Et nous voilà à la fin ! N'oubliez pas : je me gargarise de vos commentaires, ils me nourrissent, je me lave avec, j'écris avec, j'en mets dans mes poches, j'en garde sous mon oreiller. Faites-moi ce cadeau ! Et à Zaiza aussi, puisque c'est son histoire.

Celui-ci nous a - Sockscranberries et moi - fait suer à grosses gouttes. C'était particulièrement compliqué. Mais il est très très bon.

A très bientôt... on se retrouve dès jeudi prochain (en priant) sur la traduction d'A Lovely Bribery.

Chapitre 4 : Et si je n'avais pas été intéressé par ce genre de jeux ?

Tout ce dont Severus avait rêvé durant les quelques années passées était étendu devant lui, offert, à demi-nu et brûlant d'être touché par lui. Son sexe, qui s'étirait douloureusement dans son pantalon, devait très certainement lui en vouloir d'avoir laissé partir la chaleur d'Hermione de ses genoux. Cette dernière respirait lourdement, ses cheveux ayant repris leur ordinaire et exubérant volume, ses joues et son décolleté rougis, ses aréoles sombres transparaissant sous la dentelle délicate. Venus. La voir ainsi le rendait jaloux de toutes les personnes qui avaient eu assez de chance pour être témoin de la même vision que lui. Il aurait voulu être le seul à avoir ce privilège.

Maintenant la dentelle sur le côté, il tendit son autre main et la déposa sur sa toison, laissant courir ses doigts sur ses poils coupés avec soin. Sa moiteur s'était déjà répandue jusqu'à son clitoris, qu'il percevait sous sa paume. Elle inspira entre ses dents à ce contact et se cambra contre sa main, gémissant.

Un soupir insistant lui échappa. « Severus ! »

Oui, princesse.

Avec un sourire satisfait, il se pencha pour enfouir son visage entre ses cuisses. Enfin, sa bouche toucha son sexe, lui arrachant un soupir de contentement. Douce Circé, voilà le goût que devait avoir le nectar des Dieux. Titillant son clitoris d'un petit coup de langue, il glissa un doigt en elle, à la recherche de la paroi spongieuse qui, l'espérait-il, la ferait hurler de plaisir.

Il s'y enfonça avec aisance, mais son étroitesse lui fit presque perdre les deux dernières cellules nerveuses qu'il lui restait. Il la sentit se resserrer autour de lui et s'efforça de ne pas penser à la sensation extraordinaire de ces mêmes contractions autour de son sexe.

Dès qu'il inséra un second doigt en elle, il la vit fermer les yeux et ouvrir la bouche dans un cri silencieux. Il referma alors ses lèvres sur son bouton de nerfs pour l'aspirer et le stimuler de sa langue. Les sons qu'elle émettait, ondulant et gesticulant sous ses soins, n'avaient absolument rien d'inconvenant. Il aurait même pu les enregistrer pour les réécouter à longueur de journée.

« Severus, je… PUTAIN, » il leva les yeux et perdit le rythme pendant un instant. Hermione abaissa son soutien-gorge de dentelle, exposant ses seins, et vint titiller ses mamelons pour compléter ses sensations. Cette sorcière savait ce qu'elle aimait ; s'il n'avait pas déjà été follement amoureux d'elle, cela aurait scellé son sort.

Il accéléra, priant tous les dieux de pouvoir se retenir d'exploser sur le champ dans son pantalon. Il sentait ses parois se gorger de plaisir et soupira de satisfaction quand ses ongles s'enfoncèrent dans son cuir chevelu. Prends tout ce qu'il te faut.

Dans sa recherche désespérée de la jouissance, ses doigts tiraient sur ses cheveux pour essayer de l'approcher encore davantage d'elle. Severus lança une main vers son sein. Dès qu'il atteignit son téton, elle se cambra, hurlant son nom sous le coup de sa petite mort.

Il ne cessa pas de lécher ses replis, comme pour l'entendre chanter son nom encore et encore. Elle finit malgré tout par le repousser doucement, s'effondrant sur le sofa, la respiration hachée. « C'était bien mieux que ce que j'avais imaginé. D'habitude, je ne jouis pas si vite, » murmura-t-elle en s'asseyant lentement, l'attirant à elle pour l'embrasser.

La sorcière soupira de satisfaction en goûtant son plaisir sur ses lèvres. Jusqu'à quel point était-elle débauchée ? Cela ne dérangeait pas du tout Severus – c'était même plutôt le contraire – mais la moindre trace d'innocence qui subsistait dans la pièce venait de trépasser dans un grand cri.

« Tu es si beau, à genoux, » dit-elle en souriant tendrement, un doigt passé sous son menton pour relever son visage vers elle. Une alarme s'alluma dans son esprit et prit le dessus sur tout ce qu'il ressentait. Il dut reculer, haletant, les yeux à nouveau au sol.

« Qu'est-ce qui se passe ? » demanda-t-elle, confuse.

« Arrêtez de dire ce genre de choses. Je ne peux pas me permettre de jouir dans mes sous-vêtements pour notre première fois, » marmonna-t-il, fermant les yeux.

« Quel genre de choses ? » interrogea-t-elle, surprise.

« Comme ça. Comme le fait que vous voulez que je sois à genoux devant vous. »

Le silence qui régnait dans la pièce était si épais qu'on aurait pu le mettre en bouteille pour plus tard. Le fait de l'avoir réduit à un amas tremblant de mièvrerie ne lui suffisait-il pas ? Lui ? Lui qui autrefois n'avait besoin que d'un regard pour terrifier le premier venu qui avait à peine élevé la voix ? Et voilà dans quel état il était à présent, attendant qu'elle finisse par rire de lui. Et franchement, cela aussi aurait fait frémir son sexe.

« Et que se passe-t-il si je le dis quand même ? » murmura-t-elle, à peine plus haut que le ronronnement des flammes.

Il eut un rire soudain, mais finit par relever les yeux vers elle, et comprit alors qu'il l'avait bien entendue. Elle l'observait avec la plus pure curiosité. « Alors, je dirais qu'il n'y a rien d'autre que je veuille faire et nulle part ailleurs où je veuille être, et vous penseriez que je suis fou, » éclata-t-il, sentant ses joues rougir et faisant de son mieux pour ne pas craquer et user d'Occlumancie.

« Mon Dieu, Severus, regarde-moi, » dit-elle doucement, tenant son visage entre ses mains et caressant ses joues de ses pouces. « Avant tout : j'ai vingt-sept ans. J'ai survécu à la Guerre et j'ai vu des choses que peu de gens peuvent imaginer. Est-ce que tu penses sérieusement qu'un homme qui dévoile sa part de vulnérabilité me ferait fuir ? J'aime ce nouveau Severus. Honnêtement, je l'aime même plus que tu ne l'imagines. »

Il était persuadé d'avoir cessé de respirer. Cela ne pouvait pas être réel. Si cela l'était, alors c'était la plus belle chose qui lui soit arrivée de toute sa vie et il savait pertinemment qu'il n'était pas fait pour les belles choses – jamais.

« Je ne vais pas te mentir. Quand je t'ai vu à genoux, j'ai été bouleversée. Je me suis dit : 'Comment est-il possible d'avoir l'air aussi puissant alors qu'on est à genoux ?' et puis j'ai percuté. C'est ce que tu sais faire de mieux, n'est-ce pas ? Obéir ? »

Les petites roues qui tournaient dans son crâne s'arrêtèrent un moment, puis son esprit s'emballa. Elle en avait compris davantage sur lui qu'il n'était prêt à en dire. Mon Dieu, était-elle à ce point observatrice ? Et, puisqu'elle l'était, n'avait-elle donc aucun instinct de survie ?

« Tu as fait ça la plus grande partie de ta vie – ce n'est pas étonnant que tu sois à la recherche de quelque chose de familier. Bien sûr, tu as repris le contrôle de ton existence à présent, mais cela fait du bien de ne pas avoir à prendre de décision, n'est-ce pas ? Tes précédents maîtres t'ont utilisé dans leurs plans respectifs pour dominer le monde, alors que tout ce que tu voulais, toi, c'était trouver ta place. » Elle continua, déglutissant avec difficulté et laissant glisser ses mains vers son torse, « C'était cruel. Je suis désolée que ces personnes qui auraient dû te ramener à la lumière n'aient fait que te pousser encore plus profondément dans l'obscurité. »

Il était assis là, figé par la chaleur qui se répandait dans ses veines. Elle n'était pas seulement liée à l'excitation provoquée par le toucher d'Hermione, mais au profond soulagement lié au fait que quelqu'un le comprenne enfin et veuille bien de lui tel qu'il était : imparfait, tourmenté et à la rédemption inachevée. Cette prise de conscience était presque trop énorme pour qu'il puisse vraiment s'en saisir, surtout parce que sa main, qui était tombée sur son torse, avait continué sa tentatrice descente jusqu'à son entrejambe.

Hermione se pencha, son souffle tiède frôlant ses lèvres. « Je te connais, Severus Snape, » murmura-t-elle, séductrice. Elle le caressait de ses doigts au travers de son pantalon. « Tu aimerais que quelqu'un reprenne le contrôle à ta place, l'espace d'un instant. N'ai-je pas raison ? »

Ruine, chute d'Icare. Ce frisson était à coup-sûr celui ressenti par les marins attirés dans les profondeurs par une sirène. « Oui, » soupira-t-il, la bouche sèche. Qu'était-ce donc-là ? Une Vélane ou une Succube, envoyée pour lui arracher son dernier souffle ? Elle retira sa main de la bosse qui palpitait sous ses doigts en se levant du canapé. Avait-il gémi face à cette perte ?

« Suis-moi, chéri, » lui dit-elle en le regardant se relever avec un sourire satisfait, « Tsk. Je pensais que tu aimais être à genoux ? »

C'était comme si quelque chose l'avait poussé à quatre-pattes. Ce ton. Cet air de mépris. Exquise. Il sourit et la suivit ainsi jusqu'à la chambre sans piper mot.

Elle fit volte-face sur les derniers pas, le regard fixé sur lui, jusqu'à ce que l'arrière de ses cuisses rencontre le bord de son lit à baldaquin. « Viens par ici, » ordonna-t-elle, tapotant le centre du matelas. Il grimpa sur le lit et s'assit sur ses talons, dans l'attente de ses prochaines directives. Le sourire que son obéissance afficha sur le visage d'Hermione le remplit de fierté.

« Très bien. Cela dit, si je te demandais de te mettre en position, j'attendrais de toi que tu mettes tes deux mains sur tes cuisses, » dit-elle, et il s'exécuta immédiatement. Sa respiration restait superficielle, alors qu'il tentait de comprendre ce qu'il lui arrivait. Comment connaissait-elle tout cela ? Les couleurs ? La position ? Même le ton qu'elle employait avait changé, à présent. D'habitude, elle était plutôt confiante, mais là ? Sa voix était devenue autoritaire, ne laissant aucun doute quant à son rôle dominant.

Elle sourit. « Peux-tu retirer ta chemise et t'allonger sur le dos pour moi ? La tête sur les coussins. »

Il la regarda se déshabiller, puis se retourner et s'installer dans une position semi-assise. « Tu es étonnamment silencieux. Quelle est ta couleur ? » demanda-t-elle, souriant à cette métaphore de leur jeu précédent.

« Vert. » Il sourit mais eut un moment d'hésitation quand il vit ses sourcils se lever, comme si elle doutait de sa réponse. « Comment connaissez-vous tout cela ? »

« Quoi, exactement ? » sourit-elle, avançant d'un pas pour que sa robe glisse le long de ses jambes, formant ainsi une petite flaque à ses pieds.

« Comment savez-vous que je veux… que je suis comme ça ? »

« Alors, d'abord, tu as été plutôt clair, » dit-elle en jetant un regard vers son entrejambe, esquissant un clin d'œil, avant que son visage ne redevienne sérieux. « Moi aussi, j'ai eu besoin de quelqu'un pour calmer mes ruminations après la guerre. »

« Qui ? » demanda-t-il avant de parvenir à tenir sa langue.

« Narcissa Malefoy, » répondit-elle, gloussant devant sa réaction. Il avait inspiré si brutalement que cela avait ressemblé à un hoquet.

Narcissa possédait un club luxueux au cœur de Londres. Elle avait évidemment tiré parti de son divorce et investi judicieusement son argent, le transformant en une véritable mine d'or. Il s'était rendu dans son établissement une ou deux fois, à la recherche d'une distraction et pour tenter d'effacer les pensées liées à la sorcière qui grimpait à présent sur le lit, devant lui. À chaque fois, il avait fui les séances avec les dominatrices en moins de temps qu'il n'en fallait pour dire « bonjour ».

« Elle vous a dominée ? » demanda-t-il calmement, et sa main glissa jusqu'à son entrejambe pour tenter de trouver une position plus confortable, mais elle l'en écarta d'une tape.

« Oui, pendant un moment, » dit Hermione, souriant devant la tâche sombre qui se formait à présent sur l'avant de son pantalon.

« Un moment ? » demanda-t-il, songeant qu'il n'avait certainement jamais autant rougi qu'aujourd'hui.

« Je sentais que quelque chose clochait, quand je me soumettais », commença-t-elle. « Elle m'a dit que les dominants peuvent avoir accès à une dimension similaire à celle des dominés, mais que dans leur cas, c'est le sentiment de contrôler totalement une situation qui provoque cet état, et pas la pleine obéissance. C'est ce dont j'avais besoin. Rien n'était allé comme je voulais pendant la Guerre, alors je mourrais d'envie que les choses se passent comme je le décidais. Elle m'a appris quelques principes de base, mais je n'étais pas complètement d'accord avec son approche. »

« Qu'est-ce que vous voulez dire ? »

« Elle m'a toujours répété qu'une Dominatrice et son Soumis ne devraient pas s'impliquer émotionnellement dans la relation, » déclara-t-elle, haussant les épaules comme s'ils parlaient de la pluie et du beau temps.

Severus soupira, tentant de mettre en ordre les pièces du puzzle. Cela signifiait-il qu'elle était en train de tomber amoureuse de l'un de ses Soumis ?

« Je n'ai jamais eu de relation sérieuse avec un Soumis, » dit-elle, comme si elle avait lu dans ses pensées.

« Pourquoi… pourquoi pas ? » sa voix trembla alors qu'il l'observait s'avancer pour le chevaucher, son visage venant flotter au-dessus du sien.

« C'est toi que je voulais, » murmura-t-elle.

« Et si je n'avais pas été intéressé par ce genre de jeux ? » demanda-t-il en se cambrant contre son entrejambe brûlant, lui arrachant un grognement.

« Cela n'aurait pas posé de problème, mais Merlin, n'est-ce pas formidable que tu le sois ? » rit-elle en se saisissant de ses mains qui reposaient à présent sur ses hanches, pour les ramener au-dessus de sa tête.

« Je n'ai pas à t'attacher au lit, n'est-ce pas, Severus ? » roucoula-t-elle. « Je ne suis pas trop fan de tout ce qui est cordes et nœuds. Tu vois, je préfère quand un Soumis fait ce qui me plaît, sans que j'aie à le contraindre. »

Au placard, les « Oh mon Dieu, mais quelle est cette chose extraordinaire qui m'arrive ? ». Il était mort, n'est-ce pas ? Ou du moins, peut-être en train de mourir, là, maintenant, et cette scène était produite de toutes pièces par son cerveau shooté à l'adrénaline pour calmer sa douleur.

« Non, » lança-t-il dans une expiration. On y était, il n'y avait plus une once d'oxygène dans son corps. Il s'agrippa si fort au bois de la tête de lit qu'elle protesta dans un craquement.

« J'ai l'intention de te toucher, maintenant. Est-ce que tu es d'accord, chéri ? » Son visage n'était qu'à quelques centimètres du sien. Il hocha la tête, incapable de faire confiance à la réponse qui sortirait de sa bouche. Comment le pourrait-il, alors que la question elle-même le menait à sa perte ? Franchement, il était incapable de se remémorer la dernière fois où quelqu'un lui avait demandé s'il était d'accord sur quoi que ce soit.

Elle était comme une prédatrice à l'affut de sa proie. « J'ai besoin que tu me le dises tout haut. »

Bordel de merde, elle va me tuer. « Vous pouvez me toucher, Hermione, » répondit-il d'une voix rauque. Son sexe bondit dans son pantalon, comme pour signifier qu'il approuvait lui aussi.

« Si prêt pour moi, » sourit-elle, et ses lèvres pulpeuses rencontrèrent à nouveau les siennes. Alors qu'il commençait à se perdre dans sa bouche, elle glissa le long de sa mâchoire, y déposant une pluie de petits baisers. Ses lèvres étaient si délicates qu'il les sentait à peine sur la peau épaissie de la cicatrice qui barrait son cou.

Elle laissa échapper un son agréablement amusé alors qu'elle descendait vers son torse, marquant une pause sur ses tétons. Elle mordit le premier et pinça le second, lui arrachant un gémissement. Ses yeux cherchèrent les siens, et elle eut un sourire malicieux, descendant davantage pour embrasser brièvement son nombril. Dans un mouvement souple, elle défit sa ceinture, et sans plus attendre, elle fit glisser de concert caleçon et pantalon le long de ses jambes. Il éleva ses hanches et soupira de soulagement quand sa queue jaillit de sa prison.

Elle poursuivit donc son chemin, jusqu'à ce que son visage arrive au-dessus de son sexe, et avança sa petite main pour le caresser. Elle pouvait à peine en faire le tour, et il ne put se retenir de prendre un air arrogant en voyant ses yeux s'écarquiller de surprise l'espace d'une seconde. Il aurait été gêné d'être déjà si dur et dégoulinant pour elle si elle n'avait pas pris l'air qui était le sien quand on lui présentait un nouveau dessert. Il n'avait jamais considéré cela comme un plat, mais il en prit note dans un coin de sa tête pour plus tard.

Elle fit glisser sa main vers le haut et ouvrit la bouche, appliquant sa langue sur le point sensible qui se trouvait juste sous son gland. Il rejeta la tête en arrière sur les coussins quand sa bouche, chaude et humide, l'engloutit. Sans cesser de bouger sa paume de haut en bas, elle l'avala jusqu'à ce qu'il touche le fond de sa gorge. Une fois qu'elle eut trouvé cette limite, elle commença à bouger sa tête, et sa main suivit le mouvement de ses lèvres. L'autre s'était saisie de ses bourses, les massant légèrement.

Gardant les yeux fermés, il la sentait incliner son visage à chaque fois qu'elle arrivait à son sommet pour augmenter son plaisir. Il était allé si loin ce soir-là sans venir dans son pantalon - et cela avait été moins une, au moins trois fois - que s'il l'avait en plus vue lui imposer cette exquise torture, il aurait explosé dans sa bouche sur le champ. Il lui fallut rassembler tout son courage pour ouvrir un œil et entrevoir la scène qui se déroulait devant lui, la curiosité prenant le pas sur l'espoir de se retenir encore un peu plus longtemps.

De là où il était, il voyait ses fesses s'élever légèrement au-dessus de sa tête. Elle était appuyée sur ses hanches, lui laissant de loisir de voir à quel point ses courbes étaient jolies. Sa bouche le laissa aller avec un pop! et pendant un instant, seul un fin fil de salive relia sa bouche à son sexe. Elle souriait, fière de le rendre ainsi presque dangereusement dur. Comment appelait-elle cela, quand les composants électroniques cessaient de fonctionner ? Un court-circuit ? Cela sonnait plutôt bien.

Surcharge. Erreur. Manque d'oxygène.

« Attendez, s'il vous plaît, » s'étouffa-t-il.

Elle ne le lâcha pas mais, dans sa grande mansuétude, ralentit son rythme avec un large sourire, « Tu n'as pas envie de jouir, Severus ? »

« Si. Mais pas comme ça… »

« Comment, alors ? »

« Eh bien, j'espérais pouvoir vous sentir. »

« Tu ne me sens pas ? » le provoqua-t-elle, y prenant clairement son pied.

« Vous savez très bien ce que je veux dire, sorcière, » rétorqua-t-il avec un rictus, avant de déglutir alors que s'installait sur son visage une expression qu'il n'y avait jamais vue auparavant.

« C'est notre première fois, donc je vais laisser passer ce 'sorcière'. Dorénavant, je veux que tu t'adresses à moi en disant 'Mademoiselle' ou 'Madame' dès que nous commençons une séance, » expliqua-t-elle. Son ton n'était pas glacial, mais il n'y avait aucun doute quant au fait qu'elle ne le laisserait pas discuter sur ce point.

Elle semblait, elle aussi, se sentir exactement à sa place. Comment avait-il pu passer à côté de ce penchant en tant d'années ? Maintenant qu'il y pensait, il y avait eu tellement d'éléments qui le trahissaient. Il avait sûrement dû les relever inconsciemment, y repérant un terreau fertile à l'expression de ses propres penchants, et son besoin de lui plaire en découlait.

« Je continuerai à t'appeler 'chéri' ou par ton prénom aujourd'hui. C'est d'accord ? » demanda-t-elle. Il hocha la tête, sentant ses joues s'embraser de l'avoir apostrophée par un terme qu'elle désapprouvait.

La main qui allait et venait toujours sur toute sa longueur accéléra légèrement son rythme : « Je te l'ai déjà dit. J'ai besoin que tu me répondes avec des mots, chéri. »

« Oui, Mademoiselle, » s'étouffa-t-il, et sa mâchoire se crispa en voyant ses pupilles se dilater encore davantage. L'idée de l'utiliser comme son jouet semblait la griser tout à fait. Grands Dieux, il aurait dû se mettre à genoux devant elle cinq ans plus tôt.

« Je ne vois toujours pas ce que tu veux dire quand tu évoques le fait de vouloir me sentir, » dit-elle, étalant du pouce une goutte de liquide séminal au sommet de son gland. Il était persuadé du contraire rien qu'en voyant le sourire en coin qu'elle affichait.

« Je veux vous baiser, Mademoiselle, » répondit-t-il d'une voix rauque.

« Ne t'en fais pas, tu en auras l'occasion. Je n'en ai pas fini avec toi. J'ai juste besoin que tu t'abandonnes enfin. »

« Je n'ai plus vingt ans. Je ne récupère pas aussi vi… » Il fut incapable de terminer sa phrase, car sa princesse venait de fourrer ses doigts dans sa bouche pour le faire taire. Elle s'arrêta de le caresser un instant et frissonna quand il suça ses doigts, passant sa langue sur l'extrémité de ses phalanges.

Avec un sourire satisfait, elle ouvrit la bouche et l'y guida, recommençant à bouger la tête. Pas de succion, mâchoire détendue. Il sentait seulement le délicieux coussin de sa langue et la barrière souple de sa gorge. Elle soupira de plaisir, retirant sa main de sa bouche et la glissant vers son périnée. Une seule pression fut bien plus que suffisante.

« Putain ! » souffla-t-il en pénétrant plus profondément sa gorge dans un mouvement réflexe. Elle eut un haut le cœur et, même avec une bouche si pleine, sourit à cette réaction. Ce fut le signal de départ. Elle accéléra, sa tête montant et descendant alors que ses doigts continuaient de masser son périnée. Il allait… il avait besoin de…

« S'il vous plaît, Mademoiselle, » haleta-t-il, « Puis-je ? »

Elle leva le regard, les yeux pétillants, et courba l'arrière de sa langue, appuyant juste un peu plus fort sur le fameux point sensible. Il espérait sincèrement que cela marquait son assentiment, car il se cambra et jouit si violemment que sa vision se brouilla. Elle respirait par le nez, bougeant lentement le visage, avalant tout ce qu'il pourrait lui offrir. Il sembla s'écouler une éternité avant qu'il ne redescende enfin des sommets où il était monté.

Haletant et tentant de reprendre sa respiration, il tendit les bras vers elle et l'attira contre lui. Sa bouche trouva instantanément la sienne et il sentit son goût sur ses lèvres douces. Dire qu'il n'aimait pas ce mélange aurait été mentir. Elle glissa sur le côté et hissa une jambe sur les siennes, soupirant de contentement. Cette fourbe friponne devenait le plus doux des anges une fois satisfaite et rassasiée.

« Merci, » dit-il, la serrant davantage contre son torse du bras sur lequel elle reposait.

« Pour ? »

« Avoir su lire en moi, » ajouta-t-il simplement.

« Ce n'est pas difficile quand on aime quelqu'un, » murmura-t-elle en laissant courir ses doigts sur la toison qui parsemait son torse. Il était persuadé qu'elle avait senti son cœur s'arrêter avant de recommencer à marteler sa poitrine comme un tambour de guerre. Elle arrêta sa main juste au-dessus et appuya ses doigts sur sa peau comme si elle voulait l'en extirper, le lui arracher. Il l'aurait laissée faire. Son cœur lui appartenait, de toute façon.

Il l'embrassa sur le front et serra fort ses paupières pour essayer d'endiguer les picotements qui s'y éveillaient. Sa vie entière n'avait été qu'une succession de fardeaux qu'il n'avait pas choisis, chacun plus lourd que le précédent. Suffocant sous le poids du devoir et du regret depuis si longtemps, il avait enfin trouvé quelqu'un à aimer et qui l'aimerait en retour. Au moins avait-il quelque chose de pur à chérir, tout en restant libre. Elle était la seule qui avait du pouvoir sur lui et l'utilisait non pas pour le contrôler, mais pour calmer son esprit tourmenté.

« Tu es tout pour moi, Hermione, » dit-il, levant d'une main son menton vers lui pour la regarder, « Tout. Laisse-moi seulement être là pour toi. »

« Seulement si tu me fais encore l'un de ces moelleux au chocolat, » marmonna-t-elle en bâillant délicieusement avant de se blottir dans le creux de son cou.

Pour la première fois de sa vie, Severus s'endormit avec le sourire aux lèvres.


Il s'éveilla en sursaut, sachant qu'Hermione n'était plus là avant même d'avoir ouvert les yeux. Elle avait décuvé et repris ses esprits, n'est-ce pas ? Il pouvait difficilement lui en vouloir ; il aurait seulement souhaité que rien cette nuit-là ne soit arrivé. À présent qu'il connaissait la nature de ce qu'il ne pouvait avoir, la douleur était bien pire qu'auparavant.

Il se dit qu'elle lui devait tout de même des explications sur la raison de son départ. Il faisait toujours nuit dehors. Avait-elle fui au moment où il s'était assoupi, ou était-elle restée quelques minutes de plus pour s'assurer qu'il dormait vraiment ? Il devinait que tout allait changer à présent. C'était comme si elle n'allait jamais lui reparler. Comment avait-il pu être à ce point idiot et s'ouvrir à elle de la sorte ? Elle avait probablement fait tout cela pour ne pas lui faire de peine sur le moment. Alors, pourquoi lui avoir dit qu'elle l'aimait ? Il hésitait entre tout exploser autour de lui et se recroqueviller sous ses couvertures pour ne jamais en ressortir.

Il s'assit au bord du lit et se prit la tête dans les mains, les coudes sur les genoux. Son odeur entêtante flottait toujours dans la pièce, harcelant ses sens. Une bouteille de Bordeaux entamée flotta jusqu'à sa main tendue.

Le verre froid toucha ses lèvres au moment où un grand bruit s'éleva à l'autre extrémité de la maison. Il se leva d'un bond et pointa sa baguette dans cette direction. Un moment plus tard, un furieux 'Zut !' suivit, le faisant baisser la garde et rire doucement. Il fit venir son caleçon de la commode, l'enfilant en sautillant dans le couloir jusqu'au salon. Tournant à l'angle, il la vit enfin. Le soulagement de constater qu'elle n'était pas partie fit presque se dérober ses jambes sous lui.

Dans l'âtre, les bûches avaient été réduites à des cendres incandescentes. Dehors, le blizzard avait finalement cessé, laissant la lumière bleutée de la lune filtrer au travers des carreaux et dessiner sa silhouette. Elle ressemblait à un personnage tout droit sorti d'une histoire écrite par un homme seul et lubrique.

S'appuyant contre le cadre de la porte, il croisa les bras sur son torse et inclina le visage, la jaugeant d'un regard appréciateur. Elle lui avait subtilisé sa chemise, qui lui servait à présent de robe de fortune. Elle couvrait à peine ses fesses, alors qu'elle tentait d'attraper un livre sur la plus haute étagère en se dressant sur la pointe des pieds. Elle en saisit finalement le marque page et le tira du bout des doigts.

« Ah ah ! Je te tiens ! » murmura-t-elle en observant la couverture, toujours sans le remarquer. Comment était-il possible qu'elle ne l'ait pas entendu venir ? Il l'ignorait.

« Tu es une sorcière, non ? » ronronna Severus, amusé. « Pourquoi ne pas simplement l'avoir attiré avec un Accio ? »

Hermione se figea brièvement, surprise, et se retourna en souriant telle une Lutine de Cornouailles.

« J'ai laissé ma baguette dans le sac de perles. Je ne voulais pas te réveiller en la cherchant. Quoi qu'il en soit, celui-là ne m'a pas laissée dormir, » dit-elle en ouvrant le livre à la page cornée. Elle sembla réfléchir un moment, puis - sans supprimer la menace nationale - elle referma le volume et le remit en place sur son étagère.

« Mais Mademoiselle, maintenant, cela va vous maintenir éveillée pour tout le reste de la nuit, » la provoqua-t-il.

« Eh bien voilà, j'accepte de rester éveillée, » dit-elle en posant un genou sur le fauteuil. « Je connais même un jeu auquel nous pourrions jouer. »

Elle ramena ses cheveux sur le côté pour l'observer et laissa la chemise glisser le long de ses épaules pour se ramasser à ses pieds.

Sans le quitter des yeux, elle passa les pouces dans l'élastique de sa culotte et la retira en se penchant avec un sourire espiègle.

« Est-ce que tu aimerais jouer à Action ou Vérité avec moi, Severus ? »