Harry jette un œil derrière lui pour apercevoir la dragonne furieuse cracher un dernier jet de flammes avant d'abandonner sa poursuite. Le feu prend sur les branches de la forêt qui l'entoure et enflamme les brindilles de son balai. Il sait qu'il aurait dû l'ignifuger avant de partir pour cette mission, Sirius le lui a d'ailleurs conseillé. Mais l'a-t-il écouté ? Non, car il avait un plan, il n'aurait même pas dû croiser ce foutu dragon. Mais comment pouvait-il savoir que le dragon en question était une dragonne et qu'elle couvait ? Sans la présence de ces œufs, la mission se serait passée sans anicroche.

Il jette immédiatement un sort pour éteindre les flammes mais son balai a été trop sévèrement atteint et il se met à piquer du nez. Des branches sifflent autour de lui alors qu'il se précipite vers le sol, il a tout juste le temps de ralentir sa chute avec la magie avant de s'écraser à une allure modérée. Du moins une allure assez modérée pour qu'il survive au choc.

Il reste allongé quelques minutes, le souffle coupé par son atterrissage forcé, puis se retourne sur le dos avec peine et reprend sa respiration. Enfin, il se relève, époussette ses vêtements et vérifie qu'il n'a rien de cassé. Il s'est sûrement fêlé une côte vu la douleur, mais il préfère ne pas se soigner tout seul. Il a appris à ses dépends que ce n'est pas la spécialité magique qu'il maîtrise le mieux.

Il regarde autour de lui et se rend compte qu'il a eu de la chance de ne percuter aucune branche au cours de sa chute dans cette immense forêt. D'ailleurs, il se demande où il peut bien se trouver. Cette dragonne a dû décider qu'elle était allée trop loin pour la sécurité de sa couvée et rebrousser chemin. Mais elle l'a pourchassé un assez long moment pour qu'il perde toute notion géographique.

Il décide alors qu'il est plus sûr de transplaner au repère. Même s'il devra subir le sermon et les moqueries de Sirius, il a besoin d'un nouveau plan pour aller récupérer ces écailles de dragon. Il n'a pas dit son dernier mot ! Il serre sa baguette dans sa main et lance son sortilège, mais rien ne se produit.

"Evidemment !" lance t-il tout haut, l'effort lui arrachant une plainte à cause de sa côte. De toute façon, rien ne s'est passé comme il le voulait aujourd'hui. Où a-t-il bien pu tomber pour être incapable de transplanner ?

Il sort une carte de sa sacoche et prononce un sortilège qui lui permet de se localiser dessus, mais avant qu'il n'ait le temps d'avoir la réponse, sa baguette s'éjecte de sa main. Surpris, il tourne sa tête et aperçoit deux êtres grands, minces, élancés et très pâles, munis de deux grandes ailes et deux plus petites, volant à quelques mètres au-dessus du sol. Ils portent les cheveux longs et bruns pâles. Leurs habits semblent être faits de végétaux qui ont "poussés" sur eux d'une façon très élégante, recouvrant leurs avants bras, un léger décolleté laisse apercevoir des pectoraux tendus, puis descend sur leurs hanches et couvre le haut de leurs cuisses jusqu'au dessus des genoux. Ils ont un air hautain et écoeuré. Harry ne saurait pas vraiment dire s'il s'agit de femmes ou d'hommes, mais ils ne semblent pas très heureux de le voir ici. Il regrette soudain le monstre volant qu'il vient de quitter.

— C'est vous qui avez attiré le dragon ? lui demande une des fées d'une voix sèche et froide.

Il paraît que les fées ont le pouvoir de savoir si on leur ment… et qu'elles n'aiment pas du tout ça.

— En effet, une erreur de calcul, répond alors Harry.

— Une erreur ? répète la fée, avec un ton supérieur qui commence à énerver Harry.

— Oui, je ne voulais pas qu'il me voie et j'avais encore moins l'intention de pénétrer sur vos terres. Je suis navré, si vous me rendez ma baguette, je partirais immédiatement.

— Vous savez bien qu'il en est hors de question, humain.

Harry se mord la lèvre. Que peut-il faire ? Il a vraiment merdé cette fois. Les fées ne laissent personne pénétrer sur leur territoire, c'est la mort assurée. Il n'a plus sa baguette ni aucun autre moyen de fuir. De toute façon les fées ne se laissent pas distancer aisément avec leurs ailes, ni leurs pouvoirs. Impuissant et à court d'idées, il commence à comprendre que sa fin est proche. Il déglutit et se met à avoir chaud et à transpirer.

— Suivez-nous, lui dit la même fée qui lui adresse la parole depuis tout à l'heure.

Harry serre les dents et avance alors qu'une des fées ouvre la marche et l'autre la ferme, volant très près du sol à bonne distance de Harry. Il endure la douleur qui se répand dans sa poitrine alors que sa respiration s'accélère pour faire face à l'allure rapide qui lui est imposée. Il a peur qu'en se plaignant il se fasse tuer plus vite, même s'il se demande à quoi bon repousser l'échéance de sa mort si c'est pour passer ses derniers instants à souffrir ainsi.

La marche est longue, ce qui n'est pas étonnant, il n'a pas pu pénétrer bien loin sur leur territoire. Mais alors, à cette allure, combien d'heures lui faudra-t-il pour rejoindre le lieu où souhaitent l'emmener les créatures volantes ou pour s'écrouler de fatigue et de douleur ? La fée à l'avant s'arrête soudain et s'adresse à son compagnon dans une langue étrangère. Harry lutte pour ne pas s'effondrer au sol.

La fée à l'arrière connecte ses deux pouces, ses deux indexes pour former un losange avec ses doigts. Ses autres doigts sont repliés et il se met à murmurer des sons étranges. Une tige sort alors de terre, poussant le long du corps de Harry qui esquisse un pas de côté.

— Ne t'avise pas de bouger, menace la première fée.

Il se fige et la tige s'enroule autour de ses cuisses, de ses hanches, puis de son buste tout en se croisant pour le ficeler comme un rôti avant de se séparer de chaque côté de ses épaules, s'étirant longuement pour s'enrouler autour d'un des poignets de chacun des deux gardes et remonter un peu au dessus du coude en s'entrelaçant autour de leur avant-bras. Harry regarde émerveillé leur magie, puis sans plus d'avertissement, ils décollent.

Harry, ligoté, pend dans l'air entre les deux êtres volants. Il s'agrippe avec ses bras aux tiges qui le relient aux fées tandis qu'elles prennent de la hauteur. Heureusement qu'Harry a l'habitude de voler, sinon il paniquerait sans doute. Il fait plus lumineux au fur et à mesure qu'ils montent et il se met à distinguer des formes dans les branches qui paraissent moins naturelles.

Il aperçoit d'autres fées, au creux des branches. Des troncs qui semblent avoir enflés et des ouvertures comme des petites fenêtres dans l'écorce des arbres. Des boules semblables à de petites baies produisent une lumière douce et diffuse par endroits.

Puis il aperçoit que plusieurs arbres ont fait pousser leurs branches de façon à créer un enchevêtrement si grand et si complexe que cela ressemble à un château. Harry oublie un instant sa douleur alors qu'il se perd dans la contemplation de l'édifice. Suspendus dans les arbres, les murs du palais sont faits de lierre, de branches, de feuilles et de fleurs. Des fenêtres de forme gothique sont soulignées par des branches fines, des colonnes couvertes de fleurs embellissent les lignes du palais et il est impossible de percevoir où il s'arrête en largeur ni en hauteur.

Ils atterrissent sur une sorte d'esplanade qui donne sur le vide et Harry trébuche lorsque ses pieds touchent le sol. Les tiges qui l'enserrent tombent mollement au sol et il est de nouveau libre de ses mouvements. Il suit les deux fées et les regards se tournent vers lui. Tous emplis de dégoût et de stupeur ne faisant qu'exacerber la crainte de Harry.

Ils s'arrêtent devant une immense porte faite de tiges et branches entortillées, et un des gardes parle à un autre qui attend devant la porte. Ils patientent un moment comme ça avant que la porte semble décider de se mouvoir d'elle-même. Elle laisse place à une immense salle dont les murs sont décorés de fleurs et de motifs tissés par les branches entrelacées. Harry en oublierait presque qu'il est ici pour entendre sa sentence de mort et se perd dans les enchevêtrements complexes des tiges et la beauté des motifs floraux tout en avançant dans la pièce.

Il pose alors les yeux sur la fée qui se trouve sur le trône imposant situé au fond de la salle. Même hors de cette pièce, il serait facile pour Harry de savoir qu'il est face au roi Il semble encore plus grand et pâle que les deux gardes qui l'ont accompagné ici. Ses habits sont plus décorés et complexes que ceux de toutes les fées qu'il a croisé en venant ici et revête des couleurs somptueuses. Une sorte de couronne végétale se mêle à ses cheveux fins d'un blond preque blanc qui tombent en cascade sur ses épaules comme une étoffe de soie. Son regard gris est menaçant et hautain, comme s'il posait les yeux sur un cafard qui osait se promener dans son palais, ce qui est peut-être le cas.

Harry tombe à genoux, à moitié dans l'espoir de montrer du respect au roi, à moitié car sa douleur et sa peur ne lui permettent pas de rester debout plus longtemps. Il n'ose pas parler.

Les sons d'une conversation fusent autour de lui, dans une langue souple et belle mais qui lui est complètement inconnue. Il serre ses poings et lance une prière au ciel. S'il vous plaît, j'aimerais vivre encore un peu. Pitié.

Les échanges continuent sans qu'il n'y soit mêlé, sans qu'il puisse comprendre de quoi il s'agit.

— Humain, tu as amené un dragon jusqu'à notre frontière, fait brûler nos arbres et pénétré sur nos terres. Quelles raisons as-tu à invoquer pour t'être montré si impudent ?

— Majesté, je vous présente mes excuses. J'ai été poursuivi par la dragonne en cherchant à ramasser quelques-unes de ses écailles pour mon compte personnel. Je me suis approché de son nid ignorant qu'elle couvait et je me suis enfui sans savoir où je me rendais. J'implore votre pardon.

— Je ne vous pardonne pas. De plus, sachez qu'aucun humain ne repars après avoir pénétré nos frontières. Goyle vous conduira à votre dernière demeure.

Le roi ajoute quelques ordres dans le langage des fées alors qu'un poid tombe dans son ventre. Il ne reverra jamais Sirius, il ne connaîtra jamais l'amour, il ne partira plus à l'aventure. Peut-être au moins rejoindrait-il ses parents dans l'au-delà.

— Debout, lui ordonne-t-on.

Il se relève avec peine et marche sans vraiment s'en rendre compte jusqu'à un long couloir, pensant à tout ce qui va lui manquer dans le monde, aux personnes à qui il manquera. Ses gardes s'arrêtent et il se demande s'ils vont le tuer ici, au beau milieu du couloir. Mais un des gardes refait le signe de ses mains et un pan de mur dévoile une sorte de cellule.

— Entre.

Harry regarde le garde avec effroi. Que va-t-il se passer ensuite ? Devant l'air menaçant du garde, il avance et le mur végétal se referme derrière lui, laissant des trous assez larges pour voir dans le couloir ou même passer une partie de sa main à travers, comme à travers les barreaux d'une prison. Puis ses gardes s'envolent et disparaissent.

Harry contemple la petite pièce dans laquelle il se trouve, étonné d'y trouver un lit, un petit renfoncement avec une bassine, une sorte de pot de chambre et une table avec une chaise. Il y a même une fenêtre qui laisse entrer la lumière. Épuisé, soulagé que l'heure de sa mort ne soit pas imminente, il se laisse tomber sur le lit et s'endort rapidement.

Il se réveille en sursaut à l'aube. Son côté le fait encore atrocement souffrir. Il décide de faire le tour de la pièce dans laquelle il se trouve enfermé pour se changer les idées. Il est surpris de trouver un petit robinet près de la bassine qui laisse s'échapper un filet d'eau quand il l'ouvre. Elle est fraîche et claire. Il boit longuement puis fait une toilette sommaire avant de retourner s'asseoir sur le lit.

Les yeux perdus dans le vide, il regarde le couloir désert en passant en revue ses options. Il lui semble n'en avoir aucune. Un premier repas lui est délivré à travers la porte. Une espèce de galette et des légumes dans un bouillon. Il mange avec reconnaissance, mais n'arrive pas à comprendre ce qu'on attend de lui. On ne nourrit pas quelqu'un qui doit être tué, non ? Quel est cet endroit ? Pourquoi personne ne lui explique rien ?

Il continue de scruter le couloir, il n'y a pas de passage. Il reste résolument vide, mais le soir, lorsqu'on lui livre un nouveau repas, il attend, assis en tailleur devant la porte.

— Attendez, expliquez moi, que va t-il m'arriver ? S'il vous plaît ! Je sais que vous parlez ma langue ! supplie Harry alors que la fée venue lui apporter son repas s'en va sans rien dire.

Le lendemain se passe de la même façon, la fée venue lui apporter son repas ne lui adresse pas la parole et il est laissé là, seul, sans information. Il commence à se demander s'il préfère moisir ici le restant de ses jours ou être tué sur-le-champ.

Dans l'après-midi cependant, le bruit discret d'un battement d'ailes dérange le silence pesant de sa cellule. Il tend l'oreille, puis se lève pour se placer près de la porte et il a le souffle coupé quand il aperçoit son visiteur. C'est une fée, jeune, son âge surement, la peau aussi pâle que le lait, une tête de plus que lui, les cheveux du même blond presque blanc que le roi tombant sur ses épaules, des habits somptueux et surtout un regard bleu, froid et perçant qui le fait frissoner.

La jeune fée toise l'humain à une distance respectable. On lui a dit que c'était des créatures hideuses, sales et repoussantes mais il ne trouve pas ce spécimen si affreux, au contraire. Avec sa peau dorée comme du miel et ses cheveux d'un noir de jais qui partent dans tous les sens, il est même plutôt agréable à regarder. Ses yeux verts sont chaleureux comme la nature qu'il vénére et la petite cicatrice sur son front en forme d'éclair lui donne un petit côté baroudeur.

— Tu n'es pas si vilain qu'on le dit, déclare l'arrivant avec dédain.

Harry ne sait pas quoi répondre. Sa vie est-elle encore menacée ? Que peu-il lui arriver de pire qu'être enfermé ici ? Qui est-il ? Doit-il être vexé ou prendre cette remarque comme un compliment ?

— Merci… je crois ? finit par dire Harry. Puis-je vous demander qui vous êtes ?

— Je suis le prince Draco.

— Draco ?

— Qu'y a-t-il ? Mon nom t'amuse ? le menace le jeune prince.

— Nullement mon prince, il vous sied.

Draco plisse ses yeux, se demandant si c'est de la politesse ou de l'impertinence. Harry profite de cet instant de répit.

— Puis-je vous demander ce qu'il va advenir de moi votre altesse ? On m'a enfermé ici sans aucune explication.

— Nous ne pouvons nous permettre de laisser des humains pénétrer dans notre territoire sans rien faire. Vous êtes condamné à rester auprès de nous à vie.

Ce que redoutait Harry vient d'être confirmé par son geôlier. Il prend une grande inspiration pour soupirer, une vive douleur le lance soudain au niveau de sa côte. Il porte sa main à son flanc en laissant s'échapper un petit gémissement de douleur entre ses lèvres.

— Vous êtes blessé ?

— Oui, je me suis écrasé au sol après une chute de plusieurs dizaines de mètres.

— Vous pouvez voler ? Sans ailes ? demande le monarque d'un ton supérieur, mais étonné.

— Je suis un sorcier, je vole avec un balai, précise le prisonnier.

— Un balai ? C'est… incongru.

Harry hausse les épaules. Ça l'est peut-être lorsqu'on est une fée, mais dans son monde, c'est le moyen le plus pratique pour voler. Il retourne s'asseoir sur son lit avec précaution, sa main toujours plaquée contre sa côte douloureuse.

La porte de sa cellule se retire, les tiges la composant se démêlent pour laisser le passage libre, s'écartant pour le prince. Harry se dit alors qu'il doit vraiment passer pour un être faible et inférieur pour que le prince prenne si peu de précautions avec lui. En même temps, il est blessé et désarmé, quelle menace peut-il bien représenter ? Et même s'il arrive à s'enfuir, il ne lui faudra pas longtemps avant d'être rattrapé, sans compter qu'il ne pourra pas aller bien loin sans voler, vu où il se trouve.

Il approche précautionneusement, le nez en l'air comme s'il s'attendait à sentir quelque chose.

— Que faites-vous ? demande le brun intrigué en fronçant les sourcils.

— Vous ne sentez pas mauvais, dit le prince d'un air étonné.

— Vous allez finir par me vexer, prince Draco, répond Harry, qui tente de rester poli pour éviter que sa situation ne se dégrade encore.

— On m'a dit toute ma vie que les humains étaient des êtres… laids et puants, sans intelligence ni aucun respect pour toute forme de vie autre que la leur.

— Et bien, je ne peux pas vous donner entièrement tort, mais je ne crois pas sentir mauvais ou être particulièrement laid ni dépourvu d'intelligence.

— Pourtant vous avez dérangé une dragonne qui couve, puis vous êtes tombé d'un balai, résume le prince comme pour prouver un point.

— Nous faisons tous des choses stupides parfois, cela ne veut pas dire que nous soyons stupides. Il m'arrive aussi de faire preuve d'intelligence.

— En êtes-vous sûr ? s'enquit le prince d'un ton moqueur.

— Vous pouvez aussi voir les choses de cette façon : j'ai réussi à échapper à une dragonne en colère et à m'éviter une chute mortelle.

— Admettons, dit le prince en pinçant les lèvres.

Il continue à s'approcher prudemment de la couche où Harry s'est assis, méfiant à l'idée de tomber soudainement sur la fameuse puanteur humaine, mais il ne sent rien, même lorsqu'il se trouve finalement assez près pour toucher le brun.

— Puis-je vous ausculter ? demande-t-il au prisonnier de sa voix toujours un peu hautaine malgré l'intention.

— Allez-y, prince.

Il soulève doucement le haut de Harry, découvrant un large hématome. Il a de long doigts, fins, délicats et d'une fraîcheur agréable contre le bleu douloureux. L'auscultation demande à Harry de retenir quelques protestations de douleur entre ses dents.

— C'est fêlé, mais vous avez de la chance, ce n'est pas cassé et vous n'avez aucune hémorragie. Je vous dirais bien de garder le lit et de vous reposer mais il me semble que cette mise en garde est inutile.

Harry lui lance un regard sombre, il n'est pas encore prêt à faire de l'humour sur sa captivité à vie pour le moment. Peut-être que dans 30 ans… Le prince n'a pas encore bougé, il dispose ses doigts étrangement sur les côtes de Harry qui lâche un grognement sonore.

— Ne bougez pas, lui intime le prince exaspéré.

— Vous me faites mal, se défend le brun.

Draco murmure quelques paroles incompréhensibles et la douleur se calme, Harry pousse un soupir et prend une vraie inspiration sans ressentir de douleur. Draco retire ses mains et s'éloigne d'un bon pas.

— Merci, votre altesse, remercie le sorcier avec gratitude. Est-ce courant pour les princes fées d'avoir des connaissances aussi poussées en magie médicale ?

— J'aime m'instruire, indique le futur souverain.

Il traverse de nouveau la porte de la cellule qui se referme derrière lui et prend congé de Harry sans un mot de plus. Le prisonnier se retient de supplier le blond de rester à son chevet. Rester seul, enfermé, sans distraction le rend fou et voici que le seul être qui accepte de lui adresser la parole part sans lui dire quand est-ce qu'il reviendra ni même s'il le fera.

Quelques heures après le passage du prince, le soleil se couche sur sa prison perchée. Sirius doit commencer à s'inquiéter. Ça fait plus de deux jours qu'il est parti maintenant. Il aimerait pouvoir compter les jours, mais il ne trouve aucun objet qui lui permette de tracer des traits sur les murs de sa prison végétale. Il regarde la lumière qui décline à travers l'épais mur de feuilles et de branches qui bloquent la vue du ciel depuis sa fenêtre tout en étant incapable d'accepter son funeste destin.