Merci pour les reviews ! Je poste ce chapitre rapidement, je pense qu'il va vous plaire...
- Mesdemoiselles, désormais les règles changent. Vous êtes l'Élite. En conséquence, nous attendons de votre part un comportement irréprochable. J'espère que vous pesez ce que ces mots signifient. Nous allons hausser nos exigences.
Tel un général inspectant ses troupes, Severus Rogue balaye notre petit groupe d'un regard acéré. Comme à son habitude, Daphné s'est mise au premier rang et boit ses paroles. Pansy est occupée à remettre ses cheveux en place. Romilda et Parvati sont en train de papoter discrètement. De mon côté, je me suis arrangée pour me placer au fond, afin d'être le plus éloigné possible du majordome et de ses remarques acerbes. L'après-midi est déjà bien avancée et nous sommes regroupées dans le parc du manoir. Nos tenues se composent d'un pantalon ajusté et d'une chemise en toile. Plus étonnant et plus inquiétant, nous portons aussi des sortes de protections aux genoux et aux coudes. J'espère que Rogue ne va pas organiser un combat de lutte ou autre truc tordu qui pourrait sortir de son esprit. Il en est tout à fait capable.
- Pour le cours d'aujourd'hui, poursuit le sorcier, vous aurez besoin de vos baguettes.
Un murmure d'excitation s'élève au sein des Sélectionnées. Qu'est-ce qui nous attend ?
- Enfin ! soupire Parvati.
Le sorcier passe dans les rangs, un petit coffre à la main, et distribue à chaque Sélectionnée son artefact magique. Pansy récupère la sienne avec un sourire mauvais. Voilà, qui est de bon augure... Lorsque Rogue arrive devant moi, je me rappelle avec horreur que ma baguette est dans ma chambre. Est-ce que le majordome est au courant que Drago m'a rendu la mienne il y a longtemps ?
- Miss Granger, bien évidemment votre baguette de Sang-de-Bourbe n'est plus à la hauteur de votre nouveau statut. Par conséquent, Mister Ollivander a été assez bon pour vous en confectionner une en un temps record.
Il me tend ma nouvelle baguette en déclamant :
- 27,30 centimètres, bois de vigne, ventricule de dragon.
Je la saisis et sens un frisson me parcourir. De petites étincelles s'échappent de son extrémité. Cette sensation est absolument incroyable, comme si la baguette s'harmonisait à mon pouvoir, comme si j'avais en enfin trouvé un artefact à la hauteur de mon pouvoir magique.
- Faites en bon usage, renifle Rogue en me toisant.
Cela doit être une torture pour lui de voir une ancienne Sang-de-Bourbe manier une vraie baguette. Je lui fais un grand sourire. Et oui, je suis désormais une sorcière à part entière, comme l'a établi un décret magique passé dès l'annonce de l'Élite.
- Pour le cours d'aujourd'hui donc, poursuit le majordome, nous allons nous entraîner à l'art subtil et délicat du duel, afin de renforcer vos capacités magiques.
Je note que pour lui tout est « subtil et délicat » : les plans de table comme les duels. J'imagine qu'après l'attaque du manoir, ils se sont rendus compte que ce serait peut-être malin que nous soyons armées et capables de nous défendre un minimum.
- Vous vous mettrez par équipe : Miss Chang avec Miss Greengrass, Miss Patil avec Miss Vane et Miss Granger avec... Miss Parkinson.
Pansy se tourner vers moi avec un sourire encore plus grand. Je suis dans la bouse d'hippogriffe jusqu'au cou. Je sens une colère sourde pointer en moi : quelle injustice de priver les Sang-de-Bourbe de leur véritable baguette ! Je n'ai pas appris à l'utiliser et j'ai dû m'entrainer pendant toutes ces années avec une baguette de seconde main. Comment suis-je censée savoir la manier en deux minutes ?
Le premier exercice, assez simple, est celui de l'Expelliarmus. Pansy me désarme avec une facilité déconcertante et me fait même tomber à la renverse :
- Désolée Granger, je n'ai pas l'habitude de me battre contre des sorciers qui ne savent même pas faire un sortilège de protection ! Je vais essayer de lancer des sorts moins puissants.
Je me relève avec un regard noir : elle ne perd rien pour attendre. Malheureusement, mon sortilège est beaucoup moins redoutable que le sien et je me contente de récupérer sa baguette, mais c'est mieux que rien. Le cours se poursuit, Rogue nous faisant la démonstration de plusieurs sorts offensifs et défensifs. Malgré mon antipathie pour le majordome, je dois reconnaître qu'il est remarquablement doué. À la fin de l'heure, j'ai bien amélioré mon Stupéfix mais mon charme du bouclier reste faible. Je suis aussi tombée un nombre incalculable de fois par terre à cause de Pansy, qui n'a bien évidemment pas du tout retenu ses sorts.
Je rentre au manoir fourbue, couverte de terre mais ravie. Quel bonheur de pratiquer la magie ! C'est toujours plus utile que les cours de protocole. Je sens bien que mes sortilèges sont beaucoup plus puissants et précis avec cette nouvelle baguette. Dans ma chambre, m'attend un petit mot, épinglé sur mon oreiller :
Chère Hermione, rejoignez moi dans la bibliothèque dès que possible, j'ai quelque chose à vous montrer. Drago
Mon coeur manque un battement. Dire qu'i peine une semaine, j'aurais rêvé de ce genre d'invitation. Mais désormais, après le moment très gênant qui s'est produit entre nous le soir de l'attaque, j'ose à peine me retrouver seule en présence du prince. Bien entendu, nous nous sommes revus, mais toujours avec les autres Sélectionnées. Je n'ai d'ailleurs pas intercepté d'attitude particulière de Drago à mon égard.
Après une bonne douche, je passe une jupe sage et une blouse aux manches bouffantes. J'ai tout de même hâte de savoir quelle est cette chose que le blond veut me montrer. Je rejoins sans peine la bibliothèque : l'avantage de l'Elite est que nous sommes désormais beaucoup plus libres de nos mouvements. La bibliothèque, en cette fin d'après-midi, est baignée d'une lumière douce.
- Hermione ! m'accueille Drago avec un grand sourire, j'ai cru que ce cours de duel vous avait définitivement achevée.
- Rassurez vous, il en faut plus pour m'achever.
- Je n'en doutais pas, sourit le blond.
Il est attablé devant un énorme grimoire.
- J'étais en train de faire des recherches pour comprendre ce qui a pu se produire le soir du bal. Ce n'est pas normal que les défenses magiques du manoir se soient perturbées de cette manière.
Je m'approche de l'ouvrage et en lit le titre : Encyclopédie des enchantements de protection. Est-ce qu'il s'attend à ce que je l'aide ? C'est flatteur. Je réfléchis à toute vitesse : cela peut m'aider à éloigner les soupçons de Harry. Nous passons l'heure suivante à éplucher l'ouvrage mais sans grand succès. Il faudrait en fait aller inspecter les alentours du manoir pour vérifier si la protection magique n'est pas ébréchée à un endroit mais Drago m'assure que les aurors n'ont rien trouvé. Je ne sais pas à quel point il me dit toute la vérité.
Ces petites recherches ont au moins l'avantage de lever toute ma gêne vis-à-vis du prince. Contrairement à ce que j'aurais pensé, il n'aborde à aucun moment notre baiser et se montre charmant et volubile. Je découvre qu'il est un puit de connaissance concernant la magie et nous passons un long moment à discuter des avantages et inconvénients du sortilège de Fidelitas par rapport à un bouclier magique plus classique. C'est peut-être la conversation la plus intelligente que j'ai eu avec un autre être humain depuis le départ de Ginny.
En plus de ma relative liberté de circulation, j'arrive à récupérer une plume et de l'encre, ce qui me permet de tester une petite expérience à laquelle je pense depuis que j'ai récupéré le fameux carnet en cuir. D'une plume hésitante, confortablement installée sur mon lit, je trace sur la première page :
Hermione Granger.
Au début rien ne se passe, puis l'encre disparaît comme absorbée par le papier. J'en reste soufflée. Ce n'est rien comparé à ce qui suit. Une écriture élégante se met à apparaître, comme tracée par une main invisible :
Bonjour Hermione.
Merlin ! Le carnet est enchanté ! Je savais bien que cela ne pouvait pas être un livre vierge. Enthousiasmée, je reprend ma plume :
Qui êtes-vous ?
L'écriture ample répond aussitôt :
Je m'appelle Tom Elvis Jedusor. Ceci est mon journal.
C'est sans aucun doute le sorcier à qui appartenait le carnet. Cela doit être un vieux journal intime. Je continue à interroger ce Tom, mais malheureusement ses réponses se font beaucoup moins précises. J'arrive à apprendre qu'il a vécu il y a plusieurs dizaines d'année et qu'il s'agissait d'un Sang-Pur mais tout cela ne me dit pas comment son journal s'est retrouvé dans la bibliothèque du manoir Malefoy. Le journal m'interroge à son tour mais je reste prudente : pas question que je me confie à un inconnu. Finalement, je finis par ranger le carnet sous mon lit. Mieux vaut être prudente avec ce type de magie.
Dans les jours suivants, à mon grand déplaisir, nous ne nous entraînons plus au duel entre Sélectionnées et reprenons les enseignements barbants à base d'art « subtil et délicat » du baisemain, de la révérence ou de la conversation mondaine. Je bouillonne. Je souhaiterais tellement pouvoir m'entraîner à nouveau ! Nous avons pu garder nos baguettes mais avons l'interdiction absolue de nous en servir en dehors des cours. Rogue le vérifie systématiquement avec un Priori Incantatum. Chaque fois qu'il pose ses sales pattes grasses sur ma baguette me hérisse.
Contrairement aux jours précédant le bal, Drago semble à présent rechercher ma compagnie : nous enchaînons les balades et il me fait découvrir chaque recoin du parc et du manoir, me montrant ses endroits préférés et m'expliquant l'histoire de ses ancêtres. Nous passons de bon moments, joyeux et insouciants. C'est cependant lors d'un pique-nique improvisé, qu'il aborde le sujet fatidique, qui rafraîchit l'atmosphère amicale qui s'était installée entre nous :
- Vous savez Hermione, ce que je vous ai avoué le soir du bal, d'habitude cela appelle plutôt une réponse. Si votre silence signifie que ce n'est pas réciproque, dites le moi simplement.
Nous sommes à l'abri des regards du manoir, affalés sur une confortable couverture en laine. Je gobe une patacitrouille pour me donner un peu de contenance. Je suis absolument incapable de lui répondre. Le rejeter équivaut à un retour pur et simple chez moi. J'ai souvent repensé à l'avertissement de Harry mais je n'arrive pas à me résoudre à partir. J'ai acquis un nouveau statut et une nouvelle baguette, j'ai pu m'entrainer et j'abandonnerai tout cela ? Si un danger me menace réellement, autant poursuivre ma formation d'Élite. Par ailleurs, je ne sais pas ce que sont devenus Harry et Ron. S'ils ont vraiment baigné dans l'attaque, je doute qu'ils se baladent impunément dans notre quartier. Il me faut absolument découvrir la vérité et elle se trouve probablement au manoir. J'improvise une réponse :
- Non... Mon silence signifie simplement que je... je ne sais pas. J'ai besoin de temps pour réfléchir.
- Vous ne savez pas ? relève Drago avec un haussement de sourcil.
Il marque un silence déçu.
- Très bien, j'attendrai le temps qu'il faudra. Je ne suis pas du genre à forcer la main de qui que ce soit.
Je ne réponds rien et grignote distraitement une autre patacitrouille pour éviter de le regarder. J'imagine bien qu'il n'est pas habitué à un refus... Mais je ne peux m'empêcher de penser aux tête-à-tête qu'il a avec les autres Sélectionnées, car je sais pertinemment que je ne suis pas la seule à profiter de ce type de moment avec lui. Est-ce qu'il leur dit la même chose ? Si Romilda continue de clamer à tout va que le prince et elle partagent des baisers enflammés - ce que je ne crois qu'à moitié, c'est beaucoup plus difficile de tirer quoi que ce soit de Daphné ou Pansy.
- Je suis sûr que j'arriverai à vous convaincre, poursuit-il d'un ton plus joyeux en jouant avec un brin d'herbe.
- Persuader, vous voulez-dire.
- Pardon ?
- Et bien, on convainc avec des arguments et on persuade avec des émotions, donc persuader serait plus juste.
Le regard interloqué de Drago se transforme en une oeillade bien plus séductrice.
- En effet, je ne voudrais pas utiliser un mauvais vocabulaire. Et bien, Hermione que faut-il que je fasse pour vous... persuader ?
Je souris malgré moi. Même si je suis sur une pente glissante, je dois dire que ce genre de petite joute oratoire avec le prince est très agréable. Il me faut aller sur un terrain plus léger.
- Vous pourriez me rapporter un coeur de dragon, comme dans les contes. Tous les princes font cela dans les histoires de Beedle le Barde. C'est le minimum exigé.
- Pauvre bête ! Elle ne mérite pas cela. Que diriez-vous d'une plume de phénix ? C'est plus délicat.
- Hmmm...
Je fais semblant d'hésiter.
- Plutôt une corne de Ronflak Cornu, si cela ne vous dérange pas.
Drago explose de rire.
- Un corne de quoi ?
- Vous ne connaissez pas le Ronflak Cornu ! Luna était persuadée que la forêt en était infestée. J'imagine que cela a... euh des cornes.
Le blond émet un nouveau gloussement. J'adore le faire rire. Cela rend son visage tellement plus doux et plus... beau.
- Non sérieusement Hermione, reprend Drago en se redressant, dites moi ce qui vous ferait le plus plaisir au monde, là tout de suite. Hormis mon corps de rêve évidemment, ce serait gênant.
J'écarquille les yeux devant sa plaisanterie osée. C'est bien la première fois qu'il se lâche ainsi avec moi.
- Ce qui me ferait le plus plaisir ? Attention vous prenez des risques. Mais je consens à satisfaire votre désir de me satisfaire.
Le sourire de Drago s'accentue. Je réfléchis un instant et décide d'être sincère :
- Ce qui me ferait vraiment très plaisir, serait de m'entraîner à lancer des sorts !
Le blond en reste bouche bée :
- Pardon ? C'est bien la dernière réponse à laquelle je m'attendais ! Ce n'est pas une grosse demande.
- Rogue nous l'interdit en dehors des leçons et j'ai terriblement besoin de pratiquer.
Le prince lève sa main avec magnanimité et dit d'une voix volontairement pleine d'emphase :
- Très bien, dans ma grande bonté, je vous y autorise.
Ravie, je bondis sur mes pieds et lance aussitôt plusieurs Protego. Amusé de mes efforts, Drago me rejoint bien vite et se met à me prodiguer des conseils et à corriger mon mouvement de baguette. Il est un meilleur professeur que Rogue ou que tous les enseignants de St-Brutus ! Après quelques essais, j'arrive à réaliser des boucliers magiques beaucoup plus convenables. Je progresse vite.
- Pas mal du tout élève Granger, me félicite Drago, je vous propose de passer à l'étape suivante.
Je répète bêtement :
- L'étape suivante ?
- Un duel bien sûr. Celui qui gagne pourra imposer le gage de son choix à l'autre.
Je le regarde avec soupçon, cela me semble être une très mauvaise idée. Mais après tout, m'entraîner contre un véritable sorcier est plus efficace que de lancer des sorts toute seule. J'hésite. Cette histoire de gage ne me plaît pas trop.
- Euh... Et bien c'est d'accord.
Je m'éloigne de quelques pas pour me mettre en position.
- Non ! m'arrête Drago. Pas ici. J'ai une bien meilleure idée.
Surprise, je le suis à travers le parc puis au sein du manoir. Nous prenons un escalier de pierre en colimaçon, qui descend dans les profondeurs du bâtiment. Cela commence à devenir de plus en plus étrange. Où m'emmène-t-il ? Enfin, au bout d'un temps qui me semble assez long, nous atteignons ce qui ressemble à une vaste cave en pierre. La pièce est allongée et très haute de plafond. Des colonnes sculptées se rejoignent et forment une voûte en berceau.
- Bienvenue dans la salle de duel ! annonce Drago avec fierté. C'est l'une des plus ancienne salle du manoir, elle date du Moyen-Âge. C'est ici que je m'entraîne depuis mon plus jeune âge.
Je reste soufflée et parcoure la pièce, impressionnée. Le sol, surélevé dans une sorte de longue estrade au centre, a été recouvert d'un revêtement vert assez surprenant et étrangement moelleux. Les murs sont nus à l'exception d'un boulier qui doit servir à compter les points. A chaque extrémité de la salle, une immense armure semble monter la garde. Le prince se retourne vers moi, décidé :
- Selon les règles ancestrales du duel, nous aurons le droit chacun à un court entraînement, suivi ensuite du combat à proprement parler.
Merlin. Je vais mourir. Drago surprend mon air effrayé.
- Rassurez vous Hermione, tout cela restera sans danger, je ne tiens pas à vous abîmer.
Je relève de terme avec déplaisir. Abîmer. Comme on abîmerait un jouet. De son côté, Drago grimpe lestement sur l'estrade et se place en position de duel. De sa baguette jaillit un éclair bleu qui va frapper l'armure située à l'autre extrémité. Cette dernière se met alors à remuer et, dans une cacophonie de grincements et de bruits de métal, grimpe à son tour sur le ring. Le duel d'entraînement peut commencer.
Drago attaque le premier par un Impedimenta bien placé. L'armure esquive avec une étonnante souplesse et se rue sur le prince. S'en suit un ballet absolument époustouflant de sorts de la part du blond, qui semble voler autour de son adversaire de métal. L'armure arrive tout de même à lui frapper le bras mais un sort de protection de toute beauté atténue le choc. C'est vraiment de la très belle magie. Je me doutais que Drago, qui a dû bénéficier d'une éducation exemplaire, ne devait pas être le dernier des scroutt en sortilège, mais je suis tout de même impressionnée par son habileté. Comme pour appuyer mes pensées, le jeune homme enchaîne avec adresse plusieurs Diffindo qui lacèrent l'armure comme des griffes. Un dernier Confringo achève de l'exploser en plusieurs morceaux.
Drago se retourne vers moi, le regard brillant et le souffle court :
- Cela fait du bien ! À vous, Hermione. C'est votre tour de vous entraîner.
D'un geste souple du poignet, il répare l'armure qui revient se placer au bout de la piste. Quoi ? Je vais vraiment devoir combattre cet objet enchanté ? Je ne suis pas une froussarde mais là, c'est un peu trop pour moi.
- Sans façon, vraiment, je vais me passer de l'entraînement.
Drago a un regard un peu moqueur.
- Allons Hermione, ne me dites pas que vous êtes effrayée. Si vous avez peur de cette armure, vous n'allez pas faire long feu face à moi.
- Pas du tout, simplement je n'ai pas besoin de cela pour vous battre. Vous avez parlé de gage ?Préparez vous à devoir embrasser le nez de Severus Rogue.
J'essaye de paraître très sûre de moi mais en mon fort intérieur, je n'en mène pas large. Je vais finir en petit morceau comme cette armure. On inscrira sur ma tombe « Ci-gît Hermione Granger, la sorcière complètement idiote qui a eu l'impudence de défier le prince Drago », ou quelque chose de ce goût là.
- Comme vous voudrez ! répond joyeusement Drago, stimulé par ce défi.
Par un nouveau maléfice, l'armure va se ranger sagement le long du mur et Drago prend sa place. Je l'observe qui se campe dans une position élégante, sa baguette brandie. De mon côté, sans imiter la position officielle du duel, je raffermis ma prise. J'essaye de pense à tous les sortilèges que je connais. Le combat s'annonce compliqué.
Au début, Drago reste assez mesuré, se contentant de sorts simples aux conséquences minimes bien que désagréables. C'est ainsi que je me prend coup sur coup un maléfice de Jambencoton suivi d'un maléfice du Bloque-Jambes. L'air suffisant du prince devant mon incapacité à me protéger de ses sorts commence à lentement m'énerver. Il faut que je me ressaisisse. Me concentrant, j'arrive à esquiver un Petrificus Totalus et réplique lestement :
- Aguamenti !
Drago, qui ne s'attendait visiblement pas à ce type de sort, se prend un jet d'eau dans la figure, qui le fait chanceler. Je le vois s'essuyer le visage avec un regard noir. Oups, j'ai dû un peu l'énerver... Et effectivement, le prince retient beaucoup moins ses sorts suivants, enchaînant sans discontinuer des maléfices qui me font tomber à la renverse, léviter et trembler de tous mes membres. J'arrive avec une grande difficulté à lever ma baguette.
- Protego !
Le prochain sortilège qui m'était destiné rebondit avec un « pong » grave.
- Embrasser les chaussures de Rogue, s'exclame Drago sans cesser ses maléfices et en avançant vers moi avec assurance, vous êtes cruelle Hermione. De mon côté, j'ai un gage bien plus agréable pour vous.
Houlà, qu'est-ce qui m'attend ? Je suis déjà essoufflée et en nage, n'ayant pas l'habitude de ce genre de duel. Je me contente à présent de charmes du bouclier, dans une tentative désespérée de bloquer les sorts du blond. Avec un regard de victoire, Drago me lance alors un sort informulé et un rayon doré s'échappe de sa baguette. Je suis cuite. Mais au lieu d'un énième Protego, je réalise une banale roulade sur le côté, me relève et m'exclame d'une voix forte :
- Expelliarmus !
J'y ai mis toute l'intention et la magie que je pouvais, dans l'espoir de déstabiliser mon adversaire. Mais cela réussit un peu trop. Avec horreur, je vois le sortilège frapper de plein fouet Drago qui décolle en arrière et va s'écraser quelques mètres plus loin dans un bruit mat. Dans le même moment, sa baguette s'envole vers moi et je l'attrape dans un réflexe. Merlin ! Je n'ai pas retenu la force mon sortilège et ma nouvelle baguette a fait le reste. J'espère que je ne lui ai pas causé trop de dégâts. Heureusement, le blond, d'abord empêtré dans sa robe de sorcier, se relève prestement. Mais il a désormais un regard furieux et un visage crispé. Il se dirige vers moi d'un pas rageur tandis que je recule, effrayée, vers le mur du fond. Qu'est-ce que j'ai fait ? Et surtout : qu'est-ce qu'il va me faire ?
Une fois arrivé devant moi, Drago récupère rageusement sa baguette et me crache :
- Co... Comment osez-vous ? Comment pouvez-vous vous permettre de... de m'attaquer ainsi ?
Je couine :
- Euh, je suis désolée ?
Mais cela ne calme pas Drago qui continue à s'emporter en me dardant de son regard rendu noir par la colère et en serrant les poings :
- Par Salazar, je suis l'héritier du royaume magique d'Angleterre !
Aplatie contre le mur, je suis en train de me demander comment me sortir de cette situation très désagréable quand, sans aucun signe avant coureur, Drago plaque sa main à côté de mon visage et m'embrasse brutalement. Contrairement à notre premier baiser, il n'y a aucune tendresse dans ses lèvres, ni dans son corps qui se presse contre le mien, seulement de la passion. Mais il y a bien pire : comme sous un sortilège encore plus puissant que tous ceux que m'a jetés le blond, je me surprend à répondre à son baiser avec avidité, ma main se perdant dans ses cheveux trempés par mon Aguamenti, ma langue allant à la rencontre de la sienne. Je voudrais que cet instant ne s'arrête jamais. C'est comme un duel d'un autre genre.
À mon grand désarroi, le baiser s'arrête pourtant aussi brutalement qu'il a commencé, me laissant pantelante. Drago plante ses yeux aciers dans les miens et dit d'une voix beaucoup plus douce :
- Pardonnez moi Hermione...
Et il s'en va me laissant plantée là, le souffle court et le coeur qui bat à mille à l'heure.
à suivre...
