Guest : Merci pour ta review ! La voici !

Ccassandre24 : Rdv en MP ! Reeta Skeeter, LE ressort scénaristique qui marche à tous les coups !

Attention, ce chapitre est M-rated. Les passages précis sont signalés par "MMM" à la place de "000" au début et à la fin.

27 -« La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,

Un rond de danse et de douceur » («La courbe de tes yeux...», Eluard)

Je l'embrassais peut-être un peu trop passionnément pour que cela soit admis dans les couloirs de Poudlard. Avec regret, je modérais mes ardeurs, relâchais légèrement mon étreinte et la reposais à terre. Elle me regardait avec ses grands yeux noisettes et me sourit. Je crus un instant que j'allais céder de nouveau et l'embrasser encore mais de son côté, elle s'écarta pour de bon, écarlate, en se raclant la gorge pour cacher son trouble, réarrangeant ses cheveux autant qu'ils pouvaient l'être. Elle n'usurpait pas son rôle de première de la classe, me moquais-je intérieurement en caressant avec tendresse sa joue.

-Bon, et bien... je pense qu'il ne leur reste plus l'ombre d'un doute, désormais, sourit-elle timidement.

-Oui, et je n'ai pas aidé, je n'ai pas réfléchi aux conséquences. Je suis vraiment...

Elle me bâillonna de ses deux mains.

-Tu as bien fait. J'étais coincée, je ne savais pas quoi faire... Toi, tu as eu le courage de prendre les devants... Un vrai Gryffondor, taquina-t-elle.

-De toutes les insultes de la journée, je dirais que celle-ci est la pire, rétorquais-je en lui rendant son air malicieux, soulagé : elle assumait ! Mon angoisse avait été telle que l'euphorie libérée par mon soulagement aurait pu me faire tourner de l'œil. Elle eut ce sourire qu'elle a toujours lorsqu'elle se retient de rire, en levant les yeux au ciel. Après un temps, elle reprit un air sérieux.

-Des insultes, il y en a eu beaucoup ?

-Ça allait. Et toi ? Éludais-je car il était difficile d'évoquer cela sans penser à ma baguette et ce sujet était décidément trop sensible.

Aussi, je plaquais un sourire factice sur mon visage pour ne pas l'alarmer. Elle me considéra un instant, comme semblant réfléchir. Elle avait sans doute déjà deviné qu'il était arrivé quelque chose de grave : j'avais été trop succinct pour être honnête.

-Que s'est-il passé ? insista-t-elle avec dans sa voix un mélange de colère et de tristesse.

Je savais désormais que plus j'attendrais, plus elle s'inquiéterait. Décidément, elle commençait à trop bien me connaître. Je soupirais pour essayer de garder contenance sans me laisser aller à la colère ou à la tristesse. Mais comment se confier ? Elle me prit dans ses bras.

-Parle-moi, chuchota-t-elle, la voix étranglée par l'émotion.

-C'est juste que... je ne sais pas comment dire, répondis-je aussi doucement.

-Je te jure que je vais tous les éclater un à un, fulmina-t-elle.

-Tu vas monter un club avec mes co-équipiers de Quidditch, plaisantais-je. J'avais enfin trouvé une ouverture pour amener le sujet.

-C'est à dire ? demanda-t-elle en caressant doucement mes cheveux pleins de boue.

-Nos vestiaires ont été vandalisées.

Je la sentis se raidir.

-Des insultes ?

-Oui, répondis-je dans un souffle.

-Toi... ?

-Oui.

-Moi... ?

Je n'osais répondre mais mon silence ne pouvait sonner autrement que comme une confirmation.

-Je les éclate deux fois ; une pour toi et une pour moi.

Je souriais de sa réaction farouche. Gryffondor, définitivement.

-Ils ont touché à vos affaires ?

Nous y étions. Le moment redouté.

-Oui.

-Ils ont volé des choses.

-Non.

-Ils en ont abîmés ?

-Oui.

Elle s'écarta, un éclair de compréhension traversait son regard.

-C'est pour cela que tu es resté en uniforme de Quidditch ?

-Non, c'est que... je voulais vite te retrouver.

Elle sourit faiblement avec son air le plus adorable.

-Tu m'as cherché pendant une heure ? Je suis désolée...

-Non, pas seulement... il y a eu une dispute entre Serpentards.

-A quel sujet ?

-Certains voulaient répliquer violemment.

-Certains ? Qui ? Quand-même pas Théodore et Blaise ?

-Entre autres.

-Ils n'auraient pas réagi ainsi seulement pour des insultes et du bazar... si ?

-Il y a eu... autre chose.

Elle comprit que c'était le point crucial. Elle resserra son étreinte en stoppant ses caresses.

-Quoi donc ?

-Ma baguette, réussis-je enfin à articuler dans un souffle, après un temps de blocage.

-Si elle n'a pas été volée...

Soudain, elle s'écarta de moi, furieuse.

-Ils n'ont pas osé, gronda-t-elle.

Je lui montrais alors ma baguette brisée. Elle eut un mouvement de recul, éberluée, en constatant les dégâts.

-Les...! S'exclama-t-elle en se couvrant la bouche de ses mains.

Elle la prit ensuite entre ses doigts tremblants de rage pour l'examiner. De faibles étincelles noires et ivoires en sortirent.

-On ne peut pas rester comme ça. Il faut aller voir Mme la directrice ! Et t'en trouver une autre, vite !

Ni une, ni deux, elle me prit la main et me traîna dans les couloirs, progressant d'un bon pas, directement vers le bureau de McGonagall. Ses yeux lançaient des éclairs et trucidaient du regard chacune des personnes que nous pouvions croiser. Tout cela fut efficace puisque nous ne reçûmes pas une seule remarque de tout le trajet. Seulement des regards curieux.

000

Lorsque nous arrivâmes dans le bureau de McGonagall, nous eûmes la surprise d'y trouver Nott, Pansy, ainsi que plusieurs membres de l'équipe. Ils venaient de raconter l'ensemble des faits, le destin tragique de ma baguette inclus.

-Les professeurs surveilleront davantage les couloirs, et particulièrement les abords de vos dortoirs. M. Malfoy, vous devez vous trouver au plus vite une nouvelle baguette pour vous défendre au besoin. Vous resterez dans vos dortoirs demain. Lundi, à la première heure, vous vous rendrez chez Ollivander pour en trouver une nouvelle. Miss Granger vous accompagnera, ajouta-t-elle avec peut-être un fond de malice. Ce soir, professeurs, préfets et élèves triés sur le volet patrouilleront. Attendez-vous à une longue nuit mes enfants.

Et c'était bien là tout ce qu'elle pouvait faire. Elle nous regarda désolée.

-Je pense que nous avons fait le tour de ce lamentable événement. Allez manger. Mais vous, M. Malfoy... pour l'amour du ciel, allez vous laver d'abord.

MMM

Le petit groupe se dirigea vers la grande salle. Pansy et Blaise me couvaient tandis que Nott s'était renfermé. Caleb Harding et Yanis Rogers restaient en retrait, trop impressionnés par la présence d'Hermione. Je pensais retrouver la troupe après avoir pris une douche rapide mais Hermione me prit à part.

-Est-ce que tu as déjà entendu parler... de la salle de bain des préfets ?

Je fronçais les sourcils. C'était un conte, une rumeur... non ? Devant mon air perplexe, elle reprit :

-Je connais le mot de passe. C'est au cinquième étage, la quatrième porte à droite après la statue de Boris le Hagard.

Je m'attendais à ce qu'elle me révèle le mot de passe mais elle n'en fit rien. A la place, elle me prit de nouveau par la main et m'entraîna à travers les couloirs désormais vides de Poudlard.

Notre périple avait des allures d'errance au gré des caprices des escaliers. Pendant tout ce temps, mon cœur battait la chamade et mon corps tout entier semblait vouloir anticiper ce qui allait peut-être se passer. Mais elle, qu'avait-elle en tête ? Après tout, il aurait seulement fallu qu'elle me donne ce foutu mot de passe ! Notre marche était rendue interminable par mon inquiétude et mon désir croissant. Oubliés la baguette, la douleur, la faim ! Salazar, Godric, Rowena, Helga... pardonnez ma faiblesse !

Enfin, nous arrivâmes devant la porte.

-Fraîcheur des pins, chuchota Hermione.

Et la porte s'ouvrit. Elle entra sans hésiter. La pièce était encore plus luxueuse que je ne pouvais l'imaginer. Au centre se trouvait un grand bassin rectangle en marbre blanc entouré d'une multitude de robinets en or et pierres précieuses et éclairé par un lustre de chandelles.

-Comment as-tu eu connaissance de cette salle de bain ? demandais-je pour me donner contenance et occuper mon esprit.

-Je l'ai lu dans l'Histoire de Poudlard. Normalement, les préfets se passent le mot de génération en génération... Mais je crois que les Serpentards étaient tenus à l'écart...

-Comme c'est surprenant... répondis-je sarcastique.

-Chacun sa chambre des secrets, répondit-elle avec un sourire malicieux en se rapprochant de moi. Je ne pus m'empêcher de sourire à mon tour, quoiqu' un peu surpris qu'un humour aussi noir puisse venir de sa part.

-Et le mot de passe ? Continuais-je.

-C'est Cédric qui l'a donné à Harry lors de la Coupe des trois sorciers.

L'affaire "Cédric Diggory" était toujours un sujet sensible et la rumeur racontait que Chang, qui avait décidé de passer sa septième année à distance, restait encore maintenant triste et silencieuse.

J'acquiesçais en silence tandis qu'elle passait ses bras autour de mon cou pour m'embrasser. Puis elle se détacha de moi pour actionner les différents robinets desquels sortaient tantôt de l'eau, tantôt différents bains moussants et même des bulles. N'écoutant que mon instinct, je me plaçais derrière elle pendant qu'elle considérait avec circonspection quelques robinets qui recrachaient des bulles rouges et bleues. Je plaçais mes mains sur ses épaules puis les descendis en une caresse jusqu'à sa taille pour l'étreindre.

-Étranges ces bulles, non ? Demanda-t-elle alors que j'avais entrepris d'embrasser sa nuque.

-Humhum, répondis-je pour acquiescer sans interrompre ma besogne.

-On n'en a pas vraiment besoin ?

-On ? Répondis-je surpris. Tu penses te baigner aussi ?

-Et pourquoi pas ? Rétorqua-t-elle en jouant un air moralisateur. Je te signale que la salle de bain est à la disposition de TOUS les préfets.

-Très bien ! Allons chercher Lovegood et Abott en ce cas !

Elle se retourna pour me gratifier d'une grimace qui me fit rire.

-Belle maturité !

-Je m'adapte à mon interlocuteur !

Je n'avais rien de bien cinglant à lui répliquer alors je l'embrassais. Elle passa ses bras autour de mon cou une nouvelle fois et je resserrai mon étreinte dans le bas de son dos en la sentant se tendre d'envie sous mes doigts. Cela me plut et je sentais alors mon désir s'accroître à son tour.

Soudain, le bruit de l'eau s'arrêta. Le bassin était plein. De son côté, je la sentis hésiter, prise de timidité... En même temps, un tel projet me surprenait venant d'elle. Alors, moins soucieux du règlement, je pris la main. Je choisis de défaire posément tous mes équipements. Je commençais par mes protèges poignets, aux multiples sangles, sous son regard attentif. Droitier, ma main gauche était toujours malhabile lorsqu'il s'agissait de délier mes équipements droits. Elle sourit de ma maladresse. En réponse à ses moqueries, je lui lançais précisément, tantôt en haut, tantôt en bas, tantôt à gauche, tantôt à droite, comme on pourrait le faire en entraînement, mes équipements défaits les uns après les autres. Elle les rattrapait maladroitement en riant. Après avoir lancé mes protèges coudes, tibias et genoux, elle avait les mains et les bras pleins.

-Non, non ! S'exclama-t-elle, prise d'un fou-rire, alors que je me défaisais du long manteau vert et argent, lourd d'eau de pluie et de boue avec l'intention évidente de le lui jeter également. Arrête ! Je croyais que c'était moi l'immature !

Face à ces supplications et cet argument de taille, je renonçais à mon projet.

Elle alla alors déposer délicatement son chargement sur un banc. Puis elle me prit des mains le manteau pour l'accrocher à un porte-manteau. Elle était redevenue sérieuse et avait perdu son hésitation. Elle saisit son pull et le retira. Sa tête réapparut, perdue dans sa tignasse ébouriffée. Elle l'accrocha à côté du manteau. Ensuite, se rapprochant de moi, elle défit les boutons de sa chemise. Mon cœur battait la chamade. Il faisait tant de bruit que je me figurais qu'elle pourrait l'entendre en se rapprochant. J'avais chaud et mes habits conçus pour jouer dehors l'hiver étaient devenus insupportables. D'un seul mouvement, je retirais toutes les couches pour me retrouver torse nu.

Elle, avait déjà défait son soutien-gorge et j'essayais de garder mes yeux rivés sur son visage, malgré quelques brefs regards qui s'égaraient... Mais elle était tellement belle ! Elle n'eut pas la même délicatesse que moi et son regard parcourut mon corps et les cicatrices que la guerre m'avait laissée. Nous avions tous notre lot, toutes différentes, à l'image de nos histoires. Elle ne fit pas de commentaires lorsqu'elle aperçut le large bleu qui était en train de se former sur mon flanc droit, conséquence de ma chute de balais, mais ce ne devait pas être l'envie qui lui en manquait compte tenu le froncement de ses sourcils.

Une fois sa brève inspection terminée, elle se rapprocha de moi et posa sa main sur mon cœur, comme elle avait pu le faire ce fameux jour où nous nous étions cachés dans les toilettes pour fille. Alors, comme ce jour-là, je l'imitais en posant ma main sur la sienne. Me regardant dans le yeux, elle saisit ma main pour la porter jusqu'à l'un de ses seins. Puis, elle prit mon autre main pour la mettre sur son deuxième. Je commençais à l'y caresser doucement pendant qu'elle fermait les yeux, pendue à mon cou. Ils étaient si doux ! Si chauds ! Ils étaient... comme deux petits pains qui attendaient d'être dégustés. Alors, je les embrassais sur leurs pointes dressées. Elle se cambra contre moi. Ils étaient si sensibles aussi ! Je sentais mon envie d'elle augmenter encore alors que je continuais à m'occuper de son plaisir. J'avais une sorte de fierté à l'idée que c'était moi qui pouvait la mettre dans cet état.

Il n'était plus possible pour mon désir de passer inaperçu désormais. Elle se serra davantage encore contre moi et cela m'apporta déjà une forme de satisfaction. Elle était si proche de moi que je dus lâcher ses seins. Le contact de nos peaux nues l'une contre l'autre embrasa mon corps en entier. Je posais mes mains dans son dos et remontais jusqu'à les perdre dans sa chevelure et l'embrassais avec fougue. Il n'y avait plus de timidité ou de bien-séance qui tenaient entre nous désormais. Je fis ensuite glisser mes mains sur ses fesses et elle se pressa toujours plus contre moi. La rencontre de nos deux désirs, même à travers le tissus, nous arracha un gémissement de plaisir. Je continuais de descendre pour pouvoir glisser mes mains sous sa jupe.

De son côté, elle s'était écartée pour défaire la boucle de ma ceinture et mon pantalon. Elle glissa ses mains toujours froides entre le tissu de mon caleçon et ma peau pour faire descendre le tout. Pour se faire, elle dut effleurer là où je devais être le plus sensible et je me tendis sous les sensations que cela me procura. Forte d'avoir constaté ma réaction, elle replaça sa main où elle m'avait touché en pressant doucement et je crus bien que j'allais déjà exploser. Je dégrafais au hasard sa jupe qui tomba sur le sol. Ses caresses étaient aussi légères que celles d'une plume, errantes sur ma longueur pendant que je l'embrassais fougueusement pour contenir mes soupirs. Je commençais à faire descendre son dernier dessous, passant ma main sous les élastiques, caressant ses cuisses et ses fesses. Lorsque le vêtement fut trop bas, elle le retira d'elle-même.

Elle se tenait nue fièrement devant moi et me regardait avec intensité. Sans plus aucune pudeur, je détaillais chacune de ses courbes, rêvant du moment où elle se ferait mienne. Alors, avec un sourire malicieux, elle fit deux grandes enjambées en direction du bassin et sauta dans l'eau chaude.

-Allez, viens ! S'exclama-t-elle alors que je la regardais, étonné et amusé. Vraiment, cette fille...! Sans hésiter, je la suivis, mais avec plus de précaution, le dos toujours endolori. L'eau chaude me fit du bien et je nageais en sa direction. Elle, pour me narguer, s'éloignait toujours plus. Elle atteignit enfin l'autre bord tandis que je m'immergeais complètement dans l'eau opaque et savonneuse sur les derniers mètres à parcourir pour la surprendre. Elle ne put d'ailleurs contenir un cri lorsque je remontais à la surface avec force remous à quelques centimètres d'elle.

Elle me regarda avec un air joueur, puis, avec passion, toujours avec un sourire en coin, se jeta sur moi en enroulant ses jambes autour de mes hanches. Je l'embrassais furieusement, la serrant le plus fort possible dans mes bras. Je ne voulais pas la presser contre la paroi en marbre dur et potentiellement blessante du bassin alors je nous fis pivoter pour m'y adosser à la place. J'invoquais le sort de protection et la brise souffla sur nos peaux. Elle ondulait déjà contre moi pour me faire entrer en elle. Mais il n'était pas question que cela se passe sans qu'elle ne bénéficie de la petite trouvaille de sensations que j'avais faite lors de notre deuxième fois. Alors je la soutins plus fermement et me frottais contre elle.

-Plus bas, me chuchota-t-elle.

Hélas, je ne voyais pas comment atteindre le bon angle alors, aventurier, je plongeais ma main pour l'y toucher. J'y découvris une petite boule de chair. Lorsque je l'y touchais, elle se cambra aussitôt en gémissant. Ne sachant trop quoi faire, je pris le parti de la caresser avec légèreté de haut en bas à sa surface. Cela lui plut : ses gémissements ne s'arrêtèrent plus, se faisant de plus en plus sonore. Soudain, dans ses cris qu'elle essayait d'étouffer, elle reprit ses ondulations, consciemment ou non.

-Viens, finit-elle pas me dire, haletante.

Alors, je m'agrippais à ses fesses et la pénétrais en l'embrassant furieusement. Une chaleur toute nouvelle m'inonda et s'intensifia au rythme des mouvements d'Hermione. Vint le moment où la sensation fut si intense que nos bouches se séparèrent. Un léger gémissement s'échappa de ses lèvres. J'entrepris d'embrasser son cou et ses clavicules pendant qu'elle relâchait son étreinte pour attraper le rebords. Alors, je l'empoignais au niveau de ses hanches pour l'aider dans son effort. Les mouvements se firent de plus en plus rapides et amples. Soudain, elle se cambra en attrapant mes épaules sans plus réussir à retenir ses exclamations, au moment-même où je me sentis exploser.

L'instant d'après, elle se blottit contre moi, exténuée. Je la pris recroquevillée dans mes bras, aidé par la portée de l'eau.

-Je t'aime, chuchotai-je contre ses cheveux. Elle sourit et se serra plus étroitement contre mon cou.

Il ne m'en fallait pas plus pour me rendre heureux. Je resserrais mon étreinte en embrassant son front.

-Je n'ose même pas savoir combien de règles nous sommes en train d'enfreindre... Finit-elle par dire, brisant notre silence pensif.

-J'ai arrêté de compter à partir du moment où tu t'es sauvagement jetée sur moi, répliquais-je avec malice.

-Tant que ça tu crois ? Demanda-t-elle inquiète en se redressant.

-Tu regrettes ?

Elle me considéra un instant.

-Non, finit-elle par dire en me regardant dans les yeux.

Je souris, rassuré. Je l'embrassais brièvement. Après un moment plein de tendresse, ma faim se réveilla et devint impérieuse. J'osais alors faire éclater notre bulle.

-On pourrait rejoindre les autres, non ? Je meurs de faim.

Elle acquiesça à regret mais alors que j'allais prendre appui sur le rebord pour sortir de l'eau elle me retint.

-Tu as encore de la boue dans les cheveux !

Elle me savonna avec vigueur sans résister à l'envie de me faire des coiffures ridicules. Je me laissais faire, patiemment, n'oubliant pas qu'il y avait une heure à peine je tremblais de la perdre.

Enfin, elle me laissa non sans me prendre dans ses bras une dernière fois pour m'embrasser tendrement.

MMM

Ils marchaient côte à côte dans les couloirs, lessivés et heureux malgré tout ce qui pouvait se passer. Hermione avait l'impression que ce qu'ils venaient de faire était écrit sur leurs fronts. Et il lui sembla que Drago devait partager cette sensation, se tenant droit, dans cette posture intimidante qu'il revêtait à chaque fois qu'il se sentait inconfortable. Statue de l'ébrasement d'une cathédrale, corps immense qui vous domine ou vous protège, Saint glorieux qui vous juge ou vous fascine, visage de marbre qui vous subjugue ou vous effraie. Il était devenu insondable, inaccessible. Il tenait sa main fermement dans la sienne et il lui semblait que cela avait l'effet d'une amulette : rien de mal ne pouvait leur arriver.

000

Il ne nous restait que quelques couloirs à traverser quand soudain Justin Finch-Flechley sortit d'un coin mal éclairé. Instinctivement, je cherchais ma baguette et me rappelais douloureusement qu'elle se trouvait brisée en deux dans ma poche. De son côté, Hermione n'avait pas traîné à sortir la sienne pour menacer le Poufsouffle. Les réflexes de la guerre avaient la peau dure. J'assistais à la scène impuissant.

Justin leva les mains, signifiant qu'il se rendait.

-Qu'est-ce que tu veux ? Demanda Hermione sèchement.

Elle le regardait si durement qu'elle aurait pu le pétrifier sans doute.

-T'avertir. Écoute, tout ça va trop loin...

-Tu sais qui a vandalisé les vestiaires.

Ce devait être une question mais cela sonna comme une affirmation.

-Oui.

-Qui ?

-Je ne peux pas le dire.

Satané Poufsouffle.

-... Mais il ne va pas s'arrêter là. Cette nuit, toi et Malfoy, ne patrouillez pas.

-Que veut-il faire ?

-Je ne sais pas exactement. Une embuscade.

-Pourquoi ?

Il me lança un regard méprisant.

-Ça ne te semble pas évident ?

Après un temps, il reprit :

-Hermione, tu fais ce que tu veux. Je ne suis pas là pour te juger...

Bien sûr que si, il jugeait.

-... Mais... est-ce que tu as bien réfléchi ? Je veux dire...

Il essaya de se rapprocher mais Hermione éleva sa baguette au niveau de son visage, ce qui eut pour effet de stopper net son mouvement. Cela ne l'empêcha pas de chuchoter, comme si je ne pouvais pas l'entendre :

-C'est Malfoy, quoi !

-Merci, j'étais au courant, répondit-elle, sarcastique, ce qui réussit à me décocher l'ombre d'un sourire.

-Et Ron, tu as pensé à lui ? Il a besoin de toi.

Est-ce que ce mec était dénué d'instinct de survie ? Comme prévu, la réponse de ma fougueuse Gryffondor ne se fit pas attendre.

-Ron, Ron, Ron ! Vous n'avez que son nom à la bouche ! Hurla-t-elle d'une voix sur-aiguë. Il n'y a que son bonheur qui compte et moi, je dois être bien gentille et le consoler ! Bien sûr que ça me tue qu'il aille aussi mal, mais j'ai aussi le droit de vivre, non ?!

-Mais Hermione, c'est Malfoy ! Reprit-il, borné. Est-ce que tu as oublié...

Elle se rapprocha jusqu'à lui piquer la pomme d'Adam avec sa baguette.

-Si tu devenais insultant, tu le regretterais.

Alors, vaincu, il recula.

-Très bien, je m'excuse.

Sache qu'on ne s'excuse pas mais qu'on prie de bien vouloir nous excuser, pauvre fou, me moquais-je intérieurement en repensant à notre discussion de Septembre au pub des Trois Balais. Elle, ne releva pas.

-Prends juste soin de toi.

Puis il se retourna pour disparaître dans le coude formé par le couloir.

Après avoir laissé le temps à Finch-Fletchley de s'éloigner, Hermione se retourna vers moi, toujours en colère.

-Non mais tu te rends compte du toupet ! tempêtait-elle en faisant les cents pas pour se calmer.

Je n'osais rien dire, incertain.

-«Et Ron, tu as pensé à lui ?» Singea-t-elle. Comme s'il y avait des bonheurs plus importants que d'autre ! Comme si mentir par pitié allait l'aider ! Non ?

J'acquiesçais avec sérieux alors qu'elle s'était brusquement tournée vers moi, luttant pour effacer toute trace d'attendrissement sur mon visage.

-Ils sont toujours pétris de préjugés. Ils n'ont pas progressé d'un iota !

De nouveau elle fit une pose, comme pour sonder mon avis. A nouveau, je hochais la tête.

-Ça se voit, pourtant, que tu as changé !

-C'est que je n'ai pas passé autant de temps avec eux qu'avec toi dans les toilettes pour filles, risquais-je avec un demi-sourire moqueur, pour tenter de l'apaiser.

Elle finit par sourire. Puis, reprenant son air sérieux.

-Tant pis pour eux. On ne va pas les craindre.

000

Ils arrivèrent enfin à la grande salle et entrèrent le plus discrètement possible. Heureusement, les Serpentards ainsi qu'Harry et Ginny s'étaient assis à proximité de la grande porte, sans doute à dessein.

-On s'apprêtait à lancer un avis de recherche lança Pansy en les voyant arriver.

-On a croisé Justin... répondit Hermione avec un peu trop d'empressement pour être parfaitement honnête : elle s'en rendit compte avec les sourires complices que les autres se lançaient.

Elle aurait pu les tuer, sans doute, si elle ne sentait pas la poigne de Drago se raffermir encore sur sa main.

-La... La directrice... a dit quelque chose ? tenta-t-elle d'une voix étrangement haut perchée pour détourner l'attention.

-Oui, répondit Nott. Elle a rappelé les règles de bien-séance dans les douches des dortoirs.

Les autres pouffèrent de concert. Un tressautement de sourcil sur le masque de marbre de Drago. Une envie de violence certainement. Et une légère rougeur sur ses joues.

-Sérieusement, essaya-t-il à son tour.

-Elle a demandé à tous les volontaires de septième et sixième année de participer à la ronde de ce soir, répondit Pansy, prise de pitié.

-Il y a de grande chance pour que celui qui ait vandalisé les vestiaires participe, commenta Drago.

-Elle veut sans doute lui tendre un piège, suggéra Ginny et tous acquiéscèrent.

-Tu penses qu'il agit seul ? demanda Harry à Drago.

-C'est ce que dit Finch-Fletchley.

-Ah mais vous l'avez réellement croisé ?! S'exclama Zabini avec un air tout à fait surpris.

-Mais oui ! S'écria Hermione, rouge comme une tomate. Il voulait nous prévenir. Il sait de qui il s'agit mais n'a rien voulu nous révéler... Tout ce que l'on sait, c'est que la personne prévoit de faire quelque chose ce soir... sans doute motivé par l'annonce de McGonnagall... Il nous a dit aussi que nous ferions mieux de rester dans nos dortoirs.

-Ce serait sans doute plus prudent, fit remarquer Nott.

-Ce serait aussi perdre l'occasion de le confondre, répartit Hermione, pleine de détermination. MacGonagall compte sans doute sur de nouvelles inscriptions... Et prendre le coupable sur le fait... Malheureusement, je doute qu'il ne prenne le risque de se faire attraper juste : on sera trop nombreux dans les couloirs... Mais on peut lui proposer quelque chose de plus intéressant... Quelque chose pour laquelle ça vaille le coup de se faire prendre...

Réfléchissant intenssément, elle se tourna vers celui qui lui tenait la main.

-Est-ce que tu es prêt ? Finit-t-elle par lui demander.

Lui, la regardait intensément, cachant sa surprise.

-Prêt à quoi ?

-A faire l'appât.

-L'appât, répéta-t-il, comme pour se faire à l'idée.

Il leva furtivement les yeux au ciel, maudissant silencieusement le courage -ou l'inconscience- des Gryffondors. Et, vaincu, il reprit dans un soupir :

-Je suppose que tu as déjà une série d'arguments pour me convaincre et un plan d'action.

Rien, dans cette attitude faussement négligée, ne laissait deviner l'angoisse qui l'avait saisi, si ce n'est un léger tremblement de ses mains qu'Hermione était la seule à percevoir. Hermione sourit : il commençait à bien la connaître.