«Gadjeel ?» S'exclama Mirajane en le voyant s'avancer d'un pas énergique vers le bar de la guilde.
«Je ne m'attendais pas à te voir ici de sitôt ! Je veux dire... Vous êtes déjà rentrés avec Reby ? La mission s'est bien passée ?»
Le comportement de Mirajane répondait à l'une de ses questions. Elle était dans le coup. Il allait donc commencer par elle.
«Tu ne t'attendais pas à ce que Reby déchiffre les runes aussi rapidement?» Répliqua-t-il.
«Tu sais pourtant que c'est la meilleure dans son domaine.»
Elle était bonne comédienne mais il savait déchiffrer les gens comme personne. Il vit son malaise et son incompréhension.
«Euh, eh bien, c'est formidable!» Dit-elle en se grattant l'arrière du crâne, tentant de réfléchir rapidement à un discours acceptable. «Tout s'est bien passé alors?»
Elle sursauta devant le regard noir que Gadjeel lui lançait désormais. Il n'aimait pas qu'on essaye de l'enfumer.
«Écoutes moi bien Mirajane…» commença-t-il d'un ton menaçant, «tu vas me dire absolument TOUT ce que tu sais sur cette mission.»
Son visage livide la trahissait mais elle continua de sourire, quoi qu'un peu difficilement.
«Mais… mais je ne sais rien de plus, qu'est-ce que tu racontes!» Bégaya-t-elle en agitant frénétiquement les mains devant elle.
«Si tu ne parles pas immédiatement, je vais de ce pas trouver Luxus pour lui expliquer à quel point tu te fais du mauvais sang pour lui dès qu'il part en mission.» ajouta-t-il très sérieusement.
Il vit la panique chasser la gêne et la jeune femme devint tout de suite plus encline aux confidences.
« Ce n'était pas mon idée je le jure! C'est Lucy qui a tout mis au point!» Il gardait son air sérieux et menaçant mais il rigolait intérieurement. Elle n'avait pas hésité une seconde avant de balancer son amie. Quel esprit d'équipe!
« Mais encore? »
«J'ai juste donné le papier à Reby!»
«Et insisté pour que je l'assiste!Quel était le plan prévu?» Gronda-t-il tout bas.
A ces mots, la jeune femme s'empourpra instantanément.
«Je… je ne sais pas, il faut demander à Lucy…»
Il se redressa prestement.
«Bon, très bien, je suppose que je n'ai rien de mieux à faire que d'aller voir Luxus…»
Il s'était à peine retourné que Mirajane le saisissait par le coude, un regard suppliant rivé sur lui.
«C'était pour… c'était pour vous aider à vous rapprocher.» Finit-elle par lâcher.
«Lucy voulait bien faire, elle pensait que vous n'aviez besoin que d'un peu d'intimité pour… enfin pour… enfin…»Elle finit par mimer ce qu'elle ne voulait formuler en collant ses deux index l'un contre l'autre.
Elle était rouge pivoine et Gadjeel ne put s'empêcher d'exploser de rire.
«Tu… tu n'es pas fâché?» Hésita la jeune femme
Mais Gadjeel avait déjà tourné les talons et s'éloignait en direction de la grande porte.
«Mais tu ne vas pas aller parler à Luxus, n'est-ce pas?» lui cria-t-elle affolée.
Mais les portes se refermèrent sur un Gadjeel silencieux et pressé.
Une voix grave à côté d'elle fit faire un bon à la jeune femme.
«Me parler de quoi?» demanda Luxus qu'elle n'avait pas vu arriver par l'arrière de la guilde.
Sur le chemin du retour et bien qu'il le fît au pas de course comme à l'allée, Gadjeel eu tout le loisir de réfléchir intensément. Ainsi cette petite chipie de Lucy avait tout manigancé… Il ne la pensait pas aussi manipulatrice mais finalement, pour ce qu'elle jugeait bon pour ses amis, elle était prête à tout. N'empêche, il n'aimait pas trop être l'instrument d'un plan, quel qu'il soit et quel que soit son objectif, même si, il devait bien l'admettre, le plan en question s'était déroulé à merveille, et l'objectif lui plaisait beaucoup.
Il faudrait qu'il pense à se venger après l'avoir remerciée. Ou bien avant… une idée germait déjà dans son esprit. Il hésitait cependant. Devait-il avertir Reby de sa découverte? Ne le prendrait-elle pas trop mal d'avoir été trompée par son amie? Devait-il garder le silence pour préserver leur amitié? Cela signifiait aussi mentir à Reby et il n'aimait pas ça.
Connaissant Reby cependant, elle ne pourrait en vouloir guère longtemps à sa meilleure amie. Et une petite vengeance pourrait même lui plaire car elle n'était pas du genre à se laisser manipuler sans riposter.
De plus, il la savait frustrée de ne pas réussir à traduire les runes. Et pour cause! Savoir que son amie n'avait pas hésité à lui faire des nœuds à la tête pour la pousser dans les bras du chasseur suffirait sans doute à allumer la flamme de la riposte.
Décidé, il allongea encore le pas pour retrouver sa belle au plus vite. Il avait éclairci la situation bien plus vite qu'il ne l'espérait et il pourrait être de retour sans problème pour le début d'après-midi, des fois que la jeune femme ait des envies de sieste crapuleuse maintenant qu'il n'y avait plus rien à élucider…
Dans la salle à manger de l'hôtel, Reby se triturait l'esprit depuis le matin même. Ces runes, si tant est qu'il faille les appeler ainsi, ne voulaient absolument rien dire et ne correspondait à rien et il pourrait bien s'agir de simples dessins. Cette mission n'avait ni queue ni tête et elle commençait à penser qu'il s'agissait d'un canular. Soit d'un ancien propriétaire de la maison qui s'était amusé à tracer des bizarreries sur les murs, soit d'un vagabond qui aurait laissé son talent artistique s'exprimer d'une bien étrange manière.
Mais ils avaient aussi pu être piégés par le commanditaire de la mission. Vu le sérieux de la récompense promise, soi-disant «exceptionnelle» il ne s'agissait peut-être que de vent. Mais s'il s'agissait d'un piège, quel en était l'objectif? Leur faire perdre du temps?
En tout cas, d'un point de vue personnel, elle ne pouvait pas vraiment dire qu'elle avait perdu son temps. Son rapprochement avec Gadjeel la satisfaisait bien plus que la résolution d'une quelconque énigme. Qui que soit ce commanditaire, et quelles que soient ces intentions, elle lui devait au moins ça…
D'ailleurs, en pensant à Gadjeel, elle tourna machinalement la tête vers l'horloge sur le mur du fond. Presque 18h! Elle n'avait pas vu l'heure tourner. Quand Gadjeel lui avait dit qu'il retournait inspecter la ville ce matin, et bien qu'il lui ait dit qu'il en aurait pour la journée, elle avait pensé qu'il rentrerait en début d'après-midi. La nuit n'allait pas tarder à tomber et une pointe d'angoisse piqueta sa poitrine. Elle se morigéna.
Gadjeel était un grand garçon, très fort et qui savait très bien se battre. Elle n'avait absolument aucune raison de s'en faire pour lui.
Elle envisagea une seconde de se repencher dans les runes mais elle n'avait plus la tête à ça. Elle replia toutes ses affaires et remonta lourdement, les bras chargés de livres, dans leur chambre.
Elle en profita pour jeter un coup d'œil par la fenêtre. La rue devant l'auberge était déserte. Gadjeel avait peut-être trouvé une piste et entamé une filature à laquelle il ne pouvait mettre fin. Ou bien il aurait trouvé une autre tâche à accomplir. Ou bien… peut-être qu'il en avait juste un peu marre d'elle et qu'il préférait prendre l'air plutôt que de passer encore du temps avec elle. Une boule se noua dans sa gorge. Pourtant son regard et sa tendresse ce matin, après qu'il lui ait fait l'amour au réveil, étaient forcément sincères.
Elle secoua la tête. «Ça va pas d'avoir des pensées pareilles?» se dit-elle a elle-même.
Elle avait besoin de se vider la tête et un bon bol d'air frais lui ferait du bien. La plage n'était pas loin et respirer l'iode lui serait sans doute bénéfique.
Elle attrapa une veste dans son sac et quitta l'auberge pour une petite balade apaisante au crépuscule.
Elle eut tout de même la jugeote de prévenir la réceptionniste que si son équipier rentrait il faudrait l'informer qu'elle était partie marcher sur la plage. Elle ne rentrerait pas tard.
Une fois dehors, elle inspira l'air frais de la fin de journée à plein poumons et se dirigea d'un pas énergique vers la plage. Elle avait besoin de bouger, de se défouler un peu après une journée entière sur sa chaise. Elle arriva vite à la plage et enleva ses chaussures avant de marcher sur le sable. Sentir ce dernier s'infiltrer entre ses orteils lui fit un bien fou. Le bruit des vagues empli peu à peu son esprit et l'air iodée l'apaisa. La brise était plus forte sur la plage et faisait voler ses mèches de cheveux. Elle resserra un peu sa veste sur elle. Avec son short qui dévoilait ses jambes au vent, elle n'avait pas très chaud mais cette fraîcheur la vivifiait.
Elle longeait le rivage, laissant ses pieds se faire lécher par les vaguelettes paisibles. Le cri d'oiseaux marins retentit au loin.
Ouf, pendant quelques minutes son esprit cessa de tournicoter autour des runes et de Gadjeel. Elle était elle, Reby, sur cette plage au bord de cet océan immense, une minuscule poussière dans l'univers. Et elle était à sa place. Elle inspira profondément, fermant les yeux, se laissant emplir de la quiétude environnante. Elle avait hâte que Gadjeel revienne pour se serrer contre lui et lui raconter ses conclusions.
Elle ne prêtait pas trop attention à là où elle posait ses pieds et ce qui devait arriver arriva (ben oui, sinon c'est beaucoup trop facile): elle tomba dans un piège.
En posant le pied sur le sable devant elle, elle sentit tout de suite mais trop tard qu'il y avait un problème: elle ne pouvait plus bouger. Ses membres ne lui répondaient plus, comme figés sur le coup.
Elle baissa les yeux. Un cercle magique! Elle était tombée dans un piège! Elle étudia les runes autour du cercle: en plus de la paralyser, elle lui interdisait la magie! Et immobilisée, elle ne pouvait réécrire les runes pour s'échapper.
«Flûte!» Pesta-t-elle.
Elle entendit derrière elle une voie grave rigoler.
«Tiens, tiens… qu'avons-nous attrapé là?»
Reby resta silencieuse. Tant qu'elle ne connaissait pas les intentions de son ennemi, il valait mieux qu'elle ne dise rien. Elle entendit des pas sur le sable, signe que son oppresseur se rapprochait derrière elle. Elle se dévissa le cou pour essayer de le voir mais n'y parvint pas et du attendre qu'il arrive à son côté pour savoir à qui elle avait à faire. C'était un type au regard lubrique qui lui déplu sur le champ. Il n'était pas très grand, un peu enrobé et portait de grosses lunettes rondes qui agrandissaient ses yeux. Il avait un petit air de fouine, à moins que ce ne soit plus celui d'une taupe.
«Mais! Ne serait-ce pas l'emblème de Fairy Tail que je vois là?» dit-il en avisant son tatouage coloré sur l'épaule.
«On dirait bien qu'on a pêché un gros poisson aujourd'hui!Quel est ton nom, ma jolie?»
Reby garda obstinément les lèvres closes. S'il pensait qu'elle allait lui répondre il se trompait complètement.
«Tu n'es pas bavarde, on dirait… je ferais mieux d'appeler les autres, alors. Il allait sortir quelque chose de sa poche mais elle décida de l'interrompre avant qu'il n'appelle du renfort.
Elle décida de l'intimider.
«Laisser moi partir immédiatement si vous ne voulez pas que ma guilde vous retrouve et vous fasses payer cher ce que vous avez l'intention de faire!»
«Tututututu» claqua-t-il de la langue, comme s'il réprimandait gentiment une enfant, pas du tout affolé.
«Tu ne sais même pas ce que nous avons l'intention de faire, alors pourquoi t'affoles-tu?» Son ton se voulait rassurant mais Reby ne s'y trompait pas.
«Si vos intentions étaient bonnes, je ne serais pas paralysée et empêchée d'utiliser la magie!» Répliqua-t-elle.
L'homme ne dit rien et se contenta de lui adresser un sourire qui lui fit froid dans le dos. Qui était-il, que voulait-il, qu'allait-il lui faire? Elle envisagea de crier. Peut-être était-elle encore assez proche de la ville pour que quelqu'un l'entende? La pénombre était de plus en plus présente, elle n'était sans doute pas visible depuis la ville et personne ne viendrait l'aider. Décidément, elle avait l'art de se mettre dans le pétrin.
«On ne chasse pas particulièrement les mages mais on a appris à se méfier de vous. D'où la précaution du cercle anti-magie. Une idée de Raymond… intelligent, non?
Le visage de Reby perdit toutes ses couleurs. Avait-elle bien entendu? Raymond? Etait-ce LE Raymond qu'elle connaissait?C'était un prénom relativement courant, il ne s'agissait sans doute pas du même, tenta-t-elle de se rassurer. Pourtant, un mauvais pressentiment courait dans sa poitrine.
Elle entendit vaguement des voix arriver de derrière avant qu'un éclat de rire qu'elle ne connaissait que trop bien ne lui glace le dos. Raymond. Le même Raymond qui était à Fairy Tail il n'y a pas si longtemps.
«Ça par exemple! Mais c'est notre chère Reby!» Le son de sa voix ne laissait aucun doute: il était ravi.
Il s'approcha et la contourna pour se mettre face à elle. Il la regarda dans les yeux. Elle soutint son regard en y insufflant toute la rage, le dégoût et le mépris qu'il lui inspirait.
«Oula! Mais heureusement que tu ne peux pas bouger où tu me mordrais ma parole! Inutile de me jeter un tel regard assassin!» Il n'avait plus tout à fait la même tête que dans son souvenir. Sa gueule, son nez surtout, semblait un peu de travers et une cicatrice barrait le côté gauche de sa bouche, la déformant. Elle ne put s'empêcher de se demander ce qui lui était arrivé.
Il la dégoûtait tellement qu'elle n'avait absolument pas l'intention de lui répondre. Ce serait lui faire trop d'honneur que de s'abaisser à lui adresser la parole. Elle se contenta donc de le fixer, meurtrière, silencieuse.
Priant pour que Gadjeel la trouve car malgré sa colère, la peur s'insinuait petit à petit dans ses veines. Elle savait déjà qu'elle avait à faire à un type malsain et pervers, elle ne voulait pas savoir jusqu'à quel point.
«Tu ne parles pas? Ne t'inquiète pas, ça va venir vite.» Dit-il finalement avant de retourner derrière elle, où elle ne pouvait pas le voir. Les autres restaient aussi derrière, silencieux et elle ne savait même pas combien ils étaient.
Soudain, elle sentit quelque chose contre sa jambe. Un contact froid qui remontait le long de son mollet. Elle baissa les yeux mais même en se dévissant le cou, elle ne pouvait voir cette partie dans sa position. Le froid remonta, passa sur le pli de son genou avant de remonter le long de sa cuisse. Elle se maudit d'avoir mis un short. Quand l'objet glissa sous son vêtement, pour atteindre son aîne, elle ne put s'empêcher de lâcher un petit cri de panique. Un rire victorieux lui répondit et l'objet se retira.
«Tu vois? Je t'avais dit que tu ne resterais pas longtemps silencieuse» s'exclama Raymond, plein de suffisance.
Il réapparu dans son champ de vision, un sourire franchement satisfait sur les lèvres.
«Comme je vais me régaler… je n'osais même plus espérer ce moment, ma petite Reby…»
Reby était désespérée. Elle se faisait violence pour ne pas céder à la panique. Il allait la violer. Il… où ils! Elle était complètement désemparée, incapable de faire quoi que ce soit tant qu'elle serait maintenue dans cette position. Elle ne conservait que sa parole pour se défendre, mais que dire? Elle ne trouvait rien qui pourrait le faire renoncer, mais elle pouvait peut-être gagner du temps, en espérant que quelqu'un vienne à sa rescousse d'ici là… elle devait faire très attention à ses paroles et peser chaque mot. Pour ce qu'elle en savait, ils pouvaient aussi l'assommer pour l'emmener ailleurs. Ce serait signer sa perte.
L'intimidation n'ayant pas marché plus tôt, elle doutait que Raymond y soit sensible. Elle devait trouver autre chose. Son adversaire la déshabillait littéralement du regard, elle en frémit de dégoût. Il brandit devant elle l'objet qu'il avait utilisé plus tôt. C'était une sorte de canne, munie d'une petite pince à l'extrémité.
Il l'approcha de son ventre et la fit glisser sous son tee-shirt qu'il remonta doucement. Elle n'y tint plus.
«Qu'est-ce que tu comptes faire exactement? Voir ce que tu as déjà vu?» Elle détestait faire allusion à cette période où il l'avait épié en douce à la guilde mais elle devait créer du lien d'une manière ou d'une autre si elle espérait l'embarquer dans une discussion.
Il sourit. «Entre autres, pas seulement…» répondit-il évasif.
Il continua de relever son tee shirt jusqu'à la naissance de son soutien-gorge.
«Arrête. Tu n'as pas à faire ça.» Elle essayait de rester calme mais l'anxiété perçait dans sa voix.
Il ne semblait plus s'intéresser à ce qu'elle disait, complètement obnubilé par la peau de son ventre dévoilée.
Il retira la pince de son tee shirt et la dirigea plus bas. Actionnant un levier sur la poignée, il saisit le tissu à côté du bouton de sa braguette et le défi.
«Ça suffit Raymond! Maintenant libère moi ou je crie et vous allez avoir de gros problèmes!» Elle avait mis toute la fermeté dont elle était capable dans ces paroles.
Il éclata de rire. «Tu crois que quelqu'un peut t'entendre d'ici? Nous avons pris soin de poser nos pièges suffisamment loin de la ville!». Il déplaça la pince sur le deuxième bouton qu'il fit sauter.
Elle gonfla ses poumons du mieux qu'elle put et hurla«A l'aide!» le plus fort possible. Elle se doutait bien que personne ne pouvait l'entendre mais son espoir reposait sur Gadjeel, qui, avec ses sens de chasseur de dragon, était peut-être capable de l'entendre. S'il était rentré, il était déjà probablement à sa recherche. En tout cas, elle l'espérait.
Raymond rigola de nouveau. «C'est mignon, de te voir lutter alors que tu ne peux rien faire.» constata-t-il, satisfait.
Elle ne put que cracher dans sa direction mais ne réussit pas à l'atteindre. Après tout, s'il utilisait cette espèce de perche, c'est qu'il ne pouvait sans doute pas pénétrer dans le cercle sans être lui-même paralysé. Il ne pouvait donc la toucher directement tant qu'elle serait dedans.
A son geste, le visage de Raymond se tordit de rage et il lui assena de la hampe un coup sur la hanche qui arracha une plainte à Reby.
«Tu ne paies rien pour attendre» lâcha-t-il, mauvais. «Je vais m'amuser à te dessaper alors que tu ne peux rien faire et après je te droguerai pour te prendre, comme toutes les autres, et tu ne feras pas exception!» Il défit dans la foulée le dernier bouton et en frottant ses hanches il fit tomber son short à ses pieds, dévoilant son string et ses fesses à ses acolytes derrière.
«Et en plus tu portes de la lingerie sexy!» S'exclama Raymond en voyant la dentelle noire cachant son pubis. «A croire que tu n'attendais que notre rencontre!» Il était ravi.
«Ce n'est pas pour toi imbécile!» cracha-t-elle.
«Ah oui? C'est qui, c'est ton Gadjeel, c'est ça? Le même qui m'a défiguré, hein? Et où est-il, ton chevalier servant? C'est….»
Il n'eut pas le temps de finir. Un pilier d'acier s'abattit sur sa tempe, lui fracassant le crâne et l'envoyant valser plus loin, assommé si ce n'est mort.
«Il est là, espèce d'enflure! Tu n'as pas honte? Ta mère ne t'a jamais appris à respecter les femmes?»
Il ne fallut que peu de temps - très peu de temps – au chasseur pour mettre hors d'état de nuire les autres acolytes.
Reby, toujours pétrifiée, ne chercha même pas à le suivre des yeux, remerciant silencieusement le ciel, à cet instant nommé Gadjeel.
Elle s'attendait à être libérée lorsque tous les mages seraient vaincus, mais quand Gadjeel revint face à elle, elle ne pouvait toujours pas bouger.
Il la regarda dans les yeux.
«Ça va?» Demanda-t-il sérieusement.
Elle hocha la tête, des larmes de soulagement plein le regard. Il tendit la main, s'apprêtant à lui caresser la joue, mais elle l'interrompit.
«Non! Ne rentre pas dans le cercle, tu serais aussi paralysé!»
Il releva un sourcil. «Que dois-je faire alors? Profiter de la vue?»
Reby s'empourpra. Elle en avait presque oublié que son short était à ses pieds. Son premier réflexe fut d'essayer de se couvrir mais peine perdue, elle était toujours immobilisée. Elle se mordit la lèvre. Gadjeel, très calme, continuait de l'observer. Il semblait détendu mais elle pouvait jurer que ce n'était qu'une façade. Intérieurement, sa colère, sa rage, grondait encore.
«Je pensais que le cercle était alimenté en magie par l'un des hommes mais ça ne semble pas être le faut que tu détruises les runes sur le sable à mes pieds, mais pas avec ta main!Tu dois utiliser un autre objet.» Elle pensa de suite à la pince que Raymond utilisait. Mais il la tenait à la main lorsque Gadjeel l'avait frappé et elle gisait sans doute au fond de l'eau, avec lui.
Bien sûr il aurait pu retourner en ville ou plus loin sur la plage trouver un morceau de bois ou autre chose, mais elle n'avait pas du tout envie qu'il s'éloigne d'elle. Elle réfléchissait encore à une solution lorsque Gadjeel tendit le bras de côté et, paume ouverte, projeta un pieux d'acier dans le sable qui s'enfonça de quelques centimètres. Il le récupéra et s'en servit pour effacer les dessins tracés dans le sable. Instantanément, Reby fut libérée.
Elle s'abaissa de suite pour remonter son short à sa place. Une fois reboutonné, elle releva les yeux. Gadjeel la regardait faire, immobile face à elle, le visage quelque peu fermé.
Elle n'en tint pas compte et se jeta à son cou, enfouissant son visage contre son torse. Il referma les bras autour d'elle et se laissa aller dans cette étreinte apaisante. Elle ne semblait pas lui tenir rigueur de la situation.
«Tu n'aurais pas dû sortir de la ville sans moi. » souffla-t-il à son oreille. Ce n'était pas vraiment un reproche, plutôt une constatation. Et comme elle le connaissait bien, elle comprit que c'était plus à lui-même qu'il en voulait.
«J'avais besoin de prendre l'air et je n'ai pas fait attention. Mais tout va bien maintenant.» dit-elle, réconfortante. Il ne bougeait pas, continuant de la serrer contre lui, son nez dans ses cheveux, inspirant son parfum.
«Où étais-tu, qu'est ce qui t'a pris si longtemps?» finit-elle par demander au bout de quelques minutes.
Il la saisit par les épaules et la recula pour la regarder dans les yeux.
«Je suis désolé. Je n'aurais pas dû m'absenter aussi longtemps. Surtout que je savais le danger qu'ils représentaient. Mais je ne te pensais pas menacée…»
Il lui raconta alors son aller-retour à la guilde, puis l'odeur étrange qu'il avait sentie et comment il s'était retrouvé à filer les acolytes de Raymond. En les écoutant il avait vaguement compris leurs méfaits mais il avait eu besoin d'en savoir plus. Il avait fini par tomber sur Raymond et en comprenant leur plan il avait décidé de se rendre à la ville d'à côté pour envoyer un message au conseil de la magie, pour qu'ils envoient leur brigade. Laar n'allait d'ailleurs pas tarder.
Ensuite il avait tenté de retrouver leur trace, sachant qu'ils iraient sur la plage. Elle avait crié, il l'avait entendu. Il était resté en embuscade dans les ombres durant plusieurs minutes, espérant obtenir des aveux sur ce qu'ils comptaient faire avant de les mettre hors d'état de nuire.
«Tu as fait ce qu'il te remercie, Gadjeel.»
Des lumières apparurent au loin, signe de la présence de la brigade.
Une fois les brigands embarqués et les témoignages des deux mages de Fairy Tail recueillis, ils purent rentrer à l'auberge. Malgré l'heure tardive, le cuisinier accepta de leur confectionner quelque chose et ils dinèrent rapidement.
«J'ai quelque chose à te dire.» Commença Gadjeel.
«Moi aussi.» répondit-elle sérieusement. Tellement sérieusement qu'il haussa un sourcil.
«Commence, alors» lui enjoint-il.
«Je pense qu'on se fiche de nous avec ces runes et que quelqu'un essaye de nous tendre un piège.» dit-elle, légèrement énervée. «J'ai étudié cent fois chaque rune et je ne trouve rien qui fasse sens. Mais je ne comprends pas qui cherche à nous piéger et pourquoi? Nous faire perdre du temps? C'est ridicule!»
Gadjeel sourit. C'est qu'elle était perspicace la petite. Après tout, c'était bien vrai, son cerveau marchait à cent à l'heure et malgré sa naïveté apparente, elle avait du flair.
Il lui raconta alors sa petite escapade à Magnolia, les aveux que lui avait fait Mirajane ainsi que sa petite idée de vengeance.
Reby, abasourdie, n'en revenait pas. Certes Lucy était son amie et ne voulait que son bien et certes le plan de Lucy avait bien servi ses intentions puisque la relation entre elle et Gadjeel avait clairement prospérée pendant leur petit séjour à Tirla-Fort, mais tout de même! La manipuler ainsi! La faire se creuser des trous dans la tête et se retourner les méninges à essayer de déchiffrer des heures durant des runes qui ne veulent rien dire? De qui comptait-elle se moquer exactement? Sans compter son agression de ce soir. Lucy bien sûr ne l'avait sans doute pas envisagé et n'en était pas responsable mais tout de même, une petite vengeance serait de bonne augure. Ils passèrent le dîner à élaborer une stratégie.
Après le repas, ils remontèrent sans trainer dans la chambre.
Reby se sentait épuisée par les évènements de la soirée et en même temps Gadjeel lui avait manqué. Elle avait le besoin de sentir sa chaleur, de se blottir contre lui en quête de réconfort, de le toucher et d'oublier le contact froid de la pince de Raymond sur sa peau.
Il partageait la même urgence et sitôt la porte fermée derrière eux, ils s'embrassèrent avec douceur et s'étreignirent avec passion.
Alors que leurs mains commençaient à se balader, Gadjeel la saisit par les épaules et l'arrêta. «J'ai besoin de prendre une douche. »
«Moi aussi» répondit-elle sans le lâcher du regard. Un sourire canaille naquit sur le visage de Gadjeel.
Pourquoi pas, après tout. Il passa son tee shirt au-dessus de sa tête avant de s'attaquer à celui de Reby qui se laissa faire bien volontiers en levant les bras. Il degrafa les boutons de son short d'une main experte et elle s'occupa de sa braguette.
Il la contempla en sous-vêtements quelques instant avant de l'embrasser. Et d'en profiter pour dégrafer d'un clic son soutien-gorge qui partit rejoindre son short à ses pieds.
Elle-même avait glissé ses doigts sous l'élastique de son boxer et le tira vers le bas. Gadjeel finit de l'envoyer au sol d'un habile mouvement de jambe.
Son érection se dressa fièrement.
Le souffle de Reby s'accéléra en voyant son sexe déjà dressé, la désirant. Elle déglutit difficilement. Il lui saisit le menton, la colla à lui et l'embrassa. Se faisant, elle sentit son érection se presser contre son ventre. L'excitation et le désir sexuel s'emparait d'elle de plus en plus.
Gadjeel s'agenouilla devant elle, enlaçant sa taille et serrant son visage contre son ventre. Une vague de tendresse submergea la jeune femme.
Les mains du chasseur se déplacèrent vers ses fesses, dont il apprécia la fermeté en les malaxant a pleines paumes. Du bout des doigts, il descendit le long de ses cuisses, traçant des lignes courbes invisibles mais brûlantes.
Reby, touchée de la déférence que lui dévoilait Gadjeel, se laissait aller sous ses mains, patiente malgré le feu qui commençait à la dévorer.
Elle enfouie ses doigts dans ses cheveux, s'accrochant à lui, lui communiquant son urgence.
Il sourit alors qu'il déposait une myriade de baisers sur son bas ventre, à la lisière de son dernier vêtement.
Il finit par en attraper les bords sur ses hanches avant de le descendre doucement. Il déposa un dernier baiser sur sa toison bleue et se releva. Elle avait le regard un peu dans le vague et la respiration courte. Il la prit par la main en résistant à la tentation de l'embrasser maintenant et la tira vers la salle de bain. L'entrainant sous l'eau chaude, il la colla à lui et l'embrassa éperdument.
Lassé de plier son cou pour que leurs lèvres se rejoignent, il la saisit sous les fesses pour la soulever. Instinctivement, ses jambes se referment autour des hanches du jeune homme. Tout son sexe était maintenant écrasé contre le bas ventre de Gadjeel et elle sentait sa queue en érection appuyer contre son périnée, à la lisière de ses fesses qu'il tenait encore à pleines mains. Elle ne put s'empêcher de gémir. L'eau coulait sur leurs corps, se mêlant à leurs baisers, rafraîchissant le feu qui naissait entre eux.
Ce feu qui grandissait dans le bas ventre de Reby, lui intimant de chercher davantage de contact, de se frotter plus ardemment contre Gadjeel. Son bassin commença à onduler et les frottements sur son clitoris ne pouvait que l'exciter davantage. Sentant l'ardeur de sa partenaire, Gadjeel céda à ses pulsions et, décalant légèrement Reby malgré sa protestation lorsqu'il stoppa ses mouvements, il positionna son gland à l'entrée de l'intimité de Reby, avant de s'enfoncer en elle. Doucement mais jusqu'à la garde. Il sentit ses petites mains sur ses épaules serrer fort et, un instant, sa respiration se bloqua et son corps se raidit.
Il resta immobile et l'embrassa langoureusement, le temps qu'elle s'habitue à sa présence imposante. Il aurait peut-être dû la préparer un peu avec ses doigts, se morigéna-t-il. Mais rapidement, ce fut Reby qui ne put rester immobile et elle initia de nouveaux mouvements de bassins, aux sensations désormais tout à fait différente. Elle gémissait à chaque mouvement et bientôt il ne put qu'amplifier leurs mouvements, la faisant aller et venir sur sa bite, ses tétons frottant son torse à chaque mouvement.
Il la plaqua contre le mur derrière pour avoir un meilleur appui et continua de la prendre encore et encore. Il ne pouvait plus se passer d'elle, de sa douceur, de sa chaleur, tellement serrée autour de son membre. L'orgasme le prit presque par surprise. Reby sentit distinctement le corps de son amant se tendre et se mettre à vibrer dans ses bras alors que la jouissance s'emparait de lui. Cette jouissance qu'elle lui donnait, qu'il venait puiser en elle. Elle le serra avec amour alors qu'il posa son front contre le carrelage froid du mur, à côté de sa tête.
«Reby… tu me rends fou.» Il la garda ainsi contre lui, sur lui, pendant quelques instants. Elle aussi restait immobile, profitant de son étreinte et de le sentir tout fébrile de son orgasme.
Après avoir récupéré, Gadjeel s'écarta du mur et fit redescendre Reby à terre. Ils se lavèrent tendrement avant de rejoindre leur lit. L'histoire ne dit pas ce qu'il se passa ensuite dans l'intimité de leurs draps (parce que l'auteur en a un peu marre de cette histoire qui ne veut pas se terminer…) mais Reby passa une très bonne nuit.
«Ça suffit Gadjeel! Fiche-moi la paix maintenant!»
Les portes de la guilde s'ouvrir avec fracas sur une Reby fulminante qui se précipita au pas de charge vers le comptoir, le chasseur de dragon sur ses talons, un air mauvais sur le visage.
«Je dis juste que si tu avais été plus…»
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que Reby l'envoyait paître, hors d'elle.
«Ferme la Gadjeel et lâche moi la grappe veux-tu!Quatre jours avec toi c'est vraiment l'enfer!»
«Je ne demande que ça figure toi et je ne suis pas responsable de toute cette connerie! » beugla-t-il, furieux.
Un silence pesant s'était naturellement imposé dans la salle à leur entrée et toutes les têtes étaient tournées vers eux.
«Tu commences vraiment à m'agacer! J'en ai plus qu'assez Gadjeel!»
«Ah bon, parce que tu crois que tu n'es pas agaçante peut être, miss je-suis-parfaite ?»
«Excuse-moi d'être celle qui a fourni tout le travail alors que tu allais te balader à droite à gauche!»
«Pardon? J'aimerai bien voir comment tu te sortiras des ennuis la prochaine fois!»
Le regard de la jeune femme devint assassin.
Dans un coin de la salle, une autre jeune femme, blonde, assistait silencieusement a la scène, en se ratatinant sur elle-même.
«Non mais tu te fiches de moi? J'ai passé ma semaine à me faire des nœuds au cerveau pour un vieux canular monté par un tordu qui n'a rien fait d'autre que me faire perdre mon temps, et je te signale qu'ils étaient quatre et ils ont essayés de me violer!» Hurla-t-elle sauvagement.
Gadjeel, bien décidé à ne pas lâcher le morceau, haussa les épaules, méprisant.
«Ils étaient nuls, tu aurais pu tous les battre si tu n'étais pas bêtement tombée dans leur piège!»
«Tout ça parce que 'Mosieur' qui devait me protéger n'était pas là, je te rappelle!»
«Et si 'Mademoiselle' n'était pas partie flâner au clair de lu…» il ne put finir sa phrase. Le cri de Reby résonna avec violence dans la grande salle.
«Ça suffit!»
De mémoire de guilde, personne ne l'avait jamais vu hausser le ton de cette façon.
«J'en ai plus qu'assez de toi et tout ça donc maintenant j'aimerais qu'on me foute la paix!» finit-elle par éclater, hors d'elle.
Sur ce, elle tourna les talons en direction de la porte arrière sans adresser un seul regard à quiconque.
Gadjeel resta planté quelques secondes avant de lancer un «C'est ça! bon vent!» et de quitter les lieux d'une humeur massacrante si l'on en croyait l'écho violent de ses talons sur le sol.
Le silence perdura quelques instants après leur départ.
Mirajane était estomaquée, Lucy littéralement mortifiée.
Elle s'en voulait terriblement d'avoir manigancé tout ça. Manifestement, la mission s'était révélée un échec et sa meilleure amie n'avait pas goûté à la plaisanterie de la bonne façon. Avait-elle vraiment dit qu'elle avait manqué de se faire violer. Lucy était horrifiée. Restait à croiser les doigts pour que ce séjour n'ait pas tout gâché entre les deux tourtereaux. Et si elle avait fait une boulette? Elle hésita à aller trouver Reby mais ce n'était sans doute pas le meilleur moment pour lui avouer son méfait et elle n'avait pas le cœur à la consoler en lui cachant sa part de responsabilité. Ça n'aurait pas été honnête de sa part. Bon, au moins, Reby était saine et sauve. Mais qu'avait-elle fait?
Reby marchait à grands pas en direction de Fairy Hill, le cœur battant la chamade, le sang en ébullition dans ses veines.
Intérieurement, elle jubilait. Elle bifurqua pile avant l'entrée et remonta l'allée arborée jusqu'au portail qui menait à la rue, qu'elle franchit discrètement. Elle n'était pas allée souvent chez lui, mais elle savait parfaitement où c'était.
Elle tourna précipitamment à l'angle de la rue et sursauta violement en tombant sur Gadjeel, qui la saisit par les épaules pour la stabiliser avant qu'elle ne parte en arrière. Son sourire canaille la fit fondre. Il lui prit la main et ils partirent en courant, dans un grand éclat de rire, complices et satisfaits de leur petit effet.
Ils arrivèrent rapidement dans l'appartement de Gadjeel, au dernier étage d'un vieil immeuble abandonné en bordure de la ville. Après avoir consolidé la structure avec des piliers d'acier judicieusement placés, il s'était concocté tout en haut un vrai nid douillet digne d'un chasseur de dragon.
La porte se fermait à peine qu'ils se jetaient l'un sur l'autre, fébrile, s'embrassant avec passion avant de s'étreindre amoureusement.
«Je t'aime Gadjeel.»déclara Reby entre deux baisers.
«Moi aussi je t'aime, Reby.»
Et comme deux êtres qui s'aiment tant qu'il leur est parfois insupportable d'être deux corps séparés, ils se fondirent l'un en l'autre du mieux qu'ils purent, et firent l'amour encore et encore jusqu'au petit jour.
FIN
Voilà voilà, toutes mes petites idées cochonnes couchées sur le papier, je me sens soulagée. J'espère que ça vous a plus, oui la fin est très nunuche mais au moins y'en a une…
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