Je me réveille particulièrement embrumée par le manque de sommeil avant que le petit épisode de cette nuit se rappelle à moi et achève de me remettre les idées en place. Merlin. Comment les évènements ont-ils pu s'enchaîner de cette manière ? Je n'ai pas le temps de traiter le flux de souvenirs et de sensations qui m'envahit car un coup d'oeil à côté de moi m'apprend que Drago est tranquillement occupé à lire un parchemin d'un air placide. Il est vêtu de son pyjama, ce qui signifie qu'il a dû le remettre ce matin...

J'essaye de stopper aussitôt les pensées peu avouables qui m'assaillent et qui impliquent toutes Drago sans ce fameux pyjama. À la place, je m'éclaircis la gorge :

- Euh... Bonjour.

- Bonjour Hermione, répond Drago sans cesser de regarder son parchemin, j'ai reçu une lettre du ministère ce matin qui va vous réjouir.

Son ton est un peu ironique, ce qui n'augure rien de bon.

- Nous sommes condamnés à faire le tour de tous les pays avec lequel le royaume magique britannique entretient des relations diplomatiques ?

Faire de l'humour à cet instant me semble presque déplacé mais je ne sais pas quel autre comportement adopter. Drago a un rictus face à ma proposition.

- Tout de même pas. Ils nous envoient ce matin un photographe pour immortaliser notre séjour. Je vais demander à Severus de nous organiser cela.

La situation entre nous étant déjà très gênante, je me demande ce qui aurait pu être pire qu'une séance photo façon couple-royal-parfait. Drago reste obstinément le regard fixé sur son parchemin, qui n'est pourtant pas si long. J'ai bien l'impression qu'il évite de me regarder et je suis décidée à ne pas le laisser éluder le dragon au milieu de la pièce.

- Drago... Pour cette nuit, je voulais vous dire...

Je m'arrête car en fait je n'ai aucune idée de ce que je veux lui dire mais au moins j'ai abordé le sujet. Le blond lâche enfin son stupide parchemin et semble rougir, à moins que ce soit mon imagination. Il n'est pas du genre à rougir comme un adolescent.

- Vous n'avez pas à vous expliquer Hermione, je prends l'entière responsabilité de... ce moment d'égarement.

Moment d'égarement ? J'ai l'impression d'être en plein cauchemar. J'essaye de capter son regard mais il est toujours fuyant.

- C'est tout ce que vous avez à me dire ?

Drago se lève du lit et, se retournant vers moi, ose enfin me regarder. Je constate qu'il est vraiment en train de rougir pour la première fois depuis que je le connais. Peut-être que le fait que je sois uniquement vêtue d'un drap ne doit pas aider mais je ne m'en sens pas du tout coupable sur le moment.

- Je... Je vous promets que cela n'arrivera plus. Je me suis laisser entraîner par... Ce n'était digne ni de moi ni de vous.

Il y a un horrible silence avant qu'il ne poursuive très rapidement.

- Je dois vous laisser : je dois donner des ordres pour la séance de photographie, je vous laisse vous préparer.

Je reste seule, plus désabusée que jamais. Qu'est-ce que j'ai crû ? Que cette nuit allait changer quelque chose entre nous ? Je n'ai pourtant pas rêvé : cette manière de m'embrasser, de me serrer dans ses bras comme si j'étais la chose la plus précieuse au monde, était-ce vraiment dénué de tout sentiment ? Je file sous la douche afin de faire partir la sensation des mains de Drago sur mon corps mais je sais qu'elle ne s'en ira pas si facilement. Comment ai-je pu être aussi idiote ? Il ne m'a pas forcé, loin de là, ni fait la moindre déclaration, je ne peux m'en prendre qu'à moi même.

Winky, très inspirée par l'évènement, me passe une tenue digne d'un magasin de mode. Je n'ai aucune envie de participer à cette stupide séance photo mais absolument pas l'énergie de m'y opposer. Le photographe m'est présenté comme un professionnel « très reconnu » par Parvati qui a l'air au comble de l'excitation. Je n'ai jamais entendu parler de lui mais fais semblant d'être impressionnée. L'homme a la cinquantaine et des cheveux grisonnants savamment coiffés en arrière.

- Appelez moi Pablo, Milady, me dit-il avec un léger accent italien.

Je déteste les gens faussement chaleureux. La séance commence dans les jardins du palais impérial. Nous sommes seuls avec Pablo, Parvati et un Severus plus sinistre que jamais. Le majordome laisse Parvati tout organiser et proposer au photographe des idées de poses et de lieux. L'ambiance est pesante, l'enthousiasme de Parvati sonnant presque faux dans ce contexte. Drago de son côté est mutique et raide comme un balai. Je sens que cette séance va être très longue. Pablo nous donne les premières indications :

- Vous allez déambuler sous cette roseraie en vous tenant la main. Surtout soyez naturels !

Nous nous exécutons en silence mais notre comportement est tout sauf naturel. Les photos s'enchaînent et je sens que le malaise entre moi et Drago est grandissant. Même l'enthousiasme de Parvati semble être un peu retombé. Celle-ci finit par intervenir avec tout le tact dont elle est capable, nous prenant à part :

- Hum, nous avons discuté avec Pablo et il y a un petit problème. Il faudrait que vous soyez... plus proches.

- Plus proches ? répète Drago nerveux.

- Disons... plus intime.

Je peux presque voir la gêne envahir le visage du blond. Si je n'étais pas en plein dedans, je trouverais la scène très drôle. Drago se tourne tout à coup vers moi, l'air décidé.

- Parvati a raison Hermione, nous devons prendre ces photos au sérieux, c'est important de donner l'image d'un couple uni.

Cette phrase m'énerve au plus haut point. « Donner l'image ». Bien sûr ! Avec lui, tout est toujours une question d'apparence ! Décidée à ne pas me laisser faire, je pose tout à coup une main sur sa taille, une autre sur son torse et rapproche nos deux visages.

- Que... que qu'est-ce que vous faites ? balbutie Drago.

- Je prends la chose au sérieux. Ils voulaient de l'intimité. Je leur en donne. Allons Drago, faites un effort.

Les yeux du blond semblent dériver vers mes lèvres alors que mon visage est toujours très proche du sien. Je sens son coeur qui bat sous mes doigts.

- C'est très bien ! C'est parfait ! clame Pablo en faisant mitrailler son appareil tandis que Parvati s'agite inutilement autour de lui.

J'adore l'idée d'avoir déstabilisé Drago, malheureusement je me sens moi même très perturbée par la soudaine proximité de nos corps. J'essaye de reprendre le contrôle en lui chuchotant :

- Attention, essayez de rester concentré, un moment d'égarement est si vite arrivé.

C'est un peu bas, mais tellement jouissif. Je peux presque voir la mâchoire de Drago se crisper derrière son sourire de façade. Pablo ayant l'air d'avoir eu ce qu'il voulait, la séance photo prend fin et le blond s'éloigne sans un mot, me laissant seule et désabusée, encore une fois. Certes, j'ai réussi à le troubler mais cela ne me suffit pas. Je sais que cela ne me suffira jamais.

Le reste de la journée est morose d'autant que je n'ai plus les cours de Liu Jin pour me distraire. Après ce qui s'est passé lors du bal, je me vois mal reprendre nos têtes à têtes sans provoquer un incident diplomatique. Contrairement à ce que pense Drago, je ne suis pas assez inconsciente pour cela.

Je commence à désespérer de voir notre séjour en Chine s'achever. J'ai l'impression que nous sommes ici depuis une éternité. Pourtant l'annonce de notre prochain départ par Drago ne me met pas en joie car il se double d'une nouvelle assez inquiétante :

- Un duel ?

Le blond hausse un sourcil :

- Disons, une sorte de tournoi en notre honneur avant notre retour en Angleterre.

- Mais... Je ne comprends pas... Pourquoi est-ce que vous voulez participer à ce tournoi ? Cela me semble très dangereux.

Nous sommes dans notre lit, à bonne distance l'un de l'autre. Drago répond patiemment :

- C'est une sorte de coutume ici, je serais opposé à l'un des fils de l'empereur. Je ne peux pas refuser sans compromettre le fragile équilibre diplomatique que nous avons réussi à instaurer.

Je reste muette quelques instants. Je devrais être folle de joie à l'idée de quitter bientôt le palais impérial mais cette histoire de tournoi m'inquiète au plus haut point. J'ai un très mauvais pressentiment.

- Vous allez combattre... avec votre baguette ?

Drago me regarde comme si j'étais devenue complètement idiote.

- Nous ne sommes plus au Moyen-Âge, Hermione, il ne s'agit pas d'un duel à dos de dragon.

- Ils pratiquent ici un art martial sans baguette magique.

- Sans baguette ? Je n'avais jamais entendu parler de cela, je demanderais à Severus demain. Qu'est-ce que cela change ?

Je voudrais pouvoir lui parler de ce que j'ai appris avec Liu Jin mais cela signifierait avouer nos entraînements secrets ce qui ne me paraît pas une très bonne idée.

- Faites attention à vous. Vous devriez vérifier quelles sont les conditions exactes de ce tournoi et comment cela se déroule.

Les yeux de Drago deviennent beaucoup plus doux.

- Votre sollicitude me touche Hermione. Je suis sûr que tout se passera bien mais je ferais les vérifications que vous me demandez.

Je ne réponds pas et me retourne de mon côté pour cacher ma gêne. Oui, j'ai vraiment hâte de retrouver ma chambre au Manoir, je ne suis pas sûre de pouvoir supporter autant de promiscuité très longtemps sans devenir complètement folle.

Le lendemain, je pars à la recherche de Severus Rogue, bien décidée à lui faire entendre les mêmes arguments. Je le retrouve en train de potasser un livre dans un recoin de la pièce principale de nos appartements. Comme à son habitude, il me jette un regard peu aimable me donnant l'impression d'être une bouse d'hippogriffe sur son chemin.

- Milady, que me vaut cet honneur ?

- C'est à propos du tournoi. Je ne crois pas que ce soit une bonne idée que Drago y participe.

- Je crains que nous n'ayons pas vraiment le choix.

La voix traînante du majordome est encore plus sarcastique qu'à son habitude. Il feuillette distraitement son ouvrage pour me faire comprendre que je le dérange dans sa lecture. Je décide d'aller droit au but.

- J'ai pu observer les techniques de duel de nos hôtes et je crains que le roi n'ait pas les armes pour y faire face. Leur art martial annihile le pouvoir des baguettes magiques.

Severus Rogue hausse l'un de ses sourcils, ce qui chez lui est la marque d'un étonnement profond.

- Annihile le pouvoir des baguettes magiques... Je n'ai jamais entendu parler de cela.

- Je l'ai vu ! Ou plutôt je l'ai expérimenté...

- Excusez moi Milady mais le fait que vous n'ayez pas réussi à lancer un sort ne signifie pas que cela soit impossible.

Je pince les lèvres devant l'affront. En temps normal, je m'en irais en pestant mais pas là. Je dois absolument lui faire entendre raison.

- Ce n'est pas une plaisanterie. Vous devez me croire ! Drago doit renoncer à ce duel c'est beaucoup trop dangereux !

- Nous allons y réfléchir, réponds Rogue en tournant les talons.

Je bouillonne sur place. Stupide majordome. Stupide Drago. Pourquoi personne ne me croit ? Je me suis rarement sentie aussi humiliée. Je décide tout à coup que je n'en ai rien à faire : je ne vais pas m'inquiéter pour un époux qui me traite de la sorte ! Après tout peut-être s'agit-il en effet d'un tournoi d'apparat. Malgré cela, la boule d'angoisse au fond de mon ventre ne s'en va pas.

Le lendemain, nos appartements se sont transformés en ruche. L'ensemble de la délégation doit repartir le soir même après le tournoi. Winky et Dobby courent dans tous les sens afin de ranger toutes nos affaires. Fort heureusement, nous ne repartirons pas en train mais par le réseau diplomatique de cheminette.

Drago est particulièrement mutique : je le soupçonne d'être très stressé même s'il fait tout pour le cacher. Nous sommes assez vite séparés puisque je me retrouve parquée dans la tribune impériale, qui surplombe une arène assez petite. La foule commence à s'installer dans un brouhaha. Des musiciens jouent des percussions ce qui rend l'ambiance angoissante. J'essaye de me calmer en pensant à notre prochain départ. Tout sera bientôt fini. Nous allons rentrer en Angleterre et cet interminable voyage ne sera qu'un mauvais souvenir.

Le tournoi commence par des sortes de combat d'exhibition, qui ressemblent beaucoup à ce que j'ai pu voir entre Liu Jin et Maître Kangxi. Ce dernier est d'ailleurs présent dans les combattants qui se succèdent. L'empereur et l'impératrice, placés à ma droite dans la loge, applaudissent poliment chaque combat : ils sont absolument impassibles comme toujours. Moi qui trouvait mon rôle de reine pénible, je suis impressionnée par leur capacité à ne montrer aucune émotion quelque soit les circonstances. Cela doit être épuisant.

- C'est bientôt l'heure, souffle Severus Rogue.

Il est assis juste à ma gauche, je ne l'ai même pas entendu arriver, mais je ne suis pas sûre que son murmure s'adresse vraiment à moi. En effet, quelques minutes plus tard, Drago pénètre dans l'arène. Il est vêtu d'une magnifique robe de sorcier brodée et d'une ample cape. Malgré moi, je le trouve magnifique et ne peut empêcher mon coeur de se gonfler d'admiration.

Son adversaire pénètre alors par l'entrée opposée et je ne peux retenir une exclamation bruyante. C'est Liu Jin. Je me retourne aussitôt vers Rogue.

- Que... Je ne comprends pas... Je croyais que Drago devait combattre un des fils de l'empereur.

- C'est le cas, réponds le sorcier sans même me regarder.

- Hum... Non... J'ai déjà discuté avec cet homme et il n'est certainement pas le fils de l'empereur.

Rogue me jette tout à coup un regard assez inquiet.

- J'espère que vous ne lui avez pas confié trop de chose dans ce cas, car je peux vous assurer qu'il s'agit du fils cadet.

Je suis totalement abasourdie et met du temps à réaliser ce que Severus vient de m'apprendre. Comment ai-je pu être aussi idiote ? J'essaye de me rappeler de chaque conversation que j'ai eu avec Liu mais je n'arrive pas à me concentrer car le combat entre les deux hommes vient de commencer après un long rituel de salutation. Je remarque aussitôt que Liu a une baguette, ce qui me rassure à moitié.

Drago décoche le premier sort et un ballet commence entre mon mari et son adversaire. La magie est de haut niveau et si je n'étais pas aussi soucieuse du sort du blond, je pourrais presque apprécier le spectacle. Les sorts s'enchaînent à une vitesse impressionnante et les deux duellistes semblent danser ensemble tant leurs mouvements sont fluides. Assez vite néanmoins mon angoisse monte d'un cran : quelque chose ne va pas pour Drago. Je ne saurais pas dire exactement quoi mais j'en ai l'intuition absolue. Sa flamboyance habituelle a été remplacé par une certaine maladresse comme s'il était gêné par quelque chose. Il commence à jeter des coups d'oeil nerveux vers la tribune impériale et je comprends qu'il cherche le regard de Rogue. Ce dernier a les mains tellement serrées sur ses accoudoirs que ses jointures sont blanches.

Soudain, tout se précipite. Drago réalise un mouvement ample de baguette qui n'a absolument aucun effet. Il semble trébucher, emporté par son mouvement, puis se retrouve projeté en arrière de plusieurs mètres. Sa tête rebondit avec violence sur le sol.

Je bondis de mon siège et reste debout, muette, les yeux écarquillées. Drago ne se relève pas. Je voudrais hurler mais aucun son ne sort. Rogue est beaucoup plus réactif, il saisit sa baguette et lance un sort informulé qui n'a aucun effet. Il se retourne aussitôt vers moi et me pousse violemment. Je fixe, sans comprendre, son visage déterminé et crispé tandis que je trébuche en arrière, m'écroulant entre les sièges de la tribune. Je n'ai pas le temps de reprendre mes esprits qu'une main m'agrippe et que le crochet d'un transplanage d'escorte m'attrape par le nombril.

Je me retrouve dans le salon de nos appartements, complètement sonnée. J'entends des cris et des voix sans distinguer de qui il s'agit. J'agrippe le canapé, le temps de reprendre mes esprits. J'ai envie de vomir et je sens une bosse se former à l'arrière de ma tête. Quand je me relève, Rogue est déjà au chevet d'un Drago pâle et inanimé, allongé sur le tapis au milieu de la pièce. Je vois également Dean, le visage pâle, et Parvati qui sanglote doucement.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

Ma voix est bien malgré moi complètement hystérique.

- Ma mallette, ordonne Severus sans cesser d'agiter sa baguette au dessus du corps de Drago.

L'ordre s'adresse à Dobby qui lui apporte aussitôt une sorte de sac en cuir très abimé qui se révèle remplit de fioles et de composants étranges. Personne ne dit plus un mot et je n'ose pas non plus perturber la concentration du majordome. Le silence est seulement troublé par les reniflements de Parvati. Je sens alors comme un frôlement sur ma jambe et baisse les yeux sur une Winky étrangement calme.

- Winky ? Le transplanage... c'était toi ?

- Dobby a ramené le roi, couine-t-elle doucement à mon adresse. Et moi je suis venue vous chercher.

Je chuchote à mon tour :

- Comment est-ce possible ? La magie était bloquée sur cette arène ! J'ai bien vu que le sort de Drago n'avait pas fonctionné. Ni celui de Rogue.

Pour la première fois depuis que je la connais, Winky émet comme un petit sourire.

- La magie des elfes est bien plus ancienne que celle des sorciers, même ceux d'ici.

Je n'ai pas le temps d'analyser cette nouvelle information que Rogue se retourne vers moi, toujours à genoux aux côté du roi.

- Je ne pourrais pas le soigner ici.

Il y a un long silence avant que je comprenne, devant les regards conjoints de Dean, Parvati et des deux elfes, qu'ils s'attendent à que je prenne une décision sur la conduite à adopter. Drago étant dans le coma, je suis désormais à la tête de notre délégation. Le seul problème est que je n'ai aucune idée de la manière dont nous pouvons fuir ce palais ni où aller. Je retourne un regard muet à Severus qui poursuit :

- Il est trop faible pour un transplannage de trop longue distance, même celui des elfes. Nous devons trouver un endroit plus abrité pour contacter le royaume britannique.

- Nous pourrions aller à l'ambassade de Hong Kong, propose Dean. C'est là où sont nos alliés les plus proches.

- Cela me semble une très bonne idée, dis-je.

- Non, coupe Rogue, c'est trop loin.

J'interviens :

- Avons-nous une autre solution ?

Un nouveau silence m'apprend que non. Nous sommes donc cinq sorciers, dont un inanimé, et deux elfes à 2000 km de notre salut. La situation s'annonce désespérée. Je prends le ton le plus assuré possible :

- Winky et Parvati préparez des bagages les plus légers possibles. Dean montez la garde. Severus pouvez-vous changer le roi ? Cette tenue d'apparat est beaucoup trop reconnaissable. Nous allons utiliser le transplanage des elfes pour nous éloigner au maximum de ce palais, le temps que Drago se repose et puisse supporter un nouveau transport. Je veux tout le monde ici dans cinq minutes.

À ma grande surprise chacun s'exécute sans un mot. En quelques minutes, toute la troupe est changée et prête à partir.

- Et Cho ? couine Parvati.

- Ce n'est pas une grande perte, grommelle Rogue.

Croisant son regard, je comprends rapidement son allusion. Cho a choisit son camp et ce n'est pas le notre. Dean passe un bras réconfortant autour de l'épaule de Parvati qui ressemble à cet instant à un hibou perdu au milieu d'une tempête. J'attrape résolument le bras de Winky, pleine d'une nouvelle énergie. Je ne me suis pas sentie aussi vivante depuis mon départ du manoir, il y a une éternité, quand j'étais encore une sélectionnée.

Décidément, je suis faite pour les fuites.

à suivre...