Me myself and I
Résumé :
Katsuki a vécu près d'un siècle. Des choses, il en a vu, il en a entendu. Il posé le pied sur six continents et visité 27 pays, a offert bien des cadeaux de naissance, il a enterré plus d'un ami . Il a été en haut des podiums, traîné dans la boue, vécu les champs de bataille et les grands galas.. Oui, en toutes ces années, Katsuki en a connu des choses : le bonheur, l'horreur, l'amitié, la rivalité, l'échec, la réussite, la peur, la colère, la joie, le désespoir et enfin, il a rencontré le calme porté par la sagesse de son grand âge . Mais ce que Katsuki n'a jamais rencontré, c'est l'Amour, celui avec un grand A.
couple : non.
Rating : K
Disclaimer à la fin
U08
Katsuki prend une longue gorgée de sa bière fraîche. Ça fait du bien. La journée est chaude, et il n'est plus tout jeune. Depuis quelques années, l'été lui est plus dur. À vrai dire, l'hiver aussi. Comme les veilles de pluie et les nuits courtes. Bref, il est plus près de ses 8 décennies que de ses 7 et n'est plus le même homme. La main sur son épaule est celle qu'il connaît depuis ses 15 ans. Il allume ses appareils auditifs en grognant.
- Je ne peux pas faire une sieste tranquille ?
- Si, juste fais-moi de la place.
Avec un grondement, Bakugo se décale sur la balancelle, laissant Eijiro s'asseoir à ses côtés.
- pfiou, on était aussi bruyant à leurs âges ?
- Je ne sais pas, j'ai éteint mon appareil quand le bébé a commencé à pleurer.
- Faux frère !
Le coup de coude n'a plus la même vigueur qu'avant. Mais le sourire, lui, n'a rien perdu de son éclat. Kirishima ferme les yeux et ils somnolent côte à côte, frémissant à peine quant au loin des bruts divers, allant de l'explosion au chant de chorale, retentissent. Les alter deviennent de plus en plus forts à chaque génération et franchement, Katsuki a perdu le compte de qui dans ce bas monde est capable d'envoyer des missiles avec ses dents et qui transforme le sol en lave. L'anniversaire se passe bien, la famille est heureuse et il veut juste faire une sieste au soleil avant qu'un abruti fasse péter la terre en éternuant.
- Papiiii
La petite voix est le seul avertissement avant que 20kg d'enfant envahisse ses genoux.
- Aoutch. Attention crevette !
Kirishima soulève le petit garçon qui a une moue boudeuse. Bordel, Sora est le portrait craché de son arrière-grand-mère. Bakugo ne sait jamais si revoir le visage d'Ochako est une bénédiction ou une malédiction, mais il refuse de faire porter ce poids au petit.
Il n'a jamais demandé à Kirishima ce que ça lui faisait.
- TONTON TU AS TES OREILLES ?
Hurle le petit.
- j'avais, mais je crois que tu vas casser l'appareil.
- Oups, pardon.
Malgré ses excuses, Sora a l'air plus pressé de rapporter que de s'excuser, il entame d'une voix plaintive.
- Il y a le grand, il dit des choses vilaines de sur toi, et moi j'aime pas. Tu peux le faire exploser ?
Sora a toujours l'air aussi inquiété. Il se décale jusqu'à être blotti dans les bras de Katsuki, et s'accroche à lui de toute sa petite force.
— Tu le sais, tonton, que tu es mon tonton préféré du monde, et que je t'aime fort jusqu'aux étoiles ?
- Moi aussi, je t'aime, bonhomme .
Le garçon souris et lui dépose un baiser très collant sur la joue, qui fouilla dans sa poche et en sortit un petit four tout écrasé
— Tiens, je t'ai pris un gâteau avant qu'ils les mangent tous.
- merci.
Le petit sortit autre chose de sa poche et le déposa sur le jean propre d'Eijiro.
— Tiens, j'ai pris des crevettes pour toi. J'ai même mis la mayo.
— Merci, mon cœur.
- De rien. Tu savais qu'hier, j'ai pété dans l'eau et ça a fait un bulle tellement grosse, j'ai cru que j'avais trouvé mon alter.
— Non je ne savais pas.
— Et bien, c'était pas mon alter.
— D'accord.
— J'avais juste super envie de péter. Mais vraiment beaucoup. Fort. Très fort. Maman, elle m'a dit de pas en parler après que je l'ai dit au monsieur du métro hier. Mais vous, je peux vous le dire
- Oui, tu peux tout dire à papi et Tonton.
- Ok. Je vais voir s'il reste des gâteaux. Oh, et papy, il y a Tonton Yosh qui te cherche pour tes médicaments.
— Déjà ? Mais il est quelle heure ?
- Pas l'heure des écrans. J'ai demandé. Il a dit, c'est pas l'heure.
- pfff, j'arrive. Tu aides ton vieux papy à se lever ?
Le petit garçon attrapa un bras et poussa de toutes ses petites forces, Eijiro se leva.
- Mais quelle force, bouchon ! Viens, on va manger des gâteaux.
- Et les médicaments ?
— Je préfère les gâteaux
- Moi aussi.
Katsuki laissa aller son visage en arrière, et ferma ses yeux. Il fut réveillé par un poids contre lui. C'était trop doux pour être Eiiro, trop lourd pour Sora. Il ouvrit un œil pour voir Asagao avec un air songeur. Appuyée contre lui, son attention était portée sur son... Nuzz ? Kuzz ? Buzz ? comment les jeunes appellent ça déjà ? Il ne savait pas, mais c'était l'équivalent du téléphone de son epoque, sauf que ça ressemblait à une montre et projetait des hologrammes. Et conduisait la voiture ou téléportait des objets. Bordel, il était trop vieux pour ce monde.
- Venu tenir compagnie à ton vieil oncle ?
— Pardon, je ne voulais pas te réveiller.
— Pas de soucis, je dormirai bien assez après ma mort.
— Ne dis pas ça, tonton, tu es encore jeune.
— Ton grand-père dit que j'ai toujours été vieux.
Elle nicha son visage contre son épaule.
— C'est faux. Vous êtes tous les deux jeunes.
Il caressa ses cheveux et proposa
— Tu veux me dire ce qui ne va pas ?
— Je vais bien.
- T'es une pire menteuse que ton grand-père, ou papizuku. T'es pas obligé d'en parler, mais je serais toujours ravi d'allumer mes appareils pour t'écouter.
Elle se serra contre lui et demanda :
- Tu es déjà tombé amoureux ?
Katsuki réprima un rire, les jeune adultes étaient toujours aussi mélodramatiques.
- Pas vraiment. Alors, je connais l'élu de ton cœur ?
- L'élu de mon cœur ? Hein ? Oh. Non. Non. Pas moi.
- Pas toi ? Qui alors ?
- Toi. Je voulais parler que de toi.
- Moi ? Ben écoute ça fait très longtemps que je sais que ça ne m'intéresse pas.
- Comment ça ne t'intéresse pas ?
- Tu te rappelles quant à 8ans tu t'es inscrit dans un cours de trompette, mais que tu as abandonné un mois plus tard ?
— Oui
— La même pour moi et la relation amoureuse.
— Tu as eu un professeur méchant ?
— Hein, non. Non. J'ai date une ancienne camarade de classe après notre diplôme, plus parce que toute les personne de mon age avais de l'expérience et que je ne supportais pas de me sentir laissé pour compte qu'autre chose, et c'était vraiment nul. Je me suis dit que j'étais peut-être gay, j'ai date un gars, un bon ami a la base, il avait un cruch sur moi, je le trouvais beau mais ne savais pas faire la différence entre désir et amour. Clairement, c'était nul aussi. J'ai compris que le souci, c'était pas le genre du partenaire, mais la nature de la relation et n'ai plus jamais été en couple.
Il n'était pas obligé de lui parler de sa période plan cul, de toute façon, ça ne comptait pas dans les relations amoureuses.
- Mais c'était il y a combien de temps ?
- Quand j'ai rompu avec Sero on avait... 26, 27 ans peut-être ? Je ne sais plus.
- Mais tu ne regrettes pas ?
— Je regrette un peu d'avoir foiré deux jolies amitiés. Jiro et Sero étaient des gens bien. C'est pour ça que je me suis mis avec eux. Et dans les deux cas, ça m'a pris une éternité de réaliser que ce que j'éprouvais pour eux était loin de ce qu'ils éprouvaient pour moi. Nos amitiés ont été irrécupérables après que je leur ai brisé le cœur. Surtout que je n'ai pas été délicat.
- Non, mais c'était il y a presque un siècle, tu ne regrette de ne pas avoir re-essayé ?
- Non. Je suis soulagé de ne pas l'avoir fait. Pourquoi toutes ces questions sur les vielles histoires coquillette ?
Elle baissa les yeux, l'air gêné, et marmonna une phrase incompréhensible
— Je suis sourd, si tu ne veux pas pousser la voix, au moins laisse-moi lire tes lèvres
— Heu.. il y a eu, gars. En fait, je il m'a envoyé un article...sur ma fuzz et heu
— Un journaliste à la con ?
— Oui. Tu le sais ?
- Sora a poukave à la seconde où il a pu. Que peut bien raconter ce fouille merde ?
— Il a écrit des choses sur toi. Il dit que tu as usurpé ton titre de premier, et que tu étais jaloux de papizuku, que tu avais fait des trucs avec mami, ou papi, et même tué des gens pendant la guerre.
Elle avait l'air si dévasté que Bakugo se sentit coupable de son éclat de rire.
- Il devait manquer d'inspi pour écrire sur un héros qui a quitté la profession il y a presque 10 ans.
— Mais c'est méchant
— Chérie, j'ai commencé ma carrière sous les insultes et les coups de pression, leur avis ne m'importe pas. Il a peut-être eu une légère importance avant, mais même jeune j'étais plutôt mature sur ce point-là.
- Mais.. tonton...
Elle avait toujours l'air aussi désemparée, il caressa sa joue.
— Pourquoi tu t'en fais autant, coquillette ? Tout va bien.
Ses yeux se remplirent de larmes, elle se jeta contre lui et le serra fort. OK ; elle n'avait pas fait ça depuis ses 14 ans, il y avait clairement un souci plus gros. Heureusement que ses appareils étaient allumés, parce qu'il put finalement comprendre ses sanglots.
— Ils ont dit que tu allais mourir seul parce que tu n'avais eu personne à aimer, personne qui t'ait aimé. Pas de descendance ni rien. Je ne veux pas que tu meures seul ou sois triste.
- Oh.. Coquilette, regarde-moi.
Il prit son visage entre ses mains.
— Je ne suis pas seul. Je ne l'ai pas été depuis mes 16 ans. Parce que quand j'étais ado, un mec hyper obstiné m'a choisi comme meilleur ami. Et cet homme m'a intégré dans sa famille de telle sorte qu'à un âge où je devrais faire la sieste, j'ai 3 anniversaires par mois et une ribambelle de nerveux et de nièces qui veulent absolument me tenir loin de mon apparemment, et de ma tranquillité.
— Tu en as marre de nous ?
— Non. Jamais. Je vous aime tous. Même si vous vous reproduisez comme des lapins. Vraiment. On est 79. Izuku et Mezo ont 17 descendants en comptant la famille étendue.
Elle rigola et il sentit la chaleur envahir son cœur.
— Merci, tonton. Mais papizuku aussi fait partie de la famille Sa petite fille sort avec mon cousin, mon adelphe, donc 91 personnes
— Je sais. Il est venu manger des katsudon chez moi hier. Et il a fini par dormir chez moi. Et puis il m'a obligé à regarder un documentaire sûr All might.
— Tu aime ça, c'est toi qui lui as dit à l'enterrement de papimezo qu'il pouvait compté sur toi quand il est triste.
— Et je m'en mords les doigts à chaque Katsudon
— Menteur
— C'est vrai. Ne lui dis pas que j'apprécie sa compagnie.
— Il le sait déjà.
- Ne lui dit pas qu'il a raison. Officiellement, j'aime personne.
— Et moi ?
— Tu sais que c'est faux ma belle. Il y aura toujours de udon pour toi dans mes palcards.
— Je dois te confier un truc. Tu te rappelles quant au collège je loupais le bus presque tous les jeudis, et que je venais manger chez toi et même dormir et que le lendemain, tu m'amenais à l'école ? En fait, je faisais exprès. Je savais que tu faisais des udon le jeudi. Et avait un jour de congé le vendredi. Et je voulais passer du temps avec toi. Et j'en avais marre de mes adelphes.
- Je dois te confier un truc. Le jour des udon n'était pas le jeudi.
— Quoi ? Tu j'ai mangé chez toi tous les jeudis pendant 6 mois, et il y avait des udon
— J'ai le même programme de repas depuis mes 22ans. Les udon c'est le mercredi, mais un jeudi soir j'ai mangé particulièrement tôt. Puis une petite fille a sonné à ma porte en pleurant. Elle avait loupé le bus. Comme je sais que c'est son plat préféré, j'ai vite fait cuisiné des udon. En l'écoutant j'ai compris qu'elle en avait marre d'être l'enfant du milieu, qu'elle avait besoin de temps pour être entendue en tant qu'elle-même, et pas comme « petite sœur Kirishima ». Et quand elle a re-sonné à ma porte le jeudi suivant, j'ai changé mon planning de repas, pour qu'elle ai des udon et toute mon attention chaque jeudi.
— Merci. C'était mon jour préféré de la semaine.
— Moi aussi, j'aimais ces jeudis soir.
— Merci.
— Tu es rassuré ?
— Oui. Merci, tonton. Mais tu me jures, que si un jour ça ne va pas, tu me fuzzz ?
— Promis coquillette. Allez, va voir tes cousins. Je vais faire la sieste.
Elle lui fit un dernier câlin et il la regarda partir. Il n'y a pas à dire, elle et Sora c'étaient ses chouchous. Tuski aussi. Oh, et Erika. Et puis Saki. Bordel, Ohako et Kirishima en avaient trop pondu, mais ils étaient tous bien ces p'tis.
- Qu'est-ce qu'a Asagao ?
Il ne savait pas quand Ei était revenu sur le banc, il avait dû s'assoupir, il n'en montra rien.
- Un journaliste a dit que je crèverais seul, elle s'inquiète pour moi.
- Elle a toujours été plus proche de toi.
– Les kirishima sont génétiquement programmés pour me trouver incroyable.
- Tu es génétiquement programmée pour nous aimer. Mais il t'a fallu deux générations pour le montrer.
— J'étais doux avec tes gosses. Pas avec toi, mais eux, je les ai amenés au parc et ce genre de merde.
- Tu criais tellement qu'on menaçait de t'appeler si Yoshi ne finissait pas ses devoirs.
- Peut-être, mais je suis le tonton préféré des petits-enfants et des arrière-petits-enfants. Merci.
— Quoi ?
— Merci pour ça. Je ne voulais pas spécialement de famille. J'aurais sûrement été un père horrible. Mais tu m'as offert une place unique, taillée pour moi. J'ai tous les avantages d'une famille, mais je n'ai pas eu à gérer les trucs nuls, genre les couches.
- Tu as été celui qui a tenu tout ça debout quand j'ai fait une dépression à la mort d'Ochako. Les enfants étaient grands, mais que ça soit à 17, ou 26 ans, c'est toujours trop tôt pour enterrer sa mère. Je ne sais pas ce qui se serait passé si tu n'avais pas été là au quotidien pour t'assurer que tout se passe bien.
— Ne pas le faire, ça serait la trahir.
— Merci quand même. Sora me fait tellement penser a elle. C'est peut-être pour ça que j'en suis plus gaga que les autres.
- Tu es gaga de tous. Mais je suis persuadé qu'il est sa réincarnation. Vous vous aimiez trop, elle a voulu rester pas loin de toi.
Il le pressa affectueusement l'épaule, Ei répondit avec un sourire et une question.
— Tu l'as déjà regretté ? Ne jamais avoir eu de vraie vie de couple. Même pas la partie pondre des mômes, ça, c'est mon domaine d'expertise. Juste, le fait de ne jamais être tombé amoureux ?
— Parfois je me suis demandé ce que ça ferait. On nous a tellement bassiné que l'amour, c'était si important que je me suis déjà demandé si je ne passais à côté d'un truc. Mais on ne peut pas forcer des sentiments. Et moi, ça ne m'est jamais venu comme ça. Je ne pense pas avoir eu plus de doute et de regrets que toi ou Deku.
- Je vois. Des mauvaises passes, mais jamais la sensation de te tromper.
— Oui. Et puis, je pense que beaucoup de gens cherchent l'amour, car ils ont peur d'être seuls dans les sales moments. Et ça, aucun de mes amis ne l'a jamais permis.
Disclaimer : deuil, vieillesse, jurons, aromantisme ?
On a presque fini, ce texte un bonus, l'idée me viens de LiliCatAll ! Merci à elle ! je pense continuer sur le rhytme de une publie toute les deux semaines
