C'était confirmé à présent, il ne s'agissait pas de Kazuha sur cette photo, Heiji avait vu juste. Mais maintenant plusieurs questions se posaient dans la tête de Conan. Qui était la fille sur la photo ? Comment cette photo s'était-elle retrouvée à l'hôpital ? Est-ce que c'était juste une coïncidence qu'Eri trouve une photo avec le sosie de Kazuha dessus ? Dans de telles circonstances, il croyait moyennement au hasard et au vu des circonstances, il ne pouvait en déduire qu'une seule chose sur la raison de la disparition de la jeune fille…

« Bonjour ! » salua une voix qui sortit le petit-détective de ses pensées. « Vous êtes tous de la famille d'Hattori-kun ? » Il s'agissait du médecin de l'osakien qui venait d'entrer dans sa chambre.

« Bonjour ! » répondit Shizuka. « Oui enfin je suis sa mère et voici Kagura-san et Conan-kun des amis de la famille. » présenta-t-elle alors que les deux concernés saluèrent l'homme.

« D'accord. Je vois qu'il s'est endormi. Pourtant j'ai cru comprendre qu'il était assez pressé de quitter l'hôpital. » dit-il d'un air amusé.

« C'est un garçon têtu. » sourit la mère de l'adolescent en regardant son fils. « Alors d'après ce que j'ai compris, il pourra quitter l'hôpital en fin de journée ? »

« Oui. Il n'a plus de fièvre et… » Il s'arrêta quand il vit que son patient endormi commençait à s'agiter.

Voyant que le docteur regardait vers le lit du jeune homme avec un air concentré, tous tournèrent leur attention dans la même direction.

« Heiji ! » s'exclama Shizuka inquiète en remarquant que son fils s'agitait dans son sommeil.

« Ka-Kazuha… » murmura l'adolescent endormit, alors qu'il commençait à haleter.

« Heiji ? Qu'est-ce que tu as ? Tu fais un cauchemar ? » demanda sa mère en se précipitant près de son lit.

Conan et Kagura qui observaient la scène de loin étaient tous deux aussi inquiets.

« KAZUHA ATTENTION A LA VOITURE ! » cria-t-il alors qu'il transpirait, et bougeait de plus en plus.

Constatant que son patient risquait de se blesser étant donné qu'il avait sa perfusion, le médecin prit une décision.

« Heiji…réveille-toi…calme-toi…aucune voiture ne menace la vie de Kazuha-chan… » fit madame Hattori en tentant de le secouer.

« Je vais m'occuper de lui. Sortez, s'il vous plaît. » demanda le docteur, alors qu'il s'approchait du lit du garçon.

« D-D'accord. » accepta Shizuka bien malgré elle avec les yeux emplis d'inquiétude.


Conan Kagura et elle se retrouvèrent donc devant la chambre d'Heiji à attendre de ses nouvelles. Pendant qu'ils attendaient, ils virent une infirmière rentrer avec un chariot, ce qui accentua encore plus leur inquiétude.

« J'espère que sa fièvre n'est pas revenue. » pria la mère du garçon.

« Je ne crois pas Shizuka-san. » assura le faux-enfant. « D'après ce que j'ai compris, Heiji-niichan fait pas mal de cauchemars en ce moment, je pense qu'il en faisait juste encore un. » ajouta-t-il « Mais il en fait pas mal en ce moment et je comprends vu la situation actuelle…et ça semblait tellement intense… » Il avait tenté de rassurer Shizuka, mais il était vraiment préoccupé que son meilleur ami face autant de cauchemars.

« Il faut dire aussi, que ce qui se passe avec ma petite Kazuha le perturbe fortement. » dit Kagura qui avait bien entendu que le jeune homme faisait un mauvais rêve au sujet de sa fille.

« C'est vrai qu'il fait beaucoup de cauchemars ces temps-ci. Vendredi, je l'ai entendu crier vers 3h du matin et samedi matin Kazuha-chan m'a appelé pour me raconter qu'il avait fait un mauvais rêve dans l'avion. La pauvre se demandait si ça n'avait pas un lien avec son accident… »

« Son accident ? En y repensant, tout à l'heure quand Hattori s'agitait, il disait à Kazuha-chan de faire attention à une voiture. Est-ce qu'il revivait son accident ? » se demanda le tokyoïte en fronçant les sourcils.

« Pardonnez-moi, si je vous ai inquiété en vous demandant de sortir. » déclara le médecin qui sortit de la pièce en compagnie de l'infirmière qui était entrée quelques minutes auparavant.

« Mon fils va bien ? » questionna immédiatement la femme.

« Oui, j'ai vérifié sa température, tout va bien de ce côté-là. Il faisait bien un cauchemar et son sommeil semblait assez profond…et vu qu'il commençait à s'agiter, je ne voulais pas qu'il se blesse avec sa perfusion. C'est pour ça que j'ai fait appel à une infirmière pour qu'elle lui administre un calmant. »

« Je comprends. » Elle fit un soupir de soulagement.

« Mais dites-moi, ça lui arrive souvent de faire des cauchemars comme ça ? Je sais qu'il a été admis ici pour avoir perdu connaissance à cause d'un rhume et d'un choc émotionnel… »

« Non. Enfin…d'après ce que je sais c'est la troisième fois que ça lui arrive depuis vendredi… » répondit Shizuka tristement.

« Je vois. » dit le médecin.

« Je crois même que c'est la cinquième fois...Si l'on compte le cauchemar dont il voulait me parler avant que l'on ne vienne le chercher à cet arrêt de bus et celui qu'il a fait quand on allait au commissariat… » pensa le meilleur ami d'Heiji.

« Mais il y a un peu plus un mois, il s'est fait renverser par une voiture qui lui a causé un traumatisme crânien et une amnésie rétrograde. Il a retrouvé la mémoire assez rapidement, mais vous pensez que ça peut avoir un lien avec ses cauchemars ? D'ailleurs, tout à l'heure, je crois qu'il rêvait de cet accident… » dit la mère de l'osakien, alors qu'elle se souvenait des mots que son fils prononçait dans son sommeil.

« Je ne pense pas. Cependant votre fils peut souffrir d'un stress post traumatique par rapport à cet accident. Dans tous les cas, s'il le désire, je peux lui prescrire un médicament pour améliorer la qualité de son sommeil, mais je pense aussi qu'il aurait besoin de faire une thérapie. »

« Ce serait bien, je vous remercie docteur. » fit la mère d'Heiji en faisant une courbette. « Mais il pourra quand même sortir en fin de journée ? »

« Oui. Les effets du calmant devraient se dissiper d'ici une heure ou deux

« D'accord. »

« Je ne crois pas qu'Hattori accepterait aussi facilement de faire une thérapie et je n'ai pas l'impression qu'il soit si perturbé par son accident. Le problème c'est qu'il est inquiet pour Kazuha-chan. » se dit le faux-enfant. « Dans tous les cas, ça signifie quand même que pour le moment, je ne pourrais pas échanger avec lui… » pensa-t-il tandis que Shizuka finissait de discuter avec le médecin. « Mais étant donné qu'il est évident maintenant que cette photo a un lien avec l'enquête, il faut que j'en parle à la police. » Il regarda la mère de son ami qui tenait toujours la photo en question.

« Encore merci docteur. » fit la femme une fois qu'elle eut terminé sa discussion avec l'homme.

« Je vous en prie c'est normal. » Lui et l'infirmière la saluèrent, avant de la laisser elle, Kagura et Conan.

« Né Shizuka-san. Est-ce que vous pouvez me donner la photo s'il vous plaît ? » demanda-t-il en s'approchant de la concernée.

« Oh ! Bien sûr. » répondit-elle alors qu'elle réalisait qu'elle tenait toujours l'image. « Tiens. » Elle lui donna.

« Vu qu'Heiji-kun ne va pas se réveiller maintenant, vous devriez aller manger quelque chose. C'est largement l'heure du déjeuner. » proposa Kagura.

« Tu ne veux rien manger Kagura-san ? » questionna Shizuka en haussant les sourcils.

« Je n'ai pas vraiment faim… » admit la mère de l'adolescente disparu. « « En plus, cette photo que Conan-kun m'a montré…m'a perturbé… »

« Je comprends…la ressemblance de cette fille avec Kazuha-chan est vraiment déconcertante, mais tu as à peine bu un café quand nous étions à la cafétaria, tu devrais manger quelque chose sinon toi aussi tu vas te rendre malade. »

« On devrait peut-être montrer cette photo à la police ? Je veux dire c'est vraiment étrange qu'elle se trouvait ici à l'hôpital non ? »

« Ne vous inquiétez pas Kagura-san, je comptais justement appeler Hattori-san pour lui en parler. » déclara Conan sérieusement.

« Toi Conan-kun ? Mais… » Elle était assez étonné qu'un enfant aussi jeune prenne ce genre d'initiative. Elle ne le connaissait pas très bien, elle savait juste que c'était un garçon très intelligent et qu'il était passionné d'enquête comme Heiji, c'était du moins ce que sa fille lui avait raconté. Mais le voir d'elle-même prendre cette affaire à cœur la surprenait.

« C'est ce qu'Heiji-niichan comptait faire, il attendait juste que vous confirmiez qu'il ne s'agissait pas de Kazuha-necchan. Je le fais pour lui vu qu'il n'y a pas de temps à perdre par rapport à l'enquête. »

« D'accord je comprends mieux. » A présent, elle pensait finalement qu'il imitait plus le petit-ami de sa fille.

« C'est très bien Conan-kun de faire ça pour Heiji. » félicita Shizuka avant de se tourner vers son amie. « Kagura-san vu qu'il s'en charge, tu devrais aller prendre quelque chose. » insista-t-elle de nouveau avec un air soucieux.

« Je vais faire un effort. » lui répondit l'autre femme résignée, elle ne voulait pas inquiéter d'avantage madame Hattori qui était déjà préoccupé par son fils.

« Bien. » sourit l'épouse d'Heizo. « Je crois qu'il y a un restaurant pas loin de l'hôpital, nous devrions y aller. Tu viens Conan-kun ? Tu pourras appeler mon mari là-bas. »

« Hmm non non. J'ai un peu d'argent sur moi pour acheter un sandwich à la cafétaria, je vais faire ça. » refusa-t-il. En réalité, il voulait être seul pour pouvoir téléphoner.

« Tu es sûr ? »

« Oui oui. » Il s'efforça de sourire.

« Très bien. Dans ce cas, nous allons demander à la mère de Ran-chan si elle veut se joindre à nous. » déclara Shizuka.

« Elle est dans la chambre de Ran-neechan normalement. »

« Je vais t'y conduire. » dit Kagura qui savait où la chambre se situait.

« D'accord. A plus tard Conan-kun. »


Les deux femmes laissèrent donc Conan pour rejoindre Eri. Le détective de l'Est prit quant à lui son téléphone pour contacter Hattori Heizo. Le surintendant d'Osaka était le seul membre de la police à connaître sa véritable identité, mais également le plus à même à le prendre au sérieux sur l'histoire de la photo.

« Kudô-kun ? Je comptais t'appeler justement… » fit la voix du surintendant dès qu'il eut décroché.

« Hattori-keishi, je crois qu'un élément supplémentaire vient de s'apporter à l'affaire. » dit-il en lui coupant la parole.

« Un élément ? » répéta-t-il d'une voix intriguée.

« Oui. Je me trouve actuellement à l'hôpital, je suis allé voir votre fils… » Il lui raconta la trouvaille d'Eri, le fait qu'Heiji suspectait qu'il ne s'agissait pas de Kazuha sur la photo et la confirmation de Kagura.

« Je vois. » répondit-il simplement de son ton stoïque habituel. « Peux-tu m'envoyer cette photo ? »

« Je vous l'envoie tout de suite. Je vous envoie également le verso, il y a des initiales qui y figurent. » Il prit la photo de l'image avec son téléphone et l'envoya à l'homme, mais au moment où il appuya sur le bouton d'envoi, une hypothèse lui vint à l'esprit.

« 'H.M' … » dit Heizo. « A mon avis, il s'agit des initiales de cette jeune-fille. »

« J'ai pensé exactement à la même chose en vous envoyant la photo… »

« Kudô-kun, à part Kisaki-sensei, Heiji et toi, il y a-t-il d'autres personnes qui ont touché cette photo ? »

« Votre femme. »

« Shizuka est ici ?! » dit-il en tentant de cacher son étonnement.

« Euh oui…Kagura-san l'a informé pour l'hospitalisation d'Hattori… » répondit-il alors qu'il se rappela qu'Heiji lui avait dit que la femme était en colère contre le surintendant pour ne lui avoir rien dit.

« Hmm… » C'est tout ce qu'il fit. « Fais en sorte que plus personne ne touche à cette photo, j'envoie quelqu'un la récupérer. »

« Vous voulez faire analyser les empreintes digitales qui s'y trouve ? »

« C'est ça. Tu te souviens du stun-gun qui a été retrouvé ? »

« Oui. »

« La police y a trouvé des empreintes qui bien évidemment n'étaient pas répertoriés dans les fichiers de la police… »

« Comme pour le sang trouvé dans le parking… » remarqua-t-il avec agacement.

« En effet. Mais si nous comparons les empreintes trouvées sur les stun-gun à celles de la photo, cela pourra confirmer quelque chose. »

« Quelque chose ? » répéta le petit-détective. « Vous parlez de l'homme qui s'est fait passer pour un médecin hier matin ? »

« Oui. Tu m'as bien dit que Kisaki-sensei l'a trouvé hier après-midi ? A mon avis, ce n'est pas un hasard que cette photo se soit retrouvée au sein de l'hôpital, pile le jour où un individu suspect ait tenté de s'introduire dans la chambre de Ran-chan… »

« Je crois qu'on pense à la même chose, celui qui a laissé cette photo et l'imposteur d'hier ne sont qu'en réalité qu'une seul et même personne. » déduit-il d'une voix grave.

« Oui et après avoir vu cette photo, je pense avoir compris la raison pour laquelle Kazuha-chan a été enlevée et pour quoi on a tenté de la faire passer pour morte… »

« Je pense l'avoir deviné aussi… » dit l'adolescent rétrécit.

« Kazuha-chan a été enlevée car elle est le sosie de cette fille. » dirent-ils simultanément.

« Mais cela ne signifie pas que celui qui était à l'hôpital soit celui qui s'en est pris aux filles, étant donné qu'on se demande toujours s'il y a un ou plusieurs coupables impliqués. » déclara Conan en mettant sa main sur son menton.

« En effet. Toyama m'a fait part de l'hypothèse de mon fils concernant le vigile Amamiya, mais je suppose que tu es déjà au courant ? »

« Hattori en a parlé à Toyama-keibu ?! » s'exclama-t-il avec étonnement. « Il ne m'en a pas reparlé tout à l'heure, en même temps j'imagine qu'il veut éviter de se disputer une nouvelle fois… »

« Oui. Son hypothèse tient la route, mais à présent il nous faut vérifier où il se trouvait hier. »

« Je vois et il vous a déjà donné cette info ? »

« Oui. Dès que nous l'avons appelé tout à l'heure, il s'est immédiatement rendu au commissariat pour répondre à nos questions. »

« Et donc ? »

« Nous lui avons demandé où il était hier matin, il a dit qu'il faisait du footing dans son quartier. Il a dit que sa fiancée pouvait le confirmer, mais nous préférons vérifier le bornage de son téléphone, la police scientifique s'en charge actuellement. Et puis il nous a avoué aussi qu'il continuait à boire du saké. »

« Quoi ?! Mais comment ?! » s'étonna le petit-détective.

« Pendant que nous étions en train de l'interroger, ses mains tremblaient. Ces symptômes peuvent être lié au stress, mais aussi à une crise de manque. Quand j'ai vu cela, je lui ai simplement demander s'il continuait de boire l'alcool. »

« J'imagine comment il le lui a demandé…Il n'y a pas grand monde qui puisse mentir à Hattori Heizô. » pensa le garçon en tremblant rien qu'en imaginant l'interrogatoire.

« En tout cas, s'il s'avère qu'il était bien en train de faire du footing, il ne sera pas totalement écarté de la liste des suspects, vu qu'il a quand même tardé à nous dire que c'était lui qui avait trouvé Ran-chan. »

« Ouais. » accorda Conan. « Vous avez obtenu d'autres éléments ? »

« Eh bien, figure-toi qu'en plus d'avoir convoqué Amamiya, nous en avons profité pour convoqué sa fiancée afin qu'elle confirme le fait qu'elle se trouvait bien avec Midoriya Yuri. »

« J'imagine qu'elle a confirmé, vu qu'elle nous a parlé de cette partie quand nous étions au théâtre Hattori et moi. »

« Oui. Concernant Muranishi, il s'est décidé a parlé ce matin. C'est pour cela que je voulais t'appeler en premier lieux. Il a demandé à nous voir Megure-keibu, Toyama et moi, mais au moment où il a fait cette demande Toyama se trouvait encore à l'hôpital avec Heiji. A sa place, c'est Mouri-kun est venu avec nous. »

« Vraiment ? Mais quand ? Et qu'est-ce qu'il a dit ? »

« Il maintient qu'il n'y est pour rien dans l'agression des filles. Cependant, il a avoué que cette nuit-là, il avait bien l'intention d'assassiné Todô Hiroto, d'où le fait qu'il y avait des cordes et une arme dans sa voiture. En revanche… »

« En revanche ? » répéta le Tokyoïte intrigué.

« S'il voulait nous voir, c'était pour faire un compromis. Il savait qu'il était coincé et que dans tous les cas il aurait été condamné, ne serait-ce que pour port d'arme illégal. Alors après avoir avoué ce qu'il avait l'intention de faire à cet acteur, il nous a dit qu'il avait été témoin de quelque chose en lien avec l'affaire. »

« Il a vu quelque chose ?! Il a vu celui qui s'en est pris à Ran ? » demanda-t-il avec impatience.

« Plus ou moins. »

« Quoi ?! »

« Avant de parler il a exigé que sa peine soit allégée. »

« Et ensuite ? Je veux dire, vous avez accepté ? »

« Megure-keibu a donné sa parole, d'après ce que j'ai compris il souhaite vraiment élucider cette affaire qui semble le toucher particulièrement… »

« Ça ne m'étonne pas, il apprécie beaucoup Ran qu'il connait depuis longtemps. » se dit l'autre.

« Kudô-kun, tu m'écoutes ? » questionna l'interlocuteur constatant que le détective rétrécit était devenu silencieux.

« Oui, oui. Excusez-moi, vous disiez quoi ? »

« Hmm. Je te disais qu'après la promesse de Megure-keibu, Muranishi a fini par parler. D'après lui, après avoir quitté l'établissement, il serait allé à sa voiture qui se trouvait sur le parking. Il comptait attendre la fin de la représentation pour revenir au théâtre et se rendre dans la loge de Tôdo pendant qu'il se changerait, pour faire selon lui 'ce qu'il avait à faire'. »

« Je vois. » répondit sérieusement Conan en continuant d'écouter attentivement les paroles du surintendant d'Osaka.

« Mais au bout d'un moment, pendant qu'il attendait dans sa voiture, il aurait vu trois silhouettes marcher sur le parking…Bien qu'il était assez loin, grâce aux lumière des lampadaires, il a pu voir qu'il s'agissait de deux jeunes filles qui étaient accompagné d'un homme qui avait un uniforme de vigile. »

« Un-un vigile. » bégaya-t-il alors que ses yeux s'écarquillaient.

« Oui un vigile avec des lunettes de soleil… » finit-il par déclarer.

Face à ces mots, le garçon faillit tomber, il avait donc vu juste depuis le début, ce vigile à lunette n'était pas net.

« Tu es toujours là ? » demanda à nouveau Heizô remarquant qu'une fois de plus le détective ne parlait plus.

« Euh ouais. » Il déglutit. « Et que s'est-il passé après ? »

« Il a dit que l'homme et les filles ont disparu de son champ de vision. Il a supposé qu'ils se rendaient près d'une voiture qui était hors de sa portée. Dans tous les cas, il n'a plus prêté attention jusqu'au moment où il a entendu le cri d'une fille. Quand il a entendu ça, son premier réflexe a été de partir le plus rapidement possible. Il a eu le pressentiment que quelque chose de grave s'était produit et il ne voulait pas y être mêlé. »

« C-C'est donc lui…ce salaud qui s-s'en est pris aux filles… » réussit à articuler le détective de l'Est avec colère.

« Il semblerait… » répondit le père d'Heiji avec un soupir.

« Et c'est maintenant que Muranishi l'ouvre ?! » s'indigna-t-il « Il a préféré s'enfuir comme un lâche pour ne pas être mêlé à cette affaire, alors qu'il était prêt à ôter la vie d'un homme ! »

« Garde ton sang-froid Kudô-kun ! » conseilla l'homme.

« Désolé. » Il secoua la tête en tentant de se reprendre. « Et vous avez eu des nouvelles concernant Horikata-san ? » demanda-t-il plus calmement.

« Non. Nous n'avons trouvé aucune trace d'elle. »

« Etrange, c'est vraiment étrange. » Il plissa les yeux.

« En effet. » approuva Heizô. « Dis-moi, as-tu l'intention de parler de ce que je t'ai appris à mon fils ? D'ailleurs, est-ce que tu lui as parlé de ce que tu as appris après qu'il ait été amené à l'hôpital ? »

« Euh… » fit-il alors qu'il se rappela qu'en premier lieux le chef de la police avait demandé à Toyama d'en dire le moins possible sur ce qu'il savait. « O-Oui. Mais a-avant de lui ra-raconté, j'ai j'ai réussi à le-le convaincre de ne pas agir dans la précipitation et de se re-reposer… » ajouta-t-il alors que la peur se ressentait dans sa voix. L'homme l'impressionnait toujours, c'était évident qu'il craignait sa colère.

« Hmm… Ce garçon ne sera pas capable de tenir en place… » répondit-il d'un ton glacial qui fit tressaillir Conan. « Ne lui raconte plus rien, dans son état il ne peut rien faire. » Les paroles étaient dures, mais le faux-enfant comprenait que le père souhaitait avant tout que son fils aille mieux.

« D'-D'accord. » accepta-t-il bien qu'il ne savait pas s'il lui-même pourrait cacher ce genre d'informations à son meilleur ami.

« En ce qui concerne la photo, comme je te l'ai dit n'y touche plus et ne laisse personne la toucher, je vais envoyer quelqu'un la chercher. Je t'aurais bien demandé de me l'apporter toi-même, mais avant que tu ne m'appelles, j'ai cru comprendre par Mouri-kun que Ran-chan allait être sortie du coma aujourd'hui. J'imagine que c'est l'une des raisons de ta présence à l'hôpital en plus de voir mon fils. » déduit-il

« Euh ouais… » admit-il en rougissant.

« Hmm…Je te laisse maintenant, tu recevras un appel de l'officier que j'aurais envoyé. » annonça l'homme en raccrochant.

« Ce saleté de vigile avait vraiment l'intention s'en prendre à Kazuha-chan, depuis le début… » se dit-il alors qu'il sortit de sa poche un mouchoir pour tenir la photo qu'il avait dans l'autre main. « Les caméras qui sont désactivés avant le début de la représentation, le fait qu'il se retrouve devant notre loge…Mais comment aurait-il pu savoir qu'on se rendrait au théâtre ce soir-là…Est-ce que c'est quelqu'un d'Osaka qui s'en est pris à elle ? »


Il rentra dans la cafétaria pour se commander un sandwich, car ce n'était pas bon de réfléchir le ventre vide. La cafétaria…là où la photo avait été trouvée…

« S'il le faux-médecin et l'agresseur sont la même personne, peut-être que la serveuse aurait remarqué quelqu'un de semblable à la description que les détectives boys avaient fait. » pensa-t-il en regardant la femme qui était au comptoir. Il se dirigea vers elle. « Il n'avait surement plus sa blouse de médecin en venant ici et il portait probablement une fausse moustache quand les enfants l'ont vu, mais autant tenté… »

« Bienvenue boya ! Que désires-tu ? » demanda-t-elle avec le sourire.

« Un sandwich au poulet oneesan. » répondit-il avec sa voix enfantine.

« Je te fais ça tout de suite ! »

« Né oneesan. Vous avez travaillé ici hier ? »

« Euh oui. Pourquoi ? » questionna-t-elle alors qu'elle s'occupait de sa commande.

« Je voulais savoir si vous aviez vu un homme d'environ 25 ans, avec des lunettes semblables au mienne et avec une moustache en crayon ? »

« Un homme de 25 ans, avec des lunettes comme les tiennes et avec une moustache… » répéta-t-elle en posant son index sur la joue alors qu'elle semblait réfléchir. « Non ça ne me dit rien… » Elle secoua la tête.

« Et un homme avec une bouteille de saké ? »

« Du saké ? Hmm…non plus… »

« Merde…En même temps, il a dû s'en débarrasser vu que c'est ça qui l'a grillé auprès d'Haibara. »

« En revanche… »

« Hmm ? »

« Il y a bien quelqu'un qui aurait tenté de commander du saké hier… »

« Quoi ?! Sérieux ?! Comment était-il ? Et c'était à quelle heure. » demanda-t-il avec impatience oubliant par la même occasion de se comporter comme un enfant.

« Ça je l'ignore… » lui répondit la jeune femme assez déstabilisée par sa réaction. « C'était ma pause à ce moment-là, il devait être environ 14h. C'est mon collègue qui m'a raconté que quelqu'un d'assez nerveux aurait voulu commander du saké et quand il lui a dit qu'on n'en vendait pas ici, il semblait assez irrité. »

« Et votre collègue, il est là ? Il saurait me le décrire ? »

« Non. Malheureusement, il est parti en vacances hier soir. » dit-elle alors qu'elle regardait toujours le petit-garçon comme s'il venait d'ailleurs. « Mais dis-moi tu cherches un monsieur avec des lunettes ou un monsieur qui boit du saké ? » questionna-t-elle en lui tendant son sandwich qu'elle avait terminé de préparer entre-temps.

« Personne en particulier. » répondit-il sèchement en payant la serveuse et en allant s'asseoir à une table. « Et merde… » jura-t-il en posant la photo sur la table qu'il avait tenu avec le mouchoir. « J'étais à deux doigts de savoir…Mais peut-être que Kisaki-san a vu la scène, il faudrait que je lui demande. » nota-t-il en mangeant. « Je ne sais pas si elle est toujours dans la chambre de Ran ou si elle est allée manger avec… »

« Il entendit soudain son téléphone sonné.

« Allô ? »

« Conan-kun c'est l'inspecteur Takagi, je suis à l'accueil de l'hôpital. Où es-tu ? »

« Takagi-keiji ? Je suis à la cafétaria. Je vous rejoins ? »

« Non ne te dérange pas j'arrive. » Il raccrocha.

Quelques minutes plus tard le jeune inspecteur se trouvait devant lui.

« C'est vous qui venez récupérer la photo ? » lui demanda Conan.

« En effet. » Il hocha la tête. « C'est de cette photo dont il s'agit ? » demanda-t-il en montrant du doigt l'image qui se trouvait dans le mouchoir sur la table.

« Oui. »

« Parfait. » Il sortit des gants en plastique de sa poche et les enfila. Il prit ensuite dans sa veste un sac en plastique, récupéra la photo avec précaution et la plaça dans le sac. « Un élément de plus, dans cette affaire complexe. » dit-il en soupirant. « Dis-moi, comment va Hattori-kun ? » questionna-t-il alors qu'on pouvait lire sur son visage une certaine sollicitude à l'égard de l'adolescent. Il avait assisté à son malaise et il se sentait assez responsable vu que c'est lui qui s'était précipité pour montrer à Megure la photo de Kazuha. Il regrettait amèrement, de ne pas avoir attendu qu'il soit seul avec l'inspecteur.

« Il va mieux. Il n'a plus de fièvre et il devrait sortir en fin de journée. » lui répondit le garçon qui avait lu la culpabilité dans les yeux de l'homme.

« Vraiment ? Et tu crois que je pourrai le voir un instant avant de repartir ? » Il était à présent plus soulagé.

« Euh…Pour le moment, il dort, il a besoin de beaucoup de repos pour se remettre complètement. » Il avait évité de lui raconter que le médecin avait dû administrer un calmant à son ami à cause d'un cauchemar.

« D'accord. Je comprends, c'est assez normal d'après ce que j'ai compris, il s'est également évanoui à cause d'un rhume. » Il fouilla une nouvelle fois dans sa poche et en sortit un objet. « Quand il se réveillera, tu pourras lui donner ceci s'il te plaît ? »

« C'est l'o-mamori de Kazuha-neechan ! » Il reconnut le précieux talisman de la petite-amie d'Heiji à la seconde où Takaji le lui tendit.

« Oui. J'ai pensé que ça lui ferait du bien de l'avoir en sa possession en attendant qu'on retrouve Kazuha-san. » Il se gratta la tête.

« Je lui donnerai. » assura le faux-enfant en prenant l'o-mamori et le glissant dans poche.

« Merci Conan-kun. » sourit-il. « Je te laisse finir de manger. Au revoir. » Il fit un signe de la main et quitta la cafétaria.

Une fois que le détective rétrécit eut fini de manger, il prit la décision d'aller dans la chambre de Ran. Après tout, c'était surtout pour venir la voir qu'il était venu à l'hôpital. Cependant, en marchant, il ne cessait de se creuser la tête sur les motivations du coupable et sur son identité. Il ne comprenait pas pour quelles raisons Kazuha avait été enlevé et précisément à Tokyo…

« En tout cas si Kazuha était la cible, une chose est sûre c'est que la personne qui est venue à l'hôpital hier voulait savoir si Ran allait survivre…après est-ce qu'il comptait la… » Il eut la nausée rien qu'en pensant à l'éventualité que sa petite-amie aurait pu être assassiner.


Il finit par arriver devant la chambre de la karatéka. Devant la porte se trouvait un policier, vu ce qui s'était passé hier, il n'était pas vraiment surpris. Quand il entra dans la chambre, il trouva Kogoro au chevet de sa fille, il ne faisait rien si ce n'était que la regarder avec un visage triste. Le quarantenaire ne semblait même pas avoir remarqué sa présence.

« Ojisan ? » dit-il de sa voix enfantine en s'approchant de lui.

« Oh bozu ! » Il sursauta. « Enfin Conan… »

« Vous êtes là depuis longtemps ? »

« Peut-être trente minutes. » Il haussa les épaules. « Quand je suis arrivé, Eri partait manger avec la mère de ce détective d'Osaka et celle de Kazuha-chan. » lui répondit-il pour ensuite regarder ailleurs.

« Je vois… » Un silence gênant s'installa, il ne savait pas quoi dire à l'homme. Il avait remarqué que depuis l'agression de Ran il se comportait différemment avec lui.

Tous les deux se contentèrent donc de regarder l'adolescente qui était toujours plongée dans un coma artificiel.

« Conan… » finit par dire le moustachu après quinze minutes de silence.

« Oui ? » Il le regarda.

« Je n'ai pas eu l'occasion de te le dire mais…merci d'avoir donné ton sang à Ran… » déclara-t-il alors qu'il regardait toujours sa fille.

« Je…c'est normal ojisan…Ran-neechan a fait la même chose pour moi. Souvenez-vous… »

« Mais Ran est plus grande. Toi tu n'es encore qu'un enfant…Je ne connais pas beaucoup d'enfant qui aurait fait ce geste. » Il renifla. « La plupart des gosses ont peur des piqûres, mais toi tu n'as pas hésité. » Il posa une main sur la tête du garçon, ce qui surpris assez ce dernier. « Alors encore merci. T'es pas aussi pique-assiette que je le pensais. » Après ça il se leva et il s'étira. « Bon c'est pas que, mais moi je vais fumer une clope dehors. Appelle-moi si le médecin vient. » Sans rien ajouter il se leva et quitta la pièce.

« Ouah…Je ne suis pas aussi pique-assiette qu'il le pensait ? Il m'appelle même Conan…Ça fait beaucoup d'un coup. » se dit-il à haute voix alors qu'il affichait un air embarrassé.

Après ça, il continua à observer sa petite-amie, il réfléchissait en même temps à l'affaire. Il ne savait pas combien de temps qu'il était resté à la contempler, mais au bout d'un moment, il entendit la porte de la chambre s'ouvrir. En se retournant, il vit que les nouveaux venus étaient Eri, Kogoro et un médecin.

« Comme je vous l'expliquais dehors, elle ne se réveillera pas maintenant il faudra attendre quelques heures ou un peu plus. » fit le docteur de Ran.

« Comment ça, 'un peu plus' ? » demanda Kogoro en fronçant les sourcils.

« Cela dépend des patients Mouri-san, mais si cela peut vous rassurer, votre fille semble être prête à se réveiller. » sourit-il chaleureusement. « Oh mais tu es le petit garçon courageux qui a donné son sang à Ran-san. » dit-il une fois qu'il eut remarqué le garçon à lunettes.

« Oui. » Il fit une courbette en guise de salut. « Vous allez sortir Ran-neechan du coma ? »

« Oui. Elle ne se réveillera pas tout de suite, malheureusement, mais je pense que dès demain tu pourras de nouveau discuter avec elle. » assura-t-il.

« Arigato ! » remercia Conan en souriant. Bien qu'au fond il voulait que la jeune fille se réveille le plus tôt possible

« Bien maintenant, pouvez-vous sortir un instant le temps que je m'occupe de la demoiselle. »

« Oui ! » acceptèrent les parents de l'adolescente.


Ainsi Conan, Eri et Kogoro attendirent devant la porte avec impatience. Ils étaient tous soulagé, même si l'enquête n'était pas encore résolue cela faisait au moins une bonne nouvelle pour cette journée. Pendant qu'ils patientaient, le petit-détective se souvint qu'il devait demander quelque chose à l'avocate concernant l'homme qui était venu à la cafétaria pour demander du saké.

« Né Obasan… » commença-t-il.

« Kudô ! » entendit-il alors qu'il reconnut la voix d'Heiji.

« Hattori ?! » Il tressaillit en entendant son ami l'appeler une fois de plus par son vrai nom. Il se retourna pour voir son ami traîner lourdement sa perfusion mobile. Shizuka se trouvait derrière lui et le regardait avec un air soucieux. Le jeune homme avait l'air d'être tombé du lit, il avait des cernes sous les yeux.

« Je sais où je l'ai vu…Je sais où j'ai vu Midoriya. » dit-il en s'approchant du faux-enfant, ignorant la présence des parents de Ran.

« Quoi ?! » fit le tokyoïte avec des yeux ronds.

« A Osaka…C'est lui, c'est lui qui m'a renversé il y a un peu plus d'un mois. » finit-il par dire essoufflé.


Ici je fais référence à l'épisode 189 Retour dangereux / The Desperate Revival