Revers à la domination du monde

Voldemort frappa violemment la table du poing.

Comment osaient-ils?!

Même si c'était grâce à lui que Severus Snape était à la tête de Poudlard, ce n'était pas pour autant qu'il avait toute latitude dessus et le ministère, plus exactement le département de la justice, venait de le lui prouver. En effet, grâce aux quelques contacts qu'il possédait là-bas, il avait appris que Minerva McGonagall, récemment transférée au bureau des aurors, s'était assez agitée et avait réussi à convaincre assez de personnes pour leur faire croire que les élèves étaient quand même en danger à Poudlard. Pour prévenir tout débordement, un détachement d'une quinzaine d'aurors allaient être envoyés au château et avaient pour ordre d'arrêter toute personne coupable d'un délit ou d'un crime.

Il savait que les récriminations de McGonagall auraient dû être ignorées si deux élèves n'avaient pas été agressés quelques jours plus tôt à Pré-au-Lard. Molly Weasley avait tapé un scandale mais Severus Snape avait beau lui rappeler que rien ne prouvait que l'auteur soit un élève, la matrone hurlait toujours. En sachant que les trois personnes à l'origine de la mise en place de ce détachement d'aurors étaient des proches de Dumbledore, il n'était pas fou de croire que le vieux sorcier voudrait avoir une opportunité de récupérer la place forte qu'était le château.

Pas s'il avait son mot à dire!

Il avait prévu de faire marcher ses troupes d'abord sur le ministère puis sur Poudlard mais il allait devoir inverser ses objectifs. Il FALLAIT que personne ne doute qu'il avait le contrôle de l'école et cela passait par une démonstration de pouvoir, de préférence pendant que les élèves étaient encore sur place, pour faire pression sur les parents. Ainsi, la prise du ministère ne serait qu'un détail car il aurait officiellement au creux de la main l'avenir de la société sorcière.

Galvanisé, Voldemort appela ses mangemorts, sauf Severus Snape et Fenrir Greyback, toujours à Poudlard.

-Mangemorts! tonna Voldemort. Nous attaquerons Poudlard dans trois jours!

Une clameur lui répondit.

§§§§§

Fenrir faisait une ronde dans la forêt interdite lorsqu'une odeur fétide attira son attention. Silencieusement, il se rapprocha de la trouée et observa les mouvements qui avaient lieu de l'autre côté. Le cadavre d'un centaure était en train de pourrir non loin d'un camp de mangemorts aux rires gras.

Fenrir montra les dents. Ce n'était pas une surprise que les mangemorts – tout comme les sorciers britanniques, il ne fallait pas se voiler la face – ne respectent pas les êtres magiques qui peuplaient le monde – et encore moins la Magie – et après, ils s'étonnaient qu'ils ne s'allient pas à eux pendant les guerres sorcières.

Cela mis à part, leur présence indiquait que Voldemort n'allait pas tarder à marcher sur l'école. L'endroit était stratégiquement choisi: derrière les mangemorts, il s'agissait des bois entourant Pré-au-Lard, du côté de Fenrir, c'était le domaine de l'école à proprement dit et la forêt interdite ne commençait véritablement que quelques mètres plus loin. S'ils s'étaient installés au nord de la clairière au lieu de l'ouest, ils n'auraient plus été le problème de Fenrir et encore moins celui de Poudlard et ils auraient disparu en silence, grâce aux véritables habitants de la forêt interdite et du pacte conclu lors de la fondation de l'école qui les rendaient virtuellement inattaquables par les sorciers en cas d'agression caractérisée.

Prenant bien soin de reculer toujours en silence, le loup s'éloigna du camp et retourna au plus vite à l'école. Ils disposaient d'assez peu de temps avant que les combats ne commencent et il leur restait tant de choses à faire.

Point de vue que partageait Severus après qu'il lui ait révélé ce qu'il avait vu.

-Tu penses qu'ils attaqueront quand? demanda Severus, inquiet

-En sachant que face de serpent est atteint de paranoïa aigue dès qu'il s'agit de dévoiler ses plans et que ceux que j'ai vu n'avaient pas l'air de s'installer, je dirais dans les prochaines vingt-quatre heures, réfléchit Fenrir. Mais je pencherai plus pour ce soir. Même, à la tombée de la nuit, pour bénéficier de l'avantage des quelques vampires qui se sont laissé embobiner et des solitaires qui ont du mal à réfléchir.

-Je serais d'avis d'évacuer l'école, marmonna Severus. Mais prenons l'avis des autres professeurs.

En fait, le résultat fut sans appel quand ils furent tous réunis.

-Tu attends quoi, espèce d'imbécile heureux? ricana Moïra, résumant ce que tout le monde pensait. Tu aurais déjà dû commencer à l'instant même où Fenrir t'a dit ce qu'il avait vu.

Severus leva les yeux au ciel. S'il n'avait pas demandé leur avis, ils le lui auraient également reproché après coup …

-Puisque nous avons la même baguette, je vais isoler le château pour que personne ne puisse prévenir qui que ce soit de ce que nous faisons, décréta Severus.

-Quand allons-nous prévenir les aurors? demanda Pomona

-Après que les élèves soient en sécurité, répondit Severus. Quant au détachement qu'on nous a imposé, il n'est pas censé arriver avant une bonne semaine …

Le même soupir agacé sortit de leurs lèvres. Si l'idée d'un détachement d'aurors à Poudlard paraissait bonne, elle était en fait complètement déplacée avec la présence de deux mangemorts, dont un à la tête de l'école, et de plusieurs personnes qui n'avaient aucune confiance dans le système judiciaire, comme Sirius Black ou Moïra Zabini car l'enquête sur la mort de son premier mari avait conclu à un crime d'opportunité à la suite d'un cambriolage alors que toutes les preuves démontraient un assassinat de sang-froid. De plus, toutes les personnes qui connaissaient plus que de nom l'Ordre du Phénix avaient noté que celles qui avaient permis ce détachement étaient toutes très proches d'Albus Dumbledore, actuellement en disgrâce. Donc non, ces personnes ne croyaient pas aux coïncidences.

Pour ne pas créer la panique – ou prévenir leurs ennemis de leurs projets, au choix – les professeurs avaient imaginé un plan d'évacuation délicieusement tordu. Puisque les élèves étaient éparpillés dans le château et que les elfes de maison avaient accepté de les protéger, ces derniers avaient créé des portes magiques pour qu'en sortant d'une salle quelconque, les enfants sorciers arrivent dans celle où se trouvait le passage magique qui les conduirait à la maison de repli où les attendrait Poppy Pomfrey. S'ils avaient fait le choix de les évacuer par petits groupes des plus jeunes aux plus âgés, c'était surtout pour ne laisser le temps à personne de se rendre compte qu'ils étaient exfiltrés du château et une fois sur place, ils n'auront pas la possibilité de faire grand-chose …

En espérant que tout irait bien avec Poppy et Kerouel, l'elfe principal de Poudlard, Severus enclencha donc l'évacuation des élèves et organisa rapidement la résistance. Tous les professeurs présents étaient sincères dans leur magie pour protéger l'école et les élèves donc il était certain que personne ne le trahirait à la dernière minute. Les barrières magiques n'étaient pas aussi solides qu'elles auraient dû l'être – merci à l'imbécilité de Dumbledore qui ne les avait pas nourries pendant toute la période où il était directeur – mais suffisamment pour tenir l'ennemi éloigné un certain temps. Contrairement à l'ancien directeur qui ne semblait croire qu'aux batailles rangées où ses pions se faisaient joyeusement massacrer, Fenrir et lui avaient une très bonne idée des forces auxquelles ils allaient s'opposer et avec les autres professeurs, avaient trouvé des solutions pour les écarter le plus tôt possible et définitivement du champ de bataille à venir. Des plants d'aconit magique, extrêmement rares, avaient été plantés tout autour du château – ce qui faisait éternuer Fenrir depuis un certain temps – et un vampire ancien, avec lequel Severus avait négocié trois litres de sang de chaque mourant ou cadavre frais, sang qui serait parfaitement conditionné par les elfes de maison – et avec leur accord – avait accepté de prendre le contrôle des renégats et de leur rappeler qu'ils n'avaient aucunement leur place dans une guerre sorcière. Le directeur savait de source sûre que Voldemort avait dû se séparer des géants car ils avaient fini par se battre entre eux et à dévorer les mangemorts à proximité. Quant aux détraqueurs …

Severus grimaça. Bathsheba Babbling, la professeure de runes, avait dévoilé des recherches de sa guilde à leur sujet. Elle avait proposé de créer une immense prison runique et de les y attirer avec un enfant, le mets préféré des détraqueurs. Heureusement, Fenrir était intervenu en arguant qu'ils avaient pas mal d'imbéciles sous la main avec la bataille à venir donc autant que les mangemorts servent à quelque chose. Cela voulait surtout dire que pas mal d'entre eux allaient voir leurs âmes aspirées car la prison runique ne laisserait que les détraqueurs entrer mais rien ni personne sortir. Ça allait être un véritable carnage et il n'y avait aucune garantie que ça fonctionne jusqu'au bout …

Tandis que les professeurs vaquaient aux préparatifs de dernière minute, Severus se rendit dans son bureau et convoqua Hermione et Harry.

-Les mangemorts sont au bord du domaine, annonça Severus. L'évacuation des élèves a déjà commencé et vous partez avec eux.

-Mais … protesta Harry.

-Vous êtes encore des élèves et Elu ou pas, ce n'est pas à vous de vaincre ce monstre, trancha Severus. Nous avons déjà établi que Dumbledore, qui prétend être le seul à lui faire peur, était le mieux placé pour s'en charger, au lieu d'un gosse complètement manipulé.

Harry referma la bouche, grognon. Oui, ce n'était pas son rôle, mais quand on avait martelé que sa vie serait plus utile s'il la sacrifiait pour les autres, on avait du mal à se départir de ses habitudes.

-Je refuse de vous sacrifier sur le champ de bataille pour le plus grand Bien, décréta Severus. Alors vous allez partir immédiatement avec les élèves et vous allez vous en occuper. Suis-je bien clair?

Les deux bruns frissonnèrent. Pour le fréquenter depuis quelques années déjà, ils savaient qu'il était totalement impensable qu'ils imaginent seulement ne pas obéir à ses ordres. Ils hochèrent donc la tête.

-Pour éviter les détours intempestifs, je vous y envoie directement, railla Severus en indiquant la porte qui venait d'apparaître. J'ai promis à vos parents de vous protéger, je ne ferais pas défaut.

Comprenant qu'il n'y avait pas d'autres possibilités, les deux adolescents surprirent le professeur en le prenant dans leurs bras pour une étreinte réconfortante puis main dans la main, ils passèrent la porte. Le sorcier mit quelques instants à se remettre du choc et se passa une main lasse sur le visage.

-Ces gosses m'en auront fait voir de toutes les couleurs … soupira Severus.

§§§§§

Pour avoir le contrôle absolu de toutes les personnes qui allaient défendre Poudlard en l'absence des élèves, les professeurs avaient débattu un soir sur toutes les personnes qui pourraient les aider et les avaient sélectionnées. Ensuite, ils avaient distribué des artefacts pour qu'ils puissent accéder directement à la salle des transports de l'école sans forcément en connaître l'adresse exacte.

Sirius, chargé d'accueillir les alliés, fut proprement stupéfait quand il vit débarquer Albus Dumbledore avec l'intégralité de l'Ordre du Phénix, alors qu'ils n'étaient pas conviés à la petite sauterie ni du moyen pour s'y rendre.

-Sirius! fit Albus. Je suis tellement heureux que nous soyons tous réunis pour la fin de Voldemort!

-Black! interpella une voix depuis la porte. Est-ce que …

La voix de Severus s'éteignit en avisant le monde qui encombrait la salle des transports. Maintenant, il comprenait pourquoi la pièce avait été scellée mais pas désactivée: ainsi, Dumbledore et ses troupes pouvaient arriver à l'école et créer l'effet de surprise, dans le bon sens comme dans le mauvais.

-Tout est bon de mon côté, fit Sirius après avoir scellé discrètement la cheminée.

-Professeur Dumbledore, salua Severus. Dois-je votre présence au fait que vous avez appris que le lord comptait attaquer aujourd'hui? Si c'est le cas, je ne vous remercie pas de ne pas nous avoir prévenu.

Albus cligna des yeux, perturbé. En arrivant en force à Poudlard, il comptait profiter de leur ignorance de l'attaque prochaine pour prendre le contrôle de la défense du château. Mais visiblement, il n'apprenait rien au directeur en poste.

-Je croyais que vous étiez en disgrâce auprès de Voldemort? s'étonna Albus

-Je ne suis pas inclus dans ses plans, corrigea Severus. Point que vous n'ignoriez pas car que je vous le répète inlassablement depuis son retour.

Un grondement sourd face au manque de respect de Severus Snape envers Albus Dumbledore s'éleva et galvanisé, ce dernier décida de pousser son avantage.

-Nous n'avons pas le temps de nous disputer pour des broutilles, tempéra Albus. Dehors, l'ennemi se rassemble et nous devons être prêts pour l'affronter.

-D'accord, soupira Severus. Suivez-moi.

Ils passèrent la porte mais lorsque le dernier quitta la salle des transports, tous remarquèrent qu'il n'y avait plus d'accès.

-Qu'est-ce que ça veut dire? tonna Albus

-Vous n'ignorez pas que l'école est interdite à quiconque sauf si je les ai personnellement invités, déclara fraîchement Severus.

La décision avait fait grand bruit quand elle avait été connue du grand public. Severus s'était justifié, autant auprès de Voldemort qu'auprès du public, qu'ainsi, il n'aurait qu'une seule catégorie d'enfants à surveiller. Les mangemorts comme les parents en avaient été vexés mais le directeur n'en avait pas changé de politique pour autant.

-Pour éviter de nous faire attaquer dans le dos, j'ai décidé de vérifier s'il n'y avait pas de mangemorts parmi vous, annonça Severus. Je ne prétends pas connaître tous les mangemorts et je sais qu'il est possible de dissimuler la marque. Je ne prendrais aucun risque.

-Allons, allons, fit Albus avec son air débonnaire. Je suis sûr de chacun d'entre eux.

-Et pourtant, je connais les noms de la majorité d'entre eux alors que je n'ai assisté à aucune réunion où ils étaient présents, pointa Severus. Mon école, mes règles. Si vous n'êtes pas d'accord, vous pouvez retourner d'où vous venez ou rester où vous êtes, la salle est configurée pour que je sois le seul à pouvoir partir.

-Nous n'avons pas le temps … s'irrita Albus.

-Alors autant que vous vous soumettiez à cette vérification au plus vite, décréta Severus.

Comprenant que le maître de potions ne changerait pas d'avis, le chef de l'Ordre soupira lourdement, comme s'il était déçu de l'entêtement de son interlocuteur avant d'emprunter le passage indiqué. Il sentit la magie passer sur lui et puisqu'il n'avait pas la marque des ténèbres, elle le laissa continuer sa route. Il entra alors dans un salon spacieux où étaient disséminés çà et là des fauteuils, des canapés ou encore des tables chargées de victuailles et de friandises. Parmi elles, il repéra des bonbons au citron et après avoir vérifié qu'ils n'étaient pas empoisonnés, il en glissa un avec bonheur dans sa bouche. Si les premiers instants furent un pur délice, l'irritation dans sa gorge toujours plus grande lui indiqua que quelque chose clochait. Il voulut recracher la petite bille mais elle avait déjà fondu et lui brûla atrocement l'œsophage. Dans une tentative vaine de trouver de l'air, il voulut retourner sur ses pas mais le passage avait déjà disparu. Il convulsa plusieurs instants puis un à un, chacun de ses organes le lâcha.

Ainsi mourut Albus Dumbledore.

Seul.

§§§§§

Moïra Zabini referma la fiole alors qu'un nouveau corps tombait à terre. En sachant que l'erreur était humaine, tous les professeurs étaient conscients qu'ils pouvaient faire entrer des loups dans la bergerie lors de la mise en place de la défense de Poudlard, d'où l'instauration d'arches de contrôle. Elles vérifiaient la présence ou non de la marque des ténèbres mais grâce à la contribution des elfes de maison, elles pouvaient également déterminer si une personne était là pour protéger l'école ou non. Contrairement aux élèves qui étaient triés par des arches similaires dans la maison de repli qui déterminaient s'ils étaient pour le château, contre le château ou hésitant entre les deux, les arches pour les adultes étaient binaires: pour ou contre. Quand ils étaient pour la protection de Poudlard, ils arrivaient dans une salle où Filius Flitwick les menait jusqu'à un poste où ils seraient utiles, contre, ils tombaient sur Moïra qui se chargeait de les mettre hors d'état de nuire. Sur la centaine d'alliés conviés par Severus, il n'y avait que six qui avaient eu l'intention de saboter leurs plans, dont un mangemort fraîchement marqué qu'elle avait soigneusement interrogé. L'arrivée de Sirius lui indiqua que tout le monde était arrivé.

-Où se trouve Severus? demanda Moïra

-Avec l'Ordre du Phénix, ricana Sirius.

Albus Dumbledore était bien le seul imbécile à croire que les professeurs de Poudlard n'avaient pas prévu son arrivée intempestive! En fait, ils savaient que s'il débarquait avec son Ordre à peine utile, cela voudrait dire que Voldemort attaquerait quelques heures plus tard, la seule inconnue étant leur moyen de locomotion. De nombreux paris étaient en cours, notamment les noms des membres traînés au château ou encore, le nombre de traîtres qui seraient découverts par les arches de contrôle. Dans tous les cas, tous avaient été unanimes: aucun membre de l'Ordre du Phénix ni leur grand chef ne se retrouverait sur le champ de bataille, qu'importe leurs capacités, et ils n'auraient même pas la possibilité d'observer les combats, pour ceux qui avaient le cœur à la bonne place et des intentions à peu près louables.

Severus les rejoignit quelques minutes plus tard.

-Alors? demanda Sirius

-Sur cinquante-trois, dix-sept avaient la marque, onze ont l'habitude de vendre des informations aux mangemorts ou au ministère, cinq sont là pour piller l'école pendant les combats et sur le reste, huit connaissent les sorts de base pour survivre, soupira lourdement Severus. C'en est presque navrant …

Mais ce n'était pas une surprise. Dumbledore n'avait jamais pris la peine d'entraîner ses troupes et la plupart de celles et ceux qui avaient des notions de duel, les aurors et anciens aurors en tête, avaient toujours réclamé que le QG de l'Ordre devienne un centre d'entraînement. Sirius n'y était pas opposé mais cela n'entrait pas dans les désidératas du vieux sorcier quand il avait exigé réquisitionner le manoir londonien et même après. Maintenant, il était largement trop tard …

Les trois professeurs rejoignirent leurs collègues puisque la menace induite par l'Ordre du Phénix était totalement écartée. Grâce à la carte des Maraudeurs qu'Harry avait rendu à Sirius, ils savaient parfaitement où chacun se trouvait et avec les miroirs de communication basiques fournis par les jumeaux Weasley, ils pouvaient connaître leur état en direct et même échanger des informations.

-Les vampires sont déjà écartés du combat, annonça Pomona lorsqu'ils entrèrent dans la Grande Salle.

-Les mangemorts sont entrés sur le domaine, indiqua Septima Vector qui avait le nez collé sur la carte. Ils seront à l'orée de la forêt d'ici une vingtaine de minutes.

Severus observa le ciel. Le soleil amorçait déjà sa descente et au moment où leurs adversaires verraient le château, ils seraient couverts par le crépuscule.

-Messieurs Weasley, fit Severus. Est-ce que ce sera suffisant pour vous?

-Totalement, assura Georges. Avec votre permission?

-Allez-y, ordonna Severus.

Les jumeaux filèrent en douce.

-Nous devons avoir face à nous un peu moins de deux cents mangemorts, déclara Fenrir. Qu'en dites-vous, Septima?

-C'est cohérent avec le nombre qui s'avance, confirma Septima. Les marécages que les frères Weasley installent vont nous en débarrasser d'un bon tiers, même de la moitié avec un peu de chance. Le reste est pour nous, mes chers amis.

Tous se sourirent machiavéliquement. Les mangemorts allaient apprendre de première main ce que voulait dire une résistance efficace.