Différents groupes de mangemorts étaient placés de ci et de là dans le salon.

La cérémonie avait été interrompue par l'irruption de Yaxley et Travers, déclarant la prise de pouvoir du ministère. Néanmoins, le plus surprenant avait été l'arrivant fortuit, qui n'était autre que Rufus Scrimgeour en personne.

Les hurlements du ministre emplissaient les lieux et chaque fois qu'ils s'atténuaient, un pesant mutisme s'abattait. Puis les fidèles s'adonnèrent de nouveau à leurs chuchotements entre eux, dardant quelques regards apeurés en direction de la porte où était sorti Lord Voldemort, accompagné de son serpent et Lestrange, traînant le pauvre homme sur le parquet ciré, égrenant sur son chemin une piste sanglante.

Dorea qui retenait son avant-bras, dont la marque apposée, pas plus tard il y a de ça une heure, examinait les lieux avec une inquiétude manifeste, se préoccupant à présent de ce qui allait se passait véritablement.

Drago, qui était à ses côtés, ébranla avec délicatesse son bras pour faire passer l'algie de la marque, puis entreprit de reboutonner sa manche, fronçant le nez dans un rictus singulier.

- Vous devriez passer la marque sous l'eau froide, leur suggéra Lucius qui s'approchait d'eux.

- On se passera de vos conseils, père, cracha son fils.

La jeune femme vit les orbes de Malefoy se poser sur son avant-bras puis les élever jusqu'à s'arrêter sur son regard.

Il entrouvrit alors la bouche, mais les cris persistants cessèrent abruptement et le silence revint dans le salon tous tournés vers la porte.

Dorea, tout comme Drago à ses côtés ainsi que le reste des mangemorts comprirent que le ministre de la Magie, Rufus Scrimgeour, venait de rendre l'âme.

Quelques minutes passèrent sans que qui ce soit n'émettent le moindre son, puis des talons résonnèrent dans la pièce d'à côté et enfin, Bellatrix Lestrange rouvrit la double porte donnant sur la salle à manger.

Elle s'avança vers le centre de la pièce, considérant un à un les fidèles qui se trouvaient autour d'elle.

- Nous avons les noms de chaque cachette de l'Ordre. Je veux une équipe dans chacune d'elles. Avery et les Carrow chez Diggle, enchaîna-t-elle en désignant de son doigt tremblant de colère les mangemorts appelés. Je veux que Jugson, Goyle et Macnair rendent visite à ma salope de sœur ! Ne faites aucun quartier, tuez-la, s'il le faut !

Dorea vit Narcissa, qui était non loin d'elle, se raidir subitement.

- Yaxley et Travers, retournaient au ministère, et levez tout de suite les protections !

Les deux hommes acquiescèrent de la tête et s'en allèrent aussitôt, se dirigeant vers les escaliers menant au rez-de-chaussée.

- Dès que les protections seront levées, je veux que les autres, vous veniez avec moi. Nous sommes invités à un mariage !

Le cœur de Dorea cessa de battre et elle sentit la main de Drago saisir aussitôt la sienne.

Alors que tous convergeaient vers la sortie, Drago et Dorea amorcèrent un mouvement, mais le sourire menaçant de Lestrange les retint.

- Vous deux, vous restez ici.

Drago fronça des sourcils puis ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'il comprit ce que sa tante était en train de faire.

- Tu nous mets sur la touche ?! Demanda-t-il avec une véhémence appuyée.

Le regard ébène de la femme se posa alors sur la rousse, puis elle eut un léger ricanement moqueur.

- Laissez les grandes personnes satisfaire le maître.

Puis elle s'en alla rejoindre les mangemorts qui commençait à se rassembler devant le portail, attendant le signal de Yaxley lorsqu'il aura levé les protections qui protègent chaque refuge des membres de l'Ordre.

Dorea, refusant de rester inactive, lâcha la main de Drago, puis se dirigea à grande enjambée vers les escaliers qu'elle emprunta pour rejoindre sa chambre.

- Dott', où tu vas ?! s'exclama Drago en tentant de la poursuivre.

Il saisit son poignet et la retint alors qu'elle s'apprêtait à grimper une autre flopée de marche.

- On se rejoint à Belgrave Square. Je vais prendre mes affaires, lui chuchota-t-elle à toute vitesse, tâchant de rester hors d'écoute du père du jeune homme.

- D'accord, alors à tout de suite.

Dorea se hâta avec empressement pour rejoindre sa chambre et lorsqu'elle pénétra la pièce, elle se figea brusquement réalisant que c'était pour elle, le moment d'agir.

Elle sortit alors sa baguette de la poche de sa longue veste cintrée, puis elle se concentra de toutes ses forces la levant légèrement en direction de la fenêtre.

- Expecto Patronum ! lança-t-elle.

Une forma argentée jaillit de sa baguette puis illumina la pièce pour prendre la forme d'un aigle royal. Marchant vers elle, sur ses pattes, il claqua du bec dans sa direction.

- Le ministère est tombé, Rufus Scrimgeour est mort. Ils arrivent, fuyez !

Puis l'aigle se métamorphosa en une petite boule lumineuse et fila à toute vitesse vers la fenêtre pour foncer dans le ciel qui s'assombrissait au-dehors.

Prenant une minute pour observer le parc où le calme régnait en ce début de soirée d'été, elle eut une pensée pour son frère, ainsi que le reste de l'Ordre et plus particulièrement pour Bill et Fleur. Elle était désolée d'avoir saccagé leur mariage. Si elle s'était tû durant cette fameuse réunion…

Soupirant d'affliction, elle se dirigea vers sa malle et entreprit de se changer. Elle sentit ses yeux déborder de larmes, mais ce n'était ni l'endroit, ni le moment pour se laisser aller à sa peine. Pourvu qu'Harry s'en sorte… Elle espérait qu'elle avait envoyé le message à temps.

0o0

Dorea pénétra sa nouvelle maison d'un pas pesant, traînant sa malle qu'elle avait allégée d'un sortilège. La porte et les verrous se refermèrent derrière elle, et Drago apparut dans le couloir, sortant de la cuisine, pour venir l'aider.

- Est-ce que la maison est protégée ? souffla-t-elle

- Tout est réglé, dit-il. Nous sommes en sécurité.

Alors Dorea s'écroula au sol et versa des larmes silencieuses, suppliant pour que son frère se soit échappé à temps et soit autant en sécurité qu'elle l'était.

Drago s'accroupit face à elle, et l'enveloppa de ses bras, lui murmurant des mots rassurants dans l'oreille.

0o0

L'horloge sonnait dix heures du soir, alors que Drago et Dorea se tenaient sur les canapés se faisant front.

Ils avaient rangé leurs affaires et quelques grimoires que le jeune homme avait subtilisé dans la bibliothèque du Manoir, traînaient sur le tapis entre eux, ici et là.

Dorea, le regard rougi avait les yeux perdus au loin, se demandant s'ils auraient eu un signe quelconque que le Seigneur des Ténèbres ait mis la main sur Harry depuis.

- Tu as faim ? lui demanda Drago.

La jeune femme secoua le chef puis essuya une autre larme sur sa joue humide.

- Demain, je m'occupe de trouver un elfe, lui assura-t-il.

Elle opina de la tête, mais resta silencieuse. Puis le blond s'accouda sur ses cuisses, se penchant vers elle.

- Il va s'en sortir Dott', lui souffla-t-il. Je suis certain qu'il a pu s'échapper à temps.

- Je ne sais pas…, murmura-t-elle d'une voix rauque.

- D'aussi loin que je m'en souvienne, Potter s'en est toujours sorti. C'est bien ce qui m'agaçait lorsque nous étions à l'école.

Dorea eut un sourire morose, mais redevint subitement sérieuse.

- Qu'est-ce que l'on va faire maintenant ?

- Je n'en sais rien…

Elle releva le regard pour rencontrer celui perplexe de Drago. À ce moment, la jeune femme sentit son avant-bras gauche s'engourdir brusquement, et au vu de l'expression douloureuse du jeune homme, il en était de même pour lui.

- Il nous appelle, siffla Dorea

Puis Drago s'évapora dans un filet de fumée noire et Dorea ne tarda pas à le suivre. La sensation était la même que lors d'un transplanage lambda, toutefois, le brouillard noir l'englobait tout au long de son voyage jusqu'à ce qu'elle atterrisse brusquement sur le gravier de l'allée du Manoir Malefoy, qu'elle avait seulement quitté quelques heures plus tôt.

Drago se précipita vers elle et l'aida à se relever et c'est ainsi qu'elle se rendit compte des éclats de lumière qui fusaient à travers les fenêtres du deuxième étage. Des hurlements même résonnaient à travers les murs et jusqu'à eux.

C'est donc, comprenant que le Seigneur des Ténèbres était dans une colère noire - ce qui signifiait que Harry avait dû s'échapper à temps - que Dorea et Drago longèrent l'allée jusqu'à l'immense porte d'entrée.

Avec une peur sourde, ils grimpèrent les escaliers et découvrir plusieurs corps inconscients de mangemorts échoués dans le salon.

- Maître, vous nous avez fait appeler ? dit Drago en s'agenouillant devant Lord Voldemort.

Dorea restant silencieuse, l'imita.

- Potter s'est échappé, une nouvelle fois ! siffla-t-il avec emportement. Je veux que vous l'attrapiez ! Sa voix fit écho dans l'effrayant silence qui régnait autour d'eux. Il a été aperçu à Londres. Il ne peut pas se cacher longtemps comme ça !

- Il est impératif de poster des hommes dans chaque endroit qui a un rapport avec lui, maître, suggéra alors Drago.

Lord Voldemort leur tourna le dos, le sifflement de sa respiration saccadée logeant dans l'atmosphère figée. Plusieurs minutes passèrent, durant lesquels Dorea et Drago se demandaient s'ils allaient ressortir vivants de cette entrevue, ou du moins encore conscient contrairement à leurs condisciples étalés au sol.

- Vous avez obtenu le pouvoir du ministère, dit alors Dorea. Pour le moment, nous ne pouvons rien faire de plus. Harry doit certainement se cacher dans un endroit sûr et temps qu'il n'en sortira pas, nous ne pouvons mettre la main dessus. Mais il en sortira un jour, et croyez-moi, on l'attendra de pied ferme.

Severus Rogue et Bellatrix Lestrange débarquèrent à cet instant.

- On a perdu la trace de Potter. Ainsi que de la sang-de-bourbe et du traite-à-son-sang. Nous avons retrouvé Rowle et Dolohov qui ont été oubliettés, au milieu d'une cafétéria de Tottenham Court Road.

Voldemort tourna légèrement la tête vers ses deux plus fidèles serviteurs.

- Nous avons fait tout ce que nous pouvions, mon Seigneur, susurra Bellatrix dans un chuchotis.

- Je sais que vous avez fait tout ce que vous pouviez, ma chère Bella, dit Voldemort en pivotant de nouveau, face à eux. Drago ?

- Oui, maître ?

- Amène-moi ces deux incapables et fait leur comprendre qu'on ne me déçoit pas ainsi. Ce sera tout pour ce soir. Je ne veux plus voir personne ici.

Puis il s'en alla en direction de la porte qu'il referma sèchement d'un geste de baguette. Dorea expira de soulagement puis échangea un coup d'œil avec le blond. Ce dernier avait le teint blême et c'est d'un geste morne qu'il se releva pour sortir à son tour de la pièce, exécuter la tâche ingrate que lui avait confié le Seigneur des Ténèbres.

0o0

Dorea avait trouvé une bouteille de Wisky Pur Feu dans l'un des placards de la cuisine et l'avait déjà vidé à moitié, alors qu'elle était assise sur les marches des escaliers de la maison de Belgrave Square.

Jetant un énième regard à l'horloge du salon, elle constata qu'il était près de trois heures du matin. Saisissant la bouteille posée devant elle, elle avala une gorgée d'alcool au goulot, quand Drago apparut dans le vestibule dans une épaisse fumée noire.

Sa tenue était recouverte de sang et il avait les jointures des mains bleutées et rougies d'égratignures.

C'est d'un pas las, qu'il marcha jusqu'à elle, monta les quelques marches pour arriver jusqu'à sa hauteur et s'écrouler sur l'une d'elles, tout juste à ses côtés. Dorea lui tendit la bouteille et il la prit pour boire une grande gorgée de Wisky. Il grimaça sous le goût âpre qui s'emparait de sa bouche puis avala et ferma les yeux avec un certain soulagement.

Dorea n'osait pas lui demander comment cela s'était passé. Mais au vu de son état, elle devinait qu'il n'avait pas eu d'autres choix de torturer les deux mangemorts.

- J'ai parlé avec Rogue, dit-il alors en prenant enfin la parole.

Dorea, plissant le front, attendit que le blond poursuive. Ce qu'il fit :

- Il parait que quand ils sont arrivés sur les lieux du mariage, beaucoup d'invités avaient déjà disparus. Et Potter n'était déjà plus là. Ils supposent que l'Ordre a été prévenu.

- Certainement, Kingsley, souffla la rousse.

- Rogue m'a fait la même réponse. Mais on sait parfaitement tous les deux, que ça ne venait pas de lui.

Dorea tourna alors le regard vers son compagnon qui affichait à présent un air furibond.

- Tu as de la chance que je n'ai pas été là, pour t'en empêcher, finit-il d'un ton cassant.

- Je ne pouvais pas ne pas agir. Il s'agit de mon frère ! s'outra Dorea dans un demi-murmure.

- Et pour moi, il s'agit de toi. Tu l'as envoyé du Manoir en plus. Imagine que quelqu'un s'en serait rendu compte. Ou pire, lui-même. Tu ne serais vraisemblablement plus de ce monde à l'heure qu'il est.

La rousse inspira puis poussa un profond soupir d'exaspération.

- Ta mission n'est pas de protéger ton balafré de frère, mais bien celle de détruire les horcruxes. Dès lors tiens-toi en à cela, c'est déjà bien suffisant. Potter s'en sortira très bien, même sans toi.

Il posa un peu brutalement la bouteille sur la marche moquettée, puis se releva.

- Je vais me coucher. Bonne nuit, lança-t-il d'un ton sec.

Drago grimpa la suite des marches puis la porte de leur chambre se referma avec fracas, ce qui la fit sursauter. Elle attrapa alors la bouteille et but une nouvelle gorgée, cherchant le moyen d'oublier cette pénible journée.

0o0

Le lendemain, Dorea éprouva une tendre étreinte l'effleurer sur le visage, puis un baiser déposé sur sa nuque. Cependant, elle se rendormit aussitôt, se rendant à peine compte que Drago sortait de la maison.

C'est uniquement à l'heure du déjeuner, alors que le jour avait empli la pièce, qu'elle papillonna des yeux et réalisa qu'elle s'était endormie dans le canapé.

À travers sa vision floutée, elle crut distinguer une forme beige qui passait devant elle pour saisir la bouteille de Wiskhy, qu'elle avait vidé durant la nuit, à ses pieds. Puis retrouvant progressivement une vue distincte, elle réalisa qu'un elfe de maison se promenait au milieu de son salon.

Prise de panique, elle se dépêtra dans un plaid qu'elle n'avait pas souvenir de s'être couverte la veille et tomba lourdement sur le sol.

- Est-ce que maîtresse Dorea va bien ? s'enquit le petit elfe en se précipitant vers elle.

La jeune femme se redressa puis examina enfin la créature qui la surplombait. L'elfe en question était habillé d'une taie d'oreiller immaculé. Il avait de gigantesques oreilles pointues, des yeux globuleux d'un vert puissant, et un nez filant qui lui faisait penser à un certain blond. D'ailleurs, où il était passé celui-là ?

Dorea se releva, non sans difficulté, au vu de la gueule de bois qui la plombait et de son corps courbaturé.

- Qui… qui es-tu ? demanda-t-elle en se prenant la tête entre les mains.

Un épouvantable mal de crâne commençait à poindre.

- Je suis Oogie, votre nouvel elfe, maîtresse. Maître Drago, m'a fait l'honneur, ce matin, de me recruter. J'attendais avec impatience de pouvoir servir une famille digne de ce nom ! ajouta-t-il avec un certain enthousiasme.

- Euh… ok… et… tu sais où est… Maître Drago ?

- Il est sorti il y a de ça une demi-heure. Voulez-vous mangez quelque chose ?

- Tu… tu as fait des courses ?

- Bien sûr, maîtresse. J'ai également lavé votre linge et rangée le reste de votre malle, affirma-t-il avec une fierté manifeste. Elle est dans la buanderie, souhaitez-vous que je vous la donne pour la ranger autre part ?

- Tu… tu as vidé ma malle ? bredouilla Dorea.

- Oui, maîtresse. Comme celle de maître Drago.

Dorea écarquilla les yeux et ouvrit la bouche de stupeur.

- Oogie, où as-tu rangé le reste des affaires qui s'y trouvaient ?

- Dans le bureau, au fond du couloir.

Puis considérant l'expression de la jeune femme, il afficha soudainement une mine apeurée puis se donna délibérément une claque.

- Méchant Oogie, méchant Oogie !

- Ça va, ça va, ça va ! dit Dorea d'un ton hâtif, tâchant d'interrompre l'elfe qui s'auto punissait. Tu ne pouvais pas savoir.

Puis elle se dirigea vers le vestibule et s'enfonça dans le couloir pour ouvrir la porte qui se trouvait au fond. C'est ainsi qu'elle découvrit un bureau fait entièrement en noyer. Du sol au plafond en caisson ainsi que les murs. Derrière la table de travail, se trouvait non seulement un fauteuil chesterfield semblable à celui qui se trouvait dans le bureau de son père, ainsi qu'une grand bibliothèque toute vitrée.

L'épée de Godric Gryffondor trônait au centre, renvoyant un éclat lumineux par la lumière du jour qui provenait de la baie vitrée donnant sur un jardin et une… petite piscine rectangulaire où deux chaises longues en osier étaient placées aux abords.

La jeune femme, n'en croyant pas ses yeux, réalisa qu'elle avait à peine découvert toutes les merveilles que cette maison détenait. S'avançant vers la porte, elle la glissa sur le côté et posa un de ses pieds nus sur l'herbe fraîche. Levant le regard vers le ciel, elle constata les nuages noirs qui chargeaient l'atmosphère. Les détraqueurs devaient certainement se trouver aux alentours de Londres pour qu'ils aient constamment cette grisâtes ambiante.

Préférant rentrer, elle se dirigea vers sa chambre puis se déshabilla et pénétra la douche entièrement en marbre noir, l'eau tiède lui faisant instantanément un bien fou.

Elle sentit un corps se faufiler dans son dos, avant que des mains et des bras enveloppèrent amoureusement sa taille. La marque des ténèbres était aussi noire et tranchée sur la peau du jeune homme que la sienne sur son avant-bras.

Drago déposa une multitude de baisers sur sa zone jugulaire, chatouillant avec sensualité son épiderme.

- Tu étais où ?

- Je suis allé courir un peu, j'avais besoin de me vider la tête.

Dorea se mit à soupirer avec délice alors qu'il traça avec son index le contour de son petit bourgeon.

- Je suis désolé de m'être énervé cette nuit, murmura-t-il dans son oreille avant de mordre et de titiller son lobe.

- Drago…

- Je présume que tu as rencontré notre nouvel elfe, exhala-t-il doucement alors qu'il insérait un doigt en elle.

- Oh mon dieu…

- Il te convient ?

- O… oui. C'est très bien, bredouilla-t-elle en ondulant son bassin contre son érection naissante, suivant le mouvement de sa main. Mais… cesse de parler et fais-moi l'amour… je t'en prie, fit-elle dans un souffle

- Notre priorité est de vous satisfaire Lady Artwood.

0o0

Dorea scrutait la façade des immeubles du Square Grimmaud, appuyée à l'ombre d'un arbre dans le parc juste en face.

Elle soupirait une énième fois, s'impatientant d'être postée ici depuis deux jours.

Depuis le fiasco du mariage de Bill et Fleur, Voldemort avait placé ses mangemorts partout dans le pays, aux endroits susceptibles où Harry, Ron et Hermione pouvaient se cacher. Little Whinging, Loustry Ste Chaspoule ou même Ste Mangouste.

Toutefois, Square Gimmaud figurait le lieu le plus probable où Harry pouvait loger avec ses deux amis.

Macnair et Jugson étaient non loin d'elle et conversaient entre eux, riant grassement de temps à autres. Ils ne surveillaient même pas l'entrée de la maison…

Dorea pensa qu'ils étaient intrinsèquement sots, ce qui en soit était tant mieux pour elle. Car si Harry devait pointer le nez dehors, ce n'était certainement pas eux qui allaient l'en empêcher.

Jugson se mit de nouveau à éclater de rire lorsque soudainement un bout de cape jaillit du haut du perron sous le numéro douze.

Dorea cessa de respirer et jeta un coup d'œil vers les deux mangemorts, qui eux n'avaient rien remarqué, mais avaient noté sa crispation.

- Bah… qu'est-ce qu'il se passe Artwood ?! dit Macnair qui arborait un sourire sardonique. Malefoy n'a pas réussi à te faire jouir hier soir ?

La jeune femme fit rouler ses prunelles avec nonchalance tandis que les deux se gaussaient une fois de plus. Drago et elle commençaient à s'habituer à ce genre de remarques, même si ce n'était jamais agréable à entendre. Néanmoins, ils n'avaient rien à faire de ce que l'on pouvait penser d'eux. Cela faisait à peine quatre jours qu'ils habitaient ensemble, se réveillant le matin dans le même lit, partageant leur quotidien de la plus délectable des manières et s'endormaient dans les bras l'un de l'autre chaque soir. Et pourtant, tout semblait si naturel. Ils construisaient leur petite bulle et bien que le contraste soit saisissant avec la guerre qui faisait ravage au-dehors, lorsqu'ils se retrouvaient dans ce lieu, c'est comme si plus rien n'existait à part eux deux et leur couple. Dorea, ne savait pas si elle était en mesure de définir cela comme du bonheur, car chaque fois qu'il mettait un pied à l'extérieur, tous les rattrapaient aussitôt : la guerre, les mangemorts, Voldemort, Harry, les horcruxes… Mais c'était comme un temple sacré, où tout ceci n'avait plus lieu d'être en son sein.

Dorea fixant les marches du perron menant au Manoir des Black, resta silencieuse et ignora les quolibets des deux mangemorts. Et finalement, ils se calmèrent plusieurs minutes après, reprenant leur sérieux et virant la discussion sur un tout autre sujet : l'interrogatoire des Tonks.

D'une oreille, elle comprit que le père et la mère de Nymphadora Tonks, avaient été torturés mais heureusement, ils s'étaient vaillamment défendus et les mangemorts avait pris la fuite. Puis ensuite, elle distingua Jugson émettre un bâillement et soupirer d'abattement.

- Je suis crevé, moi.

- On devrait aller se reposer, Jug, déclara Macnair en postant rudement une main dans son dos.

La rousse leva les yeux au ciel tandis que les deux mangemorts partirent sans un mot dans une brume sombre, sans même demander son avis. Mais quels… connards ! Et dire que c'était la deuxième fois, en deux jours qu'ils lui faisaient ce plan.

Elle allait une nouvelle fois passer la nuit ici, jusqu'à ce que la relève du matin débarque. Non mais franchement…

- Oogie ? appela-t-elle.

Un petit elfe apparut devant elle dans une fumée bleue vaporeuse.

- Oui maîtresse Dorea ? fit-il en s'inclinant suffisamment bas pour montrer son respect.

- Dis à maître Drago, dès qu'il sera rentré, que je vais avoir du retard pour le dîner. Jugson et Macnair viennent encore une fois de me laisser en plan.

- Bien maîtresse Dorea.

- Et arrête de m'appeler maîtresse Dorea, s'exaspéra la rousse. On en a déjà parlé.

- Mais maître Drago a demandé à ce que…

- Ce n'est pas ma faute si cet idiot est despotique, répondit-elle sèchement. Appelle-moi simplement Miss Dorea. Lui, appelle-le comme il le souhaite. Mais arrête de me servir du « maîtresse », j'ai l'impression d'être une perverse avec une cravache à la main.

- Maître Drago a affirmé que si vous disiez cela encore une fois, il se ferait un plaisir de réaliser…

- Stop ! interrompit la jeune femme horrifiée que son compagnon ait demandé de transmettre un tel message par le biais de leur elfe de maison. Tu peux partir, et surtout évite de me répéter ce genre de chose. Malefoy n'a pas à te demander de me transmette de tels messages.

- Bien Miss Dorea, prononça Oogie, sa voix trahissant un léger émoi.

Puis l'elfe disparu et Dorea secoua la tête, consternée, mais tout de même amusée par le comportement du blond.

Elle s'adossa à nouveau contre l'arbre et inspira puis expira, croisant les bras sur sa poitrine, observant avec insistance l'entrée du Square Grimmaud.

À cet instant, une chaussure apparue sur le perron puis un corps sortit de l'ombre. Dorea se redressa brusquement, reconnaissant Remus Lupin qui descendait les petites marches de pierre et qui marchait droit devant lui, venant à sa rencontre.

L'homme avança vers le petit portail de l'entrée du parc et braqua instantanément sa baguette sur elle, se mettant en garde. La jeune femme leva alors les mains en signe de réédition.

- Est-ce que tu es seule ? s'enquit le membre de l'Ordre.

- Je le suis, affirma la rousse dans un murmure.

Son cœur battait à tout rompre et elle priait pour que des mangemorts n'apparaissent pas en cet instant même.

- Revelio ! lança le Lycanthrope hissant sa baguette au-dessus de sa tête.

Mais rien ne se passa. Puis il pointa de nouveau sa baguette sur elle, son regard empli de méfiance.

- Nous devons parler, Dorea.

- Partez, souffla cette dernière. D'autres mangemorts peuvent revenir à tout moment, dit-elle la voix quelque peu tremblante.

Puis il eut un mouvement de réticence, plissant les yeux et la scrutant scrupuleusement, avant de finalement baisser sa garde. Toutefois il conserva ses distances tout comme Dorea qui maintint ses mains en l'air.

- Ce patronus venait de toi ?

La jeune femme se figea puis hocha vivement de la tête.

- Pourquoi as-tu voulu nous aider ?

- Partez, répéta-t-elle suppliante.

Des voix résonnèrent au fond du parc, tous deux se tournant pour voir des brumes noires apparaître.

- Retrouve-moi à Hyde Park, devant la statue de Peter Pan. Dans une demi-heure, dit Lupin.

Lorsque Dorea se retourna vers lui, elle l'aperçut franchir le portail puis courir le long du trottoir et enfin disparaître au loin. Elle abaissa alors ses mains, exhalant un souffle de soulagement et tâchant de recouvrir une expression impassible, elle adressa un signe de tête aux deux nouveaux mangemorts postés à cet endroit.

- Tu peux y aller, Artwood, on prend le relais, assura l'un d'eux.

L'ancienne Serpentard hocha le chef, puis attrapa son casque de moto à ses pieds et l'enfila tout en se dirigeant vers l'engin rouge sport garée devant le numéro treize.