Point de vue de Éridanie

Le retour à Poudlard se fait pour ma part dans la plus grande appréhension. J'ai beau y avoir repensé durant le reste des vacances, je n'arrive pas à trouver la moindre explication sur ce que j'ai ressenti avec Enzo lors du bal.

Il y a également le fait que je m'interroge à propos de la réaction de Franck lorsqu'il me verra. Va-t-il m'éviter comme la peste ? Va-t-on pouvoir rester amis ? Et puis malgré toutes les questions sentimentales que je me pose, je n'oublie pas non plus que j'ai été victime de deux tentatives de meurtres et que l'enquête est toujours en cours.

Pourquoi ma vie est-elle si compliquée cette année ?

Toute à mes interrogations dans un compartiment du poudlard express encore en gare, je n'entend pas la porte coulisser.

- Toc toc toc ?

- Un sourire étire mon visage à l'écoute de cette manie.

- Salut Elsa.

- Salut ma belle, dis donc tu as une petite mine toi, qu'est-ce-qui s'est passé durant les vacances ?

- Moi aussi j'aimerais bien le savoir.

- Alors avance Abigail, parce que plus vite tu entreras, plus vite on saura ce qui lui est arrivé.

- Bonjour à toi aussi Sally.

- Ouais ouais bonjour, maintenant bougez toutes les deux.

- C'est toujours un plaisir d'être en ta compagnie.

- Elle est au moins plus appréciable que celle de tes cousins d'après tes lettres.

- La compagnie d'un détraqueur est plus agréable que celle de mes cousins Sally. Si tu te satisfait de ça, c'est que tu ne vises vraiment pas haut, ce qui est le comble pour une Serpentard.

- Oh pitié Abby, épargne-moi les clichés des maisons, tu les remplis suffisamment pour nous quatre.

- Vous n'allez pas recommencer toutes les deux, le train n'est même pas sorti de la gare.

- Attention Sally, la préfète sort les griffes. Tu crois qu'elle va nous enlever des points ?

- Ne me tentez pas.

- On peut enlever des point alors qu'on est pas à Poudlard ? Non bien sûr que non, c'est dans le règlement Elsa, tu ne le savais pas ?

- Ce qui me sidère ce que toi, miss je brise les règles, le sache.

- Pour les briser il faut les connaître ma chère.

Je regarde avec un plaisir dissimulé mes trois amies entrer dans mon compartiment et déposer leurs bagages dans le filet de sécurité tout en continuant de se chamailler. Elles s'assoient ensuite sur la banquette en face de la mienne et me fixent d'une manière assez intense.

- Bon alors racontes-nous. Que s'est-il passé pour que tu sois aussi...

- Songeuse ? Mélancolique ? Pensive ? Perdue ? Propose Elsa.

- Oui voilà.

Je pousse un gros soupir et me prépare mentalement à une conversation qui je le sais, va me prendre la tête.

- Vous savez toutes qu'on s'est rapprochés tous les deux avec Franck avant les vacances.

- Oui

- Dans le train du retour on a eu une discussion...houleuse je dirais. Pour faire court on a un peu haussé le ton, je lui ai dit que je savais qu'il avait des sentiments pour moi, je l'ai rejeté et je lui ai demandé pardon. On a dit qu'on essayerait de rester amis, il m'a offert un cadeau pour Noël et il est parti voir ses amis. Fin de l'histoire.

- Attend quoi ?

- Je n'ai rien compris, tu as expliqué trop vite.

- Fait la version longue qu'on y comprenne quelque chose.

- Vous ne voulez pas vous contenter de celle-là ? Fis-je dans un long soupir plaintif.

- Non.

Le sadisme synchronisé de leurs réponse me fait presque grogner.

Je prend une grande inspiration et raconte toute l'histoire depuis le début, de ma dispute avec Enzo dans la bibliothèque, jusqu'à ma dernière conversation avec Franck dans ce même train, en passant par l'épisode des cuisines et notre unique baiser.

Une fois mon récit fini, mes trois amies me regardent avec la bouche grande ouverte et les yeux ronds.

- Eh bien on peut dire que ta vie est mouvementée en ce moment.

Comme d'habitude, Abigail est la première à se reprendre.

- Oui c'est vrai, entre ça, ta rupture avec James et cette histoire d'empoisonnement, tu n'es pas gâtée cette année.

- D'autant plus que tu ne nous a pas tout raconté Éridanie, n'est-ce-pas ?

Parfois, je maudis le fait que Sally me connaisse si bien. J'ai beau faire tout ce que je peux pour cacher quelque chose elle devine toujours ce que je dissimule.

- Comment ça ?

- Sans vouloir vous vexer les filles, j'avais déjà plus ou moins deviné l'histoire avec Franck, je n'avais juste pas les détails et vu ce qu'elle nous a raconté les vacances lui suffisaient pour mettre de l'ordre dans sa tête, bien sûr l'empoisonnement et la chute ne sont pas à prendre à la légère mais elle n'aurait jamais eu ce genre d'expression si elle pensait uniquement à ça.

- Sally... Je grogne d'agacement, n'appréciant pas le moins du monde qu'elle m'analyse de la sorte.

- Ensuite, continu-t-elle sans accorder la moindre importance à mon changement d'humeur, il y a le fait que je n'ai pas pu aller à la réception de Noël des Fawleys cette année mais que mon frère si et qu'il m'a donné des nouvelles que je qualifierais...d'intéressantes.

- Il n'avait pas à le faire, c'est privé ce genre de choses. Fis-je de plus en plus sur les nerfs.

- Ah, donc il s'est bien passé quelque chose.

Je relève brusquement la tête vers Sally, une expression d'horreur sur le visage.

- Oh non.

- Et si ma chère, tu t'es fait avoir.

Elle aborde une mine faussement compatissante et reprend son explication avec un sourire des plus réjouis.

- Mon frère semble partagé ton avis sur le fait que ce qui s'est passé ce fameux soir doit rester privé, mais tu me connais, quand je veux quelque chose, je l'obtiens et ce que je veux là c'est un résumé du bal de Noël de ma meilleure amie.

Je me braque immédiatement et gratifie Sally d'un regard noir qui ne fait que l'amuser d'avantage. Heureusement pour elle, Elsa pose sa main sur la mienne et d'une douce pression m'indique que quoi qu'il se passe elles seront là pour moi et que je peux leur parler sans craindre le moindre jugement.

J'inspire longuement pour me donner du courage et commence par la décoration de la salle afin de commencer en douceur. Au fur et à mesure de mon récit ma voix se fait un peu plus basse. Ce n'est que lorsque je parle de ma danse avec Gidéon que mes amies interviennent pour la première fois.

- Donc si je comprends bien, ta relation avec mon frère s'est finie avant même d'avoir commencée ?

- Oui.

- Pas que j'ai mon mot à dire là-dessus mais tu es certaine que ça vous convient à tout les deux ?

- Oui.

Elle hausse un sourcil devant mon ton doux et tranquille mais ne fait pas plus de commentaire.

- C'est dommage, vous alliez bien ensemble, d'autant plus que Gidéon Nott est très loin d'être désagréable à regarder.

- Eh bien dis donc, tu changes de bord Abby ? Ta petite-amie ne va pas être très contente de l'apprendre.

- Ne dis pas n'importe quoi Elsa, Charlotte sait très bien que je n'irais jamais voir ailleurs, ses atouts sont bien trop convaincant pour cela.

On pouffe toute les quatre à sa déclaration.

Abby a beau dire, elle et Charlotte sont complètement folle l'une de l'autre. Bien sûr le fait que l'une soit moldue et l'autre sorcière complique un peu les choses mais elles sont vraiment adorables toutes les deux et j'espère que ça durera longtemps car leur amour est aussi beau qu'évident.

- Je dis juste qu'on peut apprécier la beauté partout où elle est, de plus Elsa tu ne me fera pas croire que tu n'as jamais fantasmé sur le frère de Sally.

Le sourire coquin qu'elle arbore en guise de réponse est amplement suffisant pour deviner que si elle a fantasmé...et plus d'une fois.

- Pour en revenir à ce que tu disais Éri, vous vous êtes quitté tout les deux avec Gidéon après avoir mis les choses au clair, mais qu'est-ce-qui s'est passé ensuite ?

- Eh bien, mon grand-père et mon père se sont violemment disputé à propos du choix de fréquentations de mon père.

Ayant déjà informé mes amies par lettres durant les vacances de la nouvelle relation de mon père, je ne suis pas plus explicite que ça, de peur que des oreilles indiscrètes entendent ce qu'elles ne devraient pas. Mes amies sont de toutes manières suffisamment intelligentes pour comprendre mon sous-entendu et pourquoi je l'ai fais. Je passe par contre volontairement sous silence les deux danses que j'ai partagé avec Lucius et Marcus, voulant les chasser de mon esprit le plus rapidement possible.

- Toute la salle a fini par les regarder et lorsqu'il s'en est rendu compte mon grand-père a lancé son fameux regard glacial qui a fait que tout le monde a détourné les yeux. Il a ensuite tourné les talons pour rentrer au manoir Malefoy.

Un léger frisson me parcourt à la mention de ce moment. Je ne suis déjà pas très à l'aise avec mon grand-père la plupart du temps mais quand il est comme ça, il me fait carrément flipper.

- L'atmosphère de la salle était toujours un peu tendue alors les musiciens ont commencé à joué une valse entraînante et c'est là qu'Enzo m'a invité à danser.

- Cool, vous vous êtes définitivement réconcilié du coup ?

- On discutera de ça plus tard Abigail, continue Éri.

- On a dansé, comme on le fait toujours dans ce genre de bal et je ne sais pas, l'atmosphère était...différente. J'avais l'impression de le voir pour la première fois de ma vie et je...je lui ai dit qu'il était magnifique.

J'ai de plus en plus de mal à parler et à trouver mes mots.

- Il ma serré contre lui et m'a dit que moi je l'avais toujours été et puis il m'a...il m'a...embrassé sur la joue. Fis-je en enfouissant mon visage rouge de gêne dans mes mains.

Il se passe bien ensuite une bonne minute avant qu'Elsa ne pose une question.

- Et pourquoi as-tu l'air de penser que c'est mal ?

Mes cervicales craquent au vu de la vitesse avec laquelle je relève la tête.

- Parce que c'est Enzo, Enzo Zabini, le garçon que je connais depuis mon enfance, celui qui panique à la vue du sang, celui qui jette ses épinard sur son père parce qu'il n'aime pas ça, celui qui hurle quand on lui demande d'apprendre à jouer d'un instrument, celui qui fait une montagne pour pas grand chose, celui qui...

- Celui qui est toujours là pour toi, celui qui te bouscule quand tu en a besoin, celui qui a grandi, celui qui voit toujours à travers ton masque, celui qui défend ton honneur même quand tu n'es pas là, celui qui te regarde tendrement depuis l'âge de dix ans, celui qui n'est plus un garçon mais un homme...C'est suffisant ou je continue. Me coupe Sally.

La surprise me laisse sans voix. C'est la première fois que ma meilleure amie me parle aussi vivement. Son expression a beau être calme, ses yeux ne le sont pas du tout et ça commence à me faire peur.

- Franchement je commence à en avoir assez, je vous connais tout les deux depuis des années et aucun de vous n'est capable d'admettre que l'autre lui plaît.

Voldemort aurait transplanné dans notre compartiment qu'aucune de nous n'aurais réagi vu la bombe que vient de lâcher Sally.

- Enzo et toi vous vous êtes plus dès votre enfance mais étant tout les deux des handicapés des sentiments vous ne vous l'êtes jamais avoué, ensuite après notre entrée à Poudlard vous vous êtes tellement tournés vers les études que vous avez oublié ce que vous éprouviez l'un pour l'autre, rajoute à cela qu'Enzo à un peu batifolé et que tu t'es mise en couple avec James par la suite, ça n'a jamais été le bon moment.

- Sans vouloir te vexer Sally, tu n'as pas un peu l'impression d'extrapoler ? Ils ont peut-être eu des sentiments dans le passé mais à les voir maintenant ils me semblent juste amis.

- Dans ce cas là Elsa, peux-tu me dire pourquoi Enzo s'est enfermé dans son dortoir lorsqu'il a su qu'Éridanie était en couple ? Pourquoi il fusille James du regard quand il croit que personne ne le regarde ? Pourquoi il s'est entraîné au quidditch comme un forcené dès qu'Éridanie à admis qu'elle trouvait James très séduisant sur un balai ? Pourquoi depuis la cinquième année Éridanie a souvent le regard qui traîne en direction d'Enzo ? Pourquoi il est la seule personne avec qui elle ne se braque pas quand il lui fait une remarque ? Pourquoi elle a le sourire aux lèvres dès qu'il entre dans la pièce où elle est ? Continue-t-elle intraitable.

Ses mots me frappent tel une gifle, je la savais observatrice mais jamais je n'aurais pensé à ce point et a en jugé par le silence qui règne dans le compartiment, Abigail et Elsa doivent être aussi bouche-bée que moi.

- Remettez-vous les filles, ne me dites pas que j'étais la seule à avoir remarqué leurs comportements.

Vu le regard confus qu'on lui envoie toutes les trois, si elle doit être la seule.

- Eh bah putain.

- Je rajouterais bien d'autres adjectifs mais j'ai le cerveau encore trop ralentis par ce que tu viens de balancer.

- Et moi j'espère que tu ne te trompes pas Sally, parce que sinon tu vas faire beaucoup de dégâts pour rien.

- Je sais ce que je dis quand même Elsa.

- Ce n'est pas la question. Je sais très bien que tu ne vas pas dire ce genre de choses pour le plaisir de nous choquer, mais si par malheur tu as tord, je ne donne pas cher du cœur d'Enzo et d'Éridanie.

Toujours en état de choc, je regarde mes deux amies exposer leurs point de vue avec Abigail comme arbitre sans que je ne parvienne à ouvrir la bouche pour exprimer mon opinion. Le débat se poursuit jusqu'à notre arrivé à Poudlard et encore, mes amies se taisent dans la calèche qui nous amène à l'école parce que nous ne sommes plus seules.

Ce n'est que lors du banquet de bienvenue que je sors de ma transe et reviens dans le monde réel.

- Ah ça y est, tu émerges enfin.

- Abby...

- Ne t'inquiète pas, tu n'as pas raté grand-chose, en dehors du fait qu'Elsa et Sally sont parties dans des délires improbables sur les relations entre les gens et qu'elles y sont encore. Par contre il y a un certain garçon qui t'observe depuis que tu es entrée dans la salle et ce serait bien que tu le rassures. Me dit-elle en désignant de son index le milieu de la table.

La peur me prend aussitôt les tripes, les propos de Sally sont encore trop présent dans ma tête pour que je les occulte, mais ils y mettent un tel bazar que je ne me sens absolument pas prête à faire face à Enzo maintenant.

Dans un mouvement très lent, presque tremblant je tourne la tête et faillis soupirer de joie en constatant qu'elle parlait de Scorpius.

Après avoir réussi à calmer l'angoisse de mon petit frère, j'arrive enfin à me détendre un peu et mange avec appétit.

Une fois le repas terminé, mes amies et moi sortons de la grande salle et nous nous dirigeons vers notre salle commune. Il y a beau avoir peu de monde dans les couloirs le trajet est bruyant à cause du « débat » entre Sally et Elsa qui est maintenant sur les différentes fêtes moldues et sorcières.

- Je ne vois pas en quoi adorer un vieux bonhomme en rouge qui distribue des cadeaux seulement une fois par an à quelque chose de féerique.

- C'est justement parce que ce n'est qu'une fois par an que ça rend cette histoire magique et ça permet aux enfants de rêver.

- Tu parles, il n'y a pas plus commerciale que cette fête. On met Noël à toutes les sauces pour que les gens dépensent leurs argent dès le début du mois de Novembre et si tu as le malheur de ne pas avoir les guirlandes, le sapin, les boules et le repas parfait on t'assassine de critiques parce ça permet aux autres de se sentir supérieur.

- Tu m'as l'air bien renseigné là-dessus Sally, aurais-tu une confession à faire ?

- Si je sais tout cela c'est uniquement de ta faute.

- Je te demande pardon ?

- Depuis la première année tu nous bassines avec toutes les fêtes que font les moldus. Dès que c'est la période de l'une d'entre elle tu nous fais au moins deux monologues sur le sujet, mais le pire c'est Noël, parce qu'au contraire des autres on a droit au avant, pendant et après au lieu de juste pendant.

- Dis donc Sally, il me semble que toi aussi chaque année tu fais les mêmes monologues que moi. L'année dernière j'ai même du te lancer un silencio pour que tu te taises à propos de ta fête d'anniversaire.

- Sauf que parler de sa venue au monde est quelque chose de très particulier, après tout...

Et c'est reparti pour un tour, ces deux là sont capable de parler des jours entiers sur un seul sujet pour que le point de vue de l'une convainc l'autre, malheureusement c'est arrivé tellement peu de fois qu'il y a maintenant des paris à ce sujet dans la maison Serpentard, tout ça sans que les deux concernées soient au courant bien sûr, sinon elles prendraient un malin plaisir à faire tourner les parieurs en bourrique.

Ce n'est que lorsque nous arrivons devant notre salle commune qu'elles se décident à faire une pause, pour le plus grand plaisir de nos oreilles.

- On reprendra ce débat plus tard

- Ne t'en fais pas, j'ai bien l'intention de te clouer le bec.

Abby et moi soupirons discrètement de soulagement, ce qu'elles viennent de dire signifie qu'elles discuteront lorsque tout le monde sera endormi, ce qui veut également dire qu'aucune de nous ne devra faire l'arbitre.

C'est plus détendue que nous entrons toute les quatre dans la salle commune et sans prêter attention aux autres, nous nous dirigeons vers notre dortoir.

Une fois nos pyjamas mis et nos toilettes achevées, Sally et Elsa s'installent sur le lit de cette dernière, ferment les rideaux et je suppose jettent un sort de silence.

- Je te paris une boite de chocogrenouilles qu'elles ne dorment pas avant trois heures du matin.

Je pouffe à la remarque d'Abby.

- Je te paris le double qu'elles ne dormiront pas de la nuit.

- Tenu.

Un clin d'œil complice plus tard et nous sombrons toutes les deux dans le sommeil. La sonnerie stridente du réveil moldu d'Elsa nous réveille quelques heures plus tard et comme tout les matins, Abby le casse en l'envoyer valser contre le mur.

- Qu'est-ce-que je déteste cette satanée sonnerie. Marmonne-t-elle encore à moitié endormie.

- Tu t'en plains souvent mais avoue quand même qu'elle n'a pas son pareil pour nous réveiller.

- Avec un tel bruit ce n'est pas étonnant, on dirait celui d'une craie qui crisse sur le tableau. Rumine-t-elle.

- Je ne peux m'empêcher d'être amusée face à sa mauvaise humeur matinale.

- On commence par quoi aujourd'hui déjà Éri ?

- Potion en commun avec les Gryffondor.

- Ah oui c'est vrai. Soupire-t-elle.

A vrai dire je suis aussi peu enthousiaste qu'elle, les relations entre nos maisons se sont peut-être améliorées depuis l'époque de nos parents mais il reste une rivalité aussi persistante qu'agaçante qui se retrouve à chaque fois que nous avons des cours en commun. Heureusement en potion et défense contre les forces du mal on se contente de regards supérieurs sans une quelconque crasse vu la dangerosité des cours.

- On ne devrait pas trop traîner si on veut pouvoir manger tranquillement.

- Tu as raison, mais qu'est ce qu'on fait des deux marmottes ? Me demande Abby en désignant le lit d'Elsa.

D'un coup d'œil je vérifie l'état de celui de Sally et constate qu'il n'a pas changé d'un iota depuis hier soir, parfait ça va me faciliter la tâche. Un sourire sournois prend possession de mes lèvres. En le voyant, Abby me retourne le même sourire et nous nous préparons le plus silencieusement possible.

Une fois prêtes pour les cours, nous nous dirigeons vers la porte et dans un mouvement de baguette parfaitement synchronisé, nous ouvrons les rideaux du lit d'Elsa et aspergeons d'eau glacée nos deux amies

- AAAAARRRRRRGGGGGGHH.

Nous fermons immédiatement la porte du dortoir et éclatons de rire avant de descendre les escaliers.

- Qu'est-ce-que vous avez fait vous deux pour rire de cette manière ?

Je me fige face à cette question, pas par rapport à cette dernière mais plutôt à cause de la personne qui l'a posé. Je tourne doucement la tête, espérant de tout mon cœur avoir eu un problème auditif, mais non, c'est bien Enzo qui vient de s'adresser à nous. Il hausse un sourcil suite à notre absence de réponse et je ne peux empêcher mes joues de rougir, a-t-il toujours été aussi séduisant qu'à l'instant ?

Heureusement Abby ayant remarqué mon trouble s'empresse de répondre.

- Eh bien vois-tu mon cher, il se trouve qu'après avoir parlé une bonne partie de la nuit, nos deux camarades de chambre devaient avoir la gorge bien sèche, nous les avons donc aidé à se rafraîchir.

Enzo se raidit de surprise puis à son tour éclate de rire. A ce son mon visage chauffe d'avantage, mes jambes ramollissent et mon estomac fait un looping. D'un geste brusque, j'attrape le poignet d'Abby et marche rapidement vers la porte.

- On se voit en cours Enzo. Dis-je rapidement afin de ne pas le vexer.

Je relâche Abby une fois sortie de la salle commune et marche rapidement dans le couloir afin d'atténuer mon malaise. Malheureusement pour moi, Abby me rattrape facilement et comme d'habitude ne peut pas s'empêcher d'ouvrir la bouche.

- Si tu réagis comme ça à chaque fois que tu le vois, je pense que je vais donner raison à Sally.

- Abigail Flavie Clark, je te jure que si tu ouvre encore une fois la bouche à ce sujet, je te jette un sort de mutisme permanent. Dis-je d'une voix basse mais clairement menaçante.

Sachant parfaitement que j'exécute toujours mes menaces, Abby se tait mais garde malgré tout un sourire moqueur tout le long du trajet.

.

.

.

.

Je sais je sais, la plupart d'entre vous semble préféré James au vu des commentaires que j'ai reçu mais Enzo peux bien avoir une chance aussi non ?

Dites moi ce que vous pensez de ce chapitre s'il vous plaît et on se retrouve vendredi prochain pour la suite, avec un titre de chapitre...explicite. Bonne semaine.