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Problème mental
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Hello ! Bienvenue sur cette fanfiction, qui traînait depuis fort longtemps dans les profondeurs abyssales de mon ordinateur, et sur laquelle je suis retombée il y a peu. Je l'ai donc relue, retouchée, et même si elle n'est pas encore finie l'envie me prend de la poster et de la continuer, alors let's go !
Il s'agit d'un pairing Severus/Sirius, en deux parties : la première se passe lors de leur septième année d'études à Poudlard, puis la deuxième commence en 1993 lorsque Sirius s'échappe d'Azkaban. A vue de nez on devrait être sur une vingtaine de chapitres au final, quelque chose comme ça.
La première partie de cette histoire fait énormément écho à une autre fanfiction : Chiche!, écrite par Arcadiane. En effet c'est la première fanfic où j'ai découvert le couple Severus/Sirius, et que j'ai dû lire approximativement 125 mille fois ; donc forcément, à force de côtoyer un univers on en garde des traces ! (Et si jamais vous ne connaissez pas cette fic, je ne peux que vous recommander d'aller la dévorer.)
Enfin, sachez que pour moi Severus s'appelle "Snape" et non pas "Rogue" – j'ai trop pris cette habitude durant mes longues années à écumer les fanfictions...
En passant, petit disclaimer : je ne me fais toujours pas d'argent sur le dos de JKR, tout lui appartient – à part ce scénario saugrenu.
UPDATE du 20/05/2024 : Le découpage de la partie I a été modifié ! Les chapitres allaient initialement du 1 au 17, mais pour que la longueur d'écriture soit équilibrée avec la suite, j'ai choisi de les condenser (le contenu des chapitres n'a pas changé par contre). Maintenant la partie I correspond aux chapitres 1 à 11 – et la partie II quant à elle commence au chapitre 12.
Bonne lecture !
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Partie I
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Chapitre 1
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– 1977 –
Sirius Black arpentait les couloirs de Poudlard sans prêter attention au décor autour de lui, bien trop occupé à se perdre dans ses pensées. La nuit était tombée depuis un moment déjà, apportant une fraîcheur qui avait forcé le gryffondor à interrompre son excursion nocturne dans le vaste parc de l'école ; n'ayant toutefois pas terminé de démêler ses pensées, Sirius avait fait le choix de rentrer et de poursuivre sa déambulation à l'intérieur du château. A présent, seules les lumières des chandelles accrochées aux murs des couloirs éclairaient sa progression. Vaguement conscient de cette faible luminosité, Sirius se fit la réflexion que l'heure du couvre-feu ne devrait pas tarder, même si au fond cela lui importait peu : déjà parce que le respect du règlement n'avait jamais fait partie de ses priorités, mais aussi parce qu'il savait que ses amis ne seraient de toute façon pas rentrés de si tôt. S'il n'y avait personne à retrouver, pourquoi se hâter de retourner au dortoir... ?
Tout ça, ça avait commencé avec James, se fit-il la réflexion. Et, une réflexion en amenant une autre, Sirius repartit dans les méandres de ses pensées, ressassant les différents événements qui s'étaient déroulés ces derniers mois.
Oui, ça avait commencé avec James. Durant tout l'été ce dernier s'était morfondu après une soi-disant révélation : il était amoureux de Lily Evans. Tout le monde avait levé les yeux au ciel : bien sûr que James Potter était amoureux de Lily Evans, c'était l'évidence-même depuis leur première année à Poudlard. Sauf que voilà, en cet été précédant leur septième année d'études, James avait été frappé d'une illumination aux tendances dépressives : il était réellement amoureux de la jolie gryffondor. Ce qu'il avait jusque là considéré comme un simple béguin d'adolescence s'était transformé en la certitude d'un amour véritable, et également impossible. Car en effet, après six années de cohabitation, Evans n'avait jamais traité James de manière plus élégante qu'elle ne l'aurait faite avec un Scroutt à Pétard. James s'en était moqué au départ, s'amusant même à offusquer la jeune fille par son comportement bellâtre. Il avait feint de ne pas être touché par le rejet dont elle faisait preuve à son encontre, allant même jusqu'à avoir d'autres conquêtes féminines l'année passée. Et puis l'été et sa fameuse révélation étaient arrivés : James s'était subitement rendu compte de ses réels sentiments et s'était noyé dans des élans mélodramatiques, persuadé que Lily Evans ne lui retournerait jamais son amour.
C'est fort de cette conviction qu'il avait fait sa rentrée en septième année, ravalant ses grands airs et fuyant le regard de sa camarade de maison – ce qui n'avait pas échappé à cette dernière. Puis, allez savoir comment, Sirius avait fini par surprendre ces deux-là en train de se rouler le patin du siècle à l'entrée de leur Salle Commune au début du mois de décembre. Depuis, James avait retrouvé sa fougue et sa joie de vivre. En bon ami Sirius aurait dû en être ravi ; mais Sirius avait beau être un bon ami, il était aussi un ami possessif. Il n'était donc que très partiellement satisfait de constater que son meilleur ami s'éloignait de plus en plus de lui et du reste de leur petite bande, leur préférant de loin la présence de la jolie rouquine.
L'éloignement de James avait été le début de tout. Remus, qui s'était trouvé une petite-amie en fin de sixième année, avait jusque là été assez discret dans sa relation, tenant absolument à ce que cela n'empiète pas sur les liens avec les Maraudeurs. Mais, comme si cela avait été une sorte d'approbation silencieuse, depuis que James sortait avec Lily, Remus se permettait de plus en plus d'absences pour cause de romantisme aigu. Et voilà que Peter s'était mis lui aussi à flirter avec une jeune demoiselle. Ah, que voulez-vous, les hormones...
Non, bien sûr que non, Sirius n'était pas jaloux. Enfin... peut-être que si, un peu. Mais il était jaloux du temps qu'ils passaient chacun en présence de leurs copines respectives, délaissant le légendaire quatuor des Maraudeurs et leurs trépidantes aventures. Soyons bien clairs, il n'était pas jaloux du fait que ses amis aient une petite-amie ; Sirius lui-même aurait très bien pu s'en trouver une d'un claquement de doigt. Ou même un petit-ami. Car oui, Sirius se savait bisexuel ; ses meilleurs amis étaient au courant également, mais la connaissance de cet aspect de sa vie privée ne s'étendait pas plus loin. Non pas qu'il ait honte de ses attirances ou quoi que ce soit du genre : Sirius n'avait simplement pas envie de subir le regard d'autrui, révélant bien trop souvent des esprits étriqués. Comme cela avait été le cas, se rappela-t-il, vis-à-vis de Snape par exemple...
En effet, quelques mois plus tôt, un petit groupe de gryffondor de sixième année avaient lancé une rumeur sur un serpentard de leur propre année qu'ils n'appréciaient guère, et qui aurait apparemment été en couple avec un certain autre serpentard aux cheveux gras et au nez crochu de septième année. Les jeunes gryffondors avaient régulièrement humilié les deux vert-et-argent avec une bonne dose de moqueries homophobes, auxquelles s'était jointe la majorité de l'école. En temps normal l'humiliation de serpentards aurait amusé Sirius. Mais pas cette fois. Surtout pas pour cette raison-là.
La rumeur avait ensuite circulé que les deux serpentards auraient rompu. Toutefois ce n'étaient là que des rumeurs... Au final même leur liaison n'avait au final jamais été prouvée. D'habitude Sirius n'était pas du genre à prêter grande attention aux rumeurs, mais il devait bien admettre que celle-ci avait titillé sa curiosité. Le simple fait d'imaginer que Severus Snape puisse avoir une vie amoureuse... Voire même une vie sexuelle ! Cela avait de quoi interloquer. Sirius n'avait jusque là considéré Snape que comme un serpentard sournois aux cheveux sales ; le fait qu'il puisse être jugé comme étant désirable par un autre être humain le laissait franchement pensif.
Un frisson le parcourut, le sortant de ses digressions mentales. Le gryffondor n'en fut pas surpris lorsqu'il prit conscience que ses pas l'avaient mené dans les couloirs déserts des cachots, le froid du mois de janvier ayant gagné d'autant plus cette partie du château. Cependant, même ce froid n'arriva pas à l'arracher à ses ruminations.
Si seulement les amourettes de Snape étaient l'unique objet de ses pensées... D'accord, cela aurait été un peu étrange, mais au moins sa tête lui aurait semblé un peu plus légère. Car lorsque les autres sujets lui revenaient à l'esprit, comme à présent, Sirius se laissait envahir par cette part obscure de lui-même.
L'éloignement de James et la dispersion des maraudeurs affectaient son moral. Mais, plus généralement, cette septième année d'étude assombrissait son humeur, car cette année à Poudlard serait la dernière. Dans quelques mois il devrait quitter l'école qui avait été son foyer pendant tant d'années. Foyer qui avait d'autant plus de valeur depuis qu'il avait définitivement quitté sa famille après avoir fugué.
Bien sûr l'accueil des Potter lors des périodes de vacances avait été d'un profond réconfort ; pour autant Sirius ne faisait pas partie de cette famille. Il arrivait fréquemment qu'il ne se sente pas à sa place au milieu de ces personnes soudées et enjouées qu'étaient les Potter. De plus, il ne pourrait pas compter sur leur accueil indéfiniment : au vu de son grand amour avec Lily, Sirius imaginait bien James et elle logeant d'ici peu dans une belle maison de campagne en compagnie d'un gentil labrador et d'une ribambelle d'enfants. Bon, peut-être pas tout de suite, d'accord. Mais James finirait par quitter le giron familial et de fait Sirius aurait encore moins sa place chez les Potter.
Il devrait donc trouver son propre logement. Or qui dit logement dit argent, et qui dit argent dit travail. Il aurait aimé, comme ses amis, pouvoir se lancer dans des projets d'études supérieures ; mais avoir un toit sur la tête et de la nourriture dans l'assiette étaient prioritaires. Sûrement trouverait-il un petit boulot inintéressant pour subvenir à ses besoins... S'il restait en vie, bien sûr.
Car au-dehors des murs de Poudlard et de ceux de la maison des Potter, la guerre faisait rage. Lui et les personnes qui lui étaient chères avaient jusque là été épargnées... Mais pour combien de temps ? Sirius ne se sentait pas particulièrement effrayé par l'idée de sa propre mort. Perdre ses proches en revanche... Cela avait tendance à lui refiler des angoisses. Et à faire monter en lui des bouffées de rage.
Ces noires pensées et son irritabilité, renforcée par son manque de sommeil des derniers temps, lui-même lié à ces ruminations – foutu cercle vicieux – firent remonter à la surface cette rage tapie au fond de lui depuis... et bien, depuis très longtemps s'il devait être honnête. Mais qui s'était largement exacerbée ces derniers temps. C'est pour cela qu'il ne put contenir une exclamation de colère agrémentée, pour se défouler, d'un coup de pied dans le mur le plus proche. La douleur du choc se répercuta dans ses orteils, l'énervant d'autant plus.
C'est alors que, tenant maladroitement son pied endolori, il fit volte-face, mu par une intuition. Dans l'obscurité du couloir des cachots, il constata la présence d'un élément qui fit augmenter sa colère d'un cran supplémentaire : cet élément n'étant autre que Severus Snape. Le serpentard, l'air surpris, se tenait à quelques pas de lui, arrivant apparemment de l'autre extrémité du couloir. Sûrement devait-il se rendre à son dortoir, souffla une petite voix dans l'esprit de Sirius ; mais la petite voix fut chassée par l'agacement ainsi qu'un léger sentiment de persécution. Depuis quand ce vil serpent était là à l'observer de la sorte ?
« Qu'est-ce que tu fous là ? » aboya Sirius dans sa direction.
Snape ne répondit rien, néanmoins Sirius vit clairement le petit rictus sur son visage tandis que son regard se posait sur le pied endolori du gryffondor. Ce fut comme si ce regard accentuait les palpitations douloureuses que Sirius ressentait.
« Tu vas arrêter de me regarder comme ça oui ? »
Les yeux du serpentard rencontrèrent ceux du rouge-et-or.
« Ça alors Black, aurais-tu enfin cessé de vouloir être le centre du monde ? »
Sirius lui jeta un regard noir.
« Ne me cherche pas Snape.
- On n'est pas d'humeur à ce que je vois... Serait-ce parce que Potter t'a largué pour Evans ? »
Le fait qu'il soit effectivement d'une humeur massacrante, que la douleur de son pied palpite jusque dans ses veines, qu'il s'agisse de Snape là, devant lui, et que celui-ci ait justement touché un point sensible pour lui en ce moment fit réagir Sirius d'une manière particulièrement brusque et stupide. En trois enjambées il s'était rapproché de Snape et tandis que celui-ci avait reculé d'un pas – tout en sortant subrepticement sa baguette, releva Sirius – il abattit son poing contre le mur, à quelques centimètres à peine de la tête du serpentard.
« J'ai dit, répéta le gryffondor d'un air sombre. Ne. Me. Cherche. Pas. »
Malgré leur soudaine proximité et la menace planant dans l'air, Snape garda un air détaché. Sûrement que sa baguette pointée en direction des côtes de Sirius l'aidait un peu à feindre l'assurance.
« Ou sinon quoi ? rétorqua-t-il. Tu vas me casser la gueule, une nouvelle une fois ? Me jeter un sortilège à la première occasion, pour changer ? Me harceler pendant des semaines ? Ou peut-être aller pleurer dans les jupons de- »
N'importe quoi pour le faire taire ! avait soudainement hurlé l'esprit de Sirius.
Mais il y avait sûrement eu un bug quelque part. Une connexion avait dû être ratée, un circuit avait probablement dû griller... Sirius ne pouvait pas expliquer autrement le geste qui avait suivi.
Il n'arrivait pas à trouver une explication rationnelle au fait qu'il ait collé sa bouche à celle de Snape pour le faire taire.
Lorsqu'il prit conscience de la situation Sirius eut un violent sursaut, comme s'il revenait subitement à lui et s'éloigna de plusieurs pas, étourdi.
Severus, quant à lui, était complètement abasourdi. Par le fait que Black l'ait, comme qui dirait, embrassé – ce terme le dérangeait très franchement, toutefois il s'attarderait là-dessus plus tard – mais il était plus abasourdi encore par le visage du gryffondor face à lui. Car une fois le choc passé Severus s'était attendu à voir quelque chose comme de la moquerie, du plaisir malsain basé sur une volonté d'humiliation, une forme tordue de jubilation, ou quoi que ce soit d'autre de ce même registre sur le visage de Black. Il se serait d'ailleurs fait un plaisir de lui lancer un sortilège bien douloureux en réponse à cette perversité.
Cependant, contre toute attente, rien de cette sorte n'était visible sur les traits de gryffondor. Pire encore, et c'est sûrement ce qui figea définitivement Severus dans une totale sidération : Black semblait surpris, confus, et malgré la pénombre du couloir il vit très clairement le rouge lui monter aux joues.
Après un moment de flottement et de regards tant ahuris que perplexes, Sirius se remit de sa stupeur et tourna les talons avant de prendre la direction de son dortoir au pas de course, une sensation d'irréalité flottant au milieu de ses pensées enflammées.
Severus, lui, resta un temps immobile, la baguette toujours pointée vers une cible qui n'était plus là. Puis, lentement, il passa une main sur son visage où l'étonnement et l'incompréhension étaient toujours lisibles.
Par Merlin, mais qu'est-ce qui avait bien pu se passer dans l'esprit malade de ce maudit gryffondor ?
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Lorsque je commence à publier une nouvelle fanfiction j'ai pour habitude de poster les deux premiers chapitres d'un coup afin d'avoir un plus large aperçu, donc je vous dis à tout de suite !
