Mage seigneurial

Chapitre 19 :

Restitution

Ce fut avec un immense soulagement que Harry apparût chez lui, dans le château Potter. On était au lendemain de la soirée de Noël de Slughorn et il avait pris le train jusqu'à Londres avec Neville, Luna, Anthony, Susan et Annah, évitant soigneusement Ron, Hermione et Ginny qui cherchaient encore à lui parler et surtout à savoir où il allait pour les vacances. Bien entendu, il n'avait rien dit, s'isolant avec ceux qui étaient bien plus ses amis cette année. Il s'était rapproché de beaucoup d'ex membres de d'AD cette année mais aussi de son équipe de quidditch. Il ne parlerait pas de grands amis inséparables mais il s'entendait très bien avec eux et il aimait passer du temps en leur compagnie. Ceux là, au moins, n'étaient pas intrusifs avec lui même s'il y avait des questions un peu indiscrètes parfois. Mais cela tenait plus de la maladresse et de la simple curiosité que de la surveillance malsaine des trois autres. Une fois à la gare, il n'était même pas descendu du train, voyant les parents Weasley avec Remus qui l'attendaient visiblement et qui avait vite été rejoint par le trio, fixant la porte du wagon où il se trouvait. Aussi, il avait rejoins les toilettes et transplané de là pour rentrer chez lui.

Comme toujours, il eut droit à une véritable fête de ses elfes pour son retour. Ils lui avaient préparé un véritable repas de roi pour ce soir. Mais avant, il déposa ses affaires et libéra Hedwige, Arthur reprenant avec joie ses aises de vie physique ici. Harry se promena un peu chez lui, soulagé d'être là, regardant la neige qui couvrait magnifiquement la propriété. Une propriété que ses elfes avaient décoré pour Noël. Il y avait de nombreux sapins dont un immense dans le hall. Il y avait des lumières et des décorations partout. C'était splendide et très élégant, chaleureux. Cette année, il ferait Noël seul ou avec ses elfes et Avismark. Mais il ferait Noël en paix dans une vraie maison bien à lui et ça n'avait pas de prix. Il rejoignit les écuries pour voir Buck, passant un bon moment à s'occuper de lui, à rester calé contre lui pour avoir ce réconfort que seuls les animaux lui avaient toujours donné. L'hippogriffe se laissa faire très volontiers, le calant sous l'une de ses ailes, jouant avec ses cheveux de son bec.

Ce moment apaisant terminé, il avait rejoint sa salle de bain pour s'offrir un long bain chaud, profitant un peu. Il avait promis à Arthur de ne pas travailler aujourd'hui et il tenait sa promesse. Il se détendit donc jusqu'à l'heure du dîner, mangeant avec l'esprit gardien souriant.

- Avez-vous quel que chose de prévu pour Noël ? demanda le jeune lord.

- Et bien je vais aller chez les Lafay. La famille aimerait me voir et m'avoir pour Noël.

- C'est très bien. Vous m'excuserez encore pour avoir refusé leur invitation.

- Vous vous êtes excusé mille fois Harry, sourit-il. C'est inutile. Adélème a parfaitement compris que vous vouliez passer cette fête tranquille, en paix, chez vous. Il n'y a aucun problème. Il tenait juste à vous faire savoir que sa maison et sa famille vous étaient ouvertes si vous le vouliez.

- Il fait déjà beaucoup pour moi. Inutile d'impliquer sa famille.

- Tous seraient heureux de vous recevoir.

- Ils ne savent pas qui je suis. Ils savent juste que je suis le protégé d'Adélème.

- Peut-être mais je les connais et ils sont comme Adélème. Tous vous accueilleraient les bras ouverts.

- Si vous de dîtes. Mais pas maintenant.

- Prenez votre temps pour décider ou non de rencontrer du monde. Mais ne laissez pas la guerre en décider pour vous si ce n'est pas ce que vous voulez vraiment.

- Vous savez que je fais de mon mieux pour ça, rit-il. Je veux juste passer un Noël ici et j'ai envie de me retrouver un peu seul un moment.

- Je comprend. Et ne vous inquiétez pas, Adélème et sa famille comprennent aussi.

Harry lui sourit et ils mangèrent dans une ambiance légère. Après le dîner, Harry rejoignit un salon douillet où un feu ronflait dans la cheminée, s'enroulant dans une couverture pour lire tranquillement. Ce soir, il se penchait sur l'invocation démoniaque envisagé par Arthur. L'option était tentante mais il se donnait le temps d'y penser. De toute façon, il lui faudrait un peu de temps pour écrire un pacte et maîtriser la magie nécessaire. Cela ne serait pas faisable avant le printemps au moins et ça lui donnait le temps d'y penser et de voir ses autres options. Le lendemain, dimanche, il recevait Adélème et Isaac, tout deux soucieux d'avoir de ses nouvelles de sa bouche, de faire un bilan de santé. Il ne recevrait pas ses professeurs avant le jeudi suivant, tous fêtant Noël avec leurs familles. Mais son mentor viendrait passer son lundi avec lui pour faire un point sur son enseignement, discuter, voir la suite. Ce dimanche, c'était surtout le bilan de santé d'Isaac qu'on attendait, surtout après les lectures de mémoires de Voldemort qu'il avait fait.

Heureusement, le résultat fut positif. On était maintenant à presque cinq mois de traitement de potions et les effets étaient là. Le jeune lord allait beaucoup mieux, dormait mieux, mangeait presque normalement, avait repris du poids, pas mal de muscle aussi. Ses malaises et ses faiblesses autrefois nombreuses s'étaient effacés et il oubliait facilement les effets secondaires des potions qui n'étaient plus rien après ce qu'il avait déjà enduré. Il était beaucoup moins fragile et bien moins en danger au quotidien. Il était plus en forme que jamais même si Isaac disait qu'il ce n'était pas encore parfait et qu'il fallait poursuivre les efforts. Le résultat était pourtant bien là et Harry en était fier et heureux. Il allait bien maintenant. Il n'était pas dans une forme olympique mais il allait bien. Les objectifs d'Isaac étaient atteint pour cette date et le mois de traitement intensif qu'il restait était là pour consolider les acquis et terminer de lui permettre de retrouver la forme.

Si le jeune lord était pressé d'en finir, il savait aussi l'importance de suivre son traitement à la lettre jusqu'au bout. Si tout allait bien, d'ici un mois, il n'aurait plus besoin de potion et il pourrait prendre un choc sans avoir peur de se briser en mille morceaux. Isaac prévoyait de continuer un traitement bien plus léger un moment pour supplémenter son alimentation et faire la transition en douceur, s'assurer qu'il mangeait assez et que son corps absorbait assez pour ne plus en avoir besoin. Cela serait pourtant très loin de son traitement actuel et n'aurait plus d'effets secondaires. Alors il avait hâte, hâte de se sentir à nouveau normal sur le plan de la santé. Il savait qu'il devrait faire attention à vie et qu'il aurait toujours une potentielle fragilité à cause des dommages causés pendant sa croissance, cependant, cela tiendrait plus de l'hygiène de vie et de la prudence que d'une contrainte vitale. Et on ne parlerait alors que d'une surveillance régulière. Il sourit donc à son médicomage au verdict, celui-ci en faisant de même, le félicitant pour ses efforts en sachant qu'au début, ça n'avait pas été l'évidence pour lui de faire ce genre de chose.

S'ils n'eurent pas de détails, Adélème et Arthur furent ravis d'entendre qu'il allait bien et qu'il était toujours en bonne voie pour continuer à guérir. Cela fait, ils parlèrent plus gravement, abordant le sujet des horcruxes, des souvenirs qu'il avait visionné. Il expliqua comment il avait déjà récupéré le diadème, comment il était fort probable que la bague ne soit pas difficile à obtenir et en vint au médaillon au cas plus complexe. Il leur parla de son soucis de détruire les inferis, tous tombant d'accord là dessus. Si l'idée ne leur vint pas naturellement, Adélème et Isaac trouvèrent la possibilité de l'invocation démoniaque très bonne, remarquant qu'il gagnerait une aide assurément puissante et de confiance avec lui, même pour combattre dans la pire bataille, pour le protéger. Et le protéger était visiblement l'objectif principal des trois lorsque Harry scruta leurs auras, touché par cela. Avoir leurs avis positifs renforça sa conviction d'y réfléchir sérieusement.

Cela dit, ils parlèrent de son intention d'user de la magie d'âme pour tenter de convoquer le reste des horcruxes, vérifier qu'il n'y en avait pas d'autres. Comme on pouvait s'y attendre, ils espérèrent que ça marcherait, cela étant plus sûr sur tout les plans. Harry espérait pouvoir le faire à l'été prochain, ce temps nécessaire pour qu'il étudie cette magie. La seule variable était de voir ce qu'il se passerait d'ici là, si Voldemort les forcerait à agir plus vite ou non. Pour le moment, si les combats continuaient, souvent cachés, assez mineurs vu la situation, il n'était pas encore nécessaire de se précipiter et de se fermer les possibilités plus longues à mettre en œuvre mais plus sûres pour tous. Et il faudrait quand même vérifier qu'il n'y avait pas d'autres horcruxes et, suivant l'endroit où Bellatrix avait caché la coupe, cela serait peut-être son seul moyen de l'obtenir. Il devait donc prendre le temps de maîtriser cette magie. De toute façon, la seule alternative aurait été de courir en tout sens après les horcruxes, en faisant des recherches qui se verraient, qui seraient dangereuses et qui pousseraient peut-être Tom à tenter, et possiblement à réussir, à mettre ses morceaux d'âmes hors d'atteinte. Harry était conforté dans son choix, convaincu qu'il était le meilleur pour l'instant.

La discussion dériva ensuite sur les autres choses qu'il avait vu. Après avoir identifié et localisé les horcruxes qu'il pouvait, Harry avait passé du temps à vérifier qu'il n'avait pas d'autres informations ou indices là dessus. La seule chose qui ressortit fut que Bellatrix avait peut-être mit la coupe à Gringotts. Mais il n'eut rien de plus sur les horcruxes si ce n'était le fait que Tom avait autrefois confié le journal à Lucius Malfoy. Ce sujet épuisé, il s'était concentré sur la Marque et sa magie. Pour une chose réputée impossible à retirer, elle était en réalité très facile à effacer. Seulement, il fallait être fourchelang et connaître le sort d'origine créé par Tom pour l'annuler. Une chance pour lui, il avait les deux et il avait rapidement pu être certain d'être capable de retirer la Marque sans dommage pour ses porteurs. Ce n'était pas une petite chose.

Depuis, il faisait une séance de lecture de mémoire par semaine, tentant de chercher prudemment ce qui pouvait l'aider, ce que Tom pouvait avoir préparé. C'était délicat. Il fallait trier tout ces souvenirs, se concentrer sur des choses très précises pour avoir des réponses rapides et nettes, quand il ne savait pas forcément ce qu'étaient ces choses précises. Mais cela le forçait aussi bien souvent à voir des choses très pénibles. La cruauté avait vraiment été le quotidien de Voldemort pendant une grande part de sa vie, volontairement et avec plaisir. C'était d'ailleurs bien là le pire pour Harry. Le jeune lord limitait ses séances pour ne pas être submergé par ces souvenirs, pour prendre le temps de digérer un minimum bien que jamais il ne pourrait vraiment faire passer ça. Il préférait se concentrer sur le fait qu'il ne voulait pas détourner les yeux et qu'il fallait voir tout cela, voir les victimes, voir ce qui leur était arrivé, voir comment Voldemort avait fait pour ébranler à ce point tout un pays. Ainsi, il pourrait se souvenir de tout, des disparus et des failles qu'il faudrait régler pour éviter que ça ne recommence de la même manière.

C'était pour tout cela qu'il s'était fait devoir de passer un peu de temps chaque semaine à regarder, d'abord ce qu'il était urgent de savoir pour la guerre et, plus tard, sûrement plus. Il prenait beaucoup de notes, imprimait des images issues des souvenirs dans son journal. Et il regardait quitte à s'en rendre malade parce qu'il était plus que jamais certain que ignorer n'était certainement pas la solution. Il fallait voir la vérité en face, aussi cruelle soit elle, parce que malgré tout, Voldemort n'avait pas été tout seul pour rendre cette vérité sanglante possible et il incomberait aux autres de faire en sorte que ça n'arrive plus. Il s'accrochait à ça pour rester solide en lisant ces souvenirs et souvent, Arthur lui témoignait son admiration et son respect pour cela, le soutenant et veillant sur lui lorsqu'il le faisait.

S'il ne parla pas de tout avec ses amis, ils évoquèrent les points importants en lien avec la guerre et comme Arthur, Isaac et Adélème lui témoignèrent leur respect pour ce qu'il faisait en affrontant ainsi. Harry les sentait très impressionnés face à ça et si, pour lui, cela lui paraissait normal, il réalisa aussi qu'il était peut-être le seul à le faire de manière aussi spontanée, à le penser avec une telle conviction. Il refusait de détourner les yeux juste parce que c'était trop pénible à voir. Cependant, il veillait à ne pas se laisser submerger, à ne pas se plonger trop longtemps et trop souvent là dedans.

Ils discutèrent de quelques points avant de passer sur des sujets beaucoup plus légers comme ses études, le quidditch, ses entraînements… Ce fut en fin de journée, après un dîner avec lui que les deux hommes quittèrent le château, Harry très heureux de les avoir vu. Depuis l'été, il avait gardé contact avec tout ses professeurs bien que de moindre manière. Aujourd'hui, il avait la réelle impression d'avoir un entourage solide, encore petit mais solide, qui le soutenait et vers qui il pourrait se tourner en cas de besoin d'aide quelle qu'elle soit. Pour la première fois de sa vie, il expérimentait l'effet rassurant et sécurisant que cela avait, l'effet positif sur son moral et sa force. Il avait hâte de revoir ses professeurs. Il voulait passer du temps avec ses elfes et Avismark pendant les vacances, voir les avocats qui avaient accepté la mission complexe de travailler pour lui… Il verrait tout le monde, son petit monde de confiance et c'était agréable.

Lundi, Adélème revint, passant en revu avec lui ses cours particuliers, regardant où il en était tout ce qu'il avait réussi à travailler à Poudlard. Le lord parût surpris avant d'expliquer qu'il avait abattu une masse de travail énorme compte tenue de la situation, le félicitant pour cela, le priant aussi de se permettre un peu plus de détente quand il en avait besoin. Ils firent le tour complet, parlant aussi des entraînements qu'il faisait avec Flitwick un peu plus en détail, les lectures qu'il avait faîtes, les problématiques qu'il avait, les sujets qu'il voulait ajouter ou prioriser en avançant. Ils firent un point précis ensemble pour reprendre plus facilement avec les professeurs, Adélème le testant sur ce qu'il avait appris, une fois de plus surpris par son taux de réussite à ses questions.

Ils parlèrent aussi des runes qu'il travaillait en marge des cours classiques, avançant à toute vitesse. Il était fortement aidé par l'assimilation du horcrucxe et avec elle, la connaissance pointue de Tom de la discipline. La professeur Babbling envisageait même de lui faire passer ses BUSE de runes avec les cinquième années en juin pour l'inclure au cours ASPIC l'année prochaine, estimant qu'il en aurai le niveau facilement, excitée à cette idée. Adélème l'encouragea à le faire s'il le pouvait, la discipline extrêmement utile. Ils parlèrent aussi de son cours de potions qu'il avait pu poursuivre et où il s'était grandement amélioré à la fois grâce au professeur, l'ambiance de la classe et son livre merveilleusement corrigé qu'il avait gardé. Lorsqu'il expliqua à son mentor qu'il avait appartenu au Prince de sang mêlé, cela attira son attention. Comme Harry, il comprit bien vite que « Prince » faisait certainement référence à la noble famille Prince et donc d'un membre de sang-mêlé de cette famille. Mais Adélème n'en connaissait pas et se promit de chercher, intrigué.

Il leur fallut la journée pour faire le point entrecoupant de pauses pour que Harry mange, pour le déjeuner, prenant leur temps et dînant finalement à deux. Le lendemain, veille de Noël, Harry avait décidé d'aller faire le tour de ses propriétés déjà passées en revue par ses elfes et Avismark. Ce fut à Little Hangleton qu'il alla après son petit déjeuner. Caché par une batterie de sorts couronnés par sa cape d'invisibilité, il avait transplané à l'entrée de cette maison délabrée qu'il avait vu dans les souvenir de Tom. Ce qu'il restait de la famille de Salazar Serpentard faisait vraiment peine à voir. L'endroit était d'autant plus une ruine depuis le temps qu'il n'était plus utilisé. Décidé, il commença par faire le plus important : le horcruxe. Il alla droit vers la cachette où Tom l'avait laissé, souriant en sentant qu'il était toujours là. Briser les sorts qui gardaient l'anneau fut un jeu d'enfant pour lui qui savait exactement de quels sorts il s'agissait et comment les ouvrir. Ce fut dons facilement qu'il trouva l'anneau, s'empressant de l'enfermer dans son coffre sceau avec le diadème.

Cela fait, il fit disparaître le coffre enchanté pour prendre le temps de regarder un peu cet endroit. Il y avait une belle surface de terrain ici mais la maison méritait d'être rasée et il n'y avait rien d'autre. Il ignorait ce qu'il ferait de cet endroit pour le moment. Son tour fait, il sortit sa baguette et activa sa chevalière des Gaunt pour revoir les protections de la propriété, les renforcer et les inspecter pour s'assurer que tout était en ordre. Lorsqu'il eut terminé, il transplana à nouveau, direction le manoir Black cette fois. C'était un endroit splendide, un beau manoir assurément un peu plus jeune que le château Potter vu son style. Il tenait dans un grand rectangle, des rosiers aux fleurs noires tapissant sa façade. Harry le savait pour en avoir un une photo dans ses registres même s'il n'y avait aucune fleur à cette saison. L'intérieur était luxueux, très sombre, le noir décoré d'argent dominant partout. Le marbre, les parquet, les murs, les plafonds, les boiseries… tout était noir, allant du mat au brillant, habillé d'argent, d'or noir, de petite touche de blanc, de cristal… Malgré la dominance de cette teinte, c'était splendide, les pièces immenses permettant d'user de cette couleur plus facilement de manière harmonieuse. C'était un style entièrement différent du château Potter mais tout aussi luxueux, riche, magique, impressionnant.

Harry s'était demandé pourquoi les dernières générations Black avaient vécu au Square et non ici. Cela l'avait surpris compte tenu des personnages. Officiellement, la famille préférait vivre à Londres. C'était ce qui avait été dit aux autres. La véritable raison était bien plus honteuse et ironique pour une famille qui disait tenir à tout prix à sa noblesse, son titre et son sang-pur. En réalité, lorsque le manoir avait été construit, le lord Black de l'époque avait ajouté un enchantement aux protections fondamentales : seul un véritable lord, qui faisait correctement son devoir, qui était reconnu par la Magie, pouvait ouvrir l'endroit. Le manoir s'était fermé aux lords Black depuis quelques générations et cela prouvait leur défaillance comme lord et famille noble. Cela l'avait fait rire jaune lorsqu'il l'avait su en faisant des recherches sur la propriété. Lui n'avait eu aucun mal à l'ouvrir pour ses elfes et Avismark, n'avait aucun mal à y venir et cela prouvait que pour le moment, il était un bon lord. Sirius aurait certainement adoré ce pied de nez à sa famille.

Là encore, il fit un tour dans le splendide manoir, se disant qu'il viendrait bien y passer du temps. La demeure était entouré d'une épaisse forêt de chênes anciens avec pas mal de créatures qu'il se ferait un plaisir de venir voir. Là encore, il vérifia les sorts et protections, diffusant sa propre magie, puis il s'en alla, n'ayant pas le temps d'en voir plus pour l'instant. Ce fut ensuite vers sa dernière destination de la journée qu'il alla : le château Peverell. Il avait eu hâte de venir là parce que l'endroit était incroyable et spectaculaire. Premièrement, c'était un château médiéval qui avait des allures de Poudlard en un peu plus petit. Harry savait que ce château avait à peine deux siècles de moins que Poudlard. Mais ce n'était pas son architecture qui était la plus impressionnante, c'était sa localisation, son implantation. Le château se dressait sur un pic rocheux en plein milieu de Londres, sur la Tamise. Il était invisible bien sûr et le pied du pic était intangible pour laisser passer les bateaux. Il prenait presque toute la largeur du fleuve, deux ponts rejoignant les rives de part et d'autre. Le château était en plein dans l'axe de la Horse Guards Avenue, tout proche de Whitehall sous lequel se trouvait le Ministère de la Magie. Londres était loin de ce qu'elle était à l'époque lors de la construction du château et les Peverell, très influents en ce temps, avaient fait construire le château tout proche du Conseil des Sorciers. L'institution avait précédé le Ministère, siégeant au même endroit.

Il s'agissait indéniablement de sa propriété la plus stupéfiante et il passa un moment sur la terrasse à la grande porte à admirer. On dominait tout Londres d'ici, ses tours culminant plus haut que n'importe quel autre monument. Il eut du mal à se détacher de cette vue mais il entra finalement. Le château Peverell faisait un peu penser à Poudlard, entièrement de pierre, décoré de sculptures, de statues, de tapisseries, de braseros… Il y avait énormément de miroirs de toutes tailles, certains gigantesques et Harry savait qu'ils faisaient partie de la magie des lieux cachant pièces secrètes, passages secrets, permettant de se déplacer, de voir à travers eux… Il y avait d'immenses cheminées, certaines, magiques, faîtes pour embrasser tout un mur et son plafond. Il y avait aussi beaucoup de tableaux, de meubles splendides, d'ornements typiques de l'époque. Les fenêtres étaient monumentales, comme certaines salles. C'était sans conteste une demeure unique, une demeure qui serait sans doute très utile lorsqu'il voudrait recevoir en tant que lord et en imposer, impressionner, poser à qui on avait à faire. S'il préférerait garder le château Potter privé, le château Peverell était un atout qui n'avait pas de prix pour son image publique.

Il resta un long moment, vérifiant les sorts, infiltrant sa magie. Il prit le temps d'aller voir les bibliothèques, surtout la petite bibliothèque privée renfermant un trésor de savoir. Ces livres étaient inestimables et ils lui serviraient beaucoup. Il faudrait qu'il vérifie que personne ne pourrait fouiner s'il faisait des réceptions ici mais vu à quel point la magie du château était complexe, vicieuse et très précise pour tout ce qui n'était pas lui ou un Peverell de sang, il ne ferait pas bon tenter quoi que ce soit ici. La demeure disposaient de pièges en tout genre pour perdre, retenir, arrêter, enfermer ou attaquer un importun. Il termina son petit tour par le jardin, perché en hauteur sur le toit entre les tours. Pourtant, on avait vraiment l'impression d'être dans un jardin ancré au sol, très vaste, l'espace agrandi par magie. C'était vraiment stupéfiant pour Harry qui se fit la remarque que son placard était bien loin maintenant. Vicieusement, il se demanda quelle tête feraient les Dursley s'ils voyaient ce qu'il possédait.

Il rentra chez lui un peu en retard pour le déjeuner, commençant par féliciter Avismark et ses elfes pour le travail accomplis. Sans aucun doute, le château Peverell et le manoir Black étaient prêt à servir à tout instant, aussi impeccable que si on n'avait jamais cessé d'y vivre. Il avait encore d'autres propriétés plus modestes que son personnel verrait au fil du temps pour les remettre en état de servir et Harry espérait avoir le temps de les passer en revue l'été prochain pour faire un point. Il avait des photos mais il voulait les voir lui même. Il s'agissait parfois de maisons de vacances, de bureaux, de terrain… Il y avait un peu de tout. Il y avait de quoi faire mais ce n'était pas sa priorité pour l'instant. Avoir vu les demeures principales puissantes était le plus urgent pour s'assurer des portes de replis au cas où.

Il alla déjeuner avant de rejoindre son bureau pour travailler, demandant à Avismark de venir. Le gobelin se présenta rapidement, plus à l'aise encore que la dernière fois, pour un gobelin tout du moins. Il prit de ses nouvelles avant toute chose, s'assurant qu'il allait bien, qu'il n'avait besoin de rien.

- Les gobelins fêtent-ils Noël ? demanda-t-il curieux. Ou Yule peut-être ?

- Ni l'un ni l'autre, répondit-il. Les fêtes gobelines sont très différentes.

- Je sais que je vous ai déjà fait savoir que vous pouviez sortir quand vous voulez mais n'hésitez pas à prendre quelques jours pour vos fêtes si vous le souhaitez, remarqua-t-il. Je demande juste à être au courant de votre absence.

Avismark acquiesça simplement.

- Avez-vous eu le temps de faire l'inventaire de mes possessions gobelines ? demanda le lord.

- Oui, dit-il en faisant apparaître un parchemin qu'il lui apporta. Il y a dix-sept objets d'artisanat gobelins dans vos possessions qui auraient dû être restitué.

- Je m'attendais à un chiffre plus important, remarqua-t-il en lisant le document.

- Même à l'époque où nous vendions aux sorciers, cela est resté très rare et depuis, Gringotts n'a jamais raté une occasion de racheter ce genre de chose.

- Je vois. Armes, objets magiques, bijoux…, releva-t-il. Bien. Savez-vous qui en sont les propriétaires ?

- Leurs noms sont avec, fit-il remarqué.

- Seriez vous d'accord pour me dire de quelle manière je dois m'y prendre pour rendre cela ? Dois-je les voir en personne ?

- Non, passer par Gringotts serait bien plus adéquat. Si vous leur demandez, ils le feront avec joie. Une lettre d'excuse serait probablement apprécié, dit-il en guettant sa réaction à cela.

- Très bien. Je vais les écrire aujourd'hui et j'irai à Gringotts demain. C'est ouvert à Noël n'est-ce pas ?

- Oui et c'est désert. Vous serez tranquille.

- Je vais donc faire ça. Il est grand temps que ces objets retournent à leurs propriétaires. Pouvez vous me les préparer cette après-midi ?

- Je me suis déjà permis de les rassembler dans l'une de vos réserves.

- Parfait, merci Avismark, sourit-il en gagnant un signe de tête.

- Pourrais-je vous accompagner à Gringotts ?

- Bien sûr, approuva-t-il agréablement surpris. Une raison particulière ?

- C'est aussi mon travail de venir avec vous, posa-t-il simplement.

Harry sourit, sentant qu'il n'avait pas envie de le dire, qu'il était un peu gêné même s'il n'en laissait rien paraître. Mais c'était sans compter sur sa vision d'aura. Ce don qu'il maîtrisait de mieux en mieux était vraiment pratique.

- Je vais aussi révoquer l'autorisation de l'Ordre d'occuper le Square Grimmault. Je vais faire le rituel tout à l'heure. D'après ce que j'ai entendu, il n'y aura personne là bas pour Noël. S'il y a quelqu'un, il se fera expulser. J'aimerais que vous alliez le passer en revue avec Dobby et les autres ensuite.

- Ce sera fait dans les meilleurs délais, assura-t-il.

- Merci. Y-a-t-il autre chose ?

- Non.

- Alors je vous laisse y aller.

Avismark approuva et s'en alla, le laissant seul. Il se mit aussitôt au travail pour écrire les lettres de restitution et d'excuse, regardant l'histoire des objets en question pour les personnaliser au mieux. Il mit les formules de politesses gobelines qu'il avait appris et apposa à chaque fois le sceau de la famille concerné. Cela lui prit un moment mais il fut heureux de l'avoir fait lorsqu'il eut terminé, se sentant comme un voleur de garder ces biens. Lorsqu'il eut terminé, il se mit au travail sur ses propres affaires et cours, travaillant jusqu'au dîner, ne s'arrêtant que pour une pause thé et collation. Ce soir là, veille de Noël, il avait invité Avismark et les elfes à partager sa table et il avait été ravi de les voir accepter même si le gobelin n'était pas emballé. Les elfes, eux, étaient dans tout leurs états, ravis. Arthur était parti en fin de matinée pour la maison des Lafay et il ne reviendrait que le lendemain. Ce fut donc avec ses petits amis que le lord dîna, heureux, profitant.

Le lendemain, ce fut avec joie qu'il découvrit les cadeaux qu'il avait reçu au pied du sapin dans son salon préféré. Lui même avait envoyé des cadeau à pas mal de personne même si la liste était bien différente de l'année précédente. Il regarda ce qu'il y avait, sachant que Dobby avait déjà fait le tri pour lui, pour écarter ce qui venait de personnes non désirés ou de fans comme cela arrivait régulièrement. Il y avait des cadeaux d'Adélème, Arthur et Isaac, de ses professeurs particuliers, de Hagrid, des jumeaux, de McGonagall, de Luna, de Neville et de plusieurs autres amis dont-il s'était rapproché cette année. Harry fit venir ses elfes, faisant apparaître les cadeaux qu'il avait pour eux, les faisant bondir de joie. Il sourit largement, ravi de les voir ainsi. Il avait voulu offrir quelque chose à Avismark mais le gobelin l'avait prévenu d'avance de ne pas le faire, le voyant venir de loin. Pour lui, ce jour n'était pas une fête, pas un occasion d'offrir quoi que ce soit et il refusait de recevoir quoi que ce soit. Harry avait respecté cette demande, comprenant, ne voulant pas le vexer. Il avait encore du mal à appréhender Avismark sur certaines choses et il se renseignait sur les gobelins quand il pouvait pour s'adapter.

Il ouvrit ensuite ses cadeaux, prenant son temps. Intrigué par le long parquet d'Arthur, il l'ouvrit, stupéfait par ce qu'il trouva. C'était un coffret de bois simple et lustré dont l'intérieur était tapissé de velours. Il renfermait deux choses : une magnifique dague à la poignée blanche et une épée absolument magnifique, richement ouvragée, doté d'une lame miroir. Sur la carte qu'il avait ajouté, Arthur disait qu'il était temps qu'il ait ses armes. Pour son maître épéiste, il était plus que prêt à avoir son épée. Il expliquait aussi que ces armes lui avaient appartenu autrefois et qu'il pourrait compter sur elles. Toutes deux étaient magiques. La dague possédait le pouvoir d'entourer d'ombre celui qui la maniait. L'épée était doté d'une puissante magie ancienne qui lui donnait une âme, un esprit et qu'elle pouvait le protéger, matérialiser une protection magique autour de lui lorsqu'il la manierait. Il dégaina les deux lames, sentant leur pouvoir incroyable, fasciné par leur beauté. Lui qui commençait à se dire qu'il lui fallait une épée… Arthur avait lu dans ses pensées et celle qu'il lui offrait était incroyable. Il savait que son ami faisait collection d'épées magiques, qu'il adorait ça et il était alors certain que l'arme serait parfaite pour lui, l'épéiste sachant bien mieux que lui ce qu'il faisait dans ce domaine.

Il prit ensuite le paquet d'Isaac qui contenait une magnifique amulette de platine, ronde comme un gallion, frappée de runes elfiques. La carte expliquait que c'était un porte bonheur, qu'elle avait le pouvoir de soulager l'esprit de son stress, d'apaiser. Cela le toucha, Isaac prouvant encore qu'il pensait à son bien être. Il avait immédiatement ajouté l'amulette sur le collier portant déjà le médaillon d'Adélème. Cela fait, il avait pris les deux paquets d'Adélème. L'un avait la forme d'un gros cube, l'autre était plus plat et plus grand. Il commença par celui-ci, trouvant une chose qui l'émut beaucoup. C'était une tenue complète, la tenue d'apparat que les lords portaient autrefois pour prêter serment à la Citadelle. Adélème savait qu'il voulait prêter serment même s'il ignorait son projet de retrouver la Citadelle. Seuls Avismark et Arthur savaient pour ça. La Citadelle était le siège magique de l'ancienne assemblée des lords. Elle avait été abandonné quelques siècles plus tôt, lorsque les lord avaient perdu leur pouvoir et la Magie avait fait oublier à tous sa localisation. Personne ne savait où elle était mais lui voulait la retrouver et y prêter serment. C'était le seul endroit où cela était possible. Quoi qu'il en soit, Adélème lui avait offert la tenue d'apparat en un symbole fort pour, lui prouvant qu'il pensait qu'il était déjà un bon lord, le rendant très fier.

Il l'observa longuement, souriant, la rangeant ensuite précieusement. Il prit le second paquet, découvrant un coffret de bois cubique. Lorsqu'il l'ouvrit, il découvrit un œuf ressemblant à un œuf de poule passé à un vert mousseux. La carte disait « J'ai cru comprendre qu'un basilic pourrait vous être utile et que vous aimiez les animaux. J'ai créé l'œuf de celui-ci moi même dans le secret le plus total. Il est sous sort de stase et n'éclorera que lorsque vous l'aurez levé. Si vous n'en voulez pas, vous pouvez le laisser en stase et me le rendre. » Un basilic. Adélème avait créé un basilic pour lui, parce qu'il savait qu'ils pouvaient détruire des horcruxes et que cela pourrait être un familier puissant, parfaitement adapté à un fourchelang. Il avait envisagé de le faire mais il n'avait pas eu le temps d'y penser. Il était pourtant très heureux de l'avoir. Si son passif avec les basilics était dramatique, il n'en n'avait jamais voulu au serpent. C'était d'autant plus vrai maintenant qu'il avait vu Tom le contraindre à obéir par magie dans ses souvenirs. L'animal n'avait rien demandé. Alors il allait évidemment le garder même s'il faudrait quelques aménagement pour s'assurer qu'il n'y ait pas d'accident avec ses yeux. Il demanderait à ses elfes de préparer un endroit pour le serpent puis il le ferait éclore.

Il ouvrit ses autres présents, amusé par l'habituelle boîte de farces et attrapes des jumeaux. Ils lui avaient écris une carte disant qu'ils avaient mis toutes leurs nouveautés dans le paquets, demandant quand il verrait leur principal et unique actionnaire. Ils lui demandaient s'il allait bien, s'il n'avait pas besoin d'aide. Ils disaient qu'ils avaient appris son départ de l'Ordre et le fait qu'il s'était séparé de Ginny, Ron et Hermione. Ils le soutenaient mais ils avaient inquiets pour lui. Cela se comprenait. Eux n'avait certainement eu que la version de leur famille, de l'Ordre. Une visite à leur magasin était probablement à prévoir, pour les voir en tête à tête. Il adorait les jumeaux, des grands-frères pour lui, il irait les voir.

Il y avait tout les cadeaux de ses professeurs particuliers entre vêtements, livres ou petit gadget magiques utiles. Il ouvrit tout ses paquets avec le sourire, profitant de ce moment. Mais il y mit finalement fin pour retourner au travail. Il commença par regarder ce qu'il avait reçu d'autre. Il y avait des cadeaux du trio, de Remus, de Tonks et de quelques autres. Il renvoya le tout sans même les regarder en une réponse assez claire à ses yeux. Quand aux autres paquets, une fois certains qu'il n'y avait rien de dangereux, il les ferait stocker en réserve. Il avait toujours tout gardé même s'il n'avait pas d'intérêt pour se genre de présent. Il les avait pourtant conservé, ne voulant pas les jeter, trouvant cela irrespectueux et source de gâchis. Mais il ne savait pas encore ce qu'il en ferait.

Cela fait, il se prépara pour aller à Gringotts comme il l'avait prévu, accompagné d'Avismark. Lourdement protégé, couvert d'une cape enchanté l'un comme l'autre, ils tranplanèrent sur le Chemin de Traverse encore désert en ce matin de Noël. Ils allèrent directement vers la banque, entrant, rejoignant le guichet principal. Harry salua le réceptionniste dans sa langue, attirant immédiatement son attention.

- Oui, grinça-t-il.

- Je souhaiterais rencontrer le directeur Ragnok, dit-il en montrant ses chevalières Potter et Black discrètement.

- Pourquoi ? claqua-t-il.

- Pour une restitution de biens gobelins, répondit-il en lui faisant relever un sourcils surpris.

Le réceptionniste jeta un coup d'oeil à Avismark qui approuva d'un signe de tête et il appela un autre gobelin pour les mener dans le bureau où il s'était retrouvé pour l'accession à ses titres. Il savait maintenant que c'était le bureau public du directeur de Gringotts. Il était vide et il patienta avec Avismark, retirant sa cape. Il fallut attendre un petit moment dans la pièce luxueuse mais la porte s'ouvrit finalement, laissant entrer Ragnok et son assistant, Bogrod. La porte se referma séchement et les deux gobelins les ignorèrent jusqu'à être installé derrière l'imposant bureau. Harry les salua dans leur langue et prit place avec Avismark.

- Vous avez dit venir pour une restitution de biens gobelins ? releva Bogrod peu sûr de ce que cela signifiait.

- En effet. Avec l'arrivée d'Avismark, je me suis intéressé à son histoire et à ce que son ancêtre avait pu vouloir récupérer dans le coffre Peverell. La hallebarde de Velark. Je respecte le peuple gobelin et sa tradition artisanale. Donc, pour moi, il me semble logique que les ouvrages qui vous ont été achetés, doivent vous être restitués à la mort de l'acheteur comme prévu. Je crois que si nous voulons nous entendre, il faut commencé par respecter les cultures de chacun. C'est pourquoi j'ai restitué la hallebarde de Velark à Avismark.

- Vous lui avez restitué ? demanda Ragnok vraiment surpris cette fois.

Il jeta un regard au concerné qui approuva pour appuyer.

- Oui, approuva Harry. Cela m'a fait prendre conscience du fait que j'avais peut-être d'autres objets gobelins qui devaient être rendu. Avismark à fait le tour de mes biens pour moi et en a trouvé plusieurs ainsi que leurs propriétaires légitimes. Je souhaite leur restituer et Avismark m'a conseillé de passer par Gringotts pour le faire.

Harry se vit scruté sérieusement par les deux gobelins et il soutint ces regards sans broncher, patient et calme.

- Gringotts pourra les restituer pour vous contre rétribution, déclara finalement le directeur.

- Je vous remercie. Vous pourrez retirer la somme nécessaire de mes coffres. Dois-je vous les déposer ici.

Le directeur approuva, sa confusion et sa surprise nette dans son aura. Il fit apparaître les objets soigneusement emballés et étiquetés, chacun porteur des lettres qu'il avait écrites.

- Que sont ces courriers ? questionna Ragnok en venant voir cela.

- Des excuses en bon et due forme comme il se doit, répondit-il en le surprenant encore même s'il ne laissa rien paraître.

- Bien. Nous transmettrons dans les meilleurs délais, assura-t-il.

- Je vous en remercie. J'aimerais aussi vous demander de me prévenir si l'une de mes lignées a un contentieux à régler avec Gringotts, le peuple gobelin ou un gobelin en particulier. Il me faudra encore du temps pour prendre connaissance de ce qui pourrait remonter trop loin ou qui concernerait les Peverell et les Gaunt que je découvre totalement. Avec mes études, il me faudra du temps pour être au fait de tout les détail. Alors n'hésitez pas à me le faire savoir s'il y a quoi que ce soit et je ferais de mon mieux pour régler la situation.

- C'est noté, approuva-t-il.

- Dans ce cas, je ne vais pas abuser davantage de votre temps. Je vous remercie de m'avoir reçu directeur Ragnok.

Celui-ci lui donna un petit signe de tête sec et il le salua en gobelbabil avant de s'en aller avec Avismark, repassant sa cape sur ses épaules. Ils quittèrent la banque et Harry les entraîna vers la boutique des jumeaux marchant d'un pas vif avec le gobelin un peu en retrait.

- Sachez que ce geste ne sera pas ignoré par les gobelins, remarqua-t-il. C'est bien la première fois qu'un sorcier fait cela à ma connaissance.

- Le but n'est pas d'en retirer quoi que ce soit mais de réparer une faute même si j'estime que, avec le temps que cela a pris, la simple restitution n'est peut-être pas suffisante. Une compensation supplémentaire aurait-elle dû être versée ?

- Je l'ignore puisque ça ne s'est jamais fait mais en tant que gobelin, je dirai que non. La restitution avec les excuses officielles d'un lord suffisent. Ces excuses ont beaucoup de valeur. Là encore, je ne saurais citer un autre lord qui l'ait fait. Ces gestes d'honneurs ont une grande valeur pour nous.

- Je vois. Dans ce cas c'est bien ainsi.

Ils arrivèrent devant la boutique fermée en ce jour de Noël et Harry matérialisa une note qu'il glissa dans la boîte aux lettres pour dire qu'il passerait pendant les vacances, les priant de garder ça secret. Il ne mit pas son nom mais il signa « patron » comme les jumeaux s'amusaient parfois à l'appeler. Cela fait, ils rentrèrent au château et Harry rejoignit son bureau pour se mettre au travail. Dobby avait déposé son courrier dans la corbeille dédié et il fut surprit d'en trouver une portant le sceau du Ministère. Il sortit sa baguette pour l'analyser, prudent. Il savait que Dobby avait dû le faire mais on n'était jamais trop attentif à ce genre de chose. Une fois certain qu'il n'y risquait rien, il la prit et la retourna, découvrant qu'il était simplement écris : Lord Harry James Potter Black. Il l'ouvrit et trouva une lettre du Ministre Scrimgeour lui même. Rien d'impressionnant à ses yeux. Il lut le texte au ton très officiel. Le Ministre voulait visiblement le rencontrer discrètement pour lui demander un service. Il n'y avait aucun détail mais « le service » était assez évident. Encore une fois, on voulait l'envoyer combattre Voldemort, probablement au côté du Ministère pour redorer son blason. Une véritable blague à ses yeux. Il répondit, ensorcelant sa lettre pour être certain de ne pas être tracé. Et il usa d'un ton des plus tranchant et direct tout en restant élégant et poli pour dire au Ministre qu'il ne voulait pas avoir à faire quoi que soit avec un Ministère corrompu, manipulé, inefficace, infiltré de tout côté par les mangemorts et manipulé par Dumbledore. Il demanda à Mella d'aller l'envoyer depuis une poste sorcière pour être sûr.

Cette affaire réglée, il se mit au travail sur des choses bien plus importantes à ses yeux. Il y passa le reste de sa journée. Le lendemain, ce fut avec excitation qu'il reprit ses habitudes de cours avec ses professeurs particuliers, le planning déjà fait par Adélème pour lui. Il verrait chacun de ses professeurs à deux reprises pour les vacances, les fêtes ne laissant que peu de temps. Aussi, Adélème avait dit qu'ils travailleraient autrement. Chacun le testerait sur ce qu'il avait assimilé lorsqu'il était à Poudlard, répondrait aux questions qu'il pouvait avoir, apporterait des précisions si nécessaires. Ils en discuteraient, débattraient de ce dont il voulait débattre et ils parleraient de son programme à venir pour sa période suivante à Poudlard. Les seuls professeurs qu'il verrait tout les jours, comme à l'habitude, étaient Bastide et Arthur pour l'entraînement du matin.

Ce fut donc Bastide qui vint le premier et Harry était au moins aussi heureux que lui de le voir. Le duelliste prit de ses nouvelles avec attention, l'air soucieux, le scrutant sous tout les angles à la recherche du moindre problème, lui faisant jurer qu'il n'avait pas de sort pour cacher quoi que ce soit. Harry fut touché, le rassurant avec le sourire. Ils se mirent ensuite au travail avec Arthur, Adélème présent pour regarder comme à chaque fois, Avismark s'ajoutant. Ils commencèrent par parler de son entraînement à Poudlard, avec Arthur, avec Flitwick et avec Bibine aussi dans les airs. Arthur ajouta qu'il avait travaillé durement et sérieusement, qu'il avait beaucoup progressé. Bastide décida alors de faire un duel d'entraînement avec les mêmes sorts de couleurs et de protection qu'à l'habitude pour voir où il en était. Lorsque ce fut terminé, il donna un immense sourire à son élève :

- Vous avez énormément progressé, remarqua-t-il. Vous êtes beaucoup plus rapide, beaucoup plus précis, beaucoup plus technique, vif et ingénieux dans vos enchaînement. C'est très bien.

- Merci, répondit-il heureux de le sentir très fier de lui.

Cela fait, Bastide demanda à voir les sorts qu'il avait appris et travaillé, à voir comment il les utilisait, s'il les maîtrisait bien et il fut ravi par ses résultats. Ils parlèrent aussi des duel volant et Harry aurait pu jurer qu'il était presque aussi excité que Bibine à l'idée de voir ça et de l'entraîner pour ça. Après Bastide, ce fut Joachim qui se présenta pour les langues et la sociologie au matin et l'après-midi, ce fut églantine pour l'économie. Il vit tout ses professeurs avant la fin de la semaine, tous très soucieux de son état à la fois physique et moral, très heureux de voir les améliorations sur lui. Tous furent impressionnés par la masse de travail qu'il avait abattu très efficace, ayant retenu ce qu'il avait appris à la perfection. Sans aucun doute, il s'était donné beaucoup de mal et ils le félicitèrent chaudement pour ça, Harry très fier.

Cette semaine là, Avismark et les elfes s'étaient aussi chargé du Square Grimmault. Comme il l'avait prévu, à la veille de Noël, il avait usé de la magie de son titre de Lord Black et de propriétaire pour fermer la maison à l'Ordre et la boucler. Avismark avait vérifié qu'il ne restait aucun sort indésirable là bas et Dobby, Ori, Dorémi et Mella s'étaient mis à l'oeuvre. Harry leur avait demandé de retirer la décoration de mauvais goût et de tout refaire. Ils s'en étaient fait une joie mais Kreattur s'était alors rappelé à son bon souvenir. Il devait avouer qu'il avait totalement oublier l'elfe des Black qui lui appartenait désormais. Il avait donc pris un moment pour aller le voir et gérer sa crise d'hystérie face aux changements qu'il faisait dans la maison. Il se fit insulter copieusement et ce fut Mella qui l'arrêta en lui tapant dessus avec une poêle, lui ordonnant de parler à son lord sur un autre ton. Aussi patiemment que possible, il expliqua à l'elfe qu'il était lord Black désormais, que c'était sa maison et qu'il ferait ce que bon lui semblerait. Il proposa de lui offrir la même chose qu'à ses autres elfes et de rester s'occuper du Square si c'était ce qu'il désirait. Le vieil elfe sembla prêt à faire une crise cardiaque à l'idée d'être libéré et Harry y renonça donc pour le moment. Il fut convenu que Kreattur resterait au Square et le lord lui ordonna magiquement que garder pour lui tout ce qu'il pourrait voir, savoir, entendre, découvrir… Il était loin d'être sûr de la loyauté de Kreattur et il n'avait pas le droit à l'erreur. En plus de ça, l'allure autoritaire de lord semblait beaucoup mieux fonctionner avec lui.

Samedi après-midi, ses cours terminés avant le déjeuner avec le départ de Zélémie, il avait reçu ses avocat pour faire un point sur son dossier. Tout deux travaillait dur là dessus, profitant du chaos du Ministère pour se procurer sans entrave les documents dont-ils avaient besoin comme preuve de ce qu'il s'était passé. Ils planchaient aussi sur divers plans pour récupérer l'argent qui lui avait été volé et l'un de ses plans était tout à fait stupéfiant.

- Vous pensez réellement pouvoir faire cela ? questionna-t-il sans pouvoir dissimulé toute sa surprise.

- Sur le plan juridique, c'est tout à fait faisable et cela serait même logique selon là loi sorcière, répondit Odélia.

- La variable restera l'influence, fit Léonès. Pour réussir une telle chose, il faudra…

- Que je ressorte de la guerre en position de force indéniable, comprit-il.

- Oui. Tout dépendra de ce qu'il se passera et de comment la guerre se terminera. Mais si les conditions sont en votre faveur, alors oui, nous pouvons le faire. Nous voulions vous demander votre autorisation pour cela. Nous préparerons d'autres recours pour d'autres situation mais cela serait une occasion inestimable.

- Si cela est possible, faîtes le, répondit-il avec assurance. Ce serait une issue incroyable.

- Alors nous ferons tout pour, assura l'homme l'air un peu sadique et excité.

- Il nous faut cependant attendre la fin de la guerre et qu'un semblant d'ordre revienne, remarqua Harry. Rien ne sera possible avant.

Ils approuvèrent et ils discutèrent encore, parlant aussi du cas de Godric's Hollow puis ils s'en allèrent et le jeune lord se remit au travail.