperon pendant l'attente pendant que lui vaquait à ses occupations. Entre temps, sur le chemin, ils avaient été rejoints par Edward qui lui transmit la table qui regroupait les informations que Benjamin et Mademoiselle Swan avaient énoncé, mais aussi la preuve que les paroles de la jeune femme n'avaient été que vérité. Ainsi, Andrew Jefferson avait falsifié des documents dans le simple but d'enjoliver son dossier administratif pour une mutation vers un établissement très coté sur la côte ensoleillée du pays.

"Carlisle chéri !"

Celui-ci se redressa et ses poils se hissèrent face à la voix aiguë et pédante qui l'interpellait.

"Enfin, je vous trouve ! Avez, vous oublié que nous devons aller voir tous ces petits… Orphelins ?!"

Il ferma brièvement les yeux. Non, il n'avait pas oublié cet événement dans l'agenda, mais s'il pouvait de ne pas honorer cette tâche avec elle, cela serait un vrai bonheur.

"Non, Lady Esmé, je n'ai pas oublié." Répondit-il au moment où les portes donnant sur le salon de cérémonie s'ouvrirent et qu'une dizaine d'adolescents sortirent.

Alors qu'il sentit les lèvres teintées d'un rouge à lèvre épais se déposer sur la joue, il aperçut la scène la plus heureuse de la journée. Les adolescents aperçurent leur jeune professeur et poussèrent des cris de joie avant de littéralement l'entourer. Certains mêmes n'hésitèrent pas à l'enlacer comme s'ils ne l'avaient pas vu depuis très longtemps.

"Ah, quel est l'idiot qui les a autorisés à être ici ! Ils n'ont aucun décorum en plus à pousser ces cris dignes d'animaux sauvages." S'indigna la femme qui enroula d'autorité son bras du sien.

Carlisle s'en détacha avec le plus de délicatesse possible comme lui avait enseigné les bonnes manières.

"Je vais m'en occuper. Pourquoi ne pas rejoindre la voiture ? J'arrive dans un instant."

Elle gazouilla de bonheur face à la proposition et très vite ses talons aiguilles résonnèrent sur le sol en marbre. Il ne prêta absolument aucune attention au départ de la sangsue. À la place, il réussit à croiser les jolis yeux bruns remplis de joie de Mademoiselle Swan et la vit lui articuler ses remerciements. Ce à quoi il lui adressa un simple hochement de la tête. Avant de quitter la scène et de rejoindre l'extérieur pour la visite du centre hospitalier et non de l'orphelinat qu'il devait faire.

"Une voiture supplémentaire a été avancé pour vous, monsieur."

"Merci Edward."

Au moins, il n'aurait pas à supporter les jérémiades de Lady Esmée. Qui soit dit-en passant était encore en période de deuil de la perte de son mari et n'aurait normalement pas dû apparaître à des événements publics avant encore six mois.

"Edward ?" Demanda-t-il une fois dans la voiture.

"Oui, monsieur." Répondit-il en relevant la tête de sa tablette.

"Trouvez-moi des informations sur Mademoiselle Swan… Et prévenez le ministère de l'enseignement des malversations de Jefferson."

"Bien, monsieur. Ce sera tout ?"

"Hum…. Des fleurs ?"

"Excellente idée, monsieur."

"Marguerite, jacinthe et pivoine."

"C'est noté…. Monsieur ?"

"Oui, Edward ?"

"Puis-je vous suggérer de faire une recherche rapide sur la Tua Cantante ? Peut-être serait-ce le moyen d'éviter les parasites au cœur du Palais ?"

"Excellente idée, Edward."

En effet, excellente idée, Edward….


C'est partie pour les "easters eggs":

- Les images qui servent à illustrer les actes qui sont disponibles sur mon Insta ainsi que sur AO3 et sur mon Pinterest. A l'intérieur, certains textes étaient cachés.

- Le fait d'avoir appelé, les chapitres des ACTE, ce qui est le code au théâtre pour parler de chapitre. Ce qui veut donc dire que c'est bien une mise en scène

- Le nom des actes : qui sont des références au échec

Ouverture : Première pièce mise en place ; La tour est jouée : La tour a toujours une jumelle dans un jeu, elle a donc bien un partenaire quelque part. C'est aussi elle qui protège le roi ! ; Gambit : Le sacrifice d'une pièce qui peut servir à gagner, la pièce ici était Angela. Elle a été sacrifiée depuis le début. D'où les couleurs et les qualités qui lui sont prêtés. ; Le mat du Berger : Le mat le plus rapide qui pénalise les débutants. Stratégie rapide qui permet de mettre l'adversaire en échec et mat en seulement quatre coups. Et si vous remarquez bien. Il n'y a que 4 actes qui portent sur la compétition en elle-même ;). L'acte 5 est donc bien la victoire de notre petite Bella.

- Bella affirme qu'elle maîtrise totalement la situation

- Ses élèves s'étonnent de sa participation quand elle révèle qu'elle fait partie des 25 candidates car elle a reçu un bouquet de fleurs à la St Valentin sans carte. Et quand l'une de ses élèves lui demande si son copain ne va rien dire, elle répond que c'est compliqué.

- Dernière ligne : "Certains poussaient déjà des soupirs alors que d'autres trépignaient d'impatience. Ils allaient réellement lui manquer."

- Extrait : " Seule comptait la gestion de sa nervosité face aux prochaines semaines, mais aussi face au plan qu'elle avait conçu pour survivre à cette compétition."

- La couleur de la robe qu'elle porte quand elle arrive : Bleu (royauté) lavande (quiétude/tranquillité).

- Quand Bella entre dans le château d'été, elle se fait happer par le lieu et se fait surprendre, elle s'excuse et lui répond : "Ne vous inquiétez pas, mademoiselle, j'avais été prévenu que vous pourriez avoir ce genre de réaction."

- Elle est la dernière à arriver sur le site, elle montre ainsi qu'elle est la plus importante et cela fait aussi référence à son entrée dans l'église dans l'acte 1 ou la mariée arrive en dernier.

- Elle reçoit un bouquet de fleurs dans sa chambre avec un petit mot contenant un Bonne chance. Mais ce qui est le plus intéressant, ce sont les fleurs qui sont cités : les anémones(amour intense, la persévérance, l'affection ainsi que la confiance), les asters (amour éternel et de fidélité), les camélias (du mariage heureux, de la chance, du bonheur, l'amour, la dévotion, l'affection et l'admiration) et les dahlias (amour).

- Le colier : Symbolique : Poire = Symbole de Volterra Couleur : Rouge = Couleur de la famille Volturi Pierre : Rubis = Pierre de naissance de Carlisle.

- Leah Clearwater sous-entend que Bella a un certain pouvoir car elle a réussi à faire sortir Claire de la compétition.

- La blessure de Bella lors de l'escrime mais surtout l'emportement de Carlisle face à cela et son empressement à venir la secourir.

- Scène de la bibliothèque. Carlisle est vraiment très maladroit avec elle. Ce qui a été drôle à écrire.

- La référence au roi Magnus ! Carlisle affirme que Magnus a fait construire la folie pour sa reine avec une statue d'Eros (dieu de l'amour) pour marquer l'endroit où il l'a aperçu la première fois. Mais jamais n'a été évoqué que cette rencontre avait eu lieu lors de l'édition de la Tua Cantante.

- Carlisle dit que l'amour basée sur une amitié est plus solide que sur celle d'un coup de foudre. Ce à quoi Bella n'hésite pas à dire que cette tradition est un peu obsolète. Et surtout qu'elle est intéressée par l'homme et non le roi !

- Nouvelle référence au collier de la part de Carlisle qui affirme que cette personne doit véritablement l'aimer pour lui offrir un tel bien. On apprend aussi qu'il s'agit d'un héritage familial transmis en cadeau.

- Sa tenue pour le bal : quasiment une robe de mariée mais surtout les pinces dorées dans ses cheveux qui forment une tiare !

- Renée apporte une boîte contenant des bijoux qui viennent d'un héritage cependant Rosalie (sa belle-fille) ne les connaît pas !

- Une nouvelle fois, elle est la dernière à apparaître lors du Bal.

- Elle a le droit au grand-père de Carlisle comme chaperon ! Ancien roi !

- Le discours de Carlisle : "Et je peux vous affirmer qu'elle a déjà marqué l'histoire de ma vie quand elle m'a rappelé que l'homme était tout aussi important que le roi." Ce qui veut donc dire que quand elle lui fait un rappel. Qu'il y a déjà eu une précédente conversion entre eux sur ce thème.