L'arrogance des grands de ce monde

Finalement, retrouver l'élève qui devait s'en prendre au directeur fut étonnamment facile.

Grâce à Severus, la bande put avoir une liste exhaustive des mangemorts qui devaient faire leurs preuves aux yeux de Voldemort. Ainsi, ils se concentrèrent sur leurs enfants encore scolarisés et firent quelques découvertes qu'ils gardèrent secrètes pour s'en servir plus tard. La mésaventure de Katie Bell, qui avait enfilé un collier ensorcelé, puis de Ronald Weasley qui avait bu une boisson empoisonnée – destinée initialement à Harry, car le roux s'était incrusté à sa table aux Trois Balais et lui avait pris son verre – leur avait permis de resserrer l'étau et ce fut sans surprise qu'ils apprirent que c'était Millicent Bullstrode qui était derrière toute l'affaire. Désespérée, il n'avait pas fallu longtemps pour que les trois Serpentards obtiennent des aveux complets et neutralisent totalement son plan. En effet, la jeune fille fréquentait beaucoup la salle sur demande quand Poudlard se faisait trop lourd pour elle et elle était tombée sur une armoire à disparaître dont elle avait déjà vu une autre similaire dans une boutique du Chemin de Traverse. Son père mangemort s'était porté acquéreur de l'artefact et le faisait réparer de son côté tandis que sa fille, dont il s'était assuré l'obéissance en menaçant sa mère, son petit frère et sa petite sœur, réparait l'autre. Une fois fonctionnelles, les armoires permettraient de faire entrer n'importe qui dans le château.

L'idée première des Serpentards était de détruire l'armoire. Mais Hermione, sur le conseil de Severus, le leur avait déconseillé car elles pouvaient servir dans un autre contexte à leur avantage. Ce fut ainsi qu'Harry, avec le concours des gobelins, se porta acquéreur de l'armoire, issue d'une saisie chez Barjow et Beurk en règlement d'une dette conséquente. Tous les biens vendus aux enchères ne suffirent bien évidemment pas mais au moins, les artefacts récupérés dans la boutique ne serviraient ni à Voldemort, ni au ministère et encore moins à Dumbledore. La disparition « accidentelle » du plan de Voldemort avait mis sur les dents les autres mangemorts qui avaient reporté leur frustration et leurs craintes sur leurs enfants encore scolarisés. Ces derniers tentèrent de coincer Millicent pour savoir où se trouvait l'autre armoire mais ils ne savaient pas que l'artefact avait été retiré par Théo et Draco et exfiltré de l'école par Hermione grâce à sa propre méthode de contact avec Harry.

Dans l'une des salles qu'Harry et elle avaient découvertes et dans laquelle la brune aimait se réfugier, Hermione réfléchit à la situation. Les deux chefs de files n'avaient pas hésité à forcer les élèves à entrer dans leur combat parce que leurs parents le faisaient, montrant clairement qu'ils étaient inaptes aux charges auxquelles ils prétendaient. Deux dictatures se préparaient dans l'ombre et si personne ne faisait rien, alors le pays sombrerait dans le chaos et elle n'exagérait même pas.

Elle secoua la tête. A dix-sept ans, elle ne devrait même pas se préoccuper de politique mais avec les incapables qui prenaient les décisions, sa génération allait devoir prendre en main son avenir sans que ces vieux croulants n'y fourrent leur nez, sans compter sur les adultes incapables d'esprit critique, buvant sans remettre en cause ce que deux imbéciles assurent être la route à suivre. Parfois, elle se disait qu'elle aurait dû insister plus pour poursuivre ses études aux côtés d'Harry et qui sait, partir à l'étranger.

Une vibration la sortit totalement de ses pensées. Elle attrapa donc son miroir à double sens et l'activa.

-Hermione ?

-Bonsoir Harry, sourit Hermione. Que se passe-t-il ?

-J'avais le nez plongé dans les grimoires de ma famille quand je suis tombé sur une information qui mérite d'être vérifiée, déclara Harry.

-Je t'écoute, fit Hermione.

-Il semblerait qu'il existe différentes manières de révoquer un directeur, expliqua Harry. Sa mort ou un handicap si important qu'il ne pourrait pas remplir ses fonctions, bien entendu ou un vote de défiance, ouvert ou non, de la part des directeurs de maison ou même des élèves.

-Le ministère aussi, pointa Hermione. Quand Ombrage a fait son cirque.

-Ahah, c'est là que se joue la subtilité, ricana Harry. Le ministère a suspendu Dumbledore, il ne l'a pas viré.

-C'est vrai que ce n'est pas la même chose, concéda Hermione. Et ?

-Le ministère n'a en fait aucun droit sur l'école, révéla Harry. Gemna et Sirius l'ont vérifié, il n'y a qu'un partenariat pour les programmes scolaires mais cela ne va pas plus loin.

-Harry James Potter, gronda Hermione. Tu es en train de me dire que ce que cette garce a fait était illégal ?

-On peut même dire que les détraqueurs autour de l'école étaient illégaux, ajouta Harry. Gringotts a pu noter l'ingérence du ministère date du moment où Dumbledore est devenu professeur à Poudlard sur son ordre. Il a pris ses aises quand il est devenu directeur.

-Qu'est-ce que tu ne me dis pas ? fronça des sourcils Hermione

-Je suis en train d'éplucher les notes de Phineas Black, tu sais, celui qui était directeur de Poudlard, grimaça Harry. Je ne suis pas sûr … mais je pense que Dumbledore n'est pas le directeur légitime de Poudlard.

-Pourquoi ? s'étonna Hermione

-Je reviens sur les détraqueurs autour de l'école, expliqua Harry. D'après les notes du directeur Black, il y a des barrières qui interdisent l'accès à tout ce qui pourrait représenter une menace pour les habitants du château.

-Si on va dans cette direction, le basilic était une menace aussi, pointa Hermione.

-Le basilic était une protection supplémentaire de l'école, contra Harry. Détourné de sa mission sous le contrôle de Riddle, tu t'en souviens ?

-OK, bougonna Hermione. Détraqueurs ?

-Oui, reprit Harry. Ils n'auraient jamais dû entrer sur le terrain de quidditch, sauf si les barrières avaient été abaissées ou pire, qu'elles étaient trop faibles pour les retenir.

-Mais imagine que la manière de les fortifier ait été perdue, proposa Hermione.

-Ça aurait pu être le cas … si Phineas ne m'avait pas confirmé que tous les nouveaux directeurs étaient instruits dans leurs fonctions dès le début de leur mandat, contra Harry. De là, nous avons deux hypothèses : soit Dumbledore sait ce qu'il doit faire pour maintenir les barrières et il s'en fout, soit il ne sait pas parce qu'il n'a jamais été directeur. Personnellement, je ne sais pas ce qui est le plus effrayant.

-Tout cela est bien joli mais pourquoi tu me dis tout ça ? demanda Hermione

-Dumbledore détient du pouvoir parce qu'il est à la tête de Poudlard, expliqua Harry. Mais qu'est-ce qu'il deviendrait s'il ne l'avait plus ?

-Tu veux le tuer ? s'horrifia Hermione

-Justement, non, contra Harry. Le tuer reviendrait à le transformer en martyr. Or, actuellement, la population commence à devenir méfiante parce que le Survivant n'est clairement pas sous sa houlette. Il faut qu'il perde de son prestige, ça lui ferait beaucoup plus mal.

-Tu élargis les fronts de la guerre, prévint Hermione.

-Au contraire, je veux écarter Poudlard de la guerre, se justifia Harry. Sans l'école, ni Dumbledore ni Voldemort ne pourront faire pression sur les familles pour qu'elles fassent ce qu'ils veulent.

-D'accord, articula Hermione. Comment tu veux réussir ce miracle ?

Harry eut un visage honteux.

-Je ne sais pas trop comment faire, avoua Harry d'une petite voix.

-Et tu t'attendais à ce que je trouve une solution ? se moqua Hermione

-Je voulais d'abord te dire mon idée, haussa des épaules Harry. Histoire de savoir si je ne m'emballe pas trop.

-Tu t'emballes, confirma Hermione. Mais ton idée n'est pas totalement folle. Laisse-moi y réfléchir et on va en discuter plus tard. D'accord ?

-D'accord, sourit Harry. Je te laisse alors. Bonne soirée.

-Toi aussi, Harry, fit Hermione.

§§§§§

Severus avait renvoyé Hermione dans ses appartements – obtenus en vertu du contrat d'apprentissage dont elle bénéficiait – pour lui permettre de se calmer un peu. Une fois la porte refermée, la jeune fille avait eu un sourire fou. Elle ne se serait jamais douté que le directeur aurait mis plus de quatre mois pour découvrir où le maître et son apprentie avaient passé les fêtes de fin d'année.

Flash-Back

Après quelques jours de réflexion, Severus Snape avait accepté le programme de son apprenti. Il avait donc froidement renvoyé Albus Dumbledore dans ses pénates quand il avait exigé que le duo reste à l'école pour les vacances, duo qui s'était retrouvé à King's Cross côté moldu quand le Poudlard Express arriva à Londres. Une voiture avec chauffeur les attendait dans le parking et le temps qu'ils la chargent et qu'ils grimpent dedans, Severus les avait déjà débarrassés d'invités indésirables. Le voyage jusqu'à l'aéroport de Londres Heathrow fut d'assez courte durée et ils finirent par perdre définitivement les espions à la solde de Dumbledore comme ceux à celle de Voldemort.

Le portauloin d'Harry les emmena directement dans la salle des transports d'une charmante bourgade sorcière pour leur faire passer une nouvelle salve de vérifications, directement offerte par les gobelins. En effet, Harry, prenant sa sécurité à cœur, avait demandé le concours de Gringotts pour établir un protocole de protection pour tous les invités sur le domaine Potter. Ainsi, ils devaient passer par une maison secondaire qui les examineraient de la tête aux pieds en passant par la magie pour vérifier qu'ils n'étaient pas un danger pour le clan. Ensuite, avec la lettre d'accréditation, ils pouvaient accéder à la maison Potter dans laquelle on les avait invités.

Contrairement à ce que Severus aurait imaginé, les célébrations de Yule s'étaient mieux passé qu'il ne l'aurait cru. Il avait pu voir par lui-même qu'Harry Potter se portait bien mieux que quand il était sous la coupe de Dumbledore et que ses connaissances étaient enfin celles qu'on attendait d'un futur lord. La célébration magique, diabolisée par Dumbledore, n'avait comporté aucun sacrifice humain et la vague de magie douce qui les avait entourés après les offrandes lui avait fait comprendre que le vieux sorcier était vraiment à côté de la plaque, surtout en apprenant, après un très lourd serment de secret – ni Harry ni Gemna étaient assez fous pour laisser quiconque se promener avec ces informations sans assurer leurs arrières – qu'Harry Potter n'était plus sous la responsabilité si « aimante » de Pétunia Dursley née Evans et son adorable mari, tous les deux en prison pour maltraitance sur mineur et corruption, entre autres, et qu'il le vivait bien.

Ça avait été une parenthèse enchantée qu'ils avaient pu pousser jusqu'à Noël. En effet, à peine étaient-ils arrivés sur le domaine Potter qu'Helen et Malcolm avaient reçu une lettre de Dumbledore leur annonçant qu'à cause de l'apprentissage de leur fille qui avait suscité des jalousies dans le monde sorcier, elle ne serait pas en sécurité dans le monde moldu et qu'elle devrait passer les vacances dans une maison sécurisée. La beuglante qu'il avait reçu en retour – Severus avait fait exprès de se rendre au QG de l'Ordre pour assister à l'événement – avait choqué tous les membres mais clairement pas surpris ceux qui avaient des enfants. Dedans, Malcolm rappelait qu'il savait lire et que le professeur Snape comme Hermione lui avaient soigneusement expliqué ce que signifiait un apprentissage, ses droits comme ses devoirs. Il savait donc parfaitement que dès le moment où sa fille avait accepté, son seul référent devenait Severus Snape et même son directeur d'école passait très loin derrière. De plus, son maître d'apprentissage s'était déjà engagé pour que sa fille puisse passer les fêtes avec eux donc ses désidératas n'entraient clairement en ligne de compte. Malcolm avait ajouté une couche en rappelant que techniquement, Noël n'existait pas dans les célébrations magiques donc il était aberrant qu'il impose une fête non magique, qui plus est, religieuse, à des personnes qui n'en comprenaient même pas la signification. Mais ce qui fut magistral, ce fut quand il asséna que désormais, le seul référent d'Hermione dans le monde sorcier serait Severus Snape et que tout grand Albus Dumbledore qu'il était, il était tenu de s'en souvenir. Tout le monde explosa de rire en voyant le souvenir de la tête éberluée du chef de l'Ordre.

Ainsi, le 26 décembre, Hermione et Severus arrivèrent au QG de l'Ordre. Les ennuis commencèrent dès la répartition des chambres. Molly avait signifié qu'il n'y avait pas assez de place pour que Severus dorme sur place, cette dernière fut surprise en voyant Hermione prendre également ses affaires alors qu'elle lui avait indiqué qu'elle dormirait avec Ginny.

-Je suis là où se trouve mon maître, décréta froidement Hermione quand la matrone commença à s'insurger. Je suis en apprentissage, au cas où vous l'auriez oublié. Si vous voulez savoir en quoi ça consiste, je vous conseille de consulter les notes de vos enfants sur le sujet. Vous devriez d'ailleurs leur rappeler qu'au prochain manquement de leur part, maître Snape n'hésiterait pas un seul instant à les faire renvoyer de Poudlard jusqu'à ce que j'y ai terminé mes études et le professeur Dumbledore ne pourra rien y faire. Ils ont déjà été prévenus et maintenant, vous aussi.

Hermione était donc partie s'installer dans le laboratoire de potions avec Severus, soi-disant remis en état pour leur séjour, mais le reniflement de mépris de son maître lui avait fait comprendre que c'était très loin d'être le cas. Ils avaient aménagé leur lieu de vie pour les prochains jours mais l'endroit était si exigu qu'ils avaient dû installer des lits superposés particulièrement étroits.

L'enfer avait commencé quand ils étaient remontés dans la cuisine après trois heures à réellement nettoyer de fond en comble le laboratoire pour pouvoir l'utiliser. Molly avait exigé la baguette d'Hermione, puisque d'après elle, les enfants n'étaient pas majeurs et donc ne pouvaient pas utiliser la magie hors de l'école et ensuite, qu'elle aille aider Ginny et Ron dans l'entretien de la maison. Sentant que son apprentie allait remettre la matrone à sa place et pas de la plus douce des manières, Severus s'était contenté de la tenir occupée quand il fallait « aider » et de lui rappeler plus ou moins subtilement que ce que Malcolm Granger avait asséné à Albus Dumbledore valait également pour elle.

Loin de se considérer comme vaincue, Molly continua ses récriminations sur l'absence de la jeune fille à Noël, considérant Severus comme quantité négligeable, et ne se cacha pas vouloir que le maître de potions ne soit pas là pour le nouvel an pour que la brune « puisse passer des vacances normales ». Tous les deux durent serrer les dents et préférèrent disparaître dans le laboratoire de potions plutôt que de l'écouter geindre. En plus, tandis que Severus se faisait accaparer par Albus pour qu'il l'autorise à participer à son apprentissage et à soutirer la localisation du Survivant, Hermione devait subir Ginny et Ron car ils savaient qu'elle avait toujours des contacts avec Harry. Leur harcèlement eut rapidement raison d'eux et quatre jours après leur arrivée, Hermione et Severus quittèrent le QG de l'Ordre.

Leur première halte pour la nuit – ils avaient quitté le manoir à l'heure du thé, pendant lequel Molly avait commencé à babiller sur les futures fiançailles d'Hermione et de Ron, ainsi que de celles de Ginny et d'Harry, sans vouloir comprendre qu'elles n'existaient que dans son esprit – fut dans un hôtel discret dans le quartier des Embrumes. Ainsi, ils purent commencer le soir même leurs achats pour la poursuite de l'apprentissage sans que les membres bien-pensants de l'Ordre ne puissent les critiquer et continuèrent le lendemain matin. Ils déjeunèrent dans le monde non magique – où ils retrouvèrent Helen, Malcolm et Harry – avant que Severus ne prenne contact avec Narcissa Malfoy pour qu'elle puisse les accueillir jusqu'au nouvel an au moins et peut-être même jusqu'à la rentrée scolaire. La blonde accepta avec plaisir et le soir, il dîna à la table des Malfoy avec Hermione.

Si le manoir était le QG principal des mangemorts, Hermione avait compris que Narcissa, à l'image de Sirius, n'avait pas ouvert toute la bâtisse à ses invités. Même Voldemort, apprit-elle, vivait dans une petite extension construite spécialement pour lui, permettant de ne pas mettre à mal les protections plusieurs fois centenaires du bâtiment principal. Une seule aile était dédiée à la logistique de l'organisation, quand il s'agissait d'héberger des mangemorts, Narcissa avait été catégorique : la magie du manoir refusait qu'ils restent à demeure et soit ils se trouvaient un autre logement, soit ils squattaient le cottage de Voldemort. Très vite, les voix s'étaient éteintes pour loger dans la luxueuse demeure.

Les récriminations de Draco quant à sa présence amusèrent Hermione mais une fois hors de portée d'oreille des mangemorts, ils furent heureux de se revoir. Ensemble, ils eurent une initiation complète à la magie dite noire et la brune fut scandalisée de tous les manquements de Dumbledore concernant l'enseignement de la Magie parce que ça ne convenait pas à sa vision du monde à son image. Le manoir Malfoy étant bien mieux équipé que le QG de l'Ordre, l'apprentissage en potions put continuer sans problème et sans qu'ils ne soient dérangés.

La rencontre avec Voldemort fut surprenante à plus d'un titre pour Hermione. Tout d'abord, le leader ne l'avait pas reçue devant ses serviteurs mais en toute intimité avec son maître dans son bureau. Gardant en tête les recommandations de Severus – pas d'insolence, de la politesse, pas de nécessité de se montrer soumise, entre autres – ils entamèrent tous les trois une conversation polie et enrichissante, comme si elle ne se trouvait pas devant un terroriste. La brune pouvait comprendre ce qui avait attiré les mangemorts chez lui.

Chassez le naturel toutefois, il revenait au galop et dans ce cas, Voldemort et les mangemorts tinrent deux jours.

Ça avait commencé doucement, des ricanements sur son chemin, des sifflements appréciateurs – parce qu'il n'y avait que très peu de femmes mangemorts et si on se fiait au cas de Bellatrix Lestrange, elles avaient toutes plus de testostérone qu'eux – rapidement suivis par des remarques mesquines, déplacées puis carrément vulgaires. Les plus jeunes mangemorts, qui l'avaient connu à Poudlard, avaient voulu lui mettre la main aux fesses voire sur les seins mais quand ils avaient dû se présenter à Severus Snape, l'un des seuls infirmiers de leur camp, pour leurs blessures, ils avaient dû affronter la désapprobation du maître d'apprentissage PUIS celle de leur maître, puisque les brûlures de magie pure étaient bien plus handicapantes que d'autres plus classiques. Ils ne pouvaient pas dire qu'ils n'étaient pas au courant car ils lisaient le journal et la Gazette du Sorcier avait dû publier les règles d'apprentissage après que Rita Skeeter ait voulu salir la réputation d'Hermione en apprenant qu'elle était apprentie et que les lois d'apprentissage se soient enclenchées en lui ôtant sa capacité d'animagus et en l'ensorcelant pour qu'elle ne puisse dire que toute la vérité sous son meilleur jour jusqu'à la fin de sa vie, sans compter que la justice l'avait totalement ruinée.

Severus avait accepté d'utiliser le laboratoire situé dans l'aile dévolue aux mangemorts et leurs affaires car malgré son apprentissage, il avait encore des responsabilités envers eux et donc, il devait au moins préparer les potions dont ils auraient besoin. Comme il s'agissait de potions qu'Hermione avait déjà étudié – et même, dont son maître et elle se sont débarrassés dès les premières semaines d'apprentissage – la jeune fille avait reçu l'autorisation de parcourir la bibliothèque à la disposition des mangemorts à son aise.

L'attaque de légilimencie l'avait prise par surprise.

La réaction magique beaucoup moins.

Voldemort avait à peine eu le temps d'effleurer l'esprit d'Hermione que son esprit – ou plutôt, la fraction d'âme qui lui restait – fut intensément brûlé au point de se recroqueviller au fin fond de son corps. Corps qui avait traversé les murs pour se retrouver dans le parc, faisant hurler toutes les alarmes qu'il avait dû installer pour sa propre gloire.

Le plus choquant fut quand les protections du manoir Malfoy réagirent à leur tour. Entrées en résonnance avec les lois d'apprentissage, leur expliqua plus tard Narcissa, la propriété avait estimé que Voldemort avait bafoué une fois de trop l'hospitalité des lieux. Elle avait donc chassé de ses murs et de son parc toute trace de sa présence – ce qui comprenait les mangemorts logés temporairement sur place et leurs affaires – et déposé le tout à plusieurs kilomètres du domaine tout en réhaussant les protections. Ne croyant pas leur chance, Narcissa et Draco avaient entériné cette décision en annulant définitivement l'accès à toute personne qui n'était pas eux, ainsi que Severus et Hermione. Libérés de ces présences néfastes, les Malfoy en profitèrent pour purifier le domaine et pendant ce temps, Hermione et Severus retournèrent au manoir Potter terminer leurs vacances.

Fin Flash-Back

La débâcle au manoir Malfoy n'avait pas été rendue publique mais Severus, en vertu de son statut d'espion, n'avait pas pu passer l'information sous silence mais n'avait pas spécifié sa présence sur les lieux ainsi que celle de son apprentie. Mais cela arriva finalement aux oreilles du directeur qui les convoqua immédiatement.

Flash-Back

La déception pouvait se lire dans le regard et la posture d'Albus Dumbledore mais ce n'était pas comme si cela faisait chaud ou froid à Hermione et Severus.

-Je viens d'apprendre que vous vous trouviez au manoir Malfoy quand Voldemort et ses mangemorts ont été expulsés il y a quelques mois, déclara Albus. Puis-je savoir pourquoi vous n'avez pas jugé bon de m'en informer ? Est-ce que vous vous rendez compte que vous avez mis votre apprentie en danger ?

-Parce que le lieu où se trouve mon apprentie et moi-même ne concerne nullement cette guerre, répondit simplement Severus. Les seuls pour lesquels j'ai un certain devoir sont les parents de mademoiselle Granger. Vous ne faites pas partie de sa famille, elle n'était pas sous la responsabilité de l'école, je ne vois pas donc pour quelle raison vous auriez dû être informé de sa localisation.

Hermione nota le pli dur qu'avait pris sa mâchoire.

-Vous auriez dû mettre en sécurité mademoiselle Granger au lieu de l'emmener dans ce repère mal famé, gronda Albus. Le QG de l'Ordre sert à cela.

-Je n'ai pas fourni aux professeurs et enfoncé dans la gorge de ces petits cornichons les lois d'apprentissage pour le plaisir de le faire, siffla Severus. Sinon, vous auriez compris que le seul endroit où elle serait le plus en sécurité serait avec moi. Quant au QG de l'Ordre, tant que Molly Weasley ne saura pas tenir sa langue et n'aura pas compris que le monde ne tourne pas autour d'elle et de ses volontés, je ne compte pas la fréquenter plus que nécessaire et je refuse d'imposer sa présence à mon apprentie. De plus, les installations sont plus que sommaires ce qui n'est clairement pas un gage pour la réussite d'un apprentissage.

-Mademoiselle Granger, fit Albus en changeant de cible. Vous savez que vous pouvez briser cet apprentissage dès que vous le souhaitez et je m'engage à vous en trouver un autre plus satisfaisant. Une rencontre avec les mangemorts ne sera pas comprise dedans.

-Professeur, répondit Hermione après un signe d'acquiescement de Severus. Je suis amplement satisfaite de mon maître et je ne tiens pas à en changer. Cette … rencontre avec les mangemorts n'était pas le pire désagrément de ces vacances, vous savez.

-Ah bon ? s'étonna Albus

-Non, sourit machiavéliquement Hermione. Le pire a été de comprendre que des contrats de mariage ont sûrement été rédigés ou sont sur le point de l'être entre Ronald Weasley et moi ainsi qu'entre Ginevra Weasley et Harry Potter sans qu'Harry et moi ne soient au courant de ces volontés matrimoniales ni qu'on ne s'encombre de nos accords respectifs pour les activer. Au cas où vous l'auriez oublié, je suis majeure et donc seule maître à bord dans ma vie. Je vous conseille donc de faire oublier cette idée à Molly Weasley et à ses deux derniers enfants avant que ça n'arrive aux oreilles d'Harry et qu'il en parle à des personnes qui vont agir concrètement à cette manœuvre.

-Vous avez dû mal com… protesta Albus.

-Donc si je me rends à Gringotts et que je demande à mon conseiller de vérifier si je fais l'objet d'un contrat magique, il ne trouvera rien ? coupa Hermione

L'air interdit du directeur leur fit comprendre qu'il ne s'attendait pas à une telle vivacité d'esprit.

-Il est clair que vous n'avez pas été en sécurité pendant ces vacances, déclara Albus, changeant totalement de sujet. J'insiste sur le fait que je peux vous trouver un autre maître d'apprentissage assez rapidement.

-Non merci, refusa Hermione.

-Avez-vous terminé ou avez-vous d'autres questions ? intervint Severus

Albus serra des dents avant de capituler.

-Non, vous pouvez y aller, souffla Albus.

D'un signe de son maître, la jeune fille se leva et salua le directeur avant de quitter la pièce. Severus lui emboîta le pas mais au moment de passer la porte, il se tourna vers son supérieur.

-Je trouve cela particulièrement déplacé qu'après avoir estimé que c'était une bonne idée, vous refusez cet apprentissage, déclara Severus. J'ai peut-être accepté de me soumettre à vos ordres, ce n'est pas son cas et ce ne sera pas près de l'être si vous ne lui proposez pas des arguments valables pour vous rejoindre. Votre explication pour le plus grand Bien est très loin de la convaincre, sachez-le. Bonne soirée, directeur.

Fin Flash-Back

Après en avoir discuté avec ses parents, Severus et Harry, Hermione avait supposé que Dumbledore avait accepté l'apprentissage – pas qu'il n'ait réellement son mot à dire là-dedans – parce qu'il aurait un accès à son Survivant démissionnaire. Mais sa mauvaise volonté à se soumettre à ses ordres était en train de lui faire comprendre que ce n'était pas gagné et que les engagements de Severus ne s'imposaient pas à elle.

La brune fronça des sourcils. Avec ce revers monstrueux des deux côtés de la guerre – la perte du clan Malfoy du côté des mangemorts, ce qui avait eu pour conséquence celle de leur QG fonctionnel et admirablement tenu et le refus sous-entendu d'Hermione, le seul lien avec Harry Potter, pour entrer dans le plan pour le plus grand Bien d'Albus Dumbledore – nul doute que ça n'allait pas tarder à largement se dégrader. Rester à Poudlard apportait de moins en moins d'avantages et en réalité, seules les responsabilités de Severus les empêchaient de disparaître dans la nature.

Une discussion s'imposait donc.