Alors, ça fait trèèès longtemps que je n'avais pas écrit de fanfic et je reviens donc avec la palme d'or de la fic qui a laaaargement dépassé le projet de ce qu'elle était censée être. 100 pages word pour trois scènes de cul, c'est vous dire…
Commencée depuis 10 mois, la fin a été poussive, la relecture aussi. En un laps de temps plus court, j'ai écrit plus de pages dans cette fic que dans mon bouquin entier, toujours pas fini, lui. Sans doute parce que y'a pas de scènes de cul. Bref.
Spoiler: si vous cherchez une intrigue consistante et pas d'incohérences, c'est pas par ici! Un peu lourd, un peu machiste, carrément cliché, c'est pas ma plus belle œuvre… (quoique…)
Mais je me suis bien amusée en l'écrivant et j'espère surtout que vous vous amuserez en la lisant. Clairement on aurait pu caser ça dans n'importe quel univers, c'est tombé sur Reby et Gadjeel, ne me demandez pas pourquoi!
LE TATOUAGE DE REBY
Il inspira profondément, s'imprégnant de l'odeur des alentours. La ville de Magnolia n'avait pas changé depuis qu'il en était parti, des mois auparavant.
Il n'aimait pas l'admettre mais les rues pavées, longées de maisons et de commerces à l'ambiance chaleureuse, lui avait manquées.
Ce n'était pas la seule chose qui lui avait manqué. Il reprit sa route bon train, sa veste longue un peu déchirée volant derrière lui, accompagnée de sa crinière noire de jais. Le chasseur de dragon d'acier était de retour. Il avait hâte de rentrer à la guilde.
Reby avait travaillé toute la journée. Le maître avait eu une excellente idée. Il avait transformé un pan du mur ouest de la grande salle en une gigantesque bibliothèque. La jeune mage aux cheveux bleus avait naturellement été désignée pour choisir les livres qui y trôneraient et les organiser. Tout un chacun avait tout de même voulu poser sa pierre à l'édifice et elle se retrouvait désormais seule avec une pile de livres, choisis par toute la guilde, à ranger dans les étagères, si hautes qu'elle avait dû aller chercher une échelle et se retrouvait désormais perchée à son sommet, une dizaine de livres dans les bras. Et Jet et Droy étaient partis en mission. Même Lucy avait fini par l'abandonner pour aller écrire son roman.
Les portes de la guilde s'ouvrirent soudainement avec fracas, la faisant sursauter.
Un joyeux "Salut la compagnie !" fut lancé, plein d'entrain. Elle reconnut instantanément cette voix et se crispa malgré elle.
«Oh non, pas lui, pitié...» Pensa-t-elle.
Elle s'évertua à ignorer le nouvel arrivant avec superbe, feignant d'être absorbée dans sa tâche.
Raymond était nouveau dans la guilde. Cela faisait à peine cinq mois qu'il avait rejoint Fairy Tail. Il avait un je-ne-sais-quoi qui dérangeait profondément Reby. Elle se sentait terriblement mal à l'aise en sa présence. Sans doute était-ce lié à son regard. Un peu trop insistant, parfois même carrément pervers. Et par la manière qu'il avait de charger ses conversations avec elle de sous-entendus pernicieux.
Elle avait tenté plusieurs fois de remettre les choses à leur place mais il ne cessait de l'ignorer et de revenir à la charge si bien que c'en était terriblement pesant pour la jeune femme.
Elle n'était pas d'humeur aujourd'hui et redoutait par-dessus tout qu'il ne tente de lui adresser la parole. Ce qui ne manqua évidemment pas d'arriver.
Il vint se poster juste en bas de l'échelle et leva les yeux directement vers elle.
Si bien qu'il avait une vue plongeante sur la culotte de Reby, qui portait ce jour-là une jolie petite jupe à volants, qui lui sembla instantanément trop courte alors qu'elle lui avait parfaitement convenue toute la journée.
La jeune femme serra les dents - et les jambes - et continua d'ignorer le jeune mage, qui n'avait pas encore pris la parole et semblait même prendre le temps d'admirer la vue avant de commencer à l'enquiquiner.
«Haha ! S'exclama-t-il. Toujours dans tes livres ma petite Reby ?»
«Oui, toujours.» Répondit-elle sèchement sans lui adresser un seul regard. Son ton condescendant faussement humoristique lui mettait les nerfs à vifs.
Elle saisit le livre suivant et le positionna sur l'étagère, l'ignorant royalement.
«Tu n'es pas très causante, aujourd'hui !»
Elle roula des yeux : ni aujourd'hui ni un autre jour quand il s'agissait de lui !
«Excuse-moi mais j'ai besoin de me concentrer.» Répliqua-t-elle.
« En tout cas tu devrais monter sur l'échelle plus souvent, la vue est très jolie.» Elle se figea en entendant ses mots. Sérieusement ?
Elle s'apprêtait à répliquer un "ça ne te dérange pas de reluquer sous les jupes de filles" bien fort pour que toute la guilde entende, mais Raymond se redressa et, en lui jetant un sourire narquois, il s'éloigna sans lui laisser le temps de répondre.
Reby fulminait. Sale petit pervers. Au moins il était parti, elle avait la paix.
Refusant de le regarder, elle l'entendit plus qu'elle ne le vit, tirer une chaise et s'assoir à une table. Elle avait désormais la désagréable impression qu'il ne la lâchait pas du regard. Elle en eu un frisson de dégoût.
Arrivé devant le grand bâtiment de la guilde, Gadjeel n'avait hésité qu'une seconde avant de préférer se glisser discrètement par le premier étage plutôt que débouler d'un coup dans la grande salle devant tout le monde. Il n'aimait pas les surprises et il préférait observer les situations de loin sans être vu avant de révéler, ou non si nécessaire, sa présence. Par exemple, il n'avait pas du tout envie de tomber nez à nez avec la salamandre, cet idiot de Natsu, débitant encore des âneries insupportables.
Bon, il est vrai que depuis le bon quart d'heure qu'il était là sans que Natsu n'ai montré le bout de son nez, il aurait pu sortir de sa cachette.
Mais il était fasciné par le spectacle le plus mignon et le plus excitant auquel il ait assisté depuis des mois. Il ne pouvait s'empêcher de garder ses yeux rivés sur la jeune mage aux cheveux bleus, perchée en haut de son échelle.
Quelque chose avait changé chez elle. Il ne savait dire quoi pour le moment, mais il en était certain.
Dieu qu'il était heureux de la revoir et manifestement entière et saine et sauve. Non pas qu'il eût cru qu'elle fut incapable de se protéger, non ! Il avait confiance en elle. Mais il n'avait pu s'empêcher de s'inquiéter. Il la savait si fragile malgré sa hargne et son énergie.
Il était soulagé et ne pouvait détacher son regard d'elle, de son corps menu, de ses jambes longues et fines, de sa taille délicatement marquée par un petit top qui remontait le long de sa chute de rein et découvrait son ventre pâle lorsqu'elle tendait un bras, de ses mèches bleues, plus longues qu'à son départ et qu'elle repoussait sans cesse derrière son oreille. De là-haut, accroché tête à l'envers sur une poutre de la charpente, il arrivait à sentir son odeur. Celle-ci n'avait pas changée.
Absorbé dans sa contemplation, il sursauta lorsque les portes s'ouvrirent avec fracas.
Un mage qu'il ne connaissait pas lança un "Salut la compagnie" et entra dans la grande salle comme on entre en terrain conquis. Il reporta son attention sur Reby. Ce gamin ne l'intéressait pas.
Quelques secondes plus tard, pourtant, ce dernier interpella la jeune femme depuis le bas de son échelle.
La mage s'était figée dans sa tâche et semblait désormais crispée. Il fronça les sourcils et observa attentivement.
Le ton qu'elle utilisa, inhabituellement sec compte tenu de sa douceur habituelle, ne laissait aucun doute à Gadjeel sur le fait qu'elle ne portait pas le nouveau dans son cœur. Il fronça les sourcils et se concentra sur le son de leurs voix parmi le doux brouhaha des conversations dans la guilde.
"Haha !" S'exclama-t-il. Toujours dans tes livres ma petite Reby ?" Pardon ? Avait-il bien entendu ? "Sa" petite Reby ? De qui se fichait-il exactement ?
"Oui, toujours." L'énervement suintait de sa voix mais elle restait trop polie pour l'envoyer bouler directement, constata-t-il. C'était bien Reby, ça.
"Tu n'es pas très causante, aujourd'hui !" Mais c'est qu'il insistait le bougre !
"Excuse-moi mais j'ai besoin de me concentrer." Aller bim ! Va voir ailleurs si j'y suis mon pote...
"En tout cas tu devrais monter sur l'échelle plus souvent, la vue est très jolie d'en bas."
En entendant ces mots, Gadjeel vit rouge. De quel droit osait-il reluquer sa Reby ? Hum. Il se reprit. Ce n'était pas sa Reby. Pas vraiment. Un peu quand même.
L'autre s'éloigna nonchalamment avant même que la douce n'ait eu le temps de le remettre à sa place. Gadjeel fulminait.
Il avait désormais lâché des yeux la jeune femme et toute son attention était focalisée sur l'individu à éliminer.
Doucement Gadjeel, se calma-t-il intérieurement. C'est peut-être juste une blague de mauvais goût, tenta-t-il de se convaincre avant de ne pouvoir s'empêcher d'arracher les yeux de cet insecte répugnant et de les lui faire avaler.
Ledit insecte répugnant alla s'assoir à une table non loin et se tourna en direction de Reby, toujours en haut de son échelle, qu'il ne lâcha plus du regard.
Gadjeel sentait son sang bouillir. Il réprima ses envies de meurtres mais décida tout de même de continuer à assister à la scène, incognito.
Le mage, assis à sa table, avait adopté une posture décontractée mais complètement immobile. Gadjeel fronça les sourcils. Le mouvement d'une ombre attira l'œil acéré du chasseur qui maîtrisait depuis peu les ténèbres presque aussi bien que l'acier. Son sang ne fit qu'un tour lorsqu'il comprit ce que mijotait le mage. Celui-ci avait créé une illusion de son corps assis à la table et, se transformant en ombre, il s'était glissé jusqu'à l'ombre de l'échelle.
Ce qu'il vit ensuite le plongea dans une rage incontrôlable.
Indétectable de tous, Gadjeel grâce à son pouvoir pouvait pourtant voir ses deux yeux luisants en bas de l'échelle, reluquer sans vergogne ce qui se trouvait sous la jupe de Reby.
Avant qu'il n'ait lui-même le temps de vraiment comprendre ce qu'il faisait, il se laissa tomber de la poutre et bondit sur l'ombre. Plongeant sa main dans les ténèbres, il en sortit le mage de la main gauche, tandis que sa main droite transformée en pilier d'acier s'abattait sur la sale gueule de ce moins que rien.
Il était déjà mort et Gadjeel n'allait pas tarder à lui foncer dessus pour le faire valdinguer à nouveau lorsque ses sens implacables l'informèrent d'un danger plus immédiat. Durant l'action, l'échelle où se tenait Reby avait été heurtée et la jeune femme était en train de perdre son équilibre et de chuter.
Tout alla très vite pour Reby. Un grand crac suivit d'un boum retentirent sans qu'elle ne puisse déterminer d'où ce vacarme provenait, avant que l'échelle ne se déséquilibre et qu'elle ne tombe en arrière. Sous le coup de la panique elle hurla, s'attendant à s'écraser douloureusement sur le sol.
Deux bras forts cependant remplacèrent le sol alors que quelqu'un la saisissait au vol et lorsqu'elle rouvrit les yeux qu'elle ne se souvenait pas avoir fermé, le visage de Gadjeel la surplombait. Sa bouche s'ouvrit sous la surprise alors qu'elle le fixait, tentant de rassembler les morceaux des quelques dernières secondes. Un millier d'émotions passèrent sur le visage du chasseur, de la rage à la peur, au soulagement jusqu'à... Du bonheur ?
La tenant toujours étroitement dans ses bras, il enfouit son visage dans le cou de la jeune femme et respira son parfum comme un noyé reprend de l'air, la désarmant complètement.
«Gadjeel» soupira-t-elle tout bas. «Tu es rentré.»
«Tu m'as tellement manqué» murmura-t-il dans son cou, si bas qu'elle ne fut pas sûre de l'avoir entendu.
Il la reposa par terre en lui souriant, avant de se tourner vers le Raymond qui gisait un peu plus loin, encore sonné du coup magistral reçu.
Gadjeel s'approcha de lui, menaçant.
«Toi, écoutes moi bien. J'ai bien observé ton petit manège. Si tu reposes une seule fois ton regard sur Reby, il ne te restera même plus tes yeux pour pleurer quand j'en aurais fini avec toi.» Menaça-t-il avec haine. L'attrapant par le col, il le souleva et colla son visage à quelques centimètres du sien, lui jetant son regard le plus intimidant - terrifiant. «Tu m'as bien compris ?»
L'autre hocha la tête sans conviction, le regard noir, et non terrifié comme il aurait dû l'être. Il ne se soumettait pas. Cela l'énerva au plus haut point et Gadjeel aurait bien continué à lui casser la gueule jusqu'à ce qu'il fonde en larme, suppliant de l'arrêter. Mais sa petite illusion avait pris fin et toute la guilde avait les yeux tournés vers la cause du tapage. Il était bien content de l'avoir démasqué devant tout le monde. Le maître était furieux et le visage d'Erza aurait effrayé même un mage sacré.
Mais Gadjeel n'était pas d'humeur à assister au sermon.
Il s'éloigna vers la porte et alors qu'il allait la franchir, la voix de Reby retentit dans le silence.
«Gadjeel ! Attends !»
Sa main gardant le lourd battant ouvert, il tourna la tête vers la jeune femme qui le regardait, une drôle d'expression sur le visage.
Elle semblait pleine d'espoir et pourtant désespérée. Il lui sourit et d'un signe de tête lui intima de le rejoindre. «Ben tu viens, petite ?»
Un large sourire fendit le visage de Reby, qui se précipita à ses côtés. Il lui tapota la tête affectueusement comme il en avait l'habitude et ils sortirent ensemble de la guilde, le rire joyeux de Reby carillonnant dans l'air comme des clochettes dans un champ de blé en plein été.
Ni l'un ni l'autre ne parla pendant un petit moment. Ce n'était pas un silence gêné, de ceux qui se retrouvent sans savoir quoi se dire. Plutôt un silence apaisant, comme s'ils profitaient tous deux de la présence de l'autre, dont ils avaient été privés trop longtemps. Puis Reby cassa le silence, ne pouvant retenir sa langue et ses questions davantage.
«Alors ? Où es-tu allé ?»
«Humpf...» Répondit Gadjeel, bougon, comme si tous ces mois d'aventures n'avaient pas été source de plaisir. Oh, ils l'avaient été en réalité. Mais la solitude est à double tranchant.
«Par-ci, par-là», répondit-il, vague. «Là où il y avait besoin.» En fait, il n'était pas d'humeur à parler de lui.
Il détourna la conversation vers Magnolia et la guilde, les membres, et elle. Ce qu'elle avait fait, elle. Il avait déjà remarqué quelques changements. La Reby qu'il retrouvait était plus mature. Elle gardait sa candeur qui la rendait craquante mais il lui sembla que ses centres d'intérêts s'étaient élargis au-delà de ses précieux livres. Elle avait changé un peu d'attitude, elle semblait plus sûre d'elle, plus déterminée. Il était bien placé pour savoir qu'elle avait toujours eu un sacré caractère mais il y avait quelque chose d'autre. Son odeur notamment. Au début il avait cru qu'elle n'avait pas changé, en réalité il devinait quelques fragrances différentes qu'il n'avait jamais perçu avant.
Il finit par cracher dans la conversation quelques bribes de ses aventures en solo, et cela suffit à Reby pour qu'elle soit satisfaite.
En tournant au hasard de leurs pas au coin de la rue suivante, ils passèrent devant le nouveau marchand de glace de la ville.
«Oh ! Il faut que tu goûtes ça ! Elles sont délicieuses !» S'extasia Reby.
Gadjeel n'aimait pas vraiment les glaces. Mais il n'avait pas le cœur d'étouffer l'enthousiasme de Reby.
Aussi se retrouva-t-il, quelques minutes plus tard, un cornet de glace chocolat-café dans les mains.
Ils s'éloignèrent en direction du parc, Gadjeel engloutissant sa glace en deux temps trois mouvements. Reby quant à elle avait décidé de prendre son temps pour déguster son péché mignon, une boule framboise et une vanille.
Aucun d'eux n'avait vraiment envie d'aborder le sujet, mais Gadjeel sentait tout de même qu'il s'agissait de quelque chose d'important. Aussi lança-t-il innocemment au détour d'un silence :
«Et alors, ce mage, là, c'est qui ?»
Reby soupira. Elle savait très bien de quel mage il parlait. Elle se renfrogna.
«Il s'appelle Raymond. Il a rejoint la guilde il y a cinq mois maintenant, un peu après que tu es parti.» (Ne me frappez pas ! J'avais très envie d'écrire "après que tu sois parti", mais après vérification grammaticale, on n'utilise pas le subjonctif quand l'action a déjà été effectuée : on dit donc "avant que tu sois parti" et "après que tu es parti". Ça m'écorche un peu les oreilles, mais c'est pas moi qui décide...)
Elle n'avait pas vraiment envie d'en dire plus. Mais elle avait besoin aussi de se confier.
«Il est insupportable !» explosa-t-elle. «Il vient toujours m'enquiquiner et il me met vraiment mal à l'aise. Je fais toujours de mon mieux pour l'esquiver et ne pas être seule mais on dirait qu'il prend un malin plaisir à me balancer des phrases tordues. Il me fout la chair de poule et la nausée en même temps.» Lâcha-t-elle, rebutée.
«J'ai l'impression qu'il me regarde sans arrêt dès qu'il est là et qu'il fait tout pour me mettre mal à l'aise.» Souffla-t-elle. Elle prit une bouchée de sa glace pour se calmer, laissant errer ses lèvres sur la substance froide et douce, légèrement acide et sucrée comme il fallait. Ce glacier était vraiment délicieux, pensa Reby, et une bonne glace résout de nombreux problèmes.
Gadjeel ne dit rien un moment et la regarda manger sa glace avec application. Sa petite langue rose remontait le long des boules, léchant avec méthode et précision les coulures de la crème fondante.
Du bout des lèvres, elle vint suçoter le sommet de la glace. Le chasseur ne pouvait détacher ses yeux de sa bouche, incapable d'imaginer autre chose que sa bite à la place de la glace. Sans réfléchir il lâcha :
«En même temps je ne peux pas lui en vouloir de te bouffer des yeux.»
Reby fronça les sourcils, relevant les yeux pour l'interroger du regard. En croisant ses yeux brûlants elle rougit légèrement mais demanda
«Pourquoi dis-tu cela ?» Son regard se fit encore plus perçant, tant que la jeune mage eu l'impression qu'il pénétrait intimement son esprit, jusqu'à lire ses pensées.
«Parce que tu es devenue encore plus... Appétissante.» Lâcha-t-il d'une voix rauque.
A ces mots, le sang monta au visage de la jeune femme et elle baissa la tête, rouge de confusion et d'embarras.
Gadjeel saisit son menton et lui releva la tête avec un doux sourire et un regard un brin pernicieux.
Après cela la jeune femme resta bien silencieuse, envahie par le trouble alors qu'ils finissaient leur petite balade. Il la raccompagna jusqu'à Fairy Hill et lui souhaita une bonne nuit. Il allait pour partir lorsqu'une main sur son poignet le retint. Il jeta un regard étonné à Reby.
«Je suis contente que tu sois rentré.» Lui dit-elle dans un sourire.
«Et moi donc, crevette.» Dit-il en lui renvoyant son sourire avant de s'éloigner cette fois pour de bon.
Gadjeel était rentré depuis plusieurs jours maintenant. Il était très occupé et elle ne le voyait pas souvent mais savoir qu'il n'était pas loin suffisait à améliorer grandement l'humeur de la jeune scripte. Même la vue de l'autre abruti de Raymond ne pouvait ternir son bonheur.
La jeune femme était tranquillement installée dans la salle commune, non loin du bar et était absorbée par la lecture du dernier roman qu'elle avait dégoté à la petite librairie.
Elle n'en releva même pas les yeux lorsqu'elle entendit la porte s'ouvrir.
«Encore plongée dans un roman à l'eau de rose, ma petite Reby ?» Le son de la voix lui fit grincer des dents. Elle ne répondit pas tout de suite, espérant que son silence fasse partir Raymond.
Ne sentant aucun signe de départ de l'impromptu, elle releva la tête, passablement énervée d'être interrompue dans sa lecture.
«Pour ta gouverne, je ne lis pas de romans à l'eau de rose !» Elle était vexée. De quel droit se permettait-il de l'embarrasser ainsi ?
Le mage éclata de rire.
«Pas à moi Reby ! Je sais tout de toi, tu sais.» Il avait susurré ces mots en la dardant d'un regard sournois et ambigu. La jeune femme vit rouge.
«Tu ne sais rien de moi» cracha-t-elle avec hargne. «Tu prends un malin plaisir à m'agacer en permanence et j'en ai assez ! Tu ne cesses de me provoquer mais qu'est-ce que j'ai fait pour que tu me harcèles ainsi ! Cesse de prétendre que tu me connais alors que la seule chose que tu peux savoir de moi c'est ma tête lorsque je suis énervée.» Avait-elle sifflé. Elle avait eu envie d'exploser et de lui hurler ces mots au visage mais sa fierté lui intimait de ne pas faire d'esclandre et de ne pas étaler ses problèmes devant tout le monde.
Il rigola doucement.
«Je sais bien plus de choses que tu le penses.» lui dit-il avec un haussement de sourcils entendu. «D'ailleurs, j'adore ton tatouage. Il reflète à merveille ta personnalité explosive et ta fougue, ma jolie.»
À ces mots, le sang se retira du visage de la jeune femme. Elle était mortifiée par ce qu'elle venait d'entendre. Non qu'il se permette de donner son avis sur son tatouage, une œuvre qu'elle avait dessiné elle-même. Non. Car s'il savait qu'elle avait un tatouage, c'est qu'il l'avait vu, sans aucun doute. Le cerveau de Reby s'était gelé. Prise d'une rage subite, elle se leva sans crier gare et l'attaqua : " lettres solides : liens !"
Elle n'avait pas été nommée à l'examen de mage de rang S pour rien. Sa magie méticuleuse n'était pas très puissante, mais face à un seul adversaire, elle était loin d'être démunie. Son sort de qualité produisit des liens solides dont Raymond ne put se soustraire.
Folle de rage, elle lui hurla dessus :
«Comment as-tu vu mon tatouage !?»
Son hurlement résonna dans le bâtiment de la guilde, interrompant net toutes les conversations. Les têtes de tournèrent à l'unisson vers elle, la surprise se lisant sur chaque visage. Personne n'avait jamais vu la si douce Reby dans une rage aussi noire et de souvenir de membres de Fairy Tail, jamais Reby n'avait attaqué quiconque en plein milieu de la guilde.
Les regards se tournèrent vers Raymond, entravé par le sort de Reby, tentant sans succès de se libérer. Devant l'attention des autres mages, il tenta de se justifier avec un petit rire gêné.
«A... A la piscine l'autre jour je l'ai aperçu» bafouilla-t-il un peu vite. La colère enserra plus encore le cœur de Reby.
«Tu mens ! Je ne suis pas allée à la piscine depuis des mois ! Qu'est-ce que tu as fait ?» Hurla-t-elle. Son cerveau s'était remis à fonctionner et les quelques explications qu'elle trouvait pour justifier que le mage ait connaissance de son tatouage et de ses lectures de table de nuit ne l'enchantaient pas du tout.
À ce moment-là, attirés par les cris, le maître, Erza et Gadjeel qui discutaient missions dans une salle plus tranquille firent irruption dans la pièce, sourcils froncés.
«Qu'est-ce qu'il se passe ici encore ?» Clama Erza, en justicière fidèle à elle-même.
«Ce fumier vient de me dire qu'il trouvait mon tatouage joli !» Lui répondit Reby en fulminant.
«Tu as un tatouage ? Je ne savais pas que tu avais un tatouage !» s'exclama Erza, étonnée. «Je ne comprends pas ta réaction Reby, c'est plutôt un compliment ! Je peux le voir ?» Reprit-elle curieuse mais complètement à côté de la plaque.
«Tu ne peux pas savoir que j'ai un tatouage Erza parce qu'il est sur ma poitrine !» Hurla- t-elle, sa voix se cassant sur le dernier mot et tout ce que cela impliquait.
Personne n'était au courant de l'existence de son tatouage. Personne. Car pour voir son tatouage il fallait la voir nue, ou du moins le haut de son corps.
A ces mots, le sang quitta le visage du maître, d'Erza et de Gadjeel. Ce dernier était resté silencieux tout au long de la confrontation. D'abord, il s'était inquiété en entendant la voix de Reby, déformée par la colère comme jamais il ne l'avait entendu. Ensuite, il avait ressenti un élan de satisfaction et de fierté en déboulant dans la salle et en voyant l'autre asticot de reluqueur pervers réduit à l'impuissance par les liens de la mage scripte. Enfin sa petite tigresse réagissait.
L'étonnement et la curiosité avaient succédé en entendant cette histoire de tatouage. Il n'aurait jamais cru Reby du genre à se faire tatouer et encore moins dans un endroit intime. Avec la dernière phrase prononcée par la jeune femme, son cerveau avait fait le lien entre tous les éléments et une colère froide avait fait son apparition. Cet asticot répugnant avait osé profaner l'intimité de Reby.
Erza, la vengeresse aux cheveux écarlates, dégaina son épée mais Gadjeel l'arrêta d'une main.
«Il est pour moi.» Dit-il d'une voix glaçante en s'approchant du mage.
Il allait le réduire en bouilli. Rien ne subsisterait plus de cet asticot une fois qu'il en aurait fini avec lui.
«Gadjeel attend.» dit le maître. Seul sa loyauté et sa confiance envers le maître de Fairy Tail qui s'était montré si bon et si magnanime à son égard le fit consentir à s'arrêter.
Le vieil homme s'approcha du mage, son énergie magique vibrant autour de lui sous l'effet de la rage, et d'une main, effaça l'emblème de Fairy Tail de l'avant-bras du mage.
«Raymond, dit-il. Tu me déçois beaucoup. Fairy Tail est une famille et ce genre de comportement est inacceptable. Nous sommes passés sur beaucoup de chose depuis que tu es là, mais violer l'intimité de quelqu'un, et plus encore d'un autre membre, est tout bonnement inadmissible. Je te banni de Fairy Tail. Quitte Magnolia et ne revient jamais.»
Puis, il adressa à Gadjeel un hochement de tête entendu.
«Je vais le raccompagner aux portes de la ville» grinça Gadjeel. Il saisit le mage au cou et s'enfonça dans les ombres avec lui avant que quiconque ait pu réagir.
La guilde resta silencieuse de longues secondes, choquée de ce qu'il venait de se passer et de ce que Raymond, leur camarade depuis des mois, avait osé faire, avant que Reby ne puisse retenir ses sanglots plus longtemps et ne s'effondre en pleurs. Elle se sentait humiliée. Elle se sentait violée dans son intimité.
Elle se sentait sale. Le pire dans tout ça c'est qu'elle ne savait pas dans quelles conditions elle avait été espionnée et ce que Raymond avait vu. Elle frissonna de dégoût. Cela la rendait malade.
Mirajane, Erza et Kana l'entouraient. Elle s'était effondrée sur l'épaule de la cartomancienne qui lui tapait le dos gentiment tout en proférant ses plus éloquents jurons à l'encontre du mage désormais banni.
Elle tenta de respirer profondément pour se calmer et reprendre ses esprits. Cela fonctionna mais ne lui enleva pas le sentiment de dégoût qui croissait en elle. Elle se sentait souillée.
«Prend un verre ! Ça t'aidera à te sentir mieux !» Brailla Kana.
Reby n'était pas du genre à boire. Elle avait déjà eu occasion de tremper ses lèvres dans l'alcool et s'était même laissé être un peu pompette, mais il était quand même tôt pour cela. Cependant son mal-être grandissant lui dictait de tout faire pour se vider la tête et sur le moment, elle se dit que c'était peut-être une bonne idée.
«Tu as raison Kana, j'ai besoin d'un petit remontant !» Affirma-t-elle.
La cartomancienne, déjà éméchée à cette heure-ci, lui servit un gros verre de vin rouge.
Gadjeel revint bien plus tard à la guilde. Il était passé chez lui se changer et arrivait à tout propre et avec d'autres vêtements. Le sang sur les précédents faisait vraiment mauvais genre. Bien qu'il ait extériorisé sa rage sur l'autre abruti, il ne se sentait pas complètement apaisé. Voir Reby et s'enquérir de son état l'aiderait sûrement.
Il franchit les portes du QG avec un seul objectif en tête : trouver Reby. Il n'eut pas longtemps à s'en occuper.
«Ah Gadjeel ! J'ai cru que tu ne reviendrais jamais !» Fut-il interpelé dès son arrivée. Il se dirigea vers sa table, notant au passage Kana assise face à elle, entrain de murmurer il ne savait quoi à ses cartes. Elle était déjà bien attaquée.
«Désolé crevette, j'avais besoin d'une douche.»
Reby éclata de rire.
«C'est pas grave, maintenant tu es là» dit-elle avec un grand sourire en se penchant vers lui pour le serrer dans ses bras.
Il renifla, circonspect. L'odeur d'alcool qui flottait dans l'air autour de Reby ne lui indiquait rien qui vaille.
«Tu es saoule ?» Il jeta un regard noir à Kana.
«Me regarde pas comme ça, c'est pas ma faute, ça fait une heure que je lui dis d'arrêter mais elle veut rien entendre.» Soupira la cartomancienne. «Elle a vidée ma super bouteille, je pensais qu'elle prendrait juste un verre.» S'exclama Kana, déçue.
«Gadjeel ! S'exclama Reby avec joie. Je suis heureuse que tu sois revenu !» Ça y est, la petite était en boucle. Le chasseur de dragon soupira. La jeune femme tendit le bras pour attraper la bouteille et se resservir - alors que celle-ci était vide - mais Gadjeel intercepta son bras. Sans peine ni ménagement, il la souleva de sa chaise la jeta sur son épaule.
La jeune femme rigola. "Gadjeel, arrête !" S'esclaffa-t-elle en tentant de se débattre. Le jeune homme ne la laissa pas faire et tourna les talons pour partir de la guilde sans plus de discussion.
«Gadjeel ! Repose-moi !» Hurla Reby en passant les portes de la guilde. Elle continua de se débattre farouchement, tentant de lui donner des coups de pieds. Elle avait une sacrée énergie, la diablesse. Il serra plus fort son bras autour de ses genoux, immobilisant ses jambes. Prenant appui sur son dos, elle se redressa de toutes ses forces, tentant de lui faire lâcher prise. Mais la force du chasseur était implacable et ce dernier continuait à avancer tranquillement, ne semblait pas le moins du monde dérangé par le poids plume qui s'agitait sur son épaule. Il fut extrêmement tenté de lui administrer une fessée, mais elle était ivre et cela n'aurait pas été correct. Il s'en abstint, se contentant de la maintenir plus ou moins immobile. Lorsqu'il tourna finalement à l'angle du parc, la jeune mage avait cessé de se débattre et gémissait pitoyablement la même rengaine "Gadjeel... Lâche moi..."
Arrivé près de la fontaine, il la fit glisser contre lui et l'assit sur le rebord en pierre. Elle ne disait plus rien et, se penchant à sa hauteur, il la regarda dans les yeux.
«Ça va ?»
«J'ai envie de vomir...» murmura-t-elle, son corps tanguant dangereusement.
Elle était pâle, d'un coup, et n'avait vraiment pas l'air de se sentir bien.
Gadjeel soupira. Il aurait préféré ne pas en arriver là, mais elle ne lui laissait pas le choix. Il transforma l'extrémité de son bras en gros seau métallique et le plongea dans l'eau claire et fraîche de la fontaine avant de le ressortir et de le vider sur la tête de la jeune femme.
Le choc de l'eau froide arracha un cri de surprise à la jeune femme. Sans lui laisser le temps de protester, il recommença. La jeune femme sentit tout son corps se contracter sous le froid et étouffa un nouveau cri. Elle semblait reprendre ses esprits.
«Ça va mieux maintenant ?»
Elle le regarda un brin méchamment, offusquée.
«Tu n'étais pas obligé de faire ça !» Cria-t-elle, énervée.
«C'était pour ton bien», lui dit-il, laconique et pas du tout désolé, avant de s'assoir à côté d'elle.
Elle resta silencieuse et immobile. Son ivresse avait presque disparu mais elle se sentait encore un peu nauséeuse. Et maintenant, elle était trempée et elle avait froid. Sa robe, mouillée, lui collait à la peau, lui fichant la chaire de poule. Elle se recroquevilla sur elle-même, serrant ses bras nus contre sa poitrine trempée. Ses lèvres tremblèrent légèrement. Elle se trouvait pathétique. Elle n'avait pas été fichue de se défendre contre un sale type qui l'avait harcelé pendant des mois et elle avait été suffisamment stupide pour plonger dans l'alcool en pensant que son mal être s'y noierai et pas elle. Elle s'était ridiculisée plus encore. Une larme coula doucement le long de sa joue.
Gadjeel lui jeta un regard du coin de l'œil. Il n'y avait plus rien à tirer d'elle pour aujourd'hui. Les émotions de la journée l'avaient vidée et maintenant elle avait l'alcool triste, mais il devait quand même lui dire ce qu'il avait appris.
Il enleva sa veste avant de la coller sur les épaules de Reby. Se rapprochant d'elle, il passa un bras autour de sa taille et l'attira à lui. Il posa son menton sur le dessus de son crâne, restant silencieux un moment. Il n'était pas très doué pour remonter le moral des gens et souvent il était maladroit dans ses paroles mais il pensait sincèrement que Reby se sentirait mieux si elle savait.
La jeune femme apprécia le silence et l'étreinte du chasseur la réconforta. Elle n'avait pas besoin d'arguments et de logique, juste un peu de tendresse et de réconfort.
Lorsqu'il la sentit sangloter contre lui, il lui murmura :
«Je t'ai vengé Reby. Tu n'as plus à t'en faire. Il ne t'importunera plus jamais.» Il fit une pause.
«Il m'a avoué t'avoir espionné dans ta chambre à deux reprises et une fois dans la salle de bain de Fairy Hill, en se dissimulant dans les ombres. J'en parlerai au maître pour qu'il mette en place un système de sécurité à Fairy Hill. C'est tombé sur toi mais ça aurait pu être une autre fille.»
Il la sentit hocher la tête, silencieuse. Il lui faudrait quelque temps pour oublier cette histoire mais elle parviendrait à passer à autre chose.
Lui, en revanche, avait trouvé un os à ronger, un quelque chose qui l'intriguait au plus haut point. Mais ce n'était pas le moment d'en parler maintenant. Le jour commençait désormais à décliner et Reby avait besoin de repos.
«Viens, je te ramène chez toi.»
La jeune femme hocha la tête et se laissa guider dans les rues, un peu à côté de ses pompes et pas forcément soulagée. Elle allait dormir cette nuit, ça irait mieux demain.
Reby se sentait fatiguée. Elle n'avait plus vraiment froid mais elle était trempée et un bon bain chaud lui ferait certainement du bien. Lasse, elle récupéra une serviette propre dans sa chambre avant de filer dans la salle de bain de Fairy Hill. Elle jeta sa robe mouillée dans un coin et se glissa dans la baignoire magique déjà pleine et fumante. Elle fut tentée de s'endormir là, dans l'eau chaude, mais sa raison la rattrapa et, après s'être succinctement savonnée, elle se rinça une dernière fois et sortit de la baignoire pour s'enrouler dans sa serviette.
De retour dans sa chambre, elle enroula ses cheveux mouillés dans une autre serviette plus petite et s'allongea sans plus de cérémonie sur son lit, où elle sombra dans un sommeil sans rêve bienfaiteur.
La lune était haute dans le ciel lorsqu'une ombre passa sur la fenêtre de la chambre de Reby. Gadjeel avisa la jeune femme, endormie en serviette sur son lit. Elle semblait paisible. C'est bien, il était soulagé.
Reby était soulagée. Cela faisait plusieurs jours maintenant que Raymond avait été banni et elle réalisait maintenant à quel point la présence du mage lui pesait lorsqu'il était là. Elle se sentait libre de ses mouvements et ne craignait pas de tomber sur lui en entrant quelque part.
Il était tôt lorsqu'elle passa, sereine, les portes de la grande salle, son livre bientôt terminé sous le bras. Se dirigeant vers le bar, elle adressa un sourire à Mirajane avant de se hisser en haut d'un tabouret.
«Comment vas-tu Reby ?» Lui demanda la barmaid en souriant chaleureusement.
Mirajane savait que cette histoire avec Raymond avait secoué la mage aux cheveux bleus.
«Très bien ! Et toi Mirajane ? Est-ce que je pourrais avoir un café ?»
«Bien sûr, je t'apporte ça tout de suite ! Moi, ça va.»
Reby fronça les sourcils.
«Hum, c'est un petit "ça va", ça. Qu'est-ce qu'il se passe ?» demanda-t-elle.
A sa grande surprise, Mirajane rougit comme une pivoine. Toussant maladroitement, elle se reprit et tâcha de convaincre Reby.
«Non non, rien ! Tout va bien je t'assure !» Dit-elle précipitamment. Reby ne voulait pas l'embarrasser et cessa là ses questions, mais elle était étonnée du comportement de la propriétaire de Satan Soul.
Elle haussa les épaules, gardant dans un coin de sa tête d'observer Mirajane les prochains jours pour tâcher de comprendre ce qui lui arrivait.
Alors que Mira déposait son café devant elle, le tabouret à côté d'elle fut déplacé et un mage aux cheveux noirs s'assit dessus.
«Gadjeel !» S'enthousiasma Reby.
«Salut petite.» Il salua Mirajane d'un hochement de tête.
«Comment ça va, ce matin ?» Demanda-t-il un brin bourru comme à son habitude. Il regarda la jolie demoiselle tremper les lèvres dans son café et avaler une gorgée avant de tourner la tête vers lui.
«Très bien et toi ?» Lui répondit-elle.
«Eh bien pas si bien que ça figure toi.» Il avait un sourire carnassier sur les lèvres et elle ne comprenait pas très bien pourquoi.
Elle le regarda interdite sans répondre. Le sourire de Gadjeel s'élargit.
«Qu'est-ce que tu mijotes encore, on peut savoir ?» La jeune femme avait la drôle d'impression que cela la concernait et elle n'aimait pas ça.
«Reby, Reby, Reby...» Soupira-t-il. «Tu ne me demandes pas pourquoi ça ne va pas ?» Demanda-t-il l'air innocent. Reby se mordit la lèvre. Il avait un côté adorable quand il faisait cette tête-là.
«Si ! Bien sûr !» S'empressa-t-elle de répondre. «Qu'est ce qui ne va pas Gadjeel ?» Elle avait décidé de rentrer dans son jeu.
«J'ai mal dormi, figure-toi. D'ailleurs je dors mal depuis plusieurs jours.» Elle ne voyait pas où il voulait en venir.
«Et... Il y a une raison particulière à cela ?»
«Huhum...» Acquiesça-t-il tranquillement en la regardant droit dans les yeux. Ce simple regard suffit à faire rougir la jeune femme mais elle ne se laissa pas déstabiliser.
«D'accord... On peut la connaître ?» Elle connaissait suffisamment Gadjeel pour savoir qu'il avait une bonne raison de lui raconter tout cela. Il était d'ordinaire très taciturne et silencieux, ne se laissant aller à parler de lui-même et de ses tracas qu'à de rares occasions.
«Figure toi que cela fait plusieurs jours que je me pose une question à laquelle je ne trouve pas la réponse. Et comme tu es très intelligente et que tu sais beaucoup de choses, je me suis dit que tu pourrais peut-être m'aider à rendre mes nuits plus agréable.»
La jeune femme s'étouffa dans son café en entendant ses mots. Elle se reprit.
«Tu veux que moi, je t'aide à répondre à ta question ?»
Reby ne voyait toujours pas où il voulait en venir mais elle sentait désormais le piège de resserrer sur elle.
«Exactement !» S'exclama-t-il, un sourire victorieux sur les lèvres et ses iris rouges pétillants de malice. Il jubilait. On aurait dit un chasseur regardant sa proie se faire piéger.
Reby n'aimait pas du tout ce regard.
«Et je peux connaître cette question ?»
Gadjeel se pencha vers elle et chuchota à son oreille.
«Je me demande à quoi ressemble ton tatouage.»
En entendant ces mots la jeune femme rougit et se redressa, s'éloignant du chasseur. Battant frénétiquement des mains devant elle, elle répondit.
«Non non non ! Tu ne peux pas le voir !»
«Je ne veux pas le voir.» Répondit-il un peu vite. Ce n'était pas vrai. Il savait qu'il était sur les seins de Reby et cela seul lui donnait envie de le voir, de le caresser et de l'embrasser. Mais c'était pour plus tard. Pour l'instant, tout du moins, il voulait juste savoir ce qu'il représentait. «Je veux juste savoir ce qu'il représente.» Dit-il d'ailleurs.
Depuis le jour où il avait cassé la gueule de ce sale morveux pervers, il n'avait de cesse de penser à ce qu'il avait appris. Alors comme ça la petite Reby s'était fait tatouer, hein ? Et qui plus est sur la poitrine. Elle était bien plus dévergondée qu'elle ne le laissait paraître et il adorait ça. Maintenant, la curiosité le démangeait. Il ne s'était pas abaissé à demander à Raymond la nature du tatouage, confiant sur le fait que Reby finirait par le lui révéler.
Reby de son côté était horrifiée. De tout ce qu'il pouvait lui demander, il avait choisi une question à laquelle elle ne pourrait jamais lui répondre. Et puis, en quoi ça le concernait d'ailleurs ? Bien sûr, s'il s'était s'agit d'un tatouage ordinaire, comme une fleur ou une étoile, elle aurait pu le lui confier. Malheureusement ce n'était pas du tout le cas et elle ne pouvait décemment pas révéler le symbole de son tatouage, et certainement pas à Gadjeel. D'abord parce que personne ne le savait. Elle n'avait rien dit à personne et bien que Lucy l'ait asticotée plusieurs fois depuis ces derniers jours, elle n'avait pas craché le morceau. C'était son tatouage à elle. Son intimité.
Ensuite, parce que même si, pour une raison inconnue, elle se sentait prête à partager cette part de son intimité avec Gadjeel, il ne fallait pas non plus le prendre pour un abruti. Il ferait rapidement le lien entre le tatouage et ce qu'il impliquait... Quoi qu'à y réfléchir, peut-être pas. Mais il était hors de question qu'elle prenne ce risque !
«Ce n'est pas moi qui te donnerai cette information, désolée !» Lâcha-t-elle finalement, tentant de paraître désinvolte.
Cela ne fonctionna qu'à moitié. Le regard pénétrant de Gadjeel lui fit perdre ses moyens et elle piqua un fard, rougissante jusqu'à la racine des cheveux.
Elle tenta de cacher son trouble en s'énervant.
«Et puis de toute façon ça ne te concerne pas ! En quoi mon tatouage t'intéresse-t-il, hein ? J'aimerais bien le savoir.»
Gadjeel resta très calme, une lueur d'amusement brillant dans son regard. Alors comme ça elle était gênée de révéler son tatouage ? Mais qu'avait-elle bien pu aller se faire tatouer ? Cela ne faisait qu'exciter sa curiosité.
«Tu m'intéresses. Alors c'est normal que je m'intéresse à ton tatouage.» Lui murmura-t-il calmement.
Les yeux de la mage s'ouvrir grand alors qu'elle sautait de son siège. «Tu t'inté... Non mais tu te fiches de moi ?»
Il disait cela pour l'énerver il n'y avait pas de doutes. Comme si quelqu'un comme lui pouvait s'intéresser à une fille comme elle. C'est vrai qu'il se montrait plus proche depuis qu'il était rentré, mais de là à dire qu'elle l'intéressait... Il ne disait cela que pour se payer sa tête. Rah ! Les garçons étaient impossibles !
«Tu m'énerves !» Dit-elle en s'éloignant, à court d'arguments contrairement à son habitude.
Elle remonta dans sa chambre et s'affala sur son lit avec son nouveau roman, cette fois-ci une romance quelque peu... Détaillée et osée. Mais même ces pages qui d'habitude la distrayait de n'importe quelle situation ne lui permettaient pas d'oublier ce que le mage d'acier avait dit.
Elle avait eu un peu d'espoir que le semblant de complicité qu'ils partageaient depuis l'île de Tenro évolue et finisse peut-être par une vraie relation amoureuse. Au cours de leurs aventures suivantes, cet espoir s'était renforcé. Elle avait vraiment cru à un début de quelque chose. Lorsqu'il était parti il y a plus de six mois, il n'avait pas manqué de lui dire qu'il reviendrait et qu'elle allait lui manquer. Mais manifestement il ne la considérait pas assez importante pour rester avec elle ou lui proposer de l'accompagner. Elle avait effacé dès lors tout espoir. Enfin c'est ce dont elle avait essayé de se persuader. Car le tatouage qui ornait désormais son sein gauche criait le contraire. Et lorsqu'elle avait atterri dans ses bras le jour de son retour, le bond que son cœur avait fait dans sa poitrine en voyant les traits de son visage ne trompait personne. Mais personne n'avait vu son cœur faire un bon, de quoi parlait-elle ! A qui mentait-elle si ce n'est à elle-même ? Elle était définitivement et indéniablement attirée par le mage chasseur au regard cramoisi.
Et ce goujat n'était intéressé que par une chose, son tatouage ! Et elle était à peu près certaine qu'il n'allait pas lâcher l'affaire comme ça.
Qu'allait-elle faire ? Elle était désemparée et le sentiment que la situation la dépassait croissait dans sa poitrine. Elle avait besoin d'aide.
Elle lâcha son roman et sortie comme une furie de Fairy Hill, filant sans plus de cérémonie chez son amie Lucy.
Le regard salace et le sourire diabolique qui distordait le visage de sa meilleure amie après qu'elle lui ait raconté toute son histoire ne lui inspirait rien qui vaille. Elle se demanda même si elle n'avait pas commis une erreur magistrale en confiant à Lucy ce que représentait son tatouage.
Bien sûr, Lucy savait depuis un petit moment les sentiments qu'éprouvait la jeune femme pour Gadjeel, et ce sans même qu'elle ait eu besoin de lui en parler.
Mais avec les dernières révélations - à savoir que Gadjeel était intéressé par son tatouage et qu'elle ne pouvait le lui révéler sans révéler par là même ses sentiments - Lucy était extatique.
«Déjà, commença la jeune blonde d'un ton professoral, quand il dit qu'il s'intéresse à toi, c'est quelque chose qu'il faut prendre au sérieux. D'après moi, il ne s'intéresse pas seulement à ton tatouage mais bien à toi toute entière. C'est une bonne nouvelle !"» Ajouta-t-elle en voyant la mine déconfite de son amie.
«D'ailleurs c'est-ce que tu veux, non ? Puisque manifestement tu t'intéresses aussi à lui...» La jeune mage aux cheveux bleus gémi doucement.
«Oui mais... Hum... Je ne sais pas comment faire, Lucy, je suis trop timide, je n'arriverai jamais à le lui avouer.»
«Qui te parle de lui avouer quoi que ce soit? On peut faire comprendre les choses bien différemment ! Pourquoi crois-tu que la drague existe?»
«Mais je n'ai jamais dragué de garçons! Je ne sais pas comment faire!»
«Et bien c'est là l'occasion de commencer ! Il faut une première à tout ! Et en plus, quelque chose me dit que tu n'auras pas grand-chose à faire...»
Après avoir déjeuné ensemble, Lucy l'accompagna à Fairy Hill dans sa chambre et, ouvrant grand les portes de son armoire, se lança dans un tri des vêtements de Reby.
A chaque fois que cette dernière tentait de protester, elle assenait un grand "Il faut ce qu'il faut !" qui ne laissait aucune place à quelque contestation que ce soit.
«Tu veux lui rendre la monnaie de sa pièce pour t'avoir laissée sécher ici pendant des mois ? Tente-le jusqu'à ce qu'il en devienne fou et ne puisse plus résister. Rira bien qui rira le dernier ! Et s'il finit par t'attraper pour déchirer tes vêtements, tu auras eu ce que tu voulais !» S'exclama-t-elle comme un cri de bataille.
Reby se précipita pour lui bloquer la bouche avec sa main, rouge comme une pivoine.
«Chuut ! fit-elle avec de gros yeux. Quelqu'un va finir par t'entendre !»
Lucy éclata de rire, pas du tout gênée.
«Rappelle-moi, quand même, le but de l'opération, c'est bien que Gadjeel finisse par comprendre que tu l'aimes non ?»
«Oui, mais j'aimerais que tout le monde ne soit pas au courant avant lui ! Et puis c'est toi qui as décidé tout ça ! Moi je ne suis sûre de rien pour l'instant.»
«Haut les cœurs ma petite Reby ! Gadjeel va tomber dans tes bras avant même d'avoir dit "ouf" !» S'exclama-t-elle joyeusement en s'asseyant sur le lit de son amie, tandis que cette dernière pliait soigneusement les vêtements évincés de l'armoire par Lucy.
«Tiens, qu'est-ce que tu lis ?» Demanda-t-elle distraitement en ouvrant le livre qui trônait sur la table de nuit de Reby. La jeune femme se retourna très vite et tenta de saisir le livre mais trop tard, Lucy avait ouvert une page au hasard.
«Eh mais c'est carrément cochon !» S'écria-t-elle en écarquillant les yeux sous la surprise. Elle n'aurait jamais pensé que Reby puisse s'intéresser à ce genre de lecture et pourtant, maintenant qu'elle avait ça sous les yeux, elle réalisait que cela correspondait plutôt bien à la jeune mage toujours plongée dans ses livres.
Elle éclata de rire.
«Tu me le prêteras quand tu auras terminé ?» Bien qu'un peu gênée que son amie ait découvert ce que contenait ses lectures du soir, elle éclata de rire avec elle.
Cet après midi entre fille lui fit du bien.
Le plan de Lucy était simple : si Reby n'était pas capable d'avouer directement ses sentiments à Gadjeel et si Gadjeel était vraiment intéressé par elle, elle allait le pousser à faire le premier pas.
Bon évidemment, c'est toujours plus facile à dire qu'à faire.
Le lendemain et les jours qui suivirent, Reby évita le plus possible le QG, ne s'y glissant qu'à quelques occasions absolument nécessaires. Elle avait aperçu deux, trois fois le mage chasseur mais ne s'était jamais attardée assez longtemps pour qu'il ait le temps de l'aborder. Cette situation la dérangeait car elle appréciait passer du temps à la guilde. L'ambiance bienveillante et joyeuse qui y régnait lui faisait du bien et commençait à lui manquer.
Ce matin-là, elle devait récupérer un livre dont elle avait besoin pour des traductions. En entrant dans la grande salle, elle ne put s'empêcher de chercher Gadjeel des yeux mais ne le trouva pas. Elle fut soulagée. Elle ne se sentait pas du tout prête à appliquer les conseils donnés par Lucy. Et surtout pas devant toute la guilde.
Lucy avait dit de ne rien faire d'exubérant et lui avait conseillé de rester discrète, en rajoutant une touche de charme dans ses interactions avec Gadjeel, mais la drague n'était pas son combat préféré et elle n'était pas sûre d'avoir ce qu'il fallait pour enjôler innocemment un garçon.
Elle se glissa rapidement jusqu'à la bibliothèque et se mit à la recherche du volume qui l'intéressait.
Ce matin-là, justement, Gadjeel s'était tapi dans sa cachette préférée, les grandes poutres qui surplombaient la salle commune de la guilde. Depuis sa petite conversation avec Reby, il avait le sentiment que la jeune femme l'évitait.
Il l'avait aperçu à quelques reprises lui jeter un regard du coin de l'œil avant de se faufiler dieu sait où et de disparaitre. Si cela l'avait amusé les premiers jours, cette attitude désormais l'agaçait. Il n'avait jamais eu l'intention de lui causer autant de gêne au point qu'elle ne veuille même plus se trouver dans la même pièce que lui et il ne comprenait pas sa réaction disproportionnée.
Lorsqu'il la vit franchir les portes, il l'observa avec attention depuis sa cachette. Elle jeta un coup d'œil dans la salle avant de s'engager presque en courant le long du mur. Lorsqu'elle disparut dans le couloir menant à la bibliothèque, le chasseur décida d'agir. Il se fondit dans les ombres et se glissa à la poursuite de la jeune mage.
Il était devenu maître dans l'art de suivre les gens à leur insu.
Arrivé dans la salle remplie de livres, il chercha la jeune mage du regard et la trouva perchée en haut d'une échelle. De là où il était et avec sa vue perçante de dragon, il voyait très bien les deux jolies jambes longues de la jeune femme se rejoindre au creux de son intimité, masquée par une fine culotte de dentelle, très échancrée, sous sa petite jupe fluide. Il déglutit, ne pouvant empêcher son regard d'errer à la naissance de ses fesses, mignonnes et joliment rebondies.
Ayant trouvé le livre qu'elle cherchait, elle le serra d'une main contre sa poitrine et descendit l'échelle en se tenant avec l'autre. Lorsqu'elle arriva en bas et que le risque de chute fut écarté, Gadjeel se décida à intervenir et à sortir de sa cachette.
Sans un bruit, il sortit de l'ombre et se planta derrière elle, massif, le bras croisés sur sa poitrine, en attendant qu'elle se retourne.
Reby avait réussi à se faufiler dans la bibliothèque sans croiser personne. Le manuscrit qu'elle cherchait se trouvait évidemment sur la plus haute étagère et elle soupira en attrapant l'échelle qu'elle déplaça avec difficulté avant de monter au sommet.
Du bout des doigts, elle effleura distraitement la reliure des vieux ouvrages conservés ici jusqu'à ce que son regard s'arrête sur le titre qu'elle cherchait. Elle ne perdit pas de temps et l'attrapa avant de descendre en se tenant d'une main. Une fois en bas de l'échelle elle se retourna et allait pour filer rapidement d'ici lorsqu'une masse noire lui bloquant le passage lui fit relever les yeux.
«Ah !» S'exclama-t-elle, effrayée, en sautant en l'air, lâchant le livre qui partit valdinguer plus loin et s'écrasa au sol dans un bruit sourd.
«Tu m'as fait peur espèce d'abruti !» Hurla-t-elle, furieuse contre Gadjeel de lui avoir flanquer une telle frayeur.
Il avait un regard noir et semblait de mauvais poil.
«Ne t'excuse pas, surtout !» Ajouta-t-elle avec hargne en allant récupérer son livre plus loin. Dieu merci, la chute ne l'avait pas abîmé.
Le dragon d'acier n'avait toujours pas bougé.
«Pourquoi tu m'évites ?» Demanda-t-il sans ambages.
La colère de Reby fondit comme neige au soleil. Il semblait énervé mais elle le connaissait suffisamment pour déceler la souffrance dans sa voix. Il était blessé.
«Gadjeel, je..» Elle suspendit sa phrase. Elle quoi ? Elle ne savait pas quoi lui dire.
«Si c'est à cause de ton tatouage, oublie ça, d'accord? J'insisterai plus, je suis désolé.» La dernière fois il avait voulu l'asticoter un peu mais il ne se doutait pas qu'elle réagirait comme ça.
«Non non, non non c'est pas ça !» Dit-elle, gênée qu'il lise en elle comme dans un livre ouvert. «J'étais juste, euh... Très occupée ces derniers temps !» Répondit-elle précipitamment.
Il la regarda bizarrement alors qu'elle s'approchait de lui.
«Comment vas-tu, toi ? C'est vrai qu'on ne s'est pas beaucoup vu ces derniers jours. Dit-elle avec un sourire un brin gênée.
«Alors tu ne m'évites pas ?» Dit-il radoucit mais circonspect.
«Non non, pas du tout ! Mais je suis pressée, Lucy m'attend, elle a besoin de moi, aller, salut !» Lança-t-elle en partant précipitamment.
Mais qu'est-ce qui n'allait pas avec elle, bon sang ! Elle allait finir par lui faire croire qu'elle ne voulait plus le voir ! Tout le contraire !
Elle arriva essoufflée chez Lucy, qui n'avait pas du tout besoin d'elle mais lui offrit une tasse de thé chaud et une écoute attentive.
«Je n'y arrive pas, gémit-elle. Maintenant je n'ose même plus le croiser et je suis horriblement gênée en sa présence, je n'ose même pas penser à ce qu'il pense de mon attitude, c'est déplorable.»
«La bonne nouvelle en tout cas, c'est qu'il a remarqué que tu l'évitais et que ça l'embête ! Donc tu lui manques. Mais après ça ce gros nigaud n'osera certainement plus te reparler du tatouage... Et puis c'est vrai, la salle commune n'est sans doute pas l'endroit idéal pour flirter...» pensa la constellationniste à voix haute. Elle s'arrêta un instant.
Soudain, un éclair de génie traversa l'esprit de la blondinette. «Eureka !» S'exclama-t-elle.
Reby la regarda, surprise, attendant qu'elle développe sa pensée mais Lucy se leva, et la saisissant par les épaules, elle la raccompagna vers la porte.
«Ne t'inquiète pas, je m'occupe de tout !» Lui dit la jeune blonde. Le son calculateur de sa voix eu l'effet inverse sur Reby. «Que... Comment ça, tu t'occupes de tout ? Tu t'occupes de quoi ?»
«shclack !» Lui répondit la porte d'entrée violemment refermée devant son nez.
Lucy venait de la mettre à la porte.
Elle en aurait été outrée si elle n'avait pas été aussi inquiète de ce que son amie manigançait.
Derrière la porte, Lucy se frotta les mains avant de s'installer devant une feuille vierge, un stylo courant entre ses doigts alors qu'elle réfléchissait par où commencer. Déjà, il était manifeste que Reby était incapable de faire semblant. La ruse, et à fortiori la ruse amoureuse, n'était pas son fort. Elle avait besoin d'un coup de main, de circonstances adéquates et Lucy allait les lui fournir. Un rire diabolique s'échappa de ses lèvres.
Reby quant à elle, retourna au QG. Maintenant qu'elle avait maintenu à Gadjeel qu'elle ne l'évitait pas, elle n'avait plus aucune raison de ne plus y aller.
Elle rentra, un peu morose et dépitée dans la salle et alla s'assoir directement au bar où elle discuta un peu avec Mirajane et Kana. L'ambiance lui avait manqué.
Elle alla faire un tour devant le tableau des missions et les lisais toutes attentivement lorsqu'une présence la fit se retourner.
«Lucy n'a plus besoin de toi ?»
Elle fixa Gadjeel dans les yeux et, l'espace d'un instant, se perdit dans son regard.
«Euh, non non, on a fini, c'est bon.» lui dit-elle en souriant. Gadjeel lui rendit son sourire, heureux de voir qu'elle réagissait de nouveau normalement en sa présence.
Pff, les filles... Il ne les comprendrait jamais.
«Tu cherches une mission ?»
«Huhum», répondit-elle distraitement. «Pas vraiment, je regarde un peu s'il y a quelque chose d'intéressant. Et toi ?» Dit-elle en relevant la tête vers lui.
Il s'était rapproché de sorte qu'il se trouvait dans son dos. Si la jeune femme s'était laissé aller en arrière, elle aurait pu s'appuyer contre le torse massif du jeune homme, ce dont elle avait d'ailleurs très envie. Elle hésita une seconde et se mordit la lèvre en prenant sa décision. Vilaine Reby pensa-t-elle. Elle se rapprocha du tableau d'un pas et se hissa sur la pointe des pieds pour tenter d'attraper le feuillet d'une mission accroché plus haut que les autres. Elle savait bien que même sur la pointe des pieds, l'affiche était hors de sa portée et il était vain d'essayer sans aller chercher un escabeau. Elle le savait mais ça ne l'empêcha pas d'esquisser un petit saut pour tenter d'atteindre l'affiche. Malheureusement en atterrissant de ce petit saut misérable, elle perdit l'équilibre en arrière - de manière tout à fait accidentelle, aurait-elle fermement maintenu si on le lui avait demandé - et buta contre le corps de Gadjeel qui tendit les mains vers sa taille pour l'aider à se stabiliser. Elle resta appuyée contre le torse - si chaud et musclé - du chasseur une petite seconde de trop et releva la tête vers le visage de l'homme qui la tenait.
«Merci», dit-elle dans un souffle, laissant son regard s'attarder dans le sien plus que nécessaire. Il enroula son bras gauche autour de sa taille et se penchant en avant, il attrapa l'affiche que la jeune femme cherchait à atteindre avant de la lui tendre.
«C'est ça qui t'intéresse ?»
Elle ne faisait pas mine de se débattre et il avait très envie de la garder caller contre lui, mais le lieu n'était pas propice et il ne voulait pas la brusquer. Aussi déroula-t-il son bras à contre cœur, rétablissant un peu d'espace entre eux deux.
Lucy, arrivée il y a peu, regardait la scène du coin de l'œil, assise à une table non loin.
«C'est ça ma grande, vas-y !» Pensa-t-elle dans sa tête en voyant la manœuvre, somme toute mignonne, de Reby. Ces deux-là n'avaient besoin que d'un peu d'intimité pour réussir à conclure, ce qui la rasséréna dans son idée géniale.
Cependant, elle avait besoin d'un complice. Ou plutôt d'une complice. C'est avec un regard machiavélique qu'elle se tourna vers Mirajane entrain d'essuyer une tasse au bar. Et la fille de Satan était parfaite pour achever à bien sa mission... Son plan lui demanderait quelque temps pour être mis à exécution, mais elle jubilait déjà.
Nous étions dimanche et, comme d'habitude le dimanche matin, il n'y avait pas grand monde à la guilde lorsque Gadjeel entra. Le maître était assis sur le comptoir, une liasse de parchemins sur ses genoux. Il avait un air préoccupé en étudiant les vieux papiers.
Gadjeel le salua respectueusement.
«Tiens, bonjour Gadjeel. Comment se passe ton retour à Magnolia jusque-là ?»
«Hum, ça va.» Répondit-il, évasif.
«Dis-moi mon garçon, pourrais-tu aller chercher Reby pour moi ? J'ai besoin d'elle pour décrypter complètement ces parchemins. Je pense qu'elle est encore à Fairy Hill à cette heure-ci. Je ne voulais pas la déranger mais c'est assez urgent.»
Il n'était pas rare que le maître confie des petites missions de ce genre au chasseur. Récupérer quelque chose, ramener quelqu'un, délivrer un message. Il soupçonnait le vieux Macaroff d'aimer sa rapidité à effectuer une tâche et sa capacité à rester concentré sur ses objectifs, au contraire de beaucoup de membre de sa guilde. Il savait qu'il lui faisait confiance et il aimait ça.
Gadjeel ne tergiversa pas et approuvant d'un hochement de tête, il sortit par la porte latérale pour se rendre au dortoir de la guilde.
Reby était du genre matinal et, même un dimanche, elle devait déjà être en train de prendre son petit déjeuner. Ça ne la dérangerait pas de filer un coup de main au vieux.
Il passa les portes de Fairy Hill et débarqua dans le petit salon-salle à manger du dortoir. Erza et Jubia discutaient tranquillement sur un fauteuil, encore en pyjama.
«Salut Gadjeel, qu'est-ce que tu viens faire là ?»
Le salua joyeusement Erza. Elle semblait d'excellente humeur et cela avait sans doute à voir avec la part de fraisier qui trônait dans sa main.
«Salut, répondit-il, laconique. Je viens chercher Reby, le maître a besoin d'elle.» expliqua-t-il.
«Elle est encore dans sa chambre, mais elle doit déjà être réveillée. Tu peux y aller.» Lui dit Erza en l'invitant à rentrer plus loin dans le dortoir d'un geste de la main.
Elle n'avait pas eu à préciser quelle porte était celle de Reby. Le chasseur de dragon savait pertinemment où se situait la chambre de la jeune femme et de toute façon, il n'avait qu'à suivre son odeur pour retrouver sa trace.
Il renifla, humant de suite le parfum qu'il cherchait. Il inspira davantage, curieux. L'odeur n'était pas tout à fait la même. Il haussa les épaules. Elle avait sans doute utilisé un shampoing ou une crème qu'elle ne mettait pas d'ordinaire. Ce fumet délicat l'attirait inexorablement. Sans comprendre pourquoi, quelque chose l'excitait dans cette fragrance. Il continua son chemin, l'odeur devenant plus forte à mesure qu'il se rapprochait de la chambre.
Bientôt, il fut sur le pas de la porte. Le parfum ne ressemblait plus du tout à celui d'un shampoing et il était circonspect. Il ne comprenait pas quel était la source de cette senteur inconnue, intimement liée au parfum de Reby, qui pourtant lui rappelait quelque chose sans qu'il ne puisse mettre le doigt dessus. Il aurait plus de chance en inspectant la chambre de Reby.
Il se reprit et frappa à la porte.
C'était dimanche, et Reby n'avait aucune envie de se lever. Elle était réveillée bien sûr, mais elle n'avait pas vraiment l'énergie pour sortir de sous sa couette, attaquer la journée, de discuter avec tous les gens qu'elle croiserait. Ses émotions faisaient les montagnes russes ces derniers jours et la laissaient épuisée. Elle se sentait sur les nerfs et avait bien besoin de se détendre.
Elle attrapa son roman et se mit à lire dans son lit, profitant encore un peu de la chaleur et du confort de son lit.
La scène où elle arrivait était particulièrement érotique et explicitement narré et, au fur et à mesure de sa lecture, elle sentie une pulsation et une chaleur inhabituelle monter au creux de ses cuisses. Elle se trémoussa un peu pour essayer de calmer le feu, mais bientôt elle n'y tint plus et laissa glisser sa main le long de sa hanche, sous l'élastique de son short large, jusqu'au centre de son intimité.
Elle effleura l'entrée de son vagin, ses doigts s'humidifiant au contact de ses fluides, avant de remonter doucement sur son clitoris et de le caresser lascivement, de haut en bas. Elle continuait encore à lire, un peu distraite, le passage de ses doigts à la fois apaisant et davantage excitant.
Un gémissement lui échappa et elle s'arrêta là dans sa lecture, imaginant un corps musclé se serrant contre elle, un homme fort la caressant et l'embrassant, avant de la pénétrer avec force alors qu'elle plongeait ses doigts en elle tentant de combler le vide qu'elle ressentait.
Elle continuait ses caresses, alternant entre son clitoris et son vagin et bientôt elle n'était plus qu'une petite chose en sueur et tremblante de désir, dévorée par la fièvre. Elle allait...
Trois coups nets retentirent contre la porte, la stoppant immédiatement dans son élan, figeant chaque membre de son corps. Elle ne répondit pas de suite. Peut-être la personne se lasserait-elle et partirait en pensant qu'elle n'était pas là.
Mais trois coups retentirent de nouveau. Elle jura, gémissant de frustration d'être ainsi interrompue et se leva pour voir qui insistait pour la déranger.
C'est à moitié furax et encore un peu pantelante de désir qu'elle ouvrit la porte à la volée, se préparant à envoyer paître la personne qui osait la déranger dans son lit un dimanche matin.
«C'est quoi le pro...» Commença-t-elle à dire, avant de s'interrompre devant l'expression que Gadjeel arborait.
Elle ne s'attendait pas à tomber nez à nez avec l'homme qu'elle imaginait entrain de lui faire l'amour il y a quelques secondes.
Lorsque Reby lui ouvrit sauvagement la porte, l'odeur qui le turlupinait l'assaillit. Elle venait de Reby. Sans qu'il ne comprenne pourquoi, cette odeur lui donnait envie de la plaquer contre le mur le plus proche.
Elle se figea en le voyant et ce qu'elle allait dire mourut dans sa gorge. Il avisa rapidement les mèches de cheveux collées à son front par la sueur et les rougeurs sur son cou et ses joues. Elle avait les yeux brillants et semblait presque à bout de souffle. Son regard fut attiré par sa main sur le chambranle. Deux d'entre eux luisaient, humides et recouvert d'un léger dépôt blanchâtre.
Tout se mit en place dans sa tête lorsqu'il se rappela enfin où il avait déjà perçu une telle odeur. En fait ce n'était pas où mais quand. Il reconnaissait maintenant l'effluve du désir et de l'excitation d'une femme.
Reby était en train de se donner un plaisir solitaire et il venait de l'interrompre apparemment en plein vol, s'il en jugeait la lueur assassine qu'il avait aperçu une seconde à peine lorsqu'elle avait ouvert, avant de le reconnaître et de se figer.
«Gadjeel ! Que... Qu'est-ce qui t'amène de si bon matin ?», s'écria-t-elle avec un entrain un peu forcé, tentant de dissimuler sa honte, priant surtout pour que Gadjeel ne remarque pas son trouble. Ou pire, qu'il comprenne ce qu'elle faisait dans la chambre avant qu'il ne l'interrompe.
Le regard interdit sur le visage du chasseur laissait cependant peu de place au doute.
«Le maître a besoin de ton aide.» Lâcha-t-il, abrupte. Il tourna les talons et s'éloigna rapidement, laissant Reby confuse sur le pas de sa porte. Elle renonça à lui courir après, soulagée que leur entrevue soit si brève.
Gadjeel était interdit. Il n'avait eu d'autre choix que de partir. Son sexe dur palpitait douloureusement dans son caleçon et, s'il n'avait pas eu peur de la brusquer, il l'aurait jetée sur le lit encore défait et lui aurait fait l'amour jusqu'à ce qu'elle atteigne l'orgasme qu'elle avait commencé seule à se procurer. Il l'aurait fait avec n'importe quelle autre femme qu'il aurait trouvé face à lui dans cet état. Mais voilà, Reby n'était pas n'importe quelle femme. Elle était si douce, si fragile et surtout si innocente... Enfin, innocente... C'était vite dit puisque manifestement, elle s'était trouvée des activités plus intéressantes que la lecture. Un sourire carnassier naquit malgré lui sur ses lèvres. Ce petit revirement de situation ouvrait en fait des possibilités très intéressantes...
A peine arrivé chez lui, il verrouilla la grosse porte d'entrée et se jeta sur son canapé. Il déboutonna rapidement son pantalon et saisit directement son pénis gorgé de sang. Voir Reby dans cet état, avoir senti l'odeur de son excitation et surtout l'imaginer en train de se caresser, le rendait fou de désir. Attrapant avec vigueur son sexe, il laissa sa main monter et descendre en de doux va et viens libérateurs. Les images de Reby, nue, en sueur, dépravée comme il n'aurait jamais osé l'imaginer qui apparaissaient dans son esprit le conduisirent rapidement à l'orgasme. Il laissa un profond soupir de soulagement s'échapper de ses lèvres alors qu'il se laissait aller sur les coussins de son canapé après la jouissance.
Bon dieu, cette petite allait le rendre fou.
Reby ne savait quoi penser. L'attitude de Gadjeel la laissait confuse. Avait-il compris ce qu'elle faisait? Elle avait cru déceler du désir dans le regard noir du chasseur, mais peut-être était-il seulement énervé ? Sinon pourquoi serait-il parti aussi vite ?
Elle n'avait pas de temps à perdre avec ça pour l'instant. Le maître avait besoin d'elle et elle ne se sentait plus d'humeur à reprendre là où elle en était. Ce qui la laissait tout de même frustrée, son sexe brûlant palpitant encore malgré elle. Peut-être que sous la douche... Elle se prépara aussi vite qu'elle put, et malgré une douche légèrement plus longue que d'habitude, elle arriva au QG une quinzaine de minutes plus tard.
«Maître ?» Appela-t-elle en s'approchant du vieil homme, plongé dans la lecture de vieux manuscrits. «Vous vouliez me voir ?»
«Ah ! Reby, te voilà ! Comment vas-tu mon petit ? Je ne t'ai pas dérangé, j'espère ?» Lui demanda le Macaroff avec bienveillance.
«Non non ! Du tout !» S'empressa de répondre la jeune femme. «En quoi puis-je vous aider ?»
Le maître lui montra les parchemins, lui expliquant qu'il n'arrivait pas à les traduire mais que c'était très important pour Luxus, qui rencontrait actuellement des difficultés dans sa mission.
Mirajane arriva à ce moment-là. Entendant les explications du maître, elle sembla s'intéresser de plus près aux parchemins.
«Tu crois que tu peux les traduire ?» Demanda-t-elle à la mage scripte, un léger accent d'angoisse dans la voix. Reby la considéra quelques secondes, silencieuse, étonnée par son ton.
«Oui bien sûr ! Je vais m'y mettre tout de suite !» Et étalant les parchemins sur une grande table, elle se mit à l'ouvrage.
Gadjeel avait hésité à revenir à la guilde. Cependant il savait que Reby s'y trouverait entrain d'aider le maître et le spectacle d'une Reby avide de plaisir feignant de ne pas l'être l'attirait particulièrement.
Il fut un peu déçu en la voyant concentrée sur les parchemins, toute trace du plaisir de ce matin effacé de son visage. Son regard s'attarda sur sa tenue. Elle portait une jolie robe fluide, asymétrique, qui remontait en fente sur sa cuisse droite et dénudait l'épaule plus haut. Elle avait relevé ses cheveux en une queue de cheval haute et la peau pâle de son cou lui donnait envie de se pencher dans son dos et de déposer une traînée de baisers le long de sa gorge. Il passa sa langue sur ses canines acérées, plus pointues que celle des humains. Que dirait-elle s'il mordillait sa peau douce ?
Il avait décidé de ne pas lui dire qu'il savait ce qu'elle faisait ce matin. Elle serait mortifiée de honte et il ne voulait pas qu'elle recommence à le fuir.
Il devait donc justifier sa réaction de ce matin. Pris au dépourvu, il avait lâché froidement son message avant de tourner les talons. Il devait clarifier la situation avant qu'elle ne le traite de goujat mal élevé.
«Salut, ça va ?» Dit-il, nonchalant, en tirant une chaise à côté d'elle. Il la retourna - la chaise - et s'assit dessus à califourchon, les bras en appui sur le dossier.
Elle n'eut pas besoin de relever les yeux, elle identifiait parfaitement sa voix. D'un geste et sans relever la tête, elle lui intima de patienter quelques secondes, le temps qu'elle termine la phrase sur laquelle elle bêchait depuis un petit moment.
Satisfaite, elle releva le visage vers Gadjeel.
«Ça va, j'y suis presque ! C'est tout simplement passionnant !» Elle avait été si absorbée par sa traduction qu'elle avait presque oublié l'épisode de ce matin.
«Désolé pour ce matin, lâcha-t-il. J'étais de mauvais poil, je n'aurais pas dû partir comme ça. Le maître m'avait demandé de venir te chercher mais j'avais vraiment autre chose à faire.» Mentit-il avec brio.
Un "Oh !" soulagé franchit les lèvres de Reby.
«Ce... Ce n'est pas grave ! Tu es tout pardonné !» dit-elle en tentant de ne pas devenir rouge pivoine à l'évocation de ce moment.
Il s'amusa secrètement de sa gêne. Elle avait beau avoir découvert les plaisirs solitaires, elle restait tout de même innocente. Du moins l'espérait-il ! A l'idée de Reby faisant l'amour avec un autre homme que lui, un élan de colère traversa Gadjeel. Oula, il devait se calmer sérieusement. Elle n'était avec personne et n'avait sans doute jamais fait l'amour. Il chassa ses idées de sa tête et lui posa des questions sur les parchemins. Derrière eux, Mirajane ne cessait de faire des allers-retours, semblant chercher à écouter les explications de Reby sans que personne ne se rende compte que le sujet l'intéressait beaucoup plus qu'à l'accoutumée. Mais Gadjeel n'était pas dupe. Il attrapa une chaise qu'il tira à l'intention de la barmaid sexy de la guilde.
«Tu entendras mieux si tu t'assois avec nous.» lui lança-t-il, énervé de la sentir faire ses allers-retours derrière lui.
La jeune femme rougit, honteuse de s'être fait prendre à écouter leur conversation.
«Luxus va très bien s'en sortir, tu sais. Il ne se laisse pas abattre comme ça.» Dit-il lorsqu'elle se fut assise.
Reby releva les yeux vers le chasseur. Alors... Alors c'était ça ? Elle regarda à son tour Mirajane dont la mine confirmait les propos de Gadjeel. La belle mage aux cheveux blancs se faisait du soucis pour le mage électrique. Tiens, tiens. Cela avait-il à voir avec l'humeur maussade qu'elle affichait ces derniers jours ? Tout s'éclaira dans la tête de Reby. Elle regarda Gadjeel, un peu inquiète, en réalisant qu'il avait décelé Mirajane très facilement. Sa capacité d'observation lui permettait manifestement de percer à jour les desseins des personnes l'entourant.
Elle croisa les doigts de la main gauche pour que cela ne soit pas le cas avec elle, et les doigts de la main droite pour qu'il ouvre rapidement les yeux sur les sentiments qu'elle nourrissait à son égard. Chances égales.
