Et bonjour !
J'espère que tout le monde se porte bien et que vous avez hâte de lire ce nouveau chapitre ? ahah.
Au programme : une menace, un rapprochement, une discussion importante et une troisième tâche...
J'espère que ce nouveau chapitre vous plaira.
Bonne lecture !
L'approche de la troisième et dernière tâche inquiétait un peu Drago.
Puisqu'il avait aidé à sa préparation, il savait qu'elle serait compliquée pour les champions. Pas insurmontable, mais compliquée. Il craignait surtout qu'Aleksandar ne soit pas assez fort mentalement pour la traverser. Depuis qu'il s'était fait avoir par le chant de Focifère dans le labyrinthe au mois de février, Drago le trouvait moins assuré.
Raison pour laquelle il lui avait donné rendez-vous dans son bureau. La troisième tâche avait lieu dans une semaine et il devait remotiver son champion s'ils voulaient avoir une chance de voir Durmstrang gagner ce Tournoi.
- Entrez, lança-t-il après avoir entendu toquer.
Aleksandar, les épaules basses, s'assit face à Drago. Ce dernier posa sa plume et fit place nette sur son bureau. Malgré son inquiétude, il essaya de paraître serein et détendu. Il devait être confiant pour deux.
- Bonsoir, Karzoff. Vous savez pourquoi je vous ai convoqué ?
- Non, grimaça son élève. Pas vraiment.
- La troisième tâche est dans une semaine, Karzoff, et je trouve que vous manquez d'investissement personnel. Si vous avez mis votre nom dans la Coupe, c'est pour une bonne raison, non ? Vous voulez représenter Durmstrang, rendre votre école fière de vous, prouver votre valeur ?
Aleksandar soutenait son regard avec difficulté, comme s'il allait se brûler les yeux s'il le regardait trop longtemps.
- Oui, marmonna-t-il entre ses dents.
- C'est bien ce que je pensais. Alors, quelque chose ne va pas ? Si vous avez peur, il est trop tard pour faire marche arrière et ce serait dommage d'abandonner si près du but.
Aleksandar soupira et lâcha définitivement son regard pour le poser sur ses genoux.
- Je peux pas vous le dire.
- Ah. Voilà autre chose. Pourquoi ? Ça me concerne ? Si vous avez quelque chose à me dire, Karzoff, allez-y, ça ne sortira pas de ce bureau.
- Justement, j'ai promis de ne rien dire…
Drago fronça les sourcils. La voix faible de son élève lui indiqua que ce n'était pas un simple passage à vide. Il y avait plus que ça. L'inquiétude prit encore plus de place.
- J'admire votre loyauté, peu importe vers qui elle est dirigée, mais j'ai l'impression que ça vous met dans une position inconfortable. Vous pouvez me faire confiance.
Drago espérait être convaincant. Il ne voulait pas forcément qu'Aleksandar trahisse une quelconque promesse, il voulait simplement le soulager d'un poids qui semblait trop important sur ses épaules.
Le bureau était silencieux. Aleksandar grattait nerveusement les peaux mortes autour de ses ongles et Drago prenait son mal en patience. Si son élève était totalement hermétique à l'idée de parler, il serait déjà parti. Drago lui laissait donc le temps dont il avait besoin.
- C'est… à cause du directeur.
Sa voix se fit plus basse au fil de ses mots, mais Drago comprit. Qu'est-ce que Koslowski avait à voir là-dedans ?
- Le professeur Koslowski ne veut que votre bien, Karzoff. Le vôtre et celui de l'école.
- Je ne crois pas, non, objecta Aleksandar.
- C'est-à-dire ?
Drago vit tout de suite dans ses iris sombres le moment où il envoya valser ses principes.
- Il me met la pression, professeur ! Si c'était seulement pour le rayonnement de l'école, je comprendrais, mais il n'y a pas que ça. Il… Par Péroun, je vais le dire. Le Ministre Maksimov l'a menacé de le renvoyer si je ne gagnais pas.
La révélation sonna un peu Drago. Non pas qu'il soit étonné que ce genre de tractation malhonnête ait lieu, mais plutôt parce qu'il était révolté qu'Aleksandar se retrouve au milieu de tout ça. Encore une fois, l'égoïsme de Koslowski pénalisait tout le monde parce qu'il ne supporterait pas de tomber seul.
Drago rassembla ses pensées pour rassurer Aleksandar. Ce n'était pas le moment de lui montrer qu'il ne maîtrisait pas la situation, même s'il allait essayer d'en tirer profit.
- Écoutez, Aleksandar, débuta-t-il en l'appelant par son prénom pour créer une proximité afin de le rassurer. Déjà, merci de me l'avoir dit, vous avez bien fait. Maintenant, j'en fais mon affaire, d'accord ? Concentrez-vous sur votre prochaine tâche pour votre plaisir et pas pour celui de Yasen Koslowski.
Une petite lueur d'espoir s'alluma dans les yeux d'Aleksandar et Drago lui apporta un sourire sécurisant.
- Vous pouvez y aller. Reposez-vous, dormez bien et faites attention à vous.
- Merci, professeur Malefoy, souffla-t-il.
Son élève prit la direction de la sortie du bureau mais, avant de s'en aller, il se tourna vers Drago.
- Professeur ? l'appela-t-il et Drago leva la tête. Vous êtes un directeur adjoint vraiment cool. Si… Si je perds et que le professeur Koslowski doit vraiment sauter, je pense que ça ferait pas mal d'heureux.
Il lui sourit avant de partir pour de bon, laissant Drago amusé de ne pas être le seul à vouloir que Koslowski s'en aille.
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Jusqu'à la veille de la dernière tâche, Drago n'avait cessé de penser à la situation avant d'en arriver à deux conclusions.
Soit Aleksandar gagnait et Koslowski gardait son poste. Soit il perdait, Koslowski était viré et c'était l'occasion parfaite pour Drago de devenir directeur. Cependant, avec la deuxième option, Aleksandar serait peut-être malheureux.
Il n'était maître de rien du tout. Aleksandar était le seul décisionnaire de leur avenir et Drago choisit de lui faire confiance. Restait à ne pas lui en vouloir de gagner, si cela arrivait.
Il croisa d'ailleurs le champion au détour d'un couloir alors qu'il rejoignait son QG et ce dernier lui offrit un sourire que Drago l'avait rarement vu arborer. Il semblait serein et Drago lui souhaita une bonne nuit. Il aurait besoin de toutes ses facultés physiques et mentales demain.
Petit à petit, les couloirs se vidèrent d'élèves. En quelques minutes, tous avaient rejoint leurs quartiers pour la nuit et l'air de rien, Drago sourit. Quand l'ordre était respecté et que l'école était déserte à vingt-et-une heures tapante, il était ravi.
Une ombre attira son attention alors qu'il passait près de l'aile réservée à leurs invités. Croyant à un élève de Poudlard ou de Beauxbâtons hors de son dortoir, Drago s'avança, mais la personne qui se révéla à ses yeux n'étudiait pas ici. L'ombre se figea quand la porte claqua dans son dos.
- Bah alors, Granger, tu files en douce rejoindre un amant ?
- Non, je fuis.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? Weasley ronfle ? Il parle dans son sommeil ? Il est somnambule ?
- J'aimerais bien, mais c'est plutôt l'inverse, il est loin de dormir puisque ta meilleure amie est là.
- Ma meill… Pansy ?!
- À moins que tu en aies une autre ? demanda Granger.
- Non, une comme elle me suffit. Par Salazar, elle va m'entendre, celle-là !
- Ne joue pas au meilleur ami protecteur, ça ne te va pas du tout.
- Ce n'est pas ce que je fais, se défendit Drago. Figure-toi que c'est moi qui l'ai poussée dans les bras de Weasley. Sans mon intervention, elle serait encore chez elle à se demander si oui ou non elle lui plaisait.
- Bon sang, quand je pense à ce qu'elle lui a dit à l'oreille avant que je parte en pensant être discrète, j'ai du mal à croire à ce que tu me dis.
Drago secoua la tête. Il n'avait pas envie d'imaginer Pansy en train de susurrer des propos obscènes à l'oreille unique de George Weasley.
- Tu veux venir boire un thé chez moi en attendant qu'ils aient fini ?
- S'ils en ont pour la nuit, tu vas devoir me prêter ton canapé, dit-elle en commençant à marcher, ce qui sous-entendait qu'elle acceptait sa proposition.
- Voyons, Granger, le canapé ? Je suis bien mieux élevé que ça, je te laisserai mon lit.
- Et toi tu prendras le canapé ?
- Non, mon lit aussi.
Granger retint un rire ou un gémissement, Drago n'en était pas certain. En tout cas, ce dont il était sûr, c'était qu'elle venait de rougir. Est-ce qu'elle s'imaginait partager son lit ? Est-ce que les chuchotements de Pansy lui avaient donné des idées ?
Le trajet jusqu'à ses appartements se déroula cependant dans un silence confortable même si, dans la tête de Drago, ses pensées faisaient beaucoup de bruit. Il ignorait s'il devait entamer quelque chose de plus frontal avec Granger. Les feux lui semblaient au vert pour ça, mais peut-être qu'il se fourvoyait. Ils n'étaient pas insensibles l'un à l'autre, ça, il l'avait remarqué, mais il ne voulait pas se prendre une veste ou lui manquer de respect.
Drago décida donc que ce soir serait le bon soir pour tenter quelque chose.
- Je t'ai proposé un thé, mais peut-être que tu préfères un digestif ? lui demanda-t-il en refermant la porte derrière eux. J'ai de la rakija, c'est une eau de vie de fruits typique des pays de l'est.
- Je suis curieuse de goûter, va pour la rakija.
Granger ôta sa veste et Drago fit de même avant d'aller remplir deux petits verres qu'il déposa sur la table basse. D'un coup de baguette, il alluma un feu dans la cheminée. Le printemps était certes bien installé, mais les soirées restaient fraîches.
- Comment va Izia ? s'enquit Drago. Elle n'est pas trop stressée ?
- Non, j'ai l'impression qu'elle gère assez bien tout ça. Je l'ai vue discuter avec Charline et Aleksandar ce matin, après le petit-déjeuner. Ils s'entendent bien et je pense que quelle que soit l'issue, ils resteront amis.
- Probablement, supposa Drago. C'est aussi un peu le but de ce Tournoi, de resserrer les liens. Tu en sais quelque chose.
- C'est un sous-entendu graveleux et peu subtil à propos de Viktor ?
- Je suis démasqué.
Il ricana avant d'éviter un coup destiné à son épaule.
Granger but une première gorgée de rakija qui la fit grimacer, ce qui n'était pas étonnant au vu de la teneur en alcool de cette boisson. Par fierté, il essaya de rester stoïque après sa propre gorgée même si l'alcool picotait douloureusement sur son passage.
- C'est plutôt bon, commenta-t-elle, le verre légèrement penché pour observer les reflets du liquide. Je sens de la prune, je me trompe ?
- Voyons, Granger, tu ne te trompes jamais.
Ses pommettes rougirent, mais elle sourit. Ce genre de sourire fier, comme à l'école, quand elle avait une bonne réponse. Drago se sentit assez heureux d'en être la cause.
Un peu mal à l'aise, il changea de sujet pour qu'elle ne s'en rende pas compte.
- Des nouvelles de notre cher ami Perkins ?
Granger s'étouffa avec sa gorgée de rakija et Drago s'en voulut un peu. Ce n'était peut-être pas très malin comme parade, mais faute de mieux…
- Que Merlin m'en préserve, non, répondit-elle après s'être essuyé le coin de la bouche.
- Il est vraiment si lourd que ça ?
- On s'entendait bien quand il est arrivé à Poudlard, expliqua Granger. Il est intelligent, plutôt drôle et il a toujours un sujet de conversation intéressant à proposer. Un jour, il m'a invitée à dîner et j'ai refusé. Il est peut-être beau garçon et plein de qualités, mais il ne m'intéresse pas. Il a semblé accepter le truc sur le moment, mais il est revenu à la charge plusieurs fois malgré mes refus de plus en plus directs. Un soir, j'ai même trouvé un préservatif glissé sous la porte de mon bureau… Alors, je n'ai aucune preuve que c'est de sa part, mais j'en aurais mis ma baguette à couper.
- Un préservatif ? releva Drago. Charmant. Quoi que, c'est un professeur d'Étude des Moldus, il a dû trouver l'approche subtile et drôle.
- Ça ne m'a pas vraiment fait rire, tu vois.
- Ça se comprend. Si j'avais été à sa place, j'aurais glissé autre chose sous ta porte. Enfin, non, si j'avais été à sa place, je ne me serais pas pris une veste la première fois.
- Tu m'as l'air bien sûr de toi, déclara Granger, le sourire taquin.
Elle ôta ses chaussures pour pouvoir s'asseoir en tailleur sur le canapé. L'air de rien, ce simple geste plut à Drago. Cela voulait dire qu'elle se sentait bien chez lui et qu'elle voulait se mettre plus à l'aise.
Assis légèrement sur le côté, Drago allongea son bras sur le dossier du canapé.
- Oh, mais je le suis, confirma-t-il.
- Qu'est-ce qui te fait dire que je n'aurais pas refusé ta proposition aussi ?
Elle le défia du regard, son sourcil gauche un peu haussé.
- Déjà, je pars avec un avantage sur Perkins : je te connais. J'ai vu que tu avais plus d'appétit au déjeuner qu'au dîner, donc je t'aurais invité à ce moment-là. J'imagine un brunch dans un quartier sympa de Londres, dans la vieille ville, près d'un monument ou d'une ancienne bâtisse avec un style architectural particulier que tu me décrirais pendant des heures. Ah ! Et un établissement végétarien, ça va de soi.
Porté par son imagination, Drago ne réalisa pas tout de suite qu'elle s'était rapprochée de lui. Seuls quelques centimètres les séparaient désormais, même si leurs genoux se frôlaient.
- Continue, murmura Granger.
Pris au jeu, Drago lui sourit et poursuivit son récit.
- Le restaurant aurait une vue imprenable sur la Tour de Londres, alors je t'aurais proposé de nous y rendre à pied pour digérer. Pendant le trajet, tu m'aurais tout dit à propos du Grand Incendie de Londres en 1666 ou de la manière dont le pont basculant du Tower Bridge s'ouvre pour laisser passer les bateaux.
Leurs genoux faisaient plus que se frôler, ils se touchaient. Les frôlements, Drago les devait à la main de Granger sur son avant-bras posé sur le canapé. Elle caressait le tissu de sa chemise du bout des doigts, si pendue à ses lèvres qu'elle ne devait même pas se rendre compte de ce qu'elle faisait. Ce n'était pas pour lui déplaire. Sous le coton, Drago sentait la chair de poule courir sur son épiderme.
- Tu sais qu'il y a des passerelles qui permettent aux piétons de traverser même quand le pont basculant est ouvert ?
Elle aurait pu lui dire qu'elle était nue sous sa blouse que cela lui aurait fait le même effet. Cette information lui passait clairement au-dessus de la tête, mais la manière avec laquelle Granger lui avait dit ça… Ce ton docte, passionné et un peu suave avait eu raison des dernières barrières que Drago avait érigées entre eux.
C'était le moment, il le sentait. Elle était proche de lui, sa main qui baladait sur son bras s'était stoppée sur son épaule et son regard noisette naviguait entre ses yeux et sa bouche. Elle humidifia légèrement ses lèvres avant de les entrouvrir pour lui parler, mais Drago la devança.
- Si tu comptes me demander si tu peux m'embrasser, la réponse est oui.
Ses pommettes se colorèrent de rouge, mais Drago n'eut pas le temps de se délecter du spectacle. Redressée sur ses genoux, Granger agrippa sa chemise et l'attira à elle pour l'embrasser. Une simple, mais délicieuse pression de ses lèvres sur les siennes.
La température monta d'un cran lorsqu'elle enjamba ses cuisses pour s'asseoir sur lui. Par Salazar, il ignorait cette part entreprenante d'elle mais, encore une fois, ce n'était pas pour lui déplaire. Une main accrochée à sa hanche et l'autre glissée dans sa nuque, Drago laissa sa langue aller jouer avec celle de Granger.
Il n'avait jamais pensé à ce qu'il ressentirait en l'embrassant. Cette montée d'adrénaline dans tout son corps, cette chaleur sur ses joues, ce tourbillon dans ses pensées. Embrasser Hermione Granger n'était en rien comparable avec le fait d'embrasser n'importe quelle autre femme. Il y avait leur passé au milieu, son arrogance, son mépris, ses insultes. Sa résilience, son pardon, sa bonté. Drago ignorait s'il méritait vraiment ce qui lui arrivait, mais il n'avait pas très envie de creuser la question.
Ils se séparèrent à contre-cœur pour reprendre leurs souffles. Granger, les lèvres rouges et gonflées, cacha une petite gêne derrière un sourire timide. Drago passa son pouce sur sa bouche afin qu'elle arrête de maltraiter sa lèvre inférieure du bout des dents. Bien malgré lui, son sexe pulsa dans son pantalon ce qui attira l'attention et le regard de la femme assise sur ses cuisses.
- Désolé, dit-il en grattant l'arrière de sa nuque.
- Tu n'as pas à l'être, le rassura-t-elle, mais je crois que je vais me lever.
Joignant le geste à la parole, Drago sentit un léger vide quand elle s'assit à nouveau à ses côtés.
- Je… Je ne sais pas si Pansy et George ont terminé, bredouilla-t-elle, son regard vers la porte. Tu crois que je devrais y aller ? Je ne veux pas abuser de ton hospitalité, mais je ne suis pas sûre d'être la bienvenue là-bas… Non pas qu'ils me chasseraient, mais c'est moi, je n'ai pas envie de me sentir de trop. Et puis…
- Hermione, la coupa Drago, son menton entre ses doigts pour la forcer à le regarder. Tu peux dormir ici et je vais prendre le canapé.
Elle rougit aussitôt.
- Quoi ? dit-il. Je te le jure. Je plaisantais, tout à l'heure, à propos du lit.
- Non, c'est pas ça, le reprit-t-elle. Tu… tu m'as appelé Hermione. Je crois bien que c'est la première fois.
Drago réalisa vite qu'elle avait raison. Lorsqu'ils avaient prétendu être ensemble face à Perkins, elle l'avait appelé par son prénom. Pas lui. Plus récemment, entre deux "Malefoy", il lui arrivait de l'appeler Drago. Lui n'avait jamais osé, sans réellement savoir pourquoi. Toujours était-il qu'il venait de le faire sans réfléchir et qu'il était prêt à recommencer.
- Alors, est-ce que tu veux dormir dans mon lit, Hermione ? proposa-t-il en insistant sur son prénom d'une manière suave assez exagérée.
Elle leva les yeux au ciel et le poussa à l'épaule.
- Je vais rentrer. La proposition est tentante, mais je pense que c'est mieux qu'on en reste là pour ce soir.
Drago acquiesça. Qu'importe ce qu'elle aurait voulu, il aurait dit oui, mais il était tout à fait d'accord avec l'idée de ne pas aller plus loin. Même dans des pièces séparées. Ils avaient déjà passé un cap ce soir, nul besoin de brûler les étapes.
Chaque chose en son temps.
George s'éveilla avec les rayons du soleil.
Ceux-ci picotaient agréablement son visage et les parties de son corps qui n'étaient pas dissimulées sous la couette. Il n'avait pas envie d'ouvrir les yeux. Il voulait rester dans ce petit cocon confortable pendant quelques minutes encore.
Néanmoins, un pied contre son mollet lui fit renoncer à ses désirs. Il pivota doucement la tête sur la gauche pour regarder Pansy qui n'avait pas quitté son lit la veille.
Elle avait débarqué à Durmstrang par surprise, une bouteille de vin dans une main et un jeu de cartes dans l'autre. Ils s'étaient enfermés dans la chambre et, au fil des heures, le niveau de vin dans la bouteille avait diminué, les vêtements avaient volé à travers la pièce et George ne se souvenait plus du tout du jeu auquel ils avaient joué. D'ailleurs, un as de trèfle était coincé entre l'oreiller de Pansy et la tête de lit, ce qui le fit pouffer.
Son petit rire fit froncer le nez de Pansy sans pour autant qu'elle se réveille.
Merlin, qu'est-ce qu'elle était belle ! Ses mèches corbeau s'étalaient sur l'oreiller et un rayon de soleil frappait son épaule et son sein nus. Une de ses mains était calée sous sa tête et l'autre était délicatement posée sur le torse de George.
Sa contemplation ne dura pas plus longtemps puisqu'elle s'éveilla à son tour. Groggy, elle prit quelques secondes pour regarder autour d'elle et, probablement, pour remettre ses souvenirs en ordre. Lorsque leurs regards s'accrochèrent, elle sourit. Une petite moue ensommeillée absolument adorable.
- Bonjour, murmura-t-il pour ne pas rompre le calme.
- B'jour, dit-elle à son tour dans un bâillement sonore qui, lui, brisa le silence.
- Bien dormi ?
- Je dois avouer que la literie est plutôt confortable et que tu es une véritable bouillotte humaine.
Elle vint se blottir contre son torse et George enroula son bras autour de son corps fin. Pansy poussa un petit soupir satisfait.
- Tu n'es pas en retard pour la dernière tâche ? s'enquit-elle.
- Non, elle n'a lieu que cet après-midi et je dirais qu'il n'est pas plus de huit heures.
- Si tôt ?! grogna Pansy contre son torse.
- Quand tu as des enfants, huit heures c'est une grasse matinée.
- Une chance que je n'en veuille pas et que les tiens soient grands.
- Tu ne veux pas d'enfants ?
Le silence s'abattit à nouveau dans la chambre, plus lourd que le précédent. Pansy décala à peine sa tête et leva des yeux timides vers lui.
- On va vraiment avoir cette conversation maintenant ? À poil dans ton lit ?
- On n'est pas obligés, non.
Elle soupira avant de se redresser. Adossée à la tête de lit, la couette remontée sur sa poitrine, elle le regarda de haut. George, lui, ne prit pas la peine de changer de position. Il cala simplement son bras derrière sa tête pour la surélever un peu.
- Je ne veux pas d'enfants, annonça-t-elle comme si elle lui avouait qu'elle avait une maladie incurable. J'ai été orpheline à dix-sept ans et je ne veux pas infliger une pareille douleur à mes enfants s'il devait m'arriver quelque chose. Je… C'est trop dur de grandir sans ses repères. OK, j'étais majeure, mais j'étais encore qu'une enfant quand je les ai perdus.
Son cœur était lourd dans sa poitrine. George prit la mesure de la conversation qu'ils étaient en train d'avoir. Il aurait voulu la couper, lui dire de ne pas se biler parce qu'il avait déjà bien assez de ses deux monstres, mais elle semblait prête à lui parler et il ne voulait pas l'interrompre.
Cependant, il se redressa pour lui prouver qu'il était concerné et qu'il l'écoutait.
- J'ai ramé, George, tu n'imagines même pas à quel point, avoua-t-elle.
Ses yeux brillaient de larmes. George ne l'avait jamais vue ainsi. Elle ne s'autorisait pas à être vulnérable. S'il avait pu la voir un peu plus fragile, il ne l'avait jamais autant ressenti. Elle se mettait à nu et cette confiance qu'elle plaçait en lui le toucha énormément.
- Pansy, murmura-t-il, sa main contre sa joue désormais humide. Je ne voulais pas que tu pleures.
Elle pencha sa tête sur le côté pour accentuer la pression de sa joue sur sa main.
- Fallait que ça sorte, je crois, dit-elle avec un petit rire triste.
- Ça me touche que tu me fasses confiance.
Elle esquissa un sourire, lui aussi rempli de peine.
- Du coup, tu ne pars pas en courant ?
- Loin de là, la rassura-t-il avant de l'embrasser sur le front. J'ai deux enfants qui me comblent de bonheur, je n'en veux pas d'autres. J'ai beaucoup d'amour à donner, mais pas à un troisième enfant.
Son cœur s'emballa. Il ne voulait pas qu'elle interprète mal ses propos, qu'elle prenne ça pour une déclaration qui n'en était pas tout à fait une.
Lorsqu'elle l'embrassa, il sut que ce n'était pas le cas. Soulagé qu'elle ne s'en aille pas, il approfondit le baiser quelques instants sans que cela ne prenne des proportions plus importantes.
- Tu crois qu'Hermione a dormi là cette nuit ? demanda-t-il en quittant le lit.
- Je vais passer outre le fait que tu penses à elle quand tu m'embrasses et me contenter de te dire que j'espère pour elle que non. Sinon, elle a dû avoir du mal à fermer l'œil.
- Je ne pense toujours qu'à toi, voyons.
George toqua à la porte qui séparait sa chambre de celle d'Hermione et le silence qui s'ensuivit lui apporta sa réponse.
- Va savoir où elle a découché.
- Ça ne m'étonnerait pas qu'elle soit allée voir Drago, supposa Pansy en s'extirpant à son tour des draps. Je peux utiliser ta douche ?
George hocha la tête et la suivit jusqu'à la salle de bains.
- Tu crois ? Il y a quelques jours, je lui ai plus ou moins conseillé de se laisser porter par la vie… Peut-être qu'elle m'a écouté et que la vie l'a guidée dans les bras de ton meilleur ami.
- Si c'est le cas, on le saura bien assez tôt, affirma Pansy en fermant les yeux pour mieux apprécier l'eau chaude sur son corps. Tu attends quoi pour me rejoindre, Weasley ? Que je te le demande ?
George ricana, mais ne se le fit pas dire deux fois.
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George était installé dans les mêmes tribunes que pour la première tâche, celles du terrain de Quidditch de Durmstrang, depuis presque une demi-heure. Sur le terrain encore vide flottait une brume si épaisse qu'il était impossible de voir ce qui se cachait à l'intérieur. Il n'avait aucune idée de ce que serait cette dernière tâche, mais ce brouillard n'était pas très rassurant. Une chance qu'à l'extérieur, le printemps faisait honneur à sa réputation.
- Ils ne sont pas pressés, marmonna Pansy à sa droite.
George plongea sa main dans le sachet de Fizwizbiz qu'elle tenait entre ses doigts.
- Les baguettes sont vérifiées juste avant chaque épreuve, ça prend du temps, expliqua-t-il.
- Dans ce cas, qu'ils convoquent les spectateurs plus tard.
- Tu vas arrêter de râler, oui ? rouspéta-t-il gentiment en lui collant une sucrerie sous le nez qu'elle prit dans sa bouche.
Il était heureux qu'elle ait accepté de l'accompagner. Il avait proposé ça à la va-vite, à la sortie de la douche, sans vraiment croire à une réponse positive. Lorsqu'elle avait dit oui sans hésiter, il était resté interdit quelques secondes avant de sourire bêtement.
Cette femme allait le rendre fou.
Après encore quelques minutes de patience, l'orchestre présent pour l'occasion joua une musique théâtrale pour l'arrivée des champions. Les trois élèves firent leur entrée sur le terrain, accompagnés par leurs directeurs respectifs. Malefoy, en retrait du groupe, joignit ses mains dans son dos et envoya un clin d'œil au public. Si Pansy n'avait pas été à ses côtés, George aurait pu croire qu'il lui était adressé.
À l'aide d'un Sonorus un peu grésillant et trop fort, Koslowski souhaita la bienvenue à tout le monde dans cette troisième et dernière tâche.
- Merci d'avoir répondu présents pour cet événement très important pour nos champions et nos écoles ! Pour rappel, Izia McAlister et Aleksandar Karzoff se partagent, pour le moment, la première place du classement avec quarante-cinq points. Charline Loiseau les talonne avec trente-cinq points. Tout est encore possible !
L'air de rien, il coula un regard autoritaire à son champion qui leva fièrement le menton.
- Si tu devais parier, tu le ferais sur qui ? demanda George à Pansy.
- Hum… Si je suis objective, je dirais Izia. D'après ce que m'a dit Drago, Aleksandar est bien moins doué qu'elle, malgré ce qu'il essaie de montrer. Elle est plus modeste. Et Charline, eh bien elle a des qualités, mais Izia a l'air d'avoir des compétences plus variées.
- Je pense comme toi. Sans vouloir prêcher pour ma paroisse, Izia est intelligente, forte aussi bien mentalement que physiquement et, comme tu dis, son champ de compétences est très large. Elle est autant calée en botanique, qu'en sortilèges ou en potions. Et puis, elle est maligne et méfiante, elle ne se laisse pas facilement avoir ou déstabiliser.
- Tu sais ce que c'est, la troisième tâche ? demanda Pansy.
- Non, mais on va le savoir.
Du menton, il désigna Koslowski qui reprit la parole.
- Je laisse la parole à monsieur Malefoy pour vous expliquer le principe de cette troisième tâche !
Koslowski céda sa place à Malefoy. Ce dernier prit sa baguette dans la poche intérieure de sa veste carmin et lança un Sonorus bien mieux maîtrisé que celui du directeur.
- Pour cette dernière tâche, nos trois champions devront, chacun leur tour, retrouver leur chemin dans une création de Bloud. Bloud est un mauvais esprit de la mythologie slave. Il désoriente ses victimes, les force à tourner en rond à la recherche de leur chemin. Il est invisible, la plupart du temps, mais il connaît ses victimes par cœur et sait comment les attirer dans ses filets.
Au fil de ses explications, l'inquiétude se lut sur les visages des champions et de leurs directeurs. George aurait pu entendre d'ici les rouages du cerveau d'Hermione se mettre en marche.
- Le tirage au sort pour l'ordre de passage a été effectué en amont, reprit-il. Charline Loiseau sera la première, Izia McAlister deuxième et Aleksandar Karzoff conclura cette tâche. Bonne chance à tous !
Charline se tint prête à la place indiquée par Malefoy alors qu'Izia et Aleksandar partaient s'asseoir sur un banc, un peu en retrait de cette brume qui s'épaississait au fil des minutes. Les trois directeurs prirent place dans les tribunes avec les deux autres juges, Krum et Nikolaï Maksimov, le Ministre bulgare. Malefoy, lui, s'installa à côté de Pansy qui lui tendit un Fizwizbiz.
- Je vous préviens, tous les deux, les mit-il en garde après avoir pris un bonbon. Si je vois une main baladeuse ou si j'entends une parole salace, je vous faire sortir d'ici à coup de pied au cul, c'est clair ?
Sa menace fit bien rire Pansy, donc George se permit de faire de même.
- Je ne rigole pas, grinça-t-il entre ses dents.
- Mais on te croit, Drago, c'est promis, le rassura Pansy avec un ton moqueur et en tapotant sa cuisse.
George se pencha légèrement vers l'avant afin de voir Malefoy. Ce dernier grignotait sa sucrerie avec une aisance particulière, comme s'il dégustait un mets savoureux. George avait envie de le taquiner un peu. Après tout, si Pansy et lui soupçonnaient Hermione de l'avoir rejoint la veille au soir, ils n'en étaient pas certains.
- Dis-moi, Malefoy, tu as fait quoi hier soir ?
- En quoi ça te regarde ?
- Je fais un innocent brin de causette, c'est tout.
Malefoy le regarda de biais avant de porter son attention sur Charline qui s'enfonçait dans la brume épaisse. Pansy fit de même, ses lèvres pincées, probablement pour s'empêcher de rire.
Puisqu'ils ne voyaient désormais plus rien de ce qui se déroulait dans ce brouillard, George posa sa main sur l'épaule d'Hermione, assise devant lui, pour attirer son attention.
- Je ne t'ai pas vue ce matin. Tu as passé une bonne soirée, hier ?
Bien moins habile que Malefoy pour dissimuler ses émotions, Hermione rougit jusqu'à la racine de ses cheveux et George s'en félicita intérieurement.
- Pourquoi tu me demandes ça ?
- Qu'est-ce que vous pouvez être sur la défensive tous les deux, ricana-t-il en s'adossant complètement à son siège.
- Moi je trouve ça suspect, ajouta Pansy entre deux Fizwizbiz.
- Estimez-vous simplement heureux que je vous aie laissés faire des cochonneries en paix.
- Des cochonneries, répéta Pansy. Tu as quel âge, Granger ?
Malefoy, resté silencieux jusqu'à maintenant, intervint.
- Hermione était avec moi.
George s'étonna de cette révélation. Pansy s'étouffa avec un morceau de bonbon et Hermione, elle aussi surprise au premier abord, finit par sourire en regardant Malefoy. George, qui pensait s'amuser au détriment de ces deux-là, venait d'être pris à son propre piège.
- Je suis un peu déçu de ne pas avoir dû vous faire tourner en bourrique avant que l'un de vous se décide à cracher le morceau.
- On a bu de la liqueur de prunes, lui apprit Hermione, pas de quoi fouetter un fléreur.
- Je ne veux pas savoir ce que vous avez fait une fois la bouteille entièrement bue.
George les gratifia d'un haussement de sourcils qui ne faisait aucun doute quant à ce qu'il avait derrière la tête.
- Je suis rentrée dormir et j'ai passé une heure à lancer des sorts de silence suffisamment puissants pour ne pas vous entendre copuler.
Il commença à la taquiner sur l'utilisation du verbe "copuler" avant de reporter brusquement son attention sur le terrain de Quidditch.
Un cri venait de s'échapper de la brume.
Et voilà !
Pas mal d'informations dans ce chapitre, non ?
Déjà, êtes-vous surpris-es de ce qui arrive à se pauvre Aleksandar ? Il se retrouve au milieu d'un complot politique alors qu'il n'a rien demandé à personne...
Et je sous-entendais "baiser" par "rapprochement", mais je ne voulais pas trop vous spoiler avant la lecture. Vous êtes heureuuuux-se ? Moi oui ahah. Ils en ont mis du temps !
Qu'avez-vous pensé de la petite conversation entre Pansy et George ? Elle était nécessaire à mon avis.
Maintenant, place à la troisième tâche !
Du love pour vous, à mercredi !
