Résumé :
5 fois ou Bakugo a protégé Mina, une fois ou il ne l'a pas fait
couple : Bakugo x Mina
Rating : M (public averti)
Disclaimer à la fin
U11
1 la fois ou il l'as protégé des garçons mal intentionnés
Mina n'y aurait jamais pensé. Bakugo et elle ? Ils se connaissaient depuis 3ans, et entre la guerre et leur diplôme, personne n'a eu le temps, pas eu l'envie, de sérieusement former des couples.
La fête des remises des diplômes étaient spéciales. Tout le monde doit penser ça, après tout, c'est un moment spécial pour tout le monde. Mais tout le monde ne fête pas la remise des diplômes avec la reconquête de pays, on ne fait pas tous ça au-dessus des cendres de Shigaraki et All for one. On ne fait pas tous ça après que Deku soit sorti du coma plus fort que jamais.
Alors les élèves de la terminale A ont décidé d'aller danser dans un club, Mina voulait se faire plaisir, elle claqua son premier salaire dans la tenue de ses rêves.
Le tissu panthère fushya et noir pailleté fait comme une seconde peau, de longues manches recouvrait les cicatrices, souvenir de guerre, mais découvrent largement son décolleté, cache ce qu'il faut de ses seins mais laissent son ventre nu, la jupe, courte, vraiment courte, est du même motif, des cuissardes fushia remontent jusqu'à ses cuisses et lui font gagner quelques centimètres de haut.
Elle se sent bien, elle se sent belle, elle se sent forte. Aujourd'hui, elle est une héroïne, et rien ne pourra la faire tomber, alors avec ses amis ils ont chanté, bus des shoots, joué à des jeux débiles, fumé des joints, fait un bière pong, et surtout, ils ont dansé. Mina avait la tête qui tournait et le corps qui se déhanchait sur le rythme des basses. Elle sentit un inconnu approcher et réalisa qu'elle était trop ivre pour se défendre, mais la peur fut de courte durée
Bakugo éjecta l'inconnu très loin, il fut avalé par la foule, et avait peut-être un sacré bleu sur l'avant-bras. Mina ne le su jamais, parce qu'aussitôt Bakugo vient auprès d'elle.
— Fait attention ma belle, une aussi jolie fille, ça n'attire pas que les gentils garçons.
— Oui, mais j'ai un gentil garçon pour me défendre.
Il rigole et se place derrière elle. Il danse bien, ils se sont collés et enlacés en suivant le tempo, les mains dans son dos sont douces, les lèvres de Bakugo dans son cou encore plus. Elle ferme les yeux, se laissant aller vers la sensation, mais en ressent une, assez inattendue.
Les lèvres de Bakugo ont grimpé jusqu'à son visage, et il l'embrasse passionnément. Elle s'est abandonnée à ce baiser, à l'euphorie de l'ivresse et quelques heures plus tard, dans le dortoir, elle s'est complètement abandonnée à Bakugo.
Quand elle s'est réveillée avec une gueule de bois pas possible, Bakugo lui a donné un antalgique, à engueuler ceux qui faisaient du bruit dans le couloir. Il lui a laissé son lit et l'a portée jusqu'à sous la douche. Elle se sent comme une princesse protégée par son chevalier servant.
2
la fois ou il l'a protégé de sa propre étourderie
Ils sont ensemble depuis deux ans. Bakugo est un prince charmant. Oui, il est colérique, oui, il lui hurle dessus, mais c'est dans son caractère, elle le sait depuis le début. Et aucun homme ne s'occupera d'elle comme il le fait. Quel autre homme lui ferait des petits plats équilibrés tous les jours ? Elle en a de la chance, quand elle voit Jiro passer son temps à empêcher Denki de mettre bêtement le feu à leur appartement en essayant de faire du riz, elle s'estime heureuse.
Ils ont emménagé juste après leur diplôme. Katsuki s'est presque immédiatement fait proposer un prestigieux poste dans une grande agence, avec un logement de fonction juste à côté. Son agence à elle est plus loin, mais il serait stupide de payer plus cher un appartement à mi-chemin entre leurs deux jobs.
Du coup, il lui a offert une voiture pour leurs 1 ans. Celle qu'elle voulait à la base était rose mais heureusement Bakugo l'a sauvé du mauvais goût en lui en offrant une noire, plus classique et passe partout, avec toutes les options de sécurité. Bakugo lui rappelle souvent que pour une danseuse, elle est si maladroite. Avec lui elle a appris à maîtriser sa spontanée infantile, elle réfléchit plus à ce qu'elle dit. Du coup, elle parle moins, mais c'est pour le mieux . Que ferait-elle sans lui ? Elle qui était si désordonnée est devenue maniaque, jamais elle n'a tenu une maison aussi propre, et elle est devenue si calme et mature.
Mais elle reste tête en l'air. Il est tard le jour où ça arrive, elle a sa voiture depuis 8 mois, elle la connait par cœur, mais là, il est 4h du matin, elle a été appelée en urgence pour une intervention de l'autre bout de la ville. Elle a à peine eu le temps d'enfiler son costume, et avale une barre protéinée tout en conduisant. Ça serait bête d'arriver et de faire un malaise vagal avant d'avoir pu appréhender le vilain.
Tout se passe très vite, elle a la la priorité, la route semble desserte quand une voiture déboule, phare éteint, d'une intersection, le conducteur, complètement ivre, la percute à gauche, enfonçant la portière de passager et la voilà qui fait des tonneaux sur le bord du périph. Les airbags s'enclenchent et elle perd conscience en se disant que Bakugo allait être furieux
Elle se réveille à l'hôpital entre les bips et le son de son fiancé qui rugit sur le personnel. Dès qu'il voit qu'elle ouvre les yeux, il pousse une aide-soignante pour être à son côté.
- Comment tu te sens ?
- Ça va, j'ai soif. Et ma tête tourne un peu.
- Tu as de la chance de ne rien de grave. J'ai bien fait d'insister sur les options sécurisées, mais tu es beaucoup trop tête en l'air. Et si tu étais morte ? Et si l'autre en face était mort ? Tu as pensé à ça ? Les répercussions sur nos carrières ?
Elle baisse les yeux. Il a raison, elle aurait dû faire plus attention, peut-être manger à la maison ou sur place ? Ne pas avoir stupidement présumer que les gens respecteraient le Code de la route ? Elle est trop fatiguée, Katsuki lui donne de l'eau, insulte quelques infirmiers en plus et reste à son côté jusqu'à ce qu'elle se rendorme. Leurs amis ramènent des fleurs mais Bakugo ne laisse entrer que Kirishima, renvoyant les autres chez eux.
Kiri reste avec eux jusqu'à ce que les docteurs la libère. Il la déride en la faisant rire. Il a aussi été appelé pendant l'intervention, le vilain a été appréhendé, au final tout va bien. La semaine suivante, ils ont vendu la carcasse de la voiture et opté pour un abonnement aux transports en commun. C'est plus sûr.
3
La fois ou il l'a protégé du ridicule
Elle a presque 2H de transport en commun tous les matins. C'est long mais il est hors de question de déménager, ils sont à 30min de la maison de famille de Bakugo, à 5 minutes de son travail et à 20 minutes de chez Kirishima, ça serait stupide de sacrifier tout ça.
Du coup, quand elle peut, elle covoiture, Comme ça elle est devenue amie avec son nouveau collègue. Moose. Il est génial, très grand et drôle, il lui fait beaucoup penser à Kirishima.
Ils forment une bonne équipe, maintenant que ses amis sont repartis au quatre coins du pays, voire du monde, elle sort moins. De toute façon comme le dit Kats, fuck les figurants, rien n'est mieux pour la santé que de se coucher tôt et d'avoir une routine saine. C'est mieux pour elle d'avoir arrêter de dépenser du temps et de l'argent dans des soirées.
Mais son collègue Moose, Yoshito de son nom civil, l'a invité pour fêter son anniversaire, il lui tarde de rencontrer sa petite amie dont elle entend tant parler, et de sortir faire la fête pour la première fois depuis ce qui lui semble être des années (elle exagère, ça ne fait qu'un an et 9 mois, et puis parfois quand il est d'humeur Bakugo l'amène au restaurant)
Mais ce soir, elle va faire la fête. Elle est surexcitée et fouille dans son placard pour trouver la tenue parfaite. Elle a des tenues moins bariolées aujourd'hui, mais c'est normal, elle ne peut pas s'habiller comme une ado toute sa vie. Elle tombe sur un tissu panthère fushya et noir pailleté au fond de l'étagère. Elle enfile la tenue, on ne dirait pas que ça lui va comme un gant, mais elle rentre dedans. Sa poitrine, bien plus développée, est encore plus mise en valeur, la jupe est clairement trop courte, mais si elle met un short noir a la place, et ajoute un bandeau sur sa poitrine, ça peut le faire. Elle ressort son vieux maquillage et elle n'a pas perdu la main. Rapidement, son visage retrouve des traits plus jeunes, elle essaye de ne pas penser au fait qu'elle a l'air d'avoir 35 ans alors qu'elle n'en a pas encore 25.
Elle sort de la salle de bain hyper fière, fait une roue et atterrit devant son fiancé.
- Tu te rappelle de cette tenue ?
Il rigole et répond.
- oui. T'étais vraiment habillé comme une salope. Heureusement que j'étais là ce soir-là, qui sait ce qu'un détraqué comme Mineta ou Denky aurait pu te faire ?
Soudain, Mina se sent sale. Elle voit son reflet dans le miroir, ses seins ont l'air sur le point d'exploser le tissu, les bottes sont trop hautes, le short est trop court, et son maquillage est si vulgaire.
Bakugo lui caresse les hanches.
- Je suis content que tu aies abandonné l'idée d'aller à cette stupide soirée pour rester avec moi. Il l'embrasse dans le cou et vient caresser ses seins, admirant son reflet dans le miroir. Tu es tellement vulgaire comme ça. J'étais un peu stupide pour draguer une meuf habillée en pute et espérer en faire ma femme, mais, hey, je n'avais que 18 ans, et ça a fonctionné.
Le cerveau de Mina ne comprend pas vraiment quand il lui fourre une boite en velours dans les mains.
- Femme ?
- Tu ne crois pas qu'il est temps que je fasse de toi une honnête femme ? C'est peut-être le boost qu'il faut à ta carrière stagnante, regarde comment les gens ont commencé à en avoir quelque chose à foutre de ta grosse copine après que Deku l'a épousé. Ça lui a garanti un autre tour en n°1, juste parce qu'il a chopé ce gros cul vulgaire.
Il veut l'épouser. C'est bien. Une bonne nouvelle. Elle balaye ce pincement qui lui fait mal au cœur pour répondre.
- Oui, oui je veux devenir ta femme.
Il l'embrasse tendrement et caresse sa joue, la rassurant
- C'est pas comme si tu pouvais me dire non, ma belle. Viens ici, que je déchire cette tenue ridicule une fois pour toutes.
4
La fois ou il l'a protégé de sa famille toxique
Le mariage est supposé être le plus beau jour de sa vie, mais Mina est terriblement stressée. Le citalopram de ce matin n'a pas fonctionné. Elle veut que tout soit parfait. Il faut que tout soit parfait. Le pauvre Katsuki aussi subit une pression incroyable, en plus il doit réparer ses bourdes.
Elle avait trouvé de jolies cartes, dessinées par une artiste qu'elle aime beaucoup et suivait sur insta depuis des années, mais il y avait des buglose dessus.
Heureusement que Katsuki était un homme cultivé, il avait fait brûler les 200 cartes qu'elle avait commandées en lui expliquant que c'est la fleur de la trahison, et qu'elle le ridiculiserait si elle envoyait ça à leurs invités. Elle mit sa main sur son avant-bras gauche, sans appuyer dessus, elle, elle les trouvait juste jolies ces fleurs, mais elle avait commis une grave erreur vu à quel point il avait été en colère.
Le mariage était beau, très beau. En même temps, il fallait mieux. Toute l'équipe de com de Katsuki avait travaillé dessus, depuis qu'il avait sa propre agence et était N°2 au classement depuis la 4ᵉ année consécutive, il fallait que tout soit parfait.
Elle avait dû prendre un congé sans solde pour aller à tous les rendez-vous les plus incongrus qu'elle avait connus de sa vie. Des cours de maintien, de diction, de shamisen, faire écrire le discours par un écrivain, apprendre à marcher avec des geta, apprendre à danser le Nihon Buyo...
Elle aurait voulu faire du break danse, mais ils avaient raison : A un mariage n'était pas sérieux. Le comité pensait qu'un mariage traditionnel serait le mieux pour leurs deux carrières. Après la guerre, le Japon voulait retrouver un peu de son identité. Mettre en valeur le fait qu'ils étaient tous les deux des Japonais "de pure souche" était une bonne idée. Même si aucun d'entre eux n'était versé dans les valeurs traditionnelles, ils n'étaient même pas shintoïstes.
La cérémonie lui semble longue, ils boivent dans les coupes de saké. Elle déteste le goût du saké, c'est tellement un alcool de vieux. Ils prient et elle se sent stupide à penser à aucun dieu face à une foule dans laquelle il n'y a que 10% de visage familier. Elle aurait aimé inviter Moose, mais Bakugo ne l'aime pas beaucoup.
Au milieu des gens qui se recueillent Milo, son frère lui fait signe, installé au fond, une clope, (bien que ce ne soit certainement pas du tabac), au bec, il lève les deux pouces en sa direction. Le décès de leurs parents pendant la guerre l'avait marqué. Il voyageait beaucoup et ils avaient peu d'occasions de se retrouver, même s'ils se parlaient souvent par message. Elle attendait avec impatience d'avoir du temps avec lui durant la fête, ou même après car il lui avait annoncé vouloir revenir vivre près d'elle. C'était le meilleur de ses cadeaux de mariage.
Elle ne peut cesser de sourire poliment et de retirer son lourd wataboshi que 2 heures plus tard. Elle cherche frénétiquement sa robe légère quand Bakugo arrive.
- Bébé, tu as vu ma robe rose ?
- Mon agent l'a retiré, il y a des connards de la commission des héros qui restent pour l'après-cérémonie, on t'avait prévu un kimono au cas où.
- Mais, je pensais que je pourrais danser avec mes amies et j'ai passé beaucoup de temps à choisir cette robe.
Katsuki prend son visage entre ses mains.
- Moi aussi, ma chérie, j'ai horreur de ces cérémonieux stupides. Mais on doit faire des efforts, pour nos carrières.
- J'aurais préféré que notre mariage soit à propos de nous.
- Moi aussi, mais parfois, on est obligé de faire des sacrifices. On sera tranquille pour notre lune de miel, je te gâterai et t'offrirai de jolies robes. Il caresse le bandage à son bras, et murmure. Je me ferai pardonner ma colère d'hier, on pourra même brûler ces stupides kimonos. Ça te ferait plaisir ?
- Oui. Je vais faire fondre ce putain de watoboshi.
Il rigole et l'embrasse.
- Ça, c'est la gentille femme que j'ai épousée. Allez, viens ici, madame Bakugo. Pour le kimono, je leur ai demandé de prendre du rose, vu que c'est ta couleur préférée.
Il embrasse tendrement son épaule quand il fait passer la manche de soie aux motifs de campanule sur son bras, évitant soigneusement de frotter le pansement de tulle gras.
La seconde partie était ennuyante, Bakugo était exténue de devoir maintenir les apparences face a des gros bonnets curieux. Il avait tellement progressé depuis le lycée, il ne se fâchait plus en public. Elle était si fière de lui. Mina embrasa la joue de son mari et en profita pour chercher son frère. Sans surprise, elle trouva Milo au bar, déjà sévèrement éméché, parlant avec Sero et Ochako
- ...et la, je regarde derrière moi et je vois un espadon de 2m de longs, et je comprends que c'est ça que le requin veut becter et... MINAAA !
Il saute de son tabouret et le prend dans ses bras la faisant tourner le watoboshi tombe au sol, mais elle est trop occupée à rire pour s'en soucier.
- En parlant de poisson, voilà un thon !
Elle lui met un coup de poing dans le ventre.
- Saleté, t'as de la chance que ce kimono soit trop lourd pour que je de botte les fesses !
- En parlant de ça... c'est quoi cette cérémonie ? Au début, j'ai cru que je m'étais trompé de mariage. Si je n'avais pas rencontré ces deux gentlehumans, je me ferais chier comme un rat mort.
- C'est mieux pour nos carrières.
- Et toi, ça te va d'être toute bloquée dans ce truc ? Je pensais que tu détestais les campanules et voulais te marier en baggy
- J'avais 13ans quand j'ai dit ça.
- Tu auras toujours 13 ans dans mon cœur, petite sœur.
Elle le prend dans ses bras et en profite pour murmurer à son oreille.
— Merci Milo. Ça compte beaucoup pour moi.
- Avec plaisir, petite sœur, je t'aime. J'ai un p'ti cadeau privé. Il sort un paquet de ses poches et lui fait un clin d'œil. De la kali mist, cultivée en Californie, pour se fumer un bon oinj fraternel, comme ça, ça sera comme si papa et maman étaient la avec nous, ces hippies !
- Milo, il y a des gens importants ici, et que diront-ils si je suis défoncé je n'ai pas fait ça depuis mes 20 ans !
- Raison de plus Sis, tu va voir, ça va te détendre, et puis elle est parfaite pour pimenter les événements sociaux.
- Damn, kali mist ? Je n'ai pas encore eu le plaisir de goutter ce petit bijou
Sero siffla d'approbation, mais pas sa voisine.
- Je ne suis pas sûre que ça soir le bon moment. Vous devriez faire ça en famille demain.
- Rhooo, Chako chan, t es rabat-joie, Mina en a fumé plus d'un, tu rappelle sur le toit du lycée ?
- Parle moins fort. Kats ne le sait pas, et je ne veux pas qu'il le sache.
Milo leva les yeux au ciel.
- Depuis que tu es avec ce rageux, tu es moins drôle, petite sœur.
- Allé, Min' ça fera comme au bon vieux temps !
Sera passe une main sur ses épaules, elle frissonne, parce que « le bon vieux temps » les a souvent trouvés nus et enlacés à l'aube. Et elle est dorénavant une femme mariée.
- Non, je suis mariée, je suis responsable.
- Bordel, mais la chiantude est une MST ou quoi ? Tu parles comme ton coincé de maris.
Une immense main tire Milo sur le côté, Ei n'a pas son sourire habituel quand il lui parle.
- Refuser de prendre de la drogue, c'est pas être coincé, c'est être sensé. Calme-toi Milo, ça sera ton seul avertissement.
- Hey, Kiri ! T'as grandi mon pote. Tu te rappelles quand tu étais un garçon timide qui avait laissé des chocolats sur le pas de la porte pour Mina ? Et aujourd'hui, tu viens faire des leçons de morales.
- J'avais 10 ans, c'est vieux. Aujourd'hui, Mina est comme une sœur pour moi. Ce qui est bien vu, que sa seule famille veut aller partout dans le monde, sauf là où elle est.
- Hey, on vit tous nos deuils différemments.
- A cause de toi, elle l'a vécu seule. Heureusement que Kats était là pour l'accueillir dans sa famille. T'as même pas été foutu de venir aux fiançailles, c'est moi, Chako et Denki qui avons tenu le rôle de la famille. Comme on l'a toujours fait depuis que tu as fui la guerre comme un lâche.
Le ton monte, les regards se tournent et l'angoisse brûle la gorge de Mina. Elle doit intervertir, vite, calmer les choses avant qu'Il l'entende et intervienne. C'est leur mariage, tout doit être parfait, elle doit être parfaite, Bakugo travaille trop dur sur ça pour qu'elle foire tout.
Mais elle se sent comme si son propre acide rognait son ventre. Milo est ivre, clairement. Il a toujours aimé boire, elle se doute que c'est pire depuis qu'ils sont orphelins. Elle supplie.
- Milo, Ei calmez-vous, s'il vous plait
- Moi je ne tiens pas le rôle de la famille ? C'est elle qui s'est mise avec un mec que papa et maman détesterait alors que leur cadavre était encore tiède.
Les mots frappent Mina comme une gifle. Mais c'est la mâchoire de Milo qui se brise quand Bakugo débarque de nulle part et lui colle une droite.
- Part. Tu n'es pas le bienvenu ici.
- Pas le bienvenu au mariage de ma sœur ? Ma propre famille ?
- Non. C'est Mina Bakugo. Depuis bientôt 2h. Elle n'a plus rien à voir avec toi, et n'aura plus jamais rien d'autre à voir avec un raté comme toi.
La cérémonie sera écourtée après ça. Milo partira en attendant que sa sœur le retienne.
Elle ne le fera pas.
5 La fois ou il l'a protégé de son travail dangereux
Elle voit le coup arriver une seconde trop tard. En tombant, elle a cogné son dos déjà blessé contre le mur, la douleur de la brûlure l'a déconcentré et elle en paye le prix sous la forme d'un coup de couteau dans le ventre. Ses coéquipiers hurlent, elle n'arrive pas à rependre sa respiration et sent le sang s'échapper, des bras forts l'enveloppent. Une voix rassurante lui dit que tout va bien se passer. Mina se laisse aller.
Elle se réveille à l'hôpital, cette fois-ci elle n'entend pas son mari rugir sur le personnel. Elle n'est pas sûre que ça soit bon signe.
Elle est sur un brancard, tout un tas de personnel médical l'encadre et parlant vite, elle essaye d'attraper le bras de l'un d'entre eux et gémit. Elle veut leur parler. Du retard suspect, du test qu'elle a préféré jeter dans la poubelle du kombini en face pour être sûre que son mari ne le trouve pas, de la pilule du lendemain qui doit encore être dans son ventre. Elle n'a pas l'énergie de parler, elle s'enfonce confortablement dans l'inconscience.
Elle revient a elle-même en salle de réveil. Un infirmier lui explique : elle est stabilisée, mais elle aura besoin d'une autre intervention plus tard. Elle a aussi besoin de repos avant de vivre cette seconde intervention.
Elle reste seule à fixer le plafond une dizaine de minutes avant que le scandale explose.
La porte s'ouvre avec fracas, Moose tombe dans la pièce, visiblement poussé par quelqu'un. Elle sait qui.
- Connard, j'ai bien vu que t'a tripoté ma femme, je savais que tu ne rêvais que de ça.
- Je lui ai sauvé la vie, abrutit !
Malgré l'épuisement, Mina intervient, d'une voix faible, elle supplie.
- Kats, s'il te plait
Il se tourne vers elle, il a l'air furieux.
- Et toi.. prête à te faire poignarder pour que ce connard puisse te tripoter, hein. C'est pour ça que tu as essayé de me refuser la dernière fois ? Tu préfères ce mutant ? Tu crois que je ne vois pas votre petit jeu ? Tu lui envoies des messages, parles de lui, déjeunes avec lui...
- C'est mon coéquipier, je t'en supplie Kats, laisse-le. J'ai besoin de toi.
Elle ne peut retenir les larmes de couler, mais elle sait à quel point c'est dangereux.
- Ça fait la salope au travail, mais ça demande un vrai homme quand la situation ne va pas ? Même las foutue d'être une héroïne potable, poignardée comme une figurante par un stupide preneur d'otage de seconde zone tu me fais pitié.
Elle sanglote plus fort pendant qu'il se tourne vers Moose
- Et les monstres dans ton genre, qui s'en prennent aux femmes des autres ça me dégoûte, des salopes qui ne demandent que ça t'en a pleins les bar, je n'ai pas passé 7ans à éduquer celle-ci pour que tu poses tes pattes dégueulasse sur elle et..
- hey !
Kirishima débarque, et s'interpose.
- Bro, calme-toi, je sais que tu es mort d'inquiétude, mais ce n'est pas une façon de parler aux gens. Les docteurs ont dit que j'avais 2 minutes pour te convaincre que tu devais sortir de toi-même avant qu'ils appellent le conseil des héros.
- Il dégage avant.
Moose comprend le message, regarde Mina qui hoche la tête. Il part en foudroyant Dynamight du regard. Une fois qu'il a disparu dans le couloir, le héros n°2 fait demi-tour. Il ne regarde même pas sa femme. Kirishima lui va à son chevet.
- Tu sais comment il est.
- Oui. Il veut juste mon bien et il est inquiet.
- Oui. Bakugo est comme ça parfois, il est blessant. Mais on sait que c'est sa façon d'aimer.
- Oui. La soirée du classement des héros arrive. Le pauvre, il est tellement sous pression.
-Oui.
Il reste a ses coté, mais ils ne parlent plus. Kirishima ne la lâche pas jusqu'à ce qu'elle se soit rendormie. Elle se réveille quand une infirmière vient vérifier ses constantes.
- Vous vous remettez bien de votre opération, l'alter avec lequel nous travaillons nécessitera une seconde intervention demain, mais vous devriez être sur pied d'ici à une semaine. Mais nous sommes inquiets vis-à-vis de la brûlure sur votre dos.
- OH, ce n'est rien, un bête accident domestique.
— Il y a de multiples cicatrices de brûlure sur votre corps.
Mina agite la main en l'air et rigole.
- La vie d'héroïne, vous savez.
L'infirmière ne rigole pas.
- Si vous en avez besoin, nous avons une équipe de soutiens psychologiques dans l'hôpital. Votre dossier dit que vous prenez régulièrement des axiologiques, mais nous ne trouvons pas de suivi psychologique.
- Nous ne pensons pas que c'est nécessaire.
- « Nous » ?
- Mon mari et moi-même
- Alien Queen, est-ce que vous vous rappelez de moi ?
- Non, je suis désolé, vous m'avez déjà soigné ? Pardon, vraiment, je ne me rappelle plus. Dans mon métier, on voit passer pas mal d'infirmières
- Non. Je ne suis pas infirmière. Je suis désolé, j'aurais dû me présenter : je suis le docteur Shura . Et je suis devenu docteur grâce à vous. Il y a 10 ans, vous et Chargebolt m'avaient sauvé d'un immeuble en train de s'effondrer. Mon père est mort pendant cet affrontement, vous étiez jeune, plus que moi. Et pourtant, vous êtes venu me consoler après, m'avez offert un chocolat chaud et fait promettre de ne pas rester seule, de trouver de l'aide. Je vous dois la vie Alien queen, et je vous en remercie encore.
Tout s'effondre dans la tête de Mina, elle se met à pleurer frénétiquement.
- C'est compliqué, c'est tellement compliqué... je... dit -moi, la chose, elle est toujours dedans ?
- Quelle chose ?
- Le fœtus. Il y est encore ?
- Non, on a vu sur les analyses que vous aviez pris une pilule contraceptive, mais il n'y a plus rien dans votre utérus, je peux vous le confirmer, c'est moi qui vous ai opéré.
- Parfait. C'est bien. C'est mieux.
- Vous prenez une contraception ?
- Non. Katsuki pense qu'on peut commencer à faire des enfants. Il a peur que mon ventre périme et que je ne puisse plus lui donner une grande de champions après.
- Et vous voulez élever un champion ?
Elle lui laisse le temps de répondre, Mina prend le temps de réfléchir.
- non. Il... il ne peut pas être père. Il n'est pas prêt. Je ne veux pas de bébé qui vive ça. J'ai vu ce que ça donne, Shoto en a tellement souffert je me suis toujours dit qu'il savait qu'il n'en reviendrait pas quand il partit là-bas. Qu'il n'a jamais prévu de rester avec nous trop longtemps.
Docteur Shura attrape sa main et lui caresse le dos. Le silence dans la pièce est complet quand Mina murmure.
- S'il vous plait, arrêtez ça. Empêcher mon corps de lui donner un enfant. Pas pour moi, pour le bébé. Je vous ai sauvé la vie, je ne demande qu'une chose. Mon seul remerciement pour chaque vie que j'ai sauvée.
Le docteur ne tire rien de plus d'elle. Elle lui laisse une brochure sur la santé mentale et les relations abusives. Mina s'empresse de la cacher.
Bakugo arrive le surlendemain, il a un bouquet de renoncule et d'œillet jaune à la main, il caresse sa joue.
— T'es vraiment mis dans un sale état. Tu as mangé ?
— Un peu, je n'ai pas trop faim.
— Tu dois te forcer. Écoute, j'ai beaucoup réfléchi à cette situation. Je pense que c'est en partie ma faute.
Le cœur de Mina s'emballe.
— De quoi ?
— J'ai été aveugle. Ça fait des années que ta carrière est au point mort, tu ne peux pas avancer dans une agence pareille. Je rechignais à travailler avec ma femme, mais finalement, je pense qu'un changement d'agence serait une bonne idée.
- Ah oui ?
— Oui, une femme mariée au milieu de ses collègues mecs, ce n'est pas sain. Et puis, de toute façon, tu n'as plus vraiment envie d'être héroïne
- Mais si
— Chut pas la peine de maintenir les apparences avec moi. C'est quand la dernière fois que tu as fais un truc remarquable ? T'es absente des classements, complètement fondue dans la masse de tes collègues. Un simple héros de soutiens.
— Mais... la semaine dernière, quand l'école a pris feu, j'étais là.
— Je sais, tu n'es pas nulle, mais bon, tu n'es pas l'héroïne dont les gens s'arrachent les goodies. Une retraite paisible de secrétaire dans nos bureaux sera mieux. En plus, tu pourras être en télétravail parfois. Les secrétaires sont des pestes, je m'arrangerai pour que tu aies un bureau à toi toute seule.
— Mais, j'aime bien être sur le terrain.
- Ne sois pas ridicule, j'ai lu le rapport médical, tu n'es pas passé loin de l'utérus. Déjà que tu n'es plus toute jeune, imagine si une blessure privait le monde de la descendance de Dynamight.
- Alors tu penses que je peux travailler dans les bureaux ?
— Oui, des un horaires fixes, tu pourras reprendre soin de toi, parce que là, entre tes cernes et ta peau, c'est catastrophique. Mais maintenant que tu pourras être tout le temps avec moi, ça devrait aller mieux.
Elle est sans voix, il s'assoit à côté de son lit et caresse son visage.
— Que serais-tu sans moi ma belle ? Heureusement que tu t'es trouvé un bon mari qui sait ce dont tu as besoin.
- Oui. Merci.
6 la fois ou Bakugo n'a pas pus protéger Mina
Le télétravail « parfois » est vite devenu le télétravail 5 jours par semaine. Mina a à peine pu rencontrer ses collègues, Bakugo en a renvoyé la moitié et tient l'autre éloigné d'elle. Elle sait pourquoi. Elles sont jolies, elles sont proches de son mari et la regardent avec un mélange de pitié et de culpabilité. Elle n'est pas conne malgré ce qu'ils pensent.
Elle préfère ça.
Si Bakugo a de longs meetings avec la jolie secrétaire en minijupe, il lui en demande moins à elle. C'est plus simple. Et il y a les autres. Cette stagiaire qui sort à peine du lycée elle a l'air terrifiée quand il est dans la pièce, elle a changé son costume pour qu'il soit moins révélateur. Un jour, Mina l'a entendu pleurer dans la réserve. Elle a attendu qu'elle en sorte pour aller y pleurer à son tour.
Elle pense parfois au docteur Shura, à cette brochure qu'elle a cachée dans un CD de Kid Cudi, là où il n'ira jamais la chercher. Elle aimerait en parler à une amie, mais elle n'a vu aucune d'entre elles depuis son mariage. En fait, il n'y a qu'une seule personne qu'elle côtoie en dehors de Bakugo.
Elle est seule chez elle, il est tard. Bakugo a « un dîner d'affaires » et elle espère juste que celle avec qui il la trompe est consentante. Elle a prévu de regarder un film quand on sonne à la porte. C'est Kirishima qui rentre, il n'a pas l'air bien. Ça fait longtemps que Kirishima n'a pas l'air bien, il le cache mais elle le connaît assez pour l'avoir vu.
- Je peux enter s'il te plaît ?
- Bien sûr. J'ai des pommes si tu veux, pardon je n'ai rien d'autre à te proposer
- Non merci, je n'ai pas faim.
Elle le laisse entrer et il va se blottir sur le canapé
- Il se passe un truc ?
- Oui je.. c'est difficile d'en parler.
- Tu sais que tu peux tout me dire.
- Oui mais... je n'en peux plus, j'ai tellement de choses à dire. Je suis fatigué. J'y arrive plus
Il ne soutient pas son regard, ses traits sont tirés. Elle lui attrape la main.
- Ei, tu sais que si tu as besoin, je suis là. Je ne te jugerai pas.
- Bakugo il...Il n'est pas en dîner d'affaires, il...Je suis désolé je...
- Me trompe. Éhontément depuis longtemps.
- Tu le sais ?
- Oui.
- Et ça va ?
- Oui. Ça m'arrange.
Kirishima a l'air choqué.
- Pourquoi, toi aussi, tu...
- Non. Jamais.
- Je savais qu'il se trompait et que tu étais fidèle.
- Eijiro, si je le trompe, il tuera mon amant. Et me tuerait à moi aussi. Ce ne vaut pas le coup.
- Non, jamais Bakugo ne lèvera la main sur toi.
Mina ne répondit pas.
- Jamais, hein, il ne ferait pas ça à sa femme.
Elle baissa les yeux. Kirishima l'a pris dans les bras.
- Depuis combien de temps ?
- Tu te rappelles quand j'ai eu un accident de voiture ?
- Quand on t'a retiré le permis ?
- On ne m'a pas retiré le permis.
- Alors pourquoi tu ne conduis plus ?
- Katsuki me l'a interdit. Et puis, le procès a montré que je n'étais pas en tort, j'ai voulu reprendre le volant. Il m'a frappé. Ensuite il m'a pris dans ses bras, a dit qu'il était fou d'inquiétude, que je ne me rendais pas compte de ce que ça lui faisait de me voir « me mettre en danger comme ça ». Alors j'ai arrêté de conduire.
- Il le fait souvent ?
- je ne dirais pas que c'est fréquemment, mais ça arrive plusieurs fois par an. Généralement, il me brûle en même temps. Et toi ?
— Quoi, moi ?
- Toi aussi, quand il t'aime, il le fait en te faisant du mal ?
Kirishima serra plus fort. Maintenant que les vannes étaient ouverte, Mia avait besoin de parler.
- J'ai des pommes. Parce que je suis devenue grosse parce qu'il m'a demandé d'arrêter de travailler, alors je n'ai plus le droit de manger des chips. Et comme une fois j'ai bloqué la plaque de cuisson en renversant un peu d'eau je n'ai plus le droit d'entrer dans la cuisine.
- Tu ne peux pas commander ?
- Non. Il pense que je vais forcément rendre des plats gras, alors il laisse des fruits dans le panier au milieu du salon. Et mes repas me sont servis proportionnés et en sa présence.
-Et quand il part plusieurs jours, je ne sais pas, le mois dernier, il est parti presque une semaine de jours tu n'as pas...
Mina cacha son visage, il caressa ses cheveux. Ils étaient ternes et secs.
- Il.. n'y a pas pensé. Mais j'ai perdu beaucoup de poids, et il m'a autorisé une commande dans un resto pour se faire pardonner
- Mina, qu'as-tu mangé cette semaine ?
- Il y avait 2 grenades, une noix de coco, des papayes et tout un régime de bananes.
Il essuya une larme sur ses joues, faisant fi de celle sur la sienne.
- Mina, ce n'est pas sain.
- Je suis devenue grosse. Je dois faire un régime de toute façon
- Ce n'est pas un régime. C'est de la maltraitance.
- Et toi, est-ce que tu voulais vraiment céder ton chien parce qu'il te distrayait de ton travail il y a 5ans ?
- Non. Hachi me manque. Il était mon meilleur , heu, après Bakugo.
- Quels sont tes amis aujourd'hui, sur qui peux-tu compter en cas de soucis ?
- Sur toi.
- Même moi, je ne compte pas sur moi, Eijio j'ai abandonné le jour où je l'ai laissé me prendre mon travail. Je ne suis plus rien. Je n'ai plus d'amis, plus de famille, plus de passion. Je reste parce que je ne pense pas qu'il me laissera sortir de cette relation vivante, et que même si je m'en sortais, je n'aurais plus rien. Je suis seule, vide et brisée.
- Non, tu ne l'es pas, tu es toujours une fille forte, tu protèges tu...
- Je l'ai entendu violer Volcanya Girl, la stagiaire. Je n'ai rien fait. Je suis restée là, à l'écouter lui dire que personne ne la croirait si elle en parlait. J'étais soulagée, parce que peut-être que s'il jouit avec elle, il n'aura pas envie de moi ce soir.
- Non, ce n'est pas possible, elle... elle était fan de lui, elle a dû...
- Elle a dû quoi ? En demander ? Le mériter ?
- Non, c'est... tu dois te tromper, il.. tu.. il t'a
- J'ai peur quand il me touche. Je suis terrifiée. Je n'ai pas éprouvé de désir depuis le mariage, il... il a passé notre lune de miel à me faire payer le fait que mon frère ait été bourré, j'ai eu si mal que je n'arrivais plus à respirer correctement. Et aujourd'hui, j'ai un mari que j'ai préféré à ma seule famille et un frère qui refuse de me parler.
- Ton frère a essayé de te recontacter. Plusieurs fois. Bakugo a installé des fichiers espions dans ton téléphone il voit les messages que tu reçois et les valide avant que tu les aies.
- Pardon ? Depuis quand tu sais ça ?
- Je suis désolé, à votre mariage, il m'a dit que ton frère était un drogué, un maniaque dangereux, que tu pleurais après chacun de vos appels, et que je devais l'aider à te protéger de lui. Mais Milo ne t'a pas abandonné. Il envoie souvent des cartes.
— Comment tu le sais ?
— Bakugo lui a donné mon adresse. Je pensais vraiment que c'était pour le mieux. Je le remets à Kats. Au début, il m'a dit qu'il te les donnait s'il les estimait inoffensives. Mais je l'ai vu les faire exploser sans les ouvrir une fois.
- Tu y as participé ?
- non... Oui. Je pensais réellement bien faire, je.. C'est mon meilleur ami. Je ne peux pas le laisser tomber.
- Alors pourquoi tu es là ce soir ?
- je ne pouvais plus, te regarder t'éteindre comme ça, essayer de me convaincre que tout va bien, que tu es heureuse, même si tu ne l'es pas, ça me dévore de l'intérieur. Je ne pouvais plus te cacher qu'il couchait à droite à gauche.
- Il me le cache à peine. Porte des traces de rouge à lèvres sur les chemises que je lui ai offertes, et je sais qu'il a menacé de tuer Moose, juste, car on était amis. Qu'il était mon dernier ami qui ne soit pas sous son contrôle.
- Mina, tu ne peux pas rester. Tu dois lui parler, lui dire que...
Mina leva son t-shirt, révélant une peau meurtrie, pleine de cloques et de marques.
- J'ai essayé de parler. Il a dit que je voulais faire du télétravail, mais il voulait juste que personne ne puisse me voir. Il m'a soigné lui-même. Il ne veut plus que j'aille à l'hôpital.
- Non il... il nous aime à sa façon. Il peut entendre, te laisser partir...
— Je sais que tu ne trahiras pas Bakugo, même si tu sais qu'il a tort. Tu n'en es pas capable. Je ne peux pas te demander de briser la loyauté que tu as envers lui. Tu l'aimes plus que tu ne t'aimes toi-même. Plus que tu ne m'as jamais aimé, pas vrai ?
- tu ne comprends pas. Je ne suis pas amoureux, mais j'ai promis aux dieux. J'ai juré de rester à ses côtés, j'ai juré que je serais là pour lui. Je ne peux pas l'abandonner.
— Je comprends. J'ai besoin d'être un peu seule, s'il te plaît.
Il marmonne une pale excuse de salut et quitte l'appartement. Il rentre chez lui dévasté, tellement qu'il manque d'écraser le courrier qui est tombé dans l'entrée. Une carte postale. Il n'y a pas de timbre, elle a été déposée directement ici et pas postée.
Milo.
Pour la première fois, il l'ouvre.
« Coucou petite sœur,
je suis de passage au pays, je ne peux malheureusement pas rester longtemps, ton mari a fait invalider mon passeport. Mais si tu veux me voir, je serai au port de Musutafu ; on peut se prendre un café en terrain neutre si tu veux. Mon bateau part à 2h du matin.
Je t'aime. « Tu me manques. »
Son ventre se retourna, mais ses yeux fixèrent la photo dans l'entrée. Lui et Katsuki posent dans leur uniforme de lycéen.
Il ne le trahira pas. Il ne PEUT pas. Il ne sera plus un homme s'il rompt sa promesse, s'il trahit son meilleur ami.
Pour se changer les idées, il consulte les réseaux sociaux.
« La prometteuse Vulcanya Girl s'est donné la mort dans la soirée, elle laisse derrière elle des parents absolument dévastés. »
Il regarde les articles, les survole, mais ils sont tous pires les uns que les autres. Partout, des photos de cette adorable stagiaire, volontaire, drôle et confiante, lui sourient. Elle ressemble à Mina. Avant qu'elle soit avec Bakugo.
Non.
Non.
Non.
Il... ne veut pas, il... il doit y avoir une autre explication, il...
Il doit faire un choix.
Mina vient de voir les nouvelles de la mort de la petite. L'angoisse la fait vomir et une horrible voix lui dit que ça sera ça de moins en gras pour son cul. Kirshima déboule chez elle comme un boulet de canon.
- Si tu veux partir, c'est maintenant ou jamais, il n'y aura aucune seconde chance. Je ne pourrais pas faire ça deux fois, Mina. Prends ce que tu as de plus important. On doit être au port dans moins d'une heure.
Elle jette son passeport, ses trois CD préférés et une culotte de rechange dans un sac, enfile un manteau et le suit. Jamais la ville n'a défilé aussi vite sous ses yeux. Elle ne s'est pas sentie aussi vivante depuis si longtemps. Kirishima lui montre la carte postale dans la voiture, puis lui tend un sac. Elle y trouve une colossale liasse de billets.
— C'est quoi ça ?
— Tout ce que je peux retirer avant que ma banque pense que je me suis fait cambrioler.
— Je ne peux pas, c'est...
- Les dommages et intérêts. Pour ne pas avoir réalisé que je l'aidai à te faire du mal. Si tu ne prends pas cet argent, je le jette dans la mer.
Ils arrivent à temps au port. Milo se repère de loin. Quand Mina le voit, elle se fige. Elle a honte, si honte. Il doit la détester, il...
Il se jette sur elle, l'enlace. Caresse, ses joues creusées et ses cheveux ternes.
— Qu'est-ce qu'il t'a fait ?
Elle ne répond pas à la question, les larmes envahissent ses yeux.
— Je veux partir avec toi.
— T'as de la chance que je sois passager semi-clandestin sur un bateau pas très regardant. Viens, petite sœur.
Eijiro met une main sur son épaule.
— C'est un adieu.
— Ne dit pas ça, Ei...
— Ne reviens plus au Japon. Reste loin de lui. Il... Juste prend soin de toi. Je t'aime, comme la sœur que je n'ai jamais eue. Jure-moi que tu prendras soin de toi.
— Promis Ei. Jure moi que toi aussi. Que vas-tu lui dire ? La caméra de sécurité t'a vu partir avec moi. Monte avec nous, on va trouver une solution.
- Non. Je dois rester. Profite de ta liberté
Il lui embrasse le front, Milo aussi le prend dans ses bras et ils se séparent. Sur le pont du bateau, elle regarde l'immense silhouette de Kirishima se fondre parmi les ombres. Elle est triste, apeurée, soulagée. Et bien trop fatigué pour réaliser qu'il n'a rien juré.
Quand Kirishima rentre chez lui, il est calme. Plus qu'il ne l'a jamais été. Cette confiance qu'on ressent quand on sait qu'on a fait le bon choix. Il prend un stylo, une feuille et écrit..
Il décrit ce que Mina lui a dit. Il parle de Vulcania girl, de chacune des filles que Bakugo a amenées dans des hôtels, de tous les abus, de la cuisine verrouillée, des fois où il a cogné des vilains déjà au sol...
Tout ce à quoi il ne peut pas arrêter de penser, tout ce qu'il évite de voir depuis des années. Il parle aussi de son affection pour Bakugo, de la difficulté de sa décision, de sa honte face à sa trahison, de sa honte face à son silence.
Puis il enfile un kimono blanc, allume un bâton d'encens, adresse une brève prière aux dieux, bois une coupe de saké et s'agenouille au milieu du salon avec le sublime wakizashi que Bakugo lui a offert pour son vingtième anniversaire.
Bien droit, le regard fixé sur la photo d'eux deux, Kirishima se concentre pour garder son alter désactivé quand il se tranche le ventre.
C'est Bakugo qui trouvera le corps et appellera la police. Il ne leur remettra pas la lettre.
Disclaimer : Violence psychologiques, suicide, violence conjugales, viols, mort de personnage primaire et tertiaire, infidélité, dépression, consommation d'alcool
Malgré l'affection que je peux avoir pour Bakugo, je n'oublie pas que la première fois qu'on le voit, il essaye de pousser Deku au suicide. Qu'on le veuille ou pas, ce personnage a une part très sombre, manipulatrice, cruelle et toxique. Je devais faire au moins un texte où c'est une vraie enflure. Et croyez-moi, écrire cette fin m'a mise mal.
Mais estimez-vous heureux, à l'origine, Kirishima se suicidait de honte et de regrets après que Mina était morte sous les coups de Bakugo. Vous voulez que je vous remonte le moral, voilà une blague.
Qu'es qui est vert et pousse dans le jardin ?
Une grenouille qui fait caca.
