Basé sur l'œuvre de Masashi Kishimoto
C'est une journée spéciale. C'est le jour de l'examen Genin. Passer cet examen signifie qu'on est officiellement reconnu comme étant un ninja à part entière. Autour de lui, beaucoup de jeunes rêvent d'en devenir un. Ils veulent honorer leurs familles, vivre de grandes aventures. Ils sont fiers de leur village. La volonté du feu brille dans leurs yeux. Pour lui, cette journée va définir le reste de sa vie, mais il ne ressent ni joie ni excitation.
Il rentre dans la classe d'Iruka. Ce dernier n'était toujours pas arrivé, mais le local est déjà bien rempli. Dès l'entrée, il vit Shikamaru somnoler. Au centre, Kiba conversait avec deux autres personnes, son chien sur sa tête. Bien sûr, il peut aisément apercevoir, même du coin de l'œil, l'attroupement de filles qui entoure Sasuke – pauvre lui ! – près de la fenêtre.
Une douce voix prononce son nom.
- Bonjour Naruto.
Hinata lui sourit. Elle lui fit rapidement une place à ses côtés, chose qu'il accepta volontiers.
- Bonjour. Comment vas-tu ?
- Bien, merci. Et toi ?
- Comme d'hab.
Iruka entre dans la classe, suivant une routine bien huilée. Il pose sa pile de feuilles sur son bureau, écrit quelques mots au tableau — aujourd'hui, « Examen » apparait en gros — et parcouru des yeux ses élèves. Naruto vit son regard s'attarder quelques secondes sur lui et ses lèvres dessiner un sourire avant de continuer sa vérification. Même encore maintenant, il s'étonne du soulagement qu'il voit à chaque fois dans ses yeux. La raison est compréhensible, mais après un an, il pensait qu'Iruka ne serait plus inquiet pour lui.
- J'espère réussir cet examen, dit soudainement Hinata, le sortant de ses réflexions.
- Tu réussiras, lui répond-il simplement.
- Tu es sûr ?
- Bien sûr. Tu ne cesses de t'entrainer et tu comprends aisément la théorie. Je suis certain que tu réussiras.
Hinata lui sourit.
- Merci. J'espère que tu réussiras toi aussi l'examen.
Une boule s'installe dans sa gorge.
Iruka commence son cours et plus précisément le déroulement de l'examen écrit. Mis à part l'heure de fin de l'examen et de l'heure de retour en classe après diner, Naruto n'y prête qu'une oreille discrète. Il ne sortit de ses pensées que quand sa copie arriva face à lui.
Naruto est l'un des derniers à terminer son examen. Pas qu'il est compliqué, mais son esprit était absorbé par ses inquiétudes sur son futur. S'il réussit à devenir un ninja, il ignore s'il pourrait revenir sur ses choix.
Quand il arrive dans la cour de l'Académie, il ne vit nulle part Hinata. Cela ne l'étonne pas. La famille de cette dernière veille toujours à sa sécurité et cela comprend à la ramener à domicile quand ses obligations dans la société – globalement l'école – ne la retiennent pas. Étant l'héritière de son clan, vouée prendre un jour la succession de son père, sa vie est importante. Peut-être qu'après l'obtention de son diplôme, elle aura plus de liberté et qu'il pourra la voir plus souvent, peut-être, s'il réussit également...
Furtivement, il sort du terrain de l'établissement scolaire. D'instinct, il se réfugie dans l'une de ses nombreuses cachettes dans le village. Celle-ci est située en hauteur, entourée par trois toits en tuiles rouges d'immeubles dont les ombres s'étendent comme une couverture. Ce perchoir permet une vue dégagée sur une partie du village, surtout l'Académie. Une personne quelque peu attentive peut aisément le voir, mais peu semblent avoir le réflexe de regarder au-dessus de leur tête. Peut-être quelques ninjas d'élites à son insu, ou Iruka quand il le cherche.
Son repas fut maigre. Il n'a pas d'appétit. Il attend la fin de cette journée avec impatience, mais aussi avec angoisse. Comme l'ignorance est frustrante quand on doit attendre. Il s'est préparé pour tout scénario, mais pour le moment, aucun ne le satisfait. Il désir partir. Ce village lui a apporté tant de douleur. Il voit des traces un peu partout, surtout dans les rues, et son cœur souffre à chaque fois. En s'éloignant de ce lieu, il pourra peut-être se sentir plus libre et se permettre d'être lui-même.
Cependant, il sait qu'en quittant le village, il laissera derrière lui des êtres chers. Il ne reverra plus jamais le Troisième Hokage, celui qui lui a donné un toit et sa protection. Il ne verra plus Teuchi et Ayame, les villageois qui lui tendent toujours le bras et pas seulement pour lui donner son bol de ramen. Iruka lui manquera également, lui qui est devenu comme un frère, le poussant souvent dans ses cours mais toujours pour son bien et qui s'inquiète encore pour lui. Et Hinata, la douce Hinata, qui depuis son passage à l'hôpital, est celle qui l'a le plus aidé alors qu'il était au plus mal.
Malheureusement, aussi merveilleuse qu'elle est, elle ne peut pallier la souffrance que les villageois lui font subir à chaque fois qu'ils le voient. Les autres non plus. Il sait que la rupture sera douloureuse, autant de son côté que du leur, mais le temps engourdira le tout. Le temps lui permettra de disparaitre de l'histoire.
L'heure du retour en classe vint finalement. Tranquillement, il retourne s'asseoir aux côtés d'Hinata. Le professeur Iruka rentre à son tour et commence à expliquer le prochain examen.
- L'examen pratique se déroulera dans la classe A-102. Le professeur Mizuki et moi évaluerons votre technique de clonage. Vous viendrez par ordre alphabétique. Nous viendrons vous chercher quand cela sera votre tour. Quand vous aurez passé votre examen, vous ne serez plus obligé de rester à l'école. Sur ce, je vous souhaite bonne chance à tous. Choji Akimishi, vous pouvez me suivre.
Au départ du professeur revint le bourdonnement des conversations des élèves. À côté de lui, Hinata tripote nerveusement ses mains. Il ressentit le besoin de tendre un bras apaisant, mais une boule alourdissait l'estomac. Les élèves s'amenuisaient rapidement au point qu'après 20 minutes, Hinata partit suivre son examen. Encore vingt minutes plus tard, Naruto fut seul dans le local.
Finalement, son tour arriva. Il se dirige vers le local. À l'intérieur, les professeurs Iruka et Mizuki sont assis derrière l'unique bureau. La pièce a été vider de ses autres mobiliers, permettant ainsi à l'élève de faire l'examen en toute sécurité. Sur le bureau, plusieurs bandeaux frontaux gravés d'une feuille d'arbre, accessoire prouvant que tu es reconnu comme un ninja du village, s'y trouvent.
- Tu peux y aller, encourage Mizuki.
Naruto prit une longue respiration. Il se concentre. Il connait par cœur la série de mudras qu'il doit utiliser – mouton, serpent, tigre. Il ressent son chakra circuler dans tout son corps. Il termine l'enchainement et exécute la technique demandée.
À côté de lui apparut un clone, ou ce qui est censé en être un. Ce dernier est pâle, légèrement transparent – trahissant un manque de matière commun à tout clone – et peine à se tenir debout. Cet échec scelle son futur. Quand il se tourne vers les professeurs, il put voir le visage déçu de Iruka. Une boule s'installa dans son estomac. Si Iruka prononça à vive voix le résultat, Naruto ne l'entend pas.
- Pourquoi être aussi sévère, Iruka ? intervient Mizuki. Il ne faut pas oublier que Naruto a été absent des salles de classe pendant plusieurs mois et qu'il a tout fait à son retour pour combler son retard. De plus, il a tout même créé un clone.
- Il est hors de question. Tous les autres élèves ont pu créer au moins trois clones. Naruto n'en a créé qu'un et il ne tient même pas sur ses jambes. Il est impossible de lui donner son diplôme dans ces conditions.
Naruto sortit du local. Rapidement, il se dirigea vers la porte d'entrée. Dans la cour, les parents d'élèves félicitaient leurs rejetons. Bien sûr, personne n'est là pour lui. Tant mieux, peut-être. Il peut agir à sa guise.
Il longe le mur du bâtiment pour aller dans la cour arrière. Son pas se fait presser. Il a besoin de s'éloigner le plus possible de cet endroit. Il quittera par la suite le village. Il fera un détour à son appartement ; ses bagages l'attendent au pas de la porte. Il a besoin de paix, de disparaitre.
Une main lui agrippe l'épaule. Instinctivement, Naruto se retourne et la claque. Elle appartient au professeur Mizuki.
- Doucement, Naruto.
Qu'est-ce qu'il lui veut ?
- Est-ce que je pourrais te parler une minute ?
- Pourquoi ?
- Tu as l'air déprimé. Je voudrais te remonter le moral.
- Je vais bien.
Naruto reprend sa route. Derrière lui, Mizuki l'emboite et le rattrape rapidement.
- Tu ne vas pas bien. Cela se voit. Tu devais entretenir beaucoup d'espoir dans l'obtention de ton diplôme. Je peux te comprendre et je connais un moyen pour toi de l'avoir.
- M'en fou.
Momentanément, les pas du professeur s'arrêtent. Naruto en profite pour s'éloigner le plus possible et disparaitre.
Naruto retourne rapidement chez lui. Il prend d'une main leste le sac qui se trouve au pas de sa porte.
- Qu'est-ce que tu fais avec ce sac ?
Naruto sursaute à la voix de Mizuki qui se trouve sur son toit. Il retient une grimace agacée.
- Tu vas où ? Je commence à m'inquiéter.
- Je vais bien...
- Tu veux quitter le village ?
Le pas de Naruto cesse d'un coup bref.
- ...Oui.
- Cela m'est douloureux de te le dire, mais le Hokage ne voudra pas te laisser partir.
Pour la première fois depuis l'examen, Naruto exprime autre chose qu'une froide frustration. Sous les yeux du professeur, son visage se décompose par la surprise et l'effroi.
- Pourquoi ?
- Tu as 11 ans. Tu n'es encore qu'un enfant. Et puis, en dehors du village, tu feras une cible facile pour toute personne mal intentionnée.
- J'ai vécu seul toute ma vie. Et je suis bon en infiltration. Je serais m'éviter les ennuis. Cela n'explique pas pourquoi je ne pourrais pas partir.
- Et comment te débrouillerais-tu seul en pleine nature ? Comment trouveras-tu à boire, à manger ?
- Cela ne serait pas la première fois. Vous êtes sûr que ce que vous m'avez dit est vrai ?
- Bien sûr.
Naruto n'est pas convaincu, chose que Mizuki remarque aisément. Donc, sur le ton de la confidence, il lui dit :
- Écoute-moi. Si tu tiens tant à quitter le village, je pourrais te donner un petit coup de main, à condition que tu me rendes un petit service.
Du chantage, devine Naruto.
- Dans le bureau de l'Hokage se trouve un rouleau spécial. Il contient toutes les techniques interdites par le Deuxième Hokage. Si tu vas me le récupérer, je pourrais ensuite servir de diversion pour te donner le temps de partir.
- Tu me demandes de voler ? Cela ne m'aiderait en aucun cas. Je préfère rester sur mon plan initial.
- Alors tu me verras forcé de rapporter ton départ à l'Hokage et tu ne pourras pas partir.
- Et je pourrais rapporter ton plan et tes intentions.
Mizuki en rit.
- Mais qui voudrait entendre les accusations d'un gamin comme toi ?
Naruto ouvre la bouche pour répliquer, mais s'arrête aussitôt. Il a raison. Sa parole ne pèse pas lourd à côté de celle du ninja qualifié.
- On fait ce que j'ai dit, d'accord ?
Mizuki le regarde avec bonheur, une main sur son épaule, et l'entraine à l'intérieur de sa demeure. Pendant qu'il débilite son plan, Naruto sait d'instinct qu'il doit l'arrêter pour se sortir de sa situation. Mais comment ?
. . .
Malgré une journée remplie de joie, l'inquiétude a pincé le cœur d'Iruka et ce depuis la fin des examens Genin. La nuit maintenant installée, elle envahit toutes ses pensées. Il n'avait pas revu Naruto après son échec. Qu'il ne soit pas resté à l'Académie de l'étonnait pas le moins du monde, mais il n'est dans aucune de ses cachettes, ni dans son appartement. Avec le temps, il avait appris les habitudes de ce garçon et cela n'était en aucun cas parti. Naruto vit quelque chose de grave, il le sait, mais bien sûr, il ne dit jamais rien. Par les dieux, que c'est frustrant.
On cogna à sa porte. Doucement, il alla ouvrir. De l'autre côté se trouve Mizuki. Il est paniqué.
- Naruto a volé le rouleau des techniques interdites. Le Hokage demande une réunion d'urgence.
Pardon ? Mizuki lui a laissé à peine le temps de s'habiller. Quand il arrive devant la résidence de l'Hokage, beaucoup de ninjas s'y trouvent, et la colère gronde.
Il révèle enfin son vrai visage.
On aurait dû s'en débarrasser quand il est encore petit.
Il a toujours été dérangé. Cela ne m'étonne pas qu'il ait volé le rouleau.
On doit le tuer pour le bien du village.
Iruka resta sans voix. Ils ne peuvent toute même pas parler de Naruto ? Jamais il n'aurait fait ça ! Quels intérêts ?
- Du calme ! intervient finalement le Troisième Hokage d'une fois forte. Il est vrai que ce rouleau plusieurs techniques considérées interdites par le Premier Hokage parce que considéré comme trop dangereuses. Utilisées à mauvais escient, elles pourraient être fortes et redoutables. Cela fait maintenant 12 heures que Naruto a volé le rouleau. Il faut le trouver avant que cela soit trop tard.
Le Hokage tourna son regard vers Iruka, un regard intense. D'un seul regard, ce dernier comprit qu'il veut qu'IL retrouve Naruto.
- Allez-y !
Sur cet ordre, les ninjas se déploient. Iruka se dirige vers les forêts du village, se doutant que de tous les endroits, Naruto choisirait le milieu le plus éloigné de tout ninja ou citoyen.
Finalement, il perçoit la présence du jeune garçon, près d'une petite cabane en bois abandonné et aux planches trouées.
- Naruto. Je sais que tu es là.
Le garçon sort de sa cachette, un grand rouleau dans les bras, ce qui surprend quelque peu Iruka. La tête basse, le visage coupable, Naruto pose le rouleau sur le sol, à quelques mètres de lui.
Les bras croisés, Iruka s'avance vers son élève. Il n'aurait jamais cru Naruto capable de tel acte, mais il n'avait plus à en douter.
- Tu me déçois beaucoup, Naruto.
Ce dernier frémit. Il ouvre la bouche, mais aucun son ne sort.
- Pourquoi tu as fait ça ?
- C'est Mizuki qui m'y a forcé.
Mizuki ? Iruka a peine à croire son élève.
L'air siffle dans la forêt. Iruka comprend rapidement le danger et pousse rapidement Naruto au sol. Au même moment, une dizaine de kunaï le crible. Sur un arbre atterrit Mizuki.
- Merci Iruka de me l'avoir retrouvé. Naruto, donne-moi le rouleau.
Naruto ne bouge pas. Iruka voit dans son regard une grande détresse. L'inquiétude et la culpabilité s'y lisent au point qu'Iruka devine que son élève est une victime. Il s'en veut d'avoir douté de lui.
- Ne donne surtout pas le rouleau ! Il contient des techniques interdites et très dangereuses. Ils ne doivent pas être utilisés.
- Donne-le-moi. Cela ne sert à rien de le garder. Ne t'es-tu jamais demandé pourquoi je t'ai choisie comme bouc émissaire ? Laisse-moi d'expliquer.
Non... Il ne va pas...
- Ne fait pas ça, Mizuki !
- Tu le sais surement, il y a 12 ans, le démon-renard qui a attaqué le village a été neutralisé et emprisonné. Ce jour-là, tous les habitants ont fait un serment. Tu es le seul à qui il n'a jamais été révélé. Ce qui ne devait jamais t'être révélé, c'est que le démon-renard, c'est toi.
- Tais-toi !
- C'est toi le démon-renard à neuf queues qui a tué les parents d'Iruka et dévasté le village de la façon le plus atroce ! C'est le maitre Hokage qui l'a emprisonné en toi et tous les habitants t'ont menti !
Naruto ne bouge pas. Et pour Iruka, il semblait même... indifférent ? Affable ? Ennuyé ? Mizuki remarque finalement l'inaction du garçon.
- Tu m'as écouté ?
- Oui.
- Et tu ne ressens pas de la haine et de la colère ?
Naruto hausse les épaules.
- Cela explique beaucoup de choses.
- Tu le savais déjà ? intervient Iruka, estomaqué.
- Oui.
- Mais... comment ?
- Les villageois ne sont pas très discrets.
- Dans ce cas, intervient à nouveau Mizuki, tu sais qu'en réalité, Iruka te déteste. Il n'est pas différent des villageois que tu méprises. Personne ne veut de toi.
Bien qu'il veut le contredire, Iruka ne peut que donner raison à Mizuki. Il est vrai qu'au début, il ne faisait qu'accuser Naruto de la mort de ses parents. Ces derniers étaient des ninjas qui ont œuvré à la protection du village lors de l'attaque de Kyubi. Comme beaucoup, ils ont péri. Pendant longtemps, il s'est senti extrêmement seul. Cette solitude s'est transformée en rancune et il ne pouvait, au début, dissocier Kyubi du garçon.
- Vous ne m'avez jamais expliqué pourquoi vous vouliez le rouleau.
- C'est vrai. La raison est simple ; tous veulent devenir plus puissants. Le rouleau va pouvoir me le permettre. Après tout, ce sont les mêmes techniques qui ont été utilisées pour t'emprisonner qui y sont inscrites. Maintenant, donne-moi le rouleau.
Naruto se redressa. Il se dirigea vers Iruka, mais laissa le rouleau derrière lui.
- Naruto ! Le rouleau !
Naruto l'ignora. Mizuki sourit devant son choix.
- Je te remercie de ta contribution, Naruto. Comme promis, je ne dirais rien de ta tentative de fugue.
Cet ultime coup bas poignarde au cœur Naruto. L'aigreur se propage autant sur sa langue que dans son crâne. Il pensait que ce ninja avait au moins un minimum de respect.
Du côté d'Iruka, il comprend finalement pourquoi son élève est resté aussi mystérieux depuis son examen. Cependant, ses raisons restent encore floues. Il a l'impression de retourner un an en arrière, avec le jeune garçon dépressif qu'il était. Mais surtout, il se demande pourquoi Naruto n'a pas suffisamment confiance en lui.
Mizuki atteignit finalement le rouleau, mais à peine qu'il y toucha que le rouleau disparût dans un nuage de fumée, laissant derrière lui un Naruto armé d'un kunai. Ce dernier toucha de l'arme la cuisse du ninja traitre, causant une entaille superficielle, mais non moins marquante.
Un clone ! devine rapidement Iruka. Cela ne peut qu'être cela puisque son élève se trouve près de lui. Il peut parfaitement ressentir sa présence par sa chaleur et les sons qu'il produit par ses mouvements. Il est impressionné par les progrès fulgurants de Naruto, surtout qu'il a transformé son clone en rouleau, combinant ainsi deux techniques. Pour une personne de son âge, c'est impressionnant.
Cependant, son esprit lui indique quelque chose est curieux à propos du clone. Un clone est une illusion, donc il ne possède pas de matière. Cependant, celui-ci tient une arme, une arme réelle puisqu'il a blessé Mizuki. De plus, il a bien vu Naruto porter le rouleau. Quoi qu'il en soit, la technique qu'il a utilisée n'est pas celle qu'il lui a enseignée à l'Académie.
- Sale démon ! rugit Mizuki. Où est le rouleau ?!
D'un geste, il invoque un gigantesque shuriken et le lance vers Naruto. Mû par une volonté propre, Iruka s'interpose. Il prend le garçon dans ses bras. Le shiruken le touche dans le dos. Une vive douleur le foudroie.
Naruto le regarde avec stupeur.
- Cours Naruto ! Ne le laisse pas t'attraper.
Il n'a pas à répéter. Le garçon part au pas de course entre les arbres. Mizuki tente de le poursuivre, mais Iruka sort l'arme de son dos et le lui lance. Le traitre l'esquive aisément et disparait entre les arbres.
Lentement, Iruka se lève. Sa plaie le brule. Il sait que cela va lui nuire dans un prochain combat. Au moins, une pensée le soulage ; Naruto est de loin l'apprenti ninja le plus discret qu'il ait connu et ses talents sont suffisants pour berner Mizuki.
. . .
Le voilà, pense-t-il en voyant Naruto courir entre les arbres. Rapidement, il s'approche.
- Naruto ! Dis-moi vite où se trouve le rouleau. C'est la seule chose qui intéresse Mizuki.
Le garçon s'arrête sur une branche. Cependant, ce n'est que pour mieux se repositionner. D'un fond, il fonce dans le ventre de son interlocuteur. Sur le coup, ce dernier tombe au sol. Naruto atterrit sur ses pieds, dérapant au sol par la force de mouvement. Essoufflé, il se laisse tomber contre le tronc d'un arbre.
Le ninja au sol disparait dans un nuage de fumée pour révéler l'imposteur ayant pris l'apparence d'Iruka : Mizuki.
- Comment tu as su que je n'étais pas Iruka ?
Dans un sourire moqueur, c'est au tout du garçon à disparaitre dans un nuage de fumer et de révéler sa véritable apparence.
- Parce que c'est moi, le vrai Iruka.
Non loin se trouve Naruto, sous la forme d'un félin, caché dans un buisson. D'où il est, il a parfaitement vu la chute de Mizuki et le silence des lieux lui permet de distinguer la moindre parole.
- Pourquoi tu protèges ce gamin ? Tu sais bien qu'il a tué tes parents.
- Je ne peux pas laisser un abruti comme toi s'emparer du rouleau.
- C'est toi l'abruti. Que cela soit moi ou Naruto qui possède le rouleau reviendrait au même. Celui qui maitrise les techniques contenues à l'intérieur possède un pouvoir incommensurable. Le démon-renard ne laissera jamais passer une occasion pareille pour retrouver sa force. Et Naruto déteste ce village. Avec les techniques du rouleau, il pourra se venger d'eux.
- Un démon-renard ferait cela. Pas Naruto. Il a toujours été assidu dans ses études et soucieux de ses amis. C'est pour cela que je le considère comme le meilleur des élèves de l'Académie. Mais personne ne voit sa véritable valeur. Il a certainement vécu tous les mots du cœur humain. Il n'est pas le démon-renard, mais un membre à part entière du village.
Mizuki sortit un shuriken et le lança sur Iruka.
- Quelle tirade émouvante. Je n'avais pas prévu m'occuper de toi aussi vite, mais tu ne me laisse pas le choix. Adieu !
Le traitre sortit un autre shuriken, beaucoup plus gros que la première, et la fit tournoyer dans sa main. Au moment où il le lança, Naruto apparut et le frappa dans la poitrine. Le shuriken géant finit entre les branches d'un arbre et Mizuki sur le sol.
- Sale gamin. Tu vas me le payer.
Mizuki lança une arme sur le jeune garçon. Ce dernier disparut quand l'arme le toucha.
- Encore un clone... Tu ne sais faire que cela, ma parole ! Sors de ton trou, renard dégénéré !
Tout autour de lui, Iruka pouvait distinguer dans les arbres et les fourrés les mouvements des clones de Naruto. Quand Mizuki le pousse à se révéler, cela ne prit que quelques secondes pour que ces derniers sortent de leur cachette dans un même mouvement. La plupart étaient armés de kunaï. Tous attaquent Mizuki. Ce surplus d'adversaires le surprit et il n'eut aucune chance. De tous les côtés, ils frappèrent jusqu'à ce qu'il tombe dans l'inconscience.
Le calme revint dans la forêt. Leur tâche terminée, les clones disparus, laissant le seul et unique Naruto. Ce dernier se retourne vers son professeur et, timidement, le rejoint.
- Vas-tu bien, Iruka ?
- Rien de grave. La technique que tu as utilisée provenait du rouleau ?
- Je ne savais pas quoi faire pour l'arrêter. J'ai regardé les techniques du rouleau en espérant que cela puisse m'aider.
- Tu as été impressionnant.
Naruto rougit au compliment.
En trainant le corps de Mizuki, tous deux allèrent chercher le rouleau, puis retournèrent au village. À l'approche de ces lieux habités, Iruka dût rassurer le jeune garçon que plus aucun danger ne lui était destiné, qu'il avait tout son soutien. C'est donc à quelques heures de l'aube qu'ils rejoignirent le Hokage en face de son monument. Au soulagement de Naruto, personne d'autre n'est dans les lieux.
- Je vois que vous avez ramené le rouleau.
- Oui, Maitre Hokage, répondit Iruka en rendant solennellement le rouleau. Mizuki a forcé Naruto à le voler pour ensuite se l'accaparer.
- Je vois. Je vais appeler deux ninjas qui l'amènera en cellule.
- Maitre Hokage, je voudrais qu'on discute de quelque chose à propos de Naruto.
En entendant son nom, le jeune garçon rougit d'embarra, se doutant du prochain sujet de conversation.
- Durant le combat, Mizuki a révélé que Naruto comptait fuguer du village.
Le Hokage fronce les sourcils.
- Pourquoi, Naruto ?
- Je… je suis désolé. Je ne me sens pas bien dans ce village. Les villageois m'ont si souvent insultés et agressés que… Je suis reconnaissant du soutient que vous et Iruka m'a donné, mais… Je ne vois aucun avenir radieux ici.
- Encore cette douleur, soupira l'ainé. Je suis navré, mais je ne peux pas te laisser quitter ce village, même pour ton bonheur.
Une boule se forme dans la gorge de Naruto. Les dires de Mizuki sont vrais, finalement.
- À cause du démon-renard.
- Comment tu sais cela ?
- Mizuki en a parlé, répondit Iruka. Et apparemment, il le sait depuis un certain temps.
- Je vois, soupira le Hokage.
Il ne sert à rien de lui cacher quoi que ce soit.
- Naruto, connais-tu l'histoire entourant le démon-renard ?
- Il a attaqué le village l'année de ma naissance et le Quatrième Hokage l'a emprisonné à l'intérieur de moi.
- En effet. Il l'a fait pour sauver le village et il en a payé de sa vie. Cet homme était ton père, Minato Namikaze. Il faut savoir qu'on scelle les démons dans des hôtes pour protéger la population de ces mêmes démons, mais également des autres villages ninjas. L'hôte précédant du démon-renard était ta mère, Kushina Uzumaki. Ils t'ont conçu par amour et ils auront sûrement voulu te voir grandir. Malheureusement, durant l'accouchement, le seau de Kushina s'est rompu et le démon-renard s'est libéré. Minato a réussi à le sceller, mais probablement parce que lui et Kushina étaient blessés – je n'ai pu voir que leur cadavre – il l'a enfermé à l'intérieur de toi.
- Est-ce… Est-ce que les villageois savent tout cela ?
- Non. Ils ne savent pas que tu es le fils du Quatrième Hokage.
- Pourquoi me dire tout cela maintenant ?
- Je croyais pouvoir te protéger en gardant tout cela secret, pour que tu puisses vivre une vie normale. Je sais maintenant que j'ai eu tort. En sachant tout cela, tu comprends maintenant pourquoi je ne peux te laisser partir.
Naruto reste silencieux, prenant le temps d'assimiler les nouvelles informations. Lentement, le Hokage pose une main sur l'épaule du jeune garçon.
- Naruto, la prochaine fois que tu as des problèmes ou que tu souffres du traitement que te fais subir les villageois, fait appel à nous. D'accord ? Tu n'es pas tout seul. Iruka et moi, nous tenons beaucoup à toi.
- Bien.
- Maitre Hokage. Si vous me permettez, il y a une dernière chose qui reste à régler.
- Quelle est-elle ?
- Naruto, peux-tu fermer les yeux ?
Curieux, Naruto s'exécute. Il ressent rapidement autour de sa tête une bande de tissu s'enrouler. La partie qui se trouve sur son front possède une masse plus dure et lourde, sans aucun doute fixée. À peine le tissu noué qu'il porte une main sur l'objet. Ses doigts rentrent en contact avec une plaque en métal.
Quand il ouvre les yeux sur Iruka, ce dernier avait enlevé son bandeau frontal et lui sourit tendrement.
- Tu as prouvé aujourd'hui que tu as toutes les capacités pour être ninja. Ce n'est peut-être pas ce que tu désires le plus, mais si tu ne te sens pas à ta place, Maitre Hokage et moi t'aiderons le plus possible.
Sans un mot, le jeune garçon sert dans ses bras son professeur. Iruka fait de même.
- Maintenant, interrompt le Hogake je vous conseille d'aller vous reposer. La journée a été suffisamment éprouvante pour vous deux. Oh ! Et Iruka, je te conseille de te diriger l'infirmerie avant de te rendre chez toi. Ta blessure m'inquiète un peu.
- Oui, Maitre Hokage.
