La chose.

En grognant, je levai la tête, jetant un coup d'œil autour de la pièce humide et terne. L'air semblait se refermer sur moi, collant à mon cou comme une sorte de liquide. Un bruit sourd provenait de ma tempe, ainsi qu'une piqûre pas très agréable qui m'obligeait à plisser les yeux. J'étais choquée que quelque chose puisse être si sombre, je pouvais comprendre si je ne voyais que très peu de choses, mais ne rien voir du tout, c'était quelque chose de nouveau. Un léger bourdonnement résonna aux confins de mon esprit, un bourdonnement que je ne connaissais que trop bien. Serrant les poings, je fis un bond en avant, mais la chaise contre laquelle j'étais attachée s'écrasa contre le sol, le son rebondissant dans mes oreilles. De plus, un léger goût de cuivre flottait dans l'air, ou alors j'avais du sang dans la bouche. Lentement, je roulai mes épaules, essayant de me calmer, s'il voulait ma mort, Toby m'aurait tué là-bas. Quelque chose me disait que c'était inattendu, qu'il n'avait pas du tout prévu de s'arrêter, ce regard...

Un frisson me parcourut le long de la colonne vertébrale, aggravé par le climat froid de la pièce, peut-être me laissait-il mourir de faim. Me laissant tomber mollement sur la chaise, je parcourus les niveaux du conscient et de l'inconscient, incapable de comprendre le temps le moins du monde. Le scintillement d'une ampoule me sortit de mon hébétude, un masque blanc familier dont certaines parties, comme le pourtour des yeux et les lèvres, étaient colorées en noir, ainsi qu'une paire de sourcils noirs. Tim. Sentant ma poitrine se serrer, je m'éloignai de lui du mieux que je pouvais, l'écoutant glousser devant mes vaines tentatives. "Bonne nouvelle, (T/P)." Haussant un sourcil, je fixai son masque, attendant d'entendre ce qu'il avait à dire. "Tu vas vivre quelques jours de plus, c'est l'ordre du Patron." Lâcha-t-il en s'appuyant contre les murs couleur crème, se tenant assez près de la porte.

"Quoi?" Complètement perdue, je finis par me contenter de dire cela, je veux dire, qu'est-ce que je pouvais faire d'autre? Il grogna sous son souffle, se raclant un peu la gorge.

"Tu ne mourras pas parce que le Patron veut te parler." Il s'adressait à moi comme si j'étais une attardée, incapable d'enchaîner les phrases les plus cohérentes.

"J'ai compris cette partie, mais qui est ton Patron?" Il haussa les épaules d'un air sarcastique, sans même me jeter un regard piteux.

"Tu ne sais pas, qui est mon patron?" Il était vraiment agaçant, une partie de moi avait espéré qu'il ne serait pas aussi con quand on se reverrait, mais bon. "Il est probablement en train d'installer les choses, il aura probablement fini dans une demi-heure." Déclara-t-il, plaçant ses mains profondément dans les poches de sa veste, en parlant de sa veste, il portait une veste jaune avec quelques boutons accessoirisés attachés à certains endroits.

"Dois...Dois-je me préparer à me faire tirer dessus?" Je trébuchai sur mes mots, croisant son regard désintéressé.

"Un conseil, ne fais pas ta putain de gamine, s'il décide qu'on n'a pas besoin de toi, tu veux savoir où tu vas finir?" Il s'approcha de moi, me releva le menton en y plaçant la pointe de son couteau. "Morte, et pas du genre paisible, je veux dire couverte de sang, tes vêtements déchirés, tes intestins qui pendent hors de ton corps, tu comprends?" Pendant un instant, je fus incapable de respirer, mes yeux s'écarquillant de terreur pure. "Oh, et ne pose pas de questions quand tu seras là-bas, ou fais-le, si tu l'oses, tant que je ne nettoie pas tes entrailles sur la moquette." Sa poigne se resserra sur mon épaule et il inclina brièvement la tête. "Mais je suis sûr que tu t'en sortiras, il te surveille depuis un moment." Je sentis ses ongles s'enfoncer dans mon épaule nue, ce qui me fit sursauter et m'éloigner de lui.

"É-Éloigne-toi de moi!" Criai-je en agitant vicieusement mes jambes dans leurs contraintes de corde.

"Masky, le P-Patron a dit..." Je releva la tête, fixant Toby, qui se profilait dans l'embrasure de la porte.

"Est-ce que j'ai l'air d'en avoir quelque chose à foutre de ce que dit le Patron?" Ah, Tim était donc Masky, peut-être qu'il serait utile de l'écouter.

"Vu ta situation, oui, c'est vrai." Il se craqua le cou, continuant à faire comme si je n'étais pas là.

"Peu importe ce qu'il dit." Il ricana et retourna s'asseoir contre le mur en lançant un regard noir, "Tu es là pour t'assurer que je ne tue pas l'atout?" Il jeta un coup d'œil entre nous, secouant la tête distraitement.

"Je v-voulais juste m'assurer que tu le savais." Son masque bougea avant qu'il ne ferme la porte, me laissant à nouveau seul avec lui. D'après ce qu'on entend, Tim et ce Boss, Slenderman, avaient une relation pour le moins inégale. Je pourrais peut-être utiliser cela à mon avantage.

"Écoute, Tim... Euh, Masky." Me souvenant de l'agacement qu'il avait manifesté la dernière fois que je l'avais appelé par son vrai nom, je misai sur l'option la plus sûre. "Tout ce qu'il faudrait, c'est quelques bonnes paroles de ma part, et tu n'auras pas à être tenu pour responsable de tout ça, de rien de tout ça." Pendant un instant, il sembla y réfléchir avant de secouer la tête et de croiser les bras sur son torse.

"N'essaie pas de me soudoyer à nouveau." Il poussa un petit sifflement, ajustant légèrement le bas de son masque. Aucun de nous deux ne parla après cela, non pas que je veuille le faire après ce qu'il m'avait fait, mais comment un homme peut-il ne pas se sentir coupable de ses actes?

Encore une fois, je suppose que je ne m'étais jamais sentie coupable lorsque j'avais tué ces hommes, ma position morale était à peine plus élevée que la sienne. Tout à coup, son dos se redressa avant qu'il ne passe derrière moi, mon cœur battant la chamade. La corde qui enserrait mes poignets se rompit, probablement sous la force d'un couteau ou de quelque chose de similaire. Il en fut de même pour la corde autour de mes chevilles, qui avait probablement brûlé ma peau à présent. Il ne l'avait pas remarqué ou s'en fichait, et je pariai sur la seconde hypothèse.

"O-Où m'emmènes-tu?" Balbutiai-je en résistant à son emprise, mais en vain.

"Quelque part." Oui, comme c'est éclairant, Tim, tu sais, je ne le savais pas, PUTAIN, avant que tu ne le dises! Me mordant la langue, j'essayai de rester calme, même si, avec son attitude, j'avais envie de lui donner un coup de pied dans les couilles.

"O-On va rencontrer ton Patron?" Il se moqua en expirant par le nez.

"Bravo, tu n'es pas aussi stupide que tu en as l'air." Bien qu'il avait été un sac à merde lunatique auparavant, il l'était encore plus aujourd'hui, peut-être méprisait-il vraiment son Patron. Le hall dans lequel je fus escortée était encore plus froid que ma 'cellule', du sang jonchait le sol et les murs, des sanglots s'échappaient des profondeurs de la chambre. Chaque bruit me mettait en alerte, comment la police pouvait-elle ignorer l'existence de ce bâtiment?

"Combien de temps suis-je resté là-dedans?" Déglutis-je, n'étant même pas sûre d'avoir envie de parler avec lui, bien que ce ne soit pas comme si j'avais quelqu'un d'autre à qui demander.

"Moins d'un jour, peu importe, tu resteras ici, tu mourras, ou tu seras attaché et torturé jusqu'à soumission." Il ne sourcilla même pas en énumérant tout cela, la posture la plus relâchée. "Aussi, voici un autre conseil pour toi." Il me chuchota à l'oreille, et mon dos se redressa.

"À ta place, je choisirais la deuxième option."

Je ne savais pas ce qui me faisait le plus peur, la menace sinistre ou la rencontre avec son patron. Poussée de force vers l'avant, je ne pouvais m'empêcher de remarquer les autres portes verrouillées. Une idée me vint à l'esprit, combien de ces pièces étaient occupées? Chassant cette pensée morbide de mon esprit, je me concentrai d'abord sur ma survie, après tout, je ne pourrais aider personne si j'étais morte.

Un escalier se dressait devant moi, confirmant que j'étais probablement dans une sorte de sous-sol, comme si l'esthétique générale ne le prouvait pas assez. Je montai les marches en trébuchant et mon esprit se tourna vers ce Slenderman, à quoi ressemblait-il? S'il était le chef de cette bande, alors il était probablement très dangereux, sans aucun doute, ou peut-être que ses employés représentaient une plus grande menace que lui, je n'en étais pas très sûre. Nous avions pris ce que mon esprit détermina comme étant des virages aléatoires, bien que les mouvements de Tim disaient le contraire, chaque mouvement qu'il faisait était calculé, il savait précisément où il allait. Plus nous avancions, plus il devenait clair que nous étions dans une sorte de manoir, quel était ce groupe, la Mafia? À ce stade, je ne serais pas surpris si, au moment où j'entrais dans le bureau de Slenderman, il sortait un pistolet de sa poche et fulminait en disant que j'avais fouillé aux mauvais endroits et que j'aurais dû être plus prudente. Je faillis rire à cette idée, mais je la réprimai en raison de ma situation actuelle, le silence étant la meilleure option. Il hésita une seconde alors que nous nous trouvions devant une série de grandes portes recouvertes d'un beau noir aux accents dorés. Quelques instants plus tard, il poussa la porte, mes yeux se posant sur quelqu'un - non, quelque chose qui se trouvait derrière un bureau en acajou.

"Ravi de te revoir, (T/P), assieds-toi, s'il te plaît."

TRADUCTION: Hometown -Masky X Reader- de TheOtherSideOfParadise
ORIGINAL: story/12349915/Hometown-Masky-X-Reader-/2