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Octobre 1941 —

Dans la vaste bibliothèque de Poudlard, la lumière du jour pénètre timidement au travers des immenses vitraux en ogive, dessinant des reflets colorés sur les nombreuses rangées de livres anciens. L'atmosphère est silencieuse, empreinte d'une acuité sacrée seulement bercée par le froissement occasionnel des pages que l'on tourne. Une jeune fille est installée à une petite table légèrement bancale. Elle est seule dans cette vaste bibliothèque. Tom Jedusor qui vient de pénétrer dans la bibliothèque pose son regard sombre sur elle, ses longs cheveux ébène aux reflets naturellement bleutés captait la lumière du crépuscule filtrant au travers d'une haute fenêtre. Ses yeux verts perçant comme des émeraudes scrutent les pages jaunies d'un grimoire ancien, avec une concentration tranquille.

D'un pas assuré mais silencieux, il s'approche de la table, les yeux gris de Tom, bien que brillant d'une lueur de curiosité, restent glaciales. La simple présence de Tom contraste avec la douce aura qui entoure l'érudit. Il est irréfutablement attiré non pas par la beauté de la jeune étudiante, quand bien même celle-ci est indéniable, mais par l'atmosphère de savoir ancien qu'elle dégage. Il se tient là de façon élégante, le dos bien droit accentuant ainsi son mètre quatre-vingt-six. Puis il s'arrête à quelques pas de la table. Le regard perçant du Serpentard semble étudier chaque détail — de sa respiration calme et régulière, aux vieux bouquins tout aussi poussiéreux les uns que les autres soigneusement disposés en pile à côté d'elle. Tous ces vieux livres traitant de sujet partiellement oublié des autres mais qui éveille inévitablement l'intérêt du jeune homme.

Comme si elle avait senti le regard sombre et pénétrant de Tom, elle lève ses grands yeux verts pour croiser immédiatement ceux du Sepentard. Il y eut un court instant de flottement, une œillade où chacun semble tenter de lire dans l'âme de l'autre, sans jamais réellement y parvenir.

Tom fit les derniers pas qui le séparait d'elle et s'incline élégamment pour la saluer. « Tom. Tom Jedusor. » Lui dit-il d'une voix calme et mesurée, avec un large sourire charmeur, mais qui masque toujours une intention cachée chez lui. Mais pour toute réponse, la jeune fille hoche la tête sans rompre le contact visuel, une expression impassible sur le visage.

« Oh.. Toute l'école connaît l'énigmatique Tom Jedusor. » Finit-elle par répondre sur un ton doux, avant de baisser à nouveau les yeux sur son grimoire. « Sélène Munro, nous sommes dans le même cours de runes anciennes. Et de botanique. » Ajoute-t-elle prestement. Pourquoi ne l'avait-il pas repéré auparavant.. Mais prompt d'effacer ce léger malaise, il ajoute : « Tu es donc de la maison Serdaigle. Puis-je m'asseoir ici ? » Sélène repousse la chaise d'un coup sec du pied sans même lever son petit nez droit du grimoire La magie des runes anciennes volume 2. Mais fin calculateur, le Serpentard sait déjà comment aborder la conversation et cela de façon a entrer dans le vif du sujet. « Je vois que tu t'intéresses aux arts anciens. Pardonne ma curiosité, mais il est très rare de rencontrer une personne qui se passionne pour des sujets.. comment dirais-je ?.. ésotériques. » Fit Tom tout en prenant place face à elle.

Sélène détourne finalement son attention du grimoire pour se concentrer sur lui, presque comme si elle venait seulement de remarquer sa présence. Elle dépose avec précaution l'épais grimoire sur la table, ainsi Tom peut plus facilement la contempler. Les lèvres roses de Sélène s'étirent en un fin sourire railleur, il remarque que ses pommettes sont parsemées de tache de rousseur et il aperçoit une fine chaîne en argent d'où pendait un épais Knott celtique qui paraissait trop lourd pour le cou gracile de la Serdaigle. Mais ce sont les grands yeux de Sélène qui frappèrent le jeune garçon. Son regard angélique semble détenir le pouvoir de disséquer l'âme de Tom en un instant. Tom pourtant doté d'une extrême beauté magnétique — à la limite du surnaturel, connait parfaitement l'attraction qu'il procure autour de lui mais pour autant, personne ne l'a jamais regardé ainsi. Il se racle la gorge comme pour chasser le malaise qui s'immisçait en lui alors que Sélène continuait de le regarder.

Ce bruit semble la réveiller puisqu'elle reprend la parole, sans pour autant perdre son sourire taquin : « Rien ne t'échappe Jedusor. La soif d'apprendre et de savoir semble être génétique dans ma famille.. Du plus loin que je me puisse me souvenir, j'ai toujours été entourée de magie ancienne. » Un éclat d'intérêt se met alors à briller dans les yeux gris de Tom, il ne peut s'empêcher d'esquisser un large sourire qui dévoile sa dentition impeccablement blanche. « Dans ce grimoire, j'ai pu trouver des choses passionnantes, que même les professeurs n'enseignent pas.. Ce qui est dommage, parce que certains mystères valent la peine qu'on s'y attarde. Même s'ils ne sont pas immédiatement utiles, tu ne crois pas ? » conclut Sélène n'ayant rien perdu de son sourire.

Amusé et surtout séduit par cette réponse, il incline le menton en signe d'approbation. « L'utilité arrive tôt ou tard. Il y a énormément de choses que les professeurs s'obstinent à ne pas nous enseigner, mais certains d'entre nous savent où chercher à ce que je vois. » Répond-il, énigmatique. « Tout comme toi, je me passionne pour les arts anciens. Je me disais à l'instant que nous pourrions apprendre beaucoup l'un de l'autre, en partageant nos connaissances et autres découvertes, qu'en dis-tu ? » dit-il en lui gratifiant de son sourire faussement charmeur. « Peut-être, Jedusor. Peut-être. » Lui répond-t-elle sur un ton malicieux.

À cet instant, tous deux sentirent une connexion étrange se former. Une sorte de compréhension tacite entre eux. Ils restent assis là, à se contempler dans un silence religieux. Mais Tom finit par se lever, l'air satisfait. « Je te souhaite une bonne nuit Sélène. » Sans plus de cérémonie, il se retire de la bibliothèque laissant Sélène à ses études. Non sans se promettre d'en apprendre davantage sur cette fille qui semble connaître des secrets tout aussi anciens que ceux qu'il cherchait à percer.