Un lendemain de bataille.

Titre du 24/06/2021 : Un lendemain de bataille

Scorpion : Emma (OUAT)

E : Emma Swan

Créature 38 : Sorcière

Prénom 49 : Emma

Quatre aspects de… Steven Universe : Crystal Gems : Écrire sur un groupe d'amis proches ou écrire sur une famille

137) 100 façons d'écrire du drama

44) 50 nuances de OUAT

8 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, bestiaire fantastique, elles ont dit, quatre aspects, 100 façons, 50 nuances)

Emma doutait que le mot désastre soit suffisant pour qualifier leur expédition.

Non, le fait est qu'on pouvait parler d'échec complet, et ce fut le pas et le cœur lourds qu'ils rejoignirent leur campement.

Non seulement ils étaient revenus à leur point de départ, n'ayant toujours pas la moindre idée d'où pouvait se trouver Henry sur cette île de malheur, mais en plus ils avaient perdu du temps, à mener un combat inutile qui n'avait fait que tous les mettre en danger pour rien et qu'ils n'avaient jamais été censés remporter de toute façon.

Peter Pan se jouait d'eux avec tellement de facilité que ça en devenait insultant, et la seule raison pour laquelle la Sauveuse ne s'était pour l'instant pas encore mise à hurler, c'était parce qu'elle était épuisée, physiquement comme moralement.

Une fois qu'ils furent rentrés au camp, elle remarqua que malgré leur inutilité passée prouvée peu de temps auparavant, Rumplestiltskin était à nouveau en train de jeter des sortilèges de protection autour d'eux.

Elle voulut lui dire que ça ne servirait à rien, avant de se raviser au dernier moment.

Leur équipe était déjà assez démoralisée comme ça, elle n'avait pas besoin d'en rajouter encore plus.

Démotivée et lasse, elle se laissa tomber sur le premier tronc d'arbre mort qu'elle vit, ne souhaitant plus qu'une chose : pouvoir dormir durant au moins les deux prochains siècles.

Même la pensée de devoir secourir son fils ne lui donna pas envie de se relever pour continuer le combat, parce que dans le fond, à quoi bon ?

Puisqu'elle ne savait même pas comment faire pour obliger cette fichue carte à fonctionner et à lui montrer le chemin qui menait à Henry !

En parlant de ça, elle réalisa soudainement avec stupeur qu'elle n'avait plus la carte en question ni sous les yeux, ni dans ses mains, et pendant quelques secondes, un fugitif et futile espoir l'étreignit.

Si elle l'avait perdue, si elle l'avait égarée durant le combat contre les garçons perdus, qu'elle ne parvenait pas à la retrouver, alors peut-être qu'elle n'aurait pas à tenter de la décoder, qu'elle pourrait se frayer un chemin à travers la forêt, et au diable la carte !

Elle était Emma Swan, et avant d'être une princesse ou une Sauveuse, elle avait été une femme dont la spécialité principale était de retrouver des gens.

Elle pouvait y arriver, même ici, même dans un monde magique qui n'aurait pas dû être réel.

Mais, alors qu'elle mettait sa main dans sa poche gauche, cette idée s'évanouit aussitôt.

Parce qu'à sa grande horreur, découvrit-elle quelques secondes plus tard, la carte s'était retrouvée dans sa poche alors qu'elle se souvenait très clairement ne jamais l'y avoir mise.

Donc en plus d'être indestructible, elle la retrouvait toujours.

C'était beaucoup plus sain et romantique quand il s'agissait de ses parents qu'avec un bout de papier magique créé par un psychopathe.

Le message était clair.

La carte était le seul et unique moyen qu'elle avait en sa possession si elle voulait remettre la main sur son fils, et elle devait l'accepter.

Ce qui signifiait qu'elle n'avait définitivement pas le choix, elle était piégée, forcée de jouer selon ses règles sans avoir la possibilité de les contourner et de les contrer comme elle avait eu l'intention de le faire, tout en ne sachant pas de quelle manière elle était supposée agir pour pouvoir les suivre correctement.

Ce n'était pas juste.

La carte ne dévoilerait le chemin à prendre qu'une fois qu'elle aurait accepté ce qu'elle était vraiment, qui elle était réellement, mais elle le savait d'ors et déjà.

Ou peut-être était-ce justement bien ça le problème.

Elle avait passé des années à ignorer qui elle était, à ne détenir qu'une seule information concernant son identité.

Son prénom, et rien d'autre, rien de plus.

La jeune femme regretta soudainement l'absence d'Archie, si le psychiatre avait été avec eux, nul doute qu'il aurait pu l'aider et elle sentait qu'elle avait bien besoin d'une séance là tout de suite.

Quand elle releva la tête de la carte, elle sursauta en réalisant qu'un silence pesant régnait sur l'ensemble du groupe ainsi que le fait qu'ils avaient tous les yeux rivés sur elle.

Elle aurait pu en pleurer.

S'ils s'attendaient à ce qu'elle leur trouve une solution magique en un claquement de doigts tout ça parce qu'elle était la Sauveuse et que c'était son rôle, ils se trompaient lourdement.

Parce qu'elle n'avait rien à leur proposer, pas la moindre réponse, aucune solution d'aucune sorte.

Elle se leva pour leur faire face, serrant convulsivement la carte dans sa main, refusant de la regarder, comme si ne pas le faire allait lui permettre de nier son existence voire lui apporter un quelconque miracle dont elle avait bien besoin actuellement.

« Je… je suis désolée. Mais je ne sais pas quoi faire. J'aimerais pourtant, mais je… Je n'en ai pas la moindre idée. J'aurais dû faire les choses différemment, jouer à son petit jeu stupide au lieu de…

- Non, la coupa aussitôt Regina, c'est de ma faute. J'ai cru que je pouvais être plus maligne que Peter Pan et que ma magie serait assez puissante pour déjouer un de ses tours, et j'avais complètement tort. Crochet avait raison, j'aurais dû l'écouter. Je suis désolée.

Ça aussi c'était nouveau, remarqua Emma.

Une chose qu'elle faisait de plus en plus ces dernier temps et qui aurait été inconcevable pour elle en tant que méchante reine.

Reconnaître ses erreurs et ne pas blâmer les autres pour ça.

Le fait qu'elle s'excuse naturellement et immédiatement l'était aussi.

Le pirate haussa les épaules.

- Peu importe dans le fond qui a eu tort ou raison, ce qui compte maintenant, c'est que… nous sommes coincés.

Emma faillit lui faire remarquer avec un ton acerbe qu'il ne faisait qu'énoncer une évidence dont ils avaient tous bien conscience, mais ça n'aurait rien arrangé du tout.

- En effet, approuva-t-elle en grinçant des dents. Et je… je suis complètement dans une impasse et j'ignore comment résoudre ce problème. Il veut que j'accepte d'admettre ce que je suis réellement, mais c'est déjà le cas et je ne comprends même pas ce qu'il entend par là alors si je ne comprends pas dans ce cas comment est-que je peux y arriver au juste ? Hurla-t-elle d'une voix tremblante et brisée.

Elle sentit les larmes lui monter aux yeux et cela ne l'étonna même pas.

Tôt ou tard, n'importe qui après avoir traversé de nombreux échecs finissait par atteindre un point de rupture.

Emma sentait bien qu'elle était à deux doigts d'y être et de complètement craquer.

- Et en fin de compte, dit-elle, poursuivant sur sa lancée, voulant dire quelque chose, n'importe quoi pour sortir de ce sentiment d'impuissance qui la tenaillait depuis son arrivée sur l'île, peut-être que… Peut-être que je ne sais pas réellement qui je suis.

Voilà, enfin elle l'admettait à voix haute.

Elle ne savait pas si c'était ce que l'immortel voulait qu'elle fasse mais si c'était le cas, elle le détestait pour ça, elle le détestait pour ainsi se servir de son passé contre elle et en faire un jeu macabre comme si ça n'avait pas la moindre importance.

Elle regarda la carte à travers ses yeux désormais remplis de larmes et même son regard brouillé ne l'empêcha pas de constater qu'il n'y avait toujours rien.

Donc ce n'était pas la réponse attendue.

Mais quoi alors ?

Qu'est-ce qu'il voulait au juste ?

Elle avait le sentiment qu'une vie entière ne lui suffirait pas pour trouver la réponse à cette question.

Son père fronça les sourcils, perdu.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Tu es notre fille ! S'écria Blanche-Neige avec fougue et conviction.

Oui, elle l'était.

Mais ils ne l'avaient pas élevée.

Ils n'avaient pas été là durant les vingt-huit premières années de sa vie et ce n'était même pas de leur faute, mais une part d'elle-même ne pouvait pas s'empêcher de toujours leur en vouloir.

- Je le sais maintenant, oui, c'est vrai ! Mais pendant vingt-huit ans, je l'ignorais, et j'étais seule ! Je n'avais personne, je n'étais personne et je… Je ne savais pas que j'étais une princesse. J'ignorais que j'étais la Sauveuse. Mais ce n'était pas ça qui comptait le plus, ce n'est pas ce qui m'a le plus manqué. C'est surtout que je… Je ne savais pas que j'avais des parents, quelque part, qui n'avaient jamais rien voulu d'autre que mon bonheur, qui ont tout fait pour me sauver. J'ai grandi en pensant que j'étais seule au monde.

Elle vit la culpabilité se refléter dans les yeux d'August et de Neal, ainsi que dans ceux de Regina et même un peu dans le regard du Ténébreux, réaction bien naturelle.

C'était entièrement de leur faute si elle avait grandi de cette manière.

- Et ça n'a pas vraiment changé, quand je suis arrivée à Storybrooke, je ne voulais qu'une seule chose : partir. Par peur de m'attacher à quelqu'un, et que ça se termine comme les autres fois. Je… parfois j'ai encore l'impression que ce n'est pas réel, que tout va s'arrêter d'un seul coup et que je vais me réveiller à Boston comme si rien n'était jamais arrivé. Vous êtes là, tous les deux, je vous aime et je sais que vous essayez de rattraper le temps perdu du mieux que vous pouvez mais… mais par moments je me sens encore comme… comme ce que j'ai toujours été au fond de moi depuis l'enfance. Une orpheline. »

Le mot était lâché, pour de bon et elle ferma les yeux, laissant de nouvelles larmes couler de ses yeux.

Elle avait admit la vérité sur ce qu'elle était réellement.

Ça ne la fit pas se sentir mieux pour autant, et ce n'était probablement même pas le but.

« Emma, lui lança Neal quelques secondes plus tard, tu devrais jeter un coup d'œil à la carte. »

Son ancienne petite-amie s'essuya les yeux avant de les rouvrir et de regarder la carte qui avait la même apparence que quelques secondes plus tôt, à un détail prêt.

Désormais, un chemin vers le campement où Henry se trouvait était apparu, la destination étant indiquée par une croix.

À travers ses larmes, Emma Swan se permit de sourire pour la première fois depuis un bon moment.

La vérité avait été utilisée contre elle par Peter Pan, pour la blesser, mais dans le fond elle s'en moquait bien.

Oui, elle se sentait encore comme une orpheline et c'était sans doute parti pour durer, son passé ne s'effacerait pas, ce qu'elle avait vécu ne disparaîtrait jamais, mais cette époque était révolue et derrière elle désormais.

Elle était Emma Swan, princesse, Sauveuse, fille de deux héros qui l'aimaient, elle n'était plus seule, elle avait une famille, une famille que le sorcier maléfique ne pourrait jamais détruire ou anéantir.

Une famille bien décidée à sauver un de ses membres, quoi qu'il lui en coûte.

Et elle allait tout faire pour que son fils n'ait jamais à devenir comme elle, ne se transforme pas en orphelin, parce que Peter Pan ne saurait pas les battre, elle le savait déjà, à nouveau emplie de détermination.

Elle le ramènerait à la maison.

Et s'il voulait l'en empêcher, qu'il essaye.

Ça ne marcherait pas.

« Je… ça y est, j'ai réussi. »

Elle rit avant de lever les yeux et de croiser les regards de ses parents.

Ceux-ci étaient emplis de fierté, bien sûr, mais aussi d'une profonde tristesse.

Elle s'attendait à tout sauf à l'étreinte qu'ils lui donnèrent tous les deux quelques secondes plus tard.

Son cœur rata un battement et elle les serra contre elle, de toute ses forces, ne remarquant pas la grimace de douleur de David, et elle n'avait pas besoin de preuves pour savoir qu'elle était aimée, mais elle appréciait d'en avoir la confirmation.

« Je ne sais pas comment… lui dit Blanche-Neige, mais je te promets qu'on trouvera un moyen pour que cette sensation disparaisse un jour.

- Et on fera tout pour que rien de mal n'arrive à Henry. On va le retrouver, on a une piste solide, c'est bien plus que ce qu'on avait avant, ajouta le prince Charmant. »

Emma hocha la tête avant de se dégager de leur étreinte pour ensuite se diriger vers Killian Jones et lui tendre la carte.

Après tout, c'était bien la raison de sa présence avec eux, non ?

Pour qu'il les guide au sein de cette jungle tortueuse et mortelle, pour qu'il les aide à rester en vie.

« Vous savez où ça se trouve ?

Il acquiesça quelques secondes plus tard après avoir examiné la carte.

- Bien. Vous savez comment nous y emmener ?

- Ce sera compliqué, l'île ne nous facilitera pas le passage, les enfants perdus non plus, sans parler de Peter Pan lui-même et de son ombre, ce sera également long, mais… oui.

- Parfait. On part maintenant, annonça-t-elle à l'ensemble du groupe. »

Elle se tourna vers les autres, cherchant dans leurs yeux la moindre trace de refus et ne trouva rien.

Malgré leur fatigue évidente, une flamme de détermination brûlait dans leurs yeux à tous, et Emma comprit qu'ils étaient tous dans le même état d'esprit qu'elle, bien décidés à avancer le plus possible tant que leurs forces le leur permettaient.

Elle se sentit rassurée et ce fut comme si sa propre fatigue s'évanouissait, au moins pour un moment.

Son fils était là, quelque part.

Et elle avait enfin trouvé la clef qui allait la mener jusqu'à lui.

A suivre…