Après avoir savouré le dernier plat et partagé une bouteille de vin local, les deux femmes se levèrent lentement, prolongeant les derniers moments de leur soirée en plein air. Elles ramassèrent les plats et les verres, marchant ensuite côte à côte vers la maison. La proximité retrouvée semblait envelopper Regina d'un sentiment de plénitude qu'elle avait ardemment désiré durant son absence.
Arrivées à la porte de la maison, Regina s'arrêta et se tourna vers Emma, son expression empreinte de fatigue mais aussi d'une vulnérabilité palpable. «Emma, je suis vraiment épuisée après le voyage, mais j'ai quelque chose à te demander.» Commença-t-elle, ses yeux cherchant ceux d'Emma sous le faible éclairage de l'entrée.
Emma, attentive, prit doucement les mains de Regina entre les siennes. «Bien sûr, dis-moi tout.»
Regina prit une profonde inspiration, la proximité d'Emma ravivant les sensations et les émotions de leur soirée. «Ces derniers jours en Californie, chaque nuit, je rêvais de revenir ici, pas seulement à la ferme, mais dans tes bras. Pourrais-tu... pourrais-tu me tenir dans tes bras cette nuit ? Juste nous endormir ensemble. J'ai rêvé de ce moment, de sentir à nouveau ta proximité tout au long de la nuit.»
Un sourire tendre et compréhensif se dessina sur le visage d'Emma. «Rien ne me ferait plus plaisir.» Répondit-elle doucement. Elle guida Regina à l'intérieur, vers la chambre. L'air dans la pièce était frais, les draps légèrement froissés invitant au repos.
Elles se préparèrent pour le coucher en silence, un silence confortable, rempli de la familiarité et de l'affection de leur relation. Une fois prêtes, Emma ouvrit les draps et Regina se glissa sous les couvertures. Sans hésiter, Emma rejoignit Regina, l'enveloppant doucement dans ses bras.
Les bras d'Emma autour d'elle, Regina se sentit enfin chez elle. Tous les soucis du voyage, la fatigue du décalage horaire, et les émotions de la soirée semblèrent s'évanouir au fur et à mesure qu'elle se nichait contre Emma. La chaleur de leur étreinte apportait un confort inégalé, et bientôt, sous le poids de cet amour et de cette sécurité, Regina s'endormit paisiblement.
Le battement régulier du cœur d'Emma sous l'oreille de Regina était la dernière mélodie qu'elle entendit avant de glisser dans un sommeil profond et réparateur, rêvant déjà de leur avenir ensemble, reconstruit pierre par pierre à partir de ce moment de pure tendresse.
Après une nuit réconfortante dans les bras d'Emma, Regina se leva tôt, laissant Emma encore endormie. La douce lumière du matin filtrait à travers les fenêtres de la ferme, illuminant la pièce d'une lueur dorée. Avant de partir, Regina jeta un dernier regard sur Emma, emportant l'image de sa tranquillité avec elle alors qu'elle se dirigeait vers sa propre villa.
En arrivant, la grande structure de la villa lui semblait à la fois familière et étrangement éloignée, comme si les murs reflétaient son propre isolement auto-imposé des années précédentes.
Une fois à l'intérieur de sa demeure, Regina se dirigea directement vers son bureau. Ce lieu, normalement un espace de créativité et de planification, se transformait aujourd'hui en un sanctuaire de réflexion introspective. Elle s'assit, ouvrant les lourds rideaux pour laisser entrer la lumière du jour, et resta un moment immobile, absorbée par ses pensées.
Regina était habituée à se protéger, à construire des murs autour de son cœur pour se garder de la douleur de l'attachement. La demande qu'elle avait faite à Emma la nuit précédente – celle de vouloir être tenue, de ressentir la présence rassurante d'une autre tout au long de la nuit – lui semblait maintenant presque étrangère à sa propre nature. Elle se demandait, avec une pointe d'inquiétude et une curiosité grandissante, comment ses défenses avaient pu être si rapidement et si efficacement érodées.
Regina prit un stylo, tournant machinalement l'objet dans ses mains tout en réfléchissant. «Est-ce ainsi que l'amour est censé se sentir ?» se demanda-t-elle à voix haute. «Est-ce que permettre à quelqu'un d'autre de voir les parties les plus vulnérables de mon être signifie que je change, ou que je suis en train de découvrir qui je suis vraiment ?»
Elle pensa à Emma, à la manière dont Emma la regardait, la traitait, la touchait. Chaque geste, chaque mot d'Emma semblait imprégné d'une affection profonde et inconditionnelle, quelque chose que Regina n'avait jamais cru essentiel jusqu'à présent. «Peut-être que l'amour n'est pas une faiblesse.» songea Regina, le stylo s'arrêtant. «Peut-être est-ce la force qui me manquait.»
Regina savait qu'elle devait reprendre le travail le soir même, mais cette session de réflexion avait été essentielle. Elle se sentait un peu plus prête à accepter les changements en elle, inspirée par la possibilité de ce que l'avenir pourrait apporter avec Emma. Avec un soupir, elle se leva, déterminée à affronter le monde avec une nouvelle perspective, peut-être un peu plus ouverte, un peu plus vulnérable, mais aussi un peu plus complète.
À mesure que les jours s'égrenaient, Regina et Emma établirent une routine douce et réconfortante. Elles avaient tissé un rythme de vie où leurs rencontres, presque bi-quotidiennes, devenaient les moments les plus attendus de leurs journées. La ferme des Swan , avec son calme presque palpable et son atmosphère cocooning, était devenue un refuge pour Regina, un contraste bienvenu avec l'agitation de son restaurant.
Regina, qui avait laissé quelques-unes de ses affaires à la ferme, trouvait chaque visite un peu plus facile, chaque départ un peu plus difficile. C'était comme si chaque objet qu'elle laissait là-bas l'enracinait un peu plus dans cette terre et dans la vie d'Emma.
Consciente des exigences de son restaurant et désireuse de maintenir son engagement professionnel tout en cultivant sa vie personnelle, Regina avait discuté avec Graham de la mise en place de roulements. Graham, compréhensif et soutenant le bien-être de sa cheffe, avait organisé l'équipe pour que Regina puisse s'absenter régulièrement sans que le restaurant en souffre. Cette flexibilité lui permettait de passer des après-midis entières à la ferme, parfois se prolongeant en soirées, où le temps semblait suspendre son vol.
Les moments passés ensemble à la ferme étaient variés et toujours enrichissants. Qu'il s'agisse de préparer ensemble le dîner avec des produits frais de la ferme, de se promener dans les champs au coucher du soleil, ou simplement de s'asseoir sous le vieux chêne pour parler ou lire en silence, chaque activité renforçait leur lien.
Les nuits qu'elles partageaient étaient empreintes de passion mais aussi d'une intimité grandissante. Regina, bien qu'encore émerveillée par la tournure que prenaient les événements, commençait lentement à accepter que le bonheur qu'elle vivait avec Emma n'était pas un rêve éphémère mais une réalité tangible et durable.
Un soir, alors qu'Emma dormait paisiblement à ses côtés, Regina se trouva éveillée, perdue dans ses pensées. La lune éclairait la chambre d'une lumière douce, dessinant des ombres apaisantes sur le sol. Regina réfléchissait à tout le chemin parcouru, à la transformation de sa vie depuis sa rencontre avec Emma.
Elle pensait à son ancienne solitude, à ses barrières longtemps impénétrables, et à la manière dont Emma les avait abattues, non pas avec force mais avec une constance douce, une présence chaleureuse qui avait fini par être son ancre. Regina se sentait vulnérable, certes, mais c'était une vulnérabilité qu'elle était prête à embrasser, car elle lui avait apporté plus de joie et de plénitude qu'elle n'aurait jamais cru possible.
Regina se tourna vers Emma, observant les contours de son visage apaisé par le sommeil. Un sentiment de gratitude profonde l'envahit. Elle savait que le chemin devant elles pourrait présenter des défis, mais elle se sentait prête à les affronter, tant qu'elles les affrontaient ensemble. Avec un soupir content, Regina se blottit contre Emma, fermant les yeux, une lueur d'optimisme et d'amour éclairant son cœur alors qu'elle glissait vers le sommeil, convaincue que l'avenir, tant qu'ils étaient ensemble, était lumineux.
À l'aube, alors que les premières lueurs du jour commençaient à se faufiler à travers les rideaux, Emma émergea lentement du sommeil. Elle sentit Regina à ses côtés, dont la respiration était encore profonde et régulière, signe d'un sommeil paisible. Délicatement, Emma se tourna vers Regina, l'observant dormir. Les rayons du matin illuminaient son visage, accentuant la sérénité qui s'y reflétait.
Doucement, Emma passa une main dans les cheveux de Regina, écartant quelques mèches qui s'étaient posées sur son front. Ce simple geste, plein de douceur et de soin, était devenu un rituel matinal pour elles.
Sentant la caresse d'Emma, Regina s'éveilla, ses yeux s'ouvrant lentement pour rencontrer ceux d'Emma, emplis d'affection. Un sourire tendre se dessina sur ses lèvres alors qu'elle murmurait, la voix encore enrouée par le sommeil. «Bonjour, belle Emma.»
«Bonjour, mon amour.» Répondit Emma, son sourire répondant au sien. «As-tu bien dormi ?»
«Parfaitement, surtout avec toi à mes côtés.» Dit Regina, se rapprochant pour échanger un baiser doux, leurs lèvres se rencontrant dans un moment de pure connexion.
Regina s'étira doucement, se blottissant contre Emma. «Je ne me souviens pas d'un réveil aussi paisible... C'est comme si chaque matin avec toi redéfinissait ma notion du bonheur.»
Emma rit doucement, la chaleur de sa peau contre celle de Regina amplifiant le sentiment de contentement qui les enveloppait. «Je pense que nous redéfinissons beaucoup de choses ensemble.» Dit-elle. «Chaque jour avec toi apporte son lot de découvertes.»
Regina prit la main d'Emma, entrelaçant leurs doigts. «Je me demandais... Est-ce que tu penses que c'est ce à quoi ressemble l'amour ? Ce calme, cette plénitude, même dans les petits moments comme celui-ci?»
Emma regarda leur mains jointes, puis leva les yeux vers Regina. «Je crois que oui. L'amour, c'est trouver un foyer dans la présence de l'autre. C'est sentir que chaque journée est une promesse de joie, peu importe ce qu'elle nous réserve.»
«Qu'as-tu prévu aujourd'hui ?» Demanda Regina, curieuse de savoir comment elles pourraient encore tisser des souvenirs ensemble.
Emma pensa un instant. «Je n'avais rien de spécial prévu, juste être avec toi. Peut-être pourrions-nous faire une balade ? Il fait si beau dehors.»
«J'adorerais ça.» Répondit Regina, son cœur léger à l'idée de passer encore une journée à explorer le monde aux côtés d'Emma. «Partons après le petit déjeuner. Je veux profiter de chaque minute avec toi.»
Le reste de la matinée se déroula dans une ambiance détendue et joyeuse, les deux femmes partageant un petit déjeuner tranquille, parlant de tout et de rien, riant souvent.
Tandis qu'Emma préparait un panier de pique-nique, Regina s'occupait de rassembler tout ce dont elles auraient besoin pour leur journée à l'extérieur. Leurs préparatifs étaient chargés d'une énergie légère, chaque geste témoignant de leur bonheur partagé.
Elles choisirent un sentier qu'elles connaissaient bien, un chemin qui serpentait à travers les collines verdoyantes et offrait des vues imprenables sur la vallée. Le soleil était doux, et une légère brise portait les senteurs de la terre et des fleurs sauvages. Marchant côte à côte, elles parlaient peu, se contentant de savourer la beauté naturelle et la compagnie l'une de l'autre.
Arrivées à leur endroit préféré, un petit pré ombragé bordé d'arbres, elles étendirent une couverture et disposèrent leur festin. Le pique-nique était simple mais délicieux, composé de fromages locaux, de fruits frais, et d'une bouteille de vin blanc. Assises côte à côte, elles mangeaient et riaient, les rires se mélangeant aux sons de la nature autour d'elles.
Alors que le pique-nique touchait à sa fin, Emma devint soudainement plus silencieuse, son regard se perdant dans les détails de Regina. Elle observait chaque expression de son visage, son sourire quand elle riait, la manière dont ses yeux brillaient quand elle parlait de quelque chose qu'elle aimait, et la perfection de ses cheveux ébènes qui encadraient son visage.
Prenant une profonde inspiration, Emma prit la main de Regina et la regarda droit dans les yeux. «Regina…» commença-t-elle, sa voix douce mais ferme. «Je ne sais pas comment te dire ça, mais je pense que c'est le bon moment. Je t'aime. Je t'aime vraiment.»
Regina, surprise, sentit son cœur battre plus fort. Les mots d'Emma résonnaient en elle, éveillant une cascade d'émotions. Pendant un moment, elle ne sut que dire, puis, avec un sourire qui illuminait tout son être, elle répondit, «Emma, entendre ces mots de ta part signifie tout pour moi. Je t'aime aussi, plus que je ne pourrais l'exprimer.»
Elles se penchèrent l'une vers l'autre pour un baiser, un baiser qui scella leurs mots et leurs sentiments. Ce "je t'aime" était plus qu'une déclaration; c'était une promesse, un engagement envers l'avenir.