NdlA: Bonjour! Désolée pour le retard. C'est un peu le bordel au pays donc je fais comme je peux. Attention, lemon à la fin, comme tous les chapitres impairs manifestement… C'était pas prévu mais c'est un peu parti en sucette donc voilà. Merci Athena et à toi, mystérieux «Guest» pour vos reviews! Ça m'encourage de fou.
Chapitre 11: Un voisin recherché.
Cela faisait plus d'une heure qu'il se trouvait là, allongé à même le sol mais ça ne le dérangeait pas. Il faisait beau, le vent qui lui caressait le visage était frais et il se sentait parfaitement à l'aise. Il avait dû se mettre en place bien avant que les services de la police et les gardiens de prison ne commencent à remuer dans leur poste de garde, cela faisait donc un moment qu'il était là.
Arata Misaki se trouvait à peu près à deux cents mètres de l'entrée du pont qui menait à Tartarus, contre un talus recouvert d'herbes sèches dans lesquelles il se dissimulait.
Son contact qui le soutenait dans son entreprise, était un ancien militaire comme lui. Jean était un génie dans l'art de se faire passer inaperçu et avec l'allure et la démarche militaire qu'il n'avait pas perdu, il avait été facile pour lui de se faire passer pour un flic. Ainsi il lui avait obtenu les noms des vilains ayant opérés dans son quartier et la localisation que la police leur connaissait. Il avait été plus compliqué pour Arata, de trouver son enfoiré de voisin. Celui-là ne perdait rien pour attendre.
Ce sale lâche qui s'était bouché les oreilles quand sa famille s'était fait assassiner juste à côté.
Quand il était rentré chez lui, ils les avaient trouvés, lui et son père qui vivaient et riaient comme si rien n'était. Ils s'étaient toujours crus mieux que tout le monde. Quand il était adolescent, le vieux passait ses journées à le surveiller sous prétexte qu'il craignait que lui et sa sœur viennent les voler, comme s'ils n'avaient que ça à faire. Son fils était pareil: toujours à le regarder de travers au quartier ou à l'école avec sa bande de gorilles nains.
Ça a une grande gueule mais quand il faut agir, y a plus personne.
Les deux voitures de police se garèrent devant le poste de contrôle et Arata chassât ses pensées importunes pour se concentrer sur sa cible.
Heureusement qu'il avait reçu une formation de sniper car son alter ne lui aurait servi à rien dans son entreprise. Son alter étant axé sur le un contre un, il n'aurait jamais pu débarrasser la société des treize parasites qui figuraient sur sa liste. La police ou les héro aurait eût tôt fait de le mettre derrière les barreaux.
Treize. Douze malfrats et un Morimoto. Il en avait déjà abattu neuf et celui qui n'allait pas tarder à être transféré de Tartarus vers une autre prison d'état moins sécurisée serait sa dixième cible. Il ne lui resterait alors que les deux salopards qu'il avait loupé lors de leur braquage de banque et qui étaient encore à l'hôpital sous surveillance policière. Rien que de penser que ses impôts servaient à payer des officiers qui perdaient leur temps à protéger ses ordures le mettait dans une colère noire.
Il expira profondément pour se calmer.
Le Morimoto serait le plus simple à atteindre. Non, il ne voulait pas abattre les deux, un seul d'entre eux, peu importe. Il voulait que le survivant subisse ce qu'il avait vécu.
Il repéra le vilain qu'il attendait. Celui-ci s'apprêtait à passer la grille du poste et les policiers venaient à sa rencontre. Il avait perdu du poids et de sa superbe. D'après les rumeurs, il avait perdu son alter à cause d'une drogue développée par une famille de yakuzas. Il avait eût beau faire des recherches, il n'avait pas trouvé la provenance exacte de cette drogue et il était dit qu'elle était maintenant sous la garde des héros.
Ils ont bien fait.
Il positionna son viseur légèrement en haut à gauche de sa tête, car le vent qui soufflait sud-est allait faire dévier son projectile.
Ça, c'est de la part de toutes tes victimes.
Il appuyât sur la détente.
_T-T_
Kirishima grimaçât lorsqu'il ressentit que la douleur dans sa main droite le gênait de plus en plus.
Il jeta un coup d'œil à l'horloge de la cuisine en se la massant: elle affichait 13h00. Cela faisait donc trois heures qu'il bossait non-stop sur ses fiches de révisions.
Poursuivant son massage, il en profita pour se relire et corriger au fur et à mesures quelques fautes ou informations inexactes avant de regarder ce que faisait son partenaire.
Celui-ci était assis en face de lui, plongé dans un cahier de cours et armé d'un surligneur jaune. Les sourcils froncés, lunettes de lecture sur le nez, le blond se mordait la lèvre inférieure, ce qui prouvait à qui savait regarder, qu'il était vraiment concentré sur ce qu'il faisait.
Eijiro dissimula un sourire. Bak avait le haut des joues et le nez d'un rouge «coup de soleil » frappant et le rouge trouvait que cela le rendait encore plus craquant. Souriant, il retourna sa feuille cartonnée et s'employa à remplir le côté verso à grand renfort de couleur, dessins et grimaces quant à sa main récalcitrante.
Leurs examens étaient dans un peu moins de deux mois et Dieu merci, il cohabitait avec Bakugo Katsuki, la Déité des plannings.
Kirishima Eijiro n'était pas un idiot, mais il avait un petit problème d'attention et la capacité de concentration d'un chiot. Ce qui faisait de Bakugo, le parfait camarade de révision.
Dans les matières bateaux comme l'histoire ou le japonais où il fallait souvent tout retenir par cœur, Kiri avait tendance à s'ennuyer ferme et passait souvent l'heure de cours à lutter contre le sommeil. Alors que dans les matières où la réflexion était de mise, ou qui concernaient directement le métier de héro, il s'en sortait en général avec la moyenne sans forcer.
Katsuki avait rapidement cerné le fonctionnement du carmin et avait trouvé la parade pour le pousser à bucher: rendre intéressantes les matières qui l'ennuyaient et piquer son orgueil concernant les matières qu'il pensait maitriser.
Evidemment, cela avait également forcé Dynamight à se mettre au niveau de quelqu'un d'autre pour trouver de l'intérêt dans des matières qui n'en avaient pas ou peu. A l'ébauche des prémices d'un début d'amitié naissant, le fait d'être obligé de réfléchir en fonction de quelqu'un d'autre avait rendu la bombe, irascible et à deux doigts d'envoyer paître le carmin.
Mais Bakugo Katsuki ne revient pas sur une parole donnée, ça non plutôt crever.
Il avait donc donné des cours de soutien au rouge, sans jamais essayer de cacher son humeur de dogue. En gueulant quand il le faisait répéter, quelque fois en le frappant à coup de feuilles de cours roulées en matraque de fortune et en ne lui laissant aucune échappatoire. Que ce soit physique, car il allait le chercher par la peau des fesses quand l'autre trainait les pattes. Ou psychologiques, en le toisant d'un regard menaçant jusqu'à que Red Riot se concentre sur sa copie au lieu de penser à il ne savait quelle ineptie qui avait bien pu lui traverser l'esprit pendant qu'ils révisaient.
Il avait été un connard avec lui mais, il fallait lui accorder ça, le carmin avait toujours fait avec son caractère de merde et s'était accroché sans jamais un mot plus haut que l'autre. Il avait enduré brimade et crêpage de chignon tout en réussissant à faire comprendre au blond quand il comprenait ce qu'il beuglait ou bien quand Bak gueulait dans le vide parce qu'il ne pigeait vraiment pas le concept.
Peu à peu, Bakugo avait cessé d'essayer de le faire fuir, pour vraiment tenter de comprendre comment tournait le cerveau de son apprenti, si résilient envers sa personne. Par la suite, il avait changé son approche et réussi à trouver des astuces pour se faire comprendre, entendre et surtout obéir quand il était question de révisions sérieuses.
Ce qui donna par la suite une compréhension mutuelle, compréhension qui s'était étendue en dehors des heures de révisions et des cours pour prendre une place de plus en plus importante dans la vie du blond.
En y repensant, Kirishima retint un sourire amusé pour que le blond ne s'aperçoive pas qu'il baillait aux corneilles au lieu de faire ressortir les points importants du Traité sur les Actes Héroïques et leur réglementation.
Pour paraphraser Katsuki, sous son air con et sa vue basse, Kirishima Eijiro avait eu le génie de UA dans les grandes largeurs.
Kat n'avait pas compris (ou l'avait ignoré) que Kirishima aurait très bien pu demander à quelqu'un d'autre de l'aider dans ses révisions. Il aurait aussi pu aller réviser avec les autres cancres de leur classe sous la tutelle de Yaororozu, ou demander à Midoriya avec qui il s'entendait bien.
Mais non. Il voulait Bakugo Katsuki.
Il l'avait voulu dès qu'il l'avait aperçu durant l'examen pratique d'entrée à UA.
Ce jour-là était un bordel fictif qui devait les préparer à ce que serait un vrai combat contre des vilains. Les apprentis couraient dans tous les sens, se battaient et certains se prenaient des tannées, mais Kirishima, lui s'en sortait plutôt bien. Soudain, il y eût un bruit d'explosion et le robot géant qui se trouvait un peu plus loin s'écroula, mis à terre par un autre apprenti qui s'en servit aussitôt comme tremplin. C'était Kat.
Il volait à travers la fumée, virevoltait entre les gravats et se précipitait vers un autre meca qui faisait dix fois sa taille.
Et il souriait.
A ce moment-là, il ne connaissait pas encore le caractère ombrageux du blond.
Il ne savait rien de sa campagne de persécution envers Midoriya qui était somme toute, super sympa.
Il ne savait pas encore que le blond avait le syndrome du génie, car un génie, c'en était un dans plusieurs domaines.
Que le fréquenter pendant ses années à UA, années où ils devraient tous se heurter à un mur à un moment ou à un autre, serait un choix difficile à assumer pour le jeune homme qu'il était.
Mais même s'il avait su tout cela en avance, Eijiro le referait et il ne regrettait rien.
Il se rapprocherait encore de Dynamight.
Il supporterait encore ses gueulantes interminables, entrecoupées de «fichu Nerd», « faiblard» ou «Deku de mes deux».
Il encaisserait encore ses coups de colère, ses regards noirs et ses pétages de plombs.
Il garderait encore le silence en écoutant le fils de Mitsuki parler de tout, de rien ou ne pas parler du tout.
Car il avait deviné que sous tous ces atours criards, se cachait une autre personne qu'il voulait connaître. Peut-être était-il soucieux? Introverti? Incertain? Seul?
A force de patience, de bonne humeur et grâce à sa maîtrise de la surdité sélective, Kirishima avait gagné son respect, s'était fait une place dans son espace et en avait été récompensé par la confiance du blond.
Depuis il avait découvert que oui, Bakugo pouvait se montrer soucieux, introverti, incertain, seul et parfois tout en même temps. Mais le blond savait aussi prendre soin des gens même s'il s'en donnait rarement la peine, sous une forme plus que bourrue et ne tolérait pas qu'on le lui fasse remarquer.
C'était un maniaque de l'organisation: il avait un planning pour tout et n'importe quoi et heureusement, sinon Kirishima aurait été bon pour redoubler ses années.
Il détestait qu'on lui mente. Les mensonges pour lui c'était dehors direct. Les mensonges par omissions passaient mais tout juste. Kirishima avait remarqué que dans ces cas-là, il avait tendance à se sentir trahi et mettait du temps à comprendre que ce n'était pas le cas. Cependant, si trahison il y avait, là… C'était une tout autre histoire.
Il était intelligemment franc. Intelligemment car bon juge de la nature humaine, il savait taire certaines choses pour ne pas blesser.
Oui, oui, Kat a un filtre. Supra fin le filtre, mais un filtre quand même.
Mais quand les choses devaient être dites, on pouvait compter sur lui pour arracher le pansement.
C'était toutes ces choses et d'autres plus petites mais non moins importantes qui l'avait fait tomber amoureux de Bakugo Katsuki.
Et c'était pas «tomber» amoureux, c'était plus «se casser la gueule cul par-dessus la tête»
Et il avait décidé de le garder.
Nostalgique, le carmin leva les yeux encore une fois et croisa le regard rubis de Kat qui haussât un sourcil.
— Saturé?
— Merci mon Dieu, tu as remarqué. s'exclama-t-il avec soulagement.
Il s'affala, le front sur ses fiches et se remit à masser sa main droite.
Il entendit Bak renifler avec un rire avant que celui ne lui saisisse la main pour la masser lui-même.
— Good job. le félicita le blondin, ce qui lui fit relever la tête avec étonnement.
— Vraiment ?
— Ouais. T'as bien suivi ton planning de révisions?
— Oui chef!
— Alors on est en avance sur le programme.
Savourant le massage et le message, Kirishima grognât de satisfaction et Katsuki lui passât une main dans les cheveux, amusé. Eijiro sourit de plus belle, à deux doigts de ronronner.
Depuis que le blond lui avait promis de faire des efforts concernant les contacts et les marques d'affection, le carmin avait remarqué que Kat tenait sa parole.
Après la dispute, ils avaient un peu marché sur des œufs et les tentatives de la bombe étaient passées plus ou moins inaperçues jusqu'à ce qu'il aborde son souci bille en tête.
Se faire attraper dans une prise de catch pour un câlin au détour d'un couloir ou d'une ruelle était devenu naturel maintenant bien que flippant sur le moment. Cela faisait encore rire Riot de temps en temps.
De son côté, il communiquait plus sur ses besoins et ses réflexions à son partenaire et à chaque fois qu'il réussissait à surmonter sa tendance à l'auto-apitoiement, il était récompensé d'un contact, une étreinte ou une remarque agréable de son blond. Tout cela était sans prix pour Ei.
— Tu veux faire quoi du reste de la journée?
Le rouge glissât la tête sur le côté pour le regarder en réfléchissant. Après plusieurs minutes, il se décida.
— Ça te dirait d'aller te balader à Okabe? demanda-t-il, hésitant.
Le massage s'interrompit pendant quelques secondes avant de reprendre, moins concentré, plus pensif.
— On a besoin d'air et la disparition du voisin d'Arata me met mal à l'aise.
— Oui, c'est à se demander si la police ne l'a pas tout simplement laissé partir…
Katsuki commençât à ranger ses affaires et Kirishima fit de même.
— C'est quoi son nom déjà?
— Morimoto Akita.
— Tu penses qu'on pourrait trouver quelque chose qui a échappé à la police? reprit Bak.
— Je sais pas. soupira Kiri. Ça fait un mois que l'enquête piétine et j'ai l'impression qu'on passe à côté d'un truc.
— J'avoue.
— Ça me rends fou de rester à attendre…
Bakugo soupira à son tour avant de sourire à son Riot.
— OK, va pour une balade.
_T-T_
Une petite bise glacée les accueillis dans le quartier d'Okabe et Bakugo remonta la fermeture éclair de sa veste pour se protéger du froid. Il mit les mains dans ses poches. Kirishima à ses côtés, fit de même en observant les alentours avant de se mettre à marcher de son pas nonchalant. Katsuki lui emboita le pas en admirant la manœuvre.
Le carmin avançait côté route, tandis que lui longeait les murs des habitations. Il ressemblait à un jeune du quartier, qui se baladait avec un pote, tout en admirant le paysage en souriant. Mis à part pour les habitués du quartier qui sauraient qu'il n'habitait pas là, personne n'aurait pu deviner que Red Riot était venu chercher des informations. Il saluait les gens avec un grand sourire, et se renseignait sur les environs mine de rien.
Apparemment, il se faisait passer pour un jeune en quête d'un potentiel logement et cherchait à savoir s'il faisait bon vivre dans ce quartier en reconstruction.
Et les gens lui répondaient en souriant aussi.
Parce que c'était Kirishima Eijiro.
Ce mec avait un truc avec les gens.
Il les rassurait, les attirait et quand il leur posait des questions, ses interlocuteurs avaient envie de lui répondre. Ou bien de l'aider à trouver des réponses s'ils ne savaient pas.
Dynamight trouvait cela utile dans son boulot mais chiant dans la vie privée.
C'était d'ailleurs à cause de ça qu'il avait voulu changer de supermarché et qu'ils se retrouvaient maintenant à une heure de chez eux en train de déambuler dans un quartier qui aurait été un chouette quartier si l'engeance de All For One ne s'y était pas installée durant un temps.
Ajoutez à cela que Red Riot était aussi un héros compétent et apprécié du grand public. Cela ferait que quand ils passeraient pros, il serait difficile de sortir tous les deux sans se faire accoster pour un autographe ou une photo.
Le fils de Masaru se souvint s'être un jour demandé si Kirishima avait toujours été aussi…
Solaire…
C'était Ashido qui l'avait qualifié de tel.
Quand il avait posé la question à Kiri, celui-ci lui avait dit que non, il n'était pas comme ça. A l'inverse, la rose soutenait mordicus que si, Kirishima avait toujours été gentil avec les gens. Seulement il n'en était pas conscient, et avait encore beaucoup de travail à faire sur lui-même quand il était plus jeune.
Solaire, il l'était effectivement, selon lui.
Il y avait une candeur, une joie et une innocence chez Kirishima qui était éblouissante et qui attirait les gens parce qu'il était chaleureux. Même lui s'y était laissé prendre.
Le fait qu'il soit devenu une des constantes dans sa vie en l'espace de trois ans était une autre des vérités que Bakugo emporterait dans la tombe. Que même s'il ne l'avait pas sous les yeux, la seule existence d'Eijiro était un des fondements de sa vie de maintenant.
Le blond se renfonçât dans le col de sa veste en retenant un gros mot.
Ei lui jeta un coup d'œil par-dessus son épaule. Il le sentait toujours quand le blond se renfrognait.
Le rouge fit quelques pas en arrière pour se retrouver à sa hauteur et lui enfila l'écharpe qu'il venait de sortir de son sac à dos. Il s'assura ensuite que tout le cou et le nez du blond étaient couverts avant de reprendre sa route, tout guilleret.
Un foutu empêcheur de tourner en rond, voilà ce qu'il est. râla le blond en pensée avant d'allonger la foulée pour le rattraper.
Eijiro lui sourit et sa poitrine se serra.
— Les gens m'ont dit qu'il y avait un konbini un peu plus loin. On pourrait y prendre à manger et discuter un peu avec la gérante? Apparemment, c'est une vieille dame qui connait tout le quartier et elle pourra nous renseigner.
Et voilà, qu'est-ce que je disais? Un vrai aimant à ragots…
— Tu fais la tête? lui demanda Ei, sincèrement étonné.
— Non, j'essaie de me rappeler pourquoi j'ai pensé que prendre ton sac à dos serait suffisant. mentit le blond.
— Parce qu'on est avant tout en balade et qu'on avait besoin que de nos portefeuilles et une écharpe. Pourquoi on aurait pris deux sacs?
— Comment ça se fait qu'il y ait une écharpe là-dedans au fait?
— Parce que je sais que tu as rapidement la goutte au nez mais tu refuses de mettre des trucs plus chauds quand je te le dis, alors…
— Tu parles. se moqua le blondin.
— Et là tu pinailles. Qu'est-ce qu'il y a? Pourquoi t'es ronchon tout d'un coup? demanda le carmin en s'arrêtant.
Kat soupira en acceptant la vérité: oui, il pinaillait.
— Je sais pas. admit-il. Je suis juste subitement grognon. Pour changer.
— T'étais pas chonchon quand on est descendu du bus. C'est le quartier qui te met chonchon?
— Arrêtes de dire chonchon. Et non, c'est pas le quartier.
— Ah! C'est quand j'ai parlé avec ces gens, tout à l'heure? dit Kirishima.
— Non.
— D'accord.
Le carmin se mit à sa hauteur et glissa sa main gauche dans la poche de Bakugo pour entrelacer leurs doigts.
— Voilà, comme ça mon Bak sera plus chonchon. dit-il avec un rire dans la voix que Katsuki ne lui reprochât même pas. Allez, viens!
Bakugo était trop occupé à rougir et à s'insulter dans sa tête pour râler. Ainsi le rouge l'entraina d'un petit coup d'épaule vers le konbini qu'il n'avait pas vu car il était masqué par un camion de livraison.
Evidemment, dès qu'ils entrèrent dans le magasin, ils remarquèrent tout de suite que la seule personne qui devait être dans le magasin devait être en train de décharger le camion. En voyant une femme d'un âge certain, peiner à se redresser après avoir posé un carton, les héros en herbe prirent sur eux de donner un coup de main sans qu'on le leur demande. Avec un sourire, Eijiro dit à celle qui tenait le magasin d'aller tenir sa caisse et de les laisser s'occuper du déchargement avec le livreur.
Une fois le déchargement terminé, les deux hommes récupérèrent leur sac à dos et rentrèrent dans le petit magasin où le livreur faisait signer son bon de livraison.
— Merci pour le coup de main, les gars! leur dit-il en prenant congé tandis que Bakugo lui tenait la porte.
— Re bonjour et bienvenue! Encore merci de nous avoir aidé. A nous deux, cela nous aurait pris deux heures. Je suis vraiment désolée de vous avoir obligée…
— Pas de soucis! la coupa Kirishima.
— De toute manière on aurait dû vous déranger parce qu'on venait chercher à manger. dit Bak.
— Oh! Dans ce cas, laissez-moi vous offrir un repas, alors!
— Sérieusement madame, ce n'est pas la peine. En revanche, peut-être que vous pourriez nous en dire plus sur ce quartier?
— Ah? Vous voulez vous installer ici? s'étonna la gérante.
Kirishima se gratta la tête, rechignant manifestement à mentir à la vieille dame.
— On explore plusieurs pistes. répondit Bakugo à sa place.
— Je vois. Allez, allez-vous servir à manger et je vous offre la boisson. Non, non, non! Pas de manières jeune homme, c'est le moins que je puisse faire.
_T-T_
Finalement, ils avaient déjeuné avec Madame Eugenie Tomito, la gérante. Celle-ci les avaient rejoints dehors, sur les petites tables en plastique qui étaient installées sous la véranda du magasin de quartier et cela faisait maintenant trois quarts d'heures qu'ils discutaient. Le ventre plein, et confortablement installé sur une chaise, Bakugo commençait à somnoler légèrement. Il laissait à Ei la tâche de discuter à bâtons rompus avec leur hôtesse somme toute, assez agréable.
— Heureusement maintenant c'est fini. sourit la gérante.
— Oui, le quartier va pouvoir panser ses blessures.
— Maintenant avec la reconstruction, le quartier et redevenu animé comme il l'était au temps de mes jeunes années. Certains résidents qui avaient quittés le quartier commencent même à revenir.
Bakugo dressa l'oreille et donna un petit coup de pied à Kiri.
— Ils étaient partis? demanda le rouge.
— Oui, beaucoup de familles se sont réfugiés dans d'autres quartiers moins impactés ou dans les refuges mis en place dans les lycées héroïques.
— J'en ai entendu parler. dit Kirishima. J'ai une connaissance qui habite dans le quartier aussi, mais je ne sais pas s'il est revenu depuis.
Bien joué. pensât Bak en entendant le ton piteux de Kirishima. Il ne mentait pas et ils étaient effectivement à sa recherche depuis qu'il avait échappé à sa surveillance policière.
— Vous n'avez pas essayé de le joindre par téléphone?
— J'ai essayé de le joindre mais il a peut-être changé de numéro donc je n'ai plus de ses nouvelles.
— Dites-moi comment il s'appelle. Je dois connaitre quasiment la totalité des personnes qui habitent ce quartier.
— Il s'appelle Morimoto Akita.
— Ah! Akita-kun, oui, oui, je le connais. Son père est un bon ami, mais il a vraiment beaucoup de mal à se déplacer depuis. Il a une sciatique, et avec l'âge, vous comprenez. Cela dit, il n'a toujours pas perdu son talent pour faire des macramés. Regardez sur votre droite, ceux qui portent les géraniums. C'est lui qui les a faits.
— Ma grand-mère en faisait aussi mais les siens étaient vraiment grands. acquiesçât Red Riot. Il fallait presque monter sur le toit pour pouvoir les accrocher sans qu'ils touchent le sol. Personnellement, je les préfère de cette taille-là.
Madame Eugénie sourit de contentement pour Morimoto père.
— Ah tiens, mais j'y pense. C'est Akita-kun qui m'a apporté les derniers! C'était de la part de son père, qu'il m'a dit.
Dynamight se redressa légèrement sur son siège et prit une gorgée d'eau pour cacher son intérêt.
— Le vieux Morimoto est plutôt avare de mots. reprit la gérante. Ce vieux bouc! Cela lui casserait une dent que d'appeler au magasin pour prendre de mes nouvelles, donc il envoie son fils m'apporter des macramés pour me signifier qu'il est en sécurité.
— C'était quand, la dernière livraison de macramés? demanda Riot qui peinait à dissimuler son envie de savoir. Je suis tellement content de savoir qu'il va bien!
La dame réfléchit.
— Hum… C'était la semaine dernière mais je ne saurais pas vous dire quel jour exactement. Cela dit, un de mes clients m'a dit que leur maison avait été nettoyée et que quelqu'un y effectuait des travaux.
Kirishima et Katsuki se regardèrent, triomphants.
— Ça vous aide? demanda la propriétaire du magasin.
— Oui, beaucoup! Il s'inquiétait beaucoup pour cette personne et il me rendait fou avec ça. lui dit Bakugo qui se leva pour prendre congés tandis que Kirishima débarrassait leur table en quatrième vitesse.
— Vous devriez passer chez les Morimoto. Si ça se trouve, le fils sera là? Ils n'ont pas beaucoup d'argent donc si les travaux ont commencé, je suis presque sûre que c'est Akita-kun qui les fait lui-même.
— Merci beaucoup Madame! lui dit Kirishima en s'inclinant avant de partir avec Bakugo.
Dans la rue, les deux élèves de UA se forcèrent à ralentir le pas.
— On fait juste un tour pour vérifier les dires de Madame Eugénie. décida Kiri.
— Et si il est là, on fait quoi?
— Tu veux qu'on appelle l'officier Sansa?
— On aura l'air fins, s'il nous claque la porte au nez.
— Tu penses qu'on devrait faire quoi, alors?
— On pourrait peut-être lui parler avant et ensuite on appellera la police. Au moins pour les informer qu'il est de retour dans son quartier. Pour sa sécurité.
— Deal.
_T-T_
Lorsqu'ils sonnèrent à la porte, ce fut un homme de la trentaine en jean et t-shirt sans manches qui leur ouvrit. L'homme les détaillât un moment avec de leur adresser un regard interrogatif.
— Bonjour monsieur Morimoto. Désolés de vous déranger, nous sommes…
— Red Riot et Dynamight. le coupa le trentenaire. Je vous ai reconnu.
— On aimerait vous parler deux minutes si c'est possible.
Morimoto Akita s'écarta pour les laisser entrer. Il les guida à travers ce qui devait être le salon pour les amener dans une cuisine en plein travaux avec une télévision qui tournait en fond, posée sur un placard.
— Désolé pour le bordel, il n'y a des chaises que dans cette pièce. Les autres meubles sont à l'étage.
— Pas de soucis. dit Eijiro en prenant place en face d'Akita tandis que Kat restait debout contre le chambranle de la porte. S'il s'assoie, il va s'endormir, on vient de manger. s'excusa Kirishima.
— Vous êtes venus me parler de Arata, c'est ça?
Les mines des deux héros se firent sérieuses et celle de Morimoto, désolée.
— Je m'excuse de m'être sauvé la dernière fois.
— C'était pour votre sécurité. dit Kat d'un ton neutre.
— Je sais, mais il fallait que je mette mon père en sécurité. expliqua-t-il en leur adressant un regard décidé cette fois. Ma mère est décédée l'an dernier. Il est tout ce qu'il me reste et il est ma priorité.
— On comprends. lui assura Red. Où est-il, maintenant?
— Chez sa sœur à la campagne. Arata ne pourra pas l'y atteindre.
Il y eût un silence dans la pièce, bientôt rompu par Akita qui reprit.
— Arata a tort. Nous n'aurions rien pu faire car nous n'étions pas là quand c'est arrivé.
Comprenant que Morimoto parlait du soir où la famille Arata avait été agressée, Bakugo le lui confirma.
— Nous sommes au courant. Vous étiez chez des amis ce soir-là et n'êtes rentrés que le surlendemain.
Akita baissât la tête.
— Cela me met en colère qu'il nous tienne pour responsable mais je le comprends. S'il m'était arrivé la même chose, je pense que j'aurais eu besoin de diriger ma haine quelque part. J'aurais réagi de la même manière, je pense. Et nous n'avons jamais vraiment créé de lien avec eux.
— Que s'est-il passé le soir où il est venu vous trouver?
— Je ne sais pas trop, ça s'est passé si vite. Je rentrais du boulot et j'ai entendu des bruits bizarres dans la maison quand j'ai passé le portail. Du verre cassé, et des bruits sourds. Quand on a vécu ce que nous avons vécu dans ce quartier, on apprend rapidement à distinguer les bruits que quelqu'un fait quand il a fait tomber un verre et le bruit d'une bagarre, alors je me suis mis à courir.
Les deux héros silencieux hochèrent la tête.
— Quand je suis rentré, la première chose que j'ai vue c'était mon père, encastré dans le plan de travail, juste ici. dit-il en désignant le plan de travail qui avait été démoli et refait. J'ai vu rouge. J'ai attrapé la première chose qui m'est tombé sous la main, un plat je crois et je l'ai tabassé avec. Je pensais l'avoir assommé alors je suis parti m'occuper de mon père quand les coups se sont mis à pleuvoir. J'ai dit à mon Pap d'aller chercher de l'aide et de se barrer.
— C'était très courageux de votre part. dit Eijiro.
— Je suis pas très fringant mais j'encaisse assez bien, oui. dit Akita avec un sourire. Et puis la suite, vous a connaissez. Mon père a trouvé un héros…
— Pardon, vous pouvez monter le son s'il vous plait? le coupa Eijiro en désignant la TV.
Le propriétaire des lieux s'exécuta.
«A la une de ce journal, le décès du vilain Jailbreaker. Celui-ci a été abattu lors de son transfert de la prison Tartarus vers une prison de sécurité de niveau 1. En effet, le vilain, autrefois considéré comme l'un des plus dangereux, a vu son indice de danger chuter drastiquement à la suite de la neutralisation de son alter. Les officiers se trouvant sur les lieux…»
— Jailbreaker… Ça me dit quelque chose.
— Ouais, c'est normal. répondit Kirei. C'est un des types qui a essayé de t'enlever quand on était en seconde.
— T'es sûr?
— Ouais. Il n'a pris le nom de Jailbreaker que quand il s'est évadé de prison avec All For One. Avant, il s'appelait Muscular. C'est Deku qui l'a poutré. Les deux fois.
— Les deux fois?
— La première fois c'était au camp d'été. La deuxième fois, c'était quand il s'était mis en mode Vigilante en plein dans la période où la famille Arata s'est fait agresser.
— Je croyais que c'était le Chevelu qu'on a vu l'autre jour, qui l'a attrapé?
— C'est lui et sa copine qui l'ont mis derrière les barreaux, oui. Mais c'est Deku qui l'a mis HS.
— Ah ouais, c'est vrai. J'avais oublié.
A ce moment-là, ils aidaient les pro-héros à hauteur de leur moyen. Comme ils pouvaient quoi. Ils n'avaient remarqué la disparition de Deku qu'un peu plus tard parce qu'All Might le leur avait caché et n'avaient pu bouger qu'avec l'aval d'Eraser et du directeur. Cette attente l'avait rendu fou et à cette pensée, il serra les dents.
— Il l'a mérité. déclara Akita-kun en serrant les poings. J'ai déjà vu ce sale type, ici.
Kirishima lui adressa un coup d'œil avant de reposer son regard sur la TV. La caméra balayait l'endroit où le vilain avait été abattu, ainsi que les policiers agglutinés autour du corps qui était placé sous une bâche noire. Un des policiers attira son attention et ses mains se mirent à trembler.
— Hé, ce ne serait pas…?
— Merde. éructa Katsuki. C'est Sansa. Vous avez dit que vous l'avez déjà vu. dit-il à Akita. Ici? Dans ce quartier? Quand?
Akita hocha gravement la tête avec un air sombre.
— Il trainait quelque fois dans le quartier pendant cette période. Il terrorisait les gens, les rackettait et quelques fois, les tabassait aussi.
— Ça devait être avant son arrestation. murmura Kirishima. Ça colle. Et si Sansa est là…
— C'est ça! s'exclama Bakugo en regardant Kirishima. Son nom, Muscular, ne me disait rien…
— Ouais, après tout t'as juste été kidnappé pendant quelques heures… le raillât Ei.
— Mais Jailbreaker, si! Parce qu'on l'a vu, y a pas longtemps, Red!
— Comment ça?
— Jailbreaker était sur la liste qu'on a donné aux flics !
Les trois hommes s'entre-regardèrent avant que les deux héros ne se lèvent.
— Vous allez au commissariat? leur demanda Morimoto.
— Oui.
— Je viens avec vous.
— On devrait pas se précipiter. se ravisa Red Riot devant la porte. Je pense qu'on devrait appeler Sansa avant. En plus, on a aucun moyen de garantir la sécurité de Morimoto-san.
Son collègue hocha la tête et entra à nouveau dans la maison, les entrainant dans la cuisine. Il sorti son portable pour composer le numéro du policier. A la première sonnerie, il mit le téléphone sur la table, avec le haut-parleur enclenché.
— Sansa. répondit l'officier.
— Bonjour Officier. le salua Eijiro. On a vu les infos.
Le policier soupira lourdement à l'autre bout du fil.
— Je suis encore sur les lieux, on ne va pas tarder à enlever le corps. Ensuite je dois rentrer au bureau et j'ai une montagne de paperasse à remplir.
— On s'en doute. On est, hum… Avec Morimoto Akita-san.
— Vous êtes avec qui?
— Avec Morimoto Aki-
— Oui, oui, j'avais compris la première fois! Comment vous l'avez retrouvé? Attends, où êtes-vous en fait?
— On est chez lui, à Okabe. répondit Bak.
— Officier, c'est Morimoto Akita.
— Est-ce que vous avez une idée du bordel que vous avez foutu en vous enfuyant?
Les trois hommes grimacèrent.
— J'avais mes raisons.
L'officier soupira à nouveau.
— Cette fois, je peux aider. reprit Akita. Je veux bien servir d'appât… Même si je crève de trouille.
Un silence s'étira avant que le policier ne reprenne la parole.
— On va venir vous chercher pour vous mettre en sécurité. se décida l'officier à tête de chat. Red, Dynamight.
— Oui. répondirent-ils en cœur.
— J'ai besoin d'au moins un jour pour tout mettre en place de mon côté. Dans vingt-quatre heures, réunion avec l'agence de Endeavour et celle de Fat Gum au commissariat.
— Morimoto-san? demanda Red.
— On va le planquer le temps de savoir comment on va faire pour attirer Arata.
— Y a une petite vielle qui tient un magasin de quartier. Elle connait tout le monde ici… indiqua Dynamight.
— Non! Je ne veux pas que Tomito-san soit mise en danger! s'interposa Morimoto. Juste moi.
— Elle ne le sera pas si elle ne fait que relayer l'information que vous êtes rentré. Ce qu'elle fait déjà, vu que c'est elle qui nous a dit que vous étiez là.
— Qui est Tomito-san?
— C'est la gérante du magasin de quartier. C'est elle qui nous a dit que Morimoto-san était rentré. lui expliqua Red Riot.
— Je vais voir ça avec ma hiérarchie et mes hommes. Si on peut l'utiliser sans la mettre en danger, alors on le fera. Mais pour l'instant l'enquête doit suivre son cours. Me suis-je bien fait comprendre?
— Oui monsieur! dirent les trois hommes.
— Dynamight et Red Riot, est-ce que vous pouvez attendre que la patrouille que j'ai envoyée, soit là?
— OK. répondit Bakugo. Nous attendrons.
_T-T_
Après avoir laissé Morimoto aux bons soins de l'inspecteur Sansa, Ei et Katsuki étaient rentrés chez eux. Ils avaient pris leur douche à tour de rôle et s'étaient ensuite affairés à la préparation de leur repas qu'ils prirent à même la cuisine. D'un commun accord, ils avaient décidé de ne pas reparler de leur enquête car ils seraient bientôt de nouveau en plein dedans.
A présent assis sur le canapé, Kat jouait sur son téléphone devant la TV allumée tandis que Kirei fermait les volets roulants qui donnait sur la véranda.
— Je t'ai jamais demandé… dit le carmin en venant se rassoir pour jouer aussi.
— Hum?
— Arf, non, d'abord, est-ce que tu m'aimes?
— Euh.. Tu me l'as déjà demandé et je t'ai dit que oui. répondit le blond sans lever les yeux de son téléphone. La réponse n'a pas changé.
— Oui, mais non. Je voulais te demander pourquoi tu m'aimes.
Bakugo posa alors son portable et leva les yeux au plafond pour réfléchir.
— Parce que je te trouve beau. commençât-il en posant finalement les yeux sur lui.
Étant donné la manière dont il avait posé la question, Bakugo aurait pu croire qu'il demandait ça comme ça. Mais dès qu'il avait commencé à répondre, il avait vu Eijiro arrêter de jouer sur son mobile.
— Parce que je trouve ton habitude de te dévaloriser mignonne, même si ça me tape sur le système. continua-t-il. Parce que tu as un bon caractère, tout le contraire de moi. Que ça me met de bonne humeur quand tu es de bonne humeur.
Le fils de Mitsuki fit une nouvelle pause pour penser à son voisin et ce que sa présence lui faisait ressentir.
— Quand je suis avec toi, je me sens bien. dit-il à l'homme pour qui battait son cœur. Tu me fais rire et tu me force à sociabiliser.
Kirishima posa précipitamment son téléphone sur la table avant de saisir le visage de Bakugo en coupe pour l'embrasser à pleine bouche. Le blond, surpris au début, s'empressa de frotter sa langue contre la sienne en lâchant un grognement nasillard.
— Sans oublier que tu es incroyablement sexy dans ta tenue de héros. sourit-il.
Le rouge rigola et posa sa tête dans le creux du cou de Kat.
— Je m'attendais pas à…
— Tu t'attendais à quoi? «Je t'aime parce que c'est comme ça»?
Ils rirent tous les deux.
— Si c'est pour que tu te fasses des idées dans ton coin et que tu réessaie de me quitter après, non merci. Je préfère encore t'avouer toutes ces mièvreries une bonne fois pour toute.
— Pourquoi mièvreries? J'ai besoin d'entendre ces choses-là. Si je me prends la tête c'est parce que tu ne me les dit pas... plaidât le carmin dans son cou.
Kat le repoussât pour pouvoir le regarder en face.
— Je t'aime parce qu'avec toi, j'avance. Je change. Et tu changes avec moi. Dans ma vie, y a mon boulot, mes parents et tout le reste. Tout. Le. Putain. De reste, c'est toi. Que toi. Tellement que ça me fout en rogne quand j'y pense, mais jamais je ne changerais ça.
— Pourquoi ça te fout en rogne? s'étonna Kirishima mi-surpris, mi-attendri. C'est pour ça que t'étais chonchon tout à l'heure?
— Ça me fout en l'air parce que j'ai honte de te laisser voir ça de moi. Et ce que ça fait de moi. Avec toi… Je peux tout abandonner, arrêter de me battre, laisser tomber le masque, ma dignité, ma fierté. Je peux tout balancer à la poubelle pour toi, connard! Quand je pense à toi, je suis tout mou à l'intérieur et j'ai pas envie que les autres le sachent.
Kiri lui plaquât une bise sur la bouche avant de le dévisager avec de l'adoration dans le regard.
— Je tuerai pour toi, mais je veux pas que ça se sache. avoua le blond.
— Mais si c'est que moi c'est bon, non?
— C'est pas comme si j'avais le choix. répondit Bak avec une mine renfrognée. Hors de question que tu me quittes, c'est tout.
Eijiro se pencha à nouveau sur son blond dans l'optique de le remercier d'un autre baiser. Mais dès que ses lèvres touchèrent les siennes, il eût envie de lui donner plus.
De lui faire ressentir ce que lui-même ressentait quand il le tenait dans ses bras.
Red Riot posa ses lèvres sur les siennes et entreprit de les mordiller. Comprenant l'invitation, Kat ouvrit la bouche et mêla lentement sa langue à la sienne dans un soupir. Et les choses derapèrent rapidement.
Les lèvres de Kirishima quittèrent les siennes pour lui déposer un baiser sur la joue avant d'aller dans son cou, le faisant soupirer à nouveau. Le carmin l'attrapa par la taille pour le rapprocher de lui, et glissât sa main sous son t-shirt pour lui caresser le bas des reins.
Katsuki avait l'impression que Kirei le marquait au fer rouge de ses mains.
Chaque baiser, caresse ou effleurement laissait une trace brulante sur sa peau. Il se pressât contre le carmin et tira sur son débardeur pour le lui enlever. Se séparant quelques minutes pour enlever leurs hauts, Bak en profita pour récupérer le tube de lubrifiant qui se trouvait dans le tiroir de la table basse avant de lui grimper dessus. Kir quant à lui, avait saisi la télécommande de la télévision pour monter le son avant de la balancer pour reprendre Kat dans ses bras.
La tête penchée sur lui et les bras autour de son cou, Bakugo lui donna un baiser profond qui donna l'impression à Kirishima d'être envahi dans tout son corps. Le blond colla son corps contre le sien, en s'emmêlant les doigts dans ses cheveux. Il le senti lui caresser le dos avant qu'il ne lui saisisse les fesses à pleines mains, le faisant se cambrer. Bak quitta la bouche de son amant pour lui parsemer le cou et le torse de baisers mouillés. Il s'attarda sur ses tétons rose foncé qu'il embrassa et suça.
Mes fraises tagada personnelles…
Il descendit ensuite des genoux de son amant pour le débarrasser de son pantalon. Puis il remonta lui lécher la langue avant de s'accroupir entre ses jambes et lui empoigna les cuisses. Le centre de l'être carmin était chaud et dégageait une odeur musquée et virile. Saisissant sa hampe, il entama un mouvement de pompe afin de lui en dénuder la tête qu'il lécha lentement avant de le prendre dans sa bouche en faisant des allers retours. Il fut satisfait du râle qu'exhala Eijiro dont les mains lui massaient le crâne et la nuque.
Il lui jeta un coup d'œil.
Ses abdominaux saillaient sous sa peau et les muscles de ses bras et ses pectoraux étaient contractés. Son Kirishima avait la tête renversée en arrière, tout son corps tendu comme un arc et ses yeux étaient entrouverts sur deux pupilles vermeilles fixées sur lui.
Il enfourna son membre fermement jusqu'à le sentir cogner contre le fond de sa gorge et reprit ses mouvements pour éviter le reflexe nauséeux. Les pupilles vermeilles disparurent et Ei gémit de plaisir, un long 'aaah' d'une voix grave et intime. Après quelques nouveaux allers et retour, Bakugo senti qu'Ei le voulait sur lui. Il se redressa, se débarrassât à son tour de son pantalon quand Eijiro l'empoignât à son tour. Le rouge voulût se pencher mais Kat le repoussât de son corps avec douceur pour pouvoir l'enfourcher, non sans l'embrasser d'abord.
— J'ai envie qu'on finisse… ce qu'on avait commencé ici… l'autre fois. lui expliqua-t-il, entrecoupé de baisers et divers coups de langues.
Eijiro ne se le fit pas dire deux fois. Il attrapa dans son dos le tube de lubrifiant et en versa sur ses doigts avant de le rapprocher de son autre main.
Kat senti la bouche de son amant sur un téton tandis que le rouge massait son anneau de chair. Après quelques secondes de massage, il introduit un doigt en lui alors qu'il changeait de cible plus haut pour passer à son autre téton délaissé. Le blond se cambra encore, se frottant contre la verge de son homme les faisant gémir bruyamment tous les deux. Bientôt, un second, puis un troisième doigt se frayèrent un chemin en lui et il eût besoin de plus. Il releva le visage de Ei et liât leurs langues dans un ballet fiévreux tout en ondulant du bassin sur lui.
— S'il te plait. murmura-t-il contre ses lèvres.
— Tout ce que tu veux. lui répondit Kirishima de la même manière. Toujours.
Dynamight senti Red Riot le prendre lentement mais fermement.
Lorsqu'il se fut totalement enfoui en lui, Bakugo se sentit enfin entier et le fit savoir d'un cri grave. Ei lui répondit en grognant contre sa gorge, ce qui fit frémir sa virilité de plus belle.
On aurait pu croire que leur fièvre sexuelle se serait un peu calmée depuis qu'ils avaient sauté le pas, mais non.
Quand il avait l'esprit occupé, ça allait, mais dès qu'il laissait ses pensées vagabonder vers le sujet «Kirishima Eijiro», sa réserve prenait la tangente.
De fait, Eijiro n'était pas non plus en reste. Si Kirishima savait tout de ses changements d'humeur et adaptait son comportement en conséquence, Bakugo quant à lui, lisait en lui comme dans un livre ouvert. Quand le rouge avait des pensées salaces, il avait cette étincelle sombre dans le regard qui le faisait toujours réagir au quart de tour, à son plus grand désarroi.
En classe, entre amis, dans la rue ou chez eux, il suffisait que l'un d'eux soit d'humeur et que leurs regards se croisent pour qu'ils se retrouvent nus et en nage dans l'heure. Ils avaient réussi à éviter les lieux publics mais quelque chose disait à Kat que c'était plus une question de chance que de volonté. Ils étaient devenus accro au corps de l'autre.
Il faut que je marie ce mec. Que je le fasse mien. Que je devienne une trace indélébile dans sa vie pour que jamais il ne puisse me laisser ou m'oublier. se dit-il en le chevauchant passionnément.
Bak lui saisit le visage pour pouvoir voir le plaisir sur son visage tandis qu'il l'enfonçait en lui.
Si éperdu.
Si aimant.
Je l'aime.
— Kiri…shima… annôna-t-il.
— Haan?
— Je… T'aime…
Ei agrippa ses hanches pour l'empaler encore plus violement et ils se mirent à crier tous les deux pendant qu'il accélérait la cadence et que ses mouvements se faisaient plus amples.
— MOI AUSSI! cria Ei.
Puis le carmin se raidit tandis que Bak se déversait sur son ventre.
NdlA: Oh my godasses, je sais pas vraiment pas ce qu'il s'est passé avec ce chapitre…
