Un enfer tentaculaire.
Titre du 23/11/2023 : Un enfer tentaculaire
Bélier : Rumple (OUAT)
R - Rumplestiltskin (OUAT)
Créature 66 : Le Ténébreux
Prénom 72 : Henry
Quatre aspects de… SnK 3 : Erwin : Écrire sur Maddalena (JTV) ou écrire sur quelqu'un d'amputé
137) 100 façons d'écrire du drama
44) 50 nuances de OUAT
8 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, bestiaire fantastique, elles ont dit, quatre aspects, 100 façons, 50 nuances)
Et on a atteint les cent chapitres ouah ! J'avoue que quand j'ai commencé ce petit machin en ne sachant absolument pas où j'allais avec, je m'attendais pas à aller aussi loin.
Merci aux gens qui sont encore là !
Vivre sans ombre était une expérience assez déconcertante.
Mais depuis qu'il savait que Henry avait été emmené au Pays Imaginaire, Rumplestiltskin savait bien qu'il devrait en passer par là, pour cacher sa dague et empêcher que son père ne la trouve et ne tente de le contrôler avec ou de le tuer, mais aussi pour qu'il ne tente pas de mettre fin à ses jours en lui arrachant son ombre, comme il savait qu'il l'avait déjà fait à d'autres par le passé.
(Il ne savait pas si son immortalité l'aurait protégé ou non, ou même quel genre d'effet indésirable le fait de se faire voler son ombre par quelqu'un pouvait provoquer chez lui, mais il n'avait pas spécialement envie de le découvrir.)
Aussi, une fois le campement construit et après avoir aidé Regina et Emma à jeter des sorts de protection tout autour (une partie de lui-même se doutait que ça ne servirait sans doute pas à grand-chose, pas alors que la magie de leur ennemi était probablement plus puissante que la leur), il s'était éloigné.
En voyant son ombre s'envoler au loin avec sa dague, il sentit un poids le quitter.
Il ne savait pas encore comment les choses tourneraient, ce qu'il adviendrait de lui, s'il survivrait à tout ça, mais il ferait en revanche tout pour se battre le plus longtemps possible.
Et si jamais il devait mourir à cause de Peter Pan, il le ferait selon ses conditions, en sauvant son petit-fils.
En faisait ce qui était juste.
Et parce qu'anéantir l'homme qui l'avait autrefois abandonné puis qui avait enlevé son fils et son petit-fils serait la plus satisfaisante des victoires.
§§§§
Regina savait bien qu'elle était censée dormir.
Pourtant, elle s'en sentait complètement incapable pour l'instant.
En tournant la tête autour d'elle, elle réalisa qu'elle était probablement la seule.
Blanche-Neige, David, Emma, Graham, August, Neal, Jean, Michel, tous dormaient, ou du moins semblaient être endormis ou tentaient de le faire.
Elle ne comptait que deux exceptions, en dehors d'elle-même.
D'abord, Rumplestiltskin, qui en tant que Ténébreux n'avait pas vraiment besoin de sommeil, et qui avait proposé de monter la garde, étant le plus puissant de tout leur groupe, et ensuite, Killian Jones, que le sommeil semblait fuir lui aussi.
Elle fut étonnée de constater qu'il ne foudroyait pas sa némésis du regard comme elle s'y serait attendue, et elle se fit la réflexion qu'il avait peut-être bien l'intention de respecter sa part du marché.
Elle se doutait bien qu'il n'avait pas abandonné son projet de vengeance pour autant, mais en toute franchise, ça lui importait peu, tant qu'il les aidait à survivre au sein de cette sombre forêt, il pouvait bien tenter à nouveau de tuer son ancien mentor une fois toute cette histoire terminée si ça lui chantait.
(Ce n'était pas comme s'il allait y parvenir de toute façon.)
Aussi, en constatant qu'elle ne parviendrait probablement pas à trouver le sommeil, elle se leva et s'assit à côté de lui.
Ils restèrent silencieux pendant quelques secondes avant qu'elle ne finisse par engager la conversation.
« Je constate que toi aussi tu as du mal à dormir.
Il hocha la tête, l'air pensif, avant de lui tendre sa flasque de rhum qu'elle saisit aussitôt avant d'en prendre une gorgée.
Ce n'était sans doute pas une bonne idée, mais elle était éreintée, incapable de dormir, son fils avait disparu depuis des heures sans qu'elle ne sache où il était ni ce qui était advenu de lui et elle était terrifiée.
Elle n'avait pas la moindre envie d'être raisonnable.
- Je trouve qu'il y a quelque chose qui cloche dans tout ça, fit remarquer le pirate.
La brune ne put s'empêcher de pouffer.
- Tu peux être un peu plus précis ? Il y a tellement de choses qui ne vont pas qu'en faire la liste nous prendrait probablement toute la nuit.
Il ne sourit même pas face à sa tentative d'humour et son expression resta grave, et elle comprit qu'il était très sérieux.
Elle fronça les sourcils, intriguée.
- Qu'est-ce qu'il y a ? L'interrogea-t-elle.
Il but à son tour avant de lui répondre.
- Cette… situation. Le fait que nous soyons tous sur cette île, ici et maintenant, j'ai l'impression que… je ne sais pas. J'ai le sentiment… Depuis que je sais que Peter Pan recherche ton fils depuis des siècles, qu'il sait à quoi il ressemble depuis une éternité, depuis avant même sa naissance, la tienne, la mienne et celle de presque toutes les personnes présentes ici… Hé bien, il a probablement dû tout faire pour orchestrer l'avenir pour que celui ressemble à ce qu'il voulait qu'il soit, pour pouvoir avoir ce qu'il voulait, et s'il a vu une partie du futur, tout ce qu'il a fait a été fait dans un seul but. Mettre la main sur Henry.
Regina sentit un mauvais pressentiment l'envahir.
- Où est-ce que tu veux en venir ?
- Tu sais déjà que mon frère est mort, tué par une des plantes de l'île.
- Oui, l'ombrève, se rappelait-elle, quel rapport ?
- Il est mort parce que le roi de mon pays nous a envoyés en chercher en prétendant qu'il s'agissait d'un remède alors qu'il voulait l'utiliser comme une arme… mais il est aussi mort parce qu'après avoir été sauvé par l'eau magique de l'île, il a quitté le Pays Imaginaire sans que ni lui ni moi n'ayons conscience que partir le tuerait. Liam est mort parce que Peter Pan ne nous a pas expliqué ce que signifiait le fait de payer le prix de l'utilisation de la magie. Et je me demande… si en fin de compte, il l'a fait exprès.
- Par cruauté ?
- C'est ce que j'ai pensé, mais avec ce que je sais maintenant, sa quête pour retrouver Henry, le fait qu'il est le père de Rumplestiltskin, ce qui est au passage toujours aussi perturbant (en entendant cela, Regina ne put s'empêcher de sourire, amusée), je n'ai pas arrêté d'y penser. Au fait que ce n'est peut-être pas une coïncidence s'il a laissé Liam mourir, que c'était peut-être un choix conscient, qu'il l'a fait pour façonner mon destin, faire en sorte que je devienne ce que je suis aujourd'hui… le capitaine Crochet, ajouta-t-il en regardant brièvement le crochet qui avait remplacé sa main. Je ne peux pas m'empêcher de me demander s'il a tout fait pour ça arrive, et au fait que peut-être, si les choses ne s'étaient pas déroulées ainsi, je ne serais pas devenu un pirate, je n'aurais peut-être pas rencontré Milah, je ne serais pas parti en quête de vengeance contre Rumplestiltskin, je ne serais peut-être même pas ici… Sans parler du fait que Neal est le père de Henry, le père du garçon dont il a besoin pour une raison qu'on ignore encore, et qu'il l'a enlevé, sans doute parce qu'il savait ce qui allait se produire. Ou pour faire en sorte que ça se produise. Ça ne peut pas être une simple coïncidence ou un pur hasard.
- Tu penses que… Peter Pan a prévu absolument tout ce qui est arrivé ?
Si c'était vrai, cette simple pensée était tout bonnement vertigineuse.
- Même Rumplestiltskin n'a pas tout pu prévoir, et pourtant il voit effectivement l'avenir.
- Je n'en sais rien, admit le pirate, mais… j'ai le sentiment qu'il a agi sur ce qu'il a pu, et que certaines choses ne sont pas arrivées par hasard.
- Tu crois qu'il nous manipule ?
Regina savait parfaitement bien ce que ça faisait de se faire manipuler, elle l'avait été par Rumplestiltskin, poussée dans les ténèbres par un homme désireux de retrouver son fils par tous les moyens.
Elle détestait viscéralement cette sensation.
Il haussa les épaules.
- En tout cas, je te le dis majesté, il y a quelque chose de louche dans toute cette histoire… et je n'aime pas ça du tout. Tout ça ressemble à un piège et j'espère vraiment qu'on n'est pas en train de tomber dedans à pieds joints… »
Sur ce point-là, ils étaient d'accord…
§§§§
Quelques secondes plus tard, sans qu'elle ne s'y attende une seule seconde, un sourire malicieux se mit à illuminer le visage du marin.
« Bien, maintenant que ce sujet déprimant a été abordé, lança le brun avec un enthousiasme certain qui lui fit hausser un sourcil surpris, parlons d'autre chose.
Elle avait du mal à voir exactement de quoi il pouvait avoir envie de parler au vu des circonstances, mais elle le laissa continuer, curieuse.
De toute façon, elle n'avait pas envie de penser à ce qui était en train de lui arriver, et elle n'était malheureusement pas encore assez bourrée pour être capable de mettre son cerveau en pause.
- Je suis toute ouïe, lui répondit-elle en lui piquant la seule source d'alcool à leur disposition.
Dans un éclair de lucidité, elle se fit la réflexion que c'était une bonne chose qu'il n'y en ait pas plus, sinon elle en aurait probablement profité pour noyer son désespoir dedans, comme elle le faisait autrefois dans le vin dans son château de la Forêt Enchantée lorsqu'elle était encore en quête de vengeance.
- Toi et la Sauveuse… ça dure depuis quand ?
En rétrospective, boire au même moment ne s'était pas avéré être une bonne idée, puisqu'elle manqua de s'étouffer en entendant cela et toussa à plusieurs reprises quelques secondes plus tard.
Elle regarda son interlocuteur avec un air perdu.
- Quoi ?
Il eut un rire amusé.
- Oh pas à moi majesté, je sais que depuis mon arrivée à Storybrooke, je n'ai pas passé beaucoup de temps dehors et que j'étais principalement dans une cellule, mais… Avoue le, quelque chose a changé, non ?
Elle cligna des yeux, abasourdie et à court de mots.
Il était le premier à la percer à jour à ce sujet, alors même qu'elle pensait avoir été la plus discrète possible, et le fait qu'il l'ait fait si vite montrait qu'il la connaissait bien et était en même terriblement terrifiant.
- Tu… que… Comment est-ce que tu…
Il lui envoya un sourire fier, teinté d'une aura de « je le savais ! ».
- Jusqu'à maintenant c'était surtout une hypothèse mais je constate que je ne me suis pas trompé. Tu lui parles différemment, tu la regardes différemment des autres. Certes tu n'affiches plus ton mépris royal d'autrefois depuis déjà un moment, mais… Avec elle, ce n'est pas pareil, et je n'étais pas là quand Daniel était encore vivant, mais j'imagine que c'est comme ça que tu le regardais à l'époque, et que c'est de cette manière que je regardais Milah. Alors dis-moi, c'est quoi l'histoire ?
La jeune femme soupira, avant de s'emparer une nouvelle fois de la flasque de rhum malgré les protestations du pirate, avant d'en boire un nouvelle rasade.
Killian grimaça.
- A ce rythme et avec cette descente, lui fit-il remarquer, tu vas finir par boire tout ce qui reste.
- Oh crois-moi j'en ai bien plus besoin que toi là tout de suite. Et de toute façon, je tiens mieux l'alcool que toi, lui rétorqua-t-elle.
Il ricana.
- J'aimerais bien vérifier ça, mais malheureusement on n'a ni les bonnes conditions ni les moyens de le faire. Et j'attends toujours mon histoire.
Elle leva les yeux au ciel, mais son sourire démentait cet agacement peu crédible.
- Très bien, comme tu voudras… Je ne l'avais pas prévu tu sais, de… de tomber amoureuse d'Emma Swan.
C'était la toute première fois qu'elle le disait à voix haute à quelqu'un, qu'elle rendait ça réel pour de bon, et elle fut étonnée de constater à quel point ça lui avait pesé jusque-là de devoir rester silencieuse.
Elle n'avait personne à qui se confier, personne à qui le dire, surtout maintenant qu'Henry avait disparu et que toutes ses chances d'avoir un jour une fin heureuse étaient parties en fumée.
Le sourire du capitaine se fit narquois.
- Je m'en doute bien, personne ne s'attend jamais à tomber amoureuse de la fille de sa pire ennemie en règle général, ironisa-t-il.
- Ex-pire ennemie, le corrigea-t-elle. Au début je la détestais, parce qu'elle était une menace pour moi, pour ma malédiction, parce qu'elle représentait un risque qui me terrifiait, celui de perdre Henry pour toujours. Et puis Henry a disparu, nous sommes devenues alliées, et j'ai arrêté de la détester, je suis devenue son amie, on a tenté de devenir une famille, pour notre fils et je… Je ne sais pas exactement comment ou quand c'est arrivé, mais… c'est Emma. Elle est… merveilleuse, drôle, fantastique, courageuse, forte, belle et je… Je l'aime. Même si je ne devrais pas.
- Pourquoi, parce que tu fais partie des méchants et elle des gentils ? Tu sais majesté, même depuis ma grotte, à savoir ma cellule de prison, je suis au courant que tu es en train de te repentir. Et apparemment ça marche plutôt bien.
- Non, pas pour ça, le contredit-elle. Parce qu'elle me déteste. Parce qu'une part d'elle-même me détestera toujours, même si elle finit un jour par me pardonner. Et parce que je ne la mérite pas.
- En admettant que ce soit vrai – et je pense sincèrement que c'est des conneries – fais en sorte de changer ça. Tu as abandonné ta vengeance, pas vrai ?
- Je… oui.
- Et tu essaies de te faire pardonner, de réparer tes erreurs, d'obtenir ta rédemption et ta seconde chance en somme.
- Exact. Je ne vois toujours pas où tu veux en venir.
- Tu essaies de devenir une meilleure personne, ce qui signifie que peut-être, peut-être, ta chère princesse ne te détestera pas toujours, et donc que tu as toutes tes chances. À condition qu'elle t'aime aussi, évidemment.
Regina le regarda avec un air suspicieux.
- Je rêve ou tu es en train de me conseiller sur ma vie amoureuse ?
- Hé, protesta-t-il, je ne suis pas juste un pirate ténébreux et mystérieux, je suis aussi un excellent séducteur.
- Tu l'étais, le contra-t-elle, deux cents ans de célibat, ça commence à faire long et tu dois être rouillé depuis le temps.
Elle s'attendait à ce que son visage s'assombrisse face à ce rappel, mais il se contenta d'acquiescer.
La blessure était de toute évidence encore là, mais sans doute moins vive qu'avant.
Elle se surprit à se sentir vraiment heureuse pour lui.
- Probable oui. Mais ça ne veut pas dire que j'ai tort pour autant.
- Certes, approuva-t-elle, à deux doigts d'éclater de rire. »
Cette situation était complètement absurde et n'avait absolument aucun sens.
Ils étaient là, tous les deux, au Pays Imaginaire, à moitié ivres, en train de parler des sentiments amoureux de la sorcière pour une princesse qui n'était même pas au courant de l'existence des dits sentiments en question, alors qu'Henry se trouvait là, quelque part et qu'ils n'étaient ni en train de le chercher, ni de dormir.
Et pourtant, malgré ça, malgré la peur qui lui nouait les entrailles, elle se sentait presque bien.
Ce fut à ce moment précis qu'elle comprit.
Il essayait de l'aider.
Il tentait de la distraire, de la faire penser à autre chose qu'à son fils disparu et enlevé, qu'aux dangers qui ne manqueraient pas de les assaillir dès l'instant où ils baisseraient la garde, et maintenant, l'angoisse et le désespoir qui risquaient de la tourmenter à chaque seconde avaient presque disparu.
C'était la première fois qu'elle passait autant de temps avec quelqu'un dont elle n'avait pas complètement brisé la vie, qu'elle pouvait se sentir aussi apaisée, aussi sereine, qu'elle ne ressentait pas la moindre culpabilité, pas de remords écrasant.
C'était assez revigorant.
Et là où elle se serait attendue à ce qu'il se contente de participer à l'expédition sans rien faire de plus, il ne se contentait pas de cela, il tentait de faire en sorte qu'elle ne panique pas malgré le sentiment de désarroi et d'impuissance qu'elle ressentait, qu'elle garde son calme, il l'aidait, comme…
Comme le ferait un ami.
La réalisation la frappa soudainement.
Elle et le capitaine Crochet n'avaient jamais eu l'occasion de véritablement devenir amis par le passé.
Ils avaient été alliés, lorsqu'elle l'avait envoyé tuer Cora, même si elle avait surtout été son employeuse et lui son employé, puis ils s'étaient retrouvés à nouveau dans le même camp à Storybrooke, même si ça n'avait jamais été vrai.
Et à ce moment-là, ils étaient respectivement trop occupés, lui, à se méfier d'elle et de ses intentions, elle, à faire en sorte que sa couverture ne se fasse pas griller, pour réellement nouer une quelconque relation amicale qui puisse être sincère ou vraie.
Si ce constat la frappait avec autant de force, c'était pour une raison très simple.
Elle n'avait jamais réellement eu d'amis avant.
Daniel avait été le sien, avant qu'elle n'en tombe amoureuse, de même que Blanche-Neige, au début du moins, avant que Daniel ne meurt, qu'elle ne doive épouser le roi Léopold et que son affection sincère ne se change en haine.
(Cette amitié-là en revanche, elle espérait de toutes ses forces qu'elle pourrait renaître de ses cendres, un jour.)
Mais il n'y avait jamais eu personne d'autre.
Elle avait eu une famille, des serviteurs, des connaissances issues de la noblesse, et Rumplestiltskin, Sidney, Graham, le roi Georges, Jefferson et Frankenstein n'avaient jamais été ses amis, plutôt ses alliés, ses bourreaux, ses victimes ou ses ennemis, voire tout ça à la fois.
Et non seulement elle n'avait pas été proche de grand-monde durant la malédiction, mais même si elle avait pu l'être, ça n'avait jamais été réel.
Et…
Et étrangement, ici et maintenant, sur cette île qui souhaitait leur mort, et malgré les circonstances bizarres dans lesquelles ils se trouvaient et qui n'auraient pas dû être propices à l'éclosion d'une amitié nouvelle, elle avait le sentiment que…
Qu'ils pouvaient devenir amis, pour de vrai.
Elle sourit.
« Merci, lui dit-elle.
Il se tourna vers elle, surpris.
- Pourquoi ?
- Merci d'essayer de m'aider. De me faire comprendre que je ne suis pas seule, ça… ça m'a fait beaucoup de bien.
Il lui sourit.
- De rien. On devrait aller dormir, ou au moins faire semblant d'essayer. »
Elle approuva, et regarda le ciel empli d'étoiles, pensive.
Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin…
C'était ce que disait l'histoire, indiquant la manière de trouver le Pays Imaginaire.
Ils avaient trouvé ce chemin, ils emprunteraient bientôt celui du retour.
Lorsqu'elle parvint enfin à s'endormir, ce fut apaisée par cette conversation à laquelle elle ne se serait jamais attendue.
Elle avait gagné un ami, aussi surprenant que cela pouvait lui sembler.
Et l'île ne lui volerait pas ça, tout comme elle ne lui volerait jamais Henry.
Elle s'y accrochait avec la force du désespoir, tout comme elle s'accrochait physiquement au livre de contes de fées de son fils.
Ce qu'elle avait dit à Emma était une promesse qu'elle comptait bien tenir.
Elle lui rendrait ce livre, puis ils rentreraient tous ensemble à la maison.
Et tout irait bien.
A suivre…
