Point de vue d'Albus.

Je m'édite beaucoup sur le chemin, car après tout je n'avais jamais vu mon frère aussi...différent. Des tas d'autres adjectifs me viennent en tête comme niait, sérieux, triste, froid, réfléchit, amoureux... mais je pense que différent est celui qui englobe le tout.

Le fait d'avoir appris ce qui est arrivé à Maryam me chamboule également pas mal, je comprends mieux maintenant pourquoi elle prend toujours ou presque la défense de James et qu'elle soit en admiration devant lui.

Au début je ne trouvais pas ça très délicat de sa part par rapport à Louis, mais vu qu'il semblait s'en moquer totalement j'ai laissé tomber. Maintenant je comprends mieux pourquoi il n'en fait pas toute une histoire quand Maryam encense James, il sait pourquoi elle le tient en si haute estime et peu de garçons auraient accepté ça de la part de leurs copines, ce qui me fait penser que je devrais cesser de me mettre autant en retrait lors des réunions de famille. Après tout je ne les connais peut-être pas tous si bien que ça, la preuve ce soir avec mon frère.

D'ailleurs ça me fait penser à son dernier argument concernant l'éducation d'Éridanie, je veux bien que chaque famille ait des principes d'éducation différents mais là James avait l'air de dire que c'était plus profond que ça.

J'ai une brusque envie de discuter de tout cela avec Scorpius, après tout malgré son nouvel état d'esprit un peu anti-James Potter, il reste quand même quelqu'un d'objectif et mon meilleur ami de surcroît, il aura sûrement quelques conseils à me donner et personnellement j'ai besoin de me confier.

C'est donc content d'être arrivé que je pousse la porte de ma salle commune et me dirige rapidement vers notre dortoir où à ma grande surprise, je vois Scorpius enfouir immédiatement quelque chose sous ses oreillers dès qu'il me voit entrer.

Suspicieux et légèrement vexé qu'il me cache quelque chose je croise les bras et m'appuie sur la porte de notre chambre, signifiant par-là que je ne bougerais pas d'ici avant d'avoir une explication.

Scorpius soupire, se gratte la tête, mais ressors finalement de sous son oreiller ce qu'il y avait caché et mon dieu, je ne m'étais pas attendu à autant de parchemin.

– Qu'est-ce que c'est que tout ça ?

Scorpius baisse la tête et par Salazard, je jure qu'il rougit.

– Ce...ce sont les lettres que je garde de ma correspondance avec...Rose.

Je reste sonné. Rose comme Rose Weasley ?! Rose comme ma cousine ?! Rose comme la fille qui l'a frappé l'année dernière suite à notre aventure avec Delphini ?!

Je dois avoir l'air d'un vrai idiot à le fixer ainsi car il me regarde d'un air étrange, légèrement inquiet.

– Euh Albus... ?

C'est sa voix qui me fait revenir sur terre.

– Que je comprenne bien Scorpius Hyperion Malefoy, tu échanges des mots doux avec ma cousine Rose depuis ce qui semble être un moment vu le nombre de parchemin et je ne l'apprends que maintenant et encore sur un coup de chance ?!

Ma voix a beau contenir une pointe de surprise elle est aussi un peu cassante pour toutes les raisons que j'ai énoncées plus tôt.

– Ce ne sont pas des mots doux Al.

Je hausse un sourcil, septique

– Pourquoi les cacher dans ce cas-là alors ?

– Comprend moi Al, tu as beau être mon meilleur ami, je n'avais pas envie qu'une personne supplémentaire s'ajoute à l'équation. Ça ne fait pas longtemps que j'ai commencé à parler avec Rose, contrairement à ce que tu crois et je ne voulais pas prendre le risque que quoi que ce soit vienne perturber ça.

– Je suis ravi d'être considéré comme un obstacle par mon meilleur ami, ça fait toujours plaisir.

– Ce n'est pas ce que j'ai dit et tu le sais très bien. Qu'est-ce-que tu as ce soir ? On dirait que tu régresse et retourne à celui que tu étais en troisième année.

Je grimace à cette comparaison, il n'a pas tort mais je déteste me rappeler de cette période très difficile pour moi émotionnellement parlant où je me trouvais nul et où je pensais que personne ne m'aimait, particulièrement mon père.

– Je sors d'une conversation à cœur ouvert avec James à propos de ta sœur et disons que ce n'était pas joyeux.

– A propos de ma sœur ?! Qu'est-ce qu'il a dit ? Non en fait tait-toi, je ne veux pas savoir.

Je ne peux m'empêcher d'être étonné à cette annonce.

– Qu'est-ce-qui te prends ? Depuis quand est-ce-que tu ne veux pas connaître ce genre de choses ?

Scorpius baisse la tête et j'en profite pour m'asseoir sur son lit.

– Depuis que ma sœur m'a parlé cet après-midi. Marmonne-t-il.

– Explique-toi.

– J'étais en train de pester à propos de ton frère et de ce qu'il fait subir à l'école depuis trois semaines dans la salle commune, quand Éridanie m'a fait la remarque que je ne voyais pas plus loin que le bout de mon nez et qu'au lieu de m'énerver ainsi contre James, je devais réfléchir à pourquoi il agissait de cette manière. Comme tu t'en doutes ça ne m'a pas plu et j'ai commencé à hausser le ton, sauf que ma sœur ne s'est pas démontée et m'a suggéré de repenser au comportement de papa à la mort de maman.

Cette dernière phrase me parle bien plus que le reste de sa tirade, se pourrait-il qu'Éridanie ne soit pas dupe de la raison du comportement de James ?

Indifférent à mon interrogation, Scorpius continue son explication.

– Je me suis alors rappelé qu'en public papa faisait comme si ça ne l'affectait pas mais qu'en privé la tristesse l'accablait, alors bien sûr je ne connais pas le comportement de James lorsqu'il est seul mais plus j'y repensais et plus je trouvais qu'il en faisait des tonnes, comme s'il voulait faire croire qu'il allait bien, que tout était normal et c'est là que l'évidence m'a frappé, c'est exactement ce qu'il veut, il veut qu'on croie qu'il va bien alors que ce n'est pas le cas. Pourquoi ? Je ne sais pas, mais j'imagine que ma sœur le sait, sinon elle ne m'aurait pas demandé d'y réfléchir.

Oh oui, je pense qu'elle le sait très bien.

– Enfin bref, tout ça pour dire que je me sens assez honteux comme ça et que je n'ai pas envie de remuer le couteau dans la plaie, parce que j'imagine vu ton état que James n'est pas aussi je m'enfoutiste qu'il n'y paraît à propos de son histoire avec ma sœur, n'est-ce pas ?

Je hoche la tête, gravement, ne trouvant rien à redire de plus là-dessus.

– Parle-moi un peu de cette histoire d'échange de lettres avec ma cousine Scorp. Comment en êtes-vous venu à vous parler alors que l'année dernière elle t'aurait envoyé sur les roses si tu lui avais adressé la parole ? Fis-je avec un sourire espiègle.

Mon meilleur ami éclate de rire, allégeant ainsi l'atmosphère de la chambre un peu lourde suite à notre précédente discussion.

– Sur ce coup-là, je dois une fière chandelle à Lily.

– Tiens donc et pourquoi cela ?

Scorpius se lance alors dans une explication impliquant donc ma sœur, une citrouille, une soupe et un énorme fou rire de la part de ma cousine.

– Attend deux petites minutes là, tu es en train de me dire que c'est toi qui as imaginé ce plan, complètement débile soit dit en passant, pour que Rose te parle. Dis-je en me retenant de rigoler de toutes mes forces. Et tu te dis Serpentard.

– Je ne pouvais pas savoir qu'elle était pourrie.

– La couleur marron aurait peut-être pu t'aider.

– Je voulais juste parler à Rose moi et je ne savais plus quoi inventé.

– Pour avoir eu recours à de telles extrémités tu devais vraiment être désespéré.

– Le jour où tu tomberas amoureux Al, je te promets que je te suivrais à la trace et que j'immortaliserais chaque moment où tu te ridiculiseras devant celle que tu aimes et j'espère qu'il y en aura beaucoup.

– On verra, ce qui est certain en revanche c'est que jamais je n'aurais l'idée de chiper une citrouille, pourrie qui plus est, pour en faire la soupe préférée de celle que j'aime sous les indications d'une de ses cousines.

Et là n'en pouvant plus de me retenir, j'explose de rire à m'en rouler par terre. D'abord vexé, Scorpius m'observe en croisant les bras, puis au fur et à mesure un fin sourire se dessine sur ses lèvres jusqu'à ce qu'il me rejoigne dans mon hilarité. Nous rions comme des fous pendant je ne sais combien de temps, jusqu'à avoir des crampes aux joues et à l'estomac.

Nos fou-rires finissent par se calmer et nous reprenons doucement notre souffle. Allongé sur le sol, on passe bien cinq minutes à regarder le plafond, jusqu'à ce que je brise le silence.

– Est-ce-que ta sœur va bien ?

Scorpius soupire, puis me répond par la négative.

– Malheureusement non... James allait si mal que ça ?

– Il était en train de pleurer devant une photo où lui et Éridanie s'embrassaient.

– Pleurer... il devait vraiment tenir à elle alors.

– Oui je pense, mais pourquoi tu as l'air triste quand tu dis ça ?

– Parce que vu ce que tu me racontes et le comportement de ma sœur, ça me fait penser qu'ils s'aiment encore et je trouve ça triste qu'ils se soient définitivement séparés, c'est du gâchis.

– Oui sans doute, mais ils ont aussi leurs raisons j'imagine.

– J'espère pour eux qu'elles sont bonnes alors, parce que s'il se font souffrir pour rien ça va finir par leur exploser à la figure un jour et ça ne va pas être beau à voir.

– Tu es devin maintenant ?

– Non, je réfléchi juste plus facilement lorsque je suis au calme.

– A propos, James m'a dit un truc qui me turlupine et comme ça concerne ta sœur, je me dis que tu pourrais peut-être m'aider à y voir plus clair. Fis-en m'asseyant.

– Dis toujours.

– Il m'a dit qu'Éridanie n'aurait jamais accepté son aide sur un sujet qui la faisait souffrir dû à son éducation, qu'est-ce qu'il a voulu dire par là à ton avis ?

A ma grande surprise, Scorpius se referme immédiatement et serre les dents, ne désirant absolument pas parler de ce sujet.

– Scorp... Qu'est-ce-qui se passe ?

Mon meilleur ami tourne la tête, signifiant par là qu'il ne tient absolument pas à m'expliquer ce qui lui arrive.

Décontenancé, je tente une dernière fois d'en savoir plus.

– Scorpius...c'est moi, Albus, tu me fais confiance non ?

– Bien sûr que oui mais... je ne suis pas très fier de ce qui s'est passé et le peu que je sais ne m'encourage pas vraiment à tenter de creuser pour en savoir davantage.

Je suis de plus en plus étonné par sa réaction. Qu'est-ce-qui a bien pu se passer pour que mon meilleur ami réagisse comme ça ?

– Ne sois pas si surprit Al, tu le savais depuis le début que ma famille était différente de la tienne.

– Oui mais pas au point où tu ne voudrais pas parler de l'éducation que vous avez eu ta sœur et toi.

– C'est plus compliqué que ça...

– Qu'est-ce-que tu veux dire ?

Scorpius soupire bruyamment et se redresse à son tour, il me fixe de son regard pénétrant qui pour la première fois, me met mal à l'aise.

– C'est très difficile pour moi d'en parler Albus alors je te prierais de ne pas m'interrompre.

Je hoche la tête, bien conscient que Scorpius s'apprête à me dévoiler un pan de la vie de sa sœur qui est loin d'être anodin et vu comment il est protecteur envers elle, je considère ça comme une marque de confiance absolue.

Par précaution, Scorpius lance un sort d'insonorisation autour de nous et commence ensuite son récit.

– Tu dois savoir Albus que mes grands-parents n'étaient pas d'accord sur le choix d'épouse de leur fils, car ma mère était issue d'une lignée qui portait une malédiction sous forme de maladie, faisant mourir prématurément ceux qui la contractaient, sauf que mon père n'a rien voulu entendre et a imposé son choix à ses parents qui ont fini par plus ou moins l'accepter avec le temps. Le jour où ma mère est tombée enceinte, tout le monde dans la famille était très content, certains parce qu'ils allaient être parents, d'autres parce que la lignée des Malfoy allait continuer, sauf que les choses ne se sont pas tout à fait passées comme prévu.

A cet instant, Scorpius marque une pause et je ne peux m'empêcher de déglutir d'appréhension.

– Cela faisait plusieurs siècles que les Malfoy mettaient au monde uniquement des garçons, alors imagine la surprise de ma famille quand Éridanie est née. Tout de suite, mon grand-père a suggéré de répudier ma mère car pour lui, le fait que le premier enfant soit une fille veut dire qu'elle n'était pas une Malfoy.

On m'avait déjà parlé de l'étroitesse d'esprit de Lucius mais je n'imaginais pas que c'était à ce point.

– Heureusement mon père et ma grand-mère ont fait barrage et voyant au fur et à mesure que l'enfant avait les cheveux et les yeux caractéristiques des Malfoy mon grand-père s'est calmé. Par contre sa suggestion de mettre ma mère à la porte a laissé une tension dans la famille, qui apparemment s'est calmé quand je suis né. Étant un garçon, mon grand-père n'a eu aucun mal à m'accepter et m'a donc fait bon accueil.

Scorpius souffle et plonge son regard dans le mien.

– Tout ce que je viens de te dire là Al, je l'ai entendu de mes parents, je n'ai aucun souvenir pour le prouver, par contre ce dont je me souviens c'est du regard indifférent de Lucius envers Éridanie à chacun de ses anniversaires, c'est de la terreur que ma sœur éprouvait à l'idée d'aller en vacance chez nos grands-parents, de sa colère quand une fois mon grand-père a voulu me parler seul à seul et de la gifle qu'elle s'est prise quant à dix ans elle a dit à Lucius qu'elle ne voulait pas se marier.

Je suis sidéré par ce que j'entends. Je savais que Lucius Malfoy n'était pas un enfant de cœur mais jamais je n'aurais pensé qu'il irait jusqu'à frapper sa petite-fille.

– Mais tes parents... ? Ta grand-mère... ?

– Ne savent pas ou n'ont pas remarqué. La seule fois où j'ai tenté de leur en parlé, Éridanie m'a fait taire, alors je ne sais pas exactement ce qui s'est passé et vu la réaction de ma sœur je ne tiens pas spécialement à le savoir, par contre et ça j'en suis certain, c'est que dès que quelque chose fait souffrir ma sœur, elle se referme comme une huître et refuse l'aide de quiconque. Là encore je n'ai ni souvenir ni preuves pour en attester mais je mettrais ma main à couper que c'est Lucius qui lui a imposé cet état d'esprit, parce que ni mes parents ni ma grand-mère ne m'ont enseigné ça.

Je reste coi face à ces révélations. Je ne me serais jamais douté qu'Éridanie avait vécu ce genre de choses, les élans de tendresse ne sont pas habituels chez moi mais là j'ai une brusque envie d'aller la réconforter. J'ai beau être un an plus jeune, je suis plus grand qu'elle et n'aurait donc aucun mal à la serrer dans mes bras, même si je suis sûr que si je fais ça, Scorpius m'accuserait de vouloir draguer sa sœur et que cette dernière me repousserait sitôt mes bras tendus vers elle.

– Il savait. Fis-je dans un murmure plein de certitudes.

– Quoi ?

– James... Il sait tout ça, peut-être pas ce que lui a fait Lucius mais il connaît et comprend Éridanie plus qu'il ne se comprend lui-même, je suis d'ailleurs prêt à parier que dès qu'il s'est intéressé à elle, il l'a protégé comme il pouvait.

– Qu'est-ce-qui te fait dire ça ?

La voix un brin jalouse de Scorpius me paraît déplacée sur ce coup-là.

– Écoute Scorpius, que tu n'apprécies pas mon frère je peux le comprendre, mais que tu sois jaloux parce qu'il a aidé ta sœur quand tu ne pouvais ou ne savait pas, je trouve ça exagéré.

Mon meilleur ami grommelle mais n'ajoute rien de plus me laissant continuer.

– Je l'ai vu plusieurs fois retirer de la vue de ta sœur des lettres qui lui avaient ôtés son sourire ou l'emmener ailleurs pour qu'elle pleure en toute tranquillité, car toi comme moi savons qu'elle ne se laisserait jamais aller en public. Il y a aussi le fait qu'il m'ait dit une phrase tout à l'heure qui m'a interpellé, comme quoi Éridanie devait constamment se battre contre les préjugés en tant que Malfoy à Serpentard et qu'il en avait encore eu un exemple en début d'année. Il n'a pas développé mais connaissant mon frère il n'est pas resté sans rien faire.

– Comment ça elle se bat contre des préjugés ? Je suis aussi un Malfoy à Serpentard et personne ne me fait de remarques.

Un brin gêné, je réponds à son interrogation.

– Sans vouloir te vexer Scorpius, tu es d'un naturel ouvert et chaleureux, on peut venir te parler sans craintes, mais si un jour quelqu'un dit ou fait quelque chose que tu n'approuves pas, tu ne manques pas de ressources pour le lui faire payer.

Un sourire sadique se dessine sur le visage de mon meilleur ami.

– Et tu ne manques jamais le spectacle car avoue, ça te plaît autant qu'à moi.

Complice, je souris de la même manière sadique que lui.

– Bref, tout ça pour dire que toi tu es plus dans la vengeance sur le long terme, parce qu'elles durent toutes minimum un mois et qu'Éridanie se venge en direct, ce qui est certes douloureux mais moins pénible qu'avec toi. C'est probablement la raison de cette différence de traitement entre ta sœur et toi.

Scorpius soupire et se frotte les yeux.

– Je vais devoir redoubler de vigilance si je veux lui épargner ce genre de choses à l'avenir.

Avant j'aurais ri de cet élan de surprotection de la part d'un frère envers sa sœur, mais maintenant que je connais certaines choses de l'enfance d'Éridanie, l'élan de Scorpius me semble naturel, voir justifié.

– D'ailleurs Scorp, ça pourrait être bien qu'on s'avance un peu dans nos devoirs.

Le brusque changement de sujet le déstabilise un peu mais Scorpius reprend contenance rapidement et me remercie du regard de clore la discussion.

– Oui tu as raison.

Nous nous relevons et après que Scorpius ait retiré son sort d'insonorisation, partons à la recherche de nos affaires. Une fois ces dernières trouvées, nous nous attelons à la tache jusqu'à ce qu'un problème se pointe.

– Mince, mon livre de sortilège n'est pas là.

– Tu l'as peut-être laissé dans la salle commune ?

– Sans doute, je vais aller voir.

Je me lève de ma chaise et sors du dortoir pour redescendre en direction de la salle commune. Une fois arrivé là-bas, je scanne la pièce du regard et repère effectivement mon livre sur une des tables misent à disposition.

Alors que je repars dans mon dortoir, satisfait d'avoir retrouvé mon manuel, mon regard s'accroche sur une personne près du feu qui semble y jeter quelque chose.

Je m'avance un peu et découvre un visage familier.

– Éridanie ?

Elle sursaute et se retourne brusquement vers moi.

– Al ?! Mais, tu n'étais pas avec Scorpius ?

– Si, mais je n'avais pas mon livre de sortilège, je venais voir si je l'avais laissé dans la salle commune et c'est le cas. Dis-je en lui montrant mon manuel.

– Ah je vois.

Son attitude bizarre et sa voix un peu haut-perchée me paraissent suspectes mais je n'insiste pas et me dirige vers mon dortoir. Juste avant de passer la porte, je me retourne vers Éridanie et d'une voix légèrement hésitante lui pose une question qui me trotte dans la tête depuis ma conversation avec Scorpius.

– Éridanie ? Scorpius m'a dit que tu... tu savais... pourquoi James se comporte de cette manière, c'est vrai ?

Un sourire triste habille aussitôt ses lèvres et elle hoche doucement la tête.

– Oui... j'imagine que James t'a dit quelque chose, sinon tu ne m'aurais pas posé cette question.

– Il m'a dit qu'il ne voulait pas que tu souffres davantage.

– Et donc il fait en sorte de se faire détester par les autres pour qu'ils ne viennent pas me faire de remarques désagréables n'est-ce-pas ?

Je me fais la réflexion qu'ils se connaissent bien plus qu'ils n'oseront se l'avouer un jour tous les deux et hoche la tête. Éridanie baisse la sienne et je crois voir le début d'une larme se former dans ses yeux.

– C'est vraiment un bel imbécile. Dit-elle d'une voix basse, sourde de tristesse.

Je me décide finalement à la laisser tranquille et à rejoindre mon meilleur ami, mais juste avant de monter les escaliers, je jette un rapide coup d'œil dans mon dos pour savoir ce qu'elle cache dans le sien et découvre avec effroi que ce sont des mouchoirs imbibés de sang.

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Oui je sais c'est cruel de vous laissez là-dessus mais si j'étais gentille ça se saurait (je plaisante). Comme d'habitude je compte sur vous pour me dire ce que vous en pensez et je vous dis à vendredi prochain où le point de vue sera celui de notre Éridanie nationale. Passez une bonne semaine.