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ACTE III

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Celui par qui je périrai

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Lucius posa un genou à terre. Sa respiration était sifflante et laborieuse.

Le corps massif du serpent ondula près de lui.

Dans un effort désespéré, il tenta de se relever, vacillant dangereusement sur ses jambes.

« Mon meilleur, mon plus fidèle serviteur… »

Oh, qu'il haïssait cette voix qui résonnait, trainante et glaciale, dans la salle.

Il releva un regard indifférent sur son Maître.

Un autre 'Crucio' le cueillit dans l'estomac.

Il recula de trois pas, sonné par la violence de l'attaque.

La douleur irradiait de son ventre jusqu'à sa colonne vertébrale.

« Tu as toujours été le plus résistant de tous, Lucius. J'aimerai t'entendre crier, pour une fois. » Le Seigneur affalé nonchalamment sur son trône, dardait sur lui un regard amusé, cruel. Lucius serra les dents et un goût de sang se rependit dans sa bouche.

« Un petit oiseau m'a dit... » chantonna le Maître avec bonne humeur «... que tu avais fait parler de toi, récemment. Comment étaient tes petites vacances, loin de moi ? »

« J'ai survécu, Maître. » Il tenait à peine sur ses jambes.

Le Seigneur éclata d'un rire froid. « Il a survécu ! Vous avez entendu, tous ? Mon fidèle bras droit à survécu. »

Les hommes qui l'entouraient rirent à leur tour méchamment et la chair du bras de Lucius se déchira brutalement. Il ne put retenir un grognement de souffrance. Ses dents se serrèrent davantage et un filet de sang glissa le long de son menton.

« Un petit oiseau m'a dit... » reprit le Seigneur en gazouillant grotesquement « Que tu avais tué beaucoup des miens. »

Lucius tenta de calmer sa respiration saccadée. Il baissa la tête en signe de soumission. « C'est vrai, Maître. »

Les doigts du Seigneur tapotèrent avec agacement l'accoudoir de marbre et un rictus cruel déforma ses traits grossiers : « Devrais-je prendre la vie de ton fils, pour obtenir réparation ? »

Le cœur de Lucius rata un battement. Il releva vivement la tête : « Maître, on m'a tendu un piège. »

Le Seigneur le scruta longuement, avant qu'un sourire glacé n'étire ses lèvres minces : « Montre-moi. »

Lucius défit sans attendre les boutons de sa chemise. Il grimaça quand le tissu effleura sa nouvelle blessure. Enfin, il révéla l'énorme entaille qui lui avait déchiré le flanc plusieurs mois auparavant. Grâce aux soins... aléatoires du garçon... d'Harry... la cicatrice restait impressionnante.

Le Seigneur se pencha légèrement en avant en plissant les yeux : « Severus. » Un homme encapuchonné de noir avança d'un pas. « Ton avis. »

Severus s'approcha de Lucius et analysa à son tour la cicatrice avant d'hocher la tête en silence. Le Seigneur se redressa lentement. Son humeur avait changé. « Lequel ? »

Lucius baissa de nouveau la tête : « Je m'en occupe, Maître. »

Il vit du coin de l'œil Otto reculer d'un pas.

Le Seigneur s'adossa plus confortablement à son trône : « Évidemment que tu t'en occupe, Lucius. Tu ne serais pas mon bras droit si tu ne le faisais pas. » Il fredonna quelques notes en le toisant avec dédain : « Je t'ai appelé souvent, tu sais, durant ton absence. J'ai même cru que tu m'avais… abandonné. Cela m'a rendu furieux. Où étais-tu ? »

Lucius resta silencieux une seconde de trop. Un nouveau 'Crucio' s'abattit sur lui et la douleur l'écrasa. Il dut lutter pour rester debout.

« Ne joue pas avec ma patience, veux-tu ? »

« J'étais chez l'homme qui m'a... sauvé, Maître. » Ce n'était pas un mensonge.

Le Seigneur inclina légèrement la tête et un sourire sinistre naquit sur ses lèvres : « Voyez-vous ça. Et est-ce que tu t'es senti... redevable ? »

Des rires méprisants s'élevèrent dans l'assemblée et Lucius serra à nouveau les dents. « Je n'ai plus aucune dette, si c'est votre question. »

« Bien, Lucius, bien. Car tu vas avoir beaucoup de travail à rattraper et je ne voudrais pas que ton esprit soit... distrait par quelqu'un d'autre que moi. »

« Comment le pourrais-je, Maître ? »

D'un geste impatient, le Seigneur claqua des doigts, marquant la fin de l'audience : « Severus. Emmène-le. Soigne-le. Je veux qu'il soit sur pied dès demain. »

Severus avança d'un nouveau pas et inclina silencieusement la tête vers lui, puis il saisit d'une main ferme le coude de Lucius pour l'entrainer le plus loin possible de la salle.

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Severus déboucha une fiole à l'odeur âcre et la versa sans ménagement sur la plaie ouverte de Lucius. Ce dernier grogna sous la brûlure du liquide.

« Ne fais pas ton fragile, Lucius. Tu as eu de la chance. Il aurait pu faire bien pire. Et Potter ? »

Il s'attaquait maintenant, à l'aide d'un baume, aux flancs du blessé.

« Je l'ai laissé en vie. »

« Bien. »

« Bien ? » Lucius le fixa, incrédule.

« Évidemment que c'est bien. Si tu avais achevé le Sauveur, nous serions tous fichus. »

« Mais c'est toi qui m'as dit de m'en débarrasser... »

Severus appuya plus fort sur la cicatrice, arrachant une grimace à Lucius. « Non. Je t'avais dit de te débarrasser du moldu. »

« Et Loki n'était pas un moldu. » Il regarda un instant son ami étaler la crème avec professionnalisme. « Je croyais que tu soutenais les théories du Maître ? »

« Dans une certaine mesure. » Grinça Severus en regardant autour de lui. « Enlève ton pantalon. »

« Quoi ? »

Severus leva les yeux au ciel, exaspéré. « Ta jambe, abruti. Je veux voir ta jambe. Je laisse ton cul à d'autres, si tu veux bien. »

Lucius gronda, mais s'exécuta, un air mauvais sur le visage.

Severus s'accroupi et scruta l'entaille profonde qu'il avait reçu plus tôt. « Il y a des éclats dans la plaie. Je vais devoir les extraire avant de bander ça correctement. Pose ta jambe sur la table. »

D'un geste sec, il balaya tout ce qui traînait sur la table, laissant Lucius y poser son membre blessé. Ce dernier le regarda se pencher sur lui, tirant méticuleusement, à l'aide d'une pince, chaque éclat de métal ou de pierre logé dans ses chairs.

Il rompit finalement le silence : « Tu soutiens Potter... » C'était une affirmation.

Severus releva vers lui un regard irrité : « Je soutiens tous ceux qui me tireront de ce merdier. »

Lucius sentait qu'il ne disait pas tout. Il connaissait trop bien Severus pour se contenter de ces demi-vérités : « Qu'est-ce que tu fais de plus ? »

Severus garda les yeux fixés sur la plaie, l'air concentré, mais sa voix se fit plus froide : « Lucius, tes problèmes, mes problèmes. Ça a toujours très bien fonctionné de cette façon entre nous. Il n'y a pas de raison de changer ça maintenant. Moins j'en sais, moins tu en sais, et moins le Maître en saura. »

La frustration de Lucius monta d'un cran. Severus soupira d'agacement et lui jeta un journal au visage : « Arrête de gigoter. Tu crois que ça m'amuse, ce que je suis en train de faire ? »

Lucius ouvrit les feuillets. Il était d'humeur massacrante. Il lut rapidement un article sur Potter et referma violemment le journal, encore plus furieux. « Pourquoi il ne m'a rien dit ? »

Severus, exaspéré, se recula légèrement, laissant enfin la jambe de Lucius tranquille : « Qui ? »

« Loki ! Potter ! » explosa Lucius.

« Et tu voulais qu'il te dise quoi, Lucius ? 'Salut, moi c'est Harry Potter, le survivant' ? »

« Peut-être pas de cette façon, mais oui ! »

Severus émit un rire sec : « Ne sois pas ridicule. Tu es le bras droit du Seigneur. Tu te vidais te ton sang, à moitié mort. Qu'est-ce que tu voulais qu'il fasse d'autre ? Te tendre une carte de visite? Personnellement, je le trouve bien courageux de t'avoir supporté aussi longtemps. »

Lucius agita le journal qu'il tenait entre ses doigts, furibond : « Il a dit qu'il trouvait la situation cocasse. Cocasse ! » répéta-t-il, comme si le mot lui-même était un affront.

Severus ne cilla pas, impénétrable : « Je partage son avis. À sa place, j'aurais fait bien plus que de trouver ça cocasse. Je t'aurais pointé du doigt en éclatant de rire, puis je t'aurais laissé crever comme un rat dans cette ruelle. »

Lucius lui renvoya le journal au visage, mais Severus décala légèrement sa tête et le papier s'écrasa plus loin, sur le sol. « Tu es vraiment une ordure, Severus. »

« Oh. Tu veux dire que j'ai rejoint ton club ? »

Le silence retrouva sa place et le blond observa son ami retirer méticuleusement de sa jambe les éclats qui s'y étaient incrustés. C'était douloureux, bien sûr, mais il avait connu pire.

« Qu'est-ce que tu vas faire, alors ? » repris soudain Severus en relevant la pince devant ses yeux.

Lucius se redressa brutalement : « Mais qu'est-ce que vous avez tous avec cette question !? »

Severus se cala contre le dossier de sa chaise : « Ce n'est pas le moment de perdre ton sang-froid. Le Maître te surveille. Tu as toujours un ennemi dans la place. Et Potter se balade dehors, probablement en train de fomenter un coup stupide pour te revoir. Tu vas devoir choisir tes priorités. »

« Qu'est-ce que tu racontes ? Il ne cherche pas à me revoir... »

Severus haussa un sourcil : « On parle bien du même Potter, n'est-ce pas ? Celui qui est plus têtu qu'une mule ? »

« Non. Je lui ai clairement dit de ne pas recroiser mon chemin... » murmura Lucius en fixant le sang qui gouttait en rigole sur la table.

« Et tu lui as dit ça avec cette tête-là ? Parce que si c'est le cas, tu devrais te voir. Ton expression vaut mille mornilles. Rien de crédible là-dedans. »

Le poing de Lucius s'écrasa sur la table : « Est ce que tu me prends pour un imbécile ? »

Le ton de Severus devint sirupeux : « Mais je ne sais pas, Lucius. Est-ce que fait que tu ais baisé Harry Potter sans savoir qui il était, alors que tu es un mangemort, fait de toi un imbécile ? »

La colère de Lucius retomba aussitôt. Il n'avait rien à répliquer. Il prit son visage dans ses mains et soupira piteusement. « Tu ne comprends pas, Severus. Je l'ai emmené à l'Opéra. »

Un silence stupéfait accueillit cette confession. Severus le fixait, visiblement pris de court : « Tu as quoi ? »

« Je l'ai emmené à l'Opéra. » répéta le blond d'une voix tendue.

« Mais tu n'emmènes jamais personne à l'Opéra... » Severus le connaissait mieux que personne. Il comprenait ce que cela signifiait. Pour les deux hommes, l'Opéra représentait bien plus qu'une simple sortie : c'était une part d'intimité qu'ils ne partageaient jamais. Sa voix baissa d'un ton, plus grave, plus dure : « Tu as... développé des sentiments pour lui. »

L'affirmation claqua comme un glas.

Lucius serra les dents.

Severus se redressa brusquement. Son visage était de nouveau impassible, même si le blond discernait une veine de colère pulser sur sa tempe : « Oh que non, Lucius Malfoy. Tu ne vas pas continuer comme cela. Tu penses que tu as sentiments, c'est tout. Mais crois-moi, tu vas très vite les étouffer et passer à autre chose. Tu vas te trouver un autre homme à baiser, que tu n'emmèneras pas à l'Opéra et que tu traiteras comme tu l'as toujours fait avec tout tes amants. Et tu vas oublier Harry Potter.

Et la prochaine fois que tu le verras, parce que vous vous reverrez, tu t'arrangeras pour briser définitivement toutes les belles illusions qu'il a pu se faire sur toi. C'est clair ? De cette façon, peut-être que vous vivrez un peu plus longtemps, tous les deux.

Ensuite, tu règleras son compte à ce petit pleutre d'Otto et tu veilleras à te remettre dans les petits papiers du Seigneur. Parce que c'est là où tu seras le plus utile. Tu as bien compris ? »

Et Lucius serra les dents sans rien répondre.

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Il donna un nouveau coup de rein, plus brutal encore, et un grognement agacé s'échappa de ses lèvres.

Deux mois s'étaient écoulés.

Il avait écouté les conseils de Severus.

Presque tous.

Il était revenu dans les bonnes grâces du Maître. C'était une bonne chose. Il mettait ainsi sa famille à l'abri quelques semaines supplémentaires.

Otto, lui, restait un problème non résolu. La petite vipère s'était rapprochée du Seigneur et Lucius ne pouvait pas se permettre de l'éliminer sans réfléchir à une stratégie plus subtile. Il ne pouvait pas agir avec autant d'impunité qu'il le faisait habituellement.

« Lucius, tu me fais mal… »

Lucius écrasa violemment d'une main la tête du type contre le mur. « Ferme-là. » Il s'enfonça en lui avec brusquerie, ignorant le geignement qui suivit.

Il ferma les yeux. Il revoyait les arabesques noires courir sur la peau du garçon pour se rejoindre en un phénix. Il imagina ses doigts glisser sur ses cicatrices, longer ses muscles fins. Il accéléra le rythme.

Il pouvait presque entendre Loki gémir sous lui, sentir sa peau brûlante contre la sienne.

Son poing se crispa contre le mur alors qu'un râle lui échappait. Il resta un instant immobile puis se retira sans cérémonie de l'homme qu'il venait d'utiliser. Il posa une main ferme sur son dos. « Rhabille-toi. » Sa voix n'était plus qu'un murmure glacial.

Il ne se souvenait même plus de son nom. Ben ? Alan ? Qu'importe. Plus rien n'avait d'importance.

Lucius tourna son regard vers la porte arrachée de la maison. À travers l'encadrement, il pouvait voir les feux qu'ils avaient allumés danser dans la nuit.

Il entendait résonner les hurlements terrifiés des villageois.

Et il n'y trouva aucun plaisir.

Un soupir lui échappa alors qu'il lissait sa robe noire et réajustait le masque sur son visage.

« Lucius, on pourra recommencer, si tu veux… »

L'autre homme avait remis son masque, lui aussi, et semblait espérer une approbation. Lucius lui jeta un regard de pur dédain. « Je te ferai appeler. » Son ton était tranchant. L'homme s'inclina légèrement dans un acte de soumission, teinté d'espoir désespéré.

« Oh, et la prochaine fois, » ajouta Lucius en se détournant, « ne parle pas quand je te baise. Ça me fait débander. »

Sans attendre de réponse, il quitta la maison ravagée et pénétra dans ce qui restait du village. Le chaos régnait autour de lui. Ses hommes, enragés par la soif de violence, incendiaient les toits de chaume et les flammes léchaient avidement le ciel nocturne.

Il observa la scène avec une indifférence glacée. Ces dernières semaines, les attaques s'étaient intensifiées, comme si le Maître cherchait à provoquer l'Ordre. Cela ne signifiait qu'une chose : le dénouement approchait.

Le ministère, grâce à ses bons soins, leur appartenait déjà. C'était un atout non négligeable dans la bataille qui allait arriver.

Il resta un moment à contempler les flammes.

Tout s'embrasait comme lors d'une joyeuse fête.

Quelle idée aussi de faire des toits en paille ? Il fallait vraiment ne pas se soucier des incendies.

Une femme se jeta à ses pieds, agrippant le bas de sa robe avec des doigts tremblants : « Monsieur ! Par pitié ! C'est tout ce que nous avons ! » Lucius baissa les yeux vers elle, contemplant son visage ravagé par les larmes. Il n'y lut rien qui puisse le toucher. Ses pensées étaient ailleurs. Il leva la tête vers le ciel masqué par la fumée.

Une vague de fatigue insurmontable le balaya. Il était épuisé.

Il soupira de nouveau et contourna la villageoise, comme si elle n'avait jamais existé.

« Expelliarmus ! »

« Protego ! » Le bouclier scintilla un instant autour de lui. Il releva les yeux vers son assaillant. Son cœur manqua un battement.

« Lucius. »

« Monsieur Potter. »

Ils se jaugèrent en silence pendant quelques secondes. Lucius releva lentement son masque sur sa tête.

Le sourire du garçon s'élargit. « Merci. Je n'aime pas te voir avec ce truc sur le visage. »

Le blond ne répondit rien.

« Ça faisait longtemps… » Loki baissa sa baguette.

Un souffle moqueur s'échappa du nez de Lucius. Pour être exact, cela faisait exactement 67 jours.

« Je suis venu avant l'équipe d'Aurors. Je voulais te voir. »

Le garçon n'avait pas changé. Il restait debout, là, au milieu d'un champ de ruines, comme si rien ne le touchait jamais.

« Vous portez des lentilles vertes, maintenant ? »

« Oh… » Loki porta une main à ses yeux, comme s'il avait oublié ce détail. « En fait, elles sont transparentes. »

Oui.

Oui, bien sûr.

Le regard de Lucius s'ancra dans les deux émeraudes qui le fixaient. Cette couleur était vraiment envoûtante. Elle lui allait mieux que le brun, c'était une certitude.

Un cri retentit quelques rues plus loin et le garçon esquissa un vague geste de la main dans cette direction : « Est-ce que tu pourrais… dire à tes hommes d'arrêter tout ça ? Ce n'est pas toi. »

Lucius esquissa un sourire amusé. Il repensa aux paroles de Severus. Il aperçut, du coin de l'œil, l'un de ses hommes courir vers lui. D'un mouvement calme, il tira le garçon contre lui, le plaçant dans son dos, à l'abri des regards.

« Monsieur. Que faisons-nous du reste ? »

Lucius fixa d'un regard glacé les maisons encore debout. Un sourire cruel étira ses lèvres. « Détruisez tout. Je ne veux plus rien voir debout. »

Il sentit soudain une main se glisser le long de sa taille et serra les dents. Loki avait collé son corps contre le sien et ce contact lui semblait brusquement insupportable.

« Ne fais pas ça, Lucius… » murmura le garçon dans son dos.

Lucius tendit la main devant lui, ferme et impitoyable : « Réduisez tout en ruines. Ne laissez rien debout. Pas un seul mur, pas une seule poutre. Je veux que ce village disparaisse. »

Le mangemort s'inclina avant de repartir exécuter les ordres. Lucius se détacha de Loki pour se tourner vers lui : « Vous aviez tort, Monsieur Potter. C'est exactement moi. » Il saisit le menton du garçon entre ses doigts : « Regardez-moi bien et voyez ce que je suis. Cessez d'imaginer que je suis quelqu'un de bien ou que je pourrais le devenir. »

Loki ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais un premier claquement sonore de transplanage résonna dans les airs.

Les Aurors.

Lucius se redressa, ramenant son masque sur son visage d'un geste vif. Il émit un long sifflement qui résonna dans les rues détruites du village.

« On se replie. Inutile de se fatiguer inutilement. » Il baissa son regard sur le garçon : « On a fini ce que nous avions à faire ici. » Sa voix portait cruellement et les mangemorts disparurent les uns après les autres. Il fit demi-tour dans un claquement de cape, mais une voix le retint : « Lucius, attend. »

Il s'immobilisa, toujours dos au garçon.

« Tu as réglé ton problème avec ton traitre ? »

Le blond tourna légèrement la tête, juste assez pour apercevoir le brun : « Pas encore. »

« Je vois. » Il fouilla un instant dans son manteau avant de s'approcher de lui. Lucius se retourna et le toisa de toute sa hauteur.

« Donne ta main. »

Il ne bougea pas. Loki s'agaça : « Donne ta main, je te dis. »

Lucius tendit ses longs doigts en direction du garçon et ce dernier déposa dans sa paume un petit objet lourd : « Détruit ce connard, d'accord ? »

Puis il recula d'un pas et lui sourit de nouveau : « On se reverra de toute façon. Ne crois pas que tu puisses te passer de moi aussi facilement. »

Lucius resta interdit alors que le garçon disparaissait à l'angle d'une rue. Il baissa les yeux sur sa main et le pendentif terni, gravé d'un serpent, scintilla un instant dans les lueurs de l'incendie.

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