Chapitre 2 :

J'avoue, j'ai failli abandonner.

Je m'enfonçais petit à petit dans la forêt. Je commençais à perdre de vue Percy et ses amis. D'ailleurs, qui étaient-ils ? Où les avait-il rencontrés ? A l'école ? Non, il se faisait toujours renvoyer. Et à cette colonie ? Mmm...

Percy, se sentant sûrement observé, sortit un stylo-bille de sa poche. En le décapuchonnant, le stylo se transforma en épée.

Elle était tellement impressionnante, que je trébuchais sur une racine. J'eus à peine le temps de me cacher derrière un arbre. J'entendis la fille murmurer : « Grover, tu sens une odeur de monstres ? »

L'intéressé renifla (du moins, d'après le bruit qu'il fit), puis répondit : « Non. Simplement... une odeur de... demi-dieu. »

Je sentais leur regard sur moi. Quelqu'un se rapprochait de ma cachette. Bon sang, s'il existe vraiment des Dieux, faites qu'ils m'aident !

Une main se posa sur l'écorce. Je pensai un instant à fuir, mais pour aller où ?

Prise dans mes réflexions, je ne fis plus attention à mon environnement. Une fois revenue à la réalité, je vis mon ami d'enfance me toisait, légèrement surpris.

« Charlotte ?! »

Je fis un petit signe de main, gênée. Là, il était vraiment surpris.

La blonde me regarda sortir de l'arbre, tout en s'adressant à Percy. « Tu nous ne présentes pas ? »

« Si si. Charlotte, Annabeth. Annabeth, Charlotte. C'était ma voisine. »

Je fus blessée d'apprendre que je n'étais que sa « voisine » pour lui. Toutes les meilleures choses ont une fin.

Je n'avais pas remarqué, mais nous nous trouvions sur une colline. Se trouvant à droite de moi, une immense statue d'Athéna. J'avais toujours eu une préférence pour cette déesse : je lui accordais tout mon respect. Mais la voir comme ça... c'est un peu effrayant.

Je vis en contrebas une sorte de camping : divers bungalows étaient disposés ici et là. J'en comptais une vingtaine, tous plus beau les uns des autres.

« Eh, Percy... où sommes-nous ? »

Grover – qui est un satyre, à en juger par ses jambes – tressaillit. Un homme, en tenue de directeur, une cannete de Coca light dans la main, s'avançait vers nous. Le visage de Percy s'assombrit. Quiconque était ce gars, si Percy ne l'aimait pas, alors ce n'était pas une bonne personne (il s'est toujours différencier ses amis de ses ennemis. La preuve, je suis son alliée.)

« Bonsoir, M. D » grommela Annabeth « Que nous vaut l'honneur de votre visite ? »

Sa voix dégoulinait d'ironie.

Ce qui la fit remonter dans mon estime. Je l'aimais bien, cette fille.

Le directeur – qui n'est autre que Dionysos, comme moi l'a appris Grover plus tard – voulait simplement s'assurer que nous n'avions fait entrer aucuns monstres. Il ne m'accorda qu'un regard, m'envoyant à la Grande Maison, afin que Chiron me parle de ma « nature ».

Le directeur des activités était un centaure. Pas n'importe lequel, mais le premier centaure. Il me parla des dieux grecs, pourquoi ils étaient en Amérique. Il me raconta les deux précédentes guerres que j'avais ratés. En un mot, j'étais fascinée.

On m'envoya dans le bungalow 11, celui d'Hermès. Je ne tardai pas à rencontrer les frères Stoll. Ils me firent visiter la colonie, en me racontant diverses annecdotes.

Le feu de camps fut mon moment préféré. Les Apollon avaient pris la directive des chants. Hélas, je ne suis pas bonne chanteuse. J'avais donc rejoint les naïades au lac. Il y avait ensuite eu du grabuge, venant des arènes.

En m'y rendant, je vis les pensionnaires sortirent différentes armes. On me tendit une épée, que je ne pris pas. Avec ma maladresse, j'allais me blesser.

Les arènes s'étaient transformées en piscine. J'avais de l'eau jusqu'au bassin. Devant moi se dressait le kraken le plus imposant jamais créé. Il s'intéressa un peu trop à moi. Les autres demi-dieux tentaient de le réduire en poussière, en vain. Le kraken les laissait faire, préférant me regarder avec intensité. Moi, j'étais tétanisée.

Le monstre ouvrit sa gueule, voulant m'avaler toute entière.

« Non. » murmurais-je.

Si je devais mourir, je me battrais.

Je ne me rappelle pas vraiment ce qui s'est passé.

Valentina, une fille de Tyché vraiment sympa, me raconta que j'avais invoqué toute l'eau, la transformant en tempête. J'avis ensuite créé un ouragan, m'enveloppant dans ses vents. Une dague en bronze céleste a été apparu dans ma main, et j'ai pourfendu le kraken comme du beurre. Après, je me suis évanouie (la courge que je suis n'est même pas étonnée). Jason, le fils de Jupiter, m'avait rattrapé au vol. Il s'était passé 4 jours depuis « la piscine party ».

Will, l'infirmier, m'a fait passer tout un tas de tests pour vérifier mon état. Lorsqu'il m'a – enfin ! – autorisé à sortir, Chiron m'attendait à l'extérieur, ainsi que la plupart des pensionnaires.

« C'est la première fois depuis longtemps qu'un campeur terrasse un kraken lors de son premier jour. » dit-il, les yeux pleins de fiertés.

Il eut ensuite plusieurs murmures, certains montrant quelque chose au-dessus de ma tête.

Effectivement, un bateau en pleine tempête surplombait mon crâne. Etais-se mon parent divin ? Mais qui était-il ? Devais-je en être fière ? Le vieux centaure répondit à mes interrogations mentales, en déclarant, face à la foule.

« Bienvenue à toi, Charlotte Brior, fille de Cymopolée, déesses des tempêtes marines ! »

Ahh ! C'était ça, le coup de la tempête ?!

Gonflé-triste : Merci pour le commentaire !