Smog et braises.

La tension était palpable dans la cabane, et n'était rompue que lorsque Toby demandait inévitablement quand c'était l'heure, ce à quoi il répondait fermement 'pas encore'. Tout le monde savait maintenant que je n'étais plus l'esclave meurtrier et sans cervelle que j'avais été, ce qui signifiait que j'étais tenue à l'écart de tout. Malgré cela, le monde continuait de tourner, Masky et Hoodie préparaient leur rapport de progrès, ce qui était probablement ce que Toby était censé faire, mais au lieu de cela, il errait dans les couloirs avec une boîte d'allumettes.

Le bruit d'une porte s'ouvrant non loin de là me fit redresser le dos, le mec au tic à proximité s'arrêtant simplement de faire les cent pas. Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit, révélant Hoodie. "Compte-rendu des progrès, je vais rester ici avec elle." Ses bras étaient fermement maintenus le long du corps, son sweat à capuche dessinant la ligne définitive d'une arme à feu sur sa hanche.

"E-Enfin, il se passe quelque chose, putain!" S'exclama-t-il, jetant la boîte d'allumettes sur le comptoir, soulevant lentement ses lunettes de sa clavicule jusqu'à son front. "Je parie que..."

"Tu veux bien te taire?" Demanda-t-il d'un ton neutre, en s'asseyant sur la chaise en face de moi, faisant comme si je n'étais pas là. "Tu as demandé à faire quelque chose toute la matinée, mais si tu préfères regarder (T/P), alors vas-y." Immédiatement, il secoua la tête et partit sans un mot de plus, peut-être que Hoodie était au-dessus de Toby, ou peut-être que c'était juste un lien de respect mutuel entre les deux. Pendant quelques instants, mes yeux se posèrent sur les allumettes, peut-être que mon évasion pourrait prendre la forme de, eh bien, de la mort. On ne peut pas garder un corps en espérant qu'il suivra nos ordres. Il ramassa la boîte d'allumettes sans rien faire, cherchant visiblement à se distraire.

"Euh, tu préfères qu'on t'appelle Hoodie ou Brian?" Demandai-je avec méfiance, essayant encore de trouver ma place quand il s'agissait de lui parler.

"En ce moment? Hoodie, sans aucun doute." Même si sa voix était là, elle était vide, désolée, comme un murmure solitaire dans le vent.

"Tu es comme Masky, qui me menace littéralement de mort si je l'appelle Tim au mauvais moment?" Il soupira, mais je ne sais pas si c'était parce que je l'agaçais ou non.

"Contexte." Sa réponse fut simple alors qu'il reposait enfin les allumettes sur la table. "Masky réagit de manière excessive, c'est comme ça qu'il est." Il rejeta, semblant regarder vers moi, mais c'était difficile à dire à cause de son masque. "Toby, eh bien. Je ne sais pas grand-chose sur lui." Avoua-t-il, s'arrêtant quelques instants pour réfléchir. "À part le fait qu'il déteste qu'on l'appelle Rogers, et je ne le sais qu'à cause de Masky." Cependant, je haussai lentement un sourcil, me penchant un peu plus près avec des yeux plissés.

"Pourquoi me dis-tu tout cela?" Je poussai un léger sifflement, dans l'espoir de l'intimider, même sous ma forme maladroite.

"Nous savons tous les deux que tu n'as nulle part où aller, et que la seule façon que tu trouves pour tout résoudre est de te suicider." Ces mots me firent l'effet d'un poignard glacé dans la poitrine, comment diable avait-il pu mettre le doigt dans le mille? "Donc, de toute façon, tout ça sera emporté dans la tombe." Mon souffle dansait dans ma gorge, c'était la vérité, mais je ne voulais pas l'admettre.

"Comment... Comment as-tu fait?" Je m'interrompis, regardant mes genoux, serrant les poings.

"Les gens sont assez faciles à lire, surtout quand on a été chargé de les traquer." Même maintenant, sa voix était d'une nonchalance affligeante, c'était presque pétrifiant de voir à quel point sa voix était vide.

"Alors... Tue-moi, tire-moi dessus." Je me levai, remarquant que sa posture devenait légèrement confuse. "Il n'y a pas que ces deux options, il y en a trois, tu peux me tuer." Il poussa un soupir court, mais dur, et se leva à son tour.

"C'est ce que tu veux?" Il sortit l'arme de sa poche, un petit clic résonnant dans la pièce lorsque la sécurité fut désactivée. Le canon était appuyé contre mon front, sa main ne tremblant pas le moins du monde. "Il y a une petite chance que tu ne meures même pas, serais-tu d'accord avec ce résultat?" Un frisson me parcourut l'échine, son calme l'emportait sur le mien, son apathie était bien plus épaisse que la simple bruine qui persistait en moi. Oh, combien je paierais pour tout traiter avec un tel mépris froid.

"Si c'est le cas, mets-moi une autre balle dans la tête, et ne t'arrête pas de tirer." Silence.

"D'accord." Son doigt ganté appuya légèrement sur la gâchette, mes yeux se fermèrent, mais aucune détonation ne se fit entendre, en fait, il y eut une simple vibration. "Oui?" Mes yeux s'ouvrirent en fentes tandis qu'il baissait l'arme sur le côté, écoutant la personne à l'autre bout du fil. "Merci de nous avoir mis au courant, BEN." La sécurité se réenclencha avant qu'il ne range son arme dans son étui, appuyant sur l'écran d'une main qui n'était plus gantée. Sa peau n'était pas excessivement pâle, c'était une teinte assez naturelle, en fait. Quelques instants plus tard, il jeta le téléphone par terre, probablement un téléphone jetable, et le piétina.

"Qu'est-Qu'est-ce qui se passe?" Demandai-je en portant naturellement ma main à mon visage, espérant qu'il n'y avait pas d'impact de balle.

"Police. Dès que Masky et Toby seront de retour, nous prendrons tout le matériel important et nous brûlerons ce site." Maintenant, l'essence et les allumettes avaient un sens, mais mon cœur sombra, nous allions déménager, déménager vers Dieu sait où. Probablement une autre cachette. Mais les chances de s'échapper diminuaient considérablement si on était déplacé vers un autre site... Mais encore une fois, j'avais déjà changé de site. J'avais besoin de temps pour réfléchir, et lui avait besoin de temps pour faire ses valises, donc tout le monde y gagnait. Brian, aussi sensible aux émotions qu'il l'était, le compris immédiatement et me laissa tranquille. Bloquant tous les autres sons, je me concentrai sur le bruit de ma propre respiration, explorant toutes les possibilités. À quelle distance se trouverait cet autre site? Comment allions-nous nous y rendre? Avaient-ils au moins prévu quelque chose? Après Dieu sait combien de temps, j'entendis la porte d'entrée claquer, suivie par Masky qui grondait Toby. Lentement, j'ouvrit les yeux, fixant le soleil qui entrait par la fenêtre. "Toby, Masky, prenez vos affaires, la police a été alertée." Je soupirai et j'ajusta ma position, m'attendant à me faire engueuler.

"Q-Quelle est la base vers laquelle on se dirige, alors?" Toby prit la parole, entrant dans le salon en faisant rebondir sa hachette sur son épaule.

"Base C." Aussitôt cette réponse obtenue, il grommela bruyamment en s'appuyant contre le mur.

"C-C'est super loin..."

"C'est pourquoi on s'arrête d'abord à Q." Hoodie intervint alors que Toby prenait à nouveau les allumettes, les lançant distraitement et les rattrapant avec sa main gauche.

"Mais on est passé par là..."

"Quoi que je dise, tu n'as pas l'air d'aimer ça, alors je devrais peut-être éviter de te le dire à l'avenir." Il se fâcha légèrement, mais garda son sang-froid. "Maintenant, va faire tes valises." Il roula des yeux et passa en trombe devant Hoodie.

"Peu importe." Un soupir s'échappa de mes lèvres et je posai docilement mes mains sur mes genoux, l'inquiétude me prenant aux tripes. Comment serait Q? Et s'ils me laissaient simplement dans les flammes? Avec un frisson contenu, je me mordis la joue, me levai lentement et me dirigeai vers la porte d'entrée. Ils me tenaient exactement là où ils voulaient. Tim fut le premier arrivé, suivi de près par Hoodie, puis par Toby. Avec un grognement, je fus poussée vers la porte, mais le plus jeune jeta son sac par terre et se tourna vers Masky. "Tu vas me passer l'essence ou rester planté là comme un crétin?" Il grogna, lui arracha le jerrycan, dévissa le couvercle et en versa une bonne quantité sur le porche. C'était drôle de voir à quel point l'essence pouvait ressembler à de l'eau. Il l'avait apparemment fait plusieurs fois en traversant la maison, trempant probablement tout dans l'essence. Absente, je grimaçais, incapable de penser à autre chose qu'au pire, et si quelque chose tournait mal?

Et puis je compris, pourquoi diable cela aurait-il de l'importance? De toute façon, ils étaient tous des meurtriers malades et dégoûtants, ils méritaient de mourir. Quelques minutes plus tard, il quitta le bâtiment, un sourire en coin visible sur son visage car il avait baissé son masque. Il ouvrit la petite boîte qu'il tenait à la main, frappant durement l'une des allumettes sur le côté de la boîte, une flamme s'allumant à la pointe de l'allumette. Le porche s'engloutit dans une mer d'oranges et de rouges, la fumée s'élevant haut dans le ciel.

"Foutons le camp d'ici," marmonna Masky, à la grande consternation de Toby, qui ne semblait pas satisfait du peu de temps qu'il passait à regarder le feu. Mes jambes tremblaient tandis que je regardais piteusement les flammes, je pouvais presque sentir la chaleur sur mes jambes à nouveau, mais je savais que ce serait impossible, ce qui me réconfortait un peu.

"D'accord..."

TRADUCTION: Hometown -Masky X Reader- de TheOtherSideOfParadise
ORIGINAL: story/12349915/Hometown-Masky-X-Reader-/2