Bonjour à toutes et à tous,

Comme annoncé au post précédent, le chapitre du jour a un léger retard. Toutefois, je suis contente de réussir à vous le poster malgré tout ce dimanche !

Merci à Cassye pour son commentaire et merci encore et toujours à la communauté silencieuse.

Réponse aux reviews :

Cassye : Contente que tu aies apprécié la rencontre avec Araj ! Mon parti-pris a été d'assumer les choix de mes personnages, aussi bien en termes de réussites que de conséquences. C'est-à-dire qu'on aurait pu en apprendre plus sur les Asenred, j'avais préparé tout un lore concernant cette Maison à l'époque où mon plan d'histoire n'était pas finalisé. Mais comme Nymuë a délibérément choisi Astarion au détriment de ces informations, elles ne seront pas dévoilées. Ca s'est décidé au moment de la rédaction du chapitre pour être honnête ; avec cet ultimatum, je voulais aussi illustrer la détermination de Nymuë à doucement se tourner vers l'avenir, plutôt que de constamment tenter de reconstituer le passé. J'espère que ça ne sera pas une frustration pour vous ! Et oui, Astarion est perdu, même s'il commence à saisir que son "simple, sympathique plan" menace de se retourner contre lui...

Recommandation musicale : Song of Balduran (Encountering the Emperor) - Baldur's Gate 3 (OST) de Vivi's Radio Backup Channel - Rare VGM.

Bon, la musique spoile un peu... Il est donc temps de vous souhaiter une bonne lecture !


Chapitre 24 :

A l'intérieur du prisme

Quand Nymuë s'éveilla le lendemain, elle constata avec surprise qu'Astarion était toujours à ses côtés. Il paraissait plongé dans ses pensées. Avait-il seulement dormi ?

"Bonjour, darling. Avant de dénigrer mon honneur de gentleman, sachez que c'est uniquement parce que vous vous êtes endormie contre moi que j'ai pris la liberté de vous déplacer. Vous avez le sommeil profond, pour une elfe.

- Vous ne vous êtes pas reposé du tout ?" s'enquit la jeune femme. Elle dévisagea son compagnon en évitant soigneusement de réagir quant à son "honneur de gentleman".

"J'avais besoin de réfléchir. Et vous êtes amusante à observer, quand vous ne ronflez pas."

- Je ne ron…

- Entraînement matinal !", rugit la guerrière sous leurs pieds.

L'œil hilare, le roublard descendit de la charpente avant que sa compagne ne lui jette le premier objet à sa portée - de préférence, contondant. Ni la gith, ni la prêtresse ne firent de commentaire en les voyant les rejoindre depuis l'ouverture du premier étage. La première, en l'occurrence, était trop occupée à planifier une séance éreintante.

Après une série d'exercices qui les épuisa plus qu'elle ne les réveilla, les aventuriers décidèrent qu'il était temps pour eux de quitter Hautelune. Leur prochaine destination était claire : le mausolée de la famille Thorm. Avant de partir, Ombrecoeur et Nymuë se réapprovisionnèrent en nourriture, herbes de soins, et parchemins magiques. Cela ne serait pas de trop face à un orthon et un nécromancien… Elles obtinrent également une carte du village, leur permettant d'identifier le péage par lequel ils étaient passés la veille. De ce que les aventuriers distinguèrent, toute la zone servait autrefois d'accueil pour les émissaires étrangers. Ainsi, les Tours étaient entourées d'une maison médicale, d'une taverne, d'un atelier de tailleurs de pierre et - à proximité de la route permettant de rejoindre Baldur's Gate - d'un cimetière. C'était là qu'ils devaient se rendre.

L'air du dehors leur fit l'effet d'une chape de plomb. Les ombres étaient profondes autour de Hautelune, voracement attirées par les âmes protégées à l'intérieur. Et il leur faudrait au moins une demi-journée pour atteindre le mausolée…

Le terrain était laborieux, déformé par la malédiction des années auparavant. A de nombreuses reprises, de gigantesques racines les forcèrent à des détours. C'était comme si ces souches avaient soudainement jailli du sol, fissurant les pavés de pierre et les bâtiments. Alors que les compagnons terminaient de se frayer un chemin jusqu'à une imposante statue, un sifflement strident s'échappa du paquetage de Lae'zel.

"Le qua'nith, s'écria-t-elle. Les miens cherchent à nous contacter !"

Le dispositif tremblait en émettant une lueur inquiétante. Quand la guerrière l'examina, il explosa. Un flash de lumière envahit leur champ de vision, brûlant leur rétine, tel un phare au milieu des ténèbres.

"Tu n'as pas été facile à trouver, mon enfant.", lança une voix autoritaire.

Rouvrant les yeux, les aventuriers firent face à la gigantesque projection d'une githyanki. Elle dominait le paysage, sa silhouette composée de filaments écarlates. Son armure était bien plus sophistiquée que celle de Lae'zel, complétée d'une couronne à trois branches sur le haut de son crâne. Elle avait une peau ivoirine, si pâle qu'elle en paraissait presque surnaturelle. Nymuë aurait été incapable de lui donner un âge.

"Ma reine…, murmura la guerrière avec vénération. Shkath zai !"

Elle tomba à genoux, la tête baissée avec respect.

"Tes esclaves et toi êtes autorisés à me contempler, déclara la souveraine, même si je dois admettre que ton choix d'alliés est étonnant. Si j'en crois le rapport de nos patrouilles, ils donnent une image bien tendre de toi, Lae'zel.

- Ch'mar, zal'a Vlaakith. Vous me connaissez ?

- Urlon de K'liir a une très haute opinion de toi. Tout comme Al'chaia avant lui. J'ai entendu votre appel : il semblerait que vous ayez réussi là où mes lames d'argent ont échoué. Tu recherches la pureté, Lae'zel… je peux encore te l'offrir."

Nymuë ignorait si ses infimes tremblements la trahirent, mais la reine immortelle s'agenouilla devant eux. Ses yeux n'étaient que braises tandis qu'elle les étudiait ; elle semblait voir au-delà de leur apparence.

"Istiks, reprit-elle. Vous avez en votre possession un objet qui m'appartient. Un artefact qui m'a été volé, et que je tiens à récupérer. Reste maintenant à savoir si vous m'êtes fidèle…

- Qu'est-ce que ce prisme ?"demanda la musicienne.

Vlaakith fronça brièvement les sourcils.

"Ne questionnez pas ma souveraine, siffla la guerrière. Contentez-vous de lui donner ce qu'elle veut !"

Mais Nymuë demeurait sur ses gardes. Le groupe avait suivi l'instinct de Lae'zel quant à l'utilisation du qua'nith, et avait accepté de retrouver son peuple en échange de réponses ; il était hors de question de céder leur unique protection sans les avoir obtenues.

"Le prisme astral est la solution à l'épidémie d'infectés envahissant ce Plan, répondit Vlaakith. Grâce à lui, la restauration de l'empire illithid pourra être stoppée avant même d'arriver à terme. Du moins, à une condition…"

Elle se releva, matérialisant dans sa paume une copie conforme de leur artefact :

"Cette arme est actuellement… corrompue, rugit-t-elle. Il y a quelqu'un à l'intérieur ; une entité impure doublée d'un esprit malfaisant.

- Je me fais fort de l'éliminer pour vous, ô ma reine, promit Lae'zel. Dites-moi comment.

- Tue-la, commanda-t-elle. C'est un agent du Grand Dessein, chargé de saboter notre dernier rempart contre le retour de l'empire illithid. Tant que cette chose vivra, l'intégrité de l'artefact sera compromise. Fais-le, Lae'zel, et tes alliés et toi serez purifiés. Fais-le… et je t'offrirai l'ascension."

Nymuë tiqua, et sentit Ombrecoeur se tendre à ses côtés. Vlaakith voulait qu'ils s'en prennent à leur visiteur nocturne… mais quelque chose clochait dans son discours. Si leur bienfaiteur inconnu était réellement un serviteur illithid, pourquoi les avait-il protégés jusqu'à maintenant ? Il aurait été plus simple de les laisser se transformer, cédant ainsi l'artefact à l'Absolue par la même occasion…

L'elfe noire se rappelait sa dernière conversation avec la fausse Elyon : celle-ci avait avoué avoir volé sa puissance aux githyankis… et avait insinué que leur souveraine ne reculerait devant rien pour la récupérer. Qu'y avait-il d'autre, alors, que Vlaakith leur dissimulait ? Son regard glissa vers Lae'zel, dont les yeux étaient remplis de ferveur. La guerrière était trop aveuglée par sa loyauté pour partager leurs doutes…

"Un tel honneur mérite bien de porter ce fardeau, souffla la gith.

- Sache que l'échec ne t'est pas permis, continua la reine immortelle. Le commandant Voss est en route à l'heure où nous parlons ; décevez-moi, et il se chargera de vous. Ma colère s'exprime à travers chacun de mes fidèles."

D'un geste ample du bras, la déesse githyanki tendit la main en direction de l'artefact. L'objet quitta la sacoche d'Ombrecoeur pour flotter docilement dans les airs. La présence ténue du visiteur nocturne, jusque-là contemplative, se fit sentir dans l'esprit de l'elfe noire. Elle n'en était pas certaine, mais elle y lisait comme de la… nervosité. Lorsque Vlaakith claqua des doigts, le prisme s'ouvrit en libérant un portique argenté. Une entrée. La souveraine leur adressa un dernier regard impérieux avant de disparaître dans une explosion lumineuse.

Les laissant seuls face au portail.

"Venez, ordonna Lae'zel. Nous devons entrer à l'intérieur du prisme. Il est grand temps de percer ses secrets.

- Quelque chose ne tourne pas rond, Lae'zel, lui répondit prudemment la musicienne. Nous ne devrions pas…

- Assez ! Le regard de Vlaakith porte au-delà des plans, et je ne vous laisserai pas la décevoir !"

Nymuë se tut, échangeant plutôt un regard avec ses autres camarades. Le visage d'Ombrecoeur était fermé, tendu : on lui avait confié la mission de ramener l'artefact au péril de sa vie, mais y rentrer ? Voilà qui était déroutant… Quant à Astarion, son avidité était palpable. Que ne pourraient-ils pas faire avec la puissance renfermée à l'intérieur du prisme ? Sans partager l'avarice du roublard, Nymuë devait admettre être curieuse, elle-aussi. Il leur fallait des réponses, ne serait-ce que pour comprendre pourquoi cet objet soulevait tant de convoitises. Alors que l'elfe noire s'approchait du portique, la voix de la fausse Elyon gémit à ses oreilles :

"Ne fais pas ça !", s'écria-t-elle.

La réaction de ses compagnons lui indiqua qu'ils avaient, eux-aussi, reçu la même supplique. Cela n'arrêta pas Lae'zel, car la guerrière passa le portail d'un air résolu. Plus possible de faire demi-tour, maintenant ; ils lui emboitèrent le pas. Nymuë crut tomber, comme si le passage vers l'intérieur du prisme s'ouvrait sur le vide. Une étrange sensation d'apesanteur l'envahit cependant, alors qu'elle atterrissait avec douceur sur une plateforme rocheuse. Il n'y avait aucune brise sur sa peau, et les sons étaient étouffés ; elle connaissait cet endroit. L'océan étoilé, bleu et violet, l'entourait à l'infini. Derrière une succession de météores éparpillés, un vaisseau en forme de crâne luisait sous un dôme de protection.

Une dimension où le temps n'avait pas cours, circonscrite et comprimée au sein d'un repli de la réalité. Le Plan Astral ; là où s'étaient déroulées chacune de ses rencontres avec le visiteur nocturne.

"Une retraite où ni la durée, ni l'espace ne font loi, murmura doucement la guerrière. Une mosaïque d'éléments disparates cousus ensemble à la manière d'un rêve ; me voilà chez moi.

- Le retour au bercail risque d'être difficile, ironisa Astarion. Cet orbe, au-dessus du vaisseau… on dirait bien qu'il va exploser !"

Le roublard disait vrai ; déjà fragilisé par les attaques passées, le champ de force clignotait faiblement. Du mouvement attira l'attention des aventuriers, plus en amont : un groupe de githyankis couraient en direction du dôme, sautant souplement de roches en roches. La gravité ne semblait pas contraindre leurs gestes ; c'était comme s'ils flottaient, emplis de grâce et de détermination. Lorsqu'ils arrivèrent face aux orbites creuses du crâne, certains grimpèrent à son sommet, tandis que d'autres s'armèrent de bâtons. Comme un seul homme, les gith frappèrent l'orbe fissuré…le faisant voler en éclat ! Les compagnons se jetèrent à terre, mais le souffle de l'explosion se dissipa dans l'atmosphère ambiante, sans même les effleurer :

"Alors comme ça, des soldats de Vlaakith sont dans l'artefact depuis le début ? pesta Ombrecoeur.

- Ce ne sont pas des hommes de Vlaakith, contredit férocement Lae'zel. Regardez !"

Elle pointa du doigt les restes d'un guerrier, quelques pas plus loin : agrafée sur sa tunique, les aventuriers aperçurent une broche représentant une comète en plein vol. "Orphéys", reconnut l'elfe noire. Ainsi, la prophétie du disque découvert à Hautelune était un tant soit peu fondée : le prisme astral avait bel et bien un lien avec le prince githyanki.

"Où est notre ange gardien ?", s'enquit Astarion, perplexe.

L'escouade gith avait pénétré à l'intérieur du vaisseau, désormais vulnérable. Lorsque Nymuë se releva, la voix de la fausse Elyon l'appela :

"Je suis là…supplia-t-elle. Aide-moi ! On m'attaque !"

Les compagnons se ruèrent vers le crâne de pierre, leur corps ne pesant rien en ce lieu non soumis à l'attraction terrestre. La bouche édentée les accueillit, décor d'un étrange spectacle…

Luttant bravement à un contre six, se tenait un flagelleur mental. Les githyankis virevoltaient autour de lui, cherchant ses angles morts. D'une main, la créature fit léviter un rocher qui repoussa deux de ses assaillants ; de l'autre, elle envoya une décharge psychique projetant ses adversaires dans le vide. A l'arrière de la bataille, un autre githyanki flottait parmi les restes du champ de force. Deux faisceaux d'énergie rouge, de la même couleur que les runes de l'artefact, maintenaient ses bras de part et d'autre de son corps. Il était suspendu dans le vide, à demi-conscient.

Était-ce donc ça, le secret du prisme astral ? Un gith aux pouvoirs enchaînés ? Et pas n'importe lequel, si les aventuriers se fiaient à leurs découvertes récentes… Nymuë avait beau regarder, elle ne voyait aucune trace d'Elyon, ou d'un quelconque "ange gardien" ; seul l'illithid leur faisait face, achevant les derniers guerriers cherchant à l'atteindre. Lorsque ses prunelles orange se tournèrent vers eux, il parut les reconnaître :

"Avant de faire quoi que ce soit, déclara-t-il, sachez que je suis votre allié.

- Vlaakith avait raison ! rugit Lae'zel. Le prisme est corrompu par un agent des ghaik ! Par le seul véritable ciel, achevons-le !

- Nous sommes en danger ! insista le monstre. Le githyanki, dans sa cellule… Il est la source de notre protection contre l'Absolue. Je dois à tout prix le soumettre ou nos efforts auront été vains ! Ne vous laissez pas abuser par mon apparence, c'est moi qui vous protège depuis tout ce temps. C'est moi qui suis venu à vous, dans vos rêves.

- Elyon ?", souffla l'elfe noire.

Sans qu'elle ne sache vraiment pourquoi, une peine immense saisit la jeune femme. Elle avait pourtant su, depuis le début, que ce visiteur onirique ne pouvait être sa petite fée ; son apparence n'était qu'un masque cherchant à faciliter leurs interactions. Une manipulation des plus sournoises afin de cacher sa véritable nature… celle d'un illithid. L'aberration même ayant causé leur infection. Nymuë avait espéré que, malgré tout, cela signifiait qu'une trace d'Elyon demeurait, quelque part. Il n'y avait rien de pire que de se convaincre soi-même de ses propres mensonges.

"Aide-moi, reprit le flagelleur mental.

- Prouvez-le, répondit la musicienne. Montrez-nous que vous êtes vraiment ce que vous prétendez être.

- Vous avez sauvé un groupe de réfugiés tieffelins, dans le bosquet des druides. Vous avez affronté une âme éveillée dans les ruines de Malforge, ayant participé à la chute de la Maison drow Asenred. Vous vous êtes alliés avec les Ménestrels pour vaincre un drider, et vous protéger des ombres. Et plus que tout, je sais ce qui vous fait avancer, malgré les épreuves. La rage du champ de bataille, le désir de vengeance, la ferveur religieuse, l'espoir d'une communauté. Le simple fait que vous soyez encore vous-même, et non pas un illithid, devrait suffire à vous convaincre de ma bonne foi.

- Aider un ghaik à soumettre un githyanki ? cracha la guerrière. Non, c'est impensable. C'est… interdit !

- Ta loyauté aveugle te perdra, Lae'zel. Agis à mes côtés ; ta survie en dépend ! Ensemble, nous pouvons reprendre le dessus."

Les aventuriers se jetèrent un regard, indécis. La gith brûlait de rage, mais ses yeux ne quittaient pas le Prince de la Comète dans sa prison de verre. Si la parole de sa reine n'était que vérité, alors pourquoi ce traître était-il encore en vie, après tout ce temps ? Nymuë sentait sa confusion et sa peine comme si elles étaient siennes, explosant dans les tréfonds de sa conscience. Qui était le menteur, ici ? Qui leur dressait sa plus belle illusion ? Ce flagelleur mental, ayant pris des traits familiers pour les tromper, ou Vlaakith elle-même, suffisamment désespérée pour employer un groupe d'étrangers comme mercenaires ? L'elfe noire posa sa main sur l'épaule de Lae'zel, et lui adressa un hochement de tête déterminé : cette décision serait la sienne. Quel que soit le choix de la guerrière, le groupe la suivrait.

La gith prit une grande inspiration, avant de pousser un hurlement de rage. Se précipitant vers la cellule de verre, elle posa ses paumes sur ses fragments afin de les maintenir en place. Rapidement, ses camarades firent de même. L'illithid s'éleva dans les airs : d'un large mouvement de bras, il envoya une vague mentale suffisamment puissante pour faire trembler les aventuriers et gémir leur larve. Le Prince de la Comète tira faiblement sur ses attaches ; au bout d'un moment, son corps se tendit et il rejeta la tête en arrière. Les morceaux de prison se recollèrent les uns aux autres, enfermant le githyanki dans une bulle opaque.

"Merci, chuchota le flagelleur mental. Ce n'est pas passé loin."

Quand il vit leur expression opiniâtre, ainsi que leurs mains prêtes à dégainer, il soupira :

"Ne me regardez pas comme ça. Oui, je suis un flagelleur mental, et alors ? Sans moi, vous seriez déjà esclaves de l'Absolue.

- Quelle horreur… siffla Lae'zel. Dois-je vraiment la vie à une saleté de ghaik ? J'en ai plus qu'assez des mensonges, des duperies ! J'exige des réponses !"

Les compagnons approuvèrent, formant un front uni face à leur soi-disant "protecteur". Si celui-ci les connaissait aussi bien qu'il le prétendait, il allait devoir se montrer convaincant.

"Vous pouvez m'appeler l'Empereur, répondit l'illithid. J'étais autrefois un aventurier originaire de Baldur's Gate, toujours avide d'exploits et de gloire. C'est ainsi que mon ambition m'a conduit aux Tours de Hautelune, où je pensais découvrir un trésor… mais la vérité fut plus sombre. Je suis tombé sur une colonie de flagelleurs mentaux qui m'ont capturé, et ont fait de moi ce que je suis maintenant.

- Comment avez-vous pu conserver votre identité, malgré votre transformation ? demanda Ombrecoeur.

- J'ai été libéré. Pendant des années, j'ai servi la volonté unique régissant la colonie : l'être suprême que les cultistes appellent "L'Absolue". Je n'étais qu'un esclave parmi tant d'autres, mais j'ai eu de la chance dans mon malheur, et ai pu prendre un nouveau départ.

- Comment ? interrogea Astarion.

- Lors d'une de mes missions, j'ai trouvé le prisme astral. A l'instant même où je l'ai touché, j'ai senti un changement s'opérer en moi. Mon libre arbitre m'est revenu comme par magie. J'ai suivi mon instinct… et suis tombé sur le githyanki. J'ai alors compris que le prisme n'était autre qu'une sorte de cellule de confinement. Tant que mon corps se trouvait à l'intérieur, mon esprit, lui, était libre comme l'air. En son sein, j'étais en mesure de résister à l'Absolue. Mieux encore, je pouvais en profiter pour agir contre elle.

- Qui est-elle ? souffla Nymuë. Qui est vraiment l'Absolue ?

- Cela, même moi je l'ignore. On m'a transformé pour être le fragment d'un tout, un pion obéissant : et c'est ce que je fus. Qui est à la tête de ce pouvoir, et quelles sont ses intentions, c'est encore un mystère à mes yeux. C'est pour ça que j'ai soumis le githyanki, et que j'ai cherché à me faire des alliés dans le monde extérieur. Vous, en l'occurrence.

- Le gith, murmura Lae'zel. C'est…

- Le prince Orphéys, confirma l'illithid, le fils de Gith en personne.

- Impossible ! Le kith'rak jhe'stil l'a tué de ses propres mains !

- C'est tout à fait possible, au contraire. De ce que j'ai compris, le commandant Voss est en route pour vous rejoindre. Demande-lui donc, Lae'zel, et tu verras à qui va sa véritable loyauté.

- Comment Orphéys peut-il nous protéger de nos parasites ? insista l'elfe noire.

- C'est là toute sa puissance, expliqua l'Empereur. Le Prince de la Comète peut brouiller les communications illithides, détruire les liens de la conscience collective… C'est ce qui vous maintient saint d'esprit face à la voix de l'Absolue. C'est aussi ce qui a permis à la mère d'Orphéys de précipiter la chute de l'empire illithid, il y a des siècles de cela. Après son départ, la reine Gith a été remplacée par une usurpatrice… Vlaakith.

- La première du nom.", se rappela Astarion.

L'Empereur lui jeta un regard insondable, faisant flamboyer ses prunelles orange :

"Il n'y a jamais eu de "Première du nom". Il n'a existé, et n'existe encore, qu'une seule Vlaakith. Une seule entité, traversant le cours du temps en abusant de son propre peuple.

- Mensonges ! hurla Lae'zel.

- Vlaakith voulait le pouvoir, poursuivit calmement le flagelleur, mais Orphéys s'est rebellé. Elle l'a emprisonné dans le prisme et a pris soin d'y sceller sa fidèle garde rapprochée."

Il désigna d'un geste vague les corps des githyankis l'ayant attaqué. Nymuë prit une grande inspiration, stupéfaite : c'était donc eux qui avaient assiégé le vaisseau lors de leur premier rêve ? Pendant des siècles et des siècles, ils avaient lutté sans relâche par pure loyauté envers leur prince…

"Lié par des chaînes infernales, Orphéys était condamné à rester prisonnier pour l'éternité, narra l'Empereur. Et ses hommes, sous serment, ne l'auraient jamais abandonné. Ils étaient à deux doigts d'arracher le prince à mon emprise, et s'ils avaient réussi, nous serions tous perdus à l'heure qu'il est. Maintenant qu'il est seul, Orphéys sera bien plus facile à contrôler…

- Le contrôler ? répéta Lae'zel, incrédule. Tsk'va ! Si ce que vous dites est vrai, il faut le renvoyer parmi les miens ! Entendre sa version des faits ! Mon peuple mérite de savoir ce qui s'est réellement passé… Vlaakith pourra nous expliquer !

- Ce serait une très mauvaise idée, contredit l'illithid. A votre avis, de qui Vlaakith voulait-elle réellement la mort en vous envoyant ici ? C'est Orphéys qui représente une menace pour son règne. Vous avez vu la prophétie que certains githyankis ont écrite ; nombreux sont ceux continuant à vénérer le Prince de la Comète, au mépris des enseignements de leur reine. Elle ne risquait rien tant qu'ils le croyaient mort, mais s'ils apprennent qu'il est bel et bien vivant…

- Je ne comprends pas… Même si Voss a menti, les récits sont unanimes : le prince est censé avoir été réduit en cendres, dispersées dans le ciel.

- L'histoire de ton espèce n'est qu'un tissu de mensonges ! Tu le vois de tes propres yeux, Lae'zel : le prince n'a pas été tué. Si Vlaakith l'a épargné, c'est uniquement pour préserver le pouvoir dont il est investi. Un pouvoir dont elle espère un jour s'emparer elle-même. Et si les githyankis prennent conscience de ce qu'elle a fait… une guerre civile éclatera."

L'Empereur tourna soudainement la tête, les yeux fixés sur le portail argenté par lequel les aventuriers étaient entrés :

"Nous ne sommes plus seuls. La suite de vos réponses vous attend dehors. N'oubliez pas que seule ma protection vous permet de survivre à l'Absolue : ne laissez pas vos réserves quant à ma nature vous abuser. Vous devez continuer ce que vous avez commencé. Rendez-vous au mausolée des Thorm, puis mettez fin à l'immortalité du général. Ensuite, découvrez la source du pouvoir de l'Absolue, et détruisez-le."

Il tendit le bras vers eux, et Nymuë et ses compagnons s'élevèrent dans les airs… avant d'être projetés dans le vide.

"Il en va de notre survie à tous.", rappela le flagelleur mental.

Les yeux fixés sur le prince githyanki emprisonné, l'elfe noire sombra à nouveau à travers le ciel étoilé. Une chute infinie, sans point d'impact.

Et à l'arrière de son crâne, le parasite fredonnait : "Bientôt, bientôt, bientôt…".


Ils atterrirent sur le sol dur et froid du village de Hautelune, se rattrapant tant bien que mal à la fontaine devant laquelle ils avaient fait halte à la suite de l'apparition de Vlaakith. Il leur fallut quelques secondes pour reprendre leur souffle, les ténèbres environnantes formant un angoissant contraste par rapport à la luminosité du Plan Astral.

Lae'zel fut la première à se relever. La rage animait chacun de ses pas tandis qu'elle dégainait son épée, clamant vers le ciel :

"Voss, chevalier suprême ! J'aurai mes réponses !"

Les aventuriers remarquèrent alors que les ombres les enveloppant n'étaient pas que le résultat de la malédiction ; une créature gigantesque était perchée sur le toit d'un bâtiment, les dominant de toute sa taille. Un dragon rouge, ceux-là même que Nymuë avait aperçus lors de l'attaque du Nautiloïd. D'après Lae'zel, obtenir une de ces bêtes était un très grand honneur chez les githyankis, signe d'un guerrier d'exception. On disait aussi, leur avait conté la guerrière, qu'à chaque bataille perdue ou humiliation reçue, une marque était faite sur le dragon rouge du porteur. Ainsi, chacun pouvait voir à partir des griffes d'une monture quelle était la véritable valeur de son cavalier.

Les griffes du destrier de Voss étaient intactes.

Le kith'rak jhe'stil était assez âgé, pourtant quelque chose dans sa posture, ou dans son air impérieux, appelait au respect. Il portait une lourde armure argentée, semblable à celle de Lae'zel, mais ornée de rubis. Son épée barrait son dos, et un diadème encerclait son front. Ses cheveux étaient presque aussi roux que ceux de la guerrière, mais striés de gris. Il descendit avec prestance de son dragon rouge, se réceptionnant souplement face aux aventuriers :

"Les rumeurs sont-elles vraies ? demanda-t-il. L'artefact dont vous disposez… le prince Orphéys en est-il vraiment captif ?"

Le commandant cessa de s'approcher : Lae'zel avait abattu son arme à la jonction de son cou, n'attendant qu'un signal pour achever son œuvre. Cela aurait fait trembler des hommes plus massifs que Voss ; mais celui-ci se contenta de s'immobiliser, attendant patiemment sa réponse.

"C'est bien vrai.", finit par lui lancer Nymuë.

Le githyanki hocha la tête ; à son tour, il tira sa lame d'argent au clair. La pression sur sa gorge s'accentua, mais il continua à en faire miroiter le tranchant à la lueur grisâtre du ciel. Puis, tout aussi placidement, il prit son épée à pleine main et posa genoux à terre :

"Ska'kek kir Gith shabell'eth. Ma lame est au repos. Notre Mère Gith vous contraint à m'écouter.

- Est-ce une ruse ? siffla Lae'zel. Vlaakith vous a-t-elle envoyé pour nous exterminer ?

- L'ordre de m'envoler auprès de vous est le dernier que je ne recevrai jamais de la part de l'usurpatrice, répondit calmement le commandant. L'occupant du prisme est l'instrument de la chute de Vlaakith, et je compte bien l'assister dans sa tâche."

"Il ne sait donc pas qu'un illithid a également élu quartier à l'intérieur de l'artefact.", songea Nymuë. Elle observa le commandant, curieuse malgré elle : combien de temps ce guerrier honorifique avait-il joué un rôle ? Prétendant, de jour, obéir à sa reine, tout en recherchant de nuit son véritable souverain ? Que s'était-il passé lorsqu'Orphéys et lui s'étaient affrontés ?

"Je vous demande de m'aider… et de me faire confiance, poursuivit Voss. Le dernier message de l'usurpatrice, via mon qua'nith, m'informait de votre refus de tuer le Prince de la Comète. Vous avez choisi de le laisser vivre et lui, en retour, a décidé de vous protéger malgré votre infection. Cela fait des siècles que je le recherche, que j'oeuvre à sa libération… Et quand le prisme s'est volatilisé, j'ai cru que tout était perdu. Mais c'était tout le contraire, car vous m'avez offert l'opportunité que j'attendais depuis si longtemps. Il ne vous manque plus que la clé permettant de le libérer, et il se trouve qu'elle est en ma possession."

Le regard du commandant ne se détachait pas de celui de Lae'zel, qui menaçait toujours sa gorge :

"Ensemble, consoeur, brisons nos chaînes. Nous ne serons plus les esclaves de Vlaakith.

- Je ne suis l'esclave de personne, kith'rak jhe'stil, répondit la guerrière. La reine éternelle m'a toujours guidée, et elle est toute la liberté dont j'ai besoin. Elle me purifiera de mes doutes et m'octroiera les honneurs de l'ascension !

- Ce n'est qu'un tissu de mensonges, Lae'zel ! protesta Voss. La purification, l'ascension… rien de tout ça n'est vrai ! Le zaith'isk, notre appareil, permet uniquement d'extraire les souvenirs des infectés avant de les tuer. Quant à la reine-liche, les élus qu'elle est supposée honorer de sa bénédiction sont, en réalité, dévorés dans le seul but d'accroître son pouvoir et de la rapprocher du statut divin auquel elle aspire.

- C'est de la démence. Cette… cette hérésie est insupportable ! Je refuse d'en entendre davantage."

La guerrière leva son arme, avant d'hésiter, juste une seconde. Tournant la tête, elle jeta un coup d'œil à ses compagnons. Astarion avait le visage fermé, manifestement anxieux ; Ombrecoeur serrait l'artefact contre sa poitrine et affichait une expression alarmée ; quant à Nymuë, elle était dans l'attente. Elle étudiait la figure de sa camarade, consciente de ce qui devait se jouer dans son esprit. Ils avaient vu trop de preuves, entendu trop de versions des faits différentes pour ne pas remettre en cause la sainteté de Vlaakith. Outre la prophétie découverte à Hautelune, ils avaient constaté de leurs propres yeux la survie du Prince de la Comète. Le discours de l'Empereur et du commandant Voss se rejoignaient sur de nombreux points, et cette unité était peut-être bien une première pour un illithid et un githyanki. Pour Lae'zel, néanmoins, cela revenait à admettre que toute sa vie n'avait été qu'une vaste fable. Elle, la terrifiante guerrière, un loup parmi les brebis, était en réalité un agneau au même titre que tous les autres. Destinée à l'abattoir, pour nourrir les ambitions démesurées d'une souveraine fantoche. Elle pouvait nier ; trancher la gorge du commandant, et retourner l'artefact à Vlaakith afin d'être acceptée dans son saint-des-saint. Il était beaucoup plus simple de considérer toutes ces révélations comme un test de sa loyauté. Mais elle pouvait aussi marquer un tournant, pour l'histoire de son peuple. Esclaves des illithids puis, à nouveau, serviteurs volontaires de leur propre dirigeante, Lae'zel tenait dans la paume de sa main la possibilité de briser leurs chaînes. Deux choix enveloppés d'incertitudes, si tant est qu'elle survive suffisamment longtemps pour assister à leur conclusion.

Quoi qu'il arrive, ses alliés se tenaient prêts à l'y accompagner. Retenant ses tremblements, la guerrière rengaina son arme et recula :

"J'ai servi Vlaakith toute ma vie, commença-t-elle. Je connais son credo par cœur, j'ai livré toutes les batailles qu'elle m'a assignées. Et pourtant… vos paroles sont chargées de vérité. Je vous aiderai dans votre lutte ; j'espère pour vous que je ne le regretterai pas."

Voss sourit ; il se releva souplement, et tendit le bras vers son dragon rouge. La créature lâcha un grognement avant de tendre sa gigantesque tête en direction des aventuriers. Pendant une seconde, l'elfe noire craignit que Lae'zel ait prise la mauvaise décision ; toutefois, le commandant se contenta de récupérer un large paquet dans la gueule de sa monture.

"Lae'zel, reprit-il. Je vois une T'lak'ma Ghir en vous : ma sœur dans la liberté. Ensemble, nous aiderons notre peuple à voir la lumière."

Il tendit alors le paquetage, aussi long que son épée d'argent quoique bien plus lourd :

"Prenez ceci, commanda-t-il. Il s'agit du Marteau Orphique, la clé pouvant briser les chaînes du Prince de la Comète. Sachez que je l'ai obtenu au prix d'un coût terrible : celui d'une couvée entière de dragons rouges, promise à un cambion en échange de notre salut.

- Laissez-moi deviner, chuchota discrètement Ombrecoeur, le diable en question avait un goût douteux pour la poésie ?

- Vous voyez que pactiser avec Raphaël s'avère bénéfique, répliqua Astarion dans un murmure.

- Pour lui !"

Nymuë les fit taire d'un geste brusque, tandis que Voss s'adressait cette fois-ci à l'ensemble de leur compagnie :

"Le regard de Vlaakith est assez perçant pour traverser les mers et les cieux. Maintenant que je vous ai remis l'arme pouvant libérer Orphéys, le sort de mon peuple est entre vos mains. Je vous supplie de nous ramener le Prince de la Comète dès que l'occasion se présente."

Une pression familière s'exerça dans l'esprit des aventuriers, alors que l'Empereur murmurait :

"Elle ne se présentera pas de sitôt. Vous avez vu Orphéys dans sa cellule, sa volonté de s'échapper et la haine de ses hommes envers moi. A ses yeux, vous êtes autant illithids que je le suis. Il vous tuera sans la moindre hésitation. Votre salut, si vous souhaitez survivre, est de continuer à vous en remettre à moi."

L'elfe noire grimaça : bien sûr… leur "visiteur nocturne" n'était pas disposé à abandonner si vite sa poule aux œufs d'or. Cela serait, cependant, un problème pour plus tard, car rien ne leur disait qu'ils pourraient retourner à l'intérieur du prisme. A ce jour, survivre restait leur objectif numéro un. Les dieux, les souverains immortels et autres cultistes : leur liste d'ennemis ou de débiteurs avait considérablement augmenté en l'espace de quelques semaines !

"Veillez précieusement sur le prisme astral, continua Voss. Ne laissez personne s'en emparer et tuez quiconque ose s'y essayer. Je vais rassembler nos troupes, regrouper les fidèles du vrai souverain. Nous vous attendrons ensuite là où tout va se jouer, à l'endroit même où l'entité se faisant appeler l'Absolue à l'attention de clamer ce monde.

- Où donc ?" s'enquit Nymuë, la boule au ventre.

Le kith'rak jhe'stil leur jeta un regard insondable ; au fond d'eux-mêmes, les compagnons connaissaient déjà la réponse.

"Baldur's Gate.", clama-t-il.


Note de fin :

Et voici pour ce chapitre ! Je vous avais annoncé il y a peu avoir modifié certains éléments de la trame principale, le lore githyanki en fait partie. Cela faisait sens pour moi de poursuivre sur notre lignée, après en avoir appris davantage sur Orphéys. De plus, cela me permet d'intégrer un pan de l'histoire personnelle de Lae'zel assez significatif, étant donné que pour tous nos compagnons le backgroung bouge considérablement lors de l'Acte 2. Et enfin, j'ai trouvé moins "confus" de présenter l'Empereur maintenant, quand bien même nous aurons l'occasion de revenir sur ce personnage en début d'Acte 3. Là-aussi, j'ai interprété les choses à ma façon. Je pense que vous l'avez compris si vous avez lu cette fiction jusqu'ici, j'aime autant retranscrire les événements que les réinterpréter.

Ma principale difficulté lors de la rédaction a été de vous donner suffisamment d'informations tout en prenant en compte que nos compagnons ignorent encore tout de l'Absolue au moment où nous parlons. Les dialogues originaux de l'Empereur - ainsi que son histoire perso - font mention de détails que nos aventuriers n'ont pas découvert, il fallait donc modifier le texte tout en gardant quelque chose de crédible, mais sans spoils. J'espère avoir réussi.

Au prochain chapitre, nous descendons sous terre (encore)...

Merci pour votre lecture et à la semaine prochaine !